Le guide de culture tournesol 2021 est disponible !
Prendre le temps du choix variétal pour le tournesol: le jeu en vaut la chandelle
Choisir sa variété de tournesol est une démarche complexe qui doit être faite avec soin. Le choix variétal conditionne en grande partie la réussite de la culture et donc son bilan économique.
Une variété exprimera d’autant mieux son potentiel de rendement que ses caractéristiques agronomiques seront adaptées à la situation de la parcelle, au contexte sanitaire en particulier. Le choix de la variété influe également sur l’itinéraire technique et les cultures à venir dans la rotation.
En trois étapes, voici les critères clés à prendre en compte pour optimiser son choix variétal : profil d’acide gras, tolérance aux herbicides, précocité et profil sanitaire.
1 - Oléique ou Linoléique ?
La contractualisation proposée par un organisme économique et le débouché envisagé orienteront le choix d’une variété oléique ou linoléique. Le ratio linoléique/oléique est différent en fonction des territoires. Cependant la conduite culturale entre les deux types variétaux reste similaire.
2 - VTH[1] ou non VTH ?
La maîtrise de certaines mauvaises herbes difficiles peut motiver l’utilisation d’une variété VTH, mais il convient toutefois de raisonner l’usage de ces variétés dans une optique de durabilité. En effet les herbicides associés aux variétés VTH, PULSAR 40 / LISTEGO et EXPRESS SX, sont des inhibiteurs de l’ALS, au même titre que les sulfonylurées et les triazolopyrimidines (PRIMUS, ABAK, etc.) employées sur céréales. L’usage répété d’un même mode d’action exerçant une pression de sélection, le développement d’adventices résistantes n’est pas à exclure. L’utilisation de ce mode d’action doit donc être raisonné dans la rotation.
[1] VTH : Variété Tolérante aux Herbicides
En pratique
Choisir une variété tolérante aux herbicides, Clearfield® ou Express Sun®, uniquement sur les parcelles dominées par une flore difficile (xanthium, tournesols sauvages, ambroisies, datura, chardon, liseron des haies). Lorsque la flore adventice est « classique », les programmes de prélevée suffisent, il est alors inutile de choisir une variété VTH.
En complément : Zone à risque tournesol sauvage, soja après un tournesol Clearfield : vigilance !Dans un contexte dominé par la présence de tournesols sauvages (en particulier Sud-Ouest et Poitou-Charentes), la réalisation du désherbage de postlevée devient indispensable avec l’usage d’une variété VTH. Cette intervention doit se faire dans les conditions d’application optimale :
Dans le cas contraire, cela peut conduire à des croisements entre l’hybride cultivé et les tournesols sauvages et donner lieu très rapidement à l’apparition de tournesols sauvages résistants qu’il sera alors impossible de détruire. Des cas avérés ont été identifiés dans le Sud-Ouest et en Poitou-Charentes. Soja après un tournesol Clearfield : anticiper le programme désherbage avec des solutions autres que le Pulsar 40 pour éliminer les repousses de tournesol (bentazone). |
3 – Comportement maladies et précocité : quelles sont les contraintes selon la situation ?
Ce sont les contraintes pédoclimatiques, la pression maladie régionale et/ou locale mais aussi le risque Orobanche cumana, qui vont dans un troisième temps, dicter les priorités pour le tri des variétés. On départagera en dernier lieu les variétés candidates en optant pour celles ayant eu les meilleures performances régionalement.
Rappelons que l’allongement de la rotation est un des leviers efficaces pour réduire la prolifération de certaines maladies.
Précocité : une adaptation de la variété au pédoclimat
Le choix d’une variété précoce est primordial pour récolter le tournesol avant le retour des pluies de fin d’été/automne, en particulier dans les zones plus humides et fraîches comme les régions du Nord, la bordure pyrénéenne ou la façade atlantique.
En pratique
Adapter la précocité de la variété à la région, au type de sol et à la date de semis. Une précocité adaptée permet de limiter le stress hydrique post floraison et le développement des maladies de fin de cycle (sclérotinia du capitule et botrytis), pour assurer de bonnes conditions de récolte.
Orobanche cumana : une vigilance dans les secteurs à risque
Cette plante parasite produit des milliers de graines par hampe, leur taille minuscule rend leur diffusion particulièrement aisée au sein de la parcelle mais également aux champs environnants. De ce fait, et vu sa capacité de dissémination, la gestion de l’orobanche doit se raisonner à l’échelle d’un secteur. Il faut ajouter que la nuisibilité de ce parasite est très forte puisqu’en fonction de son agressivité et de sa période d’émergence, elle peut aller jusqu’à détruire la plante de tournesol.
En pratique
La tolérance variétale est le premier des moyens de lutte disponibles à utiliser. Dans les secteurs à risque il est en effet essentiel d’implanter uniquement des variétés ayant un bon comportement vis-à-vis de l’orobanche. La classification Terres Inovia permet de discriminer les variétés.
Mildiou : un choix à la parcelle
Cette maladie, inféodée à la parcelle, se conserve jusqu’à 10 ans dans le sol. Même si une grande partie de l’inoculum ne se maintient qu’au cours des 3 à 4 premières années après une attaque, il est recommandé d’allonger la rotation pour limiter les risques : viser donc un retour du tournesol au plus tous les 3 ans sur une même parcelle. En parallèle le comportement variétal est primordial, et sans un choix variétal optimal, les pertes peuvent atteindre 1.5 à 2.5 q/ha par tranche de 10% de plantes atteintes.
Choisir le profil mildiou de la variété en fonction de sa parcelle
Un mot d’ordre : alterner les gènes de résistance ! Selon leur résistance génétique, les variétés permettent de contrôler tout ou partie des races de mildiou présentes sur notre territoire. Le principe d’une lutte durable contre le mildiou repose sur une utilisation raisonnée de ces résistances, pour maintenir leur efficacité dans le temps et limiter le risque d’apparition de nouvelles races. L'utilisation systématique et exclusive de variétés résistantes à toutes les races serait le meilleur moyen de créer de nouvelles races virulentes, contre lesquelles les sélectionneurs ne pourraient plus rien faire !
En 2019, la présence de mildiou est restée significative et les races 704 et 714 sont aujourd’hui largement répandues sur le territoire (voir carte). Dans la plupart des cas, ces races sont résistantes au traitement de semences à base de méfénoxam (Apron XL). Plusieurs cas d’attaque de mildiou sur des variétés RM9 dans des rotations courtes ont été observés cette année. Ils suggèrent une évolution de la virulence de la race 714virulence de la race 714, ce qui milite encore plus pour un raisonnement du choix variétal !
Les départements touchés par les races 704 et 714 depuis leur apparition (situation en 2019) :
En pratique
Diversifier son choix variétal en alternant les profils de résistance d’une campagne à l’autre sur les différentes parcelles de votre exploitation.
Le traitement des semences n’est pas obligatoire. Pour les semis 2020, les semences peuvent être traitées à l’Apron XL en fonction du profil de résistance des variétés. Ce traitement n’apporte toutefois pas de garantie absolue : en cas de fortes pluies, il peut être lessivé et il existe au sein de toutes les races connues sur le territoire, des populations qui y sont partiellement résistantes.
Attention : quel que soit le type de variété choisi, une attaque de mildiou ne peut être exclue, compte-tenu de l’apparition potentielle de nouvelles races.
Enfin, ne pas oublier l’efficacité remarquable des quelques mesures agronomiques très simples !
Lutte contre le mildiou du tournesol
Maladies du tournesol : adapter les dates de semis au niveau de risque
Toutes ces recommandations sont aussi de mise pour le tournesol en dérobé ou en couvert.
En complément : Identifier le profil de résistance des variétésLes variétés type RM8 (résistantes aux 9 races sauf à la 334) et RM9 (résistantes aux 9 races officiellement reconnues) permettent de gérer les races de mildiou présentes en France, dont la race 714. De nombreuses races existent en Europe, il faut être vigilant que la dénomination RM8/RM9 concerne bien les races reconnues officiellement en France (100, 304, 307, 314, 334, 703, 704, 710, 714.). Où trouver l’information sur la résistance des variétés ?Le profil de résistance des variétés inscrites au catalogue français face aux 9 races officiellement reconnues est disponible sur le site du GEVES et repris sur la fiche de description des variétés sur MyVar. |
Verticillium : une lutte essentiellement variétale
Il n’existe à ce jour aucun produit fongicide pour lutter contre le verticillium, qui peut provoquer des pertes de rendement de 20 à 50% selon la gravité des attaques. De même, les effets des pratiques culturales (date de semis, fertilisation, …) sont peu connus. Quant à l’allongement de la rotation, il ne permet de réduire le risque qu’appliqué préventivement ; la durée de survie des microsclérotes (forme de conservation du champignon dans le sol) étant de 14 ans, une fois la maladie installée dans une parcelle, c’est trop tard !
La tolérance variétale reste donc le principal moyen de lutte contre cette maladie.
En pratique
Dans les zones de production touchées par la maladie (voir carte), opter pour des variétés très peu sensibles, voire peu sensibles, dans toutes les parcelles où la maladie s’est exprimée, même longtemps avant.
Dans les zones de production où la maladie n’a pas été détectée, choisir des variétés sans craindre leur comportement face au verticillium. Mais le risque zéro n’existant pas, ne pas hésiter à régulièrement observer les parcelles.
Phomopsis : optimiser l’usage d’un fongicide en fonction de la génétique
Tige touchée par phomopsis
Le phomopsis, présent sur l’ensemble du territoire, peut engendrer des pertes importantes selon la précocité de l’attaque : 1 à 3 q/ha et 1 point d'huile pour 10 % de plantes avec tache encerclante sur tige.
En pratique
Quelle que soit votre région, éviter les variétés sensibles, elles font prendre trop de risques et peuvent être à l’origine de nouveaux foyers de contamination pour les secteurs alentours.
Les variétés résistantes peuvent être cultivées dans toutes les régions, sans traitement fongicide. Quant aux variétés peu sensibles et très peu sensibles, elles sont également utilisables dans toutes les régions, et pourront nécessiter un traitement fongicide en végétation, selon le risque régional de l’année et la situation de votre parcelle (sol profond, disponibilité en azote, densité…).
Phomopsis sur tournesol : ne traiter que si nécessaire
Sclérotinia capitule : combiner génétique et pratiques agronomiques
Le sclérotinia peut attaquer de nombreuses cultures et même s’il peut toucher toutes les zones de production du tournesol, il reste plus préjudiciable dans les zones humides en fin de cycle.
Ce champignon est à l’origine de symptômes sur tous les organes de la plante : collet, bouton, feuille/tige et capitule. Le choix variétal et des mesures agronomiques adaptées à chaque type d’attaque sont les deux moyens à associer pour mieux lutter contre cette maladie.
En pratique
Le tournesol ne dispose que de tolérances face à cette maladie et chaque organe a son propre niveau de résistance : ainsi, une même variété peut être sensible aux attaques au collet et peu sensible aux attaques sur capitule. Les attaques sur capitule sont souvent les plus dommageables et les pertes de rendement peuvent atteindre 50 %. De ce fait, Terres Inovia évalue les variétés vis-à-vis du sclerotinia capitule, ce qui donne lieu à une classification.
Pour aller plus loin
Quel est le contexte sanitaire de mon secteur ?
Terres Inovia vous accompagne dans le choix de vos variétés sur myVar.fr
Visiter ses parcelles fin juillet pour faire les bons choix par la suite
Claire Martin Monjaret (Terres Inovia) nous explique l'intérêt de visiter ses parcelles tournesol au moment de la floraison (fin juillet - début août).
Cette visite peut permettre de prévenir les risques de tournesols sauvages, de maladies (mildiou, verticilium et phomopsis) mais aussi d'orobanche cumana.
Depuis 2020, Terres Inovia propose un outil pour accompagner les agriculteurs dans leur visite annuelle. Tour de plaine, disponible gratuitement sur mobile, permet aux producteurs de tournesols de faire un bilan sanitaire (maladies et adventices) de leurs parcelles en seulement quelques clics !
Maladies du tournesol : adapter les dates de semis au niveau de risque
Mildiou : retarder le semis si de fortes précipitations sont attendues car pas d’eau dans le sol au moment de la levée, pas de mildiou !
S’il n’est pas toujours évident à mettre en œuvre, le décalage du semis peut être efficace pour lutter contre le mildiou. En effet, les contaminations primaires, qui sont les plus dommageables sont favorisées par la présence d'eau en grande quantité dans le sol au moment de la germination des semences.
Une parcelle de tournesol en dérobé touchée par le mildiou à 80% suite un épisode très pluvieux juste après le semis.
Les semis de tournesol ne doivent donc pas se trouver "les pieds dans l'eau". Retarder le semis de quelques jours si de fortes pluies (prévisions météo à 5 jours) sont annoncées et soigner la préparation du sol pour favoriser la circulation de l'eau (attention aux tassements et aux sols soufflés en surface). Ce décalage sera d’autant plus aisé qu’un semis précoce sera envisagé.
Phomopsis : semer trop précocement peut être pénalisant dans certains cas
Les attaques de Phomopsis sont favorisées par un développement végétatif exubérant de la culture, permettant le maintien d’une forte humidité relative dans le couvert. Dans ces conditions, la germination des spores du champignon et son installation en bordure du limbe des feuilles est facilitée.
Implanter un tournesol dans un sol profond (ex : alluvions de vallées, terreforts, bas de coteaux, etc.) ou en sol moyennement profond avec un peuplement trop dense (> 60000 plantes/ha) ou une forte disponibilité en azote (reliquats élevés avant le semis, apport régulier de fertilisation organique) crée ainsi des conditions favorables à la maladie.
Ces conditions sont d’autant plus favorables que le semis a lieu avant le 15 avril. En effet, en plus de l’état du couvert, la phénologie du tournesol joue : la période de réceptivité du tournesol au phomopsis, c’est-à-dire la période pendant laquelle le champignon peut s’installer facilement dans les tissus de la plante, se situe entre les stades E1 et E5, pendant la phase « bouton floral ». Selon plusieurs travaux, les semis précoces favorisent les attaques sévères alors que le décalage de la date de semis permet de limiter la coïncidence entre la période de réceptivité de la culture et la période où le risque d’attaque est élevé.
Cet effet peut être attribué au stade phénologique de la culture au cours de la période propice aux infections : bien que les infections soient possibles tant que des feuilles vertes sont présentes, la plus forte proportion de tiges infectées est le résultat d’attaques ayant eu lieu dans les premières phases de l’apparition du bouton floral. Les semis plus tardifs permettent en général de limiter le nombre d’infections, en raison de conditions climatiques moins favorables (épisodes pluvieux moins fréquents et fréquence des jours avec températures létales pour le champignon plus élevée) coïncidant avec la réduction de la durée de la phase de réceptivité de la culture et du délai de la fermeture du couvert.
Attention, un trop décalage de la date de semis risque de pénaliser le rendement…
Les attaques de Phomopsis sur feuille sont favorisées par un couvert exubérant
Le choix variétal, la base de la gestion des maladies du tournesol
La protection du tournesol contre les maladies repose sur un ensemble de bonnes pratiques, dont le choix variétal fait partie
En effet, pour la plupart des maladies du tournesol - mildiou, sclérotinia, phomopsis et verticilliose - à l’exception du phoma, il existe une solution variétale adaptée à la situation parasitaire dominante de la parcelle.
Face au sclérotinia, le tournesol ne dispose que de résistances partielles et chaque organe a son propre niveau de résistance. Ainsi, une même variété peut être sensible aux attaques au collet et peu sensible aux attaques sur capitule. Le choix variétal est donc à raisonner en fonction de la forme d’attaque la plus fréquente dans sa parcelle.
Face au phomopsis, dans les régions où de fortes attaques sont régulièrement observées, notamment dans le Sud-Ouest, privilégier des variétés résistantes ou très peu sensibles. Les variétés peu sensibles sont conseillées chez les producteurs prêts à traiter si besoin.
Carte issue du Guide de culture tournesol 2022
Face au verticillium, la tolérance variétale est le seul moyen de lutte efficace. Dans les zones de production touchées par la maladie (le Sud-Ouest ou certains secteurs du Centre-Ouest et du Centre,) opter pour des variétés très peu sensibles, voire peu sensibles, dans toutes les parcelles où la maladie s’est déjà manifestée. Dans les zones de production où la maladie n'a pas encore été détectée, le choix variétal n’est pas contraint.
Carte issue du Guide de culture tournesol 2022
Selon leur profil de résistance, les variétés permettent de contrôler tout ou partie des races de mildiou présentes sur notre territoire. Le principe d’une lutte durable contre le mildiou repose sur une utilisation raisonnée sur le long terme de ces résistances, pour maintenir leur efficacité dans le temps et limiter le risque d’apparition de nouvelles races (voir l'article Mildiou du tournesol : les réponses aux questions que vous vous posez).
Identifier une variété adaptée à votre situation à l’aide de l’outil Terres Inovia myVar.
Cependant, aucune des variétés n’est résistante à l’ensemble des maladies. Le choix de la variété est donc à raisonner en fonction de la fréquence des risques maladies encourus dans la parcelle. De plus, la lutte génétique n’est pas le seul levier à considérer : son efficacité sera renforcée par l’adoption de bonnes pratiques agronomiques (rotation, implantation, irrigation…) et d’une protection fongicide seulement si besoin.
Tournesol : précautions en cas de présence de maladies
Phomopsis et phoma
Le phomopsis et le phoma sont deux champignons qui se conservent dans les restes de tiges de tournesol contaminés, sous forme de mycélium. En fin d’hiver ou au début du printemps, ce mycélium produit des fructifications, appelées périthèces. Ce sont dans ces petits sacs que se formeront les spores responsables des attaques sur les tournesols cultivés dans les parcelles alentours. Le broyage des cannes et leur enfouissement sont fortement conseillés aussitôt après la récolte pour limiter la production de périthèces et donc l’émission de spores contaminantes l’année suivante. En effet, ils favorisent la dégradation des résidus et les mettent à l’abri de la lumière, empêchant ainsi la formation des périthèces. Le broyage et l'enfouissement des résidus se font par labour ou, à défaut, par un déchaumage agressif ou un broyage avant un déchaumage classique. Les spores de ces champignons étant un peu voyageuses, cette pratique est d'autant plus efficace qu’elle est mise en œuvre à l’échelle du secteur de production.
Verticillium
Dans les situations où des attaques ont été observées, il est préférable de ne pas enfouir les cannes contaminées afin de favoriser la dégradation de la forme de conservation du champignon que sont les microsclérotes. Ceux-ci se forment dans la tige des plantes touchées, tout autour de la moelle. Le fait de ne pas enfouir les cannes infectées après la récolte serait, à l’opposé du phomopsis et du phoma, plutôt bénéfique pour le contrôle de cette maladie : en effet, la dégradation des microsclérotes restés en surface serait favorisée, et le risque d’infection limité : la germination des microsclérotes étant stimulée par des exsudats émis par les racines du tournesol, limiter le nombre de microsclérotes enfouis dans le sol et à hauteur du système racinaire réduit le nombre potentiel d’infections.
Sclerotinia
Réduire le risque sclérotinia pour les cultures suivantes
Enfouir les résidus après le traitement pour favoriser la conservation de l'agent biologique, sensible aux conditions sèches. Respecter les précautions de stockage et d'emploi : la germination des spores du champignon contenu dans LALSTOP CONTANS® WG est optimale entre 7 et 24 °C et les conditions au-delà de 30 °C lui sont défavorables. LALSTOP CONTANS® WG est biocompatible avec certaines spécialités phytosanitaires. Ne pas mélanger LALSTOP CONTANS® WG avec les engrais liquides. Pour tout renseignement complémentaire, nous vous invitons à contacter la société BAYER Service Infos au 0 800 25 35 45. Pour tout renseignement complémentaire, nous vous invitons à contacter la société BAYER CROPSCIENCE FRANCE au 04 72 85 43 21. |
Diagnostiquer les maladies sur tige du tournesol à maturité
Le phomopsis forme une tache brun-rouge aux contours frangés et centrée sur le point d'insertion de la feuille. La tache peut évoluer jusqu’à encercler la tige. Le symptôme de tache encerclante en causant une interruption de la circulation de la sève est responsable de la nuisibilité de la maladie. Celle-ci est accrue lorsque la tige malade fragilisée casse au moindre choc (pluie, vent, rabatteurs de la moissonneuse batteuse).
Tige cassée par le phomopsis
Les taches noires autour de l’insertion d’une feuille représentent le symptôme le plus fréquent et le plus facilement reconnaissable du phoma ; les taches indépendantes les unes des autres le long de la tige ne sont que très peu nuisibles. Lorsqu’elles se rejoignent d’un étage foliaire à l’autre (coalescence), les pertes de rendement peuvent atteindre 0,5 q/ha pour 10% de plantes atteintes, mais une partie de ces pertes est, dans ce cas, liée aux attaques au collet. Voir « identifier le phénomène Pieds secs ».
Les symptômes de verticillium se manifestent sur tiges par la présence de bandes longitudinales noires. En fin de cycle, la tige entièrement noire est parsemée de fines stries blanches et très fragile. A l’exception des fibres, son épiderme très altéré s’effiloche laissant apparaître la moelle recouverte superficiellement d’une poussière noire de microsclérotes noirs (0,05-0,1 mm). L’intérieur de la moelle demeure blanc.
Le macrophomina se manifeste en fin de cycle, surtout en sols séchants. On observe une décoloration gris argenté sur 10 à 30 cm au bas de la tige. Des microsclérotes (0,1 mm - 1 mm) sont présents sous l’épiderme et dans la moelle, qui est déstructurée en bas de tige, formant des "piles d'assiettes". La plante se dessèche prématurément. Les microsclérotes assurent la conservation du champignon dans le sol.
Maladies du tournesol : identifier le phénomène "pieds secs"
L’attaque du phoma au collet la forme potentiellement la plus pénalisante de la maladie pour le tournesol : elle conduit en effet rapidement au dessèchement précoce des plantes pendant la phase de remplissage des grains, pénalisant le rendement.
1. Début d'attaque au collet - 2. Manchon en bas de tige - 3. Formation de crevasses
En général trois semaines à un mois avant la maturité normale, le noircissement du collet peut s’accompagner d’un dessèchement précoce des pieds : les plantes se dessèchent prématurément et les capitules restent de très petite taille, secs, noirs et recroquevillés. Ce phénomène apparaît soit de façon aléatoire dans la parcelle, soit dans de larges zones où toutes les plantes sont touchées.
Les attaques débutent par une petite tache au collet qui se développe puis l’encercle ; le resserrement du diamètre du collet est très souvent le signe annonciateur du dessèchement précoce, alors qu’un collet hypertrophié/crevassé/fissuré révèle la mise en place d’une réaction de défense de la plante. En cas de collet rétréci, le champignon a pénétré à l’intérieur des tissus de la tige, jusqu’aux vaisseaux conducteurs. On assiste alors à un arrêt progressif du fonctionnement physiologique de la plante (transpiration, photosynthèse), qui entraîne la dégradation du système racinaire. L’apparition du dessèchement précoce se manifeste environ 45 jours après le début de l'attaque au collet et stoppe le remplissage des graines.
1. Zone de pieds secs dans une parcelle - 2. Le capitule devient sec, brun-noir, recroquevillé et de petite taille - 3. haut : système racinaire d'une plante saine, bas : système racinaire d’une plante attaquée par le phoma (pied sec)
Le dessèchement précoce est le signe que le système racinaire est touché par le phoma. En effet, le pivot devient noirâtre, se durcit et se creuse de l’intérieur ; les racines secondaires disparaissent. Les pieds secs s’arrachent facilement.
3 critères pour identifier le dessèchement précoce (phénomène "pieds secs")
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Diagnostiquer les maladies sur capitule du tournesol
Mildiou
Les plantes nanifiées par le mildiou peuvent arriver à floraison et développer un capitule ; celui-ci reste horizontal, dressé vers le ciel à floraison, et plus ou moins stérile.
Sclerotinia
Les attaques de sclérotinia sur capitule ont lieu pendant la floraison, favorisées par des périodes pluvieuses. La contamination a lieu dès que les premiers cercles de fleurons s'épanouissent. Le champignon envahit peu à peu le tissu spongieux, provoquant l’apparition de taches de pourriture molle beige clair au dos du capitule. Le champignon colonise ensuite tout le capitule et un abondant mycélium blanc apparaît sur sa face fleurie. Ce mycélium sera à l’origine de la formation d’une grille de sclérotes entourant les graines. Le capitule est alors complètement détruit. Les graines et les sclérotes tombant au sol, seul subsiste un « balai de sorcière ». Cette évolution est très dépendante de la pluviométrie de fin de cycle.
Botrytis
Le botrytis est un champignon qui ressemble beaucoup au sclérotinia. Il provoque lui aussi une pourriture, un peu plus foncée que celle du sclérotinia. En conditions humides, celle-ci se recouvre d’un feutrage gris foncé dense et plat. Selon la précocité de l’attaque, le botrytis peut envahir l’ensemble du capitule, face fleurie comprise. Il détruit tous les tissus, contrairement au sclérotinia qui laisse les fibres libéro-ligneuses en l’état. Ses sclérotes sont fins et allongés, ceux du sclérotinia beaucoup plus dodus.
Rhizopus
Les attaques de Rhizopus sont rares ; elles sont à l’origine d’une pourriture molle et humide au dos du capitule, tirant sur le « rougeâtre ». En parallèle à la destruction des tissus, le champignon fructifie sous forme d’un duvet assez aérien (d’où le nom de pourriture chevelue) qui devient gris à l’intérieur des tissus du capitule voire sur la face fleurie. Cette sporulation observable avec une petite loupe ressemble à des têtes d’épingle (petites boules noires au sommet de filaments blancs). Les symptômes s’observent en général pendant la phase de remplissage.
Phomopsis
La contamination des capitules par le phomopsis s’effectue depuis une bractée ou l'une des petites feuilles du dos du capitule. Une tache beige-brun rougeâtre, sèche, progresse en pointe vers la crosse du capitule, affectant une portion du dos du capitule.
Phoma
Le phoma sur capitule se manifeste le plus souvent par une tache noire arrondie, sèche, entourant de la crosse du capitule. Ces attaques peuvent être à l'origine d'une dissémination du champignon par les semences, le champignon étant capable de s'installer dans la coque et dans l'amande.
Phomopsis et phoma n’occasionnent pas de pourriture sur capitule, contrairement au sclérotinia, botrytis et rhizopus.
Diagnostiquer les maladies sur tige du tournesol à la floraison
Phomopsis
La progression d’une tache foliaire de phomopsis via le pétiole conduit à la formation d’une tache brun-rouge aux contours frangés centrée sur le point d'insertion de la feuille. La tache peut évoluer jusqu’à encercler complètement la tige. La destruction des tissus est profonde (la zone malade est « crunchy » lorsque l’on appuie dessus) et entraîne l’arrêt de la circulation de la sève. La nuisibilité de la maladie est accrue lorsque la tige malade fragilisée casse au moindre choc (pluie, vent, rabatteurs de la moissonneuse batteuse).
Phoma
Les taches noires autour de l’insertion d’une feuille représentent le symptôme le plus fréquent et le plus facilement reconnaissable du phoma, appelé aussi « maladie des taches noires ». Les contaminations ont lieu le plus souvent au niveau de l’auget situé à l’insertion du pétiole sur la tige : cette petite zone retient l’humidité favorable à la germination des spores du champignon. Les taches du phoma sont brun-noir, plutôt arrondies aux contours assez nets, parfois surlignées d’un halo orangé. D’abord indépendantes les unes des autres, elles peuvent progressivement se rejoindre le long de la tige : elles sont coalescentes. Contrairement au phomopsis, ces nécroses restent superficielles et n’engendrent pas de casse de la tige.
Verticillium
Les symptômes de verticillium sont d’abord visibles sur feuilles, le plus souvent d'un seul côté de la tige. Ils peuvent parfois se manifester sur tiges par la présence d’une bande longitudinale vert foncé puis brune d’un seul côté de la tige. En fin de cycle, la tige des plantes touchées devient noire, parsemée de petites stries blanches et molle car la moelle s’est rétractée. La moelle est recouverte superficiellement d’une poussière noire de microsclérotes (0,05-0,1 mm) alors que son intérieur demeure blanc.
Sclérotinia
Les attaques de sclérotinia sur tige peuvent avoir deux origines : une contamination aérienne des feuilles adultes et une contamination racinaire du bas de la tige. Toutes deux évoluent en pourriture humide et blanchâtre, avec souvent des stries correspondant au front de croissance du champignon. Au fil du temps, des sclérotes noirs et dodus prennent forme dans et sur la portion de tige malade, qui peut finir par casser.
Macrophomina
Le macrophomina se manifeste en fin de cycle, surtout en sols séchants et les étés chauds. On observe une décoloration gris argenté sur 10 à 30 cm au bas de la tige. Des microsclérotes (0,1 mm - 1 mm) sont présents sur la moelle et dans la moelle (contrairement au verticillium), qui est déstructurée en bas de tige, formant des "piles d'assiettes". Ce symptôme donne son nom à la maladie : pourriture charbonneuse. La plante se dessèche prématurément. Ces microsclérotes assurent, comme dans le cas du Verticillium, la conservation du champignon dans le sol.
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