Ces derniers jours, les premiers symptômes de botrytis observés sur féveroles tendent à se développer. L’identification précoce de ces premiers symptômes est indispensable dans le cadre de la gestion préventive du développement de la maladie.
Agir dès l’apparition des premiers symptômes de botrytis
Le botrytis est très présent dans le sud-ouest. Il se développe en particulier dans les situations de semis précoce. Cette relation entre la surface nécrosée par le botrytis en fonction de la date de semis, est illustré par le graphique ci-contre.
Figure 1 : Relation entre la date de semis et la surface foliaire de la féverole nécrosée par le botrytis.
Caractérisée par de petites tâches de 2-3 mm qui s’agrandissent pour former entre elles des tâches rondes ovales entourées d’un halo brun, la maladie conduit à la nécrose et à la chute prématurée des feuilles. Ces symptômes peuvent s’observer également sur tige avec des tâches plus allongées mais plus rarement sur gousses.
Le botrytis ne doit pas être confondu avec l’ascochytose de la féverole qui se manifeste par rarement plus de 2 tâches par feuille. Il s’agit de tâches diffuses au centre plus clair (type brûlure de cigarette). Voir les photos ci-dessous.
traduit les résultats obtenus en 2023. On y observe que la surface foliaire touchée par le botrytis sur le témoin est de 65% au 15/05 et de 92% au 06/06.
Le T1 a été réalisé peu de temps après l’apparition des premiers symptômes correspondant au début floraison, le 11/04. Le T2 a été réalisé à T1+24 jours, soit le 05 mai.
Nous remarquons que les stratégies en 2 passages, soit avec l’AMISTAR solo soit associé au SCALA, ont permis de réduire très nettement l’attaque. Le contrôle précoce de l’attaque, à l’apparition des premiers symptômes se traduit par un gain de rendement important, passant de 15q/ha sur le témoin à environ 30 q/ha sur ces 2 modalités.
La stratégie consistant à faire une impasse sur le T1 puis un AMISTAR en T2 a tout de même permis une réduction significative des attaques et un gain de rendement de 8 q/ha par rapport au témoin, dans le contexte 2023. Elle présente donc tout de même un intérêt, mais reste en net retrait par rapport à la stratégie en 2 passages.
La gestion du botrytis s’intègre dans une stratégie plus globale des maladies
Autre maladie impactant la féverole, la rouille est une maladie également très présente dans le sud-ouest où elle est au moins autant, voire plus nuisible que le botrytis sur ces dernières campagnes. Des pustules orangées, caractéristiques de la rouille peuvent apparaitre dès début mai, favorisée par les températures supérieures à 20°C en conditions humides.
|
|
|
| Figure 3 : Résultats d'efficacité fongicide et rendement de la féverole, à Condom en 2023 | Figure 4 : symptôme d'ascochytose sur feuilles de féverole |
La stratégie de lutte doit prendre en compte le risque vis-à-vis de ces deux principales maladies : botrytis et rouille. Elle repose en particulier sur l’azoxystrobine et le pyrimethanil (SCALA). Le PROSARO (ou PIANO) et les solutions à base de metconazole (SUNORG PRO) peuvent aussi trouver un intérêt plus spécifiquement sur rouille.
Les attaques de botrytis sont d’autant plus difficiles à gérer, qu’elles ne sont pas prises aussitôt l’apparition des symptômes. Dès la mi-mars, et même courant février cette année, si les symptômes apparaissent, une première intervention à base de SCALA 0.75 l/ha + AMISTAR 0.5 l/ha est à réaliser. Il s’agit de situations à forte pression. Une seconde intervention d’AMISTAR peut-être réalisée à partir du début floraison. Une troisième application pourra être réalisée entre floraison + 15 j et la fin floraison pour gérer les premières attaques de rouille et compléter le programme sur Botrytis.
Dans des conditions de pression moyenne, avec apparition des premiers symptômes de botrytis autour de la floraison, la première application d’azoxystrobine, associée ou non à du SCALA peut être réalisée début floraison, avant de revenir si besoin avec de l’azoxystrobine entre 15 et 30 jours plus tard selon l’évolution de la maladie. En cas d’une seconde application, et si de la rouille apparait par la suite, il sera toujours possible de réintervenir avec du metconazole (SUNORG PRO).
Vos contacts régionaux
- Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
- Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Ouest Occitanie
- Laura Cipolla (l.cipolla@terresinovia.fr)- Auvergne-Rhône-Alpes, PACA
Se connecter avec Facebook
Se connecter avec Google