Désherbage graminées : bien utiliser la propyzamide

​​​​​​​La baisse des températures associée à une certaine humidité des sols permettra dans les prochains jours d’envisager l’application de propyzamide (Kerb Flo) sur les parcelles de colza infestées de graminées. ​​​​​​​Dans ce contexte, un rappel sur les conditions d’utilisation et d’efficacité de cette molécule parait important.

​​​​​​​Rappel : comment agit la propyzamide ?

La propyzamide (contenue dans KERB FLO et produits génériques) a une action antigraminée à 100 % racinaire et systémique, assez lente car le produit doit migrer par les racines. Ainsi, l’efficacité ne se mesure souvent qu’en sortie hiver.

Quelles sont les graminées ciblées ?

Ray-grass, vulpin, repousses de céréales (blé surtout), bromes, folle avoine (d’hiver surtout), pâturin, vulpie, agrostis.
Cette substance active joue un rôle-clé pour le contrôle des graminées en colza.

Rôle clé pour la gestion à long terme du désherbage

La propyzamide limite fortement la pression de sélection de graminées résistantes aux herbicides foliaires. La gestion responsable de cette molécule est un enjeu majeur pour assurer la durabilité du désherbage, notamment en colza. La protection de la ressource en eau et la durabilité des molécules herbicides sont étroitement liées aux pratiques de désherbage.​​​​​​​

3 règles d’or :

1. Une seule application de propyzamide à 750 g/ha par campagne :

  • à partir de début novembre jusqu'à fin décembre pour le colza​​​​​​​

2. Pas d’application sur un sol saturé en eau pour éviter les ruissellements et les échecs (asphyxie racinaire)

​​​​​3. Pour une bonne efficacité :

  • Viser des applications sur sol frais et humide : l'efficacité est dépendante de l’humidité du sol. Le résultat peut être insuffisant en période sèche.
  • En cas d’enracinement profond des adventices, l’efficacité peut être décevante.

Quels sont facteurs pouvant pénaliser l’efficacité de la propyzamide vis-à-vis des graminées ?

  • Levées précoces de graminées (fin août / septembre) et/ou abondantes non maîtrisées par les herbicides avant l’entrée hiver (les racines peuvent alors être trop développées) ;
  • Application trop tardive sur des adventices trop développées (tallage des graminées) ;
  • Façons culturales simplifiées sans labour (présence de mulch) ;
  • Sols à forte teneur en argile (> 35 %) et MO en surface (> 4 %) ;
  • Sols hydromorphes avec asphyxie des graminées (induisant une faible absorption du produit)

Qu’en est-il de l’effet « parapluie » ?

Pour des colzas dotés d’une forte biomasse (> 1.5 kg/m²), les volumes de végétation peuvent être élevés. Les biovolumes et les longs pétioles (plus de 50 cm) font alors obstacle aux herbicides racinaires.

Pour les produits contenant la propyzamide, mieux vaut dans ce cas positionner l’application au plus proche d’une pluie significative pour favoriser sa diffusion dans la végétation jusqu’à la surface du sol. Pour les produits IELO/YAGO/BIWIX/DITOP, pas d’application sous une pluie.

Mélange propyzamide avec un insecticide … à bien considérer

La tentation de mélanger avec un insecticide visant les larves d’altises est souvent grande car elle permet de viser les deux cibles – mauvaises herbes et insectes – en même temps.

Avant une telle décision, assurez-vous que l’infestation larvaire justifie l’insecticide. Les larves d’altises colonisent les parcelles de façon très variable.

De même, si une infestation larvaire justifie d’ores-et-déjà un insecticide, n’attendez pas que les conditions soient réunies pour la propyzamide pour intervenir.

​​​​​​​Visez toujours les meilleures conditions possibles pour chacune des cibles (insecte ou mauvaises herbes) quitte à passer deux fois… plutôt que chercher à faire coûte que coûte « une pierre deux coups ».

Rappel : Le mélange de produit à base de propyzamide avec MINECTO Gold n'est pas recommandé. Plus d’info ici

​​​​​​​Pour aller plus loin

Gestion des graminées hivernales 
 

Julien Charbonnaud - j.charbonnaud@terresinovia.fr - Centre-Val de Loire
Jean Lieven - j.lieven@terresinovia.fr - Normandie, Ile-de-France Ouest
Thomas Mear – t.mear@terresinovia.fr – Bretagne, Pays-de-la-Loire
 Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin

Automne Pause hivernale Implantation Période hivernale Normandie et Ouest Ile-de-France Centre-Val de Loire Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Bretagne, Pays de la Loire Colza Pois d'hiver Féverole d'hiver Equipe Zone Centre & Ouest

Désherbage du lin oléagineux : quel programme pour les semis 2025 ?

Le programme de désherbage antigraminées évolue sur le lin oléagineux d’hiver à la suite du retrait d’AVADEX 480. Découvrez quel programme pour les semis 2025.

COLZAMID (napropamide) en postsemis-prélevée est la solution alternative à l’AVADEX 480 travaillée par Terres Inovia depuis 4 campagnes (essais avec observation de la sélectivité et de l’efficacité). Son utilisation sur lin oléagineux est possible parce que COLZAMID couvre toute la portée de l’usage « Crucifères oléagineuses*Désherbage» (colza, lin, etc,.). Attention, les applications en présemis incorporé ne sont pas sélectives du lin. 

COLZAMID (napropamide) en postsemis-prélevée est la solution alternative à l’AVADEX 480 travaillée par Terres Inovia depuis 4 campagnes (essais avec observation de la sélectivité et de l’efficacité). Son utilisation sur lin oléagineux est possible parce que COLZAMID couvre toute la portée de l’usage « Crucifères oléagineuses*Désherbage» (colza, lin, etc,.). Attention, les applications en présemis incorporées ne sont pas sélectives du lin.

En situation de pression en graminées, un désherbage de pré-levée peut être réalisé avec COLZAMID (napropamide) à 1,5 l/ha. L’efficacité sera supérieure ou égale à AVADEX 480 qui lui est incorporé en présemis. Sur colza et en situation de ray-grass, COLZAMID en prélevée est légèrement inférieur à 500-600 g ha de métazachlore. Contre vulpin, COLZAMID est plutôt équivalent. Il faut souligner que les conditions de réussite du désherbage sont meilleures en lin (application fin septembre-début octobre) grâce à des sols souvent plus frais au moment des application. L’efficacité est alors comprise entre 50 et 80%.

Le spectre d’efficacité de COLZAMID sur dicotylédone est intéressant et nettement supérieur à AVADEX480, notamment sur coquelicot, c’est aussi un complément sur les pensées et véroniques. Les efficacités sur matricaire et véronique ne sont pas négligeables. 

Conditions d’application du COLZAMID

-    Appliquer l’herbicide dans les 48h après le semis
-    L’efficacité est abaissée en présence de mottes ou de résidus
-    L’application sur sol frais permet une efficacité optimale
-    L’efficacité est moins régulière sur des sols argileux
-    Ne pas appliquer avant de fortes pluviométries, ni sur sols 
-    Sur sols limoneux ne pas dépasser la dose de 1,5 l/ha, sur d’autres sols la dose peut être montée à 2 l/ha. 

Nous devons préciser qu’à ce jour la société UPL couvre uniquement les applications à 1,5 l/ha. 

Cette base sera complétée en végétation par un antigraminées foliaire, dans le cas où les ray-grass et/ou vulpins sont encore sensibles. Une vigilance sera portée sur ces applications, les efficacités fortement affectées par la résistance aux inhibiteurs de l’ACCase (“fop”, “dime” et “den”) sont parfois meilleures pour la cléthodime. Mais la fréquence de la résistance progresse, d’où l’intérêt du désherbage de prélevée, parfois la seule façon de contrôler les graminées. Dans les cultures plus faciles à désherber, il est préférable de limiter le recours à la cléthodime pour faire durer l’efficacité. En colza, pour contrôler les repousses, il est préférable de choisir un « fop » (AGIL, etc,.) et la cléthodime ne doit s’envisager que si l’on vise une efficacité optimale dans un programme avec KERB. 

En non labour et au semis, il est fortement recommandé, si le dernier passage d’outil date de plus de 5-8 jours, d’appliquer un glyphosate pour éliminer les premières levée de ray-grass ou de vulpin. Cette technique est préférable à un travail du sol au moment du semis (exemple avec un semis en combiné) qui peut favoriser, encore plus, de nouvelles levées en culture.

Le faux semis est en effet un levier incontournable et, dans la rotation d’autres leviers peuvent être activés pour lutter contre le ray-grass ou le vulpin : introduction d’une culture de printemps, voire deux successives, labour occasionnel, etc,.

En lin d’hiver : attention à la sensibilité au gel des antigraminées foliaires

Une autre donnée doit aussi être prise en compte, celle de l’augmentation de la sensibilité des lins au gel après passage d’un antigraminée foliaire (AGF) à l’automne :
•    Dans les zones à hivers froids (Centre, Nord et Est), éviter autant que possible l’usage d’un AGF avant la sortie hiver.
•    Dans les zones à hivers plus doux (Sud-Ouest, Ouest), l’application d’un AGF à l’automne est envisageable, seulement en cas de concurrence précoce.
•    D’une manière générale : mieux vaut positionner l’AGF en sortie d’hiver.

 

Préparation de campagne Implantation Début de cycle / croissance Période hivernale Sortie hiver Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Sud Aquitaine Bretagne, Pays de la Loire Désherbage Atouts de la culture Lin d'hiver Zoé Le Bihan (z.lebihan@terresinovia.fr)

Lupin d’hiver : réussir son implantation

Les semis de lupin d’hiver vont bientôt commencer. Après une préparation souvent anticipée du sol afin de limiter le risque mouche des semis, l’implantation doit être soignée pour donner à la culture toutes ses chances de réussite.

​​​​​​​Choix de la parcelle

Le choix de la parcelle est un critère très important pour la réussite du lupin d'hiver.
Sont à éviter :

  • Les parcelles hydromorphes – le lupin est très sensible aux excès d’eau, beaucoup plus que le pois ou la féverole ; les études récentes ont montré qu’il s’agit souvent du 1er facteur limitant le potentiel de rendement. 
  • Les parcelles présentant un taux de calcaire actif supérieur à 2.5% - le calcaire actif bloque le développement du lupin, qui jaunit, reste nain et finit par disparaitre ; 
  • Les parcelles présentant un fort risque de salissement – peu de solutions sont homologuées sur lupin, la gestion de l’enherbement est un point sensible de l’itinéraire technique de la culture. 

Choisir une parcelle saine, à pH à tendance acide (pH<7), afin de favoriser le bon développement de la culture.
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​​​​​​​► Comment choisir sa parcelle

​​​​​​​Limiter le risque mouche des semis

​​​​​​​​​​​La mouche des semis est un des principaux ravageurs du lupin. Attirée par les gaz émis par les pailles fraiches en décomposition, la femelle y pond plusieurs centaines d’œufs. Durant les 3 semaines qui suivent, la larve, très attirée par les graines en germination, peut s’attaquer aux jeunes pousses de lupin. Elle creuse ainsi des galeries dans les cotylédons, les tigelles et les jeunes pousses, détruisant le germe et provoquant le pourrissement des tissus. 
​​​​​​​La période de risque pour le lupin se situe avant le stade 4 feuilles ; au-delà, les tissus sont assez durs pour résister. 
​​​​​​​Au-delà du travail du sol en amont (idéalement 3 semaines avant le semis) permettant de limiter le risque, l’implantation va également jouer un rôle dans l’atténuation du risque : 

  • Semer en bougeant au minimum le sol, dans des conditions ressuyées, à 3 cm maximum de profondeur, afin de favoriser une levée dynamique et atteindre rapidement le stade 4 feuilles. 
  • Semer aux périodes conseillées, un semis trop tôt peut exposer un peu plus le lupin au cycle de la mouche des semis. A l’inverse, un semis trop tardif va limiter la vigueur du début de cycle avant l’hiver. 

Travail du sol pour limiter le risque « mouche des semis »

​​​​​​​​​​​​​​​​​​Variétés

Quatre variétés de lupin d’hiver sont inscrites – ORUS, MAGNUS, ULYSSE et ANGUS. Ce sont principalement ORUS et MAGNUS qui sont multipliées aujourd’hui. 
​​​​​​​Votre choix doit se faire en fonction du débouché (couleur des graines, teneur en protéines...), et de la localisation de votre parcelle (résistance au froid, précocité à floraison ...). 

Déterminer son choix variétal

​​​​​​​Penser à l’inoculum !

​​​Contrairement au pois ou à la féverole, Bradyrhizobium lupini, le rhizobium spécifique au lupin, n'est pas naturellement présent dans tous les sols français. Il est donc fortement conseillé d’inoculer une parcelle portant pour la première fois du lupin, afin d’assurer son autonomie azotée.  

Inoculation du lupin

Date et densité de semis

Semer le lupin entre le 10 et le 30 septembre. Dans le Sud-Ouest, les semis peuvent être retardés jusqu’à la mi-octobre. 
Semer dans de bonnes conditions de ressuyage afin de favoriser la mise en place d’un système racinaire solide. 
Ne semer ni trop dense (risque maladie) ni trop profond (perte de vigueur face à la mouche des semis) : semer 25-30 graines/m², à 2-3cm de profondeur – objectif 20 à 25 plantes par m² en sortie d’hiver. L’écartement idéal est de 35-40 cm voire plus si vous souhaiter introduire le binage. 
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​​​​​​​► Dates, densités et profondeur de semis

Désherbage

La gestion de l’enherbement reste l’un des points les plus délicats de l’itinéraire technique de la culture. En effet, peu de produits sont homologués sur lupin, limitant parfois le spectre d’action du désherbage chimique. 

La stratégie antidicots reposera sur une prélevée via la pendiméthaline et la clomazone, complété en pré+post par l’isoxaben (CENT 7) 

La stratégie antigraminée reposera essentiellement sur la propyzamide (KERB FLO), ainsi que quelques antigraminées foliaires de la famille des FOP. 

Désherbage de prélevée et post-levée sur lupin

Le désherbage mécanique permet un bon complément aux interventions chimiques, l’utilisation quand cela est possible de la herse étrille et surtout de la bineuse permet de maintenir les parcelles dans un meilleur état de propreté. 

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Désherbage mécanique du lupin

Périodes d’intervention des différentes techniques de désherbage sur le lupin d’hiver

Association : En conduite biologique, l’association apportera une meilleure maitrise du salissement par la couverture d’une plante associée. Le triticale se prête généralement bien à l’association avec le lupin d’hiver 

Associer le lupin d'hiver

​​​​​​​Attention aux limaces

La limace est, avec la mouche des semis, l’un des principaux ravageurs des jeunes lupins : elle s’attaque aux cotylédons, aux jeunes feuilles, mais également aux racines, sur lesquelles des morsures arrondies peuvent être observées. Ces morsures fragilisent les jeunes plantes et les rendent plus sensibles aux aléas hivernaux (humidité des sols, gels…). 

Il est donc important de surveiller ce ravageur dès le semis et de protéger les lupins en cas de présence importante. 

Les ravageurs du lupin : limaces et taupins

Bastien Remurier - b.remurier@terresinovia.fr - Référent protéagineux zone Centre & Ouest

Préparation de campagne Implantation Période hivernale Centre-Val de Loire Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Normandie et Ouest Ile-de-France Bretagne, Pays de la Loire Implantation Lupin d'hiver Bastien Remurier

Estimation du risque lié aux larves de grosse altise

Cet outil permet d’estimer un risque lié à la situation agronomique de la parcelle ainsi qu’un risque lié à la pression en larves.

L’outil permet de visualiser :

  • Sous forme graphique : l’évolution de la probabilité journalière de capture jusqu’à J+7, pour une commune donnée
  • Sous forme de carte : les niveaux de probabilité sur tout le territoire, pour une date donnée (jusqu’à J+7)

Le seuil d’alerte est défini par les algorithmes du modèle. Au-delà de ce seuil, la probabilité de capturer le ravageur augmente de façon significative.

 

L'outil de prédiction des vols de charançon de la tige du colza a été développé grâce au projet Produire du programme Cap Protéines et a bénéficié du soutien du ministère de l'Agriculture et de la souveraineté alimentaire dans le cadre du plan de relance.

L'outil de prédiction des vols de charançon du bourgeon terminal a été développé grâce au projet Adaptacol² et a bénéficié du soutien du Casdar.

Oui Automne Pause hivernale Période hivernale Ravageurs Outil d'aide à la décision (OAD) Ravageurs Colza Utiliser l'outil (à venir) Gratuit Désactivé

[A VENIR] Prédiction des vols de ravageurs

Informer sur la probabilité statistique de capture en cuvette

L’outil permet de visualiser :

  • Sous forme graphique : l’évolution de la probabilité journalière de capture jusqu’à J+7, pour une commune donnée
  • Sous forme de carte : les niveaux de probabilité sur tout le territoire, pour une date donnée (jusqu’à J+7)

Le seuil d’alerte est défini par les algorithmes du modèle. Au-delà de ce seuil, la probabilité de capturer le ravageur augmente de façon significative.

 

L'outil de prédiction des vols de charançon de la tige du colza a été développé grâce au projet Produire du programme Cap Protéines et a bénéficié du soutien du ministère de l'Agriculture et de la souveraineté alimentaire dans le cadre du plan de relance.

L'outil de prédiction des vols de charançon du bourgeon terminal a été développé grâce au projet Adaptacol² et a bénéficié du soutien du Casdar.

Oui Montaison Période hivernale Sortie hiver Ravageurs Outil d'aide à la décision (OAD) Ravageurs Colza Utiliser l'outil (à venir) Gratuit Désactivé

Récolte de la lentille : les premières moissons commenceront fin juin, que faut-il garder en tête avant de se lancer ?

Alors que les premières moissons de lentilles ont débuté la semaine dernière pour les secteurs les plus précoces, il est crucial de bien se préparer pour garantir une récolte optimale. Des conditions météorologiques aux techniques de récolte en passant par la gestion des adventices, découvrez les étapes essentielles pour maximiser votre rendement.

Stade des lentilles​​​

Dans les bassins les plus précoces de la façade atlantique ouest et sud, les gousses se mettent en place et se remplissent correctement. Les premiers semis terminent leur maturité via la vague de chaleur.  

Dans les bassins localisés au nord, les parcelles ont souffert d’un manque de pluviométrie, en particulier pour les semis réalisés à partir de la deuxième quinzaine de mars. La couverture du sol n’est pas totale et les défauts de désherbage (manque de pluviométrie) ont entrainé des salissements parfois importants. Pour les autres parcelles, le couvert végétal est bien développé, ayant permis une floraison correcte et les gousses se remplissent normalement. Les pics de températures actuels entrainent un arrêt de la floraison (les fleurs de lentille ne supportent pas les températures supérieures à 28°C). 

Enfin, dans les bassins d’altitude, la croissance et la floraison se poursuivent normalement. Les conditions météorologiques des prochaines semaines seront déterminantes pour l’évolution de la maturité des parcelles. 

La fin de cycle peut être très rapide sur les lentilles ! Une surveillance sera nécessaire dès la remontée des températures pour ne pas subir d’égrainage. 

Récolte de la lentille

Récoltez dès que la teneur en eau des lentilles atteint 15-16 % d’humidité, afin de limiter la casse des grains et de préserver leurs facultés germinatives (normes d'humidité de la lentille = 14 %). Les parcelles prennent une couleur jaune-beige, signe de la maturité des plants.  

Quelques repères visuels :  

  • A maturité, il reste toujours quelques plantes vertes dans la parcelle car la lentille est une culture indéterminée qui peut poursuivre sa croissance végétative même pendant la maturité. 
  • En dessous de 11 % d’humidité, les grains deviennent fragiles et cassants. 

Conduite de chantier :

En fin de cycle, les plants de lentilles peuvent s’affaisser, il est possible d’équiper la moissonneuse de doigts releveurs et d’une barre anti-cailloux sur la barre de coupe pour faciliter la récolte.

Travailler à vitesse lente pour minimiser la remontée de terre et cailloux dans la coupe et réduire le nombre de gousses laissées à terre.

Les releveurs, installés tous les 3 doigts (22 cm d’écartement), permettront de relever les lentilles versées et ainsi de faciliter la récolte. Un sol bien nivelé, ainsi qu’une végétation et un sol secs faciliteront également votre travail.

Il peut être également utile de récolte la lentille « à rebrousse-poil » afin de permettre une alimentation de la coupe régulière.

En cas de fortes chaleurs, récoltez les lentilles de préférence en matinée, l’après-midi le risque de casse des graines augmente et les gousses ont tendance à être plus déhiscentes, augmentant le risque de pertes de graines. 

Quid du fauchage-andainage ?

Le fauchage-andainage peut être mis en place sur des parcelles de lentilles, pour avancer les récoltes, gérer les adventices en fin de cycle, homogénéiser le séchage des graines et faciliter la récolte en permettant un battage plus rapide.  

Cette pratique doit être anticipée, afin de réserver l’intervention d’un prestataire une dizaine de jours avant la récolte pour éviter un égrenage lors de la fauche et du séchage de l’andain. La période de séchage de l’andain recommandée est de 4 à 5 jours de temps sec.  

Les andaineuses avec un andain central sont à privilégier (lentille = culture avec peu de biomasse faisant des petits andains), à une hauteur de coupe entre 2 et 3 cm. Si l’intervention de fauche est trop tardive, le risque d’égrainage peut être très important, il est alors plus sûr de sécuriser la récolte par moisson directe.  

Dans le cadre du projet W-Solent, porté par Terres Inovia et des partenaires du Grand-Ouest, des travaux sur le fauchage-andainage ont pu être conduits : zoom sur les résultats obtenus.

Le fauchage-andainage pour faciliter la récolte de la lentille ? La méthode est efficace mais JAMAIS en intervention pompier !

Le fauchage-andainage en lentille se pratique de plus en plus. Il permet d’avancer la récolte, d’homogénéiser la qualité des graines et de sécher les adventices encore vertes pouvant gêner la récolte.

Cependant, la lentille étant très sensible à l’égrainage le fauchage-andainage doit être ANTICIPÉ !
Le projet W-SoLENT a permis de mettre en place 2 essais sur lentille en 2023 (secteur 86). La fauche a été réalisée tardivement, lorsque les gousses et les graines de la lentille sont à une humidité de 22 et 15% respectivement. Ce stade est manifestement trop avancé pour faucher et andainer car cette modalité a perdu une partie non négligeable du rendement (non significatif cependant).

L’essai montre aussi une baisse de la teneur en impuretés grâce au fauchage-andainage.
Des travaux sont à mener pour identifier le meilleur stade d’intervention.

► W-SoLent : les résultats du projet d'accompagnement des producteurs de soja et de lentille
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Zoé Le Bihan - z.lebihan@terresinovia.fr - Référente nationale lentille et lin oléagineux

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Préparation de campagne Période hivernale Centre-Val de Loire Bretagne, Pays de la Loire Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Normandie et Ouest Ile-de-France Récolte Lentille Zoé Le Bihan

Récolte des protéagineux : anticiper pour éviter les difficultés

Les protéagineux approchent de la récolte, notamment celle des pois et féveroles d’hiver, accélérée par des contextes de manque d’eau. La phase de récolte est toujours un chantier délicat pour les légumineuses, nécessitant de prendre son temps. Il est important d’intervenir au bon moment et avec les bons réglages afin de minimiser les pertes à la récolte et la casse de graines, risques non négligeables sur ces cultures. Voici quelques conseils techniques.

Moins de risques à récolter trop tôt que trop tard 

Les protéagineux nécessitent de bonnes conditions de récolte et de bien anticiper ses réglages pour éviter des difficultés (bourrage, pertes de gousses, casse de grains, etc.). 

Pour rappel, le grain se récolte entre 15 % et 20 % d’humidité, mais l’optimum est situé entre 16% et 18% d’humidité.  

Dans l’hypothèse d’une récolte en conditions très sèches, en dessous de 15 % de teneur en eau, le manque d’humidité peut entrainer de la casse de graines. Ce facteur est non négligeable dans la capacité germinative des graines pour les contrats de semences et les utilisateurs de graines de fermes. C’est également rédhibitoire pour l’alimentation humaine si plus de 10 % de graines cassées sont présentes.  

A l’inverse, en cas de fin de cycle humide, il est possible de récolter les pois et féveroles jusqu’à 20 % d’humidité, sous conditions de ventiler la récolte par la suite. Privilégier les récoltes en début ou fin de journée pour éviter les fortes chaleurs pouvant favoriser l’ouverture des gousses. 

Pois d'hiver à l'approche de la maturité - Crédit photo : B. Remurier

La couleur des tiges et gousses permet d’approximer la teneur en eau des plantes.  

 

Attention à ne pas attendre que les dernières traces de vert disparaissent. La maturité de l’ensemble des organes est rarement homogène sur une parcelle, souvent en lien avec l’hétérogénéité de la parcelle et avec le prolongement du cycle occasionné par des pluies autour de la maturité. N’hésitez pas à débuter la récolte même si quelques traces de vert persistent. En cas de planning serré, n’hésitez pas à débuter la récolte 1-2 jours plus tôt que prévu si nécessaire, une récolte plus humide est moins dommageable qu’une récolte trop sèche. 

Astuce visuelle : lorsque le grain se raye légèrement sous l’ongle, la graine approche des 20 % d’humidité, la récolte peut se déclencher dans les jours qui suivent. 

 

Quelques conseils pour récolter son pois 

La récolte du pois s’opèrera avec un contre-batteur à céréales. Selon la tenue de tige, lié à la maitrise du peuplement et aux intempéries, la récolte s’envisagera de différentes manières 

Récolte en situation favorable (majorité des pois) : dans les parcelles bien portantes, favoriser une coupe à profondeur variable ou à tapis qui faciliteront la récolte. L’équipement de scies latérales permettra d’éviter les bourrages. Les diviseurs peuvent être enlevés si on arrache la culture. 

Récolte en situation versée (quelque parcelles) : Pour des pois un peu versés, la barre de coupe classique équipée de releveurs tous les 3 doigts et d’une barre anti-cailloux suffit. Dans les situations où la verse est plus marquée, n’hésitez pas à récolter uniquement face à la verse. 

Récolte en situation plaquée et/ou avec forte pression adventice (cas rares) : Si les conditions devaient être extrêmes, avec des pois plaqués au sol après une longue période pluvieuse, le pick-up spécial pois (type Sund), équipé de peignes à doigts souples qui soulèvent la végétation et cassent les tiges au ras du sol, peut sauver des récoltes. Également, en situation impactée en plus par le salissement, il est possible de faucher précocement le pois à 5-10 cm et de l’andainer par la suite. La reprise de l’andain sera à réaliser une fois les graines plus dures à l’aide d’un pick-up ou d’une moissonneuse équipée de doigts releveurs sur la largeur de l’andain. 

  

Quelques conseils pour récolter sa féverole 

La récolte de la féverole s’opérera de préférence avec une coupe avancée ou à profondeur variable. Des releveurs sont recommandés tous les 3-4 doigts et ceux même en situation non versé. Positionner 1 rabatteur sur 2. La seule particularité de la féverole est l’utilisation d’un contre-batteur mixte ou à maïs, le contre-batteur à céréales étant insuffisant. 

 

Dans toutes les situations (pois comme féverole), veillez à récolter lentement, les graines sont sensibles à la casse et la perte de grains en conditions difficiles est élevée. L’équipement d’un réducteur de régime est fortement conseillé. 

 

Les réglages de sa moissonneuse à privilégier selon la culture et la situation : 

Source FNAMS-SEMAE-GNIS PoisFéverole 
Batteur et contre-batteurLe battage doit être lent d’autant plus si la végétation est sèche. Les protéagineux se battent facilement mais la graine est fragile et sensible à la casse ou la fissuration. Il est généralement conseillé de s'équiper d'un réducteur de régime du batteur pour atteindre les vitesses requises 
Diamètre du batteur (cm) Vitesse de rotation (tours/min) Vitesse de rotation (tours/min) 
45380-640380-470
60280-480390-350
76230-380230-280
 
Le serrage batteur/contre-batteur doit être convergent : plus étroit à l'arrière qu'à l'avant
Batteur type conventionnel 20 mm avant et 10 mm arrière 25 mm avant et 12 mm arrière 
Batteur type axial 10-15 mm 20-32 mm 
 
Le contre batteur type céréales convient en pois mais est insuffisant pour la féverole nécessitant un contre-batteur mixte ou à maïs 
Espace entre-fils >10mm >14 mm 
 
Barre de coupeVeillez à ne pas manquer les gousses du bas en cas de faible hauteur ou de verse. N'hésitez pas à récolter face à la verse. 
Culture non verséeBarre de coupe à profondeur variable ou à tapis 
Scies latérales pour éviter le bourrage 
Barre de coupe avancée ou à profondeur variable 
releveurs tous les 3-4 doigts 
Positionner 1 rabatteur sur 2 
Culture versée Barre de coupe avec releveurs tous les 3 doigts + barre anti-cailloux 
 
Caisson de nettoyage Le bon réglage du caisson permet de limiter les pertes à l'arrière et le renvoie des graines à l'avant. Veiller à régler la grille inférieure juste au-dessus du diamètre des plus grosses graines. 
La ventilation est recommandée. 
Grille supérieure 12-18 mm 15-18 mm 
Grille inférieure 8-12 mm 8-12 mm 

 

Période hivernale Maturité/récolte Centre-Val de Loire Hauts-de-France Grand Est Bourgogne-Franche-Comté Lorraine, Alsace et Haute-Marne Bretagne, Pays de la Loire Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Normandie et Ouest Ile-de-France Récolte Pois d'hiver Pois de printemps Féverole d'hiver Féverole de printemps Lupin d'hiver Lupin de printemps Bastien REMURIER (b.remurier@terresinovia.fr)

Etat des pois chiche & lentilles - Auvergne-Rhône-Alpes

La campagne 2025 de lentille et pois chiche en région Auvergne-Rhône-Alpes a été marquée par des conditions météorologiques particulièrement hétérogènes entre fin février et mi-mai. Les températures plus douces qu’à l’accoutumée ont globalement favorisé les levées, mais les épisodes pluvieux, notamment en avril, ont restreint certaines fenêtres de semis. Point de situation au 30 mai.

Lentille : levées homogènes malgré une fenêtre de semis réduite

(Photo prise le 21 mai de l'essai variétés lentille à Sainte-Julie (01) - Source Terres Inovia)
Les semis de lentille se sont majoritairement déroulés courant mars, sur une période globalement plus chaude et plus sèche que la normale décennale. Toutefois, la pluviométrie a été relativement étalée sur le mois, ce qui a laissé peu de créneaux francs pour intervenir. Un épisode froid marqué à la mi-mars a également impacté certaines zones, avec par exemple jusqu’à -5°C par rapport à la moyenne enregistrés à Ambérieux-en-Dombes (Ain).

Malgré ces contraintes, la levée s’est révélée rapide et homogène dans la plupart des situations. À ce jour, les parcelles les plus précoces (semis février-début mars) sont en floraison, tandis que les autres sont au stade torche (stade avant floraison).

Sur l’ensemble des observations :

  • Bonne nodulation constatée,
  • Biomasse végétative bien développée,
  • Pression maladie faible à ce stade,
  • État d’enherbement variable selon les modalités de conduite (désherbage chimique ou mécanique, en bio ou conventionnel, avec ou sans association). Les adventices les plus fréquemment rencontrées sont l’ambroisie et le chénopode, mais la plupart des parcelles restent globalement propres à ce jour.

Pois chiche : des semis concentrés en avril sous forte contrainte hydrique

(Parcelle de pois-chiche à début floraison le 21 mai pour un semis au 21 février. Au milieu, on aperçoit un piège pour le suivi de l'héliothis - Source: CA38)

Les semis de pois chiche, réalisés entre fin février et mi-mai, se sont principalement concentrés sur le mois d’avril. Si les températures ont été supérieures de +1 à +2 °C sur le mois d’avril par rapport à la normale décennale 2015-2024, les fortes pluies de la seconde quinzaine ont compliqué les implantations.
En effet, selon les secteurs, on observe des cumuls de précipitations allant de -15 mm à +93 mm par rapport à la moyenne 2015-2024, avec un excédent généralisé de près de 50 mm au-dessus de la normale sur la majorité de Rhône-Alpes (cf carte ci-dessous). Ce contexte a réduit les fenêtres d’intervention, obligeant parfois à retarder les semis.

Malgré cela, les parcelles les plus avancées présentent une bonne nodulation, reflet d’une implantation correcte dans les meilleures conditions. Pour les autres, une évaluation de la nodulation sera nécessaire peu avant floraison.
La floraison a démarré autour du 25 mai pour les premiers semis. Par ailleurs, les premières captures significatives d’héliothis (Helicoverpa armigera) ont été relevées dans la Drôme. 
 

Un réseau de suivi spécifique a été mis en place en 2025, avec une trentaine de parcelles suivies dans la région afin de mieux caractériser la dynamique de vol du ravageur. L’objectif : améliorer la pertinence et le ciblage des interventions de protection si nécessaire.

Articles Complémentaires:

Et pour la suite ?

Si les conditions printanières ont freiné les semis de pois chiche, les cultures installées présentent aujourd’hui un bon état sanitaire et un développement végétatif satisfaisant. Le suivi des ravageurs, notamment l’héliothis, sera déterminant dans les semaines à venir pour sécuriser le rendement du pois-chiche. Côté lentille, les conditions actuelles sont plutôt favorables et les cultures bien implantées. La suite de la campagne dépendra désormais des conditions de floraison et de remplissage.

Réseau de surveillance Terres Inovia - Chambres d'Agriculture secteur Auvergne-Rhône-Alpes - Bulletins Héliothis:

 

Votre contact régional:

Laura Cipolla (l.cipolla@terresinovia.fr)
 

Début de cycle / croissance Floraison Période hivernale Phase végétative Auvergne Rhônes-Alpes Lentille Pois chiche Laura Cipolla (l.cipolla@terresinovia.fr) - Terres Inovia

Etat des cultures des protéagineux - 06/05/2025

La météo de mars à avril a été propice à un développement des protéagineux dans des conditions saines. Les protéagineux de printemps ont également pu bénéficier de bonnes conditions de semis de février à mi-mars.

Protéagineux d’hiver :

Les cultures connaissent une année bien différente de l’an passé. La pression maladie, qui a particulièrement marquée les pois d’hiver, s’est faite plus discrète. Quelques tâches du complexe maladies en pois, de botrytis en féverole et plus rarement d’anthracnose en lupin peuvent s’observer, mais la pression maladie semble peu progresser. Cela s’explique par une météo moins humide et surtout plus fraiche que l’an passé et une stratégie de protections plus réactive dès la phase végétative.

L’enracinement et la nodulation sont moyens à bons, faisant souvent écho à la qualité d’implantation des cultures durant l’automne et l’hiver. A noter que la féverole démontre une certaine résilience dans son enracinement face aux défauts de structuration du sol et d’hydromorphie hivernale.

Concernant le développement aérien, celui-ci a été moins poussif cette année, les conditions de sortie d’hiver ayant été moins propices à un fort développement végétatif. Les lupins, pois et féveroles d’hiver apparaissent plus petits que l’an passée. Cependant, si les conditions météo durant floraison restent propices, la croissance va se poursuivre jusqu’à fin floraison.

Lupin, pois et féverole d’hiver en pleine floraison

​​​​​​​Protéagineux de printemps : 

La météo de février-mars a permis des semis des pois et féveroles de printemps dans de bonnes conditions. Même si certains secteurs ont connu peu de pluies sur les périodes de mars-avril, les sols sont restés humides, favorisant une bonne nodulation et un enracinement de qualité, en témoigne le bon développement des racines latérales (assurant l’essentielle de l’exploration racinaire) et la longueur du pivot supérieur à 15cm. Mise à part l’activité des sitones, les thrips et pucerons sont discrets.

Pois de printemps à 6 feuilles. Fort développement des radicelles des pois témoignant d’une bonne exploration racinaire.
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​​​​​​​Bastien Remurier - b.remurier@terresinovia.fr - Ingénieur de développement zone Centre & Ouest

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La gestion des maladies en floraison des protéagineux

La floraison s’est engagée pour les lupins, féveroles et pois d’hiver. D’ici quelques semaines, les protéagineux de printemps aborderont également la floraison. Voici les principales maladies à surveiller et les moyens d’action à disposition.

​​L’état sanitaire des protéagineux d’hiver est globalement très sain. Malgré des débuts de symptômes constatés en lupin, pois et féveroles d’hiver, la situation sanitaire est restée sous contrôle durant la phase végétative. Les protéagineux de printemps ne présentent quant à eux aucun signe de maladie pour le moment.

Rappel des principales maladies pouvant être observées lors de la floraison :

Pois : Peuvent être observés le complexe de maladies hivernales (Colletotrichum sp., Ascochyta pisi, Bactériose), l’ascochytose, des contaminations secondaires de mildiou, et moins fréquemment, le botrytis et l’oïdium

Rappel des maladies et symptômes associés en pois.

Féverole : Peuvent être observés fréquemment le botrytis, la rouille, et des contaminations secondaires de mildiou, et moins fréquemment, l’ascochytose.

Rappel des maladies et symptômes associés en féverole.

Lupin : Peuvent être observés fréquemment l ‘anthracnose et la rouille, et moins fréquemment, le botrytis et la maladie des taches brunes.

Rappel des maladies et symptômes associés en lupin.

Symptômes de botrytis sur féverole d’hiver

      Symptômes discrets
​​​​​​​de colletotrichum
​​​​​​​sur pois d’hiver
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Symptômes d’anthracnose sur lupin d’hiver


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​​​​​​​Une protection fongicide fortement conseillée début floraison :

La plupart des départs de maladies des protéagineux débute en bas du couvert, en lien avec la sénescence des feuilles âgées et les conditions propices d’humidité engendrées par la couverture végétale. Il n’est pas rare que des débuts de symptômes s’observent début floraison si l’on fait bien attention à ouvrir le couvert et observer le bas des plantes. A début floraison, la couverture aérienne reste encore peu dense, permettant aux interventions de facilement atteindre le bas des plantes, et donc de maitriser les débuts de foyers. Ce ne sera plus le cas une fois la fin floraison, ou la couverture végétale sera maximale. D’où l’intérêt de positionner une protection fongicide dès début floraison.

Un relais fin floraison sera à raisonner en cas de montée tardive des maladies si la fin de cycle est humide, ou d’apparition de maladies de fin de cycle telles que la rouille en féverole et lupin ou de l’oïdium en pois.

Stratégies fongicides :

En pois, si la pression maladie reste peu importante, une gestion via des bases de triazoles, associées ou non à de l’azoxystrobine assureront une bonne efficacité. En cas de forte pression, notamment du complexe maladiess, l’utilisation du Pictor Active apportera une meilleure maitrise.

En féverole, pour les fortes pressions de botrytis, l’association avec du pyriméthanil apportera un plus. Autrement, les bases azoxystrobine suffiront.

En lupin, l’anthracnose se gère principalement via des programmes à base d’azoxystrobine. Le Pictor Active peut également être appliqué en cas de forte pression.

En cas de relai fin floraison, privilégier une base triazole, présentant une action curative intéressante que ce soit sur le complexe maladies en pois ou la rouille en féverole et lupin.

​​​​​​​► Lien vers les stratégies fongicides en pois
Lien vers les stratégies fongicides en féverole
Lien vers les stratégies fongicides en lupin

Encadré 1 : Attention, pour les cultures sous contrat, veillez à bien vous référer à la liste des fongicides autorisés, quelques exceptions de produits pouvant être non conseillés.
 

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Encadré 2 : Protection des abeilles et autres insectes pollinisateurs durant la floraison 

La phrase SPe 8 définit les conditions suivantes : dangereux pour les abeilles. Pour protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs, ne pas appliquer durant la floraison ou selon les AMM (autorisation de mise en marché) plus anciennes, ne pas appliquer durant la floraison ou en période de production d’exsudats. L’application est possible pour les usages bénéficiant des mentions "emploi possible ", "emploi autorisé durant la floraison en dehors de la présence d'abeilles" ou pour les anciennes AMM, les mentions F, PE et FPE.
L’arrêté du 20 novembre 2021 encadre les horaires d’application durant la floraison : dans les 2 heures qui précèdent le coucher du soleil et dans les 3 heures qui suivent le coucher du soleil.
Cette obligation est étendue aux fongicides et aux herbicides. A terme (renouvellement des AMM), l’autorisation d’application en floraison sera conditionnée par l’AMM, toujours dans le respect des horaires. Lorsque des interdictions supplémentaires sont mentionnées sur l’étiquette des produits, elles doivent s’appliquer.

Mélanges
Les mélanges impliquant pyréthrinoïdes et triazoles en période de floraison ou de production d’exsudats sont formellement interdits. Si les deux traitements doivent être effectués sur la même parcelle, un délai de 24 h minimum doit être respecté entre les applications et l’insecticide doit être appliqué en premier (arrêté dit « mélange » du 12 juin 2015).

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​​​​​Bastien Remurier - b.remurier@terresinovia.fr - Ingénieur de développement zone Centre & Ouest

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