Désherbage du pois de printemps : des stratégies adaptées au type et à la flore
Terres Inovia propose, pour le protéagineux, un panorama des usages autorisés et des moyens de lutte selon les contextes.
Le 1er février, date de semis de bascule entre un pois considéré
comme hiver ou printemps. Crédit Terres Inovia.
En matière de désherbage des protéagineux (pois, féverole, lupin), la notion d’usage printemps ou hiver est importante à prendre en compte. Certaines solutions disponibles en pois d’hiver ne le sont pas en pois de printemps et inversement. Indépendamment du type variétal « printemps » ou « hiver » de la variété implantée, la date d’implantation de la culture permet de la considérer pour un usage printemps ou hiver.
Les protéagineux semés avant le 1er février sont considérés comme protéagineux d’hiver, et à partir du 1er février comme protéagineux de printemps. Un pois de type variétal « printemps » semé avant le 1er février est considéré comme un pois d’hiver du point de vue des usages des herbicides.
Les solutions telles que Prowl 400/Pentium Flo/Baroud SC, le Basagran SG ou encore les herbicides à base de cléthodime, autorisés en pois de printemps ne le sont pas en pois d’hiver. A l’inverse, Kerb Flo, utilisable en post-levée des pois d’hiver, est interdit sur pois de printemps.
Introduire une prélevée pour un spectre large
Ainsi, en pois de printemps, les stratégies ayant recours aux solutions de prélevée, seules ou relayées par une post-levée sont les plus sécurisantes. Elles permettent de recourir à une gamme de solutions plus étoffée qu’en post-levée. Le spectre d’action plus large permet de mieux contrôler les situations de fortes infestations, ou les situations où la flore est mal connue.
Pour les situations ou la pression en flore dicotylédone est faible à modérée, une intervention en prélevée seule est possible. Il en est de même en sols hydromorphes où les conditions ne permettent pas toujours de revenir sur les parcelles pour effectuer l’intervention de post-levée. Des programmes tels que Bismark 1,6 l/ha + Challenge 1,6 l/ha, Prowl 1,5 l/ha + Challenge 2 l/ha ou Nirvana 2l/ha + Challenge 2 l/ha offrent un spectre plutôt large qui assure un bon contrôle des levées en sortie d’hiver.
Le recours aux anti-graminées foliaires constitue le dernier levier de gestion
contre les vulpins et les ray-grass. Crédit Terres Inovia.
Les stratégies de prélevée puis post-levée offrent un bon compromis technico-économique dans des contextes à forte pression. Il est recommandé de moduler la dose de prélevée (environ trois-quarts de la dose pleine) avec des solutions comme Nirvana, Prowl 400 ou Bismark CS, relayé par Challenge 600 0,5 l/ha + Basagran SG 0,3 kg/ha. Il est également possible, en substituant Challenge 600 par Colt, de fractionner la post-levée. La réglementation en matière de dose et de fractionnement de l’aclonifen (avec Challenge 600 ou Colt) est rappelée dans la figure 1.
Tout en post pour les situations de flores connues
La stratégie de gestion uniquement en post-levée est souvent plus économique, à condition de bien connaître la flore attendue. Bien adaptée aux faibles pressions des mauvaises herbes, elle reste délicate : adventices jeunes (stade cotylédons à 2-3 feuilles), conditions poussantes et en dehors de fortes amplitudes thermiques (sélectivité). Il devient très difficile d’aboutir à un bon contrôle des adventices trop développées telles que les renouées liseron ou les chénopodes.
La gestion des graminées constitue une difficulté à souligner en pois de printemps. Alors que Kerb Flo est utilisable en pois d’hiver, le pois de printemps ne dispose pas d’une solution racinaire d’efficacité comparable. Les flores telles que les vulpins et les ray-grass ne pouvant être contrôlées que partiellement en prélevée avec une association Prowl 400 + Challenge 600, le recours aux anti-graminées foliaires constitue le dernier levier de gestion. En situation de résistance aux fop/dimes souvent liées à des pressions fortes, nous sommes actuellement en situation d’impasse technique.
Le désherbage mécanique en complément
Lorsque les conditions le permettent (type de sol, météo, accès au matériel), les programmes herbicides évoqués ci-dessus peuvent être combinés à des passages de herse étrille ou de houe rotative à l’aveugle (prélevée) ou sur les premiers stades.
En effet, les itinéraires mixtes présentent un intérêt en particulier les années sèches où l’efficacité des herbicides peut être mise en défaut. Pour le passage en prélevée, le stade germination du pois étant très sensible à l’écrasement des roues, il vaut mieux n’intervenir que si nécessaire (levée d’adventices) et préférer des outils larges pour diminuer la surface des passages de roues. En post-levée, la herse étrille ou la houe rotative (moins efficace, à réserver aux sols de limons à tendance battante) sont à passer entre les stades 2 et 5 feuilles du pois. Les passages mécaniques sont à envisager lorsque les adventices sont encore jeunes pour être sensibles aux outils et lorsque le pois n’a pas encore de vrilles bien développées, lesquelles risquent de s’accrocher au matériel et de tout arracher. Il est conseillé de cibler l’intervention après et avant 2-3 jours de beau temps pour une meilleure efficacité. Pour des raisons de fenêtres climatiques, le désherbage mécanique sur pois s’applique plutôt sur des pois semés à partir du 1er février, c’est-à-dire les pois dits « de printemps ».
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Les évolutions en désherbage des pois protéagineux Les solutions Prowl 400, Pentium Flo et Baroud SC, herbicides à base de pendiméthaline, se voient retirer leur usage sur graines protéagineuses d’hiver. Cet usage inclut les pois, féveroles ou encore lupins implantés avant le 1er février. La date limite d’utilisation de ces solutions a été fixée au 25/09/2025. Les possibilités de recours notamment de demande de dérogation par Terres Inovia sont à l’étude pour permettre l’utilisation de ces solutions pour les implantations 2025. Au 1er octobre, il n’était pas permis de préjuger des conclusions des réflexions en cours. Cette évolution réglementaire n’impacte pas les graines protéagineuses (pois, féverole, lupin) de printemps. |
Contact : Arnaud Micheneau, a.micheneau@terresinovia.fr
Lire l'article dans le n° de décembre d'Arvalis & Terres Inovia infos : ici (attention, l'encadré de la page 35 comporte une erreur, la version ci-dessus est correcte).
Pea4Ever : une vision stratégique pour l'amélioration variétale du pois
Les 24 et 25 novembre se sont tenues deux journées dédiées au projet Pea4Ever, porté par le GIE PeaBoost et soutenu par Terres Inovia. Ce fut l'occasion de présenter largement l'état des recherches, les résultats et travaux en pois protéagineux.
En début de semaine, David Gouache (avec le micro sur la photo) était aux manettes de deux journées scientifiques consacrées au projet Pea4Ever, dont l'objectif est de faire regagner de la performance au pois protéagineux. L'ancien directeur adjoint de Terres Inovia et désormais directeur du GIE Peaboost, créé avec trois sélectionneurs (Florimond-Desprez, Limagrain et RAGT), s'est lancé dans l'aventure de la génétique du pois en raison d'un constat sévère : le pois protéagineux a vu ses rendements et ses surfaces diminuer drastiquement en vingt ans.
"Nous avons pu partager les résultats concrets et définir une feuille de route stratégique pour les travaux à venir, notamment sur l'amélioration du rendement, la génomique, le pre-breeding, et la résistance aux maladies et ravageurs du pois, lors de deux journées, dont une ouverte à tous, qui a accueillie plus de 70 personnes", s'enthousiasme David Gouache.
Terres Inovia investit sur l'amont et l'aval
Trois collaborateurs de l'institut ont présentés leur travaux.
1. Bastien Remurier a parlé du bilan de campagne 2025
2. Anne Moussart a fait part des travaux réalisés sur la bactériose dans le cadre de Pea4Ever (mise au point du protocole de screening et caractérisation des populations).
La bactériose due à une bactérie, Pseudomonas syringae, est une maladie fréquente sur pois depuis 2016, pour laquelle il n’existe aucune méthode de lutte. Afin de connaitre la diversité de l’agent pathogène, préalable indispensable à une meilleure gestion des risques, Terres Inovia a constitué une collection de 119 souches entre 2017 et 2025 et identifie actuellement le pathovar auquel ces souches appartiennent. Cette étude a débuté dans le cadre du projet Phenolag (projet FranceAgriMer 2022-25, cofinancé par Sofiprotéol) et se poursuit dans le cadre du projet Pea4Ever-Amorçage (projet Casdar 2025-27, cofinancé par Sofiprotéol).
3. Teko Gouyo a fait un focus sur les travaux en cours pour la compréhension des différences de qualité d’utilisation en industrie agroalimentaire entre pois d’hiver et pois de printemps (WP5 Pea4Ever : Étude variétale et de saisonnalité sur les propriétés fonctionnelles, organoleptiques et applicatives des isolats protéiques de pois).
Le WP5 de Pea4Ever vise à comparer les pois d’hiver (PH) et les pois de printemps (PP) pour la production d’ingrédients protéiques. Alors que près de 140-150 000 t de pois sont utilisées en alimentation humaine et en ingrédients en France (campagne 2024/2025), la filière repose majoritairement sur le pois de printemps. Historiquement, la faible adoption du PH s’explique par une hétérogénéité plus marquée que les pois de printemps composition (notamment le PMG et la teneur en protéine), des rendements jugés incertains et des volumes moins réguliers pour les industriels. De nombreuses unités de fabrication d’ingrédients en France ou en Europe ont historiquement calibré leurs procédés sur le pois de printemps, mieux maîtrisé et plus standardisé. Les récents progrès génétiques en PH, rendement, protéines, PMG rendent donc nécessaire une réévaluation scientifique de ces perceptions.
Le WP5 a pour objectifs (i) de quantifier les écarts réels entre PH et PP sur leur aptitude à la transformation (les rendements industriels) et la fonctionnalité des isolats ; (ii) d’identifier les facteurs biochimiques et physiques déterminants, avec le développement d’outils de phénotypage comme la calibration NIRS ; (iii) d'évaluer le potentiel des programmes de sélection pour répondre aux besoins des transformateurs. L’enjeu final est d’accroître l’usage du pois d’hiver dans les unités de fabrication d’ingrédients.
Le dispositif expérimental, prévu sur trois ans, repose sur la production annuelle de quatre variétés contrastées (2 PH, 2 PP) dans quatre bassins de culture, suivie d’analyses de caractérisation biochimiques et physiques, de la production d’isolats et d’évaluations fonctionnelles et sensorielles des isolats. Une première série d’essais réalisée en 2025 et toujours en cours a été présenté lors de ce séminaire. Les données générées dans cette étude permettront de déterminer si les différences entre PH et PP persistent, d’établir des références technologiques pour l’industrie et d’orienter la sélection variétale.
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Un dispositif soutenu par le ministère de l'Agriculture A l'occasion des Rencontres Oléopro 2025 à Paris le 26 novembre, Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, a confirmé dans une vidéo que les fonds publics concédés à la filière des oléoprotéagineux pour le projet Pea4Ever seront bientôt versés : "Les cinq millions d'euros identifiés sous le Casdar dans le cadre du projet Pea4Ever sont sanctuarisés, fléchés, vers la recherche variétale. Les discussions juridiques, qui ont retardé le conventionnement, touchent à leur fin, et nous pouvons désormais aboutir. La convention sera signée dans quelques jours." |
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Légumineuses à graines : un progrès en marche pour mieux les cultiver et les utiliser
Ce mardi 4 novembre, Terres Inovia, en collaboration avec Terres Univia et avec le soutien de Plant2Pro, organise un colloque sur les légumineuses, à Paris. Agriculteurs, acteurs de la recherche et de la filière s’y presseront pour connaître les dernières avancées de la recherche, les leviers techniques à mobiliser et les formidables atouts de ces espèces dans les assolements. Le point avec Véronique Biarnès et Xavier Pinochet, experts de Terres Inovia.
500 000 ha de légumineuses à graines en France en 2025• Soja : 150 357 ha |
Gilles Robillard, introduit le sujet de la journée
Pourquoi Terres Inovia organise un colloque sur les légumineuses à graines ?
Véronique Biarnès (VB) et Xavier Pinochet (XP) : jusque-là, nous avions mis en place un colloque sur le pois et la féverole. Organisé à deux reprises, c'était un rendez-vous apprécié de la filière. Cette fois-ci, nous avons voulu élargir à toutes les espèces de légumineuses à graines et mettre l’accent sur la construction de filière. L’objectif est de montrer que les travaux pour améliorer la productivité et les débouchés sont particulièrement dynamiques. Les choses bougent : des moyens conséquents sont mis sur le terrain pour augmenter les rendements et améliorer les utilisations des produits à base de légumineuses. Les filières se structurent, mais sur un temps long.
Un investissement conséquent pour les légumineuses• Près de 100 Millions d’euros investis dont 50% d’aides publiques |
Pourquoi faut-il s’intéresser aux légumineuses ?
V.B et X.P : au-delà de leurs atouts nutritionnels et environnementaux, la demande des consommateurs est croissante, comme le montre l’Observatoire OléoProtéines réalisé par Terres Univia, qui décrypte chaque année les produits à base de protéines végétales pour l’alimentation humaine.
Des produits appréciés par les consommateursLe top 3 des ventes en commerce de détail des légumineuses à graines (en valeur) :
Source : Observatoire OléoProtéines 2024, ventes en valeur dans le commerce de détail |
Quels leviers permettraient aujourd’hui de développer davantage l’utilisation des légumineuses ?
V.B et X.P : une meilleure connaissance de la composition des graines permet d’identifier les plus adaptées selon différents usages. Par exemple, pour la féverole, les travaux sur le décorticage permettent d’éliminer en partie les bruches, de donner une valeur ajoutée aux graines et d’ouvrir de nouveaux débouchés en alimentation humaine. Ainsi, les procédés technologiques constituent des leviers essentiels.

Pour le producteur, ces espèces peuvent-elles être compétitives ?
V.B et X.P : souvent, les agriculteurs hésitent à cultiver les légumineuses car elles peuvent être sensibles aux aléas climatiques et apporter un rendement plus faible. Mais il ne faut pas regarder la compétitivité des légumineuses de manière isolée. L’azote symbiotique qu’elles apportent a un effet important sur les autres cultures de la rotation. A l’échelle du système de cultures, elles peuvent donc être compétitives en améliorant le rendement des cultures suivantes, à condition de les positionner dans des sols et des climats adaptés. L’insertion de ces cultures dans les systèmes doit donc être raisonné pour valoriser au mieux les services qu’elles peuvent apporter. Des exemples de systèmes intégrant des légumineuses montrent qu’ils peuvent avoir une performance à la fois économique, environnementale et sociétale.
Pour bien les cultiver, il existe aussi des leviers à actionner ?
V.B et X.P : oui, car du fait de la fixation symbiotique de l’azote qu’elles apportent, elles peuvent être sensibles aux stress hydriques et thermiques. Les innovations qui sont menées vont pouvoir améliorer la sensibilité des légumineuses aux facteurs extérieurs : la génétique permet de développer des variétés qui s’adaptent mieux aux aléas climatiques. On a montré, avec des travaux récents, que des espèces ou des variétés de légumineuses peuvent réagir différemment en conditions hydriques limitantes. Avec ces avancées de la recherche, ces espèces pourront être mieux positionnées selon leur potentiel dans les bassins de production en établissant une cartographie pour développer les surfaces. La recherche sur les maladies racinaires progresse aussi : certaines légumineuses sont plus résistantes dans certaines situations. Pour la bruche, si le contrôle au champ reste difficile, des méthodes de stockage vont permettre d’éviter qu’elles prolifèrent.

Il faut donc regarder les légumineuses avec une vision à long terme ?
Oui car les bénéfices dans un système ne sont pas immédiats, il faut attendre plusieurs années. Il en est de même pour la contractualisation. Il faut s'adapter au fil du temps, tisser des liens durables entre tous les maillons de la chaîne, basés sur la confiance qui s’établit sur le long terme. Il faut aussi qu’il y ait une prise en charge partagée du risque lié à la variabilité des rendements.
En savoir plus
Quelques exemples de projets sur les légumineuses à graines :
Protéagineux d’hiver : tenue de tige et résistance au froid, un gage de productivité
Rendement et tenue de tige élevés sont des critères importants dans le choix d’une variété de pois, en plus de la tolérance au gel. En féverole, des nouveautés productives viennent enrichir le choix variétal, la résistance au froid reste également à considérer.
Douze variétés de pois d’hiver ont été évaluées en 2024, campagne marquée par une pluviométrie continue du semis à la récolte, occasionnant une très forte pression maladies en pois d’hiver. Ainsi, seuls 8 essais sur les 33 prévus ont été validés pour le rendement. Les raisons d’abandon sont les suivantes : semis impossible, présence de maladies, hétérogénéité de peuplement, enherbement ou verse en fin de cycle.
Les variétés à bonne tenue de tige ont confirmé leur intérêt et certaines ont présenté un meilleur comportement face aux maladies. Dans 6 essais parmi les 8 validés en 2024, la tendance est positive entre le rendement moyen obtenu et la hauteur moyenne mesurée à maturité. Des variétés de plus de 40 cm à la maturité (Foudre, Feroe et Sherpa) ont eu des rendements supérieurs ou proches de 45 q/ha alors que celles entre 30 et 35 cm comme Fresnel, Furious, Faquir et Paddle sont en dessous ou proches de 40 q/ha.
Etant donné le faible nombre d’essais valides en 2024 et le contexte exceptionnel de la campagne,
la synthèse a été complétée par les essais de pré-inscription CTPS/Geves de 2022 (8 essais valides)
et 2023 (6 essais valides).
Pour les variétés à graines jaunes, Jumper, inscrite en 2022, s’est distinguée en rendement en 2024. Foudre et Feroe, et dans une moindre mesure, Uppercut et Furtif, inscrites en 2021, ont validé en pluriannuel leurs performances élevées. Sherpa et Farwest, inscrites en 2023 avec de très bonnes tenues de tige, ont aussi tiré leur épingle du jeu en 2024. En revanche, des variétés anciennes comme Furious et Fresnel, ont décroché en rendement en 2024, comme les années précédentes, sous l’effet de la verse et des maladies. Pour les variétés à graines vertes, Aviron, à petites graines, a une fois encore confirmé son bon potentiel, en lien avec une hauteur à la récolte supérieure à celles de Paddle et Faquir et une meilleure résistance à la verse.
La note moyenne de gravité de la présence de maladies (ascochytose, bactériose, colletothricum ou d’un complexe de plusieurs de ces maladies) dans tous les essais montre que Sherpa, Farwest et Foudre semblent moins sensibles qu’Uppercut, Furtif et Fresnel. Furious semble être la plus sensible de la série. Les autres variétés sont intermédiaires. Ces tendances restent à confirmer par des résultats supplémentaires. Parmi les variétés les moins affectées par les maladies, Sherpa, Farwest, Foudre, Feroe et Aviron présentaient les hauteurs à maturité et les rendements parmi les plus élevés en 2024. A l’opposé, Furious et Fresnel apparaissent plus sensibles à la verse.
Actuellement, pour le choix variétal, en l’absence de résultats clairs sur la résistance intrinsèque aux maladies, la tenue de tige est un critère important à prendre en compte en plus du rendement en pois d’hiver et de la tolérance au gel.
Axel, variété de féverole d’hiver de référence conseillée
La féverole d’hiver n’a pas échappé aux conditions pluvieuses de l’année, qui ont limité les possibilités de semis à l’automne et favorisé les maladies au printemps, botrytis et rouille notamment. Cependant, les pluies du début de l’été ont permis la mise en place de nombreux étages de gousses et favorisé le remplissage des graines qu’elles contenaient, conduisant à des rendements assez élevés. Des phénomènes de verse ont été parfois observés en fin de cycle. Le rendement moyen avoisine 37-40 q/ha en moyenne, avec des pointes supérieures à 65 q/ha.
10 variétés de féverole d’hiver ont été évaluées en 2024 dans le réseau d’évaluation post-inscription Terres Inovia en collaboration avec le Geves et les partenaires.
Comme les deux années précédentes, Axel affiche en 2024 un indice de rendement moyen très élevé et confirme son statut de variété de référence conseillée. Nairobi a obtenu un rendement moyen national en 2024 en dessous de la moyenne, alors qu’elle avait obtenu de très bonnes performances en 2022 et 2023. Elle reste cependant une variété récente conseillée. Parmi les variétés évaluées depuis au moins 3 ans, GL Alice a montré une performance élevée en 2024 et est donc intéressante en moyenne. Elle est suivie par Nouméa qui présente un bon rendement en 2024 alors qu’elle avait décroché en 2023. Inversement pour Niagara, performante en 2022 mais décevante en 2024.
En revanche, les variétés Iréna et Diva décrochent fortement en 2024 qu’en 2022 et 2023 et sont donc dépassées. Enfin, parmi les variétés récemment inscrites et évaluées, Nepal et GL Arabella se situent à un niveau de rendement élevé en 2024, alors que Nagoya a décroché. Pour le choix variétal, il conviendra de choisir des variétés tolérantes au froid pour les implanter dans les secteurs plus gélifs de l’est et du centre de la France : Diva (référence pour ce critère), Nouméa, Niagara et GL Alice. Les autres variétés plus sensibles sont à réserver à la bordure ouest de la France. Les nouveautés sont à confirmer.
Toujours plus d’informations pour choisir vos variétés sur l’outil Myvar.
Contacts : V. Biarnès, v.biarnes@terresinovia.fr et A. Van Ba.vanboxsom@terresinovia.fr
Lire l'article dans le n° de septembre d'Arvalis & Terres Inovia infos : ici.
Pourriture racinaire du pois : choisir les légumineuses pour préserver l’état sanitaire des sols
Terres Inovia propose une mise à jour des données sur la sensibilité à Aphanomyces des variétés de vesce et de trèfle et rappelle le conseil sur la gestion des rotations.
Symptômes d’Aphanomyces sur racines de vesce. De gauche à droite : variétés sensible, partiellement résistante et totalement résistante. Crédit photo : Anne Moussart, Terres Inovia.
La pourriture racinaire due à Aphanomyces euteiches est la maladie tellurique la plus préjudiciable sur pois. Il n’existe actuellement aucune méthode de lutte efficace, mais des solutions existent pour gérer durablement le risque Aphanomyces. Parmi celles-ci, la préservation de l’état sanitaire des sols est déterminante et dépend notamment d’une bonne gestion des rotations. Le pathogène peut infecter plusieurs espèces de légumineuses, mais il existe des différences de sensibilité inter et intraspécifiques.
Plusieurs tests menés en conditions contrôlées ont mis en évidence que certaines espèces sont très sensibles (lentille, luzerne, gesse), alors que d’autres sont très résistantes voire dans certains cas non-hôtes (féverole, lupin, pois chiche, fenugrec, lotier), et ce quelle que soit la variété évaluée. Dans le cas de la vesce et du trèfle, il existe en revanche des différences au sein même de l’espèce, avec des variétés totalement résistantes, partiellement résistantes et sensibles.
Ces différences permettent de raisonner la place des espèces et variétés de légumineuses dans la rotation en tenant compte de leur sensibilité à la maladie et du Potentiel infectieux (PI) de la parcelle. Le renouvellement variétal implique, en revanche, si l’on veut pérenniser le conseil, une mise à jour régulière des données sur la sensibilité variétale, en particulier pour la vesce et le trèfle. Dans ce contexte, Terres Inovia a mené une nouvelle étude sur une large gamme de variétés de vesce et de trèfle inscrites ces dernières années.
Une variabilité importante
Le niveau de résistance à Aphanomyces de 50 variétés de trèfle et 31 variétés de vesce, de différentes espèces a été évalué en conditions contrôlées. Une variété présentant une note de maladie (Indice de nécrose racinaire) inférieure à 1 est considérée comme résistante.
Le niveau de résistance par variété au sein de chaque espèce est présenté dans le tableau 1, en distinguant les variétés résistantes des variétés partiellement résistantes à sensibles.
Tenir compte du PI de la parcelle
L’importante variabilité inter et intraspécifique de sensibilité à la maladie permet d’insérer sans risque une ou plusieurs légumineuses dans la rotation, en tenant compte du PI de la parcelle.
- Légumineuses en culture principale : des légumineuses très résistantes à la maladie comme la féverole peuvent remplacer le pois en culture principale dans les parcelles fortement contaminées, ou être cultivées en alternance avec cette espèce sensible dans les parcelles faiblement contaminées ou saines, afin d’allonger les rotations et donc de limiter le risque aphanomyces.
- Légumineuses en couverts d’interculture, dérobé, associé ou plantes compagnes : le cycle du pathogène est très rapide (quelques semaines suffisent pour multiplier l’inoculum en conditions optimales) et les conditions climatiques peuvent être favorables au développement de la maladie (températures douces et précipitations) entre mars et fin octobre. Les légumineuses semées à partir de fin juillet-début août et détruites avant la fin de leur cycle végétatif durant l’hiver ou semées au printemps peuvent multiplier le pathogène même si leur cycle cultural est court. Le choix de l’espèce ou de la variété est donc important. Lorsque le PI est inférieur à 1 et qu’il n’existe pas d’espèce sensible, comme le pois ou la lentille, en culture principale dans la rotation, il n’y a pas de restriction. A l’inverse, si le PI est supérieur à 1 ou si des légumineuses sensibles sont présentes dans la rotation, il est recommandé de choisir des espèces/variétés très résistantes. Le risque de multiplier le pathogène est très faible pour les légumineuses semées à partir d’octobre et détruites avant la fin de l’hiver.
Quel que soit le type de couvert, le respect des fréquences de retour conseillées est indispensable, même pour des variétés très résistantes.
Pour aller plus loin : www.terresinovia.fr/pois-hiver/maladies
Contact : A. Moussart, a.moussart@terresinovia.fr
Lire l'article dans le n° de septembre d'Arvalis & Terres Inovia infos : ici.
Une approche de la compétitivité du pois protéagineux à l’échelle des principaux bassins de production
Une étude de Terres Inovia s’est penchée sur la compétitivité du pois protéagineux, permettant de quantifier les marges de progrès de cette légumineuse à graines.
Alors qu’un des objectifs majeurs du Plan Protéines est d’accroître significativement et de façon pérenne la place des légumineuses dans les assolements en France (et en Europe), Terres Inovia s’est penché sur la compétitivité du pois protéagineux, relativement à d’autres espèces de grandes cultures et à l’échelle des principaux bassins de production actuels.
Dans un contexte d’instabilité croissante des rendements des grandes cultures et de volatilité marquée des marchés, cette étude permet de quantifier les marges de progrès de cette légumineuse à graines tant du point de vue des rendements, de la maîtrise des charges et de la recherche d’une meilleure valorisation de la graine via son prix de vente.
Un défaut de compétitivité quantifié en termes de rendement et de prix
Deux approches complémentaires ont été mises en œuvre dans l’analyse : l’évaluation de la compétitivité annuelle de l’espèce et celle à l’échelle de la rotation. La méthode est basée sur le calcul de rendements et de prix d’équivalence.
Les deux principaux résultats :
- Quel que soit le bassin considéré, les prix et les rendements d’équivalence du pois protéagineux en marge annuelle sont nettement supérieurs aux prix et aux rendements moyens obtenus par cette espèce.
- Dans les différents bassins étudiés, la prise en compte des bénéfices liés à l’introduction du pois comme précédent à une céréale à paille (blé tendre) et à la rotation induit de meilleurs rendements et prix moyens corrigés du pois. Ceux-ci restent toutefois inférieurs aux rendements et aux prix du pois moyens aujourd’hui pratiqués.
Ces simulations quantifient le défaut de compétitivité actuel du pois. Ce défaut subsiste, mais de façon nettement atténuée, en intégrant les effets très bénéfiques de cette légumineuses en tant que précédent et à l’échelle de la rotation. Cette étude agroéconomique n’avait pas l’objectif de chiffrer de façon fine la compétitivité du pois à l’échelle de l’exploitation agricole.
Des travaux en cours pour améliorer la performance du pois
Selon les hypothèses retenues, en tenant compte de l’aide couplée liée à la PAC 2023-2027, la rentabilité annuelle moyenne du pois apparaît comme globalement insuffisante dans le contexte de prix et de rendements 2019-2023 et de charges opérationnelles en 2024.
Dans le cadre du projet en cours Cap Protéines + (2024-2027), différents travaux sont engagés sur l’amélioration des performances du pois protéagineux et l’accompagnement des agriculteurs à la gestion du risque liée à des pratiques agroécologiques, incluant l’insertion d’une légumineuse à graines comme le pois et l’évaluation des effets des légumineuses à graines sur la multiperformance.
Télécharger la synthèse de l'étude dans la publication Point Eco de Terres Univia
L’étude complète est disponible sur demande (v.lecomte@terresinovia.fr)
Les enseignements techniques de 2024 pour réussir son pois d’hiver
Après une campagne climatique hors norme, marquée par une pluviométrie continue du semis à la récolte, les pois d’hiver accusent une importante pression maladie, limitant fortement les possibilités de récoltes et le potentiel final.
Si cet échec sanitaire peut décourager, il est important de recontextualiser cette pression face à un climat extrême et inattendu, non représentatif de ces dernières années. De plus, lors des dernières campagnes, ont été mis en évidence de nombreux leviers agronomiques permettant de limiter la pression maladie, et de sauvegarder le potentiel des pois d’hiver.
En 2024, ces leviers ont également montré de fortes différences dans la dynamique d’évolution de la maladie. Fort de ces enseignements, Terres Inovia propose ses leviers mais également les évolutions techniques à opérer sur ses pois d’hiver pour une meilleure maitrise du potentiel de la future campagne 2025.
Les résultats présentés dans ce dossier technique (à télécharger ici ou en bas de cette actualité) sont le fruit d’un travail collectif réalisé avec l’ensemble des partenaires. Merci à ceux qui ont permis d’alimenter ce bilan de campagne.
Dans ce dossier technique, vous retrouverez un bilan complet sur la campagne de pois protéagineux 2023/2024 :
- Un bilan climatique 2024 sans précédent
- Un complexe de maladies dominé par un champignon type Colletotrichum
- Des profils variétaux plus adaptés au risque de maladie
- Semences certifiées et graines de fermes
- L’implantation, phase de mise en place des stratégies pour limiter le risque maladie
- Déclencher des stratégies précoces plus efficaces
Pour 2025, les clés techniques pour réussir son pois d’hiver
Le contexte climatique 2024 reste très atypique et ne doit pas résumer le risque climatique et sanitaire des pois d’hiver pour les futures campagnes. Ces 10 dernières années climatiques ont même montré, en moyenne, de meilleurs rendements 7 années/10 pour le pois d’hiver à l’inverse du pois de printemps qui plafonne plus souvent avec les risques de printemps chauds et secs.
La gestion du risque de gel et de maladies précoces du pois d’hiver peut se maitriser via le cumul des divers leviers détaillés précédemment et résumés ci-dessous.
Choix d'une parcelle adaptée
Choix de la parcelle plus susceptibles d’entretenir la maladie.
Choix d’une variété résiliente
Un premier classement provisoire des variétés, souvent moins impactées par la maladie
Des différences de comportement variétal
- Tolérance au froid (en particulier pour le Nord-Est de la France) ;
- Tolérance à la chlorose ferrique (pour les sols calcaires et limons froids) ;
- Vigueur sortie hiver : les plantes se redressant rapidement en sortie d’hiver affichent moins d’exposition à la maladie en bas des tiges.
La semence certifiée à privilégier car moins susceptibles de véhiculer une maladie.
Graine de ferme : écartez les lots de semences touchées et/ou présentant un taux de germination anormalement faible. Réalisez un test de germination.
Maîtrise de l’implantation
Préparation du sol
Evitez les problèmes de lissages et compactions limitant l’infiltration de l’eau.
Date de semis
Préférez des semis de mi-novembre à mi-décembre, moins exposés au gel que les semis de début novembre.
Profondeur de semis
Assurez un semis régulier à 5-6 cm (pas moins !) pour protéger le bas des plantes du gel, du déchaussement et de la maladie.
Densité de semis
Respectez les densités de semis en connaissance du taux de germination. Les pois d’hiver ramifient plus qu’il y a 10 ans.
Association
Privilégiez les associations en bio et conduites innovantes, la seconde espèce freine physiquement la propagation de la maladie. Préférez les implantations avec rangs distincts par espèces.
Protéger tôt sa parcelle pour plus d’efficacité
En cas d’hiver favorable au complexe hivernal (douceur et humidité), intervenez à partir du 20 février (stade 4/5 feuilles du pois) avec un fongicide (voir le tableau 4 dans le dossier technique) :
SUNORG PRO 0.8 l/ha
= ou PROSARO 0.8 l/ha
= ou SUNORG PRO 0.6 l/ha + AMISTAR 0.4 l/ha
= ou PROSARO 0.6 l/ha + AMISTAR 0.4 l/ha
C’est le dernier stade permettant d’atteindre le bas des plantes où très souvent, la maladie est installée. Privilégiez un volume de bouillie de 150 l/ha à 200 l/ha (voir la figure 12 dans le dossier technique). Ne négligez pas le volume de bouillie pour permettre une bonne pénétration du traitement dans le couvert végétatif. Ensuite, le couvert se referme et les traitements fin floraison permettent seulement de protéger le dessus du couvert.
Contacts :
Bastien REMURIER – b.remurier@terresinovia.fr
Gwénola RIQUET – g.riquet@terresinovia.fr
Agathe PENANT – a.penant@terresinovia.fr
Coralie BRIER – c.brier@terresinovia.fr
Anne MOUSSART – a.moussart@terresinovia.fr
Véronique BIARNES – v.biarnes@terresinovia.fr
Documents à télécharger
Terres Inovia actualise le conseil variétal en pois d'hiver et féverole d'hiver dans Myvar
Retrouvez les listes élaborées à partir des résultats du réseau fusionné d’essais en inscription ou en post-inscription Terres Inovia – Geves – partenaires sur le site Myvar.
Pour vous aider à réaliser ou conforter un choix variétal adapté à vos objectifs et à votre contexte de production, Terres Inovia vous propose des listes de variétés recommandées pour les semis de pois d'hiver et de féverole d’hiver pour l’automne 2024, sur la base de critères complémentaires au rendement, permettant de prendre en compte notamment les caractéristiques liées au sol et au climat.
Téléchargez les listes recommandées en pois d'hiver : cliquez ici.
Téléchargez les listes recommandées en féverole d'hiver : cliquez ici.
Contact : A. Van Boxsom, a.vanboxsom@terresinovia.fr et V. Biarnès, v.biarnes@terresinovia.fr
Quoi de neuf sur le stress hydrique du pois ?
Terres Inovia a conduit un essai dans le cadre du projet Arecover, coordonné par l'INRAe Dijon. Les résultats ont été présentés lors d’un jeudi de TI.
Le stress hydrique du pois est considéré comme l’un des principaux facteurs limitant le rendement des légumineuses. Terres Inovia a contribué au projet Arecover, piloté par INRAe Dijon.
Lauréat de l’appel à projet Plant2Pro de l’Institut Carnot, ce projet, qui s’est achevé en 2023, a étudié chez le pois le stress hydrique, considéré comme l’un des principaux facteurs limitant le rendement des légumineuses à graines.
Dans ce cadre, l'institut technique a pu conduire un essai à Dijon en 2022 avec plusieurs modalités d’irrigation, qui montre bien qu’un stress hydrique précoce (avant floraison) affecte fortement les rendements et la teneur en protéines et qu’une irrigation précoce peut en revanche permettre un gain important de rendement et de teneur en protéines. Les résultats ont fait l'objet d'un webinaire Jeudi de TI.
Visionnez le Jeudi de TI pour découvrir les résultats de l'essai de Terres Inovia :
Consultez la fiche descriptive du projet Arecover :
https://www.terresinovia.fr/web/institutionnel/-/arecover
Colza et pois : découvrez la qualité des graines de la récolte 2023
Terres Inovia a réalisé, pour l'Interprofession Terres Univia, une analyse de la qualité des graines du colza et du pois pour la récolte 2023. Elles font l'objet de deux fiches, à télécharger gratuitement.
Colza : une qualité et une teneur en huile fidèle à la normale
L’Observatoire sur la qualité des graines de colza collectées en France est piloté par Terres Univia et mis en œuvre par Terres Inovia. Il appréhende annuellement les principaux critères qualitatifs de la récolte. Rendement, qualité et teneur en huile sont conformes à la moyenne quinquennale pour les graines de la récolte 2023.
En 2023, 1 350 000 ha de colza ont été cultivés en France, soit une hausse de 10 % par rapport à 2022. Le rendement national est de 31,7 quintaux (q)/hectare (ha), soit une valeur légèrement inférieure à la moyenne quinquennale. La production nationale a atteint près de 4 300 000 tonnes, en hausse de 10 % par rapport à la moyenne 2018-2022.
Pois : un rendement faible et une teneur en protéines élevée
Terres Univia a confié en 2023 à Terres Inovia la réalisation d’une enquête sur la qualité des graines de pois protéagineux à la collecte, avec la collaboration des organismes collecteurs qui ont procédé à la fourniture des échantillons.
Il ressort de cette enquête que les surfaces de pois en France ont augmenté en 2023, à 152 000 hectares (ha) contre 133 000 ha en 2022.
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