Bénéfices et conduite du colza associé à des légumineuses
Depuis une dizaine d’années de travail avec des agriculteurs, les bénéfices se confirment et les conditions de réussite sont maintenant bien connues.
De multiples bénéfices :
- Amélioration de la nutrition azotée et du fonctionnement du colza : meilleur statut azoté à l’entrée de l’hiver, restitution d’une partie de l’azote des légumineuses au printemps et meilleure efficience d’utilisation de l’azote minéral, rendement du colza maintenu avec moins d’azote et parfois déplafonné
- Contribution à la réduction des dégâts d’insectes d’automne : effet direct de réduction du nombre de larves sous réserve d’une biomasse des couverts supérieure à 200g/m² en entrée de l’hiver et effet indirect de l’amélioration de la dynamique de croissance du colza à l’automne
- Augmentation de la concurrence vis-à-vis des adventices grâce au supplément de biomasse produit et la complémentarité de port des plantes
- Contribution à l’amélioration de la fertilité des sols : restitution de carbone et d’azote au sol, bénéfiques à court et long terme
Quelles sont les conditions de réussite ?
Implantation réussie et levée précoce : l’association de légumineuses au colza n’aura aucun effet dans le cas d’une implantation tardive ou ratée. Les intérêts s’exprimeront si le colza est bien implanté et le semis précoce.
Des adventices dicotylédones sous contrôle : les doses d’herbicides antidicotylédones doivent être réduites pour éviter les phyto-toxicités sur légumineuses, les parcelles sale sont donc à proscrire. Ou alors, réaliser l’implantation sans travail préalable et avec un semis direct sans flux de terre évitant les levées d’adventices.
Les points clé de la conduite d’un colza associé à des légumineuses gélives :
Choix couvert associé : mélanger plusieurs espèces complémentaires. Critères de choix : comportement hivernal, bénéfices recherchés et risque bioagresseurs à la rotation.
Implantation colza : une bonne levée avant fin août permet de maximiser les avantages de l’association. Plus le stade des légumineuses est avancé en entrée d’hiver, plus elles sont sensibles au gel.
Gestion des adventices : adapter la stratégie de désherbage pour ne pas occasionner de phyto-toxicité sur les légumineuses et valoriser leur pouvoir couvrant.
Gestions des ravageurs : pas de modification des règles de décision habituelles. Les couverts de légumineuses gélives contribuent à réduire le nombre de larves d’insectes d’automne (féverole) et à maintenir la dynamique de croissance du colza. Ils sécurisent l’impasse d’insecticide d’automne.
Gestion des maladies : idem colza seul.
Gestion de l’azote : si la levée des couverts associés est précoce et satisfaisante, leurs bénéfices vis-à-vis de l’alimentation azotée du colza au printemps justifient une réduction forfaitaire de 30 unités d’azote par rapport à la dose bilan.
A gauche de la photo : colza mal implanté, non associé, détruit par les dégâts de larves d’insectes. À droite, colza robuste, associé à la féverole, qui a résisté aux dégâts d’insectes (Yonne 2016)
Une technique à l’épreuve des agriculteurs du Sud-Ouest : 10 retours d’expérience partagés
11 structures du Sud-Ouest de la France se sont regroupées depuis 2018 dans le but d’acquérir des connaissances opérationnelles sur la pratique du colza associé à des légumineuses, adaptées à leur contexte au profit des producteurs et des systèmes de cultures locaux. Le groupe s’est intéressé à l’association de légumineuses dans des modes de production rencontrés dans la région tels que le colza semence ou le colza en agriculture biologique. Animé par Terres Inovia et s’appuyant sur un réseau d’agriculteurs pionniers, ce collectif a produit pour chaque situation ou la technique a été mise en œuvre, un fiche témoignage décrivant en détail la campagne 2020 et laissant une large place à l’expression des agriculteurs. Pour chaque retour d’expérience, la fiche détaille : le contexte de production, les bénéfices recherchés, le contexte météo, les interventions réalisées en amont et tout au long de la campagne, les principaux résultats obtenus et les enseignements à en retenir. Une analyse globale des ces situations complète les 10 retours d’expérience et propose une synthèse des pratiques mises en œuvre dans le sud-ouest par 10 agriculteurs pour réussir leur colza associé.
|
L’association avec des couverts pérennes : des spécificités à prendre en compte
L’intérêt pour les couverts permanents est croissant. S’il est risqué d’implanter un colza dans un couvert en place (sol asséché par le couvert), l’implantation simultanée avec le colza est pertinente.
Intérêts : les légumineuses pérennes (lotier, trèfle blanc, trèfle violet, luzerne, etc.) se développent pas ou peu à l’automne. Elles ne fourniront pas de service au colza. Leur intérêt sera de couvrir le sol et de produire de la biomasse dès la récolte du colza et éventuellement d’apporter différents services à la ou les cultures suivantes.
Points d’attention
- Choix du couvert : lotier et trèfle blanc sont les espèces qui présentent le moins de risque de concurrence du colza au printemps ;
- Gestion délicate du désherbage : les légumineuses pérennes ne contribuent pas à étouffer les adventices alors qu’une réduction de dose d’herbicides est nécessaire et les rattrapages d’entrée hiver à proscrire pour ne pas les détruire. Il est donc recommandé (i) d’éviter les parcelles à forte pression en adventices dicotylédones et (ii) d’associer des légumineuses gélives ayant une bonne capacité de couverture du sol précoce : trèfle d’Alexandrie mono-coupe ou lentille.
Documents à télécharger
Qualité des graines de colza - récolte 2024
L’Observatoire sur la qualité des graines de colza collectées en France est piloté par Terres Univia qui en confie la mise en oeuvre à Terres Inovia. Il a pour but d’appréhender annuellement les principaux critères qualitatifs de la récolte.
Caratéristiques de la dernière campagne et comparaison avec les années antérieures.
Caractéristiques de la campagne 2024 :
- Impuretés : 1,7% en moyenne
- Tener en eau : 7,1% en moyenne
- Huile (% aux normes) : 44,1% en moyenne
- Protéines (MS délipidée) : 39,9% en moyenne
- Protéines (matière sèche) : 19,8% en moyenne
- GLS (graines à 9% d'humidité) : 15,3 µmol/g en moyenne
Documents à télécharger
Quel est l'itinéraire technique du pois chiche ?
Quentin Lambert, ingénieur développement chez Terres Inovia vous présente l'itinéraire technique d'une culture prometteuse : le pois chiche.
Plusieurs choses à savoir avant de se lancer :
- S'assurer que la parcelle concernée est indemne d'hydromorphie
- Un ravageur principal : héliothis
- Une maladie à surveiller : l'ascochytose
Découverte de la culture du pois chiche
Quentin Lambert, ingénieur développement chez Terres Inovia vous présente rapidement les caractéristiques de la culture du pois chiche, une légumineuse à fort potentiel et qui devrait se développer en France dans les années à venir.
Vidéo réalisée durant les Culturales sud 2018 à L'Isle Jourdain (32).
Comment lutter contre la résistance des adventices aux herbicides ?
Les instituts (Arvalis, Acta, FNAMS, INRA, ITB, Terres Inovia) et Végéphyl (COLUMA) expliquent comment lutter contre la résistance des adventices aux herbicides.
Cette vidéo, financée par le GIS GC HP2E, est en avant-première de la note commune inter instituts pour la gestion des résistances des adventices aux herbicides.
Qualité des tourteaux de colza 2024
Voici toutes les caractéristiques des tourteaux issus de la dernière récolte de colza. Ces données sont issues d’un observatoire mené par l’institut technique Terres Inovia avec le soutien de l’interprofession Terres Univia.
Une bonne attractivité des graines françaises sur la campagne 2023/2024
En 2023, 1 345 000 ha de colza ont été cultivés en France, avec un rendement national estimé à 31,7 q/ha. Avec près de 4 267 0001 t de graines produites, la production était en léger retrait par rapport à celle de 2022, mais en hausse de 10 % par rapport à la moyenne 2018-2022.
La trituration a été soutenue sur la campagne 23/24 avec 4,362 Mt de graines triturées, soit une augmentation de 3,5 % par rapport à la précédente campagne. La bonne attractivité des graines françaises a permis une baisse des importations de graines de colza de plus de 10 % (principalement d’origine Australie (40 %), Ukraine (20 %) et UE (19 %3) ainsi qu’une baisse des exportations.
Documents à télécharger
Qualité des tourteaux de tournesol - Récolte 2024
Voici toutes les caractéristiques des tourteaux issus de la dernière récolte de tournesol. Ces données sont issues d’un observatoire mené par l’institut technique Terres Inovia avec le soutien de l’interprofession Terres Univia.
En 2023, 1 345 000 ha de colza ont été cultivés en France, avec un rendement national estimé à 31,7 q/ha. Avec près de 4 267 0001 t de graines produites, la production était en léger retrait par rapport à celle de 2022, mais en hausse de 10 % par rapport à la moyenne 2018-2022.
La trituration a été soutenue sur la campagne 23/24 avec 4,362 Mt de graines triturées, soit une augmentation de 3,5 % par rapport à la précédente campagne. La bonne attractivité des graines françaises a permis une baisse des importations de graines de colza de plus de 10 % (principalement d’origine Australie (40 %), Ukraine (20 %) et UE (19 %3) ainsi qu’une baisse des exportations.
Documents à télécharger
Colza de printemps
Le colza de printemps est une tête de rotation à cycle court (environ 6 mois) qui permet un rapide retour sur investissement avec un faible niveau de charge. Dans les conditions pédoclimatiques européennes et françaises en particulier, il est délaissé au profit du colza d’hiver, nettement plus productif.
Colza de printemps
L’alimentation en eau est un facteur déterminant du rendement du colza de printemps : le potentiel génétique, supérieur à 30 q/ha, ne s’exprime que sur les sols à réserve hydrique suffisante ou dans les régions à pluviométrie printanière satisfaisante. Les terres séchantes sont donc à éviter.
Le colza de printemps est plutôt cultivé dans le nord de la France, en culture de remplacement après le retournement d’un colza d’hiver. Il présente en effet plusieurs avantages : il n’est pas sensible aux arrière-effets des herbicides appliqués sur colza d’hiver, à l’exception de Cent 7 ; il ne bouleverse pas les assolements et demeure un bon précédent à céréales ; les investissements en intrants restent modérés et la culture ne nécessite pas de matériel spécifique.
Malgré ces atouts, la rentabilité du colza de printemps n’est pas systématiquement assurée. Il faut, d’une part, tenir compte des investissements réalisés à l’automne sur le colza d’hiver ; d’autre part, le rendement de la culture est le plus souvent limité par les attaques d’insectes, notamment les méligèthes et les petites altises, voire les pucerons cendrés, difficiles à maîtriser.
Par ailleurs, rapiécer un champ de colza d’hiver en semant un colza de printemps est fortement déconseillé pour limiter les problèmes de transfert d’insectes mais aussi parce que le décalage de maturité entre les deux cultures est trop important (supérieur à 1 mois).
Documents à télécharger
Régulateurs : seulement en cas de risque de verse avéré
Utiliser les outils de Terres Inovia pour estimer les risques. L'application d'un régulateur est une opération de rattrapage dont il convient de raisonner l'emploi.
Colza versé
Régulateur au printemps, contre la verse ou les excès de végétation
Sensibilité de la variété, densité et disponibilité en azote permettent d’estimer le risque de verse. Les parcelles à risque sont rares. Dans ce cas, l’application d’un régulateur permet de limiter la verse dans la plupart des situations.
Perte de rendement en cas de régulation inutile
Source : Terres Inovia, 3 essais sans verse conduits dans la Somme en 2009, 2010 et 2011.
En l'absence de verse, les effets de la régulation peuvent avoir un impact négatif sur le rendement (graphique ci-dessus), en particulier en situation de stress hydrique durant la phase d'élongation de la tige et/ou pendant la floraison.
Outil "Régulateurs" au printemps
Terres Inovia propose un outil en ligne qui estime le risque de verse et vous indique l'intérêt ou non d'appliquer un régulateur, en fonction de la sensibilité de la variété à la verse, de la densité, de l'azote disponible et de l'éventuelle élongation à l'automne.
Adapter la dose de produit au stade de la plante au printemps
Dernière mise à jour : avril 2019
Régulateurs de croissance
| Période | Produit | Dose (l/ha)(1) | Coût (€HT/ha) |
| Entre-noeuds visibles à inflorescence dégagée (stade C2 - D2) | CARYX | 0,7 - 1,2 | 22 - 38 |
| BALMORA (2)(3)(4) | 0,8 - 1 avec ou sans mouillant | 15 - 19 | |
| MAGNELLO (3)(5) | 0,8 | 29 | |
|
SUNORG PRO, CARAMBA STAR |
0,6 - 0,8 | 20 - 26 | |
| TOPREX | 0,2 - 0,4 | 15 - 30 |
(1) Adapter la dose au stade de la culture et au niveau de risque
(2) Ce produit existe sous d'autres appellations (générique). Consulter l’étiquette.
(3) En situation de risque élevé, le tébuconazole peut s’avérer insuffisant.
(4) Attention, une seule application possible, quel que soit l’usage (régulateur, sclerotinia, etc..,.)
(5) une seule possible par an pour l’usage régulateur
Mouillant : Trader Pro, Heliosol, LI 700, Surf 2000, etc…
Documents à télécharger
Travail du sol avant soja
Adapter la préparation à l’état de votre sol
Sol bien structuré : toutes les techniques sont envisageables.
Les interventions de type labour ou travail profond avec un outil à dents, sur un sol ressuyé, sont possibles mais peuvent être facultatifs si les résidus (couverts d’interculture) sont dégradés. La période optimale d’intervention dépend du type de sol.
Les préparations superficielles, qui aèrent, nivellent puis rappuient le sol, sont déterminantes. Elles peuvent être réalisées juste avant le semis. Des interventions de travail du sol superficielles peuvent également être réalisées dans les 2 mois qui précèdent la date prévue de semis du soja pour réaliser un ou plusieurs fauxsemis et réduire le stock de graines d’adventices dans le sol.
Le semis direct ou le travail unique de la ligne de semis sont possibles si le sol est bien structuré en profondeur, pour un enracinement satisfaisant du soja. Dans tous les cas, il est nécessaire de dégager la ligne de semis d’éventuels résidus (couvert, précédent) et de positionner la graine dans suffisamment de terre fine.
Un travail profond, à plus de 15 cm, est nécessaire quand la structure du sol est dégradée (tassement en profondeur).
Sol avec une structure dégradée
Travailler le sol sur l’horizon 0-20 cm, soit en labourant, soit avec un outil à dents, dans un sol ressuyé dans tous les cas. En sol argileux, cette intervention doit avoir lieu de préférence tôt, entre la fin d’été et l’automne. Dans les sols fragiles (limons battants), travailler le sol en conditions ressuyées en essayant de conserver une structure grossière, soit en période hivernale soit juste avant le semis pour éviter une réhumectation trop importante de la terre fine par des pluies, qui retarderait l’entrée dans la parcelle pour réaliser le semis.
Préparer un lit de semences fin
Privilégier la combinaison d’outils à dents moyennement profondes (vibroculteur, herse).
Limiter le nombre de passages d’outils et intervenez toujours sur un sol ressuyé afin de limiter les tassements
En sols battants, éviter de créer un lit de semences trop fin afin de limiter le risque de formation d’une croûte de battance.
Veiller à obtenir un bon nivellement du lit de semences pour limiter les pertes de gousses basses lors de la récolte.
En sol argileux motteux, effectuer un roulage après le semis et veiller au bon réglage des chasse-mottes. Un lit de semences aéré et suffisamment affiné garantit une levée rapide et homogène, avec un développement important de nodosité.
Intervenir toujours sur sol réssuyé
Le soja est globalement bien adapté aux techniques simplifiées d’implantation
La rusticité de la plantule, sa sensibilité modérée aux attaques de limaces et ses capacités de ramification font du soja une culture globalement bien adaptée aux techniques très simplifiées d’implantation, y compris au semis direct, ainsi qu’à la technique du “strip-till” (travail du sol localisé sur la ligne de semis). Le semis direct ne peut s’envisager qu’avec un semoir adapté, équipé notamment d’un chasse débris à l’avant de l’élément semeur, dans un sol sans tassement, avec de la terre fine et parfaitement nivelé pour la récolte des gousses basses. La technique du strip-till peut être associée à l’implantation en fin d’été de couverts végétaux. En sol à comportement argileux, le passage de strip-till à l’automne peut être renouvelé avant le semis, sur un sol parfaitement ressuyé, soit avec une dent passée de façon plus superficielle, soit à l’aide d’un disque mulcheur. Ce second passage a un intérêt si la zone travaillée à l’automne n’est pas assez émiettée et réchauffée au printemps. Dans le cas contraire (sol émietté), un passage unique de strip-till à l’automne suffit. En sol à comportement limoneux, le passage de strip-till aura lieu uniquement au printemps, juste avant ou combiné au semis.