Valoriser les débouchés

Le travail mené par Terres Inovia, en partenariat avec Terres Univia, permet de collecter chaque année, les données des principaux laboratoires qui réalisent des contrôles analytiques des graines pour déterminer la qualité de la récolte. Les résultats sont présentés sous forme de fiches destinées aux acteurs de la filière oléagineuse.

Des enquêtes annuelles nationales sont également réalisées depuis 2003 pour apprécier la qualité nutritionnelle des tourteaux de colza et de tournesol issus des usines françaises de trituration. Chaque année, les résultats représentant une dizaine de prélèvements par usine sont synthétisés dans des fiches donnant les principales caractéristiques des tourteaux de colza et de tournesol. Ces enquêtes sur tourteaux contribuent au développement de la valeur des tourteaux en alimentation animale par une meilleure connaissance de la variabilité de leur composition et de leur valeur nutritionnelle. Depuis 2019, cette enquête sur tourteaux produits en France comprend également les tourteaux de soja expeller et tourteau de colza expeller (tourteaux gras issus de procédés mécaniques, sans solvant).

Depuis plusieurs années, Terres Inovia s’engage dans une démarche environnementale visant à réduire les consommations d’énergie et de solvant (hexane) utilisé dans le procédé de trituration du colza.

L’institut a engagé des travaux pour optimiser le procédé d’extraction actuel, grâce à des technologies d’intensification (ultrasons, microondes) ou à l’utilisation d’agro-solvants, comme alternative possible à l’utilisation de l’hexane.

Une première étude, conduite par Terres Inovia, associé à Olead, Saipol et le laboratoire GREEN (Groupe de recherche en éco-extraction de produits naturels) de l’Université d’Avignon et des Pays du Vaucluse, a porté sur l’extraction d’huile de colza à partir d’écailles de pression, avec, comme résultat, la réduction de la quantité de solvant et du temps d’extraction, tout en augmentant le rendement.

Pour faire face aux nouveaux défis de l’autonomie protéique et de la réduction des impacts environnementaux, l’élevage des animaux monogastriques (volailles, porcins) doit développer de nouvelles ressources alimentaires, innover dans les technologies et sélectionner des animaux robustes capables de mieux s’adapter à ces contraintes. Telle a été l’ambition du projet Feed-a-Gene coordonné par INRAE, financé dans le cadre du programme européen de recherche et d'innovation Horizon 2020, qui a réuni 23 partenaires de 2015 à 2020.

Terres Inovia y a apporté une contribution importante en proposant comme nouvelle ressource alimentaire le tourteau de soja Expeller produit en France (Soja de France), au sein de filières territoriales. En effet, le mode de production agricole, de transformation et la qualité de ces produits pour les élevages sont porteurs de valeur économique, environnementale et sociétale.

 
Quatre lots de tourteaux de soja (plusieurs centaines de kg) ont été préparé dans l’atelier pilote de Pessac en utilisant plusieurs conditions de process (cuisson-pression et extrusion-pression). Ils ont été évalués pour l’alimentation de poulets de chair, au Royaume-Uni et de porcelets, en Hongrie. Les résultats ont confirmé la valeur nutritionnelle des tourteaux Expeller et l’importance de leurs conditions de cuisson.  
Par ailleurs, Terres Inovia a contribué à des analyses de cycle de vie de la production et de l’utilisation de ces matières premières, du champ à l’assiette.

Le tourteau de soja Expeller européen a montré son intérêt : l’impact environnemental des produits animaux est globalement réduit en substituant du tourteau de soja brésilien par du tourteau de soja Expeller européen dans l’alimentation des monogastriques (réduction de l’impact du changement climatique de 8 %, 26 % et 25 % sur le porc, poulet de chair et œufs, même si on note une augmentation de la surface occupée).
 

Le Plan de Surveillance des Oléo-protéagineux (PSO) est un service d’observation de la qualité sanitaire des oléagineux et des protéagineux, proposé à l’ensemble des opérateurs de la filière, dans un cadre interprofessionnel (avec un pilotage par Terres Inovia, Iterg et Terres Univia). Il s’agit de mutualiser les données d’analyse de contaminants réalisées par les entreprises elles-mêmes.

Il est destiné aux organismes stockeurs et aux transformateurs. Il concerne les oléagineux (colza, tournesol, soja), les protéagineux et légumineuses sèches (pois, féveroles, lentilles…), sous toutes leurs formes (graines, tourteaux, huiles brutes et raffinées, coproduits de raffinage) et pour les principaux contaminants chimiques et biologiques (résidus de produits phytopharmaceutiques, métaux lourds, mycotoxines, salmonelles, impuretés botaniques toxiques, substances toxiques organiques...).

Un portail web a été développé en partenariat avec Hypérion, avec le soutien de FranceAgriMer. Opérationnel depuis la campagne 2016, il permet la saisie en ligne des données et la consultation des résultats globaux

A ce jour, 35 entreprises (coopératives et négoces agricoles, industries de l’huilerie, fabricants d’aliment du bétail) y participent en scrutant tous les dangers potentiels des oléagineux, protéagineux et légumes secs.

Le PSO contribue à la connaissance des contaminants qui posent problèmes ou, au contraire, sont bien maitrisés tout au long de la chaine. Le plan est également un lieu de discussion entre les maillons de la filière sur la thématique de la sécurité sanitaire. L’acquisition de données dans une base mutualisée est aussi très utile pour contribuer à la fixation de seuils réglementaires réalistes.

La fiabilité des données d’analyse a fait l’objet d’une enquête en 2019, réalisée auprès de tous les laboratoires qui fournissent les données aux partenaires. Il s’agissait de connaître plus précisément leurs limites de détection sur un panel de sept pesticides prioritaires et leurs accréditations pour ces molécules sur les produits oléagineux et protéagineux (graines et produits de transformation).

Plaquette PSO

Le développement des filières de production de soja territoriales dans le Sud-Ouest ou en Bourgogne, ces dernières années, est un exemple d’un effort intégrant les producteurs, les collecteurs, les triturateurs, les éleveurs et les distributeurs.

L'objectif est d'aboutir à une diversification des cultures avec des impacts environnementaux positifs, un modèle de trituration innovant permettant l’autonomie de production des sources de protéines pour l’élevage, et des produits animaux de haute qualité plus faciles à maitriser et à garantir au consommateur.

Mise en service en 2017, l’usine Sojalim située à Vic-en-Bigorre, dans le Sud-Ouest, triture ainsi les graines de soja produites dans la région et propose aux éleveurs un tourteau « Soja de France », riche en protéines et en énergie, dont les qualités nutritionnelles et environnementales peuvent répondre aux nouveaux enjeux environnementaux et sociétaux.  
 

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