Colza associé à des légumineuses : une stratégie validée par les agriculteurs du Sud-Ouest

Cette technique complémentaire aux fondamentaux, dont fait partie l’implantation, limite le recours aux insecticides et augmente la quantité d’azote disponible pour la culture oléagineuse.

Échange entre techniciens et agriculteurs dans une parcelle de colza associé :
l’occasion de partager des retours d’expérience et d’ajuster les pratiques en collectif.
Crédit : Terres Inovia

Parce qu’elle confère au colza des bénéfices agronomiques incontestables, l’association colza-légumineuses séduit de plus en plus d’agriculteurs. Selon Terres Inovia, en 2023, un hectare de colza sur six était conduit de cette façon au niveau national. La motivation principale des producteurs est de réduire les attaques d’insectes et limiter le recours aux insecticides, ainsi qu’améliorer la quantité d’azote disponible pour le colza, limiter les risques d’asphyxie racinaire.

Dans le Sud-Ouest, des agriculteurs pionniers associent le colza à des légumineuses depuis plusieurs campagnes. Dans le cadre du projet Caso’Pure animé par Terres Inovia, ils ont été suivis par leur technicien au sein d’un groupe technique autour de cette thématique et composé de onze structures. Les résultats obtenus par ce collectif sont riches d’enseignements : l’association de légumineuses permet d’envisager la culture du colza différemment, en actionnant des leviers agronomiques efficaces (voir encadré).

Priorité à une implantation réussie

Toutefois, cette pratique, prise isolément, ne produit pas de miracle si les fondamentaux ne sont pas au rendez-vous. L’implantation reste un des clés de la réussite du colza.
Aussi, que le colza soit seul ou associé, l’interculture doit être raisonné avec soin. Il faut tenir compte de l’état structural du sol, de la gestion de la paille et du risque de salissement précoce pour adapter sa préparation. Une implantation précoce et soignée permet de sécuriser le démarrage du colza et des plantes compagnes en favorisant un développement optimal des légumineuses.

De plus, il est préconisé d’éviter les interventions trop profondes si elles ne sont pas nécessaires tout comme les passages multipliés qui vont assécher l’horizon de surface. Par conséquent, le semis en un seul passage est plus sécurisant, car il préserve la structure du sol et limite l’assèchement. Dans le cas de petites graines (trèfles, lentilles, fenugrec), il est possible d’utiliser le microgranulateur du semoir monograine pour les implanter en même temps que le colza. Sinon, il est possible de semer en 2 passages. Cette méthode est souvent utilisée en association avec la fèverole. Les interventions doivent alors être rapprochées, idéalement le même jour. Il faut rester vigilant à la profondeur de semis des petites graines. Des agriculteurs témoignent de leur pratique d’implantation du colza associé dans la vidéo suivante.

Espèces et densités à associer au colza

La densité de semis du colza reste inchangée : 30 à 60 graines/m² selon les pertes estimées, avec un objectif de 20 à 45 plantes/m². Du côté des légumineuses, l’intérêt est de combiner 2 ou 3 espèces pour cumuler les effets et sécuriser la réussite de la pratique. Les critères de choix peuvent être : le port, la précocité des espèces associées… Fenugrec et trèfle d’Alexandrie mono-coupe sont des espèces précoces qui ne nécessitent que rarement une destruction chimique, contrairement aux féveroles qui demandent d’adapter son programme de désherbage (dans le Sud-Ouest le gel n’est pas suffisant).

Quelques repères de densité de semi : lentille, vesce et fenugrec autour de 10-13 kg/ha, féverole 50-80 kg/ha. Pour les espèces pures, augmenter légèrement les doses. Dans le Sud-Ouest, attention aux vesces : sans gel marqué, elles peuvent concurrencer le colza au printemps.

​​​​​​​

Semis des légumineuses en cours :
une étape clé pour assurer une implantation réussie et homogène du mélange.
​​​​​​​Crédit : Terres Inovia.

Adapter le désherbage est incontournable

Les programmes de désherbage classiques sont généralement phytotoxiques pour les légumineuses. Les traitements de pré-semis sont déconseillés et les applications de prélevées sont à éviter au maximum, car elles sont moins sélectives que les applications de post-levée. Cela rend cette pratique peu adaptée aux parcelles très infestées en adventices.

Pour les graminées, même stratégie que pour le colza seul, avec un rattrapage en hiver. En revanche, pour les dicotylédones, les doses et stades d’application des produits diffèrent d’un colza seul. Privilégier des applications au stade rayonnant, voire 2 à 4 feuilles du colza avec des produits types Alabama, Novall. Fractionnez en deux passages si besoin.

Les retours des agriculteurs montrent qu’il n’y a pas une seule bonne méthode, mais plusieurs sont possibles, selon les objectifs et le matériel disponible. Toutefois, une chose est sure, le colza associé, bien conduit, permet d’obtenir une culture robuste, plus résiliente face aux insectes et aux aléas climatiques et répondant aux attentes des agriculteurs.

Colza associé. Crédit : Terres Inovia.

Article paru dans Arvalis & Terres Inovia infos de juin 2025. A consulter ici.

 

Pour aller plus loin :  Colza associé : une pratique aux nombreux avantages (Jeudi de TI, 15 mai 2025)

​​​​​​​

Contact : C. de Saintignon, c.desaintignon@terresinovia.fr​​​​​​​

France entière Implantation Colza Pois d'hiver Pois de printemps Soja Féverole d'hiver Féverole de printemps Pois chiche Lentille Lupin d'hiver Lupin de printemps colza colza associé légumineuses

Colza associé : les travaux de l’institut valorisés

Lors d’un séminaire sur les plantes de services, organisé par l’INRAE les 21 et 22 novembre à Paris, Terres Inovia a pu présenter ses nombreux travaux sur le colza associé comme levier agroécologique pour lutter contre les bioagresseurs.

Comment les pratiques agroécologiques peuvent permettre de réduire l’impact de bioagresseurs tels que les adventices, les ravageurs et, globalement, tous les parasites et pathogènes?

Le séminaire, organisé par l’INRAE les 21 et 22 novembre 2024 à Paris sur le thème des plantes de services visait justement à rassembler des chercheurs et des partenaires des filières afin d’échanger les visions, de donner à voir les travaux et initiatives en cours, de partager résultats et concepts, et si possible de dégager des pistes de collaboration pour le futur.

Comprendre pourquoi le colza est associé à des légumineuses

Terres Inovia était présent à cet événement pour valoriser ses travaux, conduits depuis de nombreux années, sur la pratique du colza associé à des légumineuses gélives, comme levier agroécologique afin notamment de mieux faire face aux bioagresseurs. « Les enquêtes pratiques culturales de Terres Inovia nous permettent de mieux comprendre pourquoi et comment sont utilisées des légumineuses en association avec le colza », a expliqué Stéphane Cadoux, responsable du département agronomie, économie et environnement (DAGRO), qui était venu présenter les travaux de l’institut.

Une pratique qui progresse chez les agriculteurs

Depuis 2014, les surfaces de colza conduites en association avec des légumineuses gélives ont fortement augmenté jusqu’à atteindre un pic de 20 % en 2020 et 2022. « La lutte contre les dégâts d’insectes est le premier service recherché par les agriculteurs (pour plus de 80% des surfaces de colza associé), devant la couverture du sol et les économies d’azote. Le colza est une culture qui bénéficie d’une vraie dynamique d’innovation mobilisant les plantes de services », a-t-il souligné.

Stéphane Cadoux a également rappelé qu’à Terres Inovia la technique des colzas associés s’inscrit dans une vision plus globale d’usage des plantes de services et de stratégie de conduite agroécologique au service de la robustesse et de la performance de la culture. En effet des travaux sont en cours dans l’institut pour mettre au point avec des agriculteurs des stratégies territoriales concertées de gestion des ravageurs du colza.

Celles-ci consistent à combiner des leviers pour obtenir un colza robuste, intégrant l’association avec des légumineuses gélives, la mise en place de couverts d’interculture pièges à altises aux abords des parcelles de colza et des infrastructures agroécologiques pour favoriser les régulations naturelles des ravageurs.

Ces nouvelles approches territoriales sont prometteuses et soulèvent de nombreuses questions, notamment sur l’évaluation et la valorisation des services rendus à l’échelle du territoire.

Plus d'informations

​​​​​​​
Bénéfices et conduite du colza associé à des légumineuses

​​​​​​​Point technique colza associé
 

 

agroecologie colloque colza associé inrae légumineuses

Assurer une bonne nutrition minérale du colza à l’automne pour permettre une croissance continue jusqu’à l’hiver

Obtenir une croissance dynamique et continue à l’automne est une condition indispensable pour un colza robuste.

Pour y parvenir, il faut :

  • un système racinaire bien développé et fonctionnel dans les premières couches du sol,
  • une bonne disponibilité en azote et phosphore à un moment où les plantes en ont besoin.

Plusieurs voies peuvent être empruntées pour assurer une bonne alimentation minérale de la culture. Elles peuvent être combinées pour améliorer les chances de succès.

La diversification des cultures et le positionnement optimal du colza dans la rotation

L’allongement du délai de retour du colza, l’insertion de légumineuses dans la rotation et le positionnement du colza après une culture laissant de l’azote valorisable à la récolte contribuent à améliorer la croissance automnale du colza. Cet effet peut être illustré par les résultats obtenus dans le dispositif « Syppre Berry » dans lequel un système de référence (blé tendre – orge d’hiver – colza associé) est comparé à un système innovant visant la multi-performance intégrant notamment l’allongement de la rotation et l’insertion de légumineuses en cultures principales et couverts. Le colza a été positionné après une succession lentille puis blé dur afin d’augmenter la disponibilité en azote pour le colza (figure 1).

Figure 1 : extraits de successions de cultures des systèmes comparés dans le cadre du dispositif « Syppre Berry » (W sup / W prof : implantation après travail du sol superficiel / profond ; SD : semis direct)

 

La biomasse du colza (sans considérer la biomasse des couverts associés) à l’entrée de l’hiver a été nettement améliorée dans le système innovant : + 700 g/m² en 2018 et + 1300 g/m² en 2020. Ces différences de biomasse entre les deux systèmes peuvent être en partie attribuées à des différences de disponibilité en azote (amélioration de la teneur en azote du sol, de l’enracinement …).

Un précédent « légumineuses à graines »

Un précédent « légumineuses à graines » permet d’améliorer la quantité d’azote absorbé par le colza d’une quinzaine d’unités en moyenne par rapport à une précédent « blé ». C’est ce que montrent les résultats de 8 expérimentations conduits de 2008 à 2010 par Terres Inovia et les Chambres d’Agriculture de la Mayenne, de la Moselle, de la Nièvre et de l’Yonne dans le cas d’un précédent pois (figure 2 ; travaux soutenus financièrement par le CasDAR).


Figure 2 : Quantité d’azote absorbé à l’ouverture du bilan par le colza après un précédent pois ou après un précédent blé (Pi : quantité d’azote absorbé à l’ouverture du bilan : tient compte de l’absorption d’azote à l’entrée et à la sortie de l’hiver)

L’apport de produits organiques avant le semis du colza

L’apport de produits organiques avant le semis du colza permet également d’améliorer la disponibilité en azote pour le colza. Dans le cadre des 25 expérimentations conduites par Terres Inovia de 1995 à 1998, avec apport de produits organiques de type II principalement (lisier de porc, fumier et fientes de volailles…) et pour des dates de semis du colza allant du 18 août au 11 septembre, cette augmentation de la disponibilité en azote a permis une augmentation de la quantité d’azote absorbé par la culture à l’ouverture du bilan (Pi) de 40 u en moyenne (figure 3).

Figure 3 : Quantité d’azote absorbé à l’ouverture du bilan par le colza avec et sans apport de produits organiques (PRO) (Pi : quantité d’azote absorbé à l’ouverture du bilan : tient compte de l’absorption d’azote à l’entrée et à la sortie de l’hiver)

L’apport d’azote minéral au semis du colza

Une autre technique permettant de soutenir la croissance du colza à l’automne consiste à réaliser un apport de 30 u d’azote sous forme d’engrais minéral au semis dans le respect de la réglementation en vigueur (pas d’apport d’engrais azoté minéral après le 31 août). Dans les expérimentations conduites par Terres Inovia et ses partenaires, ce type d’apport a permis d’améliorer le poids de matière fraîche aérienne à l’entrée de l’hiver (+ 780 g/m² en 2021 sur 21 essais et + 550 g /m² en 2022 en moyenne sur 15 essais). En moyenne, le coefficient apparent d’utilisation (CAU) de l’azote apporté (gain d’absorption permis par l’apport des 30 u par rapport au témoin sans apport) a toujours été au moins égal à 1.0, ce qui signifie que l’apport n’a pas contribué à une augmentation du risque de lixiviation de l’azote à l’automne. Des CAU supérieurs à 1.0 ont même été enregistrés, ce qui est la conséquence probable d’une simulation de la croissance racinaire ayant permis une meilleure utilisation de l’azote du sol. Dans les situations où le colza a eu une croissance limitée à moins de 1300 g/m² de biomasse fraîche aérienne à l’entrée de l’hiver en l’absence d’apport d’azote, l’apport d’azote au semis a permis de réduire les dégâts consécutifs à des infestations larvaires.

Associer le colza avec une légumineuse gélive

L’association avec une légumineuse gélive permet d’améliorer l’état d’alimentation en azote du colza.  En témoignent les nombreux exemples où le rougissement du colza cultivé seul (symptôme de faim d’azote) a pu être évité grâce à l’association (cf.photo ci-dessous). Il a été montré que cet effet n’était pas lié à un transfert d’azote entre les légumineuses et le colza pendant l’été et l’automne, mais que c’était plutôt la conséquence d’une meilleure exploration du sol par les racines pendant l‘automne (Jamont et al., 2013).

Exemple de situation où l’association a permis d’éviter la faim en azote (traduite par le rougissement des plantes à droite)

Raisonner la fertilisation phosphatée

Le colza est l’une des espèces de grandes cultures les plus exigeantes en phosphore. Cela signifie que son rendement est très affecté en cas de carence. Le phosphore est en particulier impliqué dans la mise en place du système racinaire. Il est donc indispensable dès la mise en place de la culture même si la phase de plus forte absorption se situe au printemps. La fertilisation phosphatée doit donc de préférence être réalisée au semis, en particulier dans les situations les plus carencées.

L’outil de base pour le raisonnement de la fertilisation phosphatée est l’analyse de terre. Les symptômes de carences sont difficiles à identifier car ils consistent le plus souvent en un ralentissement de la croissance, voire, dans les cas les plus critiques, en un arrêt de croissance et une disparition des plantes (cf. photo ci-dessous). Il n’y a pas de décoloration ou de déformation foliaire.

Exemple de situation avec carence forte en phosphore

Les règles de raisonnement de la fertilisation phosphatée du colza préconisées par Terres Inovia sont inspirées de la méthode COMIFER.

Pour en savoir plus : fertilisation du colza : phosphore et potasse

Les leviers à combiner pour maximiser les chances d’obtenir un parcours de croissance automnal favorisant la robustesse du colza

Dans les situations où la disponibilité en azote et/ou en phosphore est limitée, Terres Inovia recommande de combiner plusieurs leviers pour maximiser les chances d’assurer une bonne nutrition minérale du colza : succession de cultures favorable, fertilisation organique ou minérale, association du colza à une légumineuse gélive…

Pour aller plus loin :

Bouches-du-Rhône (13) Finistère (29) Gard (30) Haute-Garonne (31) Gers (32) Gironde (33) Hérault (34) Ille-et-Vilaine (35) Indre (36) Indre-et-Loire (37) Isère (38) Jura (39) Landes (40) Loir-et-Cher (41) Loire (42) Haute-Loire (43) Loire-Atlantique (44) Loiret (45) Lot (46) Lot-et-Garonne (47) Lozère (48) Maine-et-Loire (49) Manche (50) Marne (51) Haute-Marne (52) Mayenne (53) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55) Morbihan (56) Moselle (57) Nièvre (58) Nord (59) Oise (60) Orne (61) Pas-de-Calais (62) Puy-de-Dôme (63) Pyrénées-Atlantiques (64) Hautes-Pyrénées (65) Pyrénées-Orientales (66) Bas-Rhin (67) Haut-Rhin (68) Rhône (69) Haute-Saône (70) Saône-et-Loire (71) Sarthe (72) Savoie (73) Haute-Savoie (74) Paris (75) Seine-Maritime (76) Seine-et-Marne (77) Yvelines (78) Deux-Sèvres (79) Somme (80) Tarn (81) Tarn-et-Garonne (82) Var (83) Vaucluse (84) Vendée (85) Vienne (86) Haute-Vienne (87) Vosges (88) Yonne (89) Territoire de Belfort (90) Essonne (91) Hauts-de-Seine (92) Seine-Saint-Denis (93) Val-de-Marne (94) Val-d'Oise (95) Implantation Fertilisation Colza Colza colza associé colza azoté colza azoté fertilisation azotée fertilisation colza semis colza Luc CHAMPOLIVIER (l.champolivier@terresinovia.fr)

Bénéfices et conduite du colza associé à des légumineuses

Depuis une dizaine d’années de travail avec des agriculteurs, les bénéfices se confirment et les conditions de réussite sont maintenant bien connues.

De multiples bénéfices :

  • Amélioration de la nutrition azotée et du fonctionnement du colza : meilleur statut azoté à l’entrée de l’hiver, restitution d’une partie de l’azote des légumineuses au printemps et meilleure efficience d’utilisation de l’azote minéral, rendement du colza maintenu avec moins d’azote et parfois déplafonné
  • Contribution à la réduction des dégâts d’insectes d’automne : effet direct de réduction du nombre de larves sous réserve d’une biomasse des couverts supérieure à 200g/m² en entrée de l’hiver et effet indirect de l’amélioration de la dynamique de croissance du colza à l’automne
  • Augmentation de la concurrence vis-à-vis des adventices grâce au supplément de biomasse produit et la complémentarité de port des plantes
  • Contribution à l’amélioration de la fertilité des sols : restitution de carbone et d’azote au sol, bénéfiques à court et long terme

Quelles sont les conditions de réussite ?

Implantation réussie et levée précoce : l’association de légumineuses au colza n’aura aucun effet dans le cas d’une implantation tardive ou ratée. Les intérêts s’exprimeront si le colza est bien implanté et le semis précoce.

Des adventices dicotylédones sous contrôle : les doses d’herbicides antidicotylédones doivent être réduites pour éviter les phyto-toxicités sur légumineuses, les parcelles sale sont donc à proscrire. Ou alors, réaliser l’implantation sans travail préalable et avec un semis direct sans flux de terre évitant les levées d’adventices.

Les points clé de la conduite d’un colza associé à des légumineuses gélives :

Choix couvert associé : mélanger plusieurs espèces complémentaires. Critères de choix : comportement hivernal, bénéfices recherchés et risque bioagresseurs à la rotation.

Implantation colza : une bonne levée avant fin août permet de maximiser les avantages de l’association. Plus le stade des légumineuses est avancé en entrée d’hiver, plus elles sont sensibles au gel.

Gestion des adventices : adapter la stratégie de désherbage pour ne pas occasionner de phyto-toxicité sur les légumineuses et valoriser leur pouvoir couvrant.

Gestions des ravageurs : pas de modification des règles de décision habituelles. Les couverts de légumineuses gélives contribuent à réduire le nombre de larves d’insectes d’automne (féverole) et à maintenir la dynamique de croissance du colza. Ils sécurisent l’impasse d’insecticide d’automne.

Gestion des maladies : idem colza seul.

Gestion de l’azote : si la levée des couverts associés est précoce et satisfaisante, leurs bénéfices vis-à-vis de l’alimentation azotée du colza au printemps justifient une réduction forfaitaire de 30 unités d’azote par rapport à la dose bilan.

olza mal implanté et colza robuste

A gauche de la photo : colza mal implanté, non associé, détruit par les dégâts de larves d’insectes. À droite, colza robuste, associé à la féverole, qui a résisté aux dégâts d’insectes (Yonne 2016)

Une technique à l’épreuve des agriculteurs du Sud-Ouest : 10 retours d’expérience partagés

11 structures du Sud-Ouest de la France se sont regroupées depuis 2018 dans le but d’acquérir des connaissances opérationnelles sur la pratique du colza associé à des légumineuses, adaptées à leur contexte au profit des producteurs et des systèmes de cultures locaux. Le groupe s’est intéressé à l’association de légumineuses dans des modes de production rencontrés dans la région tels que le colza semence ou le colza en agriculture biologique. Animé par Terres Inovia et s’appuyant sur un réseau d’agriculteurs pionniers, ce collectif a produit pour chaque situation ou la technique a été mise en œuvre,  un fiche témoignage décrivant en détail la campagne 2020 et  laissant une large place à l’expression des agriculteurs. Pour chaque retour d’expérience, la fiche détaille : le contexte de production, les bénéfices recherchés,  le contexte météo, les interventions réalisées en amont et tout au long de la campagne, les principaux résultats obtenus et les enseignements à en retenir. Une analyse globale des ces situations complète les 10 retours d’expérience et propose une synthèse des pratiques mises en œuvre dans le sud-ouest par 10 agriculteurs pour réussir leur colza associé.

Télécharger le document

L’association avec des couverts pérennes : des spécificités à prendre en compte

L’intérêt pour les couverts permanents est croissant. S’il est risqué d’implanter un colza dans un couvert en place (sol asséché par le couvert), l’implantation simultanée avec le colza est pertinente.

Intérêts : les légumineuses pérennes (lotier, trèfle blanc, trèfle violet, luzerne, etc.) se développent pas ou peu à l’automne. Elles ne fourniront pas de service au colza. Leur intérêt sera de couvrir le sol et de produire de la biomasse dès la récolte du colza et éventuellement d’apporter différents services à la ou les cultures suivantes.

Points d’attention

  1. Choix du couvert : lotier et trèfle blanc sont les espèces qui présentent le moins de risque de concurrence du colza au printemps ;
  2. Gestion délicate du désherbage : les légumineuses pérennes ne contribuent pas à étouffer les adventices alors qu’une réduction de dose d’herbicides est nécessaire et les rattrapages d’entrée hiver à proscrire pour ne pas les détruire. Il est donc recommandé (i) d’éviter les parcelles à forte pression en adventices dicotylédones et (ii) d’associer des légumineuses gélives ayant une bonne capacité de couverture du sol précoce : trèfle d’Alexandrie mono-coupe ou lentille.

Colza - Point technique Colza associé à un couvert de légumineuses gélives

Synthétisant l’ensemble des connaissances disponibles, ce point technique permet de comprendre les points clés de la culture et d’ajuster l’itinéraire technique à chaque situation.

Commander le guide technique

 

Bouches-du-Rhône (13) Finistère (29) Gard (30) Haute-Garonne (31) Gers (32) Gironde (33) Hérault (34) Ille-et-Vilaine (35) Indre (36) Indre-et-Loire (37) Isère (38) Jura (39) Landes (40) Loir-et-Cher (41) Loire (42) Haute-Loire (43) Loire-Atlantique (44) Loiret (45) Lot (46) Lot-et-Garonne (47) Lozère (48) Maine-et-Loire (49) Manche (50) Marne (51) Haute-Marne (52) Mayenne (53) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55) Morbihan (56) Moselle (57) Nièvre (58) Nord (59) Oise (60) Orne (61) Pas-de-Calais (62) Puy-de-Dôme (63) Pyrénées-Atlantiques (64) Hautes-Pyrénées (65) Pyrénées-Orientales (66) Bas-Rhin (67) Haut-Rhin (68) Rhône (69) Haute-Saône (70) Saône-et-Loire (71) Sarthe (72) Savoie (73) Haute-Savoie (74) Paris (75) Seine-Maritime (76) Seine-et-Marne (77) Yvelines (78) Deux-Sèvres (79) Somme (80) Tarn (81) Tarn-et-Garonne (82) Var (83) Vaucluse (84) Vendée (85) Vienne (86) Haute-Vienne (87) Vosges (88) Yonne (89) Territoire de Belfort (90) Essonne (91) Hauts-de-Seine (92) Seine-Saint-Denis (93) Val-de-Marne (94) Val-d'Oise (95) Préparation de campagne Colza associé Colza Colza benefice colza associé colza associé colza reussite légumineuses gélives réussir un colza associé Gilles SAUZET (g.sauzet@terresinovia.fr); Stéphane CADOUX (s.cadoux@terresinovia.fr)

Testez vos connaissances sur le colza associé et la gestion des adventices !

Bouches-du-Rhône (13) Finistère (29) Gard (30) Haute-Garonne (31) Gers (32) Gironde (33) Hérault (34) Ille-et-Vilaine (35) Indre (36) Indre-et-Loire (37) Isère (38) Jura (39) Landes (40) Loir-et-Cher (41) Loire (42) Haute-Loire (43) Loire-Atlantique (44) Loiret (45) Lot (46) Lot-et-Garonne (47) Lozère (48) Maine-et-Loire (49) Manche (50) Marne (51) Haute-Marne (52) Mayenne (53) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55) Morbihan (56) Moselle (57) Nièvre (58) Nord (59) Oise (60) Orne (61) Pas-de-Calais (62) Puy-de-Dôme (63) Pyrénées-Atlantiques (64) Hautes-Pyrénées (65) Pyrénées-Orientales (66) Bas-Rhin (67) Haut-Rhin (68) Rhône (69) Haute-Saône (70) Saône-et-Loire (71) Sarthe (72) Savoie (73) Haute-Savoie (74) Paris (75) Seine-Maritime (76) Seine-et-Marne (77) Yvelines (78) Deux-Sèvres (79) Somme (80) Tarn (81) Tarn-et-Garonne (82) Var (83) Vaucluse (84) Vendée (85) Vienne (86) Haute-Vienne (87) Vosges (88) Yonne (89) Territoire de Belfort (90) Essonne (91) Hauts-de-Seine (92) Seine-Saint-Denis (93) Val-de-Marne (94) Val-d'Oise (95) Préparation de campagne Colza associé Désherbage Colza Colza adventices colza colza associé gestion des adventices test connaissance vidéo quiz colza associé Fanny VUILLEMIN (f.vuillemin@terresinovia.fr); Gilles SAUZET (g.sauzet@terresinovia.fr)

Colza associé à des légumineuses gélives ou pérennes