Lupin d'hiver

Légumineuses : des pistes de progrès pour améliorer la sélection génétique

Lancé en octobre 2023, le projet BELIS a pour ambition de renforcer la compétitivité et la durabilité des activités de sélection des légumineuses en Europe. Du 9 au 11 septembre derniers, les partenaires du projet se sont réunis à Novi Sad (Serbie), dans les locaux de l’Institut des cultures de plein champ et potagères (IFVC), à l’occasion de leur réunion annuelle.

 

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Les légumineuses jouent un rôle clé dans la durabilité de l’agriculture et des systèmes alimentaires. Pourtant, leur culture reste limitée en Europe, en raison d’une rentabilité insuffisante liée à des rendements faibles ou instables, de contraintes agronomiques, de pressions parasitaires et d’une qualité parfois inadaptée aux usages finaux.

Afin de lever ces obstacles, BELIS vise à améliorer l’efficacité des travaux de sélection et à favoriser la diffusion de nouvelles variétés performantes. Le projet réunit 34 partenaires issus de 19 pays européens, parmi lesquels Terres Inovia, et porte sur 14 espèces (7 légumineuses à graines et 7 légumineuses fourragères).

En savoir plus sur le projet

Comme chaque année, la réunion annuelle de BELIS a permis de présenter les avancées, de planifier les prochaines étapes et d’échanger sur les principales pistes d’innovation dans la sélection des légumineuses. Un temps fort a également été dédié aux parties prenantes du réseau BELIS, avec une journée portes ouvertes incluant des présentations, des échanges techniques et la visite des champs expérimentaux de l’IFVC ainsi que d’une exploitation agricole.

Premiers résultats présentés

Du 9 au 11 septembre derniers, les partenaires du projet se sont réunis à Novi Sad (Serbie), dans les locaux de l’Institut des cultures de plein champ et potagères (IFVC)

Lors de cette journée portes ouvertes, plusieurs résultats préliminaires ont été présentés :

· Les premiers résultats obtenus grâce au KASP, une méthodologie simplifiée de génotypage des polymorphismes à marqueurs spécifiques, appliquée au pois chiche.

· Le développement de nouveaux protocoles pour mesurer et estimer des caractéristiques liées aux maladies, aux ravageurs et à la qualité.

· L’utilisation de drones pour le phénotypage des légumineuses fourragères dans les essais de sélection.

· Une puce SNP multi-espèces destinée à la recherche et aux sélectionneurs dans les prochaines années.


Revue des travaux en cours

Parmi les chantiers en cours de développement de BELIS, la réunion annuelle a également mentionné :

· Des protocoles de phénotypage et génotypage avancés, intégrant différentes espèces, conditions de stress (sécheresse, excès d’eau, ravageurs, maladies) et caractéristiques qualitatives (valeur nutritionnelle, aptitudes technologiques des grains).

· Des innovations pour améliorer les informations fournies aux agriculteurs sur la valeur des semences pour la culture et l’utilisation (VCU), notamment à travers l’adaptation des critères d’évaluation variétale et la mise en place d’essais officiels multi-pays. Des comparaisons de protocoles VCU entre pays et les résultats d’un réseau de 8 sites d’essais de luzerne en Serbie, Italie et France ont également été partagés.

· Des recommandations pour mieux valoriser les variétés issues des essais d’enregistrement et post-enregistrement.

· Le projet explore également de nouveaux modèles d’organisation et de collaboration entre acteurs de la recherche et de la sélection. Des études de cas menées dans différents pays mettent en évidence des pistes pour optimiser les efforts de R&D, améliorer la mise en marché des variétés et accroître la disponibilité de semences adaptées. Des résultats encourageants ont déjà été observés, notamment dans le secteur allemand de la sélection du lupin blanc.

La mobilisation de Terres Inovia

Dans le cadre de ce projet, Terres Inovia est en charge de la construction du réseau BELIS, une communauté rassemblant l’ensemble des parties prenantes du projet. Ce réseau offre à ses membres l’accès à des ressources pratiques, favorise le networking et leur permet de suivre en avant-première les avancées et résultats du projet. A noter : toute personne intéressée par le projet et ses travaux est bienvenue au sein du réseau.  

Par ailleurs, Terres Inovia contribue à la collecte des protocoles VATE sur légumineuses à graines en France et participe à un essai d’évaluation variétale du pois à l’échelle européenne. Enfin, FILEG constitue l’un des cas d’étude du projet, servant d’exemple de structuration d’une filière pour les légumineuses à graines.

https://www.belisproject.eu/

Contact : c.bmassin@terresinovia.fr​​​​​​​ 

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Grandes cultures bio : une rencontre technique dans le Gers

Mi-septembre, une journée d’échanges multipartenariale était organisée dans le Sud-Ouest. Quelque trente participants ont pu évoquer le bilan de campagne et visiter une parcelle d’essais.

Ce lundi 15 septembre, Fleurance (Gers) a accueilli la Rencontre technique grandes cultures bio. La journée a été animée conjointement par la chambre d’Agriculture du Gers, Terres Inovia, Arvalis, le LIA - Groupement d’intérêt public d’Occitanie, Agribio Union et le Creabio.

Un après-midi consacré à la visite d’une plateforme d’essais variétaux de soja bio et
à un dispositif trichogramme pour lutter contre les ravageurs du soja. Crédit : Terres Inovia

Au programme de l’événement, une matinée dédiée au bilan de campagne des cultures conduites en bio localement (connaître les ravageurs du soja, point sur les essais variétaux de pois chiche et lentille, association céréales et légumineuses, semi précoce de lentille), et un après-midi sur le terrains à Castelnau d’Arbieu en compagnie de Clémence de Saintignon et Quentin Level, ingénieurs chez Terres Inovia.

Soja bio : les agriculteurs préoccupés par les ravageurs

Pour la trentaine de participants et une classe de BTS, c’était également l’occasion d’échanger et d’enrichir leurs connaissances grâce aux retours des techniciens et des agriculteurs.

La journée a permis d’approfondir la compréhension des cycles des nouveaux ravageurs du soja, afin que les producteurs puissent mieux les repérer, identifier les périodes critiques et adapter leurs pratiques en conséquence. Les participants ont aussi pu découvrir les profils des nouvelles variétés en cours d’évaluation, ainsi que différents travaux en cours de réalisation.

Enfin, la visite au champ a offert une lecture concrète du comportement des variétés et également la présentation d’un essai de biocontrôle utilisant des trichogrammes pour lutter contre les ravageurs du soja. L’ensemble de ces présentations a également constitué un temps fort d’échanges : une occasion pour les participants de poser leurs questions et de discuter sur les problématiques rencontrées sur leurs exploitations et plus largement sur leur territoire.

Contact : Clémende de Saintignon, c.desaintignon@terresinovia.fr

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Cap Protéines Challenge : la 5e édition est lancée !

Le coup de départ du nouvel opus du concours d’idéation dédié aux oléoprotéagineux a été donné hier via un webinaire. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 1er décembre 2025.

Organisé par Terres Inovia, et en partenariat avec Terres Univia, le CTCPA, la Fondation Avril, Manger du sens et Euralimentaire, Le Cap Protéines Challenge 5 a pour objectif de stimuler la créativité et l’innovation d’étudiants, d’agriculteurs et d’entrepreneurs autour des cultures riches en protéines. Il vise à améliorer leur production en France et à renforcer leur utilisation dans l’alimentation humaine.

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Les inscriptions à ce concours d'idéation sont ouvertes en ligne sur la plateforme Manger du Sens jusqu’au 1er décembre 2025. 

Les étapes et modalités ont été présentées hier, lors d'un webinaire.

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Pour cette 5ᵉ édition, plusieurs spécificités viennent enrichir le dispositif :

  • Sept thématiques couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur, afin d’élargir les opportunités de proposer des solutions adaptées aux enjeux de la filière ;
  • Des ateliers collaboratifs destinés aux équipes finalistes, animés par des experts, pour favoriser l’échange de savoir-faire et le développement des projets ;
  • Deux catégories de récompenses qui distinguent les projets à vocation entrepreneuriale (Cap Protéines Entrepreneuriat) d’une part, et les idées innovantes à fort potentiel de marché (Idée Créative du Cap Protéines) d’autre part .

Les finalistes bénéficieront d’un accompagnement personnalisé, de prix allant de 1 000 à 3 000 €, ainsi que d’un accès privilégié aux conseils des professionnels de la filière et d'incubateurs de start-up.

Contact : M. Malkoun, m.malkoun@terresinovia.fr

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Arène Créative ClieNFarms : vers une agriculture bas-carbone dans le Grand Est

Trente acteurs du monde agricole du Grand Est se sont réunis à la Chambre d’Agriculture de l’Aube et de la Haute-Marne pour la seconde édition de l’Arène Créative ClieNFarms, le 11 septembre, à Troyes. Cet événement a permis de dresser un bilan des actions régionales à l’approche de la fin de ce projet européen. 

 

Trois ans d’expérimentation sur des fermes pilotes

Huit exploitations agricoles pilotes ont été suivies pendant trois ans afin de tester différents leviers bas-carbone. Résultat : une réduction moyenne des émissions de GES de 0,4 teqCO2/ha/an. 

La variabilité autour de cette moyenne, plutôt meilleure que les prévisions initiales, met en évidence la complexité des dynamiques en jeu. En effet, comme le rappelle Mathieu Dulot, ingénieur de développement à Terres Inovia, « les effets des leviers testés varient fortement selon les contextes pédoclimatiques et les typologies d’exploitations ». À cela s’ajoutent des facteurs extérieurs, notamment les aléas climatiques, qui influencent fortement les résultats. Le contexte économique peut également faciliter les changements de pratiques, notamment pour la fertilisation.

Les méthodes testées pour réduire l’empreinte carbone 

Parmi les leviers éprouvés dans les exploitations pilotes, certains se démarquent par leur efficacité :
•    La réduction des apports en azote minéral (effet sur les émissions) ;
•    L’introduction de couverts d’interculture (effet sur le stockage de carbone) ;
•    L’intégration de cultures de légumineuses ou de cultures à bas niveau intrants dans les rotations (effet sur les émissions).

Cependant, leur déploiement à grande échelle a soulevé des questions lors de l’Arène Créative :
•    Existe-t-il des débouchés économiques suffisamment attractifs et pérennes permettant l’introduction de nouvelles cultures ?
•    Quels impacts des autres productions sur les filières actuelles et sur les industries agroalimentaires locales ?
•    Comment s’engager dans des modifications de pratiques et de rotations en maintenant la production et les revenus ? 

Le constat partagé est clair : la réflexion à l’échelle du territoire est indispensable pour accompagner la transition bas-carbone.

L’exemple de la Scara : des primes pour accompagner les agriculteurs

La coopérative agricole Scara, première en France certifiée ISO 14067, a présenté son dispositif d’accompagnement. Grâce à cette certification, elle met en place des primes filières bas-carbone, permettant de soutenir financièrement les agriculteurs dans leurs changements de pratiques, tout en répondant aux attentes de ses clients industriels.

Adel Laoussadi, ingénieur agronome et chargé de mission environnement à la Scara, observe « une progression encourageante des volumes bas-carbone, en particulier sur l’orge brassicole et le blé ». Cette dynamique s’explique par l’efficacité des actions mises en place par la coopérative testées depuis plusieurs années. Egalement, l’expert note une demande accrue des clients engagés dans des trajectoires SBTi (Science-Based Targets Initiative). Ce standard fixé par l’association éponyme fixe, en effet, un objectif de réduction des émissions de 36 % entre 2020 et 2030 pour les céréales. 

Pour atteindre ces objectifs, la coopérative déploie plusieurs leviers concrets :
•    La réduction des apports d’azote d’origine minérale,
•    L’adjuvantation des engrais azotés avec des inhibiteurs d’uréase et de nitrification,
•    L’usage d’outils d’aide à la décision, notamment l’analyse de la sève xylémienne, qui permet d’affiner l’évaluation des besoins des cultures en éléments nutritifs, ensuite apportés par voie foliaire.

Transition bas-carbone du Grand Est : concilier économie et environnement

La journée a aussi été aussi l’occasion de mettre en avant une étude réalisée dans le cadre du projet ClieNFarms en 2025, dans laquelle différents leviers, testés dans les exploitations, ont été extrapolés à l’échelle de la diversité des territoires du Grand Est.

Elle a notamment mis en évidence le potentiel de l’agriculture du Grand Est à réduire ses émissions nettes de GES. Comme le précise Anne Schneider, chargée d’études de Terres Inovia, « le potentiel d’atténuation estimé à l’échelle Grand Est est plus élevé que celui des situations individuelles des fermes. Pour atteindre ce résultat, il faut miser sur des pratiques ambitieuses, adaptées aux réalités locales, et ne pas hésiter à repenser en profondeur les successions de cultures et leur conduite. »

Un accompagnement technique et financier des agriculteurs ainsi qu’une organisation collective sont à co-construire progressivement pour atteindre ce potentiel. Etienne Lapierre, responsable innovation de Terrasolis, rappelle, à travers l’étude prospective menée en 2024 par l’IDDRI sur le cas de la Champagne-Ardenne, la nécessité de rendre compatible la transition bas-carbone avec la réalité du tissu industriel et des emplois d’une région d’activité.

Ne manquez pas le colloque final de restitution de ClieNFarms

Après plus de quatre ans de travaux, ClieNFarms présentera ses principaux résultats, le 20 novembre à Bruxelles. Ce projet européen d’envergure, qui regroupe plus de 20 partenaires, visait à réduire les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) du secteur agricole d’au moins 50% d’ici 2050. Ce colloque sera aussi l’occasion de favoriser les échanges sur l'avenir de l'agriculture durable en Europe.

​​​​​​​Informations et inscriptions

 

Retrouvez les informations et les actualités sur ClieNFarms

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Agriculteurs, rejoignez le projet LegumES pour découvrir les avantages des légumineuses !

Ce projet européen, qui vise à mieux valoriser les services rendus par les légumineuses, lance un appel à candidatures auprès de tout agriculteur volontaire pour mettre en place des essais sur les espèces, avec, à la clé, des méthodes de suivi. 

Depuis 2024, Terres Inovia participe à LegumES, un ambitieux projet européen qui réunit un consortium de 22 partenaires et est doté d’un budget de 6 millions d’euros pour 4 ans. Objectif : aller vers une agriculture plus durable et résiliente à l’échelle européenne valorisant les services écosystémiques offerts par les légumineuses dans les systèmes agricoles et alimentaires.

En savoir plus sur le projet

Des essais accompagnés et rémunérés pour montrer les avantages des légumineuses 

Pour montrer sur le terrain les intérêts autres que la récolte que peuvent livrer ces espèces, Terres Inovia est à la recherche d’agriculteurs qui souhaiteraient participer aux essais dans le cadre de LegumES. Une étape d’appropriation pour comprendre comment mieux bénéficier des services écosystémiques rendus par les légumineuses, un soutien financier ainsi que des conseils pour la conception des essais et leur suivi seront mis à la disposition des agriculteurs participants.

Les légumineuses, un des leviers pour réduire les engrais azotés

Le projet LegumES vise à relever les principaux défis de l'agriculture moderne en mettant l'accent sur les avantages environnementaux, économiques et sociaux des cultures de légumineuses. Il promeut la culture des légumineuses comme un des leviers pour réduire la dépendance aux engrais azotés synthétiques, diminuer les émissions de gaz à effet de serre, améliorer la santé des sols et créer des systèmes de culture plus diversifiés et plus résilients. 

Vous êtes agriculteurs et êtes prêts à participer à ces essais ?

Envoyez un e-mail à a.schneider@terresinovia.fr pour déposer votre candidature avant le 15 octobre 2025 et découvrez, en pièce jointe, le dossier d'appel à candidatures.

 

 

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Lupin d’hiver : réussir son implantation

Les semis de lupin d’hiver vont bientôt commencer. Après une préparation souvent anticipée du sol afin de limiter le risque mouche des semis, l’implantation doit être soignée pour donner à la culture toutes ses chances de réussite.

​​​​​​​Choix de la parcelle

Le choix de la parcelle est un critère très important pour la réussite du lupin d'hiver.
Sont à éviter :

  • Les parcelles hydromorphes – le lupin est très sensible aux excès d’eau, beaucoup plus que le pois ou la féverole ; les études récentes ont montré qu’il s’agit souvent du 1er facteur limitant le potentiel de rendement. 
  • Les parcelles présentant un taux de calcaire actif supérieur à 2.5% - le calcaire actif bloque le développement du lupin, qui jaunit, reste nain et finit par disparaitre ; 
  • Les parcelles présentant un fort risque de salissement – peu de solutions sont homologuées sur lupin, la gestion de l’enherbement est un point sensible de l’itinéraire technique de la culture. 

Choisir une parcelle saine, à pH à tendance acide (pH<7), afin de favoriser le bon développement de la culture.
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​​​​​​​► Comment choisir sa parcelle

​​​​​​​Limiter le risque mouche des semis

​​​​​​​​​​​La mouche des semis est un des principaux ravageurs du lupin. Attirée par les gaz émis par les pailles fraiches en décomposition, la femelle y pond plusieurs centaines d’œufs. Durant les 3 semaines qui suivent, la larve, très attirée par les graines en germination, peut s’attaquer aux jeunes pousses de lupin. Elle creuse ainsi des galeries dans les cotylédons, les tigelles et les jeunes pousses, détruisant le germe et provoquant le pourrissement des tissus. 
​​​​​​​La période de risque pour le lupin se situe avant le stade 4 feuilles ; au-delà, les tissus sont assez durs pour résister. 
​​​​​​​Au-delà du travail du sol en amont (idéalement 3 semaines avant le semis) permettant de limiter le risque, l’implantation va également jouer un rôle dans l’atténuation du risque : 

  • Semer en bougeant au minimum le sol, dans des conditions ressuyées, à 3 cm maximum de profondeur, afin de favoriser une levée dynamique et atteindre rapidement le stade 4 feuilles. 
  • Semer aux périodes conseillées, un semis trop tôt peut exposer un peu plus le lupin au cycle de la mouche des semis. A l’inverse, un semis trop tardif va limiter la vigueur du début de cycle avant l’hiver. 

Travail du sol pour limiter le risque « mouche des semis »

​​​​​​​​​​​​​​​​​​Variétés

Quatre variétés de lupin d’hiver sont inscrites – ORUS, MAGNUS, ULYSSE et ANGUS. Ce sont principalement ORUS et MAGNUS qui sont multipliées aujourd’hui. 
​​​​​​​Votre choix doit se faire en fonction du débouché (couleur des graines, teneur en protéines...), et de la localisation de votre parcelle (résistance au froid, précocité à floraison ...). 

Déterminer son choix variétal

​​​​​​​Penser à l’inoculum !

​​​Contrairement au pois ou à la féverole, Bradyrhizobium lupini, le rhizobium spécifique au lupin, n'est pas naturellement présent dans tous les sols français. Il est donc fortement conseillé d’inoculer une parcelle portant pour la première fois du lupin, afin d’assurer son autonomie azotée.  

Inoculation du lupin

Date et densité de semis

Semer le lupin entre le 10 et le 30 septembre. Dans le Sud-Ouest, les semis peuvent être retardés jusqu’à la mi-octobre. 
Semer dans de bonnes conditions de ressuyage afin de favoriser la mise en place d’un système racinaire solide. 
Ne semer ni trop dense (risque maladie) ni trop profond (perte de vigueur face à la mouche des semis) : semer 25-30 graines/m², à 2-3cm de profondeur – objectif 20 à 25 plantes par m² en sortie d’hiver. L’écartement idéal est de 35-40 cm voire plus si vous souhaiter introduire le binage. 
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​​​​​​​► Dates, densités et profondeur de semis

Désherbage

La gestion de l’enherbement reste l’un des points les plus délicats de l’itinéraire technique de la culture. En effet, peu de produits sont homologués sur lupin, limitant parfois le spectre d’action du désherbage chimique. 

La stratégie antidicots reposera sur une prélevée via la pendiméthaline et la clomazone, complété en pré+post par l’isoxaben (CENT 7) 

La stratégie antigraminée reposera essentiellement sur la propyzamide (KERB FLO), ainsi que quelques antigraminées foliaires de la famille des FOP. 

Désherbage de prélevée et post-levée sur lupin

Le désherbage mécanique permet un bon complément aux interventions chimiques, l’utilisation quand cela est possible de la herse étrille et surtout de la bineuse permet de maintenir les parcelles dans un meilleur état de propreté. 

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Désherbage mécanique du lupin

Périodes d’intervention des différentes techniques de désherbage sur le lupin d’hiver

Association : En conduite biologique, l’association apportera une meilleure maitrise du salissement par la couverture d’une plante associée. Le triticale se prête généralement bien à l’association avec le lupin d’hiver 

Associer le lupin d'hiver

​​​​​​​Attention aux limaces

La limace est, avec la mouche des semis, l’un des principaux ravageurs des jeunes lupins : elle s’attaque aux cotylédons, aux jeunes feuilles, mais également aux racines, sur lesquelles des morsures arrondies peuvent être observées. Ces morsures fragilisent les jeunes plantes et les rendent plus sensibles aux aléas hivernaux (humidité des sols, gels…). 

Il est donc important de surveiller ce ravageur dès le semis et de protéger les lupins en cas de présence importante. 

Les ravageurs du lupin : limaces et taupins

Bastien Remurier - b.remurier@terresinovia.fr - Référent protéagineux zone Centre & Ouest

Préparation de campagne Implantation Période hivernale Centre-Val de Loire Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Normandie et Ouest Ile-de-France Bretagne, Pays de la Loire Implantation Lupin d'hiver Bastien Remurier

Réduction des gaz à effet de serre : accompagner les agriculteurs dans la transition bas carbone

Dans le cadre du projet européen ClieNFarms, Terres Inovia et ses partenaires accompagnent huit exploitations du Grand Est dans la mise en place de leviers bas carbone.

L’objectif du projet européen ClieNFarms, qui se termine fin 2025, est de mesurer les effets des leviers bas carbone sur huit exploitations du Grand Est : réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), stockage du carbone dans les sols, identification des facteurs limitants et des conditions de réussite.

Un diagnostic carbone a été réalisé pour chaque exploitation au début du projet avec la méthode du Label Bas Carbone Grandes cultures sur les campagnes de 2019 à 2021. Selon les systèmes de culture, les pratiques de conduite et les contextes pédo-climatiques, ce bilan carbone initial net (émission GES – stockage carbone) varie de 1,9 à 3,3 t eq CO2/ha/ha.

Divers leviers bas carbone

Pour améliorer ce bilan carbone, des leviers ont été mis en place sur les exploitations suivies.

  • Changer la forme des engrais minéraux et organiques pour limiter leur empreinte : fabrication et production de protoxyde d’azote aux champs après application. Certaines exploitations ont remplacé une partie de la solution 39 par de l’ammonitrate.
  • Modifier l’assolement en augmentant la proportion de légumineuses dans la rotation pour accroître la surface sans apport d’azote minéral et diminuer la quantité d’azote sur la culture suivante (effet favorable des précédents culturaux). Certaines cultures moins gourmandes en azote (tournesol, chanvre) ont parfois été intégrées dans les rotations.
  • Changer les pratiques de travail du sol, intégrer un parc matériel moins consommateur de carburant et développer les pratiques d’écoconduite pour limiter la consommation d’énergie fossile.
  • Favoriser une meilleure restitution des cultures en laissant davantage de résidus dans les parcelles.
  • Améliorer la biomasse des intercultures avec un choix adapté des espèces implantées et un itinéraire favorable à un bon développement.

La réduction des émissions de GES grâce aux leviers varie de 0 à -1,1 t eq CO2/ha/an sur le bilan net selon les exploitations.

Focus sur une exploitation

L’exploitation conventionnelle, que suit Terres Inovia, présentait le bilan carbone initial le plus élevé des huit fermes. Elle a diminué son empreinte carbone dès la première année (figure 1). En effet, la campagne 2022 a subi une fluctuation importante des cours des productions et une envolée des prix des engrais azotés en raison du conflit russo-ukrainien. Ce contexte a incité les exploitants à modifier leur assolement : proportion plus importante de légumineuses (passage de 10 % à 30 % de l’assolement avec de la luzerne et du pois protéagineux), utilisation d’une quantité plus importante de produits organiques non compostés. La forme des engrais azotés a évolué, passant de 98 % des engrais azoté sous forme de solution 39 à 15 % en 2022.

En grandes cultures, les marges de manœuvre sont à identifier selon la situation initiale. Seul le cumul d’un ensemble de leviers permet d’avoir un réel effet et les émissions représentent le poste le plus important à réduire.

Rencontrons-nous ! Dans le cadre du projet ClieNFarms, des animations sont organisées pour communiquer et présenter les pratiques plus vertueuses. La prochaine Arène créative (résultats, reours d’expériences, échanges…) se tiendra l’après-midi du 11 septembre près de Troyes. Toutes les informations sont à retrouver dans la rubrique Evenements sur le site de Terres Inovia (https://www.terresinovia.fr/-/clienfarms-arene-creative).

 

Contact : M. Dulot, m.dulot@terresinovia.fr et A. Schneider, a.schneider@terresinovia.fr​​​​​​​

​​​​​​​Lire l'article dans le n° de septembre d'Arvalis & Terres Inovia infos : ici.

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Pourriture racinaire du pois : choisir les légumineuses pour préserver l’état sanitaire des sols

Terres Inovia propose une mise à jour des données sur la sensibilité à Aphanomyces des variétés de vesce et de trèfle et rappelle le conseil sur la gestion des rotations.

Symptômes d’Aphanomyces sur racines de vesce. De gauche à droite : variétés sensible, partiellement résistante et totalement résistante. Crédit photo : Anne Moussart, Terres Inovia.

La pourriture racinaire due à Aphanomyces euteiches est la maladie tellurique la plus préjudiciable sur pois. Il n’existe actuellement aucune méthode de lutte efficace, mais des solutions existent pour gérer durablement le risque Aphanomyces. Parmi celles-ci, la préservation de l’état sanitaire des sols est déterminante et dépend notamment d’une bonne gestion des rotations. Le pathogène peut infecter plusieurs espèces de légumineuses, mais il existe des différences de sensibilité inter et intraspécifiques.

Plusieurs tests menés en conditions contrôlées ont mis en évidence que certaines espèces sont très sensibles (lentille, luzerne, gesse), alors que d’autres sont très résistantes voire dans certains cas non-hôtes (féverole, lupin, pois chiche, fenugrec, lotier), et ce quelle que soit la variété évaluée. Dans le cas de la vesce et du trèfle, il existe en revanche des différences au sein même de l’espèce, avec des variétés totalement résistantes, partiellement résistantes et sensibles.

Ces différences permettent de raisonner la place des espèces et variétés de légumineuses dans la rotation en tenant compte de leur sensibilité à la maladie et du Potentiel infectieux (PI) de la parcelle. Le renouvellement variétal implique, en revanche, si l’on veut pérenniser le conseil, une mise à jour régulière des données sur la sensibilité variétale, en particulier pour la vesce et le trèfle. Dans ce contexte, Terres Inovia a mené une nouvelle étude sur une large gamme de variétés de vesce et de trèfle inscrites ces dernières années.

Une variabilité importante

Le niveau de résistance à Aphanomyces de 50 variétés de trèfle et 31 variétés de vesce, de différentes espèces a été évalué en conditions contrôlées. Une variété présentant une note de maladie (Indice de nécrose racinaire) inférieure à 1 est considérée comme résistante. 
Le niveau de résistance par variété au sein de chaque espèce est présenté dans le tableau 1, en distinguant les variétés résistantes des variétés partiellement résistantes à sensibles.

Tenir compte du PI de la parcelle

L’importante variabilité inter et intraspécifique de sensibilité à la maladie permet d’insérer sans risque une ou plusieurs légumineuses dans la rotation, en tenant compte du PI de la parcelle.

  • Légumineuses en culture principale : des légumineuses très résistantes à la maladie comme la féverole peuvent remplacer le pois en culture principale dans les parcelles fortement contaminées, ou être cultivées en alternance avec cette espèce sensible dans les parcelles faiblement contaminées ou saines, afin d’allonger les rotations et donc de limiter le risque aphanomyces.
  • Légumineuses en couverts d’interculture, dérobé, associé ou plantes compagnes : le cycle du pathogène est très rapide (quelques semaines suffisent pour multiplier l’inoculum en conditions optimales) et les conditions climatiques peuvent être favorables au développement de la maladie (températures douces et précipitations) entre mars et fin octobre. Les légumineuses semées à partir de fin juillet-début août et détruites avant la fin de leur cycle végétatif durant l’hiver ou semées au printemps peuvent multiplier le pathogène même si leur cycle cultural est court. Le choix de l’espèce ou de la variété est donc important. Lorsque le PI est inférieur à 1 et qu’il n’existe pas d’espèce sensible, comme le pois ou la lentille, en culture principale dans la rotation, il n’y a pas de restriction. A l’inverse, si le PI est supérieur à 1 ou si des légumineuses sensibles sont présentes dans la rotation, il est recommandé de choisir des espèces/variétés très résistantes. Le risque de multiplier le pathogène est très faible pour les légumineuses semées à partir d’octobre et détruites avant la fin de l’hiver.

Quel que soit le type de couvert, le respect des fréquences de retour conseillées est indispensable, même pour des variétés très résistantes. 

Pour aller plus loin : www.terresinovia.fr/pois-hiver/maladies

Contact : A. Moussart, a.moussart@terresinovia.fr​​​​​​​

​​​​​​​Lire l'article dans le n° de septembre d'Arvalis & Terres Inovia infos : ici.

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Nouveau catalogue de formations 2025-2026 : enrichissez vos compétences avec Terres Inovia

Terres Inovia et Arvalis ont le plaisir d’annoncer la parution du nouveau catalogue de formations 2025-2026, pensé pour accompagner les agriculteurs, techniciens, conseillers et acteurs de la filière dans l’évolution des pratiques agricoles. Fidèle à leur mission, les deux instituts enrichissent leur offre (130 programmes) en proposant des thématiques en phase avec les enjeux actuels : performance des cultures, adaptation au changement climatique, réduction des intrants et valorisation des ressources.

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Le nouveau catalogue de formations d'Arvalis et Terres Inovia est disponible !

Les nouveautés Terres Inovia 2025-2026

Cette nouvelle édition propose 7 formations inédites, conçues pour répondre aux besoins concrets des producteurs d’oléagineux et de légumineuses à graines :

Une offre toujours plus proche des besoins de terrain

Avec ces nouveautés, Terres Inovia confirme son rôle d’acteur clé dans l’accompagnement de la filière oléagineuse, protéagineuse et chanvre. Chaque formation associe expertise scientifique, retours d’expérience et conseils pratiques, pour offrir aux stagiaires des outils immédiatement opérationnels dans leurs activités.
Pour plus d’informations et pour consulter le catalogue complet, rendez-vous sur les sites de Terres Inovia (rubrique "nos formations") et Arvalis.


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Consultez le dernier numéro d'Arvalis & Terres Inovia infos

Le numéro d'Arvalis & Terres Inovia infos daté septembre 2025 est disponible et consultable en ligne (PDF téléchargeables ci-dessous).

A découvrir dans ce numéro :

OLÉOPROTÉAGINEUX

  • Graminées adventices dans le colza : multiplier les leviers contre ray-grass et vulpins
  • Gestion des ravageurs : obtenir un colza robuste grâce à un apport d’azote
  • Stockage du colza : rappel des bonnes pratiques
  • Pourriture racinaire du pois : choisir les légumineuses pour préserver l’état sanitaire des sols
  • Protéagineux d’hiver : tenue de tige et résistance au froid, un gage de productivité
  • Réduction des gaz à effet de serre : accompagner les agriculteurs dans la transition bas carbone

Bonne lecture !

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