SIA 2025 : la parole des partenaires de Protei’sol
Au Salon International de l’Agriculture, une table-ronde organisée sur le stand de l’Acta a permis de rassembler tous les partenaires du projet Protei’sol, qui vise à structurer une filière de légumineuses dans les Hauts-de-France.
Comment substituer des légumineuses produites localement au soja importé sud-américain ? C’est tout l’enjeu de Protei’sol, qui vise à structurer une filière de légumineuses locales dans les Hauts-de-France.
Ce projet mobilise six partenaires, de l’amont à l’aval : Earthworm Foundation, NORIAP, Terres Inovia, Purina-Nestlé, Lidl et Auchan.
Terres Inovia : « donner des perspectives aux agriculteurs »
Afsaneh Lellahi, directrice adjointe de Terres Inovia
Lors du Salon International de l’Agriculture, une conférence a été organisée sur le stand de l’Acta, vendredi 28 février, pour donner la parole à tous les partenaires du projet. Terres Inovia en est l’un des acteurs centraux.
« Il est possible de développer des cultures de protéagineux en France. Pour y parvenir, il faut donner des perspectives aux agriculteurs. C’est pourquoi Terres Inovia travaille, dans ces projets et programmes, à améliorer la recherche variétale, optimiser les itinéraires techniques, chercher une valorisation de ces cultures, par exemple au travers des services environnementaux », précise Afsaneh Lellahi, directrice adjointe de l’institut technique.
En plus des travaux R&D, Terres Inovia s’efforce d’être présent sur le terrain. C’est tout l’enjeu du programme Cap Agronomie ® : « accompagner les agriculteurs sur des temps forts et à des étapes clés de la culture, en petit groupe, sur la parcelle, en travaillant systématiquement la fertilité des sols. L’objectif est de sécuriser les revenus des agriculteurs en accompagnant les changements de pratiques », explique Afsaneh Lellahi.
La parole aux autres partenaires
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Marie-Pierre Albouy (Earthworm)
« Ce projet répond à un double enjeu : contribuer à l’autonomie protéique des territoires et lutter contre la déforestation. Notre rôle sur le projet est d’animer le collectif. Earthworm est une association qui est le chef d’orchestre du projet, avec une mission de diffusion des connaissances pour que ce projet puisse en inspirer d’autres ».
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Maelys Viguier (Lidl)
« Chez Lidl, nous avons eu conscience, dès 2021, des effets du soja importé sur les écosystèmes. Nous avons engagé un travail sur la transparence en cartographiant nos approvisionnements sur le principe de zéro déforestation et de la substitution du soja d’importation par des protéines végétales locales. A travers de Protei’sol, nous avons voulu aller plus loin en participant à la structuration d’une filière de légumineuses locales dans les Hauts-de-France pour avoir un impact positif sur les filières et permettre, au final, d’avoir des produits issus de cette alimentation animale à base de légumineuses dans nos magasins ».
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Mathilde Dubocage ( NORIAP)
« Il est important, chez NORIAP, de responsabiliser nos approvisionnements. Or, il est possible de substituer le soja par des légumineuses, mais la valeur doit être analysée et partagée car cette substitution représente un coût plus important. Pour sécuriser les approvisionnements, l’enjeu du projet est de faire des essais locaux avec des itinéraires techniques motivants pour les producteurs. Des formations de petits groupes d’agriculteurs, en partenariat avec Terres Inovia, et des réseaux d’essais dans notre coopérative, permettront d’engager cette dynamique ».
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Cécile Doiniel (Purina- Nestlé)
« Ce projet nous tient particulièrement à cœur. Purina ambitionne de ressourcer la moitié de ses ingrédients en agriculture régénératrice. Or, la production de légumineuses constituent l’une des pratiques phares pour réussir à mener cette transition. L’objectif est de substituer, dans nos recettes pour les animaux, les protéines animales avec des protéines végétales, mais il y a encore beaucoup de travail de recherche pour y parvenir ».
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Matthieu Trenchand et Gaëlle Jau (Auchan)
« Nous avons identifié un fournisseur partenaire dans les Hauts-de-France, éleveur de bovins pour produire de la viande. L’objectif est de proposer à cet élevage une alimentation qui substitue le soja aux légumineuses, puis de tester les produits finis ensuite sur quelques magasins. La réussite du projet passe par le fait de bien informer les consommateurs finaux ».
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Légumineuses à graines : les avancées du projet FiLoLég dans les Hauts-de-France
Quoi de neuf dans les projets de structuration de filières locales de légumineuses ? Zoom sur FiLoLéG, qui avait organisé un colloque, le 26 novembre dernier, à Valenciennes, pour communiquer sur les dernières avancées de ce projet destiné à développer les légumineuses dans les Hauts-de-France.
Pour développer davantage de légumineuses dans les différents bassins de production, la création d’une dynamique régionale pour accroître les surfaces de légumineuses est essentielle. Né en janvier 2022, le projet FiLoLéG, coordonné par la chambre d’Agriculture des Hauts-de-France, vise à créer dans cette région une filière structurée de légumineuses pour les débouchés en alimentation humaine.
Des ateliers interactifs lors de la journée pour mettre en avant les avancées du projet
Les partenaires (1) du projet avaient organisé, le 26 novembre dernier, une journée pour partager les premières avancées de FiLoLéG aux conseillers techniques. « La journée était organisée sous-format d’ateliers selon les différents groupes de travail du projet et ce format dynamique semble avoir beaucoup plu ! », indique Nicolas Latraye, ingénieur de développement de Terres Inovia.
Des ateliers pour co-construire la future offre de services de cette filière de légumineuses
Travail de cartographie sur la faisabilité des cultures, focus sur le marché des légumineuses à graines dans les Hauts-de-France, état des lieux de la production régionale de légumineuses… cette journée a permis d’aborder toutes les thématiques du projet, de A à Z, mais aussi de co-constuire la future offre de services du projet. « Nous avons observé qu’il y a un réel intérêt pour les légumineuses dans cette région, autant des acteurs de l’amont que de l’aval », précise à nouveau Nicolas Latraye.
Pour bien identifier les débouchés des légumineuses à graines, une visite dans une usine de Vivien Paille a même été organisée. Sans compter une dégustation de produits régionaux à base de légumineuses à graines pour démontrer le potentiel gustatif et nutritionnel de ces cultures.
Pate à tartiner à base de farine de légumineuses à graines proposé lors de la dégustation lors de la journée
Les avancées du projet• Une méthodologie pour la cartographie de faisabilité des légumineuses à graines dans les Hauts-de-France. |
Au sein de FiLoLéG, Terres Inovia est chargé de créer une cartographie du potentiel de production des légumineuses, dans le climat actuel et futur. Où en est-on ? « Nous avons réalisé un important travail de méthodologie et identifié les facteurs limitants. Une règle de décision a été élaborée, elle doit maintenant être confrontée aux problématiques de terrain ». Des premières cartes devraient voir le jour courant 2025.
Retrouvez les dernières actualités sur le projet sur notre page dédiée
Plus d'informations aussi sur https://filoleg.fr/
(1)Chambre d’agriculture des Hauts-de-France, Agrotransfert Ressources et Territoire, la Coopération agricole Hauts-de-France, Bio en Hauts-de-France, le centre d’expertise alimentaire Adrianor, la chambre régionale d’Agriculture des Hauts-de-France et Terres Inovia.
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