Replay du webinaire sur les couverts d'interculture
Le glyphosate et ses alternatives : ce qu'il faut savoir
Les clés de la conduite du tournesol en double culture (dérobé)
L'introduction d'une culture "dérobée" après une culture d'hiver est une pratique qui reste peu fréquente mais pratiquée de façon régulière et avec succès par des agriculteurs du Sud de la France disposant de l’irrigation.
Selon l'état du marché et l’opportunité laissée par le climat de l’année, elle offre un revenu complémentaire tout en assurant une couverture en interculture. Informez-vous du règlement de la Directive Nitrates en vigueur dans un département.
La réalisation d'un cycle normal de culture exige une somme de températures de 1570°C (base 6°C). En double culture, pour les mêmes variétés, les sommes requises sont plus faibles (de 1300°C à 1400°C). De ce fait, les Charentes et le sud des Deux-Sèvres, mais surtout le Sud-Ouest, la bordure méditerranéenne et la vallée du Rhône sont des aires potentielles pour essayer le tournesol en double culture. En revanche, cette pratique du dérobé n'est envisageable que si la parcelle est irriguée.
Choisir des variétés adaptées au dérobé et anticiper les commandes
La récolte du tournesol et l’implantation de la culture suivante seront sécurisées si le semis est réalisé dès la récolte du précédent et avant début juillet. Les frais de séchage seront également réduits.
Pour le dérobé, le premier critère de choix de la variété est la précocité : semer des variétés classées très précoces (TP) ou précoces (P), à charnière "précoces-très précoces" par les semenciers.
Au vu de la période de récolte, éviter les variétés sensibles au sclérotinia du capitule.
Concernant les autres maladies, choisir des variétés résistantes, très peu sensibles ou peu sensibles au phomopsis pour assurer une sécurité sanitaire minimale. Par ailleurs, raisonner le profil mildiou, la tolérance au verticillium et à l’orobanche cumana, en fonction de la parcelle et du secteur géographique.
Quelques recommandations :
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Semer au plus vite ! Avancer d’un jour le semis, c’est gagner 4 jours à la récolte
La préparation de semis doit être soignée mais limitée à 2 passages (semis compris) : préparer le sol sitôt la récolte du précédent, dans un minimum de temps. Une semaine gagnée au semis, c'est 4 semaines gagnées sur la date de récolte, qui devra également se faire tôt (voir ci-dessous). La levée sera sécurisée par l’irrigation si besoin.
Dans le Sud-Ouest et le sud de Rhône-Alpes, seuls les précédents récoltés tôt (ail, orge, pois et colza) permettent de réussir un tournesol en double culture.
En Poitou-Charentes, on visera des implantations derrière l'orge d'hiver, le pois ou le ray grass.
Cas de l’orge : l’implantation est plus aisée si les pailles sont exportées. Si elles sont restituées, le broyage avec éparpillage des pailles sur la moissonneuse-batteuse est incontournable.
Semer tôt, avec une densité de 65 à 70 000 graines/ha
| Charentes et Sud Deux-Sèvres |
Sud-Ouest et Sud Rhône-Alpes |
Bordure méditerranéenne | |
| Semis conseillés jusqu'au | |||
| Variété précoce | 20 juin | 25 juin | |
| Variété très précoce | 25 juin | 1er juillet | |
| Semis possibles jusqu'au | |||
| Variété précoce | 25 juin | 1er juillet | 5 juillet |
| Variété très précoce | 1er juillet | 5 juillet | 10 juillet |
Raisonner le désherbage selon le précédent : contrôler les repousses à risque
- Précédent orge (particulièrement bien adapté à la double culture du tournesol) : le désherbage des repousses est incontournable en rattrapage ou en prélevée.
- Précédent pois : le binage reste la meilleure solution pour contrôler les repousses.
Irriguer, un gage essentiel de réussite
La levée doit pouvoir être sécurisée par un tour d’eau dès qu’il ne pleut pas significativement (15 mm) dans les trois jours suivant le semis.
Par la suite, raisonner l’irrigation comme pour un tournesol en culture principale, cultivé sur sol superficiel et avec une faible croissance avant floraison.
Un tour d’eau est le plus souvent nécessaire juste avant début floraison.
Une conduite "type" en double culture nécessite, en général, 2 à 3 tours d’eau de 30 à 40 mm chacun dans le Sud-ouest et 2 à 4 tours d’eau en bordure méditerranéenne (hors irrigation pour la levée).
Fertilisation : vigilance sur le risque de carence en bore
- Bore : en sol argilo-calcaire le risque de carence est accru en dérobé, surtout en cas de coup de chaud avant floraison. Un apport de bore en végétation est conseillé dans la majorité des situations.
- Azote : l’apport d’azote est inutile derrière pois ou ail. Derrière une orge d'hiver à fort rendement (plus de 75 q/ha), un apport de 30 à 40 unités avant un tour d’eau prévu ou une pluie annoncée sera valorisé.
Récolter au plus tôt
A partir de la mi-octobre, n’attendez plus : récoltez à partir de 18 % d’humidité dans de bonnes conditions (sol bien ressuyé). En effet, les derniers points d’humidité sont alors très longs, voire impossibles à gagner, et il existe un risque de développement de maladies secondaires sur capitules (botrytis). Attendre des teneurs inférieures à 12 % risque de compromettre la qualité d’implantation de la culture suivante (tassement des sols, implantation retardée).
Il n'existe aucune homologation pour un usage de défanant.
Quelques éléments économiques
Marges brutes indicatives d'un tournesol en double culture selon différents contextes de prix de la graine
La comparaison complète des marges doit être réalisée sur la rotation complète (exemple : orge/tournesol en double culture/pois comparé à orge/pois). Les marges brutes indicatives ci-dessous concernent uniquement le tournesol en double culture, donc le supplément de marge dans la rotation qui est compris entre +300 et +500 €/ha, le plus souvent proche de + 400 €/ha.
| Poste | €/ha |
| Variété | 100 |
| Désherbage | 90 |
| Irrigation | 105* (*base 70 mm à 0,15€/m³) |
| Fertilisation boratée | 10 |
| Séchage | 35 |
| Charges opérationnelles | 340 |
| Rendement indicatif (q/ha) | 21 |
| Prix de la graine (€/t) | Marge brute indicative (€/ha) |
| 300 | 290 |
| 350 | 395 |
| 400 | 500 |
| 450 | 605 |
| 500 | 710 |
Le prix moyen de vente de la graine de tournesol de 2006 à 2016 est de 340 €/t (Terres Inovia, données CN CER France)
Couvert végétal avant soja
Le choix de l’espèce
Choisir une espèce ou un mélange de 2-3 espèces en fonction du contexte parcellaire et des objectifs agronomiques et/ou réglementaires*.
Privilégier toujours des espèces non-hôtes de pathogènes rencontrés dans le soja et dans les cultures de la rotation. Parce qu’elles sont notamment hôtes du sclérotinia, éviter les légumineuses (vesce, trèfles, pois, etc.), les crucifères (moutardes, radis, etc.) et les composées (tournesol, nyger) en interculture avant un soja. Privilégier les associations de graminées (avoine, seigle, moha, sorgho, etc.), et/ou la phacélie.
La mise en place du couvert
Dès la récolte de la céréale, réaliser un à deux déchaumages superficiels (disques, dents).
En sol argileux ou en non-labour, compléter par une fissuration du sol en profondeur pour faciliter ultérieurement la croissance racinaire du soja.
Semer entre mi-juillet et mi-septembre* selon l’espèce et le contexte pédoclimatique. Dans les régions sèches du Sud, saisir les opportunités d’orage pour semer dans les jours qui suivent. Rouler de préférence sitôt le semis réalisé.
* S'informer des règles de la directive nitrates en vigueur dans la région.
La destruction du couvert
Détruire les couverts présentant une forte croissance au plus tard dès leur entrée en floraison. Les couverts à base de graminées doivent être éliminés au plus tard avant la mi-février*.
Privilégier la destruction mécanique : broyage, roulage, déchaumages superficiels et labour. Pour limiter tout risque de lissage ou de tassement de sol, intervenir sur un sol bien ressuyé et sec. La voie chimique ne doit s’envisager qu’en cas de nécessité absolue*. Tenir compte de la sensibilité au gel des couverts.
* S'informer des règles de la directive nitrates en vigueur dans la région.
Comment raisonner le travail du sol en interculture ?
Favoriser la levée, la croissance végétative et l’enracinement des colzas est une priorité pour mettre en place un colza robuste, capable d’exprimer son potentiel et de faire face aux aléas climatiques et aux pressions des ravageurs.
Réussir l’implantation repose sur :
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