Travail du sol avant soja
Adapter la préparation à l’état de votre sol
Sol bien structuré : toutes les techniques sont envisageables.
Les interventions de type labour ou travail profond avec un outil à dents, sur un sol ressuyé, sont possibles mais peuvent être facultatifs si les résidus (couverts d’interculture) sont dégradés. La période optimale d’intervention dépend du type de sol.
Les préparations superficielles, qui aèrent, nivellent puis rappuient le sol, sont déterminantes. Elles peuvent être réalisées juste avant le semis. Des interventions de travail du sol superficielles peuvent également être réalisées dans les 2 mois qui précèdent la date prévue de semis du soja pour réaliser un ou plusieurs fauxsemis et réduire le stock de graines d’adventices dans le sol.
Le semis direct ou le travail unique de la ligne de semis sont possibles si le sol est bien structuré en profondeur, pour un enracinement satisfaisant du soja. Dans tous les cas, il est nécessaire de dégager la ligne de semis d’éventuels résidus (couvert, précédent) et de positionner la graine dans suffisamment de terre fine.
Un travail profond, à plus de 15 cm, est nécessaire quand la structure du sol est dégradée (tassement en profondeur).
Sol avec une structure dégradée
Travailler le sol sur l’horizon 0-20 cm, soit en labourant, soit avec un outil à dents, dans un sol ressuyé dans tous les cas. En sol argileux, cette intervention doit avoir lieu de préférence tôt, entre la fin d’été et l’automne. Dans les sols fragiles (limons battants), travailler le sol en conditions ressuyées en essayant de conserver une structure grossière, soit en période hivernale soit juste avant le semis pour éviter une réhumectation trop importante de la terre fine par des pluies, qui retarderait l’entrée dans la parcelle pour réaliser le semis.
Préparer un lit de semences fin
Privilégier la combinaison d’outils à dents moyennement profondes (vibroculteur, herse).
Limiter le nombre de passages d’outils et intervenez toujours sur un sol ressuyé afin de limiter les tassements
En sols battants, éviter de créer un lit de semences trop fin afin de limiter le risque de formation d’une croûte de battance.
Veiller à obtenir un bon nivellement du lit de semences pour limiter les pertes de gousses basses lors de la récolte.
En sol argileux motteux, effectuer un roulage après le semis et veiller au bon réglage des chasse-mottes. Un lit de semences aéré et suffisamment affiné garantit une levée rapide et homogène, avec un développement important de nodosité.
Intervenir toujours sur sol réssuyé
Le soja est globalement bien adapté aux techniques simplifiées d’implantation
La rusticité de la plantule, sa sensibilité modérée aux attaques de limaces et ses capacités de ramification font du soja une culture globalement bien adaptée aux techniques très simplifiées d’implantation, y compris au semis direct, ainsi qu’à la technique du “strip-till” (travail du sol localisé sur la ligne de semis). Le semis direct ne peut s’envisager qu’avec un semoir adapté, équipé notamment d’un chasse débris à l’avant de l’élément semeur, dans un sol sans tassement, avec de la terre fine et parfaitement nivelé pour la récolte des gousses basses. La technique du strip-till peut être associée à l’implantation en fin d’été de couverts végétaux. En sol à comportement argileux, le passage de strip-till à l’automne peut être renouvelé avant le semis, sur un sol parfaitement ressuyé, soit avec une dent passée de façon plus superficielle, soit à l’aide d’un disque mulcheur. Ce second passage a un intérêt si la zone travaillée à l’automne n’est pas assez émiettée et réchauffée au printemps. Dans le cas contraire (sol émietté), un passage unique de strip-till à l’automne suffit. En sol à comportement limoneux, le passage de strip-till aura lieu uniquement au printemps, juste avant ou combiné au semis.
Accidents climatiques du pois : excès d’eau
Situations à risque
Le pois est particulièrement sensible à l’excès d’eau avant et après la levée.
Le pois s’asphyxie quand le sol est saturé en eau et que celle-ci ne s’évacue pas rapidement. Les zones à risques sont : les parties basses de la parcelle, les mouillères, les sols hydromorphes et sensibles à la battance.
Symptômes observés
Pourrissement des semences et absence de levée
Lorsque les semences se retrouvent dans un sol gorgé d’eau, elles s’asphyxient et pourrissent. La levée est rendue impossible.
Lors de fortes pluies, une croûte de battance se forme à la surface des sols limoneux, empêchant aussi la levée du pois.
Jaunissement du peuplement
Après la levée du pois, l’excès d’eau stagnante entraîne des perturbations du fonctionnement du système racinaire et des nodosités. Sous-alimentées en azote, les plantes s’atrophient et jaunissent.
Sur le pois, ces symptômes ressemblent à ceux provoqués par Aphanomyces, sauf que le champignon provoque un brunissement puis un noircissement des racines. En cas d’excès d’eau, les racines sont blanches. Mais elles finissent par noircir. Il faut alors procéder à un isolement mycologique pour connaître l’origine du problème.
Actions préventives
Travailler grossièrement le sol
Un sol hydromorphe préparé grossièrement est moins sensible à l’excès d’eau qu’un sol préparé finement. De même, un limon avec présence de mottes est moins sujet à la formation d’une croûte de battance.
Drainer la parcelle
Pour limiter les risques d’engorgement du sol, la parcelle peut être drainée si la zone à risque est étendue.
Tout savoir sur l'implantation de la lentille
Le travail du sol
Travailler le sol de façon régulière sur les 15 premiers centimètres afin d’obtenir un lit de semence affiné, meuble et aéré, permettant une bonne installation du système racinaire faiblement prospectif et des nodosités.
La température du sol, à la profondeur de semis, doit être supérieure à 6°C pour favoriser la germination.
Lorsque les conditions climatiques ne sont pas réunies, il est fortement conseillé de reporter le semis, afin d’implanter la culture lorsque la parcelle est ressuyée et suffisamment réchauffée.
En cas de présence importante de cailloux, il est possible de rouler la lentille entre le semis et la levée, avant l'application de l'herbicide de prélevée. Si le roulage n'a pas été réalisé avant la levée, attendre le stade 3-4 feuilles pour le faire, avec un rouleau lisse à faible vitesse et en conditions ressuyées. Patienter au moins 8 jours avant d'appliquer un herbicide. Toutefois cette pratique peut engendrer des blessures sur les plantules et n’est pas à privilégier.
Date, densité et profondeur de semis
Semer tôt afin de limiter au maximum le risque de stress hydrique pendant la période de floraison et de remplissage des gousses :
- Semer dès la mi-février dans le Sud/Sud-Ouest et l’Ouest
- Semer entre le 5 et le 20 mars en plaine (Centre Val de Loire, Champagne, Aube, Yonne)
- Semer entre le 15 mars et le 15 avril en altitude
Il faut semer à 2-3 cm de profondeur et adapter la densité à la date de semis. Eviter la surdensité : la lentille est une culture qui ramifie ; semer en surdensité limite la capacité de ramification de la plante, et favorise les maladies et la verse :
- Semis précoces : 270 graines/m² (75 kg/ha)
- Semis tardifs : 300 graines/m² (90 kg/ha)
- En altitude : 300-320 graines/m² (90-95 kg/ha)
Densité de semis et PMG
| Densité de semis (graines/m²) | Poids de mille grains (PMG) (g) | ||
| 26 | 28 | 30 | |
| 270 | 70 kg/ha | 75 kg/ha | 81 kg/ha |
| 300 | 78 kg/ha | 84 kg/ha | 90 kg/ha |
| 320 | 84 kg/ha | 90 kg/ha | 96 kg/ha |
N.B : En AB, les densités de semis sont majorées afin d’assurer une gestion du salissement de la parcelle acceptable. Selon les terroirs cette majoration varie entre +10 et +30 % par rapport aux densités préconisées en conventionnel.
Article co-rédigé avec
Décider du travail du sol à privilégier en intégrant toutes les problématiques
Trois critères à prendre en compte pour décider du travail du sol
La structure du sol (voir article ‘évaluer la structure pour identifier le travail du sol adapté), la gestion des résidus du précédent et du risque bioagresseur (adventice et ravageurs du sol) principal sont les 3 principaux critères à prendre en compte pour adapter le travail du sol :
Point technique "Réussir son implantation pour obtenir un colza robuste"
Acheter ou télécharger le point technique "Réussir son implantation pour obtenir un colza robuste"
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Evaluer la structure pour identifier le travail du sol adapté
L’évaluation de la structure du sol dans la culture précédente ou pendant l’interculture permet de déterminer si un travail du sol est nécessaire ou non; et le cas échéant, de définir la profondeur de travail du sol.
Prélèvement d’un bloc de sol à observer
Diagnostic de la structure par la méthode bêche
Quand : Avant lé récolte du précédent quand le sol est encore humide (mars à mai). Le diagnostic peut se faire plus tard mais le diagnostic est plus compliqué en sol sec.
Combien de prélèvements : idéalement 3 bêchées par parcelle
Comment prélever : voir le point technique ‘réussir son implantation pour obtenir un colza robuste
Comment observer :
- Observer d’abord le comportement du bloc de sol prélevé : se désagrège-t-il en terre fine majoritairement ? ou en gros blocs ? ou reste-t-il massif ?
- Observer ensuite l’état interne majoritaire des mottes en les cassant en 2 : sont-elles poreuses avec des faces angulaires ? ou non poreuses et avec des fasses de cassure lisses ? Sont-elle fissurées ?
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| Motte poreuse, non tassée (Gamma) | Motte tassée et fissurée (Phy) | Motte tassée sans porosité (Delta) |
Le diagnostic de la structure du sol donne une première indication indispensable pour identifier le type travail adapté. La prise de décision (choix des outils, nombre de passages, etc.) doit ensuite tenir compte du type de sol et des autres problématiques à gérer par le travail du sol (résidus du précédent, adventices, ravageurs du sol). ‘Décider du travail du sol en intégrant toutes les problématiques’
Plus d’informations sur la méthode bêche de diagnostic de la structure du sol et l’implantation du colza : le point technique ‘Réussir son implantation pour obtenir un colza robuste’.
Point technique
Réussir son implantation pour obtenir un colza robuste
Ce guide détaille les connaissances, stratégies et règles de décision qui permettent d’adapter les techniques culturales à chaque situation, afin de réussir l’implantation, et d’obtenir un colza robuste.
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Comprendre et observer la structure du sol : application à la prise de décision pour l’implantation du colza
Cette formation vous permettra de comprendre les facteurs qui influent sur les tassements et leur régénération ainsi que de savoir mettre en œuvre le test bêche pour évaluer la structure du sol et de l’interpréter pour optimiser l’implantation du colza.
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Colza
Ouvrage de référence
Ce premier ouvrage de référence synthétise les connaissances sur la plante, sa culture, sa transformation
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Comment raisonner le travail du sol en interculture ?
Favoriser la levée, la croissance végétative et l’enracinement des colzas est une priorité pour mettre en place un colza robuste, capable d’exprimer son potentiel et de faire face aux aléas climatiques et aux pressions des ravageurs.
Réussir l’implantation repose sur :
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Travail du sol pour limiter le risque « mouche des semis »
Afin de favoriser une bonne implantation et de limiter le risque « mouche des semis », votre sol doit être préparé avec soin.
Dès la récolte du précédent, et en particulier s’il s’agit d’une céréale, retirer les pailles pour limiter les quantités de matières organiques fraiches et récemment enfouies. Réaliser un ou des faux semis afin de diminuer le stock semencier. Rappuyer le sol avec un rouleau pour conserver l’humidité.
Un mois avant le semis au minimum, un labour est indispensable afin d’enfouir au maximum la matière organique. Ce travail du sol attirera les mouches qui pondront, mais si le délai d’un mois est respecté, il n’y aura que peu de risque pour la future culture de lupin.
Refermer le labour et ne plus toucher le sol jusqu’au semis.
En non labour, un travail du sol profond avant le semis, réalisé avec des outils à dents type chisel ou canadien, permet une bonne aération du sol et favorise la mise en place des nodosités.
Les coupler à un outil de travail superficiel (dents ou disques) pour affiner le lit de semences. En sol limoneux et sableux, ne pas trop affiner pour éviter la croûte de battance, qui pourrait bloquer la germination.
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