La gestion des adventices en grandes cultures dépend de pratiques autant préventives (leviers agronomiques) que curatives (désherbage mécanique ou chimique). La lutte herbicide est, à ce jour, la solution la plus utilisée, même si quelques moyens alternatifs sont mis en place progressivement. Pour ne pas miser uniquement sur ce moyen, il faut reconcevoir les systèmes dans une logique de combinaison des leviers qui soit durablement efficace et robuste. A cette échelle, le choix des solutions est plus élargi et leurs combinaisons représentent une infinité de possibilités. Le projet vise donc à modéliser la combinaison des leviers et à construire un outil d’aide à la décision pour reconcevoir les systèmes de culture ; cet outil doit à la fois prédire l’évolution des indicateurs lors d’un changement de pratiques, et également identifier des combinaisons de techniques qui permettent de répondre à des objectifs particuliers (baisse de l’IFT, réduction évolution du stock semencier, etc…).  

• Structurer les connaissances expertes sur les leviers alternatifs aux herbicides sous la forme d’un DAG (Direct Acyclic Graph) complété d’un Réseau Bayésien (RB), c’est-à-dire un modèle mathématique permettant de représenter le fonctionnement d’un système en établissant des liens de cause à effet entre différentes variables qui peuvent se combiner et interagir. L’objectif du modèle construit dans COMBHERPIC est de prédire une ou plusieurs variables cruciales dans la gestion durable de la flore adventice (rendement, évolution de l’indice de fréquence de traitement, densité adventice, etc.) à l’échelle d’un système de culture.
• Utiliser cet outil dans le conseil stratégique de gestion des adventices.
• Identifier les lacunes de connaissance après avoir fait le point des expertises sur tous les leviers envisageables et sur les liens entre les variables dans le domaine de la gestion des adventices. 

Le projet permettra de confronter les données obtenues par l’outil à des valeurs observées au champ dans les essais déjà réalisés ou à des données de simulations faites par d'autres modèles ayant le même domaine de validité (type de système, pédoclimat etc.…).

Dans l’idéal, l’outil devra permettre de faire de la prédiction et du diagnostic, soit :  

• Evaluer la multi-performance d’une mobilisation plus ou moins importante de leviers de gestion intégrée des adventices combinés
• Identifier des prototypes de systèmes de culture permettant de réduire l'usage d'herbicide tout en maintenant une performance productive  

Face à la disparition potentielle du glyphosate, une majorité des producteurs français de grandes cultures n’a pas encore identifié de solutions pourse passer de cet herbicide. En effet, il existe aujourd’hui de vraies impasses techniques comme, notamment, l’agriculture de conservation des sols, les sols hydromorphes etsuperficiels, …  Le travail du sol reste à ce jour le principal levier de substitution du glyphosate. Or, une augmentation du nombre de passages de travail du sol peut avoir un impact sur la qualité de la levée des cultures, le niveau d’érosion et les émissions de gaz à effet de serre (consommation de carburant d’origine fossile notamment).

Face à un tel constat, l’enjeu du projet AGILE est de trouver de nouvelles solutions face à ces situations délicates et de les évaluer sur plusieurs critères (économiques, techniques et environnementaux) les itinéraires techniques testés.  

Le projet AGILE vise à caractériser les situations d’impasses (conditions pédoclimatiques, type de systèmes…) qui demeurent sans glyphosate, puis à expérimenter et proposer des alternatives finalisées face à ces situations difficiles. Les objectifs sont donc :  

• Identifier et référencer de nouveaux matériels permettant de détruire la flore adventice ou gérer les couverts pendant l’interculture (travail du sol optimisé, nouvelles techniques plus exploratoires sans travail du sol)
• Identifier et combiner différents leviers déjà connus ou plus innovants afin de proposer des solutions efficaces et robustes dans des situations considérées comme critiques (sols difficiles à travailler, agriculture de conservation des sols…)
• Valider la faisabilité des techniques proposées et leurs conséquences techniques, agronomiques, économiques et environnementales
• Transférer ces connaissances et solutions finalisées. 

• Elargir le champ du possible en matière de techniques de destruction des adventices sans glyphosate, idéalement en identifiant de nouveaux matériels permettant de détruire sans travail du sol des graminées adventices particulièrement.  
• Proposer des combinaisons de leviers pour lever certaines impasses, étant donné que certains leviers sont aléatoires ou que certains matériels ne sont pas dénués d’inconvénients comme des temps de travaux ou des coûts plus élevés.  
• Trouver des solutions évaluées à la fois sur les plans de performance technique, faisabilité, facilité de mise en œuvre mais aussi impact économique et environnemental.  

Les protéines végétales produites en France, à destination des filières de productions animales comme à destination de l’alimentation humaine, souffrent de déficits de compétitivité par rapport au soja sud-américain, aux tourteaux de tournesol russo-ukrainiens, aux légumes secs canadiens, par exemple. L’accroissement de la compétitivité des protéines végétales nationales doit donc reposer sur des facteurs de compétitivité à l’aval de la production, permis par l’innovation dans les procédés, dans l’organisation des filières de sourcing et dans l’émergence d’innovations. Ces enjeux sont justement l’objet de ce projet VALOAVAL, qui fait partie du programme de recherche, développement, innovation et transfert Cap Protéines.  

• Permettre aux opérateurs de se sourcer de manière fiable en graines et tourteaux grâce à des outils analytiques performants et des informations sur les qualités des productions nationales.  
• Améliorer par la technologie l’efficience nutritionnelle des tourteaux et autres matières riches en protéines (MRP).
• Augmenter l’utilisation des protéines végétales nationales dans les produits agroalimentaires grâce aux innovations et à une communication nutritionnelle ciblée.
• Favoriser l’émergence des innovations et la création de startup dans le secteur des protéines végétales.  

• Déployer largement les outils analytiques et les informations sur les qualités des productions nationales, permettant aux opérateurs de se sourcer de manière fiable en graines et tourteaux répondant aux besoins de leurs segments de marché.  
• Transférer rapidement et durablement les meilleures combinaisons de techniques de transformation des oléoprotéagineux permettant d’accroitre l’efficience nutritionnelle des tourteaux et autres matières riches en protéines (MRP) afin de s’approcher des performances zootechniques des tourteaux de soja importés.  
• Soutenir les innovations dans les procédés permettant d’accroitre l’utilisation des protéines végétales nationales dans les procédés agroalimentaires, de montrer leur intérêt nutritionnel et de mieux cerner les attentes des consommateurs vis-à-vis des protéines végétales  
• Créer un écosystème de soutien aux innovations et à l’émergence d’entreprises innovantes tout le long de la chaine de valeur grâce à un accompagnement sur-mesure de l’idéation jusqu’à l’accélération.  

Les cultures intermédiaires, cultivées entre deux cultures de rente et non récoltées, peuvent fournir de nombreux services écosystémiques à condition qu’elles s’implantent rapidement pour pouvoir être compétitives vis-à-vis des mauvaises herbes et produire une bonne quantité de biomasse. L'hypothèse principale du projet RICIN est que certaines espèces s'établissent mieux que d'autres lorsqu'elles sont semées en été dans des conditions non optimales (stress hydrique, lit de semis grossier avec ou sans mulch).

Pour tester cette hypothèse, une douzaine d'espèces appartenant à quatre grandes familles (Poacées, Fabacées, Hydrophyllacées et Brassicacées), peu ou pas étudiées à ce jour, seront identifiées et comparées sur la base des caractéristiques de leurs semences et de plantules ainsi que de leur tolérance au stress hydrique et aux contraintes mécaniques.

Le phénotypage bas et haut débit des cultures intermédiaires étudiées permettra d'acquérir des connaissances pour l'optimisation des performances. Outre la production des ressources scientifiques et techniques, le projet permettra de développer un outil d'aide à la décision ainsi que d’accroître la possibilité des collaborations avec (notamment) les semenciers sur ce front de recherche représenté par la caractérisation de la croissance hétérotrope de cultures intermédiaires.

Le projet s’attache à mieux comprendre les facteurs qui affectent la réussite d‘implantation des cultures intermédiaires. L'hypothèse principale de Ricin est que certaines espèces de ces cultures s'établissent mieux que d'autres lorsqu'elles sont semées en été dans des conditions non optimales (stress hydrique, lit de semis grossier avec ou sans mulch).

Ainsi, le projet vise à acquérir des connaissances écophysiologiques sur une dizaine d’espèces de liées à la croissance hétérotrophe (germination des semences et émergence des plantules) par une étude d'écophysiologie comparative afin de mieux comprendre leur capacité à s’implanter, notamment dans des conditions hydriques limitantes.

Il vise également à déterminer le lien potentiel entre la qualité de l'implantation et le potentiel de production de biomasse dans des conditions de gestion contrastées (différents modes de semis, régimes d'irrigation, profondeur de semis etc.).

Il permettra également de proposer le développement d’un OAD pour déclencher les semis en prenant en compte un cumul de pluie nécessaire à la levée en fonction des espèces et de l’état du sol (structural et hydrique)

• Production de données écophysiologiques sur la croissance hétérotrophe (germination des semences et émergence des plantules) de 9 espèces de couvert végétaux, dans des conditions environnementales contrastées (stress hydrique et mécanique). 
• Identification et hiérarchisation des facteurs influençant la qualité d’implantation sur 3 sites expérimentaux.
• Création d’un prototype d’Outil d’aide à la décision.

La réussite du Plan protéines passe par trois leviers essentiels :  

• Renforcer l’investissement pour les entreprises engagées dans l’amélioration de la souveraineté protéinique.  
• Amplifier l’émergence des innovations à très court terme et leur transfert sur le terrain.  
• Produire les informations utiles aux opérateurs pour leurs prises de décisions et pour valoriser leurs produits vers les consommateurs.  

C’est ce troisième levier que se propose de renforcer ce projet.  

• Produire et diffuser des informations technico-économiques originales (diagnostic de filières, construction des prix, analyse des coûts, efficience de la logistique…) pour inciter à la production des plantes riches en protéines dans des filières structurées aux échelles territoriales.  
• Evaluer la faisabilité de renforcer l'offre de protéines locales, notamment pour l’alimentation humaine, sur l’île de la Réunion.  
• Concevoir et diffuser une application mobile pour restituer et simuler des informations sur les offres et demandes en protéines végétales pour l’alimentation animale et humaine.  
• Concevoir les conditions optimales de collecte et de traçabilité des données valorisant, depuis la production jusqu’à l’achat par le consommateur, les filières durables des légumineuses françaises ;  
• Créer un observatoire sur l'utilisation et la consommation des protéines végétales.  
• Assurer la coordination et la communication pour l’ensemble du programme.  

• Assurer une cohérence des actions du Plan protéines.
• Sensibiliser et informer les opérateurs économiques, pouvoirs publics et de formation sur les objectifs et les résultats du programme.
• Diffuser aux producteurs de grandes cultures les références et les outils techniques.  
• Renseigner les opérateurs des filières de l’intérêt à produire et transformer les plantes riches en protéines.  
• Obtenir un premier standard de données agricoles appliqué au soja français.  
• Permettre aux opérateurs et aux pouvoirs publics de suivre l’évolution des utilisations et de la consommation des protéines végétales dans la filière agro-alimentaire.

L'agriculture contribue significativement aux émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) en Europe et des mesures doivent être prises pour réduire ces émissions tout en maintenant la production. Il est donc crucial d'augmenter la capacité d'adaptation, renforcer la résilience et réduire la vulnérabilité au changement climatique dans le secteur agricole. Or, les agriculteurs doivent être soutenus pour adopter des pratiques durables sans compromettre leur viabilité économique. 

Le projet Climate Farm Demo vise à créer un réseau européen de fermes pilotes pour démontrer les possibilités d’adaptation des pratiques agricoles face au climat afin de réduire les émissions de GES de 35% et renforcer la résilience climatique dans le secteur agricole, tout en soutenant économiquement les agriculteurs. 

• Créer un réseau de 1 500 fermes pilotes à travers 27 pays européens pour partager les connaissances et les expériences sur les pratiques agricoles à mettre en place pour relever le défi du changement climatique.
• Atteindre une réduction de 35% des émissions de GES durant la durée du projet.
• Organiser 4 500 événements de démonstration pour promouvoir ces pratiques durables auprès des agriculteurs, ce qui peut toucher potentiellement 150 000 producteurs en Europe.
• Mettre en place 10 Living Labs pour développer et tester de nouvelles solutions durables dans diverses régions pédoclimatiques européennes.
• Élaborer une méthodologie harmonisée pour l'évaluation du bilan carbone et des indicateurs environnementaux et analyser les mécanismes de valorisation économique pour les agriculteurs adoptant des pratiques durables.  

L’enjeu du projet CARINA est de diversifier durablement les systèmes agricoles des pays de l’Union européenne par l’introduction de deux cultures mineures de graines oléagineuses, Brassica Carinata (moutarde d’Abyssinie) et Camelina Sativa (cameline). La spécificité de ces cultures est leur capacité à bien valoriser les terres marginales dans une large gamme de contextes pédoclimatiques du fait de leur relative rusticité, et de pouvoir s’insérer en dérobé dans des systèmes de double culture, grâce à leur cycle court. Ces cultures offrent donc des perspectives intéressantes pour la diversification des systèmes. 

• Favoriser le développement de systèmes de culture diversifiés, multi-performants et durables par l’introduction de la cameline et de B. Carinata, des cultures adaptées au contexte pédoclimatique européen et nord-africain et qui sont résilientes.
• Développer le secteur de la bioéconomie grâce à des cultures qui induisent un faible risque de changement d’affectation des sols indirect (CASI), avec une huile de haute qualité et dont les co-produits peuvent être valorisés en produits biosourcés innovants.  
• Adopter une approche participative impliquant les agriculteurs et l’ensemble des parties prenantes des filières pour développer conjointement des solutions adaptées aux conditions environnementales, techniques et sociales spécifiques à chaque territoire européen.
• Fournir un ensemble de recommandations politiques pour promouvoir le déploiement de systèmes agricoles durables pour la bioéconomie.
• Faciliter le transfert de connaissances et les meilleures pratiques pour assurer l'adoption et le succès des nouvelles cultures.
• Mettre en place des mécanismes de certification pour les nouvelles cultures afin de garantir leur acceptation et leur intégration dans les systèmes agricoles existants.
• Collaborer avec un consortium multi-acteurs de 20 partenaires et plus de 6 entités affiliées de 13 pays européens et associés pour partager des connaissances, des ressources et des innovations. 

• Une introduction réussie de nouvelles cultures en identifiant des modes d’insertion dans les systèmes de culture les plus favorables et adaptés à chaque contexte ; ainsi que la production de références et recommandations techniques associées.
• Le développement de systèmes de culture multiperformants intégrant de la cameline ou la Brassica Carinata (avec une rentabilité économique et la réduction des impacts environnementaux).
• Le développement de produits biosourcés innovants (bioherbicide, biostimulant, bioinsecticide…)  
• Une meilleure valorisation des tourteaux, riches en protéines et non impactés par des facteurs antinutritionnels.
• Des recommandations techniques et politiques pour favoriser le développement de ces nouvelles filières.
• L’implication active des agriculteurs et des parties prenantes dans le développement et l'adoption des nouvelles pratiques agricoles.
• Une augmentation de la compétitivité des systèmes agricoles européens grâce à l'introduction de cultures innovantes, peu exigeantes en intrants et résilientes vis-à-vis du changement climatique. 

Aujourd’hui, l’agriculture et l’élevage sont directement confrontés à des bouleversements environnementaux, économiques et sociaux. Le changement climatique, la fluctuation des prix des matières premières et des intrants et la dégradation de la qualité des sols sont autant d’enjeux auxquels les agriculteurs et éleveurs doivent faire face. Les événements climatiques extrêmes qui ont eu lieu dans les Hauts de France ces dernières années montre l’urgence d’agir.

Depuis trois ans, les travaux réalisés par Earthworm Foundation avec 60 agriculteurs adhérents de Noriap sur l’agriculture régénératrice et 50 éleveurs sur les alternatives au soja importé ont mis en évidence le besoin et la nécessité d’accompagner les agriculteurs à améliorer la résilience de leurs exploitations agricoles au travers de deux axes prioritaires : diminuer la dépendance des élevages aux protéines importées et développer la fertilité naturelle des sols. D’un autre côté, les acteurs de l’aval souhaitent, eux, réduire leur empreinte carbone.  

C’est pourquoi ce projet propose de rassembler ses partenaires, de l’amont à l’aval, pour mutualiser les actions au niveau du territoire et relier l’offre et la demande en protéines. 

• Lever les freins technico-économiques et sociaux au développement des légumineuses dans les Hauts-de-France, et plus précisément en accompagnant et formant les agriculteurs et les techniciens de la coopérative, pour améliorer l’offre en protéines végétales sur le territoire.
• Développer et sécuriser une demande en protéines végétales locales à destination de l’alimentation animale, afin d’assurer un débouché rémunérateur aux agriculteurs.
• Evaluer les impacts techniques, économiques et environnementaux, diffuser les résultats auprès d’autres acteurs pour une réplicabilité de la démarche sur d’autres territoires, comme la Normandie et le Grand-Est. 

• Améliorer la valorisation économique des productions et apporter des débouchés rémunérateurs aux cultures de légumineuses.  
• Apporter des connaissances sur les leviers à actionner en fonction de différents contextes pédoclimatiques sur les Hauts-de-France. Il permettra également de générer de la connaissance sur l’impact de l’intégration d’une légumineuse dans les rotations des agriculteurs (engagés ou non dans les pratiques d’agriculture régénératrice).  
• Contribuer à l’amélioration du métier d’éleveur et d’agriculteur et sensibiliser les consommateurs à des pratiques achats plus responsables.