Méca-Culturales : retour sur l’édition 2025
Un bel événement de rentrée attendait le monde agricole : les 10 et 11 septembre, le salon au champ des Méca-Culturales, à Saint-Agnet, au cœur des Landes, a accueilli plus de 12 000 visiteurs. Terres Inovia était bien-sûr présent pour rencontrer les agriculteurs et les acteurs de terrain.

25 collaborateurs de l'institut technique étaient mobilisés
Les Méca-Culturales, organisées par Arvalis et l’association des CUMA du bassin de l’Adour, ont eu lieu, au cœur des Landes, à Saint-Agnet. Ce salon agricole au champ a réuni plus de 200 exposants pour présenter aux acteurs de terrain et aux agriculteurs les innovations agronomiques, techniques et du machinisme agricole.
Répondre aux questions concrètes de terrain et partager les dernières références
Terres Inovia a bien entendu répondu présent pour cet événement. Dans les espaces techniques, 25 experts de l’institut technique étaient mobilisés, répartis dans les différents ateliers thématiques — agriculture biologique, couverts et fertilité des sols, et agriculture de conservation des sols —et dans un espace spécifiquement dédié aux oléo-protéagineux. « Cette édition 2025 a été une occasion unique et privilégiée pour les visiteurs de venir rencontrer directement les experts de l’institut. Nous avons pu répondre aux questions concrètes du terrain, ajuster les recommandations à la réalité des parcelles et partager les dernières références acquises », souligne l’équipe Sud de Terres Inovia.
Des attentes fortes pour mieux lutter contre les ravageurs du soja

Les experts de Terres Inovia ont pu répondre aux intérrogations des agriculteurs présents
- En soja, culture bien présente du secteur, les spécialistes ont pu aborder les leviers pour optimiser la gestion de l’irrigation, avec une attention particulière portée aux spécificités pédoclimatiques locales. La gestion des ravageurs - enjeu majeur pour les producteurs- a ainsi fait l’objet d’un état des lieux complet à partir des derniers résultats d’essais et des connaissances sur la biologie de l’héliothis, de la pyrale du haricot et des punaises. « Nous avons noté une forte attente du public sur les problématiques liées aux ravageurs ». L’institut a ainsi pu valoriser les références sur trois principaux ravageurs du soja.
- En tournesol, le positionnement du semis a été au cœur des échanges, avec un focus sur les créneaux d’implantation les plus favorables à l’expression du potentiel de la culture. Les risques liés aux maladies, leur reconnaissance et les bons réflexes à adopter selon le contexte agronomique ont été également abordés.
- En colza, le positionnement du semis, déterminant pour une bonne implantation, et le désherbage des graminées, avec un zoom sur le ray-grass, une adventice de plus en plus problématique, ont été au cœur des échanges.

Le stand de Terres Inovia aux Meca-Culturales
Au-delà de ces cultures phares, toutes les questions relatives aux itinéraires techniques des espèces suivies par l’institut — pois, féverole, pois chiche, lin, lentille, lupin, chanvre, cameline —ont permis aux agriculteurs et conseillers techniques de conforter ou d’ajuster leurs pratiques.
En bio, la diversification et la fertilité des sols au cœur des discussionsLes Méca-Culturales comportaient également un espace bio. Le soja a ainsi été mis à l’honneur. « Bien que le soja ne soit pas un pilier économique des rotations bio du secteur, il reste une culture phare de diversification », précise Cécile Le Gall, animatrice du programme d’actions bio de Terres Inovia. Tout comme en conventionnel, les échanges ont principalement portés sur la gestion des ravageurs et du désherbage, mais aussi le choix et le réglage des outils. L’amélioration de la fertilité des sols, notamment dans les sols à base de sable, est apparu comme une source de questionnements. Les leviers à mettre en œuvre, tout autant que les indicateurs nécessaires pour en suivre les effets, ont fait l’objet de nombreuses discussions. |
Extraction d'huile de tournesol et de colza : Terres Inovia améliore ses connaissances sur les presses à vis
Inventées au siècle dernier, les presses à vis sont la référence pour produire de l’huile de colza et de tournesol. En raison de leur caractère économique et écologique notamment, l'institut mène des recherches pour les améliorer.
Les presses à vis ont été inventées au début du XXe siècle et elles restent la référence pour produire de l’huile de colza et de tournesol. Etonnamment, on ne comprend pas encore tout sur leur fonctionnement, notamment dans le cas des graines décortiquées.
Presse à vis avec ses capteurs de pressions. Crédit : Terres Inovia.
Peu d’études scientifiques existent, alors que cette méthode a beaucoup d’avantages économiques et écologiques. Terres Inovia mène des recherches pour améliorer ces presses, notamment pour mieux traiter les amandes de tournesol, une source prometteuse de protéines pour l'alimentation.
Les premiers résultats publiés montrent que la pression et la puissance du moteur varient avec la rotation de la vis, ce qui n’était pas expliqué auparavant. Cela remet en cause les modèles classiques assimilant la presse à vis à une série de presses à pistons, car ces modèles supposent des pressions constantes lors de la compression, alors que les travaux de l'institut démontrent qu’elle fluctue considérablement dans la phase la plus sensible.
Un article complet est disponible dans le journal en ligne OCL : https://www.ocl-journal.org/articles/ocl/full_html/2025/01/ocl250030/ocl250030.html (consultable gratuitement).
Contact : P. Carré, p.carre@terresinovia.fr
Récolte du tournesol : choisir un matériel adapté et maximiser la marge
La récolte est une étape essentielle. Parmi les points clés figurent le réglage adéquat de la moissonneuse-batteuse, le choix du bon stade et d’un système de coupe adapté au contexte de production. Récolter à l’humidité optimale permet de maximiser la marge économique.
Les suivis de chantiers de récolte du tournesol, réalisés par Terres Inovia entre 2020 et 2022 avec des conditions satisfaisantes (absence de verse, humidité des graines proches des normes commerciales de 9%), montrent des niveaux de pertes de graines libres et de capitules réduites, à la fois au niveau de la coupe et à l’arrière de la moissonneuse-batteuse.
Exemple de coupe standard aménagée avec des plateaux. Ici, les doigts des rabatteurs ne sont pas recouverts d’une plaque. Celle-ci limiterait le risque de « piquer » des capitules, qui peuvent alors être éjectés de la coupe. La forme arrondie et convexe du diviseur limite les phénomènes de « blocage » des plantes. Celui-ci entraîne leur verse à côté de la coupe. Il est à l’origine de l’essentiel des pertes (capitules au sol) lors d’un chantier de récolte. Crédit : Terres Inovia
Dans des conditions satisfaisantes de récolte, avec un réglage optimal de la machine et une coupe standard aménagée pour le tournesol, les pertes – sous forme de capitules éjectés au sol ou de tiges sectionnées ou écrasées avec le capitule – ont été comprises entre 10 et 1000 capitules/ha, soit un maximum de 80-100 kg/ha, équivalent à une perte maximale de 40 (en conventionnel) à 80 (en agriculture biologique) €/ha (1). Dans le cas de tournesols versés, les pertes peuvent être beaucoup plus élevées si le système de coupe n’est pas adapté à cette situation délicate mais exceptionnelle.
Ainsi, pour être récolté, le tournesol nécessite une adaptation de la coupe classique destinée à la récolte des céréales à paille.
Choisir un système de coupe adapté
Les coupes standards aménagées avec des plateaux sont une adaptation d’une coupe à céréales à paille et sont le premier équipement à s’être développé pour récolter le tournesol. L’investissement est limité puisqu’elles ne nécessitent pas l’achat d’une coupe spécifique et elles permettent de récolter des tournesols avec différents écartements entre rangs. En revanche, le débit de chantier est limité (plafond conseillé de surface récoltée estimé à 50 ha/an selon les constructeurs) et elles ne permettent pas de récolter des tournesols versés.
Les coupes intégrales spécifiques au tournesol peuvent être équipées d’un broyeur de cannes positionné sous la coupe. Dernièrement, ce type d’équipement est en progression en France. Le débit de chantier est important grâce à une vitesse d’avancement élevée (8 à 15 km/h), elles offrent un confort de récolte et de larges coupes (≥ 6 m), elles sont capables de récolter du tournesol avec différents écartements entre rangs et, pour certains modèles, de récolter et broyer en un seul passage. En revanche, l’investissement dans ce type de coupe spécifique au tournesol est important [avec un prix indicatif de 3 à 7 k€ HT (2) par mètre linéaire en 2024 ainsi qu’un surcoût significatif du broyeur ou d’une coupe pliable]. De plus, elles ne permettent pas de récolter des tournesols versés.
Les conditions de battage peuvent être différentes selon les parcelles et les variétés. Pour minimiser les pertes et obtenir une récolte propre, après avoir réalisé un premier réglage souvent automatique des différents organes de battage, il est essentiel de faire des ajustements durant le chantier de récolte. Crédit : Terres Inovia
Parmi les coupes intégrales, les coupes de type « stripper » ont un rouleau cranté sous la coupe qui tire les tiges pour une coupe juste au-dessous du capitule. Elles sont destinées à la récolte de grandes surfaces grâce à leur débit de chantier élevé. Avec des largeurs de coupes réduites, elles sont par ailleurs utilisées en tournesol de semences. En limitant la quantité de matière à battre, elles facilitent la récolte d’une culture encore humide, situation fréquente en production de semences.
Les becs cueilleurs sont soit de type maïs grain avec l’ajout d’un kit d’adaptation pour la récolte du tournesol, soit spécifiques à l’oléagineux. L’écartement entre les becs cueilleurs doit correspondre à l’écartement entre rangs du semoir. Cela peut être une limite pour les entrepreneurs de travaux agricoles qui récoltent chez différents clients qui possèdent des semoirs de divers écartements entre rangs. Ce type d’équipement permet de récolter des tournesols versés et, de façon générale, d’être particulièrement adapté à la récolte de tournesol hauts et végétatifs. S’agissant des kits adaptatifs, l’investissement dans un kit adaptateur est limité et cela permet de disposer d’un seul cueilleur pour le maïs grain et le tournesol. Les becs cueilleurs spécifiques au tournesol permettent un débit de chantier élevé. Ils représentent quant à eux un investissement significatif, de l’ordre de 3,5 à 5 k€ HT par rang.
|
Pour aller plus loin |
(1) Hypothèse de prix de vente du tournesol : 400 €/t en conventionnel et 800 €/t en agriculture biologique.
(2) k€ = 1000 €.
Contact : V. Lecomte, v.lecomte@terresinovia.fr
Et pour lire l'article dans Arvalis & Terres Inovia, c'est ici.
PROLEOBIO AURA & PACA 2025
Supports de présentation à télécharger
MATIN
- Point filière Oléopro : évolution du contexte de production et perspectives économiques 2024 – Claire Ortega - Terres Univia
- Changement climatique et focus impact tournesol et soja – Hélène Tribouillois – Terres Inovia
- Soja essais variétés sec/irrigué : groupes tardifs I/II – Cécile LeGall - Terres Inovia
- Inoculation pois-chiche – Quentin Lambert - Terres Inovia
- Gestion de l’Héliothis retour expérience dans haricot vert – Olivier Favaron - UNILET
- Pois-chiche : retours essais densité de semis, irrigation 2020-2024 – Jean Champion - Chambre d’Agriculture de la Drôme
APRES-MIDI
- Itinéraire technique haricot sec nain – Maxime Chabalier – CRA Pays de la Loire
- FOCUS initiatives projets bio 2025, recensement besoins et agenda 2025 – Laura Cipolla – Terres Inovia
TERRAIN : Visite essai dates de semis lentille semis précoce de décembre et semis classique + outil triage à Vilette d'Anthon
Limiter les dégâts d'oiseaux sur tournesol : état des lieux de la recherche et développement
Fin mars, Terres Inovia et ses partenaires se retrouvaient pour un colloque de restitution sur le projet Lido, dont l'objet est la limitation des dégâts d'oiseaux.
Lancé début 2022 et piloté par Terres Inovia, le projet Lido touche à sa fin. Un colloque de restitution s'est tenu le 25 mars à l'Asiem (Paris 7). Dans l'assistance étaient présents des firmes privées et des acteurs de la recherche et du développement agricoles de France, Suisse et Belgique.
La matinée s'est articulée autour de plusieurs présentations.
- Introduction : un enjeu important mais un sujet encore trop négligé par Christophe Sausse (Terres Inovia)
- Résultats du projet Lido :
- Observatoires territoriaux : quels liens entre dégâts et paysages ? par Lucie Zgainski (Terres Inovia et UMR-Agronomie de l'Inrae)
- Etude sur les déplacements du corbeau freux et lien avec les dégâts, par Michel Bertrand (UMR-Agronomie de l'Inrae ; en photo ci-dessous) et Olivier Crouzet (Offrice français pour la biodiversité)
- Caméras : fréquentation des parcelles et détection automatique, par Michel Bertrand
- Co-conception de stratégies de prévention, par Lucie Zgainski
- Résultats de tests au champ, par Lucie Zgainski
- Peut-on prédire les risques de dégâts ? par Christophe Sausse
- Perspectives scientifiques et appliquées, par Christophe Sausse
Des solutions actuelles peu efficaces face aux dégâts d’oiseaux
L’effarouchement a une efficacité partielle en raison de l’habituation des oiseaux. Contrairement au maïs, aucun usage répulsif oiseau n’est autorisé sur tournesol. Des produits à allégation répulsive en traitement de semences ou en plein sont néanmoins commercialisés mais ceux testés par Terres Inovia ne montrent pas d’efficacité pratique.
Tirs et piégeages peuvent avoir un effet dissuasif local, mais sont conditionnés par le classement des espèces et la disponibilité des chasseurs. Le resemis ne doit être envisagé qu’en dernier recours après vérification des symptômes létaux sur tige.
Hormis le déploiement de l’application de déclaration de dégâts des chambres d’Agriculture, peu d’avancées ont été notées sur le terrain depuis le colloque organisé fin 2022 ans sur le sujet. Le constat est toutefois différent pour la R&D.
|
Ce colloque de restitution fait suite à l'état des lieux qui avait été proposé fin 2022 et dont les conclusions peuvent être consultées ici : Dégâts d'oiseaux aux cultures : quelles solutions ? |
Mieux comprendre l’écologie des oiseaux pour trouver une stratégie de gestion efficace
A problème complexe, stratégie simple : pas de solutions sans connaissance en éthologie et écologie. Le projet Lido (financement ANR et Semae) a produit quelques résultats.
- Les facteurs de risque (forêts, tournesol isolé, dates de semis décalées…) sont mieux objectivés. L’intégration des données dans un modèle "boite noire" permet de prédire les risques en fonction du paysage et d’affiner cette prévision en début de campagne en précisant la météo et les intentions de semis. Il s’agit encore d’un concept technologique testé localement et dont la généralisation dépend de la remontée de données de terrain pour améliorer les modèles.
- Une étude connexe sur des corbeaux freux équipés de GPS en lien avec l’Office français de la biodiversité a montré qu’ils élargissent leur aire de prospection autour de la corbeautière une fois l’élevage des jeunes terminé. Cela signifie que les parcelles les plus éloignées des corbeautières, qui ont dépassé le stade sensible à cette période de l’année, ont moins de chances d’être attaquées.
- La constitution d’une banque d’images sur les oiseaux posés a permis de mieux décrire la fréquentation des parcelles selon les espèces. Ces images sont utilisées pour entrainer des modèles de reconnaissance à même d’avertir l’agriculteur ou de déclencher automatiquement l’effarouchement.
Les avancées en R&D
Le développement de répulsifs à base de substance naturelle suit son cours. Sauf surprise, ces produits ne constitueront pas une garantie en cas de forte pression. La R&D sur les effaroucheurs progresse sur les signaux (ex : laser), la réactivité (reconnaissance optique) et l’utilisation de drones. L’intégration de ces briques technologiques est en cours, mais il faudra aborder des questions réglementaires et résoudre l’équation économique avant d’aboutir à des produits commerciaux : faut-il mutualiser ? développer des drones multifonctions ?
Ce bref panorama indique la voie : utiliser des modèles de prédiction pour adapter la protection ; combiner des solutions à efficacité partielle à la parcelle ; et à terme développer des stratégies territoriales pour éviter de déplacer et concentrer les dégâts.
|
Signaler les dégâts est important pour informer les pouvoirs publics et produire des connaissances. L’application des chambres permet de le faire en quelques clics
|
Le replay du colloque est désormais accessible.
Contact : C. Sausse, c.sausse@terresinovia.fr
PROLEOBIO Sud Ouest 2025
Supports de présentation à télécharger
Matin
Point marché et filière
- Actualités sur la filière des oléoprotéagineux biologiques - Terres Univia - Claire Ortega
- Règlement européen de lutte contre la déforestation (RDUE) – Point d’étape - Terres Univia - Claire Ortega
- Filières et Marchés Soja et Légumes secs Bio - AgriBioUnion - Benoit Bolognesi
Lentille et association
- ASSOPROTECT / Essais lentille associée 2024 - Olivier GUERIN CRA NA – Ewen TUMOINE CIA 1779
- Evaluation variétale AB en Lentille - Terres Inovia - Arnaud Van Boxsom- Zoé Le Bihan (Présentation Clémence de Saintignon)
Haricots
Changement climatique
Après-midi
Conjoncture
Soja
- 3C2A / Cultures dérobées en grains : Opportunités, faisabilité et multi-performances - CRANA Nicolas Ferrand Olivier Guerin
- Bilan des essais ravageurs de la campagne 2024 en Soja - Terres Inovia - Arnaud Micheneau et Clémence de Saintignon
- Soja et endomycorhizes : éléments de diagnostic - Terres Inovia - Xavier Pinochet
Pois Chiche
Multiplication des semences bio
- Multiplication des semences bio - ANAMSO - Pierre Villac
- Progrès génétique et financement de la sélection - RAGT Amandine Gras - Didier Jeffard
La qualité des tourteaux du colza et du tournesol
L’Observatoire de la qualité des tourteaux, piloté par Terres Univia et mis en place par Terres Inovia, a analysé la qualité nutritionnelle des tourteaux de colza et de tournesol de la campagne 2023/2024.
Chaque mois, des usines de triturateurs volontaires envoient àTerres Inovia des échantillons afin que l’Institut réalise des analyses selon des méthodes normalisées. Ainsi, depuis 2003, l’Observatoire de la qualité des tourteaux met en avant les indicateurs de qualité des tourteaux issus des graines de colza et de tournesol. Les résultats afférents à la dernière campagne sont à présent disponibles :
- Fiche « Qualité nutritionnelle des tourteaux de colza 2023/2024 » : téléchargez la fiche
Les tourteaux déshuilés de colza obtenus à partir de graines françaises présentent des caractéristiques relativement stables d’année en année. La valeur moyenne de teneur en protéines est de 32,9 %. Les valeurs moyennes des critères de qualité des protéines sont comparables à celles de la campagne précédente.
Les tourteaux de colza expeller, quant à eux, sont moins humides (7,6 %), plus riches en matière grasse (9,6 %) et légèrement moins riches en protéines (31,8 %).
- Fiche « Qualité nutritionnelle des tourteaux de tournesol 2023/2024 » : téléchargez la fiche
Les trois niveaux de qualité des tourteaux de tournesol (LowPro, MidProd, HighPro) se démarquent significativement par leurs teneurs en humidité, en matières grasses, en protéines et en cellulose au regard du taux de décorticage. Les teneurs moyennes en cellulose varient de 25,8 % pour les tourteaux les moins décortiqués à 18,2 % pour les plus décortiqués. Du côté des teneurs en protéines, ces dernières s’échelonnent entre 28,1 % et 35,5 % et sont comparables aux teneurs observées lors la campagne précédente.
Le guide de culture tournesol 2025 est disponible pour accompagner les producteurs et les conseillers
Terres Inovia a mis à jour son guide de culture tournesol. Ce support complet, qui accompagnera les producteurs, est téléchargeable gratuitement sur le site internet de Terres Inovia et peut également être commandé en version imprimée.
Culture peu gourmande en intrants et bénéficiant d’un progrès génétique continu, le tournesol est une culture durable et compétitive, pourvoyeuse de bénéfices pour les systèmes de culture dans lesquels il est inclus. Tête de rotation à cycle court, doté d’une bonne capacité de tolérance au stress hydrique, il s’adapte à de nombreux contextes de production.
Ce guide de culture permet de tout savoir sur l’itinéraire technique du tournesol, jusqu’à la conservation.
Les évolutions réglementaires récentes ont amené l’Institut à revoir les méthodes de lutte contre les bioagresseurs : programmes de désherbage revus à la suite du retrait de l’Autorisation de mise sur le marché (AMM) du S-métolachlore, conditions de lutte contre les taupins précisées en marge du changement de réglementation pour l’application de lambda-cyhalothrine, révision des recommandations pour lutter contre le mildiou. L’ensemble des rubriques de l’ouvrage ont été actualisées, telle que la présentation des variétés évaluées dans le réseau Terres Inovia. Quant aux références économiques présentées, coût des interventions ou frais de séchage, elles sont en phase avec les éléments de contexte actuel.
Le guide de culture tournesol 2025 peut être téléchargé gratuitement par toute personne ayant créé son compte personnel sur le site internet de l’institut. Le guide en version imprimée est également gratuit, seule une participation aux frais de port est demandée. Il sera livré à partir du 11 mars 2025.
Recherche semencière : quoi de neuf aux Carrefours SELEOPRO colza et tournesol ?
Les Carrefours de la sélection du colza et du tournesol SELEOPRO se sont tenus les 23 et 24 janvier à Bruz (35) et les 10 et 11 février à Auzeville (31). Ils ont réuni 180 participants.
A destination des acteurs de la recherche semencière académique et des semenciers privés, ces événements ont été l’occasion d’échanger et de découvrir les progrès scientifiques et techniques en termes d’amélioration génétique du colza et du tournesol.
Partager les avancées scientifiques
Les efforts de la recherche pour améliorer la sélection variétale constituent un levier clé pour améliorer la compétitivité des cultures. Organisés chaque année, le Carrefour de sélection du colza et le Carrefour de la sélection du tournesol permettent ainsi de partager les avancées scientifiques pour ces deux espèces majeures.
Ils sont organisés par SELEOPRO. Ce dispositif de soutien à la recherche semencière est financé par l’UFS, Terres Inovia, Terres Univia et Sofiprotéol comme gestionnaire du FASO. Il est animé par l’institut technique, qui organise notamment ces Carrefours colza et tournesol.
Ces rencontres partagent les avancées des projets financés par SELEOPRO, et plus largement, les travaux et les problématiques de recherche sur ces deux cultures.
Ils rassemblent à la fois les représentants des sélectionneurs colza et tournesol opérant en France, des représentants de la recherche académique (dont INRAE), du GEVES et de la filière oléoprotéagineuse avec son institut technique Terres Inovia, son interprofession Terres Univia et Sofiprotéol.
Colza : la lutte contre les bioagresseurs à l’honneur
Des conférences et ateliers ont ponctué les deux Carrefours du colza et du tournasol
• Le sujet préoccupant de la gestion de la grosse altise du colza a eu une large place avec la présentation de différents travaux dans le cadre du Plan d 'action sortie du phosmet, qui développe des solutions complémentaires pour réduire l’impact des ravageurs d’automne du colza. Les travaux sur la recherche de sources de résistance chez le colza et les espèces apparentées (RESALT), l’identification de composés volatils capables de détourner les insectes (Ctrl-Alt) et la caractérisation des récepteurs olfactifs de l’altise (AltisOR) ont été présentés par INRAE. Leurs résultats intermédiaires donnent des pistes prometteuses dans la lutte contre ce ravageur.
• La recherche de sources de résistances chez les espèces apparentés au colza pendant plus de 15 ans a permis d’aboutir avec le projet Hernicol (GIE colza, INRAE) à l’obtention de matériels résistants originaux à la hernie des crucifères.
• Les travaux présentés sur le phoma du colza par Inrae ont montré l’importance de mobiliser les connaissances sur l’agent pathogène pour améliorer durablement la gestion des résistances du colza.
• Terres Inovia et Corteva ont présenté l’état d’avancement du projet PRECOTION dédié au développement d’une méthode officielle d’évaluation variétale du colza au sclérotinia pour le CTPS.
• Enfin, INRAE a présenté le projet DeepImpact et ses résultats intermédiaires. Le microbiome (l’ensemble des micro-organismes du sol) est en cours d’étude pour comprendre son rôle potentiel dans la lutte contre certains bioagresseurs du colza.
D’autres sujets ont été abordés, comme l’augmentation de la teneur en protéine dans les graines de colza (InPetto), l’amélioration de sa vigueur de la plante par des approches génétiques (NAVIG), ou encore la définition des idéotypes de colza apte à l’association par des approches de modélisation (SILICOL).
Tournesol : un large éventail de travaux
Photo de groupe au carrefour du tournesol
• Des jeunes chercheurs d’INRAE et de l’université de Nantes sont venus présenter leurs travaux respectifs sur l’interaction entre le tournesol et l’orobanche, aux niveaux moléculaires et génétiques. Un autre doctorant d’INRAE a exposé son travail sur le contrôle génétique et moléculaire du microbiote de nectar de tournesol et son impact sur l’attractivité pour les pollinisateurs.
• L’amélioration de la teneur en protéine des graines de tournesol et de son aptitude au décorticage a été valorisée à travers la présentation des résultats du projet PROTOUR, porté par RAGT2n en partenariat avec SOLTIS, Terres Inovia et l’ITERG.
• Le développement et la comparaison d’approches par simulation présenté par SOLTIS, a ouvert la voie à des discussions sur l’amélioration des stratégies de sélection variétale du tournesol.
• Le développement et le maintien en cours de ressources génétiques de tournesol issues du projet HELIAWILD porté par INRAE pourront être mobilisés en sélection pour la qualité, la lutte contre les bioagresseurs, et plus largement pour des caractères utiles face au changement climatique.
Dans un contexte de changement climatique, MasSeed a également présenté les premiers résultats du projet HelEx pour produire des connaissances et des outils qui vont permettre d’accélérer la sélection de variétés de tournesol adaptées aux stress extrêmes de la sécheresse et de la chaleur.
Enfin, à travers les regards croisés de Terres Inovia et d’un semencier (Syngenta), ce Carrefour a été aussi l’occasion de discussions au sujet de l’impact du changement climatique sur la culture de tournesol.
L’intelligence artificielle au service de la sélection ?
L’intelligence artificielle (IA) s’invite partout dans notre quotidien et, de plus en plus, dans tous les métiers. En quoi et comment cette nouvelle technologie pourrait contribuer aux projets de sélection du colza et du tournesol ? Quels sont les besoins de collaboration pour accélérer l’intégration de l’IA dans les programmes de recherche et de sélection ? Des ateliers ont été organisés pour tenter de répondre à ces interrogations, à l’aide de l’intervention de trois experts :
• Léane GERNIGON (Adventiel) a expliqué les bases de l’IA ainsi que sa place actuelle en sélection et en agronomie en dressant un panorama des applications multiples qui existent.
• Pour Jérôme Gouzy (INRAE), elle pourrait aider à modéliser la diversité des allèles chez le tournesol et à produire des données de diagnostic maladie pour accélérer la sélection de variétés résistantes.
• Jean-Eudes HOLLEBECQ (Terres Inovia) a montré qu’il était possible de mobiliser l’IA pour accélérer nos pratiques expérimentales. Ainsi, par simple photographie, une application a été développée pour compter des larves d’insectes et éviter le comptage manuel très laborieux.
Les résultats de ces échanges permettront probablement d’orienter les futurs axes de l’appel à projet SELEOPRO 2026.
Terres Inovia évalue l’intérêt d’introduire une légumineuse dans un tournesol bio
Pour maximiser l’intégration des légumineuses dans les systèmes en agriculture biologique, l'institut teste leur insertion en tant que plantes compagnes du tournesol.
Introduire des légumineuses dans les systèmes biologiques est compliqué ; elles sont difficiles à réussir tant en cultures de rente qu’en couvert d’interculture. Une légumineuse peu développée produit peu de biomasse et donc de résidus, et la fixation symbiotique est pénalisée. Face à ce défi, certains agriculteurs adoptent des approches innovantes, comme l'introduction de légumineuses en plantes compagnes, par exemple dans les cultures de tournesol.
Les légumineuses, ici de la vesce, sont la clé de voûte des systèmes en agriculture biologique car elles permettent d’insérer de l’azote dans les systèmes de culture grâce à la fixation symbiotique. De plus, elles le restituent aux cultures suivantes via leurs résidus.
TEauBio c’est quoi ?
Le projet TEauBio est un projet multipartenarial dont l’ambition est de soutenir et développer la filière tournesol en Champagne-Ardenne dans un contexte de réduction des pollutions diffuses d’origine agricole. Soutenu financièrement par l’agence de l’Eau Seine-Normandie et la région Grand Est, ce projet comporte plusieurs axes de travail dont l’acquisition de références technico-économiques par le biais d’un observatoire présenté dans ce document.
Les autres axes de travail sont la mise en place d’une plateforme d’expérimentation annuelle pour consolider les leviers identifiés pour la réussite de la culture, l’animation et l’accompagnement des producteurs impliqués ainsi que l’identification des différents débouchés locaux et nationaux des graines de tournesol.
Contact : B. Delhaye, b.delhaye@terresinovia.fr et C. Le Gall, c.legall@terresinovia.fr
Documents à télécharger
S'inscrire avec Facebook
S'inscrire avec Google