Fertilité du sol : le GIEE Magellan fête ses dix ans
Le 18 novembre, à Bona (58), ce groupement d’intérêt économique et environnemental a organisé une journée terrain qui a rassemblé plus de 500 personnes pour souffler ses dix bougies. L’institut technique a noué, depuis de nombreuses années, un partenariat important avec ce réseau d’agriculteurs nivernais. Gilles Robillard, président de Terres Inovia, était présent à l’événement.
Malgré le froid glacial qui s’est abattu sur les plateaux du Nivernais ce 18 novembre, les agriculteurs, conseillers techniques et élèves de lycées agricoles étaient nombreux à avoir investi les parcelles d’une exploitation de Bona, où le GIEE Magellan avait choisi d’organiser l’événement anniversaire de ses dix ans.


A Bona (58), plus de 500 personnes s’étaient donné rendez-vous autour du GIEE Magellan.
Un groupement d’agriculteurs pour améliorer la fertilité des sols
Ce groupement économique et environnemental spécialisé dans la fertilité des sols, né en 2015 de l’initiative d’une poignée d’agriculteurs nivernais, a permis aux visiteurs de mieux connaître les solutions innovantes défendues par le GIEE Magellan, témoignages d’agriculteurs à l’appui.
Objectif : améliorer la fertilité des sols, des biofertilisants aux matières organiques, en passant par l’allongement des rotations et les couverts végétaux pour rendre les cultures plus résilientes face aux aléas climatiques et aux attaques de ravageurs par la mise en place des pratiques innovantes avec des systèmes moins gourmands en produits phytosanitaires.
En savoir plus sur le GIEE Magellan
Commander le guide du GIEE Magellan sur le semis direct édité par Terres Inovia
Tout au long de la journée, des ateliers tournants ont pu diffuser outils, méthodes et leviers d’actions testés depuis dix ans par ce groupement économique et environnemental, comme la culture de céréales sous couvert permanent de légumineuses, la compaction des sols, les effets des techniques de la destruction des couverts, l’utilisation de préparations naturelles ou encore les leviers pour créer des colzas robustes.

Huit ateliers ont animé la journée anniversaire du GIEE Magellan.
Ils y étaientJulien M., conseiller technique Raphaël T., agriculteur (Seine-et-Marne) Thibault S., agriculteur (Cher) |
Entre Terres Inovia et le GIEE Magellan, un lien tissé depuis longtemps
Terres Inovia a été un partenaire de poids du groupement. L’institut technique met, en effet, à disposition du groupement l’expertise de ses collaborateurs. Ainsi, c’est Michaël Geloen qui réalise l’animation du groupement, avec un rôle d’appui technique et d’organisation de tours de plaine et de formations. Des expérimentations du GIEE sont également réalisées avec le soutien de l’une des stations d’expérimentation de l’institut à Bretenière. Et c’est également Terres Inovia qui a édité, en 2021, un guide pour diffuser largement les méthodes et outils du GIEE. Du côté de l’institut technique, l’intérêt de collaborer aussi étroitement avec le groupement permet d’identifier plus rapidement de nouveaux leviers pour rendre les cultures plus compétitives.
Gilles Robillard, président de Terres Inovia
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Deux ateliers animés par des experts de l’institut technique

Michaël Geloen lors de l'animation d'un atelier.
La journée a été orchestrée par Michael Geloen, animateur du groupement et ingénieur de développement de l’institut. L’expert de Terres Inovia a également animé un atelier sur la conduite de céréales sous couvert permanent de légumineuses. « Pour maximiser les cultures de printemps, il est important de renforcer la fertilité du sol et la résilience des systèmes », a-t-il expliqué, en préambule avant de détailler les méthodes pour faire coexister une culture avec un couvert permanent.
Matthieu Loos a expliqué aux visiteurs les méthodes pour construire des colzas robustes.
Matthieu Loos, autre ingénieur de développement de Terres Inovia, a animé, de son côté, un atelier sur la robustesse des colzas. « L’objectif est de montrer comment nos pratiques peuvent influer sur l’état des colzas pour créer une robustesse permettant aux plantes de mieux résister aux ravageurs », a-t-il expliqué, présentant les tableaux de bord développés par Terres Inovia « pour savoir, à toutes les étapes de l’itinéraire technique, si les pratiques mises en place ont été vertueuses pour avoir des colzas robustes ».
Romain Maillault, agriculteur à Montigny-sur-Canne et membre du GIEE MagellanCe producteur dans la Nièvre est l’un des membres fondateurs du GIEE Magellan. Il gère une exploitation de 500 ha et a mis en place un système de cultures très diversifié, jusqu’à parfois une douzaine de cultures, en semis direct et en couvert. Pourquoi avez-vous rejoint le GIEE Magellan ? Comment a fonctionné ce groupement depuis sa création ? Quelle la plus-value pour votre exploitation ? |
Légumineuses à graines : un progrès en marche pour mieux les cultiver et les utiliser
Ce mardi 4 novembre, Terres Inovia, en collaboration avec Terres Univia et avec le soutien de Plant2Pro, organise un colloque sur les légumineuses, à Paris. Agriculteurs, acteurs de la recherche et de la filière s’y presseront pour connaître les dernières avancées de la recherche, les leviers techniques à mobiliser et les formidables atouts de ces espèces dans les assolements. Le point avec Véronique Biarnès et Xavier Pinochet, experts de Terres Inovia.
500 000 ha de légumineuses à graines en France en 2025• Soja : 150 357 ha |
Gilles Robillard, introduit le sujet de la journée
Pourquoi Terres Inovia organise un colloque sur les légumineuses à graines ?
Véronique Biarnès (VB) et Xavier Pinochet (XP) : jusque-là, nous avions mis en place un colloque sur le pois et la féverole. Organisé à deux reprises, c'était un rendez-vous apprécié de la filière. Cette fois-ci, nous avons voulu élargir à toutes les espèces de légumineuses à graines et mettre l’accent sur la construction de filière. L’objectif est de montrer que les travaux pour améliorer la productivité et les débouchés sont particulièrement dynamiques. Les choses bougent : des moyens conséquents sont mis sur le terrain pour augmenter les rendements et améliorer les utilisations des produits à base de légumineuses. Les filières se structurent, mais sur un temps long.
Un investissement conséquent pour les légumineuses• Près de 100 Millions d’euros investis dont 50% d’aides publiques |
Pourquoi faut-il s’intéresser aux légumineuses ?
V.B et X.P : au-delà de leurs atouts nutritionnels et environnementaux, la demande des consommateurs est croissante, comme le montre l’Observatoire OléoProtéines réalisé par Terres Univia, qui décrypte chaque année les produits à base de protéines végétales pour l’alimentation humaine.
Des produits appréciés par les consommateursLe top 3 des ventes en commerce de détail des légumineuses à graines (en valeur) :
Source : Observatoire OléoProtéines 2024, ventes en valeur dans le commerce de détail |
Quels leviers permettraient aujourd’hui de développer davantage l’utilisation des légumineuses ?
V.B et X.P : une meilleure connaissance de la composition des graines permet d’identifier les plus adaptées selon différents usages. Par exemple, pour la féverole, les travaux sur le décorticage permettent d’éliminer en partie les bruches, de donner une valeur ajoutée aux graines et d’ouvrir de nouveaux débouchés en alimentation humaine. Ainsi, les procédés technologiques constituent des leviers essentiels.

Pour le producteur, ces espèces peuvent-elles être compétitives ?
V.B et X.P : souvent, les agriculteurs hésitent à cultiver les légumineuses car elles peuvent être sensibles aux aléas climatiques et apporter un rendement plus faible. Mais il ne faut pas regarder la compétitivité des légumineuses de manière isolée. L’azote symbiotique qu’elles apportent a un effet important sur les autres cultures de la rotation. A l’échelle du système de cultures, elles peuvent donc être compétitives en améliorant le rendement des cultures suivantes, à condition de les positionner dans des sols et des climats adaptés. L’insertion de ces cultures dans les systèmes doit donc être raisonné pour valoriser au mieux les services qu’elles peuvent apporter. Des exemples de systèmes intégrant des légumineuses montrent qu’ils peuvent avoir une performance à la fois économique, environnementale et sociétale.
Pour bien les cultiver, il existe aussi des leviers à actionner ?
V.B et X.P : oui, car du fait de la fixation symbiotique de l’azote qu’elles apportent, elles peuvent être sensibles aux stress hydriques et thermiques. Les innovations qui sont menées vont pouvoir améliorer la sensibilité des légumineuses aux facteurs extérieurs : la génétique permet de développer des variétés qui s’adaptent mieux aux aléas climatiques. On a montré, avec des travaux récents, que des espèces ou des variétés de légumineuses peuvent réagir différemment en conditions hydriques limitantes. Avec ces avancées de la recherche, ces espèces pourront être mieux positionnées selon leur potentiel dans les bassins de production en établissant une cartographie pour développer les surfaces. La recherche sur les maladies racinaires progresse aussi : certaines légumineuses sont plus résistantes dans certaines situations. Pour la bruche, si le contrôle au champ reste difficile, des méthodes de stockage vont permettre d’éviter qu’elles prolifèrent.

Il faut donc regarder les légumineuses avec une vision à long terme ?
Oui car les bénéfices dans un système ne sont pas immédiats, il faut attendre plusieurs années. Il en est de même pour la contractualisation. Il faut s'adapter au fil du temps, tisser des liens durables entre tous les maillons de la chaîne, basés sur la confiance qui s’établit sur le long terme. Il faut aussi qu’il y ait une prise en charge partagée du risque lié à la variabilité des rendements.
En savoir plus
Quelques exemples de projets sur les légumineuses à graines :
Cap Protéines+ : des avancées concrètes pour renforcer la souveraineté protéique
Quoi de neuf dans Cap protéines+ ? Ce vaste projet, qui s’inscrit dans la Stratégie Nationale en faveur du développement des Protéines Végétales (SNPV) et mobilise 117 partenaires des filières animales et végétales, vise à renforcer la souveraineté protéique française. Une réunion a permis de passer en revue les premières avancées du projet.
Pois, féverole, pois chiche, soja, lentille… sur tout le territoire, un réseau d’expérimentation renforcé sur ces cultures a déjà mené une soixantaine d’essais réalisés par Terres Inovia et ses partenaires. Ils contribuent à acquérir de nouvelles références techniques pour sécuriser la production de légumineuses à graines.
- De nouvelles dates de semis en pois pour s'adapter au changement climatique
- Des références sur la gestion des ravageurs de soja partagés lors d'un webinaire
- Des synthèses variétales des légumes secs adaptées à l’agriculture biologique disponibles depuis 2024 sur https://www.myvar.fr.
Au total, une vingtaine de leviers sont étudiées, comme le désherbage mécanique, la lutte biocontrôle, l’association de légumineuses et de céréales, le décalage des dates de semis ….
Les expérimentations se poursuivent en 2026 pour identifier et transférer des leviers de robustesse des légumineuses aux producteurs.
Des protéines locales pour l’alimentation animale
Les filières végétales et animales se mobilisent pour favoriser l’utilisation de protéines végétales locales dans les élevages, avec des premiers résultats :
- Des articles dans la revue OCL contribuent à optimiser les méthodes de qualification et d’extraction des matières premières riches en protéines pour en favoriser leur utilisation en alimentation animale : De la difficulté de presser les amandes de tournesol : défis à relever en extraction mécanique et Analyse d'une presse à vis instrumentée : étude de la pression, du couple, de la déformation de la cage et de la dynamique des flux.
- Des premiers résultats prometteurs sur la valorisation nutritionnelle de féverole décortiquée et de tourteaux de colza expeller chez les porcs et les volailles, ce qui pourrait permettre, demain, de faciliter leur incorporation dans les rations.
- Des féveroles toastées en cours d’évaluation dans l’alimentation des caprins pour permettre de substituer du tourteau de soja importé.
En complément de ces références technico-économiques, des entretiens auprès de transformateurs, distributeurs, et consommateurs démarrent cet automne dans trois territoires Hauts-de-France, Bretagne-Pays de la Loire, et la Nouvelle-Aquitaine. L’objectif ? Mesurer leurs sensibilités et leur consentement à payer pour des produits issus d’élevages alimentés avec des matières premières locales. Les résultats sont attendus pour fin 2026.
Des légumineuses dans nos assiettes
L’observatoire OléoProtéines, soutenu dans Cap protéines+, illustre la progression en 2024 de l’utilisation des légumineuses en alimentation humaine, en particulier dans les conserves, les farines et les tartinables.
Pour soutenir cette dynamique, les partenaires misent sur l’apport d’outils pour proposer des protéines végétales de qualité qui répondent aux besoins des filières et sur l’innovation dans les procédés de transformation contribuant à favoriser de nouveaux débouchés pour les producteurs.
Pour cela, les partenaires cherchent à répondre notamment à ces questions :
- Coques, pellicules, eau de cuisson, … quelle valorisation de ces coproduits de légumineuses pour apporter de la plus-value à ces graines ?
- Quelles farines de légumineuses pour un pain enrichie en protéines ?
- Quelles variétés de lentille et pois chiche pour limiter le temps de cuisson ?
Accompagner sur le terrain les agriculteurs et leurs conseillers

Avec le Comité technique légumineuses à graines Ouest, organisé le 24 avril 2025 à Bourges (Terres Inovia)
L’accompagnement sur le terrain des leviers de production des légumineuses et de l’autonomie protéique s’appuie sur un réseau d’une centaine de partenaires de la distribution et du conseil agricole.
Ils ont animés au cours de cette première campagne du projet :
- 80 collectifs d’agriculteurs, mobilisés au fil de la campagne, pour partager leurs expériences et mettre en pratique des leviers de robustesse des légumineuses et de l’autonomie protéique ;
- 15 plateformes de démonstration, qui illustrent les leviers de gestion des légumineuses à graines ;
- 6 observatoires de soja, féverole et pois chiche suivis, pour acquérir de l’expertise sur ces cultures dans divers contextes de production.
De plus, 6 comités techniques spécifiques aux légumineuses ont été créés. Animés par les ingénieurs développement de Terres Inovia, ces rendez-vous annuels fédèrent les acteurs en régions pour partager les références acquises et co-construire des travaux communs.
Le transfert passe également par la production d’outils et de supports utilisables par les conseillers et les agriculteurs :
- Un tableau de bord économique avec l'Observatoire des prix des légumineuses à graines payées aux producteurs publié en mai dernier;
- Une étude de la compétitivité du pois dans les assolements.
Dans les prochains mois, cette boite à outils sera complétée, notamment avec des supports économiques (compétitivité du soja et de la féverole) sur les services rendus à l’échelle de la rotation par les légumineuses.
A mi-parcours, Cap protéines+ s’appuie donc sur la mobilisation des partenaires et la synergie entre filières végétales et animales pour avancer à un rythme soutenu, complémentaire avec une dynamique plus large de projets R&D en faveur de la souveraineté protéique.
Légumineuses : des pistes de progrès pour améliorer la sélection génétique
Lancé en octobre 2023, le projet BELIS a pour ambition de renforcer la compétitivité et la durabilité des activités de sélection des légumineuses en Europe. Du 9 au 11 septembre derniers, les partenaires du projet se sont réunis à Novi Sad (Serbie), dans les locaux de l’Institut des cultures de plein champ et potagères (IFVC), à l’occasion de leur réunion annuelle.

Les légumineuses jouent un rôle clé dans la durabilité de l’agriculture et des systèmes alimentaires. Pourtant, leur culture reste limitée en Europe, en raison d’une rentabilité insuffisante liée à des rendements faibles ou instables, de contraintes agronomiques, de pressions parasitaires et d’une qualité parfois inadaptée aux usages finaux.
Afin de lever ces obstacles, BELIS vise à améliorer l’efficacité des travaux de sélection et à favoriser la diffusion de nouvelles variétés performantes. Le projet réunit 34 partenaires issus de 19 pays européens, parmi lesquels Terres Inovia, et porte sur 14 espèces (7 légumineuses à graines et 7 légumineuses fourragères).
Comme chaque année, la réunion annuelle de BELIS a permis de présenter les avancées, de planifier les prochaines étapes et d’échanger sur les principales pistes d’innovation dans la sélection des légumineuses. Un temps fort a également été dédié aux parties prenantes du réseau BELIS, avec une journée portes ouvertes incluant des présentations, des échanges techniques et la visite des champs expérimentaux de l’IFVC ainsi que d’une exploitation agricole.
Premiers résultats présentés

Du 9 au 11 septembre derniers, les partenaires du projet se sont réunis à Novi Sad (Serbie), dans les locaux de l’Institut des cultures de plein champ et potagères (IFVC)
Lors de cette journée portes ouvertes, plusieurs résultats préliminaires ont été présentés :
· Les premiers résultats obtenus grâce au KASP, une méthodologie simplifiée de génotypage des polymorphismes à marqueurs spécifiques, appliquée au pois chiche.
· Le développement de nouveaux protocoles pour mesurer et estimer des caractéristiques liées aux maladies, aux ravageurs et à la qualité.
· L’utilisation de drones pour le phénotypage des légumineuses fourragères dans les essais de sélection.
· Une puce SNP multi-espèces destinée à la recherche et aux sélectionneurs dans les prochaines années.
Revue des travaux en cours
Parmi les chantiers en cours de développement de BELIS, la réunion annuelle a également mentionné :
· Des protocoles de phénotypage et génotypage avancés, intégrant différentes espèces, conditions de stress (sécheresse, excès d’eau, ravageurs, maladies) et caractéristiques qualitatives (valeur nutritionnelle, aptitudes technologiques des grains).
· Des innovations pour améliorer les informations fournies aux agriculteurs sur la valeur des semences pour la culture et l’utilisation (VCU), notamment à travers l’adaptation des critères d’évaluation variétale et la mise en place d’essais officiels multi-pays. Des comparaisons de protocoles VCU entre pays et les résultats d’un réseau de 8 sites d’essais de luzerne en Serbie, Italie et France ont également été partagés.
· Des recommandations pour mieux valoriser les variétés issues des essais d’enregistrement et post-enregistrement.
· Le projet explore également de nouveaux modèles d’organisation et de collaboration entre acteurs de la recherche et de la sélection. Des études de cas menées dans différents pays mettent en évidence des pistes pour optimiser les efforts de R&D, améliorer la mise en marché des variétés et accroître la disponibilité de semences adaptées. Des résultats encourageants ont déjà été observés, notamment dans le secteur allemand de la sélection du lupin blanc.
La mobilisation de Terres Inovia
Dans le cadre de ce projet, Terres Inovia est en charge de la construction du réseau BELIS, une communauté rassemblant l’ensemble des parties prenantes du projet. Ce réseau offre à ses membres l’accès à des ressources pratiques, favorise le networking et leur permet de suivre en avant-première les avancées et résultats du projet. A noter : toute personne intéressée par le projet et ses travaux est bienvenue au sein du réseau.
Par ailleurs, Terres Inovia contribue à la collecte des protocoles VATE sur légumineuses à graines en France et participe à un essai d’évaluation variétale du pois à l’échelle européenne. Enfin, FILEG constitue l’un des cas d’étude du projet, servant d’exemple de structuration d’une filière pour les légumineuses à graines.
Contact : c.bmassin@terresinovia.fr
Agriculteurs, rejoignez le projet LegumES pour découvrir les avantages des légumineuses !
Ce projet européen, qui vise à mieux valoriser les services rendus par les légumineuses, lance un appel à candidatures auprès de tout agriculteur volontaire pour mettre en place des essais sur les espèces, avec, à la clé, des méthodes de suivi.
Depuis 2024, Terres Inovia participe à LegumES, un ambitieux projet européen qui réunit un consortium de 22 partenaires et est doté d’un budget de 6 millions d’euros pour 4 ans. Objectif : aller vers une agriculture plus durable et résiliente à l’échelle européenne valorisant les services écosystémiques offerts par les légumineuses dans les systèmes agricoles et alimentaires.
Des essais accompagnés et rémunérés pour montrer les avantages des légumineuses
Pour montrer sur le terrain les intérêts autres que la récolte que peuvent livrer ces espèces, Terres Inovia est à la recherche d’agriculteurs qui souhaiteraient participer aux essais dans le cadre de LegumES. Une étape d’appropriation pour comprendre comment mieux bénéficier des services écosystémiques rendus par les légumineuses, un soutien financier ainsi que des conseils pour la conception des essais et leur suivi seront mis à la disposition des agriculteurs participants.
Les légumineuses, un des leviers pour réduire les engrais azotés
Le projet LegumES vise à relever les principaux défis de l'agriculture moderne en mettant l'accent sur les avantages environnementaux, économiques et sociaux des cultures de légumineuses. Il promeut la culture des légumineuses comme un des leviers pour réduire la dépendance aux engrais azotés synthétiques, diminuer les émissions de gaz à effet de serre, améliorer la santé des sols et créer des systèmes de culture plus diversifiés et plus résilients.
Vous êtes agriculteurs et êtes prêts à participer à ces essais ?
Envoyez un e-mail à a.schneider@terresinovia.fr pour déposer votre candidature avant le 15 octobre 2025 et découvrez, en pièce jointe, le dossier d'appel à candidatures.
Pourriture racinaire du pois : choisir les légumineuses pour préserver l’état sanitaire des sols
Terres Inovia propose une mise à jour des données sur la sensibilité à Aphanomyces des variétés de vesce et de trèfle et rappelle le conseil sur la gestion des rotations.
Symptômes d’Aphanomyces sur racines de vesce. De gauche à droite : variétés sensible, partiellement résistante et totalement résistante. Crédit photo : Anne Moussart, Terres Inovia.
La pourriture racinaire due à Aphanomyces euteiches est la maladie tellurique la plus préjudiciable sur pois. Il n’existe actuellement aucune méthode de lutte efficace, mais des solutions existent pour gérer durablement le risque Aphanomyces. Parmi celles-ci, la préservation de l’état sanitaire des sols est déterminante et dépend notamment d’une bonne gestion des rotations. Le pathogène peut infecter plusieurs espèces de légumineuses, mais il existe des différences de sensibilité inter et intraspécifiques.
Plusieurs tests menés en conditions contrôlées ont mis en évidence que certaines espèces sont très sensibles (lentille, luzerne, gesse), alors que d’autres sont très résistantes voire dans certains cas non-hôtes (féverole, lupin, pois chiche, fenugrec, lotier), et ce quelle que soit la variété évaluée. Dans le cas de la vesce et du trèfle, il existe en revanche des différences au sein même de l’espèce, avec des variétés totalement résistantes, partiellement résistantes et sensibles.
Ces différences permettent de raisonner la place des espèces et variétés de légumineuses dans la rotation en tenant compte de leur sensibilité à la maladie et du Potentiel infectieux (PI) de la parcelle. Le renouvellement variétal implique, en revanche, si l’on veut pérenniser le conseil, une mise à jour régulière des données sur la sensibilité variétale, en particulier pour la vesce et le trèfle. Dans ce contexte, Terres Inovia a mené une nouvelle étude sur une large gamme de variétés de vesce et de trèfle inscrites ces dernières années.
Une variabilité importante
Le niveau de résistance à Aphanomyces de 50 variétés de trèfle et 31 variétés de vesce, de différentes espèces a été évalué en conditions contrôlées. Une variété présentant une note de maladie (Indice de nécrose racinaire) inférieure à 1 est considérée comme résistante.
Le niveau de résistance par variété au sein de chaque espèce est présenté dans le tableau 1, en distinguant les variétés résistantes des variétés partiellement résistantes à sensibles.
Tenir compte du PI de la parcelle
L’importante variabilité inter et intraspécifique de sensibilité à la maladie permet d’insérer sans risque une ou plusieurs légumineuses dans la rotation, en tenant compte du PI de la parcelle.
- Légumineuses en culture principale : des légumineuses très résistantes à la maladie comme la féverole peuvent remplacer le pois en culture principale dans les parcelles fortement contaminées, ou être cultivées en alternance avec cette espèce sensible dans les parcelles faiblement contaminées ou saines, afin d’allonger les rotations et donc de limiter le risque aphanomyces.
- Légumineuses en couverts d’interculture, dérobé, associé ou plantes compagnes : le cycle du pathogène est très rapide (quelques semaines suffisent pour multiplier l’inoculum en conditions optimales) et les conditions climatiques peuvent être favorables au développement de la maladie (températures douces et précipitations) entre mars et fin octobre. Les légumineuses semées à partir de fin juillet-début août et détruites avant la fin de leur cycle végétatif durant l’hiver ou semées au printemps peuvent multiplier le pathogène même si leur cycle cultural est court. Le choix de l’espèce ou de la variété est donc important. Lorsque le PI est inférieur à 1 et qu’il n’existe pas d’espèce sensible, comme le pois ou la lentille, en culture principale dans la rotation, il n’y a pas de restriction. A l’inverse, si le PI est supérieur à 1 ou si des légumineuses sensibles sont présentes dans la rotation, il est recommandé de choisir des espèces/variétés très résistantes. Le risque de multiplier le pathogène est très faible pour les légumineuses semées à partir d’octobre et détruites avant la fin de l’hiver.
Quel que soit le type de couvert, le respect des fréquences de retour conseillées est indispensable, même pour des variétés très résistantes.
Pour aller plus loin : www.terresinovia.fr/pois-hiver/maladies
Contact : A. Moussart, a.moussart@terresinovia.fr
Lire l'article dans le n° de septembre d'Arvalis & Terres Inovia infos : ici.
Insérez-Les : première étape dans les avancées du projet
Après le lancement du projet en 2024, la réunion annuelle de 2025 d’Insérez Les s’est tenue à Rouen, dans les locaux d’Unilasalle, du 23 au 25 juin, rassemblant une cinquantaine de participants et avec deux représentants d’ANR, le financeur. L’événement a permis de travailler collectivement sur les avancées des travaux qui visent à dépasser les obstacles à l'adoption des légumineuses à graines par des actions coordonnées de l’amont à l’aval.
Les participants d'Insérez Les à Rouen, devant les quais de la ville
Pour faciliter l’adoption des légumineuses à graines par les agriculteurs, Insérez Les veut faciliter les innovations à toutes les échelles : agronomique, variétale, technologique, économique et sociétale. D’une durée de quatre ans depuis mars 2024, il fait partie de la Stratégie nationale « Alimentation durable et favorable à la santé » de France Relance 2030.
Plus d'informations sur la fiche dédiée au projet
Cultiver la coordination des actions
Le projet, animé par Terres Inovia, fédère 11 partenaires. « L’un des objectifs de la réunion a été atteint, avec une bonne appropriation individuelle par les différents contributeurs des enjeux collectifs de ce projet multidisciplinaire et l’identification des synergies à réaliser », résume Anne Schneider, chargée d’études de Terres Inovia et coordonnatrice d’Insérez Les.
Le programme de la réunion a permis de mixer différents types d’échanges entre participants : partage d’information en séances plénières, ateliers en sous-groupes pour avancer plus spécifiquement sur des points techniques entre deux ou plusieurs modules de travail, assemblée générale pour les sujets d’ordre statutaire et des échanges avec le financeur, table-ronde avec des invités extérieurs de la région, visites des laboratoires et d’essais au champ.
Les avancées du projet
Plusieurs formats d'échange ont été organisés
En l’espace d’un an, les différents modules de travail ont amorcé la dynamique partenariale pour préparer les sorties attendues du projet, avec :
• Les ingrédients de la recherche : l’arrivée de 2 doctorants, la mise en place des expérimentations au champ, les premières étapes de la collecte et de l’analyse de données et la mise en place de prestations avec des acteurs terrain régionaux ;
• Les premiers résultats sur les transformations des graines : les réglages du décorticage de la féverole avec une meule de pierre comme une technique appropriable par les agriculteurs ; la fermentation de graines de soja pour des produits à profils nutritionnels et sensoriels plus intéressants et la mise au point d’un couscous de pois chiche ;
• Les premiers éléments ont été mis en place pour un projet expérimental de PSE (contrat de Paiement pour Service Environnemental au bénéfice des agriculteurs) en Pays de la Loire ainsi que les enquêtes préalables pour des études économiques sur le décorticage de la féverole.
Renforcer les synergies entre l’amont et l’aval
Des visites terrain ont rassemblé les partenaires d'Insérez Les
La réunion annuelle d’Insérez Les a aussi été l’occasion de recueillir des témoignages d’acteurs régionaux œuvrant dans la chaine de valeur de ces cultures, comme la Chambre d’agriculture de Normandie, NatUp et Improve. « Depuis longtemps, la Chambre d’agriculture favorise l’utilisation de matières premières normandes, dont les légumineuses à graines. Malgré le constat d’une perte d’expertise technique et peu de transformations de proximité, on note une belle dynamique d’entreprises au niveau de la transformation pour ces espèces », a précisé Peggy Bouchez, de la Chambre d’agriculture de Normandie.
Cette table-ronde, riche en témoignages, a permis de mettre en avant la nécessité de renforcer :
la connaissance et la compréhension réciproques entre producteurs, collecteur et acteurs de la transformation ;
- la visibilité par le biais des contrats entre agriculteurs et/ou collecteurs et/ou industriels pour pouvoir s’engager avec ces cultures ;
- l’expertise pour mieux réussir ces cultures en développant des synergies entre les différents types de conseillers.
Les discussions ont souligné la pertinence des travaux engagés dans Inserez Les. Tous les protagonistes s’accordent sur les enjeux, mais il est essentiel de comprendre les raisons de la variabilité de rendement des légumineuses à graines et trouver des solutions pour l’atténuer en développant des innovations couplées sur l’ensemble de la chaîne de valeur. De plus, les synergies entre les acteurs sont à renforcer par un partage du risque et un accroissement de la valeur ajoutée associée à ces cultures.
En savoir plus sur les actions de Terres Univia dans le projet
Colza associé à des légumineuses : une stratégie validée par les agriculteurs du Sud-Ouest
Cette technique complémentaire aux fondamentaux, dont fait partie l’implantation, limite le recours aux insecticides et augmente la quantité d’azote disponible pour la culture oléagineuse.
Échange entre techniciens et agriculteurs dans une parcelle de colza associé :
l’occasion de partager des retours d’expérience et d’ajuster les pratiques en collectif.
Crédit : Terres Inovia
Parce qu’elle confère au colza des bénéfices agronomiques incontestables, l’association colza-légumineuses séduit de plus en plus d’agriculteurs. Selon Terres Inovia, en 2023, un hectare de colza sur six était conduit de cette façon au niveau national. La motivation principale des producteurs est de réduire les attaques d’insectes et limiter le recours aux insecticides, ainsi qu’améliorer la quantité d’azote disponible pour le colza, limiter les risques d’asphyxie racinaire.
Dans le Sud-Ouest, des agriculteurs pionniers associent le colza à des légumineuses depuis plusieurs campagnes. Dans le cadre du projet Caso’Pure animé par Terres Inovia, ils ont été suivis par leur technicien au sein d’un groupe technique autour de cette thématique et composé de onze structures. Les résultats obtenus par ce collectif sont riches d’enseignements : l’association de légumineuses permet d’envisager la culture du colza différemment, en actionnant des leviers agronomiques efficaces (voir encadré).
Priorité à une implantation réussie
Toutefois, cette pratique, prise isolément, ne produit pas de miracle si les fondamentaux ne sont pas au rendez-vous. L’implantation reste un des clés de la réussite du colza.
Aussi, que le colza soit seul ou associé, l’interculture doit être raisonné avec soin. Il faut tenir compte de l’état structural du sol, de la gestion de la paille et du risque de salissement précoce pour adapter sa préparation. Une implantation précoce et soignée permet de sécuriser le démarrage du colza et des plantes compagnes en favorisant un développement optimal des légumineuses.
De plus, il est préconisé d’éviter les interventions trop profondes si elles ne sont pas nécessaires tout comme les passages multipliés qui vont assécher l’horizon de surface. Par conséquent, le semis en un seul passage est plus sécurisant, car il préserve la structure du sol et limite l’assèchement. Dans le cas de petites graines (trèfles, lentilles, fenugrec), il est possible d’utiliser le microgranulateur du semoir monograine pour les implanter en même temps que le colza. Sinon, il est possible de semer en 2 passages. Cette méthode est souvent utilisée en association avec la fèverole. Les interventions doivent alors être rapprochées, idéalement le même jour. Il faut rester vigilant à la profondeur de semis des petites graines. Des agriculteurs témoignent de leur pratique d’implantation du colza associé dans la vidéo suivante.
Espèces et densités à associer au colza
La densité de semis du colza reste inchangée : 30 à 60 graines/m² selon les pertes estimées, avec un objectif de 20 à 45 plantes/m². Du côté des légumineuses, l’intérêt est de combiner 2 ou 3 espèces pour cumuler les effets et sécuriser la réussite de la pratique. Les critères de choix peuvent être : le port, la précocité des espèces associées… Fenugrec et trèfle d’Alexandrie mono-coupe sont des espèces précoces qui ne nécessitent que rarement une destruction chimique, contrairement aux féveroles qui demandent d’adapter son programme de désherbage (dans le Sud-Ouest le gel n’est pas suffisant).
Quelques repères de densité de semi : lentille, vesce et fenugrec autour de 10-13 kg/ha, féverole 50-80 kg/ha. Pour les espèces pures, augmenter légèrement les doses. Dans le Sud-Ouest, attention aux vesces : sans gel marqué, elles peuvent concurrencer le colza au printemps.
Semis des légumineuses en cours :
une étape clé pour assurer une implantation réussie et homogène du mélange.
Crédit : Terres Inovia.
Adapter le désherbage est incontournable
Les programmes de désherbage classiques sont généralement phytotoxiques pour les légumineuses. Les traitements de pré-semis sont déconseillés et les applications de prélevées sont à éviter au maximum, car elles sont moins sélectives que les applications de post-levée. Cela rend cette pratique peu adaptée aux parcelles très infestées en adventices.
Pour les graminées, même stratégie que pour le colza seul, avec un rattrapage en hiver. En revanche, pour les dicotylédones, les doses et stades d’application des produits diffèrent d’un colza seul. Privilégier des applications au stade rayonnant, voire 2 à 4 feuilles du colza avec des produits types Alabama, Novall. Fractionnez en deux passages si besoin.
Les retours des agriculteurs montrent qu’il n’y a pas une seule bonne méthode, mais plusieurs sont possibles, selon les objectifs et le matériel disponible. Toutefois, une chose est sure, le colza associé, bien conduit, permet d’obtenir une culture robuste, plus résiliente face aux insectes et aux aléas climatiques et répondant aux attentes des agriculteurs.
Colza associé. Crédit : Terres Inovia.
Article paru dans Arvalis & Terres Inovia infos de juin 2025. A consulter ici.
Pour aller plus loin : Colza associé : une pratique aux nombreux avantages (Jeudi de TI, 15 mai 2025)
Contact : C. de Saintignon, c.desaintignon@terresinovia.fr
Finale du Cap Protéines Challenge 4 : deux trophées pour un même objectif
Hier, s'est tenue la finale de la 4e édition du Cap Protéines Challenge. Quatres équipes finalistes se sont retrouvées à l'Institut Lyfe de Lyon pour présenter leurs projets axés sur les protéines végétales. A la clef, deux trophées.
L'équipe FruDo (Institut Lyfe) et ses compotes artisanales à base de légumineuses
remporte le prix de l’idée créative.
La finale de la 4e édition du Cap Protéines Challenge s’est tenue le mercredi 14 mai à l’Institut Lyfe de Lyon. Quatre équipes finalistes ont présenté leurs projets innovants autour des protéines végétales et ont fait déguster leurs créations à un jury d’experts, composé notamment de Guillaume Chartier (Fondation Avril), Christian Têtedoie (chef étoilé), Rémi Verstraete (Euralimentaire), Ludivine Toutounji (EM Lyon), Marie-Pierre Garcia (Le Zesteur) et Antoine Coutant (Agrilife Studio).
Mme Beans, les lauréates 2022 témoignent
François Mary (DG de l’Institut Lyfe) et Frédéric Fine (Terres Inovia) ont introduit la journée en rappelant les objectifs du concours : encourager l’entrepreneuriat et l’innovation dans le domaine des protéines végétales.
Puis, Maria Malkoun (Terres Inovia) a animé une table ronde dédiée à la valorisation des légumineuses dans l’univers culinaire et éducatif de l’Institut Lyfe. Trois intervenants aux expertises complémentaires ont partagé leur vision, enrichie par leurs expériences de terrain :
- Nicolas Tête, nutritionniste et enseignant-chercheur ;
- Audrey Cosson, chercheuse en agroalimentaire ;
- Alexandre Bois, chef de cuisine et formateur.
Leurs échanges ont permis d’illustrer les multiples enjeux - nutritionnels, scientifiques et gastronomiques - liés à l’intégration des légumineuses dans notre alimentation quotidienne.
Enfin, Charlotte Blin et Lucie Lajoux, lauréates de l’édition 2022 avec leur start-up Mme Beans, ont partagé leur parcours et leur projet d’aides culinaires à base de légumes secs, ainsi que le concours organisé avec l’Institut Lyfe pour inciter les futurs chefs à imaginer des recettes innovantes.
2025 : deux équipes ditinguées
Le jury a remarqué le travail de deux des éuipes finalistes :
L'équipe des Kojiteurs (Sup’Biotech) et son ingrédient chocolaté innovant à base de tourteaux d’oléagineux fermentés, pensé pour l’industrie agroalimentaire, remporte le Grand Prix Cap Protéines Challenge de l'entrepreneuriat d'un montant de 3000 euros, en plus d'un accompagnement par l’incubateur Euralimentaire.
Le témoignage des Kojiteurs en vidéo :
https://urls.fr/KmwXSG
L'équipe FruDo (Institut Lyfe) et ses compotes artisanales à base de légumineuses (ex. pois chiche, pomme, cannelle), locales et écoresponsables, remporte le prix de l’idée créative (projet encore en développement), soit un montant de 1000 euros.
Les deux autres finalistes n'ont pas démérité :
- C’Mon Pote Agri (agriculteur) a présenté une initiative agricole territoriale favorisant les échanges entre jeunes agriculteurs et consommateurs autour des légumineuses.
- Faba’Pop (ESA Angers) a mis en avant des fèves et haricots “poppés”, croustillants et aromatisés, destinés au marché B2B pour les plats préparés.
Le mot de la fin
Guillaume Chartier (Fondation Avril) a salué la qualité des projets et encouragé les équipes à poursuivre leurs démarches. La journée s’est conclue autour d’un buffet à base de légumineuses, préparé par les élèves de l’Institut Lyfe, dans une ambiance conviviale.
Partenaires du concours : Terres Univia, Terres Inovia, ITERG, CTCPA, Fondation Avril, Manger du Sens, Institut Lyfe.
Contact : M. Malkoun, m.malkoun@terresinovia.fr
Terres Inovia se mobilise dans le projet européen LegumeS
L’institut technique participe à un projet de recherche et d'innovation, baptisé LegumES. Une réunion a eu lieu en mars 2025 pour faire le point sur ses avancées. Parmi les premières actions de ce projet, Terres Inovia a organisé un atelier multi-acteurs sur la perception des services écosystémiques des légumineuses.
LegumES a été mis en place pour répondre au besoin de mieux valoriser les services rendus par les légumineuses en qualifiant et quantifiant leurs services écosystémiques et les bénéfices que les citoyens en retirent à la fois en termes d’approvisionnement, de régulation et de support des agro-écosystèmes.
Ce projet ambitieux, d’un montant de 6,2 millions d'euros, a été réalisé par un consortium pluridisciplinaire de 22 partenaires issus de 12 pays de l'Union européenne. Il est financé par la Commission européenne et les gouvernements suisse et britannique.
Objectif : élaborer et adopter de meilleures pratiques
Le consortium comprend des organismes de recherche et de technologie, des entreprises et des organisations non gouvernementales, et cette complémentarité reflète le caractère multidimensionnel du défi à relever. Pour favoriser une gestion plus efficace des légumineuses sauvages et l'utilisation des légumineuses cultivées, le projet LegumES implique aussi les agriculteurs et les réseaux d'exploitations afin d’élaborer et adopter de meilleures pratiques pour la conservation et la culture des légumineuses.
Il s’agit de définir comment mieux valoriser les services rendus par les légumineuses en identifiant les conditions pour contribuer à atteindre les objectifs de l'Union européenne : réduire les intrants et les pertes agricoles, lutter contre le changement climatique, inverser la tendance à la perte de biodiversité et garantir le meilleur apport nutritionnel possible.
Les deux objectifs principaux du projet sont :
• Améliorer les connaissances et les quantifications des différents bénéfices aux différentes échelles
• Intégrer leur prise en compte dans les décisions des parties prenantes politiques et socio-économiques
Premières avancées
Lors de la réunion de Pérouse, en Italie
Après la réunion de lancement à Porto (Portugal) en février 2024, le consortium s’est réuni à nouveau du 25 au 27 mars 2025 à Pérouse en Italie.
Depuis 2024, une vingtaine d’études pilotes ont été mises en place par les partenaires dans une diversité de situations et d’objectifs régionaux, afin d’évaluer les avantages et les coûts des services écosystémiques fournis par les légumineuses à différentes échelles, du champ au territoire, de l’agriculteur au consommateur.
Un guide de méthodologies et d'outils permettant de suivre et équilibrer les avantages environnementaux et économiques issus des services fournis par les légumineuses a notamment été travaillé et mis à disposition des agriculteurs, via un appel à candidature qui va bientôt être diffusé en France.
Terres Inovia est le seul partenaire français et a mis en place deux études pilotes qui ont fait l’iobjet d’un poster à la réunion de Pérouse :
- Une expérimentation pluriannuelle au champ au Subdray sur les effets du précédent cultural LAG sur les cultures suivantes
- Une étude sur l’apport de ressources de la féverole pour les pollinisateurs tels que les abeilles domestiques.
Par ailleurs Terres Inovia a organisé un atelier le 9 janvier 2025 sur la « perception des services écosystémiques des légumineuses », à Paris.
Des pistes d’action pour une meilleure perception des légumineuses
La moitié des participants à la journée du 9 janvier représentait les maillons de la chaîne de valeur (des producteurs aux transformateurs) et l'autre moitié regroupait des décideurs ou acteurs de la R&D. Au cours de la journée, ils ont travaillé sur la priorisation des services pour une mise en valeur socio-économique, sur l’analyse des forces et faiblesses, les opportunités et menaces pour une série de services et les pistes pour des plans d’action pour certains d’entre eux.
La version française de l’enquête en ligne avait été réalisée avant l'événement sur le canevas européen commun. L’analyse des 47 réponses a été présentée en introduction. Ensuite, après avoir classé les différents services écosystémiques selon leur catégorie, les participants ont travaillé sur l'identification des opportunités et des menaces pour une série de services écosystémiques classés comme prioritaires pour être mis en avant pour obtenir une reconnaissance socio-économique. Ensuite, ils ont également discuté des moyens possibles d'établir un plan d'action pour exploiter davantage un service donné, au sein de trois pôles, un sur les services d’approvisionnement (et certains services de support associés), un autre sur les services de régulation (et certains services de support associés) et un troisième sur les services socio-culturels.
L’atelier a permis de réfléchir à un plan d'actions pour exploiter davantage un service donné. A titre d'exemple, pour valoriser l'intérêt des légumineuses sur l'atténuation du changement climatique, l’atelier a préconisé trois changements :
- Donner plus de confiance, à la fois en termes de mécanismes d'incitation et d'importance de la mobilisation des légumineuses ;
- Établir un diagnostic fiable (connaître les émissions agricoles par région pour savoir jusqu'où on peut aller, intégrer l'intérêt des légumineuses pour réduire les gaz à effet de serre dans les grandes cultures) ;
- Trouver les bons outils pour favoriser la transition des systèmes agricoles et agroalimentaires. Par exemple, avoir des perspectives stables permet aux agriculteurs de faire les bons choix.
Les retours positifs des participants à la journée malgré la complexité du sujet sont encourageants. Le retour des autres ateliers sera aussi intéressant pour définir comment rebondir sur ces échanges.
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