Féverole de printemps

Cap Protéines Challenge : 6 équipes en route pour la finale en mai 2025

Jeudi 19 décembre s'est tenue la présentation des projets des équipes présélectionnées pour la 4e édition du Cap Protéines Challenge. Six d'entre elles ont suscité l'intérêt du jury et participeront à la finale du 14 mai 2025 à l’Institut Lyfe (Lyon).

Cette année, 16 dossiers avec des projets répondant aux différentes thématiques du concours ont été déposé à l’issue du webinaire de lancement du 18 septembre 2024.

9 d'entre eux ont passé la première étape de sélection. Il reste désormais 6 concurrents en lice dont les idées ont séduit un jury d'experts le 19 décembre 2024. Ils participeront à la finale le 14 mai à l'Institut Lyfe à Lyon.

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Pour mémoire, ce concours, organisé par Terres Inovia, Terres Univia, le CTCPA, la Fondation Avril, Manger du sens et l’ITERG, vise à proposer des idées ou solutions autour des protéines végétales afin d’améliorer la production nationale des cultures riches en protéines et de favoriser leur utilisation en alimentation humaine.

1. Les Kojiteurs

Les Kojiteurs sont une équipe de douze élèves ingénieurs à Sup’Biotech. Ils développent un ingrédient innovant aux arômes chocolatés, à base de tourteaux d'oléagineux fermentés. Le procédé de fermentation améliore les propriétés nutritionnelles et fonctionnelles du produit, tout en valorisant des ressources délaissées dans une démarche d’économie circulaire. L’objectif est de proposer une solution B2B adaptée aux procédés industriels actuels, qui enrichit les produits de l'épicerie sucrée chocolatée en nutriments tout en préservant leur goût et leur texture.

2. Bébé Graine

Un groupe de quatre étudiants à l'Institut Lyfe développe le projet Bébé Graine mettant en avant les légumineuses et oléagineux dans l'alimentation pour bébés. Cela fait suite à un constat : celui de l'absence de ces produits dans l'offre alimentaire pour bébés dans l'industrie agro-alimentaire. Les étudiants ont créé trois gammes de produits : Les Petites purées (dès 6 mois), Les Petits déjeuners (dès 12 mois), Douceurs et Grains (dès 12 mois). Le tout avec des recettes aux textures et valeurs nutritionnelles adaptées, ainsi que l'amertume potentielle des légumineuses neutralisée.

3. Green Pulse

Un groupe de cinq étudiants de l’Institut Lyfe souhaitent développer une gamme de compotes artisanales et écoresponsables à base de légumineuses. Green Pulse propose des goûts qui se rapprochent de ce qu'aiment la majorité des consommateurs, avec une texture la plus proche possible de la compote connue depuis l'enfance. Ces desserts seront créés avec au minimum 30% de légumineuses, lesquelles sont fournies par des producteurs français. La distribution se fera en vrac sous forme d’emballages en verre.

4. C'Mon Pote Agri

Romuald Carrouge, jeune agriculteur, s’est posé la question de créer une dynamique et un état d'esprit autour des légumineuses et de l'engagement des agriculteurs. C'Mon Pote Agri est né ! L'objectif est de poursuivre son engagement à travers une marque jeune, dynamique. Il existe de plus en plus de jeunes agriculteurs qui s'installent après une première vie professionnelle où ils ont pu développer un champ de compétences et souhaitent les mettre à profit dans leur engagement agricole. Depuis la création de cette Cuma, les projets se développent à une vitesse beaucoup plus soutenue et au-delà du simple matériel agricole.

5. Pop beans

Cinq étudiantes de l’ESA d’Angers souhaitent offrir aux consommateurs une nouvelle manière de consommer les légumineuses grâce à des fèves et haricots "poppées". Il s’agit de produits croustillants et aromatisés, riches en fibres et protéines, 100% naturels, français et sains grâce à leur faible teneur en sel. Pop beans sera vendu en B to B à des industriels de plats prêts à consommer en tant qu’ingrédient pour salades ou soupes

6. Lupille

Deux jeunes ingénieures agronomes de l'ESA d'Angers, passionnées d'innovation et d'écoconception, développent un muesli à base de lupins et de lentilles vertes françaises fermentées baptisé Lupille. Ce tempeh est un produit traditionnellement fabriqué et consommé en Indonésie. A l’origine, il est constitué de graines de soja fermentées par un champignon appelé Rhizopus. La fermentation génère plusieurs bénéfices : amélioration du profil organoleptique (diminution du goût vert), création de composés multiples (antioxydants, minéraux et vitamines) ; elle va également les rendre plus digestes.

Contact : M. Malkoun, m.malkoun@terresinovia.fr​​​​​​​

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Terres Inovia mobilisée aux Rencontres Oléopro 2024

L’édition 2024 des Rencontres Oléopro, co-organisées par Terres Inovia, s’est déroulée à Montrouge (Hauts-de-Seine), le 11 décembre dernier. Plus de 300 personnes étaient présentes pour découvrir les engagements et les actions autour des « Revenus, transitions, souveraineté alimentaire : une filière engagée collectivement ».  

Comme chaque année, les Rencontres Oléopro offrent un coup de projecteur aux actions de la filière ders huiles et des protéines végétales. L’événement, qui s’est déroulée comme l’an dernier au beffroi de Montrouge, a rassemblé 335 participants.

Crédit photo : P. Montigny

 

Compétitivité et revenu des producteurs, défense des moyens de production et recherche d’alternatives, solutions concrètes pour une transition agroécologique et énergétique, développement de la souveraineté alimentaire et des filières agricoles locales… autant d’enjeux qui ont été au cœur des échanges de cette nouvelle édition des Rencontres Oléopro.

Focus sur les cultures robustes face aux aléas climatiques

L’institut technique, co-organisateur de l’événement, a pu partager son expertise d’accompagnement des agriculteurs et des techniciens pour construire des cultures capables de résister face aux dérèglements climatiques.

Lors de l’assemblée générale de la FOP (fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux), Gilles Robillard a ainsi expliqué que « Terres Inovia déploie de nouvelles solutions pour augmenter le savoir et le porter sur le terrain afin d’avoir des cultures résilientes et robustes ».

Crédit photo : P. Montigny

Le président de Terre Inovia a ainsi rappelé que, « lorsqu’il y a une massification de la recherche, nous pouvons trouver des leviers innovants pour avoir des cultures solides, comme ce qui a été fait avec le plan de sortie du phosmet pour le colza. Toute la filière est mobilisée pour trouver des solutions pour les agriculteurs ».

En savoir plus sur le Plan de sortie du phosmet

Alors, une culture robuste, c’est quoi ? Afsaneh Lellahi, directrice adjointe de l’institut, a précisé que « la robustesse des cultures, qui permet de produire la quantité et la qualité de graine souhaitée de façon durable, se construit tout au long du cycle à travers des états clés que l’on veut atteindre. Ces états clés ont été déterminés grâce aux observatoires et au suivi de la culture réalisé chez des agriculteurs et confortés par de l’expérimentation ». Or, justement, « choisir et combiner les pratiques qui permettent d’atteindre les objectifs à chaque état clé, c’est la démarche de culture robuste mise au point par l’institut », a-t-elle précisé.

Crédit photo : P. Montigny

 

Les travaux sur l’agroécologie et l’innovation sur la transformation valorisés

Une exposition de posters a aussi permis à Terres Inovia de valoriser ses travaux sur la transition vers l’agroécologie, avec la démarche Cap Agronomie, mais aussi sur l’innovation de l’institut sur les procédés de traitement pour améliorer la souveraineté protéique.

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Légumineuses à graines : les avancées du projet FiLoLég dans les Hauts-de-France

Quoi de neuf dans les projets de structuration de filières locales de légumineuses ? Zoom sur FiLoLéG, qui avait organisé un colloque, le 26 novembre dernier, à Valenciennes, pour communiquer sur les dernières avancées de ce projet destiné à développer les légumineuses dans les Hauts-de-France.

Pour développer davantage de légumineuses dans les différents bassins de production, la création d’une dynamique régionale pour accroître les surfaces de légumineuses est essentielle. Né en janvier 2022, le projet FiLoLéG, coordonné par la chambre d’Agriculture des Hauts-de-France, vise à créer dans cette région une filière structurée de légumineuses pour les débouchés en alimentation humaine.

Des ateliers interactifs lors de la journée pour mettre en avant les avancées du projet

Les partenaires (1) du projet avaient organisé, le 26 novembre dernier, une journée pour partager les premières avancées de FiLoLéG aux conseillers techniques. « La journée était organisée sous-format d’ateliers selon les différents groupes de travail du projet et ce format dynamique semble avoir beaucoup plu ! », indique Nicolas Latraye, ingénieur de développement de Terres Inovia.

Des ateliers pour co-construire la future offre de services de cette filière de légumineuses

Travail de cartographie sur la faisabilité des cultures, focus sur le marché des légumineuses à graines dans les Hauts-de-France, état des lieux de la production régionale de légumineuses… cette journée a permis d’aborder toutes les thématiques du projet, de A à Z, mais aussi de co-constuire la future offre de services du projet. « Nous avons observé qu’il y a un réel intérêt pour les légumineuses dans cette région, autant des acteurs de l’amont que de l’aval », précise à nouveau Nicolas Latraye.

Pour bien identifier les débouchés des légumineuses à graines, une visite dans une usine de Vivien Paille a même été organisée. Sans compter  une dégustation de produits régionaux à base de légumineuses à graines pour démontrer le potentiel gustatif et nutritionnel de ces cultures.

Pate à tartiner à base de farine de  légumineuses à graines proposé lors de la dégustation lors de la journée

 

Les avancées du projet

•    Une méthodologie pour la cartographie de faisabilité des légumineuses à graines dans les Hauts-de-France.
•    L'avancement de la cartographie des acteurs de la filière.
•    Les résultats d’une étude sur les dynamiques technico-économiques des légumineuses en région.
•    Une analyse détaillée du potentiel de développement économique du pois d'hiver en système céréalier.
•    Un état des lieux de la production actuelle des légumineuses à graines dans notre région.

 

​​​​​Au sein de FiLoLéG, Terres Inovia est chargé de créer une cartographie du potentiel de production des légumineuses, dans le climat actuel et futur. Où en est-on ? « Nous avons réalisé un important travail de méthodologie et identifié les facteurs limitants. Une règle de décision a été élaborée, elle doit maintenant être confrontée aux problématiques de terrain ». Des premières cartes devraient voir le jour courant 2025.

 

Retrouvez les dernières actualités sur le projet sur notre page dédiée

Plus d'informations aussi sur https://filoleg.fr/

 

(1)Chambre d’agriculture des Hauts-de-France, Agrotransfert Ressources et Territoire, la Coopération agricole Hauts-de-France, Bio en Hauts-de-France, le centre d’expertise alimentaire Adrianor, la chambre régionale d’Agriculture des Hauts-de-France et Terres Inovia.

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Adventices : caractérisation de la sensibilité aux inhibiteurs d’ALS

Recherche par analyse moléculaire (séquençage) des mutations sur le gène de l'acétolactate synthase conférant la résistance aux herbicides inhibiteurs d’ALS chez des populations d’adventices (tournesol sauvage, ambroisie, ammi majus, coquelicot, orobanche ramosa, orobanche cumana, geranium dissectum, geranium columbinum, geranium rotundifolium, sanve, ravenelle).

Pour chaque population (1 population = 1 lieu de prélèvement à une date donnée), 5 plantes sont analysées. Les résultats sont transmis sous la forme d’un rapport.

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Consultez le dernier numéro d'Arvalis & Terres Inovia infos

Le numéro d'Arvalis & Terres Inovia infos de décembre est disponible et consultable en ligne (PDF téléchargeable ci-dessous).

A découvrir dans ce numéro :

OLÉOPROTÉAGINEUX

  • Coléoptères d’automne sur colza : déployer des leviers préventifs innovants à grande échelle, p. 28
  • Intercultures pièges : une nouvelle stratégie de gestion territoriale des altises d’hiver, p. 32
  • Projet Biostim colza : évolution des méthodes d’évaluation, p. 34
  • Désherbage du soja : le point sur les stratégies, p. 36

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Traitement de semence mildiou sur pois et féverole de printemps – dérogation 120 jours – LUMISENA

Depuis le retrait de l’autorisation de mise sur le marché (AMM) de la spécialité WAKIL XL pour des usages en plein champ, les pois protéagineux et la féverole restaient sans solution de traitement de semences contre le mildiou. En cas d’attaque primaire, due à des oospores (formes de conservation) présentes dans le sol, des foyers de maladies apparaissent, au sein desquels les plantes sont nanifiées et de couleur vert pâle. Les pertes de pieds et donc de rendement peuvent être importantes en cas d’infestation précoce et de forte intensité.

La demande de dérogation 120 jours a reçu un avis positif.

Ces attaques sont principalement observées sur protéagineux de printemps, chez qui ce pathogène constitue la menace la plus préjudiciable en début de cycle. Cela est moins le cas pour les protéagineux d’hiver, pour lesquels les conditions climatiques sont moins favorables à l’expression du pathogène en attaque primaire.

La demande de dérogation 120 jours (art. 53 REG 1107/2009) déposée le 18 septembre 2024 par Terres Univia et Terres Inovia au niveau des services du ministère de l’Agriculture a reçu un avis positif.

La spécialité commerciale LUMISENA, traitement de semences efficace contre le mildiou, bénéficie donc d’un usage dérogatoire pour la campagne 2025 (semences traitées utilisables du 01/01/2025 au 01/05/2025) uniquement pour le pois protéagineux de printemps et la féverole de printemps au sein de l’usage Graines protéagineuses*Trt Sem.*Champignons (pythiacées).

Protection des semences : LUMISENA compatible avec PEPPER

Autorisé aux doses suivantes (cf. tableau ci-dessous), LUMISENA est compatible avec PREPPER pour apporter une protection complète des semences de printemps, à la fois contre le mildiou (via LUMISENA) et aussi les pathogènes responsables des fontes de semis (pythium) et les genre Ascochyta sp. et Fusarium sp. (via PREPPER).

 

Culture Dose
Pois protéagineux* 16,5 ml/q
Féverole* 8,7 ml/q

*Traitement des semences uniquement en stations industrielles fixes ou mobiles. 

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Contacts : Gwénola Riquet, g.riquet@terresinovia.fr et Franck Duroueix, f.duroueix@terresinovia.fr

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Protéagineux de printemps : Bilan de campagne national 2024

Malgré des semis tardifs dus aux intempéries, les protéagineux de printemps ont affiché de bons rendements, en particulier la féverole. Si la variabilité entre parcelles reste importante en raison des conditions d'implantation, de gestion des maladies précoces et des difficultés de récolte, le potentiel est bien meilleur que les années passées, grâce à l'absence de stress climatique marqué en fin de cycle.

Malgré des semis se terminant tardivement jusqu’à début mai, contraints par les fortes intempéries du printemps, les protéagineux de printemps ont bénéficié d’une fin de cycle sans stress thermique et hydrique marqués. Les pluies printanières ont favorisé une bonne nodulation et un développement végétatif important, les pois et féveroles atteignant de fortes biomasses.

Les potentiels de rendements sont globalement bons, en particulier en féverole. Si de très bons rendements sont observés (>60 q/ha), certaines parcelles décrochent également (<20q/ha), amenant sur une moyenne, bien meilleure que les années passées, mais hétérogène (35 q/ha en pois et 36-38 q/ha en féverole). Cette variabilité s’explique par différents facteurs techniques.

D’abord, l’implantation parfois réalisée dans des sols non ressuyés, pouvant compromettre le développement des nodosités et l’alimentation en azote de certaines parcelles. De plus, quelques rares parcelles de pois ont souffert de fortes propagations précoces de maladies, des cas d’aphanomyces sont signalés dans les parcelles à risque ainsi que des propagations précoces de colletotrichum. Plus généralement, la nouaison s’est révélée bonne en lien avec l’absence de stress hydriques et thermiques. Certaines parcelles de pois, souvent affaiblies par d’autres facteurs, ont toutefois pu souffrir du déficit de rayonnement entre mai et mi-juin lié aux intempéries. Enfin, bien que la maitrise des maladies ait été satisfaisante pendant la floraison, la persistance des pluies en fin de cycle a favorisé l’apparition de symptômes à l’approche de la récolte. Si l’impact sur les composantes de rendement reste anecdotique, la forte présence de nécroses, associées aux orages et retards de chantier, a compromis la tenue de tige, rendant la récolte difficile et entrainant des pertes de grains non négligeables. A l’instar d’autres cultures de printemps, l’expression du potentiel a été influencé par l’implantation, le rayonnement et les conditions de récoltes.

 

Le bilan de campagne complet est disponible ici.

 

 

 

Vos contacts :

Bastien Remurier - b.remurier@terresinovia.fr
Agathe PENANT – a.penant@terresinovia.fr
Véronique Biarnès – v.biarnes@terresinovia.fr

Préparation de campagne Maturité/récolte France entière Pois de printemps Féverole de printemps

Semer ses protéagineux de printemps en mars ?

Les pluies régulières de sortie d’hiver compliquent toujours l’accès à de nombreuses parcelles et retardent les chantiers de semis des protéagineux de printemps. Si Terres Inovia conseille des implantations précoces pour esquiver certains stress climatiques et améliorer son rendement, qu’en est-il cette année si la météo n’est pas propice ?

Toujours privilégier un sol ressuyé pour une bonne implantation

Il est essentiel de privilégier un semis dans un sol ressuyé. Les bénéfices d’une date de semis précoce sont annulés si le semis est effectué dans un sol peu portant. Semer dans de bonnes conditions sur sol ressuyé permet de garantir un meilleur enracinement, une bonne nodulation ce qui favorise la robustesse de la culture. Elle sera capable de s’alimenter même en cas de stress hydrique et thermique et de compenser si les conditions redeviennent favorables.

Liens vers l’article implantation pois de printemps et implantation féverole de printemps

Des semis tardifs mais des conditions optimales pour la nodulation cette année

A l’inverse d’autres années telles que 2020 et 2022 présentant un manque d’eau précoce dès le début du cycle des protéagineux, les fortes pluviométries de janvier et février 2024 assurent un début de cycle avec une réserve utile pleine et de bonnes conditions d’humidité dans le premier horizon. Cette humidité est un atout. Elle est essentielle pour le développement et le fonctionnement des nodosités, qui se mettent en place entre 2-3 feuilles et début floraison. Les nodosités assurent 60% à 80% de l’alimentation en azote des protéagineux ; leur activité impacte directement le rendement final ! (cf. graphique 1).
Pour illustrer la qualité de la nodulation et l’intérêt de conditions humides en début de cycle, on peut observer l’indice de nutrition azotée (INN) à début floraison. Cet indicateur traduit une alimentation azotée optimale si la valeur observée est ≥1. En dessous de 0.8, on considère que la plante est en carence azotée. Des mesures d’indice de nutrition azotée (INN) réalisées en 2021, 2023 (années à printemps humides) et 2022 (à printemps sec) montrent des INN plus élevés en faveur des printemps humides (cf. graphique 2).

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Les risques climatiques à semer tardivement

Les dates de semis précoces visent principalement à limiter l’exposition à des stress hydriques et thermiques tardifs durant la floraison et le début du remplissage. Lorsqu’il n’est pas possible de semer tôt dans de bonnes conditions, les risques de stress climatiques impactant pour le rendement augmentent. Ils sont estimés en simulant le cycle des pois de printemps selon la date de semis.

Le stress hydrique : les risques vont principalement dépendre de la réserve utile (RU) des sols. Si en fréquence les sols profonds s’en sortent bien dans la plupart des situations, cela est plus nuancé en sol intermédiaire. Pour des semis tardifs vigilance à s’orienter de préférence sur des sols profonds (RU ≥ 120mm) pour ne pas impacter le potentiel des pois et féveroles.

Le stress thermique : le potentiel commence à être affecté dès 20°C cumulés au-delà de 25°C en température maximale journalière durant la phase de floraison et le début remplissage. Les simulations sur le nord de la France montrent que des semis du 15 mars sont encore possibles en limitant le risque dans la plupart des secteurs. Seuls certains secteurs du Centre-Est présentent des risques plus importants de stress thermique. Dans ces secteurs à risque thermique élevé, un semis du 15 mars reste possible en pois sous réserve d’un sol à bonne réserve utile permettant de compenser les pertes d’eau par évapotranspiration.​​​​​​​​​​​​​​

Des semis au 25 mars (carte de droite) sont plus risqués, si ce n’est sur l’extrême nord de la France et les bordures maritimes. Dans ces cas, privilégier également une bonne réserve utile.

Quelles dates de semis limites pour le pois et la féverole ?

Le pois de printemps se sèmera de préférence avant le 15 mars dans la moitié Nord de la France, modulo le positionnement dans des terres profondes. Par la suite, le Nord-Ouest pourra pousser les semis avec les mêmes recommandations jusqu’à fin mars à moindre risque. Les semis tardifs dans le Centre-Est restent possibles jusqu’à fin mars en connaissance d’une possible réduction du potentiel final selon l’année climatique.
La féverole de printemps sera plus contrainte, liée à son cycle plus tardif que le pois l’exposant d’avantage aux risques climatiques. Si des semis début mars conviennent pour l’ensemble du territoire, seul le Nord-Ouest pourra pousser les dates de semis plus tardivement et uniquement en sols profonds sans contrainte majeur.​​​​​​​

Nord-Ouest : Hauts-de-France, Ile de France, Normandie, Bretagne, Nord des Pays de la Loire et du Centre
Centre-Est : Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté, Sud des Pays de la Loire et du Centre
Pour le Poitou-Charentes, les semis de protéagineux de printemps sont déconseillés en mars au regard de nos résultats d’essais dates de semis en pois et du risque de stress thermique et hydrique en périodes sensibles de floraison-remplissage.

Préparation de campagne Implantation Centre-Val de Loire Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Normandie et Ouest Ile-de-France Bretagne, Pays de la Loire Implantation Pois de printemps Féverole de printemps Bastien REMURIER (b.remurier@terresinovia.fr) et Agathe PENANT (a.penant@terresinovia.fr)

Gestion des maladies aériennes de la féverole

Ces derniers jours, les premiers symptômes de botrytis observés sur féveroles tendent à se développer. L’identification précoce de ces premiers symptômes est indispensable dans le cadre de la gestion préventive du développement de la maladie.

Agir dès l’apparition des premiers symptômes de botrytis

Le botrytis est très présent dans le sud-ouest. Il se développe en particulier dans les situations de semis précoce. Cette relation entre la surface nécrosée par le botrytis en fonction de la date de semis, est illustré par le graphique ci-contre.

Figure 1 :  Relation entre la date de semis et la surface foliaire de la féverole nécrosée par le botrytis.

Dans le sud-ouest (carrés oranges) les attaques les plus marquées sont fortement influencées par des semis d’octobre jusqu’à début novembre dans le sud-ouest (données issues de l’observatoire conduit entre 2016 et 2018). Ce constat est plus marqué encore sur le bassin ouest (carrés bleus) sous influence océanique. De ce constat, découle la préconisation d’implantation à partir du 10 novembre. La maitrise de la densité constitue également un levier agronomique majeur pour freiner la progression de la maladie dans le couvert au printemps.
Caractérisée par de petites tâches de 2-3 mm qui s’agrandissent pour former entre elles des tâches rondes ovales entourées d’un halo brun, la maladie conduit à la nécrose et à la chute prématurée des feuilles. Ces symptômes peuvent s’observer également sur tige avec des tâches plus allongées mais plus rarement sur gousses. 
Le botrytis ne doit pas être confondu avec l’ascochytose de la féverole qui se manifeste par rarement plus de 2 tâches par feuille. Il s’agit de tâches diffuses au centre plus clair (type brûlure de cigarette). Voir les photos ci-dessous.
 

Le graphique ci-contre; Figure 2 : Résultats d'efficacité fongicide et rendement de la féverole, à Condom (32) en 2023 

traduit les résultats obtenus en 2023. On y observe que la surface foliaire touchée par le botrytis sur le témoin est de 65% au 15/05 et de 92% au 06/06. 
Le T1 a été réalisé peu de temps après l’apparition des premiers symptômes correspondant au début floraison, le 11/04. Le T2 a été réalisé à T1+24 jours, soit le 05 mai.

 

Nous remarquons que les stratégies en 2 passages, soit avec l’AMISTAR solo soit associé au SCALA, ont permis de réduire très nettement l’attaque. Le contrôle précoce de l’attaque, à l’apparition des premiers symptômes se traduit par un gain de rendement important, passant de 15q/ha sur le témoin à environ 30 q/ha sur ces 2 modalités.

La stratégie consistant à faire une impasse sur le T1 puis un AMISTAR en T2 a tout de même permis une réduction significative des attaques et un gain de rendement de 8 q/ha par rapport au témoin, dans le contexte 2023. Elle présente donc tout de même un intérêt, mais reste en net retrait par rapport à la stratégie en 2 passages.

La gestion du botrytis s’intègre dans une stratégie plus globale des maladies

Autre maladie impactant la féverole, la rouille est une maladie également très présente dans le sud-ouest où elle est au moins autant, voire plus nuisible que le botrytis sur ces dernières campagnes. Des pustules orangées, caractéristiques de la rouille peuvent apparaitre dès début mai, favorisée par les températures supérieures à 20°C en conditions humides.

 

Figure 3 : Résultats d'efficacité fongicide et rendement de la féverole, à Condom en 2023 Figure 4 : symptôme d'ascochytose sur feuilles de féverole

 

La stratégie de lutte doit prendre en compte le risque vis-à-vis de ces deux principales maladies : botrytis et rouille. Elle repose en particulier sur l’azoxystrobine et le pyrimethanil (SCALA). Le PROSARO (ou PIANO) et les solutions à base de metconazole (SUNORG PRO) peuvent aussi trouver un intérêt plus spécifiquement sur rouille.

Les attaques de botrytis sont d’autant plus difficiles à gérer, qu’elles ne sont pas prises aussitôt l’apparition des symptômes. Dès la mi-mars, et même courant février cette année, si les symptômes apparaissent, une première intervention à base de SCALA 0.75 l/ha + AMISTAR 0.5 l/ha est à réaliser. Il s’agit de situations à forte pression. Une seconde intervention d’AMISTAR peut-être réalisée à partir du début floraison. Une troisième application pourra être réalisée entre floraison + 15 j et la fin floraison pour gérer les premières attaques de rouille et compléter le programme sur Botrytis.

Dans des conditions de pression moyenne, avec apparition des premiers symptômes de botrytis autour de la floraison, la première application d’azoxystrobine, associée ou non à du SCALA peut être réalisée début floraison, avant de revenir si besoin avec de l’azoxystrobine entre 15 et 30 jours plus tard selon l’évolution de la maladie. En cas d’une seconde application, et si de la rouille apparait par la suite, il sera toujours possible de réintervenir avec du metconazole (SUNORG PRO).

Vos contacts régionaux

  • Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
  • Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Ouest Occitanie
  • Laura Cipolla (l.cipolla@terresinovia.fr)- Auvergne-Rhône-Alpes, PACA

 

 

Sortie hiver Floraison Début de cycle / croissance Sud Aquitaine Est Occitanie Normandie et Ouest Ile-de-France Auvergne Rhônes-Alpes Maitrise des maladies Maladies Féverole d'hiver Féverole de printemps Equipe Sud et AURA - Terres Inovia

Chassons les idées reçues sur la féverole

Le saviez-vous ?

Semer tôt la féverole de printemps, c’est possible et intéressant : Il est possible de semer tôt la féverole de printemps, sur sol gelé superficiellement, à condition de bien enfouir la graine. Pour les semis précoces de début février, semer à 6-7 cm de profondeur pour limiter le risque de gel en cours de germination. À partir du 20/02, semer à 5 cm de profondeur. Cela permet d’échapper en partie aux dégâts d’oiseaux et d’assurer une bonne sélectivité des herbicides de prélevée. Les semis précoces permettent en général d’atteindre de meilleurs rendements. En féverole d’hiver, pour les secteurs les plus froids du Centre et de l'Est, il est également nécessaire de semer profond (au moins 8 cm). Et surtout de ne pas semer trop tôt !

 

L’itinéraire technique en trois points

Privilégier une parcelle profonde pour la féverole : La féverole peut être cultivée dans des sols contaminés par Aphanomyces euteiches, car elle est très résistante à ce pathogène. Elle apprécie les sols profonds, aérés, non battants mais craint les sols légers, hydromorphes ou asphyxiants. Son système racinaire doit pouvoir s’installer sans rencontrer d’obstacles. Lors de la phase fin floraison-maturité, la féverole a des besoins en eau importants et craint les fortes températures (≥ 25°C). Il faut choisir un sol plutôt profond à bonne réserve en eau.

Ne pas semer la féverole trop dense : Sachant que la féverole d’hiver ramifie, il est inutile de semer plus dense que ce qui est préconisé car cela accroît les risques de verse et de maladies foliaires et peut nuire au rendement. Les densités préconisées en féverole d’hiver permettant d’être à l’optimum économique (20-25 graines/m² en sols limoneux et 30 graines/m² en sols argileux ou caillouteux) sont également moins importantes qu’en féverole de printemps (40 à 50 graines/m² dans l’ensemble de la zone de production française).

Le désherbage, un poste bien gérable en féverole : La féverole supporte bien les grands écartements et le désherbage mécanique (binage). Il est également possible de combiner un désherbage chimique en prélevée (à doses modulées) avec un ou deux passages de herse étrille entre 2 et 7 feuilles. Cela permet d’obtenir une efficacité proche de 100 %. En année climatique normale, l’efficacité obtenue est comparable à celle du désherbage chimique de prélevée seule à pleine dose. En année sèche, le passage d’outil compense bien l’efficacité moyenne du désherbage chimique de prélevée. Ainsi, la complémentarité chimique - mécanique permet d’être moins dépendant des conditions climatiques.

 

Testez vos connaissances sur la féverole

  • VRAI ! Cependant, on essaie de trouver des pistes : piégeage de masse avec attractifs, recherche de variétés résistantes, tests de solutions chimiques et de produits de biocontrôle. Une lutte au stockage est par ailleurs possible (insecticide, fumigation et thermo-désinsectisation).
  • FAUX ! Ces dernières années, le rendement moyen des féveroles, qu’elles soient d’hiver ou de printemps, s’est stabilisé autours de 35-40q/ha. S’il est loin des records historiques, il permet néanmoins de couvrir les charges en lien avec cette culture peu exigeante, et ainsi d’en faire une culture rentable.
  • FAUX ! Il faut éviter le retour trop fréquent de la féverole (minimum de 6 ans entre 2 féveroles) pour limiter les risques sanitaires. Il faut aussi raisonner les systèmes de culture (pas trop de féverole en couvert ou associée à une autre culture comme le colza) car cela augmente les risques de maladies si la féverole est cultivée ensuite en culture principale. Des variétés résistantes sont recherchées. Pour la rouille, il existe des produits efficaces mais il faut les appliquer dès la présence des premières pustules.
  • FAUX ! En alimentation animale, des débouchés existent, avec une exigence moindre par rapport au taux de graines bruchées. De nouveaux débouchés sont par ailleurs recherchés en alimentation humaine, qui pourraient nécessiter également moins d’exigence sur le taux de graines bruchées.
    En effet, la bruche peut poser un problème uniquement pour la qualité visuelle nécessaire aux débouchés qui utilisent la graine entière comme les exports pour l’alimentation humaine, par exemple vers l’Egypte. En France, l’agroalimentaire recherche de plus en plus des protéines végétales : comme pour les pâtes à tartiner style Tartimouss dans la Somme, ou pour des ingrédients protéiques plus ou moins concentrés (pour des aliments sportifs ou seniors). Par ailleurs, les éleveurs ou fabricants d’aliments du bétail n’ont jamais assez de sources de protéines végétales nationales pour nourrir leurs animaux ! Ils doivent recourir aux tourteaux de soja (largement importés !). Actuellement, de nombreuses coopératives s’intéressent à nouveau à la féverole. Progressons collectivement vers la souveraineté nationale en protéines végétales ! https://www.terresinovia.fr/cap-proteines
France entière Légumineuses à graines Féverole d'hiver Féverole de printemps Anne Schneider (a.schneider@terresinovia.fr)