1,2,3,4,5,6,7,8,9,10,11,12,13,14,15,16,17,18,19,20,21,22,23,24,25,26,27,28,29,30,31,32,33,34,35,36,37,38,39,40,41,42,43,44,45,46,47,48,49,50,51,52,53,54,55,56,57,58,59,60,61,62,63,64,65,66,67,68,69,70,71,72,73,74,75,76,77,78,79,80,81,82,83,84,85,86,87,88,89,90,91,92,93,94,95

Un couvert semi-permanent sur la plateforme Syppre Picardie

Sur la plateforme Syppre de Picardie, un légume d’industrie était historiquement cultivé. En raison de problématiques récurrentes (oiseaux, stress hydrique) il a été décidé d’arrêter cette culture en 2022 sur les deux systèmes présents et d’y implanter un colza, associé à un couvert semi-permanent dans le système innovant.

Sur la plateforme Syppre de Picardie, un légume d’industrie était historiquement cultivé. En raison de problématiques récurrentes (oiseaux, stress hydrique) il a été décidé d’arrêter cette culture en 2022 sur les deux systèmes présents et d’y implanter un colza, associé à un couvert semi-permanent dans le système innovant.

Pour répondre aux différentes problématiques de la plateforme (Stockage de carbone, baisse de la dépendance azotée, limitation du travail du sol, enrichissement en matière organique, etc), le légume d’industrie a été remplacé par un colza depuis 2023. Ce changement a ouvert une opportunité pour expérimenter un nouvel itinéraire technique sur le système innovant, contribuant aux objectifs d’amélioration de la fertilité du sol : implanter un couvert semi-permanent en même temps que le colza, qui pourrait théoriquement rester en place pendant près de trois ans.

Lire l'article sur le site de Syppre

Les projets sur le colza

Vers une meilleure gestion de la problématique hernie des crucifères (Plasmodiophora brassicae) : de la connaissance de l’agent pathogène à l’évaluation variétale

Démonstrateur de filière durable de colza riche en protéines zéro émissions

Structurer et développer des filières agricoles durables avec l’agriculture régénérative

France entière Couverts végétaux Colza Domitille JAMET (d.jamet@terresinovia.fr) et Nicolas LATRAYE (n.latraye@terresinovia.fr)

Une nouvelle stratégie et une identité visuelle renouvelée

Ce jeudi 11 décembre, l’institut technique de la filière des huiles et des protéines végétales et de la filière chanvre a présenté sa stratégie globale à 10 ans pour répondre à l’ampleur des transformations traversées par l’agriculture. 

Un cadre de référence

Pour accompagner les producteurs et les filières agricoles dans les bouleversements majeurs traversés aujourd’hui par l’agriculture, Terres Inovia a construit un plan stratégique ambitieux pour les dix prochaines années pour solidifier sa raison d’être, ses ambitions et ses engagements pour les dix années à venir.

« Aujourd’hui, nous sommes à un tournant majeur. Les chocs climatiques, les attentes sociétales, les pressions économiques et les incertitudes réglementaires transforment profondément les conditions de production. Historiquement créé pour les agriculteurs, et financé aujourd’hui majoritairement par eux, Terres Inovia a toujours su s’adapter aux grands tournants agricoles et répondre aux besoins des agriculteurs et de leur filière. L’institut se dote d’un cadre de référence, un outil structurant qui répond à l’ampleur des transitions que traverse l’agriculture. Fruit d’un travail de longue haleine, ce plan à 10 ans a été conçu sur une double temporalité : répondre aux enjeux immédiats tout en anticipant ceux de demain », a expliqué Gilles Robillard, le président de Terres Inovia lors de la conférence de presse organisée le 11 décembre.

Gilles Robillard, président de Terres Inovia

 

« Au cœur de ces transformations, les oléagineux, les légumineuses et le chanvre sont confrontés à des défis mais offrent aussi des opportunités inédites pour la souveraineté protéique, l’agroécologie et la résilience des territoires.
 

Face à cette réalité, et conscients que nos recherches n’ont de valeur que par les débouchés innovants qu’elles offrent à notre filière, nous souhaitons souligner le rôle déterminant de nos interactions avec chaque membre de cette filière, de l’agriculteur au produit final. 
 

Aujourd’hui notre institut doit à la fois anticiper et apporter des solutions robustes et directement applicables dans les exploitations. C’est le sens de ce cadre : clarifier notre raison d’être, renforcer nos engagements et organiser nos actions autour d’axes stratégiques. En dévoilant aujourd’hui cette nouvelle étape, Terres Inovia assume pleinement son rôle : ouvrir la voie aux solutions d’avenir ». 

La signature de l'institut l’engage et dessine le cap vers lequel l’institut se déploie :  Ouvrons la voie aux solutions d'avenir.

Laurent Rosso

Directeur général de Terres Inovia

Une raison d'être et six engagements majeurs

Le travail de réflexion mené par Terres Inovia permet de redéfinir ce qui constitue l’essence même de l’institut : « mettre le meilleur de la science agronomique et transformative au service d’une agriculture de solutions, à destination des agriculteurs et de nos filières, pour aujourd’hui et pour demain ».
Cette raison d’être implique six engagements qui guident l’action des équipes : 
•    Une innovation en confiance, fondée scientifiquement, testée et utile aux agriculteurs.
•    De l’anticipation sur les sujets liés au climat, aux évolutions sociétales et réglementaires.
•    Une ouverture, avec une co-construction avec des partenaires scientifiques, techniques et économiques.
•    Une proximité par un ancrage fort auprès des producteurs et transformateurs.
•    Une indépendance éclairée avec objectivité, rigueur et absence de conflits d’intérêts.
•    Une culture du résultat par la mesure systématique des impacts et une création de valeur durable.
 

 

Quatre piliers stratégiques


• Renforcer la souveraineté nationale en huiles et protéines végétales 
Le travail de l’institut vise à stimuler la production et la valorisation des oléagineux, des légumineuses à graines et du chanvre afin de réduire la dépendance aux importations et la vulnérabilité de la France face aux enjeux géopolitiques et climatiques. Des programmes emblématiques comme Cap Protéines+ et Formidable Protéines 2 soutiennent cette dynamique.


• Accélérer une transition agroécologique 
Terres Inovia favorise l’adoption de systèmes de culture tout à la fois productifs, compétitifs et respectueux de l’environnement. Le programme Cap Agronomie® et les résultats du projet R2D2 montrent que la transition agroécologique peut être productive et rentable lorsqu’elle est accompagnée. L’institut veut aller plus loin, en déployant largement l’implantation de cultures robustes, de façon à stabiliser durablement les volumes collectés.


• Déployer des solutions d’adaptation au changement climatique

Les travaux de l’institut consistent à favoriser la création de nouvelles variétés tolérantes, des itinéraires ajustés aux aléas et des outils d’aide à la décision (modèles climatiques, pilotage hydrique, diagnostics territoriaux) pour sécuriser la production et la viabilité économique des exploitations.


• Éclairer les décisions des filières et des pouvoirs publics 
Terres Inovia produit des références technico-économiques consolidées, des analyses prospectives et une expertise indépendante. Terres Inovia contribue notamment au Parsada pour structurer la R&D et répondre aux impasses techniques rencontrées par les agriculteurs. 

Trois défis prioritaires pour répondre aux attentes de la filière

 

• La souveraineté protéique : 35 projets de R&D dédiés aux légumineuses et un accompagnement renforcé des filières de valorisation territoriale.
• La productivité et la compétitivité des exploitations, en accompagnant les producteurs à construire des systèmes de culture plus robustes grâce au programme Cap Agronomie®.
• La gestion des impasses liées à la suppression de solutions phytosanitaires : le pilotage du plan de sortie du phosmet, avec 11 projets de R&D fournissant des solutions alternatives éprouvées, et la mobilisation de l’institut dans les projets du Parsada. 

Laurent Rosso, directeur général de Terres Inovia

 

« En ouvrant la voie, Terres Inovia endosse le rôle moteur de celui qui ose, qui défriche de nouveaux sujets, et, dans le même temps, par l'utilisation de la 1ère personne du pluriel, il est celui qui fédère, accompagne et embarque.
 

En misant sur la solution d'avenir, nous disons clairement de quel côté nous voulons être et adoptons un ton résolument projeté, positif et engageant. Nous donnons le cap – l’avenir – et affirmons ainsi que nos innovations sont opérationnelles et robustes, car travaillées pour se déployer dans la durée ».

Un nouveau logo

 

Le logo évolue pour devenir plus simple, plus affirmé et plus moderne.

La palette passe de sept à quatre couleurs, plus franches et lumineuses, avec un gris anthracite qui renforce l’idée de robustesse et de projection à moyen terme.

La nouvelle typographie, arrondie et fluide, reste proche de l’actuelle tout en gagnant en solidité. L’élément figuratif continue de représenter des parcelles et la diversité des agricultures accompagnées. Les formes arrondies et les espaces traduisent l’ouverture et la volonté d’échanges.

Un site internet refondu et entièrement repensé

 

Entièrement reconstruit sur un socle technique moderne et éco-conçu, le nouveau site de Terres Inovia, sera en ligne dans quelques jours. Plus graphique, plus doux et aligné avec la nouvelle identité visuelle, il propose une expérience de navigation revisitée, notamment grâce à des entrées par thématiques (ravageurs, fertilisation, accidents climatiques…) et des pages cultures enrichies.

Grande nouveauté : plusieurs contenus jusqu’ici réservés aux comptes connectés deviennent accessibles librement, parmi lesquels les guides de culture, les actualités de campagne et les outils d’aide à la décision, très demandés par les utilisateurs.

France entière Stephanie Berard

Nouvelles techniques génomiques (NGT) Un accord en trilogue salué par le Collectif en faveur de l’innovation variétale

La Commission, le Conseil et le Parlement européen ont trouvé cette nuit un accord sur le cadre réglementaire des nouvelles techniques génomiques (NGT). Cet accord politique européen est une étape clé pour ouvrir l’accès aux nouvelles technologies de sélection, qui participeront à la compétitivité et à la durabilité des filières agricoles et alimentaires, afin de soutenir notre souveraineté alimentaire.

 

Le Collectif en faveur de l’innovation variétale, qui avait appelé les autorités françaises et 
européennes à conclure rapidement les négociations sur le règlement NGT le 27 novembre 
dernier, se félicite de cette étape déterminante dans le process législatif initié 2 ans plus tôt.

 

Cet accord est un compromis qui apparaît équilibré eu égard aux positions défendues par nos 
colégislateurs. Il réaffirme plusieurs principes attendus notamment l’équivalence des NGT de  catégorie 1 (NGT-1) avec les variétés conventionnelles et une traçabilité pour les agriculteurs. Par ailleurs, il ajoute des dispositions visant à garantir la durabilité ainsi que la transparence des NGT1 en matière de propriété intellectuelle. 

« Nous nous félicitons de cet accord attendu par les filières, qui ouvre l’accès à un outil complémentaire au service d’une agriculture innovante, moins consommatrice d’intrants et résiliente, conditions indispensables à notre souveraineté alimentaire et à notre compétitivité. Il trace une voie pragmatique pour accélérer l’innovation variétale avec des garanties lisibles pour tous les acteurs » affirment les membres du Collectif en faveur de l’innovation variétale. »

Les membres du Collectif seront toutefois attentifs aux dernières étapes du processus législatif 
afin de s’assurer de disposer d’un cadre règlementaire clair, opérationnel et conforme à l’accord trouvé visant à garantir la compétitivité et la pluralité des acteurs de nos territoires.

Il revient désormais aux Etats membres et au Parlement de valider cet accord pour permettre à notre agriculture et à nos filières agroalimentaires de rester compétitives, durables et innovantes face à la concurrence internationale.

France entière commission européenne communiqué de presse législation ngt varietes

Pratiques culturales : féverole 2024, les évolutions récentes à la loupe

Depuis 2018, Terres Inovia recense tous les trois ans les habitudes des producteurs dans la conduite de la légumineuse. La dernière consultation met en exergue les faits marquants de la dernière campagne.

Les féveroles peuvent être conduites avec peu de charges puisque
l’itinéraire technique repose sur peu de traitements,
​​​​​​​ce qui contribue à une meilleure rentabilité de la culture. Crédit : Terres Inovia

Terres Inovia publie les résultats de sa 3e enquête sur les pratiques culturales en féverole. Les évolutions, par rapport aux précédentes campagnes, relèvent de l’itinéraire technique et des rendements… plus élevés.

En termes de pratiques, les parcelles de féverole d’hiver semées en semis direct progressent et présentent de bons résultats. En revanche, avant implantation d’une féverole de printemps, le labour reste majoritaire en Normandie et dans le nord de la France.

Plus de renouvellement variétal en féverole de printemps

L’utilisation de semences certifiées est particulièrement faible pour la féverole d’hiver, en diminution par rapport aux deux enquêtes précédentes. Cette dernière est sans doute liée au fait qu’en féverole d’hiver, il n’existe pas de variétés à faible teneur en vicine-convicine. A défaut, des variétés de printemps de ce type sont parfois semées à l’automne.

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En féverole de printemps, où ces variétés sont disponibles, elles occupent une place majoritaire et permettent un renouvellement variétal et l’achat de semences certifiées. La féverole possède un taux d’allogamie non négligeable. De ce fait, les pollinisations croisées peuvent faire évoluer les variétés, contrairement aux espèces autogames pour lesquelles les variétés restent stables dans le temps.

Les points clefs en 2024

Nombre de répondants : 361 en 2024 contre 738 en 2021 et 496 en 2018. Leur répartition est homogène à l’échelle nationale (figure 1).

Surface : la SAU médiane des exploitations est de 145 ha et la moyenne de 167 ha. Ces chiffres sont comparables dans les enquêtes précédentes.

Semences : l’utilisation de semences certifiées est faible et en diminution par rapport aux enquêtes précédentes.

Implantation : les parcelles semées en semis direct, technique adaptée à cette culture, ont progressé pour le type hiver. Cependant, des cas de surdensité ont été recensés en féverole d’hiver.

Météo : en féverole d’hiver et de printemps, le climat 2024 a été propice à l’obtention de rendements plus élevés qu’en 2018 et 2021.

 

Un ITK adapté au type et à l’usage

Pour la féverole d’hiver, des semis tardifs, en décembre, peuvent atteindre un bon niveau de rendement comme en 2024, mais il reste conseillé de semer dès début novembre. Dans les parcelles en surdensités, le risque maladies augmente fortement. Le choix d’une variété résistante au froid dans les zones les plus à risque doit s’accompagner d’un semis profond (> 8 cm) pour limiter le risque de gel. Un meilleur respect des densités de semis préconisées, avec des semences certifiées, peut aider à limiter les maladies.

En féverole de printemps, il faut semer tôt (avant début mars) dans l’Est, dans des sols bien ressuyés pour éviter les fortes chaleurs et maximiser le rendement. Pour les bassins Normandie/Nord, Centre et Ouest, des semis début mars peuvent convenir.

Le type de féverole conditionne l’itinéraire technique pratiqué dans les différents bassins, en particulier pour le nombre de traitements fongicides, plus élevé en féverole d’hiver (trois passages) qu’en féverole de printemps (deux passages).

L’itinéraire technique est également lié à l’utilisation qui est faite de la féverole (figure 1). Ainsi, en féverole d’hiver, la conduite de la culture est assez extensive notamment en termes de protection fongicide, et il y a peu de semences certifiées achetées. En revanche, dans les bassins Est et Normandie/Nord, la féverole de printemps, souvent livrée à un organisme collecteur, bénéficie de pratiques culturales plus intensives, avec des semences certifiées et un renouvellement variétal plus important.

Des atouts agronomiques attestés

En 2024, les rendements observés en féverole plus élevés qu’en 2018 et 2021 pour les deux types de féverole sont encourageants. Ces deux cultures peuvent donc être conduites avec peu de charges puisque l’itinéraire technique 2024 repose sur peu de traitements herbicides et insecticides, un peu plus en fongicides, ce qui contribue à une meilleure rentabilité. La féverole est donc une culture peu exigeante en intrants, cultivée majoritairement pour son intérêt agronomique, notamment son effet précédent (rendement amélioré de la culture suivante, souvent un blé, et réduction des doses d’azote minéral). Dans un contexte de prix élevé des engrais azotés, la féverole est un atout pour introduire de l’azote dans les systèmes de culture.

Pour en savoir plus !

L’analyse complète de cette enquête est détaillée dans le numéro d’octobre 2025 de Perspectives agricoles. Retrouvez les étapes clefs de l’itinéraire technique de la féverole dans le guide de culture dédié et (re)visionnez le webinaire ci-dessous.

 

Contact : Véronique Biarnès, v.biarnes@terresinovia.fr

​​​​​​​Lire l'article dans le n° de décembre d'Arvalis & Terres Inovia infos : ici.

France entière Atouts de la culture Choix variétal Féverole d'hiver Féverole de printemps enquete feverole pratiques culturales

Désherbage du pois de printemps : des stratégies adaptées au type et à la flore

Terres Inovia propose, pour le protéagineux, un panorama des usages autorisés et des moyens de lutte selon les contextes.

Le 1er février, date de semis de bascule entre un pois considéré
comme hiver ou printemps. Crédit Terres Inovia.

En matière de désherbage des protéagineux (pois, féverole, lupin), la notion d’usage printemps ou hiver est importante à prendre en compte. Certaines solutions disponibles en pois d’hiver ne le sont pas en pois de printemps et inversement. Indépendamment du type variétal « printemps » ou « hiver » de la variété implantée, la date d’implantation de la culture permet de la considérer pour un usage printemps ou hiver.

Les protéagineux semés avant le 1er février sont considérés comme protéagineux d’hiver, et à partir du 1er février comme protéagineux de printemps. Un pois de type variétal « printemps » semé avant le 1er février est considéré comme un pois d’hiver du point de vue des usages des herbicides.

Les solutions telles que Prowl 400/Pentium Flo/Baroud SC, le Basagran SG ou encore les herbicides à base de cléthodime, autorisés en pois de printemps ne le sont pas en pois d’hiver. A l’inverse, Kerb Flo, utilisable en post-levée des pois d’hiver, est interdit sur pois de printemps.

Introduire une prélevée pour un spectre large

Ainsi, en pois de printemps, les stratégies ayant recours aux solutions de prélevée, seules ou relayées par une post-levée sont les plus sécurisantes. Elles permettent de recourir à une gamme de solutions plus étoffée qu’en post-levée. Le spectre d’action plus large permet de mieux contrôler les situations de fortes infestations, ou les situations où la flore est mal connue.

Pour les situations ou la pression en flore dicotylédone est faible à modérée, une intervention en prélevée seule est possible. Il en est de même en sols hydromorphes où les conditions ne permettent pas toujours de revenir sur les parcelles pour effectuer l’intervention de post-levée. Des programmes tels que Bismark 1,6 l/ha + Challenge 1,6 l/ha, Prowl 1,5 l/ha + Challenge 2 l/ha ou Nirvana 2l/ha + Challenge 2 l/ha offrent un spectre plutôt large qui assure un bon contrôle des levées en sortie d’hiver. 

Le recours aux anti-graminées foliaires constitue le dernier levier de gestion
contre les vulpins et les ray-grass. Crédit Terres Inovia.

Les stratégies de prélevée puis post-levée offrent un bon compromis technico-économique dans des contextes à forte pression. Il est recommandé de moduler la dose de prélevée (environ trois-quarts de la dose pleine) avec des solutions comme Nirvana, Prowl 400 ou Bismark CS, relayé par Challenge 600 0,5 l/ha + Basagran SG 0,3 kg/ha. Il est également possible, en substituant Challenge 600 par Colt, de fractionner la post-levée. La réglementation en matière de dose et de fractionnement de l’aclonifen (avec Challenge 600 ou Colt) est rappelée dans la figure 1.

Tout en post pour les situations de flores connues

La stratégie de gestion uniquement en post-levée est souvent plus économique, à condition de bien connaître la flore attendue. Bien adaptée aux faibles pressions des mauvaises herbes, elle reste délicate : adventices jeunes (stade cotylédons à 2-3 feuilles), conditions poussantes et en dehors de fortes amplitudes thermiques (sélectivité). Il devient très difficile d’aboutir à un bon contrôle des adventices trop développées telles que les renouées liseron ou les chénopodes.

La gestion des graminées constitue une difficulté à souligner en pois de printemps. Alors que Kerb Flo est utilisable en pois d’hiver, le pois de printemps ne dispose pas d’une solution racinaire d’efficacité comparable. Les flores telles que les vulpins et les ray-grass ne pouvant être contrôlées que partiellement en prélevée avec une association Prowl 400 + Challenge 600, le recours aux anti-graminées foliaires constitue le dernier levier de gestion. En situation de résistance aux fop/dimes souvent liées à des pressions fortes, nous sommes actuellement en situation d’impasse technique.

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Le désherbage mécanique en complément

Lorsque les conditions le permettent (type de sol, météo, accès au matériel), les programmes herbicides évoqués ci-dessus peuvent être combinés à des passages de herse étrille ou de houe rotative à l’aveugle (prélevée) ou sur les premiers stades.

En effet, les itinéraires mixtes présentent un intérêt en particulier les années sèches où l’efficacité des herbicides peut être mise en défaut. Pour le passage en prélevée, le stade germination du pois étant très sensible à l’écrasement des roues, il vaut mieux n’intervenir que si nécessaire (levée d’adventices) et préférer des outils larges pour diminuer la surface des passages de roues.  En post-levée, la herse étrille ou la houe rotative (moins efficace, à réserver aux sols de limons à tendance battante) sont à passer entre les stades 2 et 5 feuilles du pois. Les passages mécaniques sont à envisager lorsque les adventices sont encore jeunes pour être sensibles aux outils et lorsque le pois n’a pas encore de vrilles bien développées, lesquelles risquent de s’accrocher au matériel et de tout arracher. Il est conseillé de cibler l’intervention après et avant 2-3 jours de beau temps pour une meilleure efficacité. Pour des raisons de fenêtres climatiques, le désherbage mécanique sur pois s’applique plutôt sur des pois semés à partir du 1er février, c’est-à-dire les pois dits « de printemps ».

Les évolutions en désherbage des pois protéagineux

Les solutions Prowl 400, Pentium Flo et Baroud SC, herbicides à base de pendiméthaline, se voient retirer leur usage sur graines protéagineuses d’hiver. Cet usage inclut les pois, féveroles ou encore lupins implantés avant le 1er février. La date limite d’utilisation de ces solutions a été fixée au 25/09/2025. Les possibilités de recours notamment de demande de dérogation par Terres Inovia sont à l’étude pour permettre l’utilisation de ces solutions pour les implantations 2025. Au 1er octobre, il n’était pas permis de préjuger des conclusions des réflexions en cours. Cette évolution réglementaire n’impacte pas les graines protéagineuses (pois, féverole, lupin) de printemps.

 

Contact : Arnaud Micheneau, a.micheneau@terresinovia.fr

Lire l'article dans le n° de décembre d'Arvalis & Terres Inovia infos : ici (attention, l'encadré de la page 35 comporte une erreur, la version ci-dessus est correcte).

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France entière Désherbage Pois d'hiver Pois de printemps désherbage pois

Nutrition : peser les colzas pour optimiser les apports au printemps

La fertilisation azotée est l’un des plus gros postes de charges opérationnelles sur l’oléagineux. Cependant, l’azote est aussi l’un des premiers facteurs qui limite le rendement de cette culture. En calculer la dose avec le plus de précision s’impose.

La fertilisation azotée de printemps du colza se prévoit dès novembre. Crédit : Terres Inovia.

Chaque année, les agriculteurs français appliquent en moyenne 170 unités d’azote (uN) minéral sur leurs colzas, soit un coût d’environ 200 €/ha. Or, la variabilité des situations dans lesquelles sont implantés les colzas nécessiterait des doses plus ajustées. Le calcul prévisionnel de la dose d’azote à apporter, avec l’outil Réglette azote colza, tient compte des conditions de l’année et de la parcelle pour raisonner la fertilisation et ainsi optimiser les charges d’engrais azotés. L’outil simplifie la méthode du bilan (figure 1) et l’adapte aux spécificités du colza, pour estimer rapidement et précisément la dose d’azote à apporter au printemps.

Une absorption importante à l’automne

Le colza absorbe l’azote en grandes quantités avant l’hiver et le remobilise au printemps pour répondre à ses besoins pour l’élaboration du rendement. Pour réaliser une bonne estimation de la dose d’engrais à apporter au printemps, il faut connaître la quantité déjà absorbée par la culture en sortie d’hiver, laquelle peut varier d’une année sur l’autre et d’une parcelle à l’autre.

A cela, s’ajoute la minéralisation issue des feuilles tombées au sol durant l’hiver. Dans les régions où les gelées hivernales causent des pertes de feuilles vertes importantes durant l’hiver, la quantité d’azote perdue peut atteindre, voire dépasser, 50 kg N/ha. Or près de la moitié de l’azote présent dans les feuilles tombées au sol sera réabsorbé par le colza pendant le printemps à la suite de leur minéralisation. C’est autant d’azote en moins à apporter par la fertilisation. Il est important dans ces situations de connaître les quantités d’azote absorbées par le colza en entrée et en sortie d’hiver, afin de calculer la quantité d’azote fournie par la minéralisation de ces feuilles.

Une dose inférieure à 170 uN dans 75 % des cas

Les références de Terres Inovia montrent que les colzas peuvent absorber de 25 à 250 kg d’N/ha en sortie d’hiver. Ces « réserves » permettent de réduire significativement la dose d’azote à apporter au printemps. Comme le montre la figure 1, les différents postes de fourniture d’azote (entrées) peuvent se compenser pour répondre aux besoins du colza. Dans les essais menés entre 2016 et 2023, la dose à apporter au printemps pour atteindre le rendement maximum varie de 0 à 300 uN. Dans ces essais, 75 % des situations nécessitaient une dose inférieure à 170 uN. En moyenne, cette même dose aurait conduit à une sur-fertilisation de l’ordre de 32 uN, soit environ 40 €/ha de pertes économiques. Ainsi, pour les gros colzas en sortie d’hiver qui ont déjà absorbé de grandes quantités d’azote, la dose d’engrais à apporter pour atteindre le rendement maximum peut être réduite par rapport aux petits colzas, qui ont absorbé peu d’azote.

 

Une méthode et un outil opérationnels

Pour estimer ces quantités d’azote absorbées par le colza, les pesées de matière fraîche des parties aériennes du colza sont une méthode simple et fiable (1). Prélevez les plantes sur au moins 2 m² par parcelle, répartis en 2 placettes distinctes, en évitant les bordures. Coupez les plantes au ras du sol et pesez-les précisément. Divisez le poids obtenu par la surface prélevée pour exprimer le résultat en kg/m². Réalisez ces pesées à l’entrée et à la sortie de l’hiver afin de connaître (i) la quantité d’azote présente dans le colza à la reprise de végétation et (ii) celle qui sera minéralisée au printemps à partir des feuilles gelées, tombées pendant l’hiver.

Une fois les poids du colza en entrée et sortie d’hiver connus (et le reliquat sortie d’hiver si possible), renseignez ces informations sur le site internet de la Réglette azote colza et ajoutez les informations sur le contexte de la parcelle. L’outil calcule la dose totale à apporter et indique comment fractionner l’apport (tableau 1). Par exemple, sur des parcelles avec de gros colzas et donc une dose à apporter assez faible, il est possible de retarder le premier apport jusqu’au début de la montaison. La remobilisation des réserves accumulées dans la plante suffira à assurer une bonne reprise de végétation.

Enfin, pour maximiser l’absorption de l’engrais par la plante, réalisez les apports seulement quand la vitesse de croissance de la plante est forte (lorsque les besoins en azote du colza sont élevés). Des apports réalisés trop tôt, avec des températures très basses (voire sur sol gelé), ne seront que très peu valorisés, les besoins du colza étants faibles à ces périodes. Visez des conditions suffisamment humides (pluie récente ou dans les jours à venir) pour assurer une rapide mise à disposition de l’engrais aux racines et ainsi éviter un excès de volatilisation de l’azote. Chaque unité mal valorisée est perdue pour la plante et le rendement… et pollue l’environnement.

(1) D’autres méthodes d’estimation de la quantité d’azote absorbée par le colza existent. Elles utilisent une analyse d’image, obtenue via drone, satellite, smartphone ou appareil spécialisé. Plusieurs produits font l’objet d’un accord de partenariat avec Terres Inovia, et intègrent tout ou partie de la méthode de calcul de la Réglette azote colza.

Contact : Emile Lerebour, e.lerebour@terresinovia.fr​​​​​​​

​​​​​​​Lire l'article dans le n° de décembre d'Arvalis & Terres Inovia infos : ici.

France entière Fertilisation Colza azote colza fertilisation

Cuvette jaune : un piège à insectes éprouvé dans le colza

Pratique, fiable, efficace. Cet outil de capture nécessite toutefois que certains paramètres soient respectés et que son entretien soit régulier pour maximiser son efficacité.

Dans le colza, parmi tous les pièges à ravageurs que Terres Inovia a testés, les cuvettes jaunes sont les plus simples d’utilisation et les plus fiables. Toutefois, leur efficacité dépend de plusieurs paramètres : la date de mise en place dans la parcelle, la hauteur, le positionnement, le nombre.

Positionnées dès le semis à l’automne à au moins 10 m de la bordure de la parcelle de colza, les cuvettes sont enterrées ou positionnées à hauteur de végétation, selon le ravageur ciblé (voir encadré 1).

  • Enterrée : efficace vis-à-vis de l’altise d’hiver (ou grosse altise), qui se déplace par petits sauts au niveau du sol et n’est pas attirée par le jaune. Pour ce faire, creuser un trou pour que le bord de la cuvette soit au niveau du sol. Les insectes sont d’autant plus piégés qu’ils sont nombreux et aussi actifs.
  • Sur végétation : les autres coléoptères ravageurs du colza sont attirés par la couleur jaune. La cuvette doit donc rester bien visible pour détecter les vols de ravageurs. Au semis, positionner la cuvette sur le sol puis la remonter au fil de la campagne afin que le fond du piège soit à la hauteur de la végétation. Ces pièges sont efficaces lorsque les insectes arrivent dans les parcelles.

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Attention à l’interprétation

Que la cuvette soit enterrée ou sur végétation, le nombre de captures n’est jamais corrélé au nombre d’insectes présents dans la parcelle et encore moins aux dégâts potentiels. Les captures sont liées aux conditions climatiques et à l’exposition (température, vent, ensoleillement).

La cuvette enterrée sera efficace tant que les grosses altises seront présentes dans la parcelle tandis que les cuvettes sur végétation ne vont piéger les insectes que lors de leur arrivée. La cuvette est importante pour la gestion des charançons de la tige du colza et du bourgeon terminal, qui sont des insectes très discrets et uniquement observables avec cet outil. Leur capture étant plus difficile que sur d’autres espèces, les réseaux de piégeages, qui servent à établir les bulletins de santé du végétal, fiabilisent les observations. 

En complément des piégeages, l’observation sur plantes est indispensable pour prendre la décision d’intervenir ou non : pression insectes et/ou dégâts et aussi le contexte agronomique (ici et ). 

Des modèles pour donner le coup d’envoi

Deux outils de prédiction des vols, pour le charançon du bourgeon terminal et le charançon de la tige du colza, sont disponibles gratuitement sur le site de Terres Inovia. Les modèles construits grâce au données collectées dans le BSV informent sur la probabilité statistique de capturer en cuvette, selon la localisation géographique. Ces outils ne fournissent pas de conseil de traitement mais alertent quant à l’ouverture de la période d’observation. La surveillance de la parcelle et la consultation du BSV restent indispensables. Voir l'outil de prédiction des vols de ravageurs de Terres Inovia.


Contact : Céline Robert, c.robert@terresinovia.fr

​​​​​​​Lire l'article dans le n° de décembre d'Arvalis & Terres Inovia infos : ici.

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Plan de sortie du phosmet : leviers testés et perspectives attendues

Un collectif d’acteurs de la recherche, publique et privée, et du développement agricole s’est mobilisé sur l’ensemble du territoire sur la gestion des ravageurs d’automne du colza.

Le phosmet était le dernier insecticide efficace pour protéger les colzas des attaques d’altises d’hiver et du charançon du bourgeon terminal dans les zones de résistances aux pyréthrinoïdes. Depuis son retrait, la filière colza et les pouvoirs publics ont mis en œuvre le Plan de sortie du phosmet de 2022 à 2025 (1). Son objectif était d’identifier et déployer des stratégies alternatives pour réduire durablement les ravageurs d’automne du colza. Ce programme a donc développé et testé une diversité de leviers appliqués à plusieurs échelles dans une perspective de gestion intégrée des ravageurs d’automne du colza. La plupart des projets du Plan de sortie du phosmet s’achèvent fin 2025 (encadré : Colloque final – 24 mars 2026 à Paris).

Des leviers prometteurs

Certains projets présentent des résultats prometteurs. C’est le cas de la manipulation du comportement de l’altise par l’utilisation de plantes de services et des composés qu’elles émettent. Des brassicacées plus attractives que le colza (navette, chou chinois, radis chinois) ont été caractérisées et testées dans diverses stratégies au champ et à l’échelle du territoire (Ctrl-Alt, Inrae ; Adaptacol², Terres Inovia et partenaires régionaux). En parallèle, les composés qu’elles émettent ont été identifiés et formulés afin d’optimiser le détournement de l’altise du colza soit par des composés dissuasifs (Colzactise, De Sangosse et Inrae), soit des composés volatils attractifs (Ctrl-Alt, Inrae et Agriodor). Ces travaux se poursuivent pour confirmer les efficacités au champ et concevoir les stratégies applicables par les agriculteurs.

Autre exemple, l’utilisation d’acariens prédateurs du sol pour réduire les dégâts causés par les larves d’altises (Moplah, Evolutive Agronomy). Les premiers résultats en laboratoire témoignent d’un bon potentiel de prédation de certaines espèces d’acariens compatibles avec les conditions d’utilisation au champ. Ces résultats restent à confirmer, pour cela, des premiers essais en conditions réelles sont prévus à l’automne 2025.

Grâce au projet Resalt (Inrae, Innolea, Terres Inovia et dix obtenteurs), des progrès sur le levier variétal se dessinent. Chez le colza, parmi 300 génotypes élites évalués, issus des principaux semenciers français, une dizaine présentent de bons comportements face à l’altise. En complément, au sein de 150 accessions de choux, des résistances plus fortes ont été identifiées. Ces approches ouvrent la voie à une diversification des ressources génétiques sur ce critère.
Pour ces leviers, les premiers résultats prometteurs doivent encore être confirmés au champ pour espérer compléter demain la palette de moyens d’action disponibles pour les agriculteurs.

Une dynamique commune

Des actions concrètes sont déjà mises en œuvre par les agriculteurs et leurs conseillers pour appliquer des leviers de robustesse du colza face aux ravageurs d’automne. Les six comités régionaux, animés par Terres Inovia dans Adaptacol², ont contribué à l’acquisition de références sur le terrain et à leur diffusion. En guise d’exemples, depuis 2023, l’évaluation variétale intègre un critère sur le meilleur comportement vis-à-vis des ravageurs (www.myvar.fr).

De plus, depuis l’automne 2024, l’apport d’azote minéral en végétation à l’automne est rendu possible, sous conditions dans la plupart des régions (7e Programme d’actions régional nitrates (2)) et peut contribuer à favoriser l’obtention d’un colza robuste vis-à-vis des ravageurs. En complément, les plantes de services – au sein d’intercultures-pièges à base de radis chinois – contribuent à diluer la pression des ravageurs. 

En trois ans, le Plan a permis de clore certaines pistes pour mieux concentrer les efforts de développement et de transfert sur celles qui s’avèrent les plus prometteuses. Au-delà de l’identification et du déploiement de leviers de gestion, un collectif inédit d’acteurs de la recherche, publique et privée, et du développement agricole s’est mobilisé sur l’ensemble du territoire sur la gestion des ravageurs d’automne du colza (figure 1).

Figure 1: Dispositifs d’acquisition de références
​​​​​​​et de transfert conduits dans Adaptacol² (source : Terres Inovia)

 

Colloque final – 24 mars 2026 à Paris

Le Plan de sortie du phosmet touche à sa fin. L’ensemble des résultats sera présenté lors d’un colloque final, organisé à Paris le 24 mars 2026. Chercheurs, instituts techniques, acteurs de la filière et agriculteurs y partageront leurs acquis et perspectives pour la gestion durable des ravageurs d’automne du colza. Inscriptions en ligne, dans la rubrique Evénements.

 

Testés et non approuvés

Le projet Adaptacol² a contribué à obtenir un positionnement technique sur des produits non-concluants pour réduire la nuisibilité des ravageurs. Des mélanges de variétés de colza ont été testés pour détourner les ravageurs d’automne de la culture d’intérêt. Après 3 campagnes et plus 70 essais, aucune efficacité n’a pu être mise en évidence avec les variétés disponibles aujourd’hui. Des biostimulants ont aussi été testés pour réduire la nuisibilité des ravageurs. Sur les 7 biostimulants testés dans 30 essais, aucun n’a montré un effet sur le gain de biomasse, la réduction des dégâts ou le rendement. Ces pratiques sont donc déconseillées.

Pour d’autres projets, les travaux ont permis de clore le développement de solutions. Le projet Velco-A (porté par BASF) a étudié l’utilisation d’un produit de biocontrôle à base de champignon pour réduire les émergences d’altises. Malgré des résultats prometteurs au laboratoire, la variabilité des efficacités au champ n’a pu être expliqué, ce qui a conduit la firme à suspendre le développement du produit. Le projet DS-Alt (porté par De Sangosse) a exploré en 2024 un produit à base d’extraits de plantes pour gérer les altises adultes. Il a été suspendu en raison de contraintes réglementaires.

 

(1) Terres Inovia et Inrae coordonnent le Plan de sortie du phosmet, lequel s’articulent autour d’onze projets, qui mobilisent une trentaine d’acteurs de la recherche publique et privée, et une centaine d’acteurs du développement.

(2) https://www.prefectures-regions.gouv.fr/bourgogne-franche-comte/Actualites/Signature-du-7e-PAR-Nitrates

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Contact : Laurine Brillault, l.brillault@terresinovia.fr 

Lire l'article dans le n° de décembre d'Arvalis & Terres Inovia infos : ici.

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Consultez le dernier numéro d'Arvalis & Terres Inovia infos

Le numéro d'Arvalis & Terres Inovia infos daté décembre 2025 est disponible et consultable en ligne (PDF téléchargeables ci-dessous).

A découvrir dans ce numéro :

OLÉOPROTÉAGINEUX

  • Plan de sortie du phosmet : leviers testés et perspectives attendues, p. 25
  • Cuvette jaune : un piège à insectes éprouvé dans le colza, p. 28
  • Nutrition : peser les colzas pour optimiser les apports au printemps, p. 30
  • Désherbage du pois de printemps : des stratégies adaptées au type et à la flore, p. 33
  • Pratiques culturales : féverole 2024, les évolutions récentes à la loupe, p. 36

Bonne lecture !

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France entière Fertilisation Choix variétal Ravageurs Colza Féverole d'hiver Féverole de printemps Pois d'hiver Pois de printemps

Pea4Ever : une vision stratégique pour l'amélioration variétale du pois

Les 24 et 25 novembre se sont tenues deux journées dédiées au projet Pea4Ever, porté par le GIE PeaBoost et soutenu par Terres Inovia. Ce fut l'occasion de présenter largement l'état des recherches, les résultats et travaux en pois protéagineux.

En début de semaine, David Gouache (avec le micro sur la photo) était aux manettes de deux journées scientifiques consacrées au projet Pea4Ever, dont l'objectif est de faire regagner de la performance au pois protéagineux. L'ancien directeur adjoint de Terres Inovia et désormais directeur du GIE Peaboost, créé avec trois sélectionneurs (Florimond-Desprez, Limagrain et RAGT), s'est lancé dans l'aventure de la génétique du pois en raison d'un constat sévère : le pois protéagineux a vu ses rendements et ses surfaces diminuer drastiquement en vingt ans.

"Nous avons pu partager les résultats concrets et définir une feuille de route stratégique pour les travaux à venir, notamment sur l'amélioration du rendement, la génomique, le pre-breeding, et la résistance aux maladies et ravageurs du pois, lors de deux journées, dont une ouverte à tous, qui a accueillie plus de 70 personnes", s'enthousiasme David Gouache.

Terres Inovia investit sur l'amont et l'aval

Trois collaborateurs de l'institut ont présentés leur travaux.

1. Bastien Remurier a parlé du bilan de campagne 2025

2. ​​​​​​​Anne Moussart a fait part des travaux réalisés sur la bactériose dans le cadre de Pea4Ever (mise au point du protocole de screening et caractérisation des populations).

La bactériose due à une bactérie, Pseudomonas syringae, est une maladie fréquente sur pois depuis 2016, pour laquelle il n’existe aucune méthode de lutte. Afin de connaitre la diversité de l’agent pathogène, préalable indispensable à une meilleure gestion des risques, Terres Inovia a constitué une collection de 119 souches entre 2017 et 2025 et identifie actuellement le pathovar auquel ces souches appartiennent. Cette étude a débuté dans le cadre du projet Phenolag (projet FranceAgriMer 2022-25, cofinancé par Sofiprotéol) et se poursuit dans le cadre du projet Pea4Ever-Amorçage (projet Casdar 2025-27, cofinancé par Sofiprotéol). 

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3. ​​​​​Teko Gouyo a fait un focus sur les travaux en cours pour la compréhension des différences de qualité d’utilisation en industrie agroalimentaire entre pois d’hiver et pois de printemps (WP5 Pea4Ever : Étude variétale et de saisonnalité sur les propriétés fonctionnelles, organoleptiques et applicatives des isolats protéiques de pois).

Le WP5 de Pea4Ever vise à comparer les pois d’hiver (PH) et les pois de printemps (PP) pour la production d’ingrédients protéiques. Alors que près de 140-150 000 t de pois sont utilisées en alimentation humaine et en ingrédients en France (campagne 2024/2025), la filière repose majoritairement sur le pois de printemps. Historiquement, la faible adoption du PH s’explique par une hétérogénéité plus marquée que les pois de printemps composition (notamment le PMG et la teneur en protéine), des rendements jugés incertains et des volumes moins réguliers pour les industriels. De nombreuses unités de fabrication d’ingrédients en France ou en Europe ont  historiquement calibré leurs procédés sur le pois de printemps, mieux maîtrisé et plus standardisé. Les récents progrès génétiques en PH, rendement, protéines, PMG rendent donc nécessaire une réévaluation scientifique de ces perceptions.

Le WP5 a pour objectifs (i) de quantifier les écarts réels entre PH et PP sur leur aptitude à la transformation (les rendements industriels) et la fonctionnalité des isolats ; (ii) d’identifier les facteurs biochimiques et physiques déterminants, avec le développement d’outils de phénotypage comme la calibration NIRS ; (iii) d'évaluer le potentiel des programmes de sélection pour répondre aux besoins des transformateurs. L’enjeu final est d’accroître l’usage du pois d’hiver dans les unités de fabrication d’ingrédients.

Le dispositif expérimental, prévu sur trois ans, repose sur la production annuelle de quatre variétés contrastées (2 PH, 2 PP) dans quatre bassins de culture, suivie d’analyses de caractérisation biochimiques et physiques, de la production d’isolats et d’évaluations fonctionnelles et sensorielles des isolats. Une première série d’essais réalisée en 2025 et toujours en cours a été présenté lors de ce séminaire. Les données générées dans cette étude permettront de déterminer si les différences entre PH et PP persistent, d’établir des références technologiques pour l’industrie et d’orienter la sélection variétale.

Un dispositif soutenu par le ministère de l'Agriculture

A l'occasion des Rencontres Oléopro 2025 à Paris le 26 novembre, Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, a confirmé dans une vidéo que les fonds publics concédés à la filière des oléoprotéagineux pour le projet Pea4Ever seront bientôt versés : "Les cinq millions d'euros identifiés sous le Casdar dans le cadre du projet Pea4Ever sont sanctuarisés, fléchés, vers la recherche variétale. Les discussions juridiques, qui ont retardé le conventionnement, touchent à leur fin, et nous pouvons désormais aboutir. La convention sera signée dans quelques jours."

 

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