Diagnostiquer les maladies aériennes du pois à la floraison
Ascochytose (anthracnose)
L’ascochytose, maladie aérienne la plus fréquente, est due à un complexe de 3 champignons nécrotrophes présents individuellement ou simultanément sur la culture (Didymella pinodes, Phoma medicagnis var pinodella et Ascochyta pisi).
Ascochytose sur feuille et sur gousse
Les symptômes progressent du bas vers le haut de la plante et affectent tous les organes. Des ponctuations de couleur brun foncé apparaissent sur les feuilles puis évoluent en nécroses irrégulières. Des nécroses violacées à brunes s’installent à la base des tiges. Si celles-ci sont ceinturées par la maladie, les plantes deviennent alors plus sensibles à la verse. La maladie peut entraîner jusqu’à 25 q/ha de perte de rendement en cas de forte attaque.
La première protection fongicide a lieu à début floraison (2ème protection fongicide si intervention à 10-12 feuilles). Une troisième application est souvent nécessaire (sauf printemps secs), 10 à 20 jours plus tard selon l’évolution de la maladie (dépendante de la pluviométrie). En années particulièrement humides (1 année sur 10), une dernière protection peut être nécessaire 30 jours après le début floraison. Toutefois, si les conditions sont sèches au début de la floraison, pendant et après la floraison (absence visuelle d’ascochytose), le traitement n'est pas forcément nécessaire.
Botrytis
Le botrytis occasionne une pourriture grise sur les fleurs et parfois à l’aisselle des feuilles suite à la chute des pétales contaminés. Le symptôme le plus caractéristique est une pourriture marron sur les gousses, suivie d’un dessèchement.
Botrytis sur gousse
Les pertes de rendement avoisinent les 10-15 q/ha en cas de forte attaque. Elles sont essentiellement dues à la destruction des gousses et des graines en formation. Les produits n'ont pas d'action curative et leur persistance d’action est courte.
La lutte chimique vise à protéger les gousses avant que les pétales des fleurs ne se collent dessus. Les fongicides utilisés contre l’ascochytose présentent une efficacité suffisante pour assurer cette protection en cas de printemps humide.
Mildiou
A l’approche de la floraison ou courant floraison, des contaminations secondaires de mildiou (Peronospora pisi) peuvent apparaître. Sur la face supérieure des feuilles on observe des nécroses claires à bords nets.
Présence de midiou sur feuille et sur tige
Sur la face inférieure, un feutrage blanc puis gris violet. La nuisibilité est alors très souvent faible à nulle, excepté si une surface importante est touchée. Des températures inférieures à 18 °C, une humidité élevée et un temps peu ensoleillé favorisent le développement du mildiou. En revanche, un temps chaud (> 25 °C) et sec stoppe le développement de cette maladie. Il n’existe pas de produits homologués en végétation.
Bactériose
La bactériose (due à une bactérie, Pseudomonas syringae pv pisi) se manifeste sur les feuilles par de petites taches vert foncé à l’aspect huileux qui évoluent en plages plus ou moins larges, de formes irrégulières et anguleuses, de couleur marron foncé, parfois translucide.
Présence de bactériose dans une parcelle de pois d'hiver
Les symptômes suivent souvent les nervures, prenant parfois une forme d’éventail. Sur tige, des symptômes de couleur brun foncé à l’aspect huileux sont observés, souvent au niveau des nœuds, à l’aisselle des feuilles. Ils peuvent ceinturer la tige, parfois sur plusieurs centimètres. La bactériose se manifeste en sortie hiver mais peut continuer à progresser jusqu’à la floraison, voire jusqu’au remplissage en cas de printemps particulièrement frais et humide (cas de l’année 2016). Un temps chaud et sec stoppe la progression des symptômes. Il n’existe pas de solutions chimiques homologuées.
Rouille
La rouille du pois (Uromyces pisi) est essentiellement présente en Champagne crayeuse. Elle est favorisée par un climat chaud et sec.
Présence de rouille sur feuilles (crédit : Unilet)
La perte de rendement peut atteindre 25 q/ha lorsque l'attaque est précoce (début floraison). On observe sur feuilles des pustules brunes à rousses, devenant presque noires et particulièrement importantes sur la face inférieure. Le premier traitement doit être déclenché dès l’apparition de pustules, en tenant compte du délai avant récolte des produits (DAR).
Oïdium
L’oïdium (Erysiphe pisi) est surtout fréquent dans le Sud et l’Ouest de la France. On observe un feutrage ras et blanc caractéristique sur la végétation.
Présence d'oïdium
La maladie est favorisée par des températures supérieures à 20°C et une forte hygrométrie à la base de la végétation (risque élevé en pois irrigué). Intervenir uniquement si l’oïdium apparaît précocement (à début floraison)
Sclérotinia
Cette maladie est provoquée par un champignon, Sclerotinia sclerotiorum, qui attaque également de nombreuses autres cultures dont le colza et le tournesol.
symptôme de sclérotinia sur pois
Une pourriture vert foncé-marron se développe sur la tige, à l’intérieur de laquelle un mycélium blanc duveteux et des sclérotes noirs peuvent être observés. Les plantes flétrissent puis se dessèchent. La maladie est rare et peu nuisible sur pois. Elle s’observe le plus souvent sur quelques plantes isolées ou quelques petits foyers au sein de la parcelle.
Virose
Plusieurs espèces de virus peuvent infecter le pois. Un observatoire mené en 2020 a mis en évidence la présence d’au moins 6 virus sur pois en France :
- Pea Enation Mosaic Virus (PEMV)
- Beet Western Yellow Virus (BWYV)
- Pea Seed-borne Mosaic Virus (PSbMV)
- Bean Leaf Roll Virus (BLRV)
- Bean Yellow Mosaic Virus (BYMV)
- Clover Yellow Vein Virus (CIYVV)
En 2020 et 2021, le PEMV, le BWYV et le PSbMV étaient les plus fréquemment détectés sur pois. Le BYMV et le ClYVV étaient à l’inverse très rarement détectés.
Ces virus peuvent pour la plupart infecter plusieurs espèces de légumineuses et sont tous transmis par les pucerons. Le PSbMV peut également être transmis par la semence.
Les symptômes occasionnés par ces virus apparaissent en foyers ou sur plantes isolées et peuvent être très variés :
- nanisme
- colorations (jaunissements, rougissement)
- mosaïques (alternance de zones de colorations différentes)
- énations (excroissances), crispations, enroulement
- nécroses
- pourritures
1 - Mosaïque ; 2 - Nécroses ; 3 - Rougissements, pourriture
Le diagnostic visuel ne permet pas d’identifier avec certitude un virus, d’autant plus que plusieurs virus peuvent être présents dans une même plante. Il est donc nécessaire d’avoir recours à une méthode de diagnostic plus précise comme la sérologie.
La lutte contre les viroses passe par la lutte contre les pucerons.
Complexe Ascochyta pisi / Colletotrichum sp
Ce complexe de deux champignons est observé sur pois d’hiver depuis quelques années seulement.
Sur feuilles, les symptômes apparaissent sous forme de taches plus ou moins rondes à ovales, de couleur claire, souvent cernées d’une marge brune, avec des points noirs au centre (fructifications). Ces symptômes évoluent de façon plus ou moins régulière, parfois sous forme de ‘coulures’. Une coloration orangée peut être observée. La maladie accélère la senescence des feuilles qui peuvent paraitre ‘grillées’. Sur tiges les mêmes types de symptômes sont observés et peuvent conduire à des cassures.
La maladie peut évoluer rapidement si les conditions climatiques sont favorables (douceur et humidité). La protection fongicides semble pouvoir être équivalente à celle préconisée pour l’ascochytose. Nous disposons de peu de données sur la protection face à ce complexe à ce jour.
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Stratégie fongicide pois : prendre en compte la réglementation
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Diagnostiquer et gérer les maladies aériennes du pois à la sortie d'hiver
Colletotrichum sp. : un pathogène apparu récemment
Depuis 2021, des symptômes dus à un champignon du genre Colletotrichum (agent de l’anthracnose) sont signalés, principalement sur pois d’hiver. Des nécroses claires, rondes à ovales, avec une marge noire, apparaissent et évoluent le plus souvent en ‘coulures’, nécrosant toute ou partie des organes touchés. Les symptômes âgés présentent une couleur saumon très caractéristique, en particulier sur les gousses.
Symptômes de Colletotrichum sur pois d’hiver
Bactériose
La bactériose (due à une bactérie, Pseudomonas syringae pv pisi) se manifeste sur les feuilles par de petites taches vert foncé à l’aspect huileux qui évoluent en plages plus ou moins larges, de formes irrégulières et anguleuses, de couleur marron foncé, parfois translucide.
Bactériose sur pois d'hiver
Les symptômes suivent souvent les nervures, prenant parfois une forme d’éventail. Sur tige, des symptômes de couleur brun foncé à l’aspect huileux sont observés, souvent au niveau des nœuds, à l’aisselle des feuilles. Ils peuvent ceinturer la tige, parfois sur plusieurs centimètres.
Cette maladie, qui apparait généralement en foyers dans la parcelle, est favorisée par des blessures, occasionnées le plus souvent par le gel. Un temps chaud et sec stoppe la progression des symptômes. A date, malgré les recherches de Terres Inovia, aucune solution (conventionnelle ou de biocontrôle) n’est efficace contre ce pathogène. De fait, il n’existe pas de solution homologuée.
Ascochytose
L’ascochytose, maladie aérienne la plus fréquente, est due à un complexe de 3 champignons nécrotrophes présents individuellement ou simultanément sur la culture (Didymella pinodes, Phoma medicagnis var pinodella et Ascochyta pisi).
Présence d'ascochytose sur pois
Les symptômes apparaissent sous forme de ponctuations de couleur brun foncé sur les feuilles puis évoluent en nécroses irrégulières. Des nécroses violacées à brunes s’installent à la base des tiges, pouvant les ceinturer.
Complexe maladies sur pois d’hiver : une évolution de la stratégie fongicide nécessaire
Depuis quelques années, les agents pathogènes responsables de la bactériose, de l’anthracnose et de l’ascochytose sont fréquemment présents simultanément sur pois d’hiver. L’occurrence de ce complexe de pathogènes sur pois de printemps est plus rare et moins problématique. Les attaques précoces et intenses de ce complexe de maladie sur pois d’hiver ces dernières années ont entrainé la révision de la stratégie fongicide sur pois d’hiver et dans une moindre mesure sur pois de printemps.
- Observez les symptômes (cf. symptômes respectifs dans les paragraphes afférents) à partir de fin février pour le pois d’hiver et de mi-mars pour le pois de printemps
- Raisonnez la lutte fongicide en fonction du climat (hiver et printemps doux et pluvieux sont les facteurs aggravants ; le gel favorise le développement du complexe) et des symptômes observés en végétation. Le nombre d’applications varie en fonction de la région, du type de pois (hiver ou printemps) et des conditions climatiques (températures, pluviométrie) hivernales et printanières.
- Attention, la lutte fongicide n’aura d’effet que sur les pathogènes fongiques du complexe (pas d’action directe sur la bactériose)
Pois d’hiver : intervenez tôt pour stopper la progression rapide des pathogènes fongiques
- L’utilisation de spécialités à base d’azoxystrobine seule est déconseillée, cette substance active peut néanmoins être associée à une triazole pour gérer le complexe de maladies hivernales.
- Changement principal dans la lutte fongicide sur pois d’hiver : une première intervention pivot précoce est fortement conseillée quelles que soient les conditions climatiques annuelles : appliquez une protection au cours de l’hiver, à partir du 20 février et sur un pois au stade minimum de 4 à 5 feuilles.
- L’application à début floraison reste également pivot et fortement conseillée : elle permet d’atteindre l’entièreté des organes végétatifs avant la fermeture du couvert
- En situation de pression faible à modérée (printemps sec), 2 traitements seront à réaliser : 1 traitement fin février pour maitriser le complexe avant même l’apparition de symptômes. Puis un relai début floraison, nécessaire pour maitriser les débuts de foyers en bas des plantes avant que le couvert ne se referme.
- En situation de pression modérée à forte (printemps humide), 3 traitements seront à réaliser : les 2 piliers fin février et à début floraison. Un 3ème traitement viendra en relai avant le début de la floraison si forte pression courant mars-avril, ou après la floraison si retour d’humidité courant mai-juin.
- En année exceptionnelle (comme 2024 avec une pluviométrie continue de la sortie d’hiver à l’été), jusqu’à 4 traitements pourront être envisagés, les 2 traitements “piliers” (fin février et début floraison) relayés par 1 application supplémentaire avant et 1 application après floraison.
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Traitements fortement conseillés | |
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Traitements à ajuster selon le contexte climatique et la pression maladie. Attention ces schémas n'affichent pas les doses et nombres d'applications maximales par produit (cf tableaux ci-après) |
Pois de printemps : surveillez à partir de début floraison
La protection se basera sur l’observation de symptômes du complexe de maladies hivernales :
- En l’absence du complexe maladies : Stratégie en 1 traitement (année sèche) à 2 traitements (année humide), avec possibilité d’utilisation de l’Amistar seul.
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Traitements fortement conseillés | |
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Traitements à ajuster selon le contexte climatique et la pression maladie. Attention ces schémas n'affichent pas les doses et nombres d'applications maximales par produit (cf tableaux ci-après) |
- En présence du complexe maladies : Stratégie en 2 traitements sans utilisation de l’Amistar seul, comprenant l’intervention début floraison avec un complément avant début floraison si apparition de symptômes précoces, ou après floraison si année humide propice aux maladies
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Traitements fortement conseillés | |
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Traitements à ajuster selon le contexte climatique et la pression maladie. Attention ces schémas n'affichent pas les doses et nombres d'applications maximales par produit (cf tableaux ci-après) |
Mildiou
Le mildiou (Peronospora pisi) peut occasionner deux types de symptômes.
Symptôme de mildiou sur feuille de pois
En cas d’attaque primaire, due à des oospores (formes de conservation) présentes dans le sol, des foyers de maladies apparaissent au sein desquels les plantes sont nanifiées et de couleur vert pale. Ces attaques peuvent avoir lieu en l’absence de traitement de semence adapté (se référer à l’article correspondant).
Les symptômes les plus fréquemment observés sont des décolorations sur la face supérieure des feuilles accompagnées d’un feutrage gris sur la face inférieure. La nuisibilité est très faible, aucune gestion spécifique n’est recommandée contre ce type d’attaques.
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Réussir son implantation pour limiter la sévérité des maladies
Un pois bien implanté sera moins vulnérable aux maladies
Un semis trop précoce aura pour conséquence un développement plus rapide de l’ascochytose et un risque accru de bactériose.
Il est également essentiel de ne pas semer trop dense afin de ne pas créer un microclimat favorable au développement des maladies aériennes (ascochytose, mildiou, botrytis).
Lutter préventivement contre les maladies du pois d'hiver
Il existe un certain nombre de règles à respecter à l’échelle de la succession culturale et de l’itinéraire technique pour anticiper les risques maladies :
Respecter les fréquences de retour conseillées
Une fréquence de retour de 6 ans minimum est conseillée pour réduire les risques de maladies, en particulier les maladies racinaires.
Bien choisir ses couverts
Ne pas cultiver de pois ou d’espèces/variétés de légumineuses sensibles à l’aphanomyces dans les couverts ou en tenir compte dans la fréquence de retour du pois en cuture de rente.
Même si le pois d’hiver est peu impacté par cette maladie, il est important de préserver l’état sanitaire du sol.
Eviter les repousses
Les repousses de pois peuvent multiplier certains pathogènes responsables notamment de maladie racinaires.
Privilégier les variétés récentes
Pour limiter le développement de certaines maladies aériennes (ascochytose, botrytis, mildiou), il est important de privilégier les variétés récentes, plus hautes et présentant une bonne tenue de tige. Ces variétés permettent en effet d’avoir un couvert plus aéré, créant ainsi un microclimat moins favorable aux maladies.
Les variétés résistantes au froid sont également à privilégier. Les blessures occasionnées par le gel constituent des portes d’entrées pour les agents pathogènes, en particulier pour Pseudomonas syringae pv pisi, agent de la bactériose.
Respecter les dates et densités de semis préconisées
Il est essentiel de ne pas semer le pois d’hiver trop tôt pour éviter un développement précoce de l’ascochytose et limiter le risque bactériose. Il est également essentiel de ne pas semer trop dense. Un couvert dense maintient l’humidité et favorise donc le développement des maladies.
Semer dans de bonnes conditions
Semer dans de bonnes conditions, dans un sol ressuyé, permet de limiter les risques, en particulier pour les maladies racinaires.
Ascochytose sur pois
Les clés de la conduite du tournesol en double culture (dérobé)
L'introduction d'une culture "dérobée" après une culture d'hiver est une pratique qui reste peu fréquente mais pratiquée de façon régulière et avec succès par des agriculteurs du Sud de la France disposant de l’irrigation.
Selon l'état du marché et l’opportunité laissée par le climat de l’année, elle offre un revenu complémentaire tout en assurant une couverture en interculture. Informez-vous du règlement de la Directive Nitrates en vigueur dans un département.
La réalisation d'un cycle normal de culture exige une somme de températures de 1570°C (base 6°C). En double culture, pour les mêmes variétés, les sommes requises sont plus faibles (de 1300°C à 1400°C). De ce fait, les Charentes et le sud des Deux-Sèvres, mais surtout le Sud-Ouest, la bordure méditerranéenne et la vallée du Rhône sont des aires potentielles pour essayer le tournesol en double culture. En revanche, cette pratique du dérobé n'est envisageable que si la parcelle est irriguée.
Choisir des variétés adaptées au dérobé et anticiper les commandes
La récolte du tournesol et l’implantation de la culture suivante seront sécurisées si le semis est réalisé dès la récolte du précédent et avant début juillet. Les frais de séchage seront également réduits.
Pour le dérobé, le premier critère de choix de la variété est la précocité : semer des variétés classées très précoces (TP) ou précoces (P), à charnière "précoces-très précoces" par les semenciers.
Au vu de la période de récolte, éviter les variétés sensibles au sclérotinia du capitule.
Concernant les autres maladies, choisir des variétés résistantes, très peu sensibles ou peu sensibles au phomopsis pour assurer une sécurité sanitaire minimale. Par ailleurs, raisonner le profil mildiou, la tolérance au verticillium et à l’orobanche cumana, en fonction de la parcelle et du secteur géographique.
Quelques recommandations :
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Semer au plus vite ! Avancer d’un jour le semis, c’est gagner 4 jours à la récolte
La préparation de semis doit être soignée mais limitée à 2 passages (semis compris) : préparer le sol sitôt la récolte du précédent, dans un minimum de temps. Une semaine gagnée au semis, c'est 4 semaines gagnées sur la date de récolte, qui devra également se faire tôt (voir ci-dessous). La levée sera sécurisée par l’irrigation si besoin.
Dans le Sud-Ouest et le sud de Rhône-Alpes, seuls les précédents récoltés tôt (ail, orge, pois et colza) permettent de réussir un tournesol en double culture.
En Poitou-Charentes, on visera des implantations derrière l'orge d'hiver, le pois ou le ray grass.
Cas de l’orge : l’implantation est plus aisée si les pailles sont exportées. Si elles sont restituées, le broyage avec éparpillage des pailles sur la moissonneuse-batteuse est incontournable.
Semer tôt, avec une densité de 65 à 70 000 graines/ha
| Charentes et Sud Deux-Sèvres |
Sud-Ouest et Sud Rhône-Alpes |
Bordure méditerranéenne | |
| Semis conseillés jusqu'au | |||
| Variété précoce | 20 juin | 25 juin | |
| Variété très précoce | 25 juin | 1er juillet | |
| Semis possibles jusqu'au | |||
| Variété précoce | 25 juin | 1er juillet | 5 juillet |
| Variété très précoce | 1er juillet | 5 juillet | 10 juillet |
Raisonner le désherbage selon le précédent : contrôler les repousses à risque
- Précédent orge (particulièrement bien adapté à la double culture du tournesol) : le désherbage des repousses est incontournable en rattrapage ou en prélevée.
- Précédent pois : le binage reste la meilleure solution pour contrôler les repousses.
Irriguer, un gage essentiel de réussite
La levée doit pouvoir être sécurisée par un tour d’eau dès qu’il ne pleut pas significativement (15 mm) dans les trois jours suivant le semis.
Par la suite, raisonner l’irrigation comme pour un tournesol en culture principale, cultivé sur sol superficiel et avec une faible croissance avant floraison.
Un tour d’eau est le plus souvent nécessaire juste avant début floraison.
Une conduite "type" en double culture nécessite, en général, 2 à 3 tours d’eau de 30 à 40 mm chacun dans le Sud-ouest et 2 à 4 tours d’eau en bordure méditerranéenne (hors irrigation pour la levée).
Fertilisation : vigilance sur le risque de carence en bore
- Bore : en sol argilo-calcaire le risque de carence est accru en dérobé, surtout en cas de coup de chaud avant floraison. Un apport de bore en végétation est conseillé dans la majorité des situations.
- Azote : l’apport d’azote est inutile derrière pois ou ail. Derrière une orge d'hiver à fort rendement (plus de 75 q/ha), un apport de 30 à 40 unités avant un tour d’eau prévu ou une pluie annoncée sera valorisé.
Récolter au plus tôt
A partir de la mi-octobre, n’attendez plus : récoltez à partir de 18 % d’humidité dans de bonnes conditions (sol bien ressuyé). En effet, les derniers points d’humidité sont alors très longs, voire impossibles à gagner, et il existe un risque de développement de maladies secondaires sur capitules (botrytis). Attendre des teneurs inférieures à 12 % risque de compromettre la qualité d’implantation de la culture suivante (tassement des sols, implantation retardée).
Il n'existe aucune homologation pour un usage de défanant.
Quelques éléments économiques
Marges brutes indicatives d'un tournesol en double culture selon différents contextes de prix de la graine
La comparaison complète des marges doit être réalisée sur la rotation complète (exemple : orge/tournesol en double culture/pois comparé à orge/pois). Les marges brutes indicatives ci-dessous concernent uniquement le tournesol en double culture, donc le supplément de marge dans la rotation qui est compris entre +300 et +500 €/ha, le plus souvent proche de + 400 €/ha.
| Poste | €/ha |
| Variété | 100 |
| Désherbage | 90 |
| Irrigation | 105* (*base 70 mm à 0,15€/m³) |
| Fertilisation boratée | 10 |
| Séchage | 35 |
| Charges opérationnelles | 340 |
| Rendement indicatif (q/ha) | 21 |
| Prix de la graine (€/t) | Marge brute indicative (€/ha) |
| 300 | 290 |
| 350 | 395 |
| 400 | 500 |
| 450 | 605 |
| 500 | 710 |
Le prix moyen de vente de la graine de tournesol de 2006 à 2016 est de 340 €/t (Terres Inovia, données CN CER France)
Prendre le temps du choix variétal pour le tournesol: le jeu en vaut la chandelle
Choisir sa variété de tournesol est une démarche complexe qui doit être faite avec soin. Le choix variétal conditionne en grande partie la réussite de la culture et donc son bilan économique.
Une variété exprimera d’autant mieux son potentiel de rendement que ses caractéristiques agronomiques seront adaptées à la situation de la parcelle, au contexte sanitaire en particulier. Le choix de la variété influe également sur l’itinéraire technique et les cultures à venir dans la rotation.
En trois étapes, voici les critères clés à prendre en compte pour optimiser son choix variétal : profil d’acide gras, tolérance aux herbicides, précocité et profil sanitaire.
1 - Oléique ou Linoléique ?
La contractualisation proposée par un organisme économique et le débouché envisagé orienteront le choix d’une variété oléique ou linoléique. Le ratio linoléique/oléique est différent en fonction des territoires. Cependant la conduite culturale entre les deux types variétaux reste similaire.
2 - VTH[1] ou non VTH ?
La maîtrise de certaines mauvaises herbes difficiles peut motiver l’utilisation d’une variété VTH, mais il convient toutefois de raisonner l’usage de ces variétés dans une optique de durabilité. En effet les herbicides associés aux variétés VTH, PULSAR 40 / LISTEGO et EXPRESS SX, sont des inhibiteurs de l’ALS, au même titre que les sulfonylurées et les triazolopyrimidines (PRIMUS, ABAK, etc.) employées sur céréales. L’usage répété d’un même mode d’action exerçant une pression de sélection, le développement d’adventices résistantes n’est pas à exclure. L’utilisation de ce mode d’action doit donc être raisonné dans la rotation.
[1] VTH : Variété Tolérante aux Herbicides
En pratique
Choisir une variété tolérante aux herbicides, Clearfield® ou Express Sun®, uniquement sur les parcelles dominées par une flore difficile (xanthium, tournesols sauvages, ambroisies, datura, chardon, liseron des haies). Lorsque la flore adventice est « classique », les programmes de prélevée suffisent, il est alors inutile de choisir une variété VTH.
En complément : Zone à risque tournesol sauvage, soja après un tournesol Clearfield : vigilance !Dans un contexte dominé par la présence de tournesols sauvages (en particulier Sud-Ouest et Poitou-Charentes), la réalisation du désherbage de postlevée devient indispensable avec l’usage d’une variété VTH. Cette intervention doit se faire dans les conditions d’application optimale :
Dans le cas contraire, cela peut conduire à des croisements entre l’hybride cultivé et les tournesols sauvages et donner lieu très rapidement à l’apparition de tournesols sauvages résistants qu’il sera alors impossible de détruire. Des cas avérés ont été identifiés dans le Sud-Ouest et en Poitou-Charentes. Soja après un tournesol Clearfield : anticiper le programme désherbage avec des solutions autres que le Pulsar 40 pour éliminer les repousses de tournesol (bentazone). |
3 – Comportement maladies et précocité : quelles sont les contraintes selon la situation ?
Ce sont les contraintes pédoclimatiques, la pression maladie régionale et/ou locale mais aussi le risque Orobanche cumana, qui vont dans un troisième temps, dicter les priorités pour le tri des variétés. On départagera en dernier lieu les variétés candidates en optant pour celles ayant eu les meilleures performances régionalement.
Rappelons que l’allongement de la rotation est un des leviers efficaces pour réduire la prolifération de certaines maladies.
Précocité : une adaptation de la variété au pédoclimat
Le choix d’une variété précoce est primordial pour récolter le tournesol avant le retour des pluies de fin d’été/automne, en particulier dans les zones plus humides et fraîches comme les régions du Nord, la bordure pyrénéenne ou la façade atlantique.
En pratique
Adapter la précocité de la variété à la région, au type de sol et à la date de semis. Une précocité adaptée permet de limiter le stress hydrique post floraison et le développement des maladies de fin de cycle (sclérotinia du capitule et botrytis), pour assurer de bonnes conditions de récolte.
Orobanche cumana : une vigilance dans les secteurs à risque
Cette plante parasite produit des milliers de graines par hampe, leur taille minuscule rend leur diffusion particulièrement aisée au sein de la parcelle mais également aux champs environnants. De ce fait, et vu sa capacité de dissémination, la gestion de l’orobanche doit se raisonner à l’échelle d’un secteur. Il faut ajouter que la nuisibilité de ce parasite est très forte puisqu’en fonction de son agressivité et de sa période d’émergence, elle peut aller jusqu’à détruire la plante de tournesol.
En pratique
La tolérance variétale est le premier des moyens de lutte disponibles à utiliser. Dans les secteurs à risque il est en effet essentiel d’implanter uniquement des variétés ayant un bon comportement vis-à-vis de l’orobanche. La classification Terres Inovia permet de discriminer les variétés.
Mildiou : un choix à la parcelle
Cette maladie, inféodée à la parcelle, se conserve jusqu’à 10 ans dans le sol. Même si une grande partie de l’inoculum ne se maintient qu’au cours des 3 à 4 premières années après une attaque, il est recommandé d’allonger la rotation pour limiter les risques : viser donc un retour du tournesol au plus tous les 3 ans sur une même parcelle. En parallèle le comportement variétal est primordial, et sans un choix variétal optimal, les pertes peuvent atteindre 1.5 à 2.5 q/ha par tranche de 10% de plantes atteintes.
Choisir le profil mildiou de la variété en fonction de sa parcelle
Un mot d’ordre : alterner les gènes de résistance ! Selon leur résistance génétique, les variétés permettent de contrôler tout ou partie des races de mildiou présentes sur notre territoire. Le principe d’une lutte durable contre le mildiou repose sur une utilisation raisonnée de ces résistances, pour maintenir leur efficacité dans le temps et limiter le risque d’apparition de nouvelles races. L'utilisation systématique et exclusive de variétés résistantes à toutes les races serait le meilleur moyen de créer de nouvelles races virulentes, contre lesquelles les sélectionneurs ne pourraient plus rien faire !
En 2019, la présence de mildiou est restée significative et les races 704 et 714 sont aujourd’hui largement répandues sur le territoire (voir carte). Dans la plupart des cas, ces races sont résistantes au traitement de semences à base de méfénoxam (Apron XL). Plusieurs cas d’attaque de mildiou sur des variétés RM9 dans des rotations courtes ont été observés cette année. Ils suggèrent une évolution de la virulence de la race 714virulence de la race 714, ce qui milite encore plus pour un raisonnement du choix variétal !
Les départements touchés par les races 704 et 714 depuis leur apparition (situation en 2019) :
En pratique
Diversifier son choix variétal en alternant les profils de résistance d’une campagne à l’autre sur les différentes parcelles de votre exploitation.
Le traitement des semences n’est pas obligatoire. Pour les semis 2020, les semences peuvent être traitées à l’Apron XL en fonction du profil de résistance des variétés. Ce traitement n’apporte toutefois pas de garantie absolue : en cas de fortes pluies, il peut être lessivé et il existe au sein de toutes les races connues sur le territoire, des populations qui y sont partiellement résistantes.
Attention : quel que soit le type de variété choisi, une attaque de mildiou ne peut être exclue, compte-tenu de l’apparition potentielle de nouvelles races.
Enfin, ne pas oublier l’efficacité remarquable des quelques mesures agronomiques très simples !
Lutte contre le mildiou du tournesol
Maladies du tournesol : adapter les dates de semis au niveau de risque
Toutes ces recommandations sont aussi de mise pour le tournesol en dérobé ou en couvert.
En complément : Identifier le profil de résistance des variétésLes variétés type RM8 (résistantes aux 9 races sauf à la 334) et RM9 (résistantes aux 9 races officiellement reconnues) permettent de gérer les races de mildiou présentes en France, dont la race 714. De nombreuses races existent en Europe, il faut être vigilant que la dénomination RM8/RM9 concerne bien les races reconnues officiellement en France (100, 304, 307, 314, 334, 703, 704, 710, 714.). Où trouver l’information sur la résistance des variétés ?Le profil de résistance des variétés inscrites au catalogue français face aux 9 races officiellement reconnues est disponible sur le site du GEVES et repris sur la fiche de description des variétés sur MyVar. |
Verticillium : une lutte essentiellement variétale
Il n’existe à ce jour aucun produit fongicide pour lutter contre le verticillium, qui peut provoquer des pertes de rendement de 20 à 50% selon la gravité des attaques. De même, les effets des pratiques culturales (date de semis, fertilisation, …) sont peu connus. Quant à l’allongement de la rotation, il ne permet de réduire le risque qu’appliqué préventivement ; la durée de survie des microsclérotes (forme de conservation du champignon dans le sol) étant de 14 ans, une fois la maladie installée dans une parcelle, c’est trop tard !
La tolérance variétale reste donc le principal moyen de lutte contre cette maladie.
En pratique
Dans les zones de production touchées par la maladie (voir carte), opter pour des variétés très peu sensibles, voire peu sensibles, dans toutes les parcelles où la maladie s’est exprimée, même longtemps avant.
Dans les zones de production où la maladie n’a pas été détectée, choisir des variétés sans craindre leur comportement face au verticillium. Mais le risque zéro n’existant pas, ne pas hésiter à régulièrement observer les parcelles.
Phomopsis : optimiser l’usage d’un fongicide en fonction de la génétique
Tige touchée par phomopsis
Le phomopsis, présent sur l’ensemble du territoire, peut engendrer des pertes importantes selon la précocité de l’attaque : 1 à 3 q/ha et 1 point d'huile pour 10 % de plantes avec tache encerclante sur tige.
En pratique
Quelle que soit votre région, éviter les variétés sensibles, elles font prendre trop de risques et peuvent être à l’origine de nouveaux foyers de contamination pour les secteurs alentours.
Les variétés résistantes peuvent être cultivées dans toutes les régions, sans traitement fongicide. Quant aux variétés peu sensibles et très peu sensibles, elles sont également utilisables dans toutes les régions, et pourront nécessiter un traitement fongicide en végétation, selon le risque régional de l’année et la situation de votre parcelle (sol profond, disponibilité en azote, densité…).
Phomopsis sur tournesol : ne traiter que si nécessaire
Sclérotinia capitule : combiner génétique et pratiques agronomiques
Le sclérotinia peut attaquer de nombreuses cultures et même s’il peut toucher toutes les zones de production du tournesol, il reste plus préjudiciable dans les zones humides en fin de cycle.
Ce champignon est à l’origine de symptômes sur tous les organes de la plante : collet, bouton, feuille/tige et capitule. Le choix variétal et des mesures agronomiques adaptées à chaque type d’attaque sont les deux moyens à associer pour mieux lutter contre cette maladie.
En pratique
Le tournesol ne dispose que de tolérances face à cette maladie et chaque organe a son propre niveau de résistance : ainsi, une même variété peut être sensible aux attaques au collet et peu sensible aux attaques sur capitule. Les attaques sur capitule sont souvent les plus dommageables et les pertes de rendement peuvent atteindre 50 %. De ce fait, Terres Inovia évalue les variétés vis-à-vis du sclerotinia capitule, ce qui donne lieu à une classification.
Pour aller plus loin
Quel est le contexte sanitaire de mon secteur ?
Terres Inovia vous accompagne dans le choix de vos variétés sur myVar.fr
Myvar : l’outil incontournable pour réaliser son choix variétal
MyvarTout ce dont vous avez besoin pour choisir vos variétés d'oléagineux, protéagineux. Consultez les caractéristiques des variétés, choisissez vos variétés selon vos critères ou bien laissez vous guider par nos experts. |
Consultez
Vous souhaitez vous renseigner sur une variété en particulier et connaitre toutes ses particularités ?
Il vous suffit de vous rendre sur l’onglet « consulter ». Renseignez votre culture ainsi que la variété désirée.
Vous pourrez ainsi visualiser les différentes caractéristiques comme la précocité, les résistances aux maladies et ravageurs ou encore le rendement de celle-ci.
Vous pourrez ainsi conforter votre choix variétal pour vos prochains semis.
Choisissez
Vous souhaitez choisir une variété pour la prochaine campagne ?
Obtenez la liste des variétés évaluées par Terres Inovia en sélectionnant la culture qui vous intéresse ainsi que votre département dans l’onglet « choisir ».
Vous pourrez ensuite sélectionner certains critères pour filtrer les variétés par rapport à votre contexte parcellaire.

Outil d'aide au choix variétal
Selon votre contexte pédoclimatique, le rendement d'une variété variera plus ou moins fortement.
Par conséquent, la prise en compte des caractéristiques agronomiques d'une variété est à prendre en compte au même titre que le rendement.
Grâce à notre outil trouvez les variétés les mieux adaptées à votre situation !
*cet outil n'est disponible pour le moment que pour la culture du tournesol oléique et linoléique

Comparez
Vous hésitez entre différentes variétés et vous n'arrivez pas à savoir laquelle sera la plus adaptée à votre situation ?
Tout au long de votre parcours, cliquez sur "comparer" pour ajouter des variétés au comparateur.
Accédez ensuite à la liste que vous avez créée pour visualiser plus facilement les différences entre chacune d'entre elles.

Actualités
Retrouvez les derniers résultats d'essais, variétés inscrites, activités, mais aussi la liste des variétés recommandées par espèce.
Gestion en cours de campagne de noctuelles défoliatrices et vanesses
Les chenilles de noctuelles défoliatrices peuvent occasionner une dégradation poussée du feuillage. Leur nuisibilité est généralement faible sur tournesol, sauf ponctuellement en cas de pullulation.
Chenille de noctuelle de la tomate Chenille de vanesse
Biologie
Description
| Adulte | Larve (chenille) | |
| Noctuelle de la tomate (Helicoverpa armigera) | Papillon nocturne |
3 à 3.5 cm de long en fin de développement corps jaunâtre ou verdâtre, ligne blanche tout le long du flanc soulignée en dessous par une zone plus foncée |
| Vanesse du chardon (Vanessa cardui) |
envergure de 40 à 70 mm ailes fauve orangé ponctuées de taches noires et blanches |
longues épines beiges à extrémité noire corps gris clair avec bandes noires dorsales et bande jaune ininterrompue sur les flancs |
Cycle de vie
Les noctuelles et les vanesses pondent sur les feuilles. Les chenilles qui éclosent s’en nourrissent. Après plusieurs jours, les chenilles de noctuelles tombent au sol pour se nymphoser tandis que celles de vanesse restent sur les feuilles. Plusieurs générations se succèdent au cours de l’année.
Dégâts
Les adultes sont inoffensifs contrairement aux chenilles qui dévorent les limbes des feuilles les plus jeunes. Nervures, tiges, et apex sont attaqués exceptionnellement et en dernier.
Nuisibilité
La nuisibilité est généralement faible, sauf ponctuellement en cas de pullulation.
Des solutions à base de bactéries ou virus contre Helicoverpa armigera
- Les solutions à base de bactéries Bacillus thuringiensis (usage traitements généraux ou usage tournesol et traitement des parties aériennes de chenilles phytophages), utilisables en agriculture biologique, sont efficaces sur les jeunes chenilles d’ Helicoverpa armigera (stades larvaires 1 et 2) comme :
- Dipel DF, Costar WG 1,0 kg/ha - 30 €/ha (Bacillus thuringiensis var. kurstaki) ;
- XenTari 1,0 kg/ha - 33 €/ha (Bacillus thuringiensis var. aizawai).
- Helicovex : cet insecticide à base de virus (baculovirus) est spécifique d’Helicoverpa armigera. Utilisable en agriculture biologique, il doit être positionné sur les œufs et jeunes larves (stade larvaire 1). Il s’utilise à 0,2 l/ha - 55 €/ha (usage tournesol traitement des parties aériennes chenilles phytophages).
Et contre les vanesses ?
Les solutions à base de Bacillus thuringiensis auront également une efficacité sur vanesses. Helicovex par contre à base de virus ne sera pas efficace.
Pucerons : Gestion en cours de campagne
Une intervention contre les pucerons du tournesol est rare : les auxiliaires arrivent souvent à réguler les populations.
1. Colonie de pucerons - 2. Faible crispation - 3. Forte crispation
Biologie
Description
Les cultures de tournesol peuvent être colonisées principalement par deux espèces de pucerons : le puceron vert du prunier (Brachycaudus helichrysi KALTENBACH) et le puceron noir de la fève (Aphis fabae).
| Ailés | Aptères | |
| Puceron vert du prunier | 1,1 à 2,2mm Vert jaunâtre Antennes courtes Cornicules courtes |
1.4 à 2mm Vert pale Tarses noires Cornicules courts |
| Puceron noir de la fève | Couleur sombre Taille des antennes égale aux deux-tiers du corps Cornicules courtes et noires |
2mm Trapu, noir mat à verdâtre |
Cycle de développement
Le puceron vert du prunier évolue, pendant la saison froide, sur des hôtes primaires appartenant au genre Prunus (prunier, pêcher, abricotier) tandis que le puceron noir de la fève est principalement présent sur le fusain d’Europe. Ces pucerons passent principalement l’hiver sur ces plantes sous forme d’œufs.
Au printemps, ils se déplacent sur des hôtes secondaires appartenant aux astéracées (tournesol et autres plantes à fleurs) pour le puceron vert du prunier et différentes plantes hôtes dont le tournesol pour le puceron noir de la fève.
Des pucerons ailés se portent sur les jeunes tournesol, plus ou moins précocement selon les années, entre mi-avril et mi-juin. Les premiers vols peuvent intervenir peu après la levée et se répéter par la suite en fonction des productions d'ailés sur les autres plantes-hôtes dans la région.
Les ailés donnent naissance à des aptères (pucerons sans ailes) qui forment des colonies.
Les colonies de pucerons verts se repositionnent constamment vers le sommet de la plante en suivant sa croissance. Les infestations périclitent lorsque la plante atteint le stade bouton floral et devient un hôte peu favorable. L'évolution des populations s'oriente alors vers des productions d'individus ailés destinés à essaimer vers d'autres plantes-hôtes secondaires.
Le puceron noir de la fève est surtout abondant en fin de stade végétatif jusqu’à la formation du capitule.
Dégâts
Puceron vert : La salive injectée lors de la prise alimentaire engendre une crispation du feuillage, qui peut se transformer ensuite en déformation (cloques). L'intensité des symptômes peut évoluer très vite, en cas de multiplication rapide des insectes.
Puceron noir : pas de crispation du feuillage.
Nuisibilité
Puceron vert du prunier : la nuisibilité est souvent modérée. Si les dégâts apparents du petit puceron vert du prunier peuvent être spectaculaires, la nuisibilité des attaques reste mesurée et d’autant plus faible que leur évolution est tardive.
Ainsi, une crispation mesurée du feuillage, peu intense et réversible, ne porte pas à conséquence. Par contre, une déformation des feuilles, intense et difficilement réversible, peut handicaper sérieusement le fonctionnement de la plante, voire le bloquer, et rendre la culture plus vulnérable à d’autres attaques de bio-aggresseurs. Les crispations sont notamment favorables au maintien de l'humidité du feuillage et peuvent créer des sites favorables à la germination des spores de sclérotinia et aux attaques sur boutons, feuilles et tiges.
Gestion
Règles de décision
Observations : Surveiller la présence de pucerons et surtout de crispations sur le feuillage. Consulter le BSV pour suivre l’évolution du risque.
Stade de sensibilité : de la levée à la formation du bouton floral.
Seuil indicatif de risque : 10 % de plantes crispées.
Avant d’intervenir avec un insecticide, il est important de vérifier la présence d’auxiliaires. En limitant les traitements notamment les plus tardifs (au moment de la croissance forte des populations d’auxiliaires), on peut profiter au mieux de leur action régulatrice.
Régulation naturelle : attention à la présence d’auxiliaires !
Les coccinelles (adultes et larves) et les syrphes (larves) ont une efficacité potentielle importante pour réduire les populations de pucerons. Leur activité est souvent importante en mai et juin, ce qui correspond à la phase végétative du tournesol, période de colonisation et de développement des populations de pucerons. De nombreux autres prédateurs (chrysopes, hémérobes, punaises anthocorides et mirides, araignées, …) participent également à la régulation des populations de pucerons du tournesol. Les pucerons font aussi l'objet d'attaques par des insectes parasitoïdes, essentiellement des hyménoptères, souvent peu nombreux. Les pucerons momifiés sont visibles en fin d'attaque, à la formation de capitules.
Le décalage entre une population de phytophages et des auxiliaires est normal, les auxiliaires venant s'installer sur les populations de pucerons en développement.
En savoir plus sur les auxiliaires : Projet AuxiMore/ARENA
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