Désherbage du pois de printemps : des stratégies adaptées au type et à la flore
Terres Inovia propose, pour le protéagineux, un panorama des usages autorisés et des moyens de lutte selon les contextes.
Le 1er février, date de semis de bascule entre un pois considéré
comme hiver ou printemps. Crédit Terres Inovia.
En matière de désherbage des protéagineux (pois, féverole, lupin), la notion d’usage printemps ou hiver est importante à prendre en compte. Certaines solutions disponibles en pois d’hiver ne le sont pas en pois de printemps et inversement. Indépendamment du type variétal « printemps » ou « hiver » de la variété implantée, la date d’implantation de la culture permet de la considérer pour un usage printemps ou hiver.
Les protéagineux semés avant le 1er février sont considérés comme protéagineux d’hiver, et à partir du 1er février comme protéagineux de printemps. Un pois de type variétal « printemps » semé avant le 1er février est considéré comme un pois d’hiver du point de vue des usages des herbicides.
Les solutions telles que Prowl 400/Pentium Flo/Baroud SC, le Basagran SG ou encore les herbicides à base de cléthodime, autorisés en pois de printemps ne le sont pas en pois d’hiver. A l’inverse, Kerb Flo, utilisable en post-levée des pois d’hiver, est interdit sur pois de printemps.
Introduire une prélevée pour un spectre large
Ainsi, en pois de printemps, les stratégies ayant recours aux solutions de prélevée, seules ou relayées par une post-levée sont les plus sécurisantes. Elles permettent de recourir à une gamme de solutions plus étoffée qu’en post-levée. Le spectre d’action plus large permet de mieux contrôler les situations de fortes infestations, ou les situations où la flore est mal connue.
Pour les situations ou la pression en flore dicotylédone est faible à modérée, une intervention en prélevée seule est possible. Il en est de même en sols hydromorphes où les conditions ne permettent pas toujours de revenir sur les parcelles pour effectuer l’intervention de post-levée. Des programmes tels que Bismark 1,6 l/ha + Challenge 1,6 l/ha, Prowl 1,5 l/ha + Challenge 2 l/ha ou Nirvana 2l/ha + Challenge 2 l/ha offrent un spectre plutôt large qui assure un bon contrôle des levées en sortie d’hiver.
Le recours aux anti-graminées foliaires constitue le dernier levier de gestion
contre les vulpins et les ray-grass. Crédit Terres Inovia.
Les stratégies de prélevée puis post-levée offrent un bon compromis technico-économique dans des contextes à forte pression. Il est recommandé de moduler la dose de prélevée (environ trois-quarts de la dose pleine) avec des solutions comme Nirvana, Prowl 400 ou Bismark CS, relayé par Challenge 600 0,5 l/ha + Basagran SG 0,3 kg/ha. Il est également possible, en substituant Challenge 600 par Colt, de fractionner la post-levée. La réglementation en matière de dose et de fractionnement de l’aclonifen (avec Challenge 600 ou Colt) est rappelée dans la figure 1.
Tout en post pour les situations de flores connues
La stratégie de gestion uniquement en post-levée est souvent plus économique, à condition de bien connaître la flore attendue. Bien adaptée aux faibles pressions des mauvaises herbes, elle reste délicate : adventices jeunes (stade cotylédons à 2-3 feuilles), conditions poussantes et en dehors de fortes amplitudes thermiques (sélectivité). Il devient très difficile d’aboutir à un bon contrôle des adventices trop développées telles que les renouées liseron ou les chénopodes.
La gestion des graminées constitue une difficulté à souligner en pois de printemps. Alors que Kerb Flo est utilisable en pois d’hiver, le pois de printemps ne dispose pas d’une solution racinaire d’efficacité comparable. Les flores telles que les vulpins et les ray-grass ne pouvant être contrôlées que partiellement en prélevée avec une association Prowl 400 + Challenge 600, le recours aux anti-graminées foliaires constitue le dernier levier de gestion. En situation de résistance aux fop/dimes souvent liées à des pressions fortes, nous sommes actuellement en situation d’impasse technique.
Le désherbage mécanique en complément
Lorsque les conditions le permettent (type de sol, météo, accès au matériel), les programmes herbicides évoqués ci-dessus peuvent être combinés à des passages de herse étrille ou de houe rotative à l’aveugle (prélevée) ou sur les premiers stades.
En effet, les itinéraires mixtes présentent un intérêt en particulier les années sèches où l’efficacité des herbicides peut être mise en défaut. Pour le passage en prélevée, le stade germination du pois étant très sensible à l’écrasement des roues, il vaut mieux n’intervenir que si nécessaire (levée d’adventices) et préférer des outils larges pour diminuer la surface des passages de roues. En post-levée, la herse étrille ou la houe rotative (moins efficace, à réserver aux sols de limons à tendance battante) sont à passer entre les stades 2 et 5 feuilles du pois. Les passages mécaniques sont à envisager lorsque les adventices sont encore jeunes pour être sensibles aux outils et lorsque le pois n’a pas encore de vrilles bien développées, lesquelles risquent de s’accrocher au matériel et de tout arracher. Il est conseillé de cibler l’intervention après et avant 2-3 jours de beau temps pour une meilleure efficacité. Pour des raisons de fenêtres climatiques, le désherbage mécanique sur pois s’applique plutôt sur des pois semés à partir du 1er février, c’est-à-dire les pois dits « de printemps ».
|
Les évolutions en désherbage des pois protéagineux Les solutions Prowl 400, Pentium Flo et Baroud SC, herbicides à base de pendiméthaline, se voient retirer leur usage sur graines protéagineuses d’hiver. Cet usage inclut les pois, féveroles ou encore lupins implantés avant le 1er février. La date limite d’utilisation de ces solutions a été fixée au 25/09/2025. Les possibilités de recours notamment de demande de dérogation par Terres Inovia sont à l’étude pour permettre l’utilisation de ces solutions pour les implantations 2025. Au 1er octobre, il n’était pas permis de préjuger des conclusions des réflexions en cours. Cette évolution réglementaire n’impacte pas les graines protéagineuses (pois, féverole, lupin) de printemps. |
Contact : Arnaud Micheneau, a.micheneau@terresinovia.fr
Lire l'article dans le n° de décembre d'Arvalis & Terres Inovia infos : ici (attention, l'encadré de la page 35 comporte une erreur, la version ci-dessus est correcte).
Méca-Culturales : retour sur l’édition 2025
Un bel événement de rentrée attendait le monde agricole : les 10 et 11 septembre, le salon au champ des Méca-Culturales, à Saint-Agnet, au cœur des Landes, a accueilli plus de 12 000 visiteurs. Terres Inovia était bien-sûr présent pour rencontrer les agriculteurs et les acteurs de terrain.

25 collaborateurs de l'institut technique étaient mobilisés
Les Méca-Culturales, organisées par Arvalis et l’association des CUMA du bassin de l’Adour, ont eu lieu, au cœur des Landes, à Saint-Agnet. Ce salon agricole au champ a réuni plus de 200 exposants pour présenter aux acteurs de terrain et aux agriculteurs les innovations agronomiques, techniques et du machinisme agricole.
Répondre aux questions concrètes de terrain et partager les dernières références
Terres Inovia a bien entendu répondu présent pour cet événement. Dans les espaces techniques, 25 experts de l’institut technique étaient mobilisés, répartis dans les différents ateliers thématiques — agriculture biologique, couverts et fertilité des sols, et agriculture de conservation des sols —et dans un espace spécifiquement dédié aux oléo-protéagineux. « Cette édition 2025 a été une occasion unique et privilégiée pour les visiteurs de venir rencontrer directement les experts de l’institut. Nous avons pu répondre aux questions concrètes du terrain, ajuster les recommandations à la réalité des parcelles et partager les dernières références acquises », souligne l’équipe Sud de Terres Inovia.
Des attentes fortes pour mieux lutter contre les ravageurs du soja

Les experts de Terres Inovia ont pu répondre aux intérrogations des agriculteurs présents
- En soja, culture bien présente du secteur, les spécialistes ont pu aborder les leviers pour optimiser la gestion de l’irrigation, avec une attention particulière portée aux spécificités pédoclimatiques locales. La gestion des ravageurs - enjeu majeur pour les producteurs- a ainsi fait l’objet d’un état des lieux complet à partir des derniers résultats d’essais et des connaissances sur la biologie de l’héliothis, de la pyrale du haricot et des punaises. « Nous avons noté une forte attente du public sur les problématiques liées aux ravageurs ». L’institut a ainsi pu valoriser les références sur trois principaux ravageurs du soja.
- En tournesol, le positionnement du semis a été au cœur des échanges, avec un focus sur les créneaux d’implantation les plus favorables à l’expression du potentiel de la culture. Les risques liés aux maladies, leur reconnaissance et les bons réflexes à adopter selon le contexte agronomique ont été également abordés.
- En colza, le positionnement du semis, déterminant pour une bonne implantation, et le désherbage des graminées, avec un zoom sur le ray-grass, une adventice de plus en plus problématique, ont été au cœur des échanges.

Le stand de Terres Inovia aux Meca-Culturales
Au-delà de ces cultures phares, toutes les questions relatives aux itinéraires techniques des espèces suivies par l’institut — pois, féverole, pois chiche, lin, lentille, lupin, chanvre, cameline —ont permis aux agriculteurs et conseillers techniques de conforter ou d’ajuster leurs pratiques.
En bio, la diversification et la fertilité des sols au cœur des discussionsLes Méca-Culturales comportaient également un espace bio. Le soja a ainsi été mis à l’honneur. « Bien que le soja ne soit pas un pilier économique des rotations bio du secteur, il reste une culture phare de diversification », précise Cécile Le Gall, animatrice du programme d’actions bio de Terres Inovia. Tout comme en conventionnel, les échanges ont principalement portés sur la gestion des ravageurs et du désherbage, mais aussi le choix et le réglage des outils. L’amélioration de la fertilité des sols, notamment dans les sols à base de sable, est apparu comme une source de questionnements. Les leviers à mettre en œuvre, tout autant que les indicateurs nécessaires pour en suivre les effets, ont fait l’objet de nombreuses discussions. |
Graminées adventices dans le colza : multiplier les leviers contre ray-grass et vulpins
Maîtriser la concurrence des mauvaises herbes passe par la combinaison des moyens herbicides, mécaniques et agronomiques.
Historiquement, les levées de ray-grass et vulpins dans le colza étaient automnales. Désormais, ces graminées adventices sont présentes toute l’année avec des infestations fortes au-delà de 100 ray-grass/m².
Afin de contrôler ces graminées adventices tout en maintenant le potentiel du colza, Terres Inovia recommande la gestion précoce – dès l’implantation –dans les cas de forte pression, sans attendre l’hiver. Sur une infestation importante de ray-grass, une application de post-semis/prélevée donne des résultats qui avoisinent en moyenne les 60%, avec une variabilité importante selon les conditions d’application. Cette application évite l’étouffement du colza, lequel sera plus robuste face aux autres adventices.
Une autre méthode de contrôle des graminées adventices consiste en un traitement incorporé en présemis avec du napropamide, type Colzamid 2 l/ha (figure 1). Cette pratique offre une meilleure régularité de l’efficacité, tant sur ray-grass que sur vulpin, en particulier dans les situations sèches.
La prélevée étant inutile sur les repousses de céréales, préférez un anti-graminées foliaire à l’automne. D’ailleurs, celui-ci pourrait avoir un impact sur la gestion des ray-grass et vulpins si tant est que ceux-ci n’ont pas développé de résistances.
En situation de forte infestation, en complément des interventions de prélevée ou de post-semis/prélevée, une application de propyzamide est nécessaire à partir de novembre, en conditions de sol froid (inférieur à 10°C) et d’humidité, afin d’assurer la pleine efficacité de cette molécule à action racinaire. « L’utilisation des anti-graminées foliaires créent une pression de sélection de résistance des ray-grass à ces solutions. Par conséquent, Terres Inovia recommande l’utilisation de la propyzamide dans ces situations pour éliminer les ray-grass ‘selectionnés’ par l’anti-graminées foliaire, et ainsi réduire la pression de sélection », Arnaud Micheneau, responsable herbicides chez Terres Inovia.
Gérer à l’échelle de la rotation
Entre une céréale et un colza, l’interculture est courte d’où le risque de concurrence entre les repousses et l’oléagineuse. Le choix du mode de destruction des repousses de céréales, par glyphosate ou bien par scalpage avec un travail du sol superficiel, est à raisonner en fonction des conditions et doit être positionné au moins deux semaines avant le semis du colza pour que les repousses de céréales n’assèchent pas trop le sol avant l’implantation du colza.
Introduire des cultures de printemps dans la rotation est un levier agronomique intéressant pour trois raisons essentielles. D’une part, cette stratégie vise à décaler les levées d’adventices et donc à en limiter la pression. Privilégiez le maïs, le tournesol, le sorgho ou le soja, semés en avril-mai, davantage que l’orge de printemps, la lentille ou le pois-chiche, semés en mars, pour lesquels la rupture des cycles des adventices en moins flagrante. D’autre part, le sol nu à l’automne, si un couvert n’est pas mis en place, rend possible la réalisation d’un faux-semis (mais jamais avant un colza) suivi d’une application de glyphosate ou d’un travail du sol par temps séchant pour détruire les levées.
Ne pas délaisser le labour
Les graines de graminées adventices enfouies grâce à un labour (idéalement avant une céréale ou une culture de printemps) perdent au moins 60-70% de leur capacité germinative. En revanche, il faut garder à l’esprit les potentiels impacts négatifs de cette pratique : altération de la fertilité des sols, de leur structure et risque de remontée des graines de dicotylédones. En conséquence, Terres Inovia suggère de se limiter à un passage tous les 3 à 4 ans et le déconseille avant un colza en sol argileux au risque d’assécher le profil, au détriment d’une bonne implantation de l’oléagineuse.
Enfin, appliquez les bonnes pratiques suivantes : récoltez les parcelles sales en dernier pour limiter la dissémination des graines d’adventices ; nettoyez à fond la moissonneuse ; récoltez les menues pailles, qui contiennent beaucoup de graines adventices, pour réduire la pression dans les parcelles. Terres Inovia s’investit dans la gestion des graminées en travaillant les solutions en culture (projet Gramicible) et la combinaison de leviers différents dans la rotation (projets Gramicombi et Gigan), dont les descriptifs complets sont en ligne sur www.terresinovia.fr.
|
Le binage, un allié du colza Un binage de septembre/début octobre sur colza (en fonction de la météo) limite le salissement de la parcelle. Cependant, sur ray-grass très développés, il n’offre qu’un court répit, puisque ces graminées adventices redémarreront rapidement. C’est donc pour cela qu’il vaut mieux intervenir tôt. Et comme le binage se limite au travail de l’inter-rang, un herbicide sur le rang peut être nécessaire en complément. |
Pour en savoir plus, visionnez le replay du webinaire Terres Inovia consacré au sujet :
Contacts : Fanny Vuillemin, f.vuillemin@terresinovia.fr - Arnaud Micheneau, a.micheneau@terresinovia.fr - Franck Duroueix, f.duroueix@terresinovia.fr
Lire l'article dans le n° de septembre d'Arvalis & Terres Inovia infos : ici.
Le désherbage de la cameline
La cameline dispose d’un bon pouvoir couvrant, ce qui lui permet de concurrencer efficacement les adventices, à condition que l’implantation soit réussie et la levée homogène et suffisante.
Généralités
La cameline dispose d’un bon pouvoir couvrant, ce qui lui permet de concurrencer efficacement les adventices, à condition que l’implantation soit réussie et la levée homogène et suffisante.
Toutefois, en raison du nombre limité de solutions chimiques homologuées pour le désherbage, tant contre les graminées que les dicotylédones, il est recommandé de l’implanter dans une parcelle propre, indemne d’adventices au moment du semis.
Il convient également d’éviter les situations à forte pression adventice, notamment en présence de graminées résistantes ou d’espèces particulièrement envahissantes, comme l’ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia).
Gestion des adventices pour la cameline en interculture d’été
Pression adventice
En 2024, un suivi agronomique a été mené sur des parcelles de cameline implantées en dérobé estivale. Le graphique ci-dessous met en évidence un enherbement important à total sur environ un quart des surfaces observées. Les principales espèces adventices recensées sont :
- Repousses de cultures : orge et pois
- Dicotylédones annuelles : chénopodes, mercuriales, liseron, panic pied-de-coq, séneçon, etc.
- Plantes vivaces : chardons
Le graphique ci-dessous illustre le niveau de salissement observé dans les parcelles de cameline implantées en dérobé estivale, en fonction du type de précédent cultural. Il met en évidence une maîtrise de l’enherbement plus complexe suite à un pois d’hiver, notamment en raison de la présence importante de repousses de pois et d’adventices dicotylédones.
La pression adventice représente l’un des principaux facteurs limitants identifiés dans le suivi de parcelles en 2024, la maitrise des adventices est donc un enjeu central pour assurer la réussite de la culture.
Levier de gestion des adventices
En premier lieu, il est important de choisir une parcelle à faible risque d’infestation d’adventices, car les leviers de lutte sont limités en interculture d’été. Pour limiter les risques de salissement des parcelles, il est important de choisir des successions culturales adaptées, alternant cultures de printemps et cultures d’hiver.
Au-delà du choix de la parcelle, il est important de semer la cameline sur un sol propre. Si des adventices sont présentes au moment de la moisson, il est possible de les gérer avec un déchaumage, ou un passage d’herbicide total en cas de semis direct de la cameline.
Enfin, il existe quelques herbicides homologués, pour une lutte chimique en culture.
Ci-dessous la liste non exhaustive des molécules autorisées (source : ephy-Anses et index phytosanitaire) :
| Matières actives | Grammage | Dose d'AMM | Produit (*) | Positionnement | Stade d'application |
| cléthodime | 240 g/l | 0.5 l/ha | Centurion 240 EC | Post levée | 2 f à 6-8 f |
| quizalofop-p-ethyl + cléthodime | 70 g/l + 140 g/l | 0.8 l/ha | Vesuve Max | Post levée | 2 f à 6-8 f |
| clopyralid | 100 g/l | 1.25 l/ha | Lontrel 100 | Post levée | 2 f à 6-8 f |
| metazachlore | 500 g/l | 1.5 l/ha | Rapsan 500 SC | Pré-levée ou post précoce | |
| quinmérac + metazachlore | 100 g/l + 400 g/l | 1.87 l/ha | Rapsan TDI | Pré-levée | 00 à 08 |
En situation de précédent céréales d’hiver, en cas de forte infestation de repousses post-implantation de la cameline, un traitement herbicide est indispensable. L’intervention devra être réalisée avec un graminicide spécifique à base de cléthodime ou de quizalofop-P-éthyl appliqué impérativement avant le stade de reprise de croissance active (début d’élongation) de la cameline, afin d’assurer une sélectivité optimale et une efficacité maximale.
Point de vigilance : le tableau ci-dessus récence les herbicides homologués sur cameline, et non les herbicides dont la sélectivité vis-à-vis de la cameline a été démontrée. Des suspicions de phytotoxicité existent pour les herbicides à base de clopyralid et de métazachlore, Terres Inovia mène actuellement des travaux sur la sélectivité de ces herbicides pour identifier les herbicides adaptés.
En cas de recours à un herbicide en végétation, quel que soit le produit utilisé, l’application devra impérativement être réalisée avant le début de l’élongation de la tige, afin de limiter tout risque de phytotoxicité.
En dérobée estivale, le désherbage mécanique en culture n’est pas pertinent.
Gestion des adventices pour la cameline en culture principale
Le choix de la succession culturale représente un levier important de gestion des adventices : alterner cultures d’hiver et de printemps permet de maintenir une faible pression adventice sur la parcelle.
En culture principale de printemps, la cameline peut se semer tardivement du fait de la durée relativement courte de son cycle. Cela offre l’opportunité de réaliser plusieurs faux-semis au printemps, et réduire le stock d’adventices. Le semis tardif de la cameline, qui peut se réaliser jusqu’au mois de mai, permet également d’esquiver une grande partie de la flore adventices de printemps, et réaliser une véritable rupture au sein de la rotation. Concernant les moyens de lutte en culture, le tableau ci-dessous donne la liste non exhaustive des molécules autorisées (source ephy-Anses et index phytosanitaire).
| Matières actives | Grammage | Dose d'AMM | Produit (*) | Positionnement | Stade d'application |
| cléthodime | 240 g/l | 0.5 l/ha | Centurion 240 EC | Post levée | 2 f à 6-8 f |
| quizalofop-p-ethyl + cléthodime | 70 g/l + 140 g/l | 0.8 l/ha | Vesuve Max | Post levée | 2 f à 6-8 f |
| clopyralid | 100 g/l | 0.2 l/ha | Lontrel 100 | Post levée | 2 f à 6-8 f |
| clomazone + dmta-p + metazachlore | 40g/l – 200 g/l- 200 g/l | 2.5 l | Polaire | Pré-levée | Stade 00 à 09 |
| dmta-p + quinmerac | 333 g/l = 167 g/l | 1.5 l/ha | Solanis | Post levée | 2 f à 6-8 f |
| metazachlore | 500 g/l | 1.5 l/ha | Rapsan 500 SC | Pré-levée ou post précoce | |
| quinmérac + metazachlore | 100 g/l + 400 g/l | 1.87 l/ha | Rapsan TDI | Pré-levée | 00 à 08 |
Point de vigilance : le tableau ci-dessous récence les herbicides homologués sur cameline, et non les herbicides dont la sélectivité vis-à-vis de la cameline a été démontrée.
En cas de recours à un herbicide en végétation, quel que soit le produit utilisé, l’application devra impérativement être réalisée avant le début de l’élongation de la tige, afin de limiter tout risque de phytotoxicité.
Concernant le désherbage mécanique, seul un passage de herse étrille à l’aveugle est envisageable en culture principale. En post-levée, l’utilisation de cet outil est déconseillée en raison du risque élevé d’arrachage des pieds.
Les formations pour la cameline
Les éditions sur la cameline
Nos autres articles
-
Colza
Tournesol
Pois d'hiver
Pois de printemps
Soja
Féverole de printemps
Féverole d'hiver
Lentille
Pois chiche
Lin d'hiver
Lin de printemps
Lupin d'hiver
Lupin de printemps
Cameline
Ravageurs
Changement climatique : atténuation et adaptation
Débouchés
Zoom sur Séléopro : accompagner la recherche semencière
Gestion intégrée des graminées adventices : le projet GIGAN démarre
Pour aider les agriculteurs à mieux gérer la pression croissante des graminées, le projet Ecophyto II+ nommé GIGAN a démarré en juin dernier. Animé par Terres Inovia, il associe Arvalis, l’ITB, la FDGEDA18, Actura et la Chambre régionale d’agriculture de Normandie.
La pression des graminées hivernales (ray-grass, vulpin…) est de plus en plus forte, elle entraine des pertes de rendement et des coûts de désherbage de plus en plus élevés, tandis que certains herbicides sont remis en cause (résistances, impact sur la qualité de l’eau, restrictions réglementaires, …).
Pour contribuer à sortir de l’impasse, le projet GIGAN, dont l’intitulé exact est Gestion Intégrée des Graminée Adventices au niveau National, vise à mobiliser les leviers agronomiques de gestion des graminées adventices et à les combiner à l’échelle de la rotation pour préserver à la fois l’économie des exploitations et la qualité de l’eau.
Piloté par Terres Inovia, ce projet d’une durée de trois ans -et financé par l’Office Français de la Biodiversité (OFB)- a démarré en juin 2024. Il réunit Arvalis, l’institut technique de la betterave (ITB), la FDGEDA du Cher, Actura à travers son réseau d’expérimentation Etamines et la Chambre régionale de Normandie. Il œuvrera sur 4 sites : le Cher, le Sud de l’Eure, le Pas de Calais et une zone à betterave à cheval entre l’Eure et la Seine Maritime.
Forte pression de ray-grass dans une parcelle de blé
Des plateformes de démonstration et un suivi de parcelles
Concrètement, le projet GIGAN mettra en place des plateformes de démonstration comparant une combinaison de leviers agronomiques adaptés pour gérer les graminées (comme par exemple labour, faux-semis, décalage de la date de semis, diversification des cultures dans la rotation…) au système de culture classique de l’agriculteur. L’intérêt de deux matériels plus innovants (écimeuse récupératrice et récupérateur de menues pailles) sera aussi évalué dans le projet. A noter : les systèmes de culture testés seront aussi évalués sur des critères environnementaux, économiques et sociaux. De plus, des parcelles dites « satellites » chez des agriculteurs également pénalisés par le ray-grass ou le vulpin seront suivies dans le projet pour mettre en avant l’impact de ces techniques ou combinaisons de techniques sur la gestion des graminées.
Une approche participative pour encourager l’adhésion à ces pratiques
L’objectif ? Faire adopter ces techniques par davantage de professionnels et déployer leur usage dans les territoires. En outre, le choix des systèmes de culture testés dans le projet est mené pendant des ateliers de co-conception avec des experts et des agriculteurs. Cette approche participative et pédagogique contribue à une meilleure appropriation de ces techniques par les agriculteurs, qui sera également favorisée par les témoignages des exploitants (en cours et à la fin du projet) et une communication nationale percutante via différents canaux.
Atelier de co-conception de la plateforme du Cher, juin 2024
Une vidéo de présentation du projet est disponible :
En savoir plus sur le projet
Consultez la fiche sur le projet
Contact : Fanny VUILLEMIN (f.vuillemin@terresinovia.fr)
Lin oléagineux : une culture de diversification d’intérêt à valoriser dans sa globalité
Hier s'est tenu un colloque dédié au lin oléagineux avec en ligne de mire la valorisation des coproduits de cette culture de diversification d'intérêt. En première partie, un focus désherbage a été réalisé par la référente lin oléagineux chez Terres Inovia.
La Fédération des producteurs d'oléoprotéagineux (FOP) a accueilli hier les acteurs de la filière lin oléagineux pour un colloque dédié, lequel était organisé par Linéa Semences et Lin 2000. La demi-journée s’est articulée autour de deux thématiques : la première sur les volets économique et technique ; la seconde sur la valorisation des coproduits de la culture (pour l’essentiel les pailles de lin).
Gilles Robillard, président de Terres Inovia, a introduit cette cession avec les grands axes de travail de l’institut technique sur le lin oléagineux. Il a rappelé les qualités agronomiques de cette "culture d’intérêt majeur" : diversification des conduites agronomiques permettant la réduction de la pression ravageurs et la limitation des intrants notamment pour le désherbage.
Gilles Robillard, président de Terres Inovia.
C’est ce dernier point que Zoé Le Bihan, référente lin oléagineux chez Terres Inovia, a développé en présentant les enjeux et perspectives sur la gestion des adventices en lin oléagineux. "On observe une réelle évolution de la flore adventice des grandes cultures avec une progression des graminées dont le ray-grass. Les causes suspectées sont : la simplification des systèmes de production, le retrait de certaines substances actives, le développement de résistances. Dans ce contexte, Terres Inovia a un triple enjeu : maintenir les molécules actives homologuées ; identifier, évaluer d’autres solutions chimiques et développer les solutions alternatives de désherbage." Avec, en meilleure perspective de gestion des adventices la combinaison des leviers agronomiques.
Zoé Le Bihan, référente de la culture du lin oléagineux chez Terres Inovia.
A savoir que le lin, très sensible à la septoriose, fait l’objet d’un projet qui œuvre à la résolution de ce problème via la sélection variétale (Linicolin).
Contact : Zoé Le Bihan, z.lebihan@terresinovia.fr
A symposium dedicated to oilseed flax was held yesterday, with the focus on the development of by-products from this valuable diversification crop. The first part of the conference was devoted to weed control, with a presentation by Terres Inovia's oilseed flax consultant.
Yesterday, the Fédération des producteurs d'oléoprotéagineux (FOP) hosted a dedicated conference for players in the oilseed flax sector, organised by Linéa Semences and Lin 2000. The half-day event focused on two themes: the first on economic and technical aspects; the second on the use of crop by-products (mainly flax straw).
Gilles Robillard, Chairman of Terres Inovia, introduced the session by outlining the main areas of work being carried out by the technical institute on oilseed flax. He recalled the agronomic qualities of this "crop of major interest": diversification of agronomic practices to reduce pest pressure and limit inputs, particularly for weed control.
Gilles Robillard, chairman of Terres Inovia.
It was this last point that Zoé Le Bihan, oilseed flax referent at Terres Inovia, developed in presenting the challenges and prospects for weed management in oilseed flax. "We're seeing a real change in the weed flora of arable crops, with an increase in grasses, including ryegrass. The suspected causes are: the simplification of production systems, the withdrawal of certain active substances and the development of resistance. In this context, Terres Inovia is faced with a threefold challenge: to maintain approved active molecules; to identify and evaluate other chemical solutions; and to develop alternative weed control solutions". The best way of managing weeds is to combine agronomic levers.
Zoé Le Bihan, oilseed flax consultant at Terres Inovia.
Flax, which is highly susceptible to septoria, is the subject of a project aimed at resolving this problem through varietal selection. (Linicolin).
Contact : Zoé Le Bihan, z.lebihan@terresinovia.fr
Documents à télécharger
S'inscrire avec Facebook
S'inscrire avec Google