Pucerons : Gestion en cours de campagne

Une intervention contre les pucerons du tournesol est rare : les auxiliaires arrivent souvent à réguler les populations.

 

Pucerons verts sur tournesol
faible crispation pucerons verts tournesol
forte crispation pucerons verts tournesol

1. Colonie de pucerons - 2. Faible crispation - 3. Forte crispation

 

Biologie

Description

Les cultures de tournesol peuvent être colonisées principalement par deux espèces de pucerons : le puceron vert du prunier (Brachycaudus helichrysi KALTENBACH) et le puceron noir de la fève (Aphis fabae).

  Ailés Aptères
Puceron vert du prunier 1,1 à 2,2mm
Vert jaunâtre
Antennes courtes
Cornicules courtes
1.4 à 2mm
Vert pale
Tarses noires
Cornicules courts
Puceron noir de la fève Couleur sombre
Taille des antennes égale aux deux-tiers du corps
Cornicules courtes et noires
2mm
Trapu, noir mat à verdâtre

 

Cycle de développement

Le puceron vert du prunier évolue, pendant la saison froide, sur des hôtes primaires appartenant au genre Prunus (prunier, pêcher, abricotier) tandis que le puceron noir de la fève est principalement présent sur le fusain d’Europe. Ces pucerons passent principalement l’hiver sur ces plantes sous forme d’œufs.
Au printemps, ils se déplacent sur des hôtes secondaires appartenant aux astéracées (tournesol et autres plantes à fleurs) pour le puceron vert du prunier et différentes plantes hôtes dont le tournesol pour le puceron noir de la fève. 
Des pucerons ailés se portent sur les jeunes tournesol, plus ou moins précocement selon les années, entre mi-avril et mi-juin. Les premiers vols peuvent intervenir peu après la levée et se répéter par la suite en fonction des productions d'ailés sur les autres plantes-hôtes dans la région.
Les ailés donnent naissance à des aptères (pucerons sans ailes) qui forment des colonies. 
Les colonies de pucerons verts se repositionnent constamment vers le sommet de la plante en suivant sa croissance. Les infestations périclitent lorsque la plante atteint le stade bouton floral et devient un hôte peu favorable. L'évolution des populations s'oriente alors vers des productions d'individus ailés destinés à essaimer vers d'autres plantes-hôtes secondaires.
Le puceron noir de la fève est surtout abondant en fin de stade végétatif jusqu’à la formation du capitule. 

Dégâts

Puceron vert : La salive injectée lors de la prise alimentaire engendre une crispation du feuillage, qui peut se transformer ensuite en déformation (cloques). L'intensité des symptômes peut évoluer très vite, en cas de multiplication rapide des insectes.
Puceron noir : pas de crispation du feuillage.

Nuisibilité

Puceron vert du prunier : la nuisibilité est souvent modérée. Si les dégâts apparents du petit puceron vert du prunier peuvent être spectaculaires, la nuisibilité des attaques reste mesurée et d’autant plus faible que leur évolution est tardive. 
Ainsi, une crispation mesurée du feuillage, peu intense et réversible, ne porte pas à conséquence. Par contre, une déformation des feuilles, intense et difficilement réversible, peut handicaper sérieusement le fonctionnement de la plante, voire le bloquer, et rendre la culture plus vulnérable à d’autres attaques de bio-aggresseurs. Les crispations sont notamment favorables au maintien de l'humidité du feuillage et peuvent créer des sites favorables à la germination des spores de sclérotinia et aux attaques sur boutons, feuilles et tiges.

 

Gestion

Règles de décision

Observations : Surveiller la présence de pucerons et surtout de crispations sur le feuillage. Consulter le BSV pour suivre l’évolution du risque. 

Stade de sensibilité : de la levée à la formation du bouton floral.

Seuil indicatif de risque : 10 % de plantes crispées. 

 

Avant d’intervenir avec un insecticide, il est important de vérifier la présence d’auxiliaires. En limitant les traitements notamment les plus tardifs (au moment de la croissance forte des populations d’auxiliaires), on peut profiter au mieux de leur action régulatrice.

Régulation naturelle : attention à la présence d’auxiliaires ! 
Les coccinelles (adultes et larves) et les syrphes (larves) ont une efficacité potentielle importante pour réduire les populations de pucerons. Leur activité est souvent importante en mai et juin, ce qui correspond à la phase végétative du tournesol, période de colonisation et de développement des populations de pucerons. De nombreux autres prédateurs (chrysopes, hémérobes, punaises anthocorides et mirides, araignées, …) participent également à la régulation des populations de pucerons du tournesol. Les pucerons font aussi l'objet d'attaques par des insectes parasitoïdes, essentiellement des hyménoptères, souvent peu nombreux. Les pucerons momifiés sont visibles en fin d'attaque, à la formation de capitules.
Le décalage entre une population de phytophages et des auxiliaires est normal, les auxiliaires venant s'installer sur les populations de pucerons en développement.

En savoir plus sur les auxiliaires : Projet AuxiMore/ARENA

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Ravageurs secondaires : pucerons et punaises

Les attaques de pucerons (vecteurs de viroses) sont peu fréquentes.
La présence de punaises peut être observée sur les parcelles de lupin ; elles sont peu préjudiciables à la culture.

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Pucerons : vigilance accrue si la variété n’est pas résistante à la jaunisse

Biologie

Le puceron vert, le puceron cendré du chou et le puceron du navet peuvent coloniser le colza à l'automne. Les dégâts directs dus à la présence de ces insectes dans les cultures restent exceptionnels. Ces trois pucerons peuvent cependant transmettre des viroses, essentiellement, deux mosaïques (CaMV et TuMV) et une jaunisse (TuYV).

Puceron vert
Puceron cendré du chou
Puceron du navet

 

1. Puceron vert (fréquent, nuisible) 2. Puceron cendré du chou (fréquent, peu nuisible) 3. Puceron du navet (peu fréquent, peu nuisible)

3 pucerons, 3 viroses

Le puceron vert, le puceron cendré du chou et le puceron du navet peuvent coloniser le colza à l'automne.  Si les dégâts directs avec des pertes de pieds restent exceptionnels, les trois pucerons sont redoutés pour leur capacité à transmettre des viroses, essentiellement, deux mosaïques (CaMV et TuMV) et une jaunisse (TuYV).

Le puceron vert est le plus redouté car il se disperse et peut coloniser de nombreuses plantes, et transmettre les 3 virus. Le puceron cendré du chou et le puceron du navet peuvent transmettre les mosaïques. 

Le virus de la jaunisse du navet (acronyme anglais : TuYV) est transmis principalement par le puceron vert - c’est la virose la plus fréquente. Le léger symptôme de jaunissement internervaire peut passer inaperçu à l’automne en l’absence de comparaison avec un témoin sain.

La nuisibilité de la jaunisse du navet est évaluée indirectement via la lutte contre les pucerons vecteurs. L’application d’un insecticide permettant d’éliminer les pucerons colonisant la parcelle permet un gain moyen de 2,5 quintaux par hectare (synthèse de 15 essais) mais elle peut être plus importante allant jusqu’à 8-10 q/ha lors d’importants vols de pucerons virulifères.

Le virus de la mosaïque du chou-fleur (CaMV) et le virus de la mosaïque du navet (TuMV) sont transmis par les trois pucerons. Les symptômes des mosaïques peuvent être violents : perturbations en montaison, tiges déformées mais aussi décolorations, rougissement et avortement des siliques. La nuisibilité de ces mosaïques est importante mais heureusement elles sont moins fréquentes.

Stade sensible Observation Seuil
Jusqu'au stade 6 feuilles inclus ou 6 semaines de végétation

Observer minutieusement la face inférieure de l'ensemble des feuilles du colza.

20% de pieds atteint

 

Un seul insecticide est efficace contre le puceron vert du colza.

Aujourd’hui seul TEPPEKI® à base de flonicamide (seconds noms commerciaux AFINTO, HINODE), est efficace sur puceron vert. Afin de régulariser et d’améliorer sa persistance, il est recommandé d’ajouter un adjuvant homologué bouillie insecticide.     

En effet, ce puceron vert présente des résistances aux autres solutions disponibles : résistance de cible aux pyréthrinoïdes liée à la mutation  KDR ou SKDR mais aussi résistance  de cible au pirimicarbe liée à la mutation  MACE ;  un autre mécanisme de résistance dit métabolique est également connu pour ce puceron et il peut induire une résistance à un large spectre d’insecticide comme les pyréthrinoïdes ou  le pirimicarbe Le puceron cendré et le puceron du navet sont toujours sensibles aux pyréthrinoïdes et pirimicarbe.

 

Que faire en présence de pucerons ?

La sensibilité du colza aux viroses est maximale jusqu'au stade 6 feuilles inclus. Lorsqu’une solution de protection est disponible et efficace, le seuil d'intervention est de 20% des pieds porteurs de pucerons (toutes espèces confondues).

En présence de puceron vert, si la variété de colza est résistante à la jaunisse (TuYV) ou si le colza a dépassé le stade 6 feuilles à l’arrivée des pucerons, le risque de jaunisse est faible et la protection efficace dans nos essais n’est pratiquement jamais rentable économiquement. Toutefois, elle peut l’être dans des cas exceptionnels de très forte présence de pucerons avec des dégâts directs (perte de pieds…).

Dans les autres cas (colzas inférieurs à 6 feuilles) :

  • si les pucerons sont déjà présents depuis plusieurs semaines les viroses ont probablement déjà été transmises.

  • si les pucerons sont installés depuis peu, il faut utiliser TEPPEKI. En effet l’utilisation d’insecticides à base de pyréthrinoïde seul ou associé à du pirimicarbe (type MAVRIK JET, KARATE K) peuvent être contre-productifs épargnant les pucerons résistants et réduisant la régulation naturelle par les auxiliaires. De plus ces applications spécifiques exerceront une pression de sélection supplémentaire sur les grosses altises et les charançons du bourgeon terminal.

 

 
petit_guide_pratique_les_ravageurs_du_colza
Publication
Petit guide pratique
des ravageurs du colza

Conçus pour être glissés dans la poche, les petits guides pratiques proposent des fiches pour reconnaître insectes et maladies des cultures et leurs dégâts.

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