Cooperea : relocaliser les protéines végétales pour les élevages

 

Dans le cadre du Sommet de l’élevage, la Coopération Agricole Auvergne-Rhône-Alpes, Cooperea a été présenté lors d'une conférence de presse, le 10 octobre dernier. Ce projet multipartenarial ambitieux, qui mobilise l'institut technique Terres Inovia, vise à relocaliser la chaine d’approvisionnement en protéines végétales pour la ration des animaux d’élevage en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Produire des graines d’oléagineux et des tourteaux riches en protéines sur le territoire de la 
région Auvergne-Rhône-Alpes, travailler sur la réduction de la consommation des tourteaux 
par les élevages et substituer les tourteaux d’importation par des tourteaux locaux : tels sont 
les principaux objectifs du projet Coopeara.

Le projet réunit 21 partenaires (15 coopératives et 6 organismes techniques dont Terres Inovia et 
l’Institut de l’élevage) où l’ensemble des maillons de la filière alimentation animale coopérative
régionale est représenté pour relocaliser la production de protéines végétales destinées à 
l’alimentation animale. 

L’objectif est de réduire la dépendance actuelle de la filière régionale aux importations de soja
(passer de 95 % actuellement à 60 % fin 2028) et de tournesol (passer de 58 % actuellement à 50 % fin 2028) et de réduire l’empreinte carbone de la filière en allant chercher dans le cadre de ce projet une réduction des émissions de gaz à effet de serre estimée à 10 620 tonnes équivalent CO₂/an (transport et moindre utilisation d’engrais azotés).

Deux volets techniques principaux sont poursuivis dans le cadre du projet :
• Produire des graines d’oléagineux soja, colza et tournesol en région Auvergne-RhôneAlpes ; avoir des usines de trituration à pression mécanique performantes et optimisées pour 
les triturer et produire localement des tourteaux riches en protéines (soja, colza et 
tournesol).

Trois usines de triturations sont au cœur du dispositif :
- Usine de UCAL protéine dans l’Allier (30 000 T de graines/an triturées)
- Usine de OXYANE en Isère (30 000 T de de graines/an triturées)
- Usine de NUTRALP dans l’Ain (15 000 T de graines/an triturées)


• Renforcer l’autonomie alimentaire sur les élevages de notre région pour réduire la 
consommation de tourteaux et remplacer les tourteaux d’importation par des tourteaux locaux, avec le recrutement et la structuration d’un réseau de 58 fermes pilotes constitué sur 4 
espèces :
• 27 fermes bovins lait
• 17 fermes bovins viande
• 10 fermes ovins viande
• 3 fermes porcines
• 1 ferme caprine

Une cartographie des exploitations sur la localisation et l'origine des protéines consommées a été réalisée. 
 

Plus d'informations sur le projet

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Cap Protéines+ : des avancées concrètes pour renforcer la souveraineté protéique

Quoi de neuf dans Cap protéines+ ? Ce vaste projet, qui s’inscrit dans la Stratégie Nationale en faveur du développement des Protéines Végétales (SNPV) et mobilise 117 partenaires des filières animales et végétales, vise à renforcer la souveraineté protéique française. Une réunion a permis de passer en revue les premières avancées du projet. 

 

Pois, féverole, pois chiche, soja, lentille… sur tout le territoire, un réseau d’expérimentation renforcé sur ces cultures a déjà mené une soixantaine d’essais réalisés par Terres Inovia et ses partenaires. Ils contribuent à acquérir de nouvelles références techniques pour sécuriser la production de légumineuses à graines. 

Au total, une vingtaine de leviers sont étudiées, comme le désherbage mécanique, la lutte biocontrôle, l’association de légumineuses et de céréales, le décalage des dates de semis …. 

Les expérimentations se poursuivent en 2026 pour identifier et transférer des leviers de robustesse des légumineuses aux producteurs. 

 

Des protéines locales pour l’alimentation animale

Les filières végétales et animales se mobilisent pour favoriser l’utilisation de protéines végétales locales dans les élevages, avec des premiers résultats : 

En complément de ces références technico-économiques, des entretiens auprès de transformateurs, distributeurs, et consommateurs démarrent cet automne dans trois territoires Hauts-de-France, Bretagne-Pays de la Loire, et la Nouvelle-Aquitaine. L’objectif ?  Mesurer leurs sensibilités et leur consentement à payer pour des produits issus d’élevages alimentés avec des matières premières locales. Les résultats sont attendus pour fin 2026. 

Des légumineuses dans nos assiettes

L’observatoire OléoProtéines, soutenu dans Cap protéines+, illustre la progression en 2024 de l’utilisation des légumineuses en alimentation humaine, en particulier dans les conserves, les farines et les tartinables.

Pour soutenir cette dynamique, les partenaires misent sur l’apport d’outils pour proposer des protéines végétales de qualité qui répondent aux besoins des filières et sur l’innovation dans les procédés de transformation contribuant à favoriser de nouveaux débouchés pour les producteurs.

Pour cela, les partenaires cherchent à répondre notamment à ces questions :

  • Coques, pellicules, eau de cuisson, … quelle valorisation de ces coproduits de légumineuses pour apporter de la plus-value à ces graines ?
  • Quelles farines de légumineuses pour un pain enrichie en protéines ? 
  • Quelles variétés de lentille et pois chiche pour limiter le temps de cuisson ? 

Accompagner sur le terrain les agriculteurs et leurs conseillers

Avec le Comité technique légumineuses à graines Ouest, organisé le 24 avril 2025 à Bourges (Terres Inovia) 

L’accompagnement sur le terrain des leviers de production des légumineuses et de l’autonomie protéique s’appuie sur un réseau d’une centaine de partenaires de la distribution et du conseil agricole.

Ils ont animés au cours de cette première campagne du projet : 

  • 80 collectifs d’agriculteurs, mobilisés au fil de la campagne, pour partager leurs expériences et mettre en pratique des leviers de robustesse des légumineuses et de l’autonomie protéique ;
  • 15 plateformes de démonstration, qui illustrent les leviers de gestion des légumineuses à graines ;
  • 6 observatoires de soja, féverole et pois chiche suivis, pour acquérir de l’expertise sur ces cultures dans divers contextes de production.

De plus, 6 comités techniques spécifiques aux légumineuses ont été créés. Animés par les ingénieurs développement de Terres Inovia, ces rendez-vous annuels fédèrent les acteurs en régions pour partager les références acquises et co-construire des travaux communs. 

 

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Le transfert passe également par la production d’outils et de supports utilisables par les conseillers et les agriculteurs : 

Dans les prochains mois, cette boite à outils sera complétée, notamment avec des supports économiques (compétitivité du soja et de la féverole) sur les services rendus à l’échelle de la rotation par les légumineuses.

A mi-parcours, Cap protéines+ s’appuie donc sur la mobilisation des partenaires et la synergie entre filières végétales et animales pour avancer à un rythme soutenu, complémentaire avec une dynamique plus large de projets R&D en faveur de la souveraineté protéique.

 

En savoir plus sur Cap Protéines+

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Innovation et créativité au Cap Protéines Challenge 3

Le 14 mai, la finale de la 3éme édition du Cap Protéines Challenge, soutenu par Terres Inovia, a eu lieu, à Angers, au sein de l’Ecole Supérieure des Agricultures (ESA). C’est Arsène et sa boisson au café à base de lupin et les kits de pâtisserie de Pulse Pastry qui ont remporté l’adhésion du jury.

 

Un concours soutenu par Terres Inovia

Initié dans le cadre du Plan Protéines il y a trois ans, Cap Protéines Challenge vise à repérer les produits innovants de demain à base de protéines végétales destinés à la consommation humaine. Il est organisé en partenariat entre Terres Univia, Terres Inovia, ITERG, CTCPA, Fondation Avril, Manger du sens et l’ESA.

Chaque année, ce concours d’innovation repère des projets d’étudiants entrepreneurs qui, s’ils sont sélectionnés, pourront être accompagnés pour voir aboutir leurs idées.

Pour cette troisième édition, Cap Protéines Challenge avait sélectionné cinq équipes en finale. Celles-ci ont présenté leurs projets devant un jury d’experts, qui a pu déguster ces produits avec une belle dégustation en prime.

Un jury d’experts reconnus

Le jury de Cap Protéines Challenge est varié, issu du monde agricole et agroalimentaire.

Il était composé de Laurent Rosso (directeur général de Terres Inovia et directeur de Terres Univia), Jean-Pierre Paillot (directeur général de la Fondation Avril), Rémi Verstraete ( directeur de l’incubateur/accélérateur Euralimentaire), Irina Iouanou (enseignante-chercheuse manager àl’ESA), Julie Anthoni (responsable scientifique et marchés innovants chez Vivescia), Nadia Sekher (responsable sectorielle agriculture et agroalimentaire de BPI), Anthony Routhiau (chef de cuisine et de production chez Papillote et compagnie) et Cécile Abalain (directrice innovation chez Vegepolys Valley).

 

Pour initier la journée, Laurent Rosso et René Siret, directeur général de l’ESA, ont évoqué le contexte global du concours, ses objectifs ainsi que leur volonté de soutenir des initiatives qui favorisent l’émergence de start-up dans la filière des protéines végétales.

Laurent Rosso et René Siret, lors de leur discours introductif

​​​​Retour sur l’édition 2023 : le témoignage de Madame Beans
 

Avant de laisser la place aux cinq finalistes 2024, Charlotte Blin, co-fondatrice de Mme Beans et gagnante de la 2ème édition du Cap Protéines Challenge, est venue présenter l’avancement de son projet de création d’aides culinaires à base de légumes secs à destination de la restauration collective. Elle a pu ainsi témoigner de son expérience d’accompagnement à la suite du concours grâce à Euralimentaire. La start-up est d’ailleurs hébergée par l’incubateur de l’ESA.

Charlotte Blin, co-fondatrice de Madame Beans, lauréate 2023 du Cap Protéines Challenge

 

Cinq projets en lice

Qui sont les cinq équipes finalistes ?

1.Lupille

Ce projet, issu de l’esprit de deux étudiantes de l’ESA, consiste à commercialiser des granolas à base de lentilles et de lupins fermentés. Un produit d’autant plus original et novateur que les légumineuses sont peu utilisées pour des produits de petit-déjeuner.

 

2.Vitabar

Quatre étudiantes en master d’ingénierie de la production alimentaire à l'Université d'Avignon ont développé des barres à base de légumineuses et de légumes au goût provençal.

3.Pulse Pastry

Ce projet a été créé par un groupe de quatre étudiants de 2ème année de bachelor en arts culinaires à l’Institut Lyfe (ex-Institut Paul Bocuse). Ils proposent un kit de préparation de pâtisserie, notamment des cookies à base de farine de lupin. L’équipe a même sollicité une personne du public pour démontrer la facilité de préparation des cookies en temps réel !

 

4.Arsène

Deux ingénieures en agroalimentaire, diplômées de l'école ONIRIS, ont présenté cette alternative au café, à base de lupin français, tout en conservant le goût et l'usage d'un vrai café.  Le produit est composé à 100% de lupin torréfié, sous forme de capsule biodégradable compatible Nespresso.

 

5.Pulse&Seeds

Pour remettre au goût du jour les légumineuses et les oléagineux, l’équipe de quatre étudiants de l’Institut Lyfe propose une gamme de crèmes glacées artisanales avec quatre parfums (chocolat-pois chiche, haricot azuki, vanille-lentille et fraise-amande).

 

Et les gagnants sont…

Arsène a remporté le grand prix Cap Protéines Challenge. Les entrepreneuses sont reparties avec un chèque de 3000 € et seront  accompagnées par l’incubateur de start-up Euralimentaire, en particulier pour concevoir l’image de marque du produit, démarcher les futurs clients et créer juridiquement l’entreprise.

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Pulse Pastry a gagné, de son côté, le Prix de l’idée créative : l’équipe remporte un chèque de 1000 euros. Mais les créateurs, qui n’ont pas terminé leurs études, mettent le projet en stand-by.

Et, pour clôturer cette journée riche en idées créatives, Jean-Pierre Paillot, directeur général de la fondation Avril, a souligné son admiration vis-à-vis des projets finalistes et a encouragé toutes les équipes à aller encore plus loin dans le développement de leurs idées.

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