L’étrille rotative ou rotoétrille
Vous venez d’acquérir une étrille rotative ? Vous pouvez la rentabiliser sur plusieurs cultures de votre rotation car il n’y a pas besoin d’écartement particulier. Moins connue que les autres outils de désherbage mécanique classiques, des références sur l’utilisation en oléo-protéagineux sont en cours d’acquisition.
Outil de désherbage mécanique plus récent et donc beaucoup moins connu que la herse étrille ou la houe rotative, la rotoétrille est composée de dents fines disposées en étoiles inclinées (autour de 30° par rapport au rang) qui roulent sur le sol. Il y a ainsi aucun effet de bourrage, y compris en présence de résidus végétaux. L’outil travaille toute la surface (rang + inter-rang). Il peut être utilisé en présence de cailloux sur la parcelle.
L’angle des étoiles détermine l’agressivité de l’outil. La vitesse de passage et la profondeur joueront aussi sur l’agressivité. Il est toujours nécessaire d’affiner les réglages de l’outil en le testant sur un coin de parcelle avant d’intervenir, afin de trouver le meilleur compromis d’agressivité entre efficacité sur les adventices et sélectivité sur la culture (pertes de pieds).
L’étrille rotative est efficace sur adventices jeunes (de germination à 2-3 feuilles) en les recouvrant de terre ou en les arrachant.
Pour une intervention réussie, il faut :
- Un sol bien nivelé avec une bonne structure (ni tassé ni trop souple)
- Une culture homogène et vigoureuse
- Un sol bien ressuyé et un temps séchant (pas de pluie annoncée dans les 2 jours suivant l’intervention)
Ce dernier point est capital car s’il pleut après le passage mécanique superficiel, celui-ci risque de au contraire faire un effet de faux-semis ! Il est donc très important d’intervenir uniquement lorsque la météo annonce un temps sec les jours qui suivent.
Les premiers résultats semblent montrer que la rotoétrille serait a priori plus efficace que la herse étrille et également plus sélective des cultures, y compris aux stades jeunes des cultures (moins de pertes de pieds). L’outil parait aussi plus polyvalent en termes de types de sol et stades d’intervention. Cependant son prix est assez élevé.
Références
Des références sont en cours d’acquisition sur pois de printemps et lentille.
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Désherbage mécanique et mixte du lin oléagineux
Il est possible de désherber mécaniquement les lins d’hiver et de printemps. Le désherbage mécanique montre un intérêt sur des adventices jeunes, en conditions de passages optimales (sol ressuyé pendant l’intervention et 2 à 3 jours sans pluie suivant l’intervention), tout en respectant vitesse, réglages et stades de passage pour ne pas pénaliser la culture (réaliser des tests en bord de champ pour trouver le réglage et la vitesse adaptés entre bonne efficacité sur les adventices et bonne sélectivité sur la culture).
Passages de herse étrille à gauche et houe rotative à droite.
Les outils utilisables sur le lin sont surtout la herse étrille et la houe rotative en raison de l’écartement de la culture. Une bineuse à céréales autoguidée peut être utilisée sur un lin semé à écartement de 15-17 cm.
Quand intervenir avec les outils mécaniques sur le lin ?
La herse étrille et la houe rotative sont efficaces sur adventices jeunes (fil blanc, cotylédons), il ne faut donc pas trop attendre pour commencer à désherber mécaniquement le lin.
A quelques nuances près, la plage d’intervention des outils mécaniques en plein sur lin oléagineux se situe entre 2-5 cm du lin jusqu’à 10-12 cm (vérifier le bon enracinement du lin et la bonne vigueur de la culture avant d’intervenir). Sur lin, il est recommandé de ne pas trop augmenter la vitesse de passage et l’agressivité des outils.
La herse étrille peut se passer à 5-8 km/h, la houe rotative peut aller jusqu’à 13-15 km/h. Cette dernière peut légèrement recouvrir le lin de terre mais celui-ci reprend ensuite facilement le dessus dans les jours qui suivent le passage : finalement, le résultat visuel immédiatement après passage est plus impressionnant qu’inquiétant. Pour compenser des éventuelles pertes, il est possible de semer un peu plus dense (soit 5 à 10% de plus que la densité préconisée).
En cas de sols non limoneux, privilégier l’utilisation de la herse étrille, à tendance plus efficace que la houe rotative et moins exigeante en termes de stades des adventices. En revanche, en sol battant la herse étrille ne parviendra pas à rentrer dans le sol et la houe rotative est alors incontournable pour le désherbage mécanique en plein.
Par ailleurs, les passages de herse étrille ou de houe rotative en aveugle sont toujours intéressants pour faire gagner à la culture un temps d’avance sur les adventices. En effet, arrachées au stade fil blanc ou cotylédons pendant la levée de la culture, elles seront ensuite « en retard » par rapport au développement de la culture.
Enfin, plusieurs passages au cours du cycle sont nécessaires pour une meilleure efficacité.
Si le binage est envisagé avec une bineuse à céréales autoguidée, il faut privilégier les écartements de 15 ou 17 cm.
Le binage sera efficace sur des adventices plus développées (jusqu’à 3 feuilles).
Les stades du lin oléagineux pour lesquels un ou des binage(s) précis peuvent être réalisés sont à partir de 6-8 cm jusqu’à 25 cm. Il faut adapter la vitesse en fonction du stade du lin. Sur des stades précoces, il est indispensable d’utiliser des protections pour éviter le recouvrement des plantules par la terre et adapter la vitesse d’avancement. Il est possible de passer plus tôt (dès le stade 4 cm) à condition de passer très lentement pour ne pas ensevelir le lin.
De manière générale, si le désherbage mécanique est prévu sur le lin il est conseillé d’adapter sa densité de semis pour compenser des éventuelles pertes (+ 5 à 10 % de la densité préconisées).
Les bons réglages sont indispensables !
Les réglages d’outils sont essentiels pour préserver le lin et détruire un maximum de mauvaises herbes. Il est conseillé de tester préalablement les outils sur une distance courte mais suffisante pour que la vitesse de travail soit atteinte. Attention, ces réglages doivent être renouvelés à chaque stade de développement de la culture et des adventices, et à chaque nouvelle parcelle (surtout si les types de sol diffèrent).
Herse étrille : inclinaison des dents, profondeur de travail et vitesse d’avancement forment la combinaison gagnante, parfois délicate à obtenir. En modifiant l’un de ces paramètres, s'assurer de ne pas perturber les autres réglages. Il vaut mieux parfois diminuer l’agressivité et conserver ou augmenter la vitesse d’avancement.
Houe rotative : très simples sur ce type d’outil, les réglages consistent en une mise à niveau de l’appareil (attelage 3ème point) et un ajustement de la vitesse d’avancement en fonction du stade de la culture. Sur certains modèles, des roues de terrage et ressorts de pression supplémentaires permettent de régler la profondeur et la pression des roues au sol. Il est parfois nécessaire de placer des masses à l’avant du tracteur pour éviter un déséquilibre de charges.
Désherbage mixte
Intégrée à une stratégie de lutte plus globale, la lutte mixte, combinant à la fois désherbage chimique et désherbage mécanique est un bon moyen pour maîtriser les adventices. Apportant fiabilité et souplesse de réalisation pour la première et diminution significative de l’IFT pour la seconde, ces deux techniques sont complémentaires.
Il y a d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes. Pour cela, il faut se renseigner sur les leviers agronomiques disponibles pour le lin
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Gestion des adventices difficiles en tournesol et en soja
Certaines adventices estivales sont particulièrement concurrentielles pour le tournesol et le soja et sont à gérer spécifiquement par exemple le datura, la lampourde à gros fruits (xanthium), l’ammi élevé, le bident tripartite, la morelle, le chénopode, les renouées et le panic pied de coq. L'écart de rendement constaté entre les parcelles jugées propres et celles jugées sales peut dépasser 10 q/ha.
Datura dans du soja
Datura stramoine
Le développement végétatif important du datura le rend très concurrentiel des cultures estivales. Les graines de datura contiennent des alcaloïdes tropaniques qui sont des molécules très toxiques pour l’homme et le bétail et la récolte fait l’objet de normes. La dose toxique chez les bovins est de 600 à 900 mg de graines par kilo de poids vif. Depuis juin 2011, la règlementation européenne indique que la teneur maximale de Datura ne doit pas dépasser 1000 mg par kilogramme de graines destinées à la fabrication des aliments pour animaux. Ce seuil, qui est en cours de révision au niveau européen, devrait passer à 500 mg/kg de graines à partir de 2023. La taille des graines (2,5 à 3,5 mm) complique leur élimination par nettoyage mécanique de la récolte de tournesol.
Fréquent sur les cultures de tournesol.
Les levées sont essentiellement printanières et estivales (d’avril à septembre). Par conséquent, la rotation de cultures, avec introduction de cultures d’hiver, s’avère efficace.
Cependant, les levées étant plutôt échelonnées, les déchaumages et faux-semis ne sont pas d'une grande utilité dans la lutte contre le datura.
La persistance du stock semencier dans le sol est forte et les graines sont capables de germer même à 15 cm de profondeur. C’est pour cette raison que le labour ne présente pas d'intérêt dans la lutte contre le datura stramoine.
Une culture bien implantée (peuplement homogène) et couvrante contribuera à défavoriser le datura, très sensible à la concurrence.
Concernant le désherbage mécanique, la herse étrille et la houe rotative sont souvent peu efficaces ou d'un niveau de performance très aléatoire, à cause notamment des levées échelonnées. Le binage, en revanche, s’il est pratiqué à plusieurs reprises, est une solution à ne pas oublier.
- En prélevée du tournesol : utiliser Racer ME en programme. Appliquer dans de bonnes conditions, en particulier sur un sol frais.
- En prélevée du soja : PROMAN possible efficacité moyenne.
La postlevée est à privilégier, car bien plus efficace :
- En post-levée sur tournesol tolérant : les herbicides PULSAR 40, PASSAT PLUS, DAVAI et EXPRESS SX sont très efficaces.
- En post-levée sur soja : les herbicides PULSAR 40 et DAVAI sont très efficaces.
Lampourde à gros fruits (Xanthium strumarium)
La lampourde peut impacter fortement le rendement des cultures d'été du fait de sa forte concurrence. Les graines de lampourde posent des problèmes de tri dans le tournesol. Elles peuvent amener de l'humidité à la récolte, ce qui pénalise la qualité du stockage. D'autre part, ses graines et ses cotylédons sont toxiques pour les animaux. De plus l'adventice est une plante hôte du mildiou du tournesol (Plasmopara halstedii).
1. Plantule - 2. Dans le tournesol
Adventice printanière et estivale aux levées échelonnées (de mai à août), la lampourde peut être maîtrisée par l’introduction de cultures d’hiver dans la rotation, qui vont lui être défavorables en raison de leur période de semis différente. La floraison a lieu de juillet à septembre.
Le labour n’est pas une technique efficace sur le xanthium car 80% des graines peuvent rester viables pendant plusieurs années.
Même si ces techniques ne sont pas suffisantes pour maîtriser le xanthium, les déchaumages et travaux superficiels en été, début d'automne voire en début de printemps (faux-semis) contribuent à épuiser le stock semencier dans les premières couches du sol. Dans le cas de semis tardifs, détruire les xanthium déjà levés avant ou au moment du semis. En interculture, après une céréale, un faux-semis favorise les levées qu'il suffit ensuite de détruire mécaniquement ou chimiquement.
En culture, la herse étrille et la houe rotative sont relativement peu efficaces à cause du système racinaire puissant de la lampourde. La bineuse est efficace sur les premières levées ; ensuite, il faut compter sur la vigueur de la culture pour limiter le développement des nouvelles germinations.
En prélevée, les solutions chimiques sont globalement inefficaces. Le binage à partir de 2 paires de feuilles du tournesol ou 1ère feuille trifoliée du soja donne des résultats satisfaisants.
En post-levée du tournesol : sur variétés tolérantes, utiliser Pulsar 40 1,25 l/ha ou Passat plus 2 l/ha ou Express SX 45 g/ha + Trend 90 0,1%. L'efficacité est améliorée par le fractionnement de la dose, rajouter dans ce cas Actirob B ou Dash HC à Pulsar 40 / Listego.
En post-levée du soja : privilégier la double application suivante : PULSAR 40 0.6 l/ha + Actirob B 1 l/ha renouvelé 8-10 jours plus tard.
Efficacité de Pulsar 40 et d'Express SX sur xanthium
Source : 3 essais Terres Inovia (2007,2009,2010)
Ammi élevé (Ammi majus)
L'ammi élevé présente un développement végétatif exubérant qui le rend très concurrentiel des cultures de printemps et d'été. Cette concurrence peut aller jusqu'à l'étouffement total de la culture. En tournesol, 20 pieds/m² d'ammi élevé font perdre environ 15 % du rendement
Fréquent sur les argilo-calcaires du Sud-Ouest. 1. Plantule - 2. Dans le tournesol
L'ammi élevé est capable de germer toute l'année avec un pic en sortie d'hiver, début de printemps. Les germinations s'estompent à l'approche des fortes températures estivales. La fructification a lieu pendant l'été, ce qui en fait une espèce redoutée des cultures à récolte tardive (tournesol par exemple). Le labour et la rotation n’ont pas d’effet.
Le meilleur levier agronomique sur ammi majus est d’épuiser le stock semencier. Avant tournesol, réaliser une préparation précoce du lit de semences (fin mars, début avril), puis laisser passer 3 à 4 semaines sans retoucher le sol. Si la météo et l'état du sol sont favorables, cette technique déclenchera les premières germinations d'ammi élevé et contribuera ainsi à réduire le stock semencier superficiel, en prenant soin de détruire cette première vague de levées avant le semis du tournesol. En cas de fortes infestations attendues, décaler légèrement la date de semis à fin avril ou début mai. Il est possible aussi de pratiquer ensuite un faux-semis début septembre après la récolte du tournesol, suivi d'une destruction mécanique avant le semis du blé. Ce conseil s’applique également après la culture de blé.
Profiter du binage comme moyen complémentaire à la lutte herbicide pour éviter la production de graines pendant l'été. La herse étrille sur jeunes plantules et la houe rotative (en limon) peuvent s'envisager également.
En prélevée du tournesol, utiliser NOVALL sur un sol frais et affiné à 1,5 à 2 l/ha. Adapter la dose au type de sol : lire attentivement les conseils d'utilisation sur l'étiquette du bidon (Attention : Novall est déconseillé en sol sableux).
NOVALL permet également un bon contrôle des graminées, morelles, renouées persicaires et amarantes. Il peut être utilisé en association ou en programme (si mélange interdit) avec d’autres produits de prélevée pour un complément de spectre (CHALLENGE 600, PROMAN, RACER ME).
En prélevée du soja, aucune solution n’est efficace.
En post-levée, PULSAR 40 (tournesol tolérant et soja), PASSAT PLUS et EXPRESS SX (tournesol tolérant) sont très efficaces mais doivent s’envisager, sur tournesol, en programme après NOVALL 1 à 1,5 l/ha en prélevée pour limiter les risques de résistance dans la rotation (résistance aux inhibiteurs de l’ALS, sulfonylurées, florasulam et pyroxulam, imazamox). NOVALL présente une bonne action sur graminées, amarante, morelle et renouée persicaire.
Renouée liseron
La renouée liseron est précoce et très concurrentielle pour les cultures de tournesol et de soja.
1. plante - 2. floraison
La période de levée préférentielle s'étale de mars à juin. Le Taux Annuel de Décroissance de la renouée liseron étant assez faible (environ 50 %), le labour a une action très moyenne voire neutre. Les façons culturales réalisées le mois qui précède l'implantation de culture de printemps tardif (faux-semis) permettent de se prémunir partiellement contre la renouée liseron via une destruction de la mauvaise herbe au moment du semis.
Les très jeunes renouées s'arrachent relativement bien à l'aide de la herse étrille, mais celle-ci est inefficace dès que la plantule a mis en place ses premières feuilles. La bineuse est également efficace.
En culture de tournesol, privilégier les herbicides à base de pendiméthaline (ATIC-AQUA) ou de l’herbicide DAKOTA-P complétés en mélange ou en programme avec CHALLENGE 600 3.5 l/ha, PROMAN 2 l/ha (2.5 l/ha pour les fortes infestations) ou encore RACER ME 2 l/ha.
Dans les programmes avec PULSAR 40, PASSAT PLUS ou EXPRESS SX, en postlevée sur variétés tolérantes, conserver, en prélevée, une base pendiméthaline (ATIC-AQUA), une base avec l’herbicide DAKOTA-P ou PROMAN. La pleine dose de l’herbicide de postlevée est à privilégier. Une meilleure efficacité est obtenue par le fractionnement de la postlevée (avec huile pour PULSAR 40). La première application démarre à 3 feuilles du tournesol.
En culture de soja, le meilleur programme réunit ATIC-AQUA 2 l/ha puis PULSAR 40 1 l/ha. Le fractionnement de ce dernier est à privilégier pour une meilleure efficacité (et une meilleure sélectivité) : PULSAR 40 0.625 l/ha + Actirob B 1 l/ha dès 3 feuilles du soja, renouvelé 8-10 jours plus tard. Le programme PROMAN 1.5 l/ha puis PULSAR 40 0.8 l/ha donne également de très bons résultats.
Efficacité du programme à base de PULSAR 40 et PROMAN contre renouée liseron.
Regroupement des essais Tournesol et Soja 2012-2017
Efficacité (% - moyenne et détail) sur renouées liserons – 17 essais
Ray-grass
A l’origine plutôt hivernale, cette graminée est maintenant présente également dans les cultures estivales comme le tournesol.
Les ray-grass peuvent germer toute l'année, avec deux pics de germination : l'un automnal de septembre à décembre, l'autre au début du printemps. C’est pour cette raison que la rotation n’est pas (plus) un levier efficace. Le labour occasionnel reste un levier intéressant sur les fortes infestations de ray-grass, compte tenu de la faible persistance de son stock grainier. De nombreux essais ont montré son efficacité sur ray-grass s’il est pratiqué tous les 3-4 ans (le labour annuel n’est pas conseillé). Par ailleurs, les graines de ray-grass étant peu dormantes et germant surtout à partir de la fin d'été, début automne, la mise en oeuvre de déchaumages superficiels à cette période, dans l’interculture blé-tournesol par exemple, est intéressante. Les conditions météo (température élevée et pluie) et de structure du sol (terre fine, rappuyée) sont déterminantes pour la réussite de cette technique.
Le binage est un bon complément de rattrapage, même en tournesol et même à début tallage.
En postlevée, éviter d’utiliser PULSAR 40 (tournesol tolérant et soja) ou PASSAT PLUS (tournesol tolérant) seul.
Bident tripartite ou chanvre d'eau
Présent en Bourgogne et dans le Sud-Ouest, dans les bas-fonds et à proximité des cours d'eau, le bident tripartite est très nuisible et compromet la récolte du tournesol dans les cas les plus graves.
1. Plantule - 2. Dans le tournesol
Assurer un peuplement homogène est défavorable au bident par effet d'étouffement. Le binage est un bon complément aux traitements chimiques.
En prélevée du soja ou du tournesol, aucun herbicide n’est efficace.
En post-levée, les herbicides PULSAR 40 (tournesol tolérant et soja), PASSAT PLUS et EXPRESS SX sont très efficaces (tournesol tolérant).
Morelle noire
Cette adventice concurrence fortement les cultures printanières et estivales dans lesquelles elle prend place en raison de son développement important et rapide. La morelle noire est toxique pour l'homme et les animaux domestiques. Elle peut dévaloriser la récolte de soja (en raison de tâches sur les graines causées par les baies de morelle).
1. plantule - 2. grenaison
La morelle est souvent mentionnée comme une adventice de plus en plus présente et mal contrôlée. La germination a lieu au printemps, c’est pourquoi la diversification de la rotation avec des cultures d’hiver est efficace. Le stock semencier étant fortement persistant, le labour n’est pas efficace. Les déchaumages et faux-semis ne parviennent généralement pas à faire lever l'adventice en quantité suffisante, même avant des semis de mai.
En conditions pédoclimatiques favorables, les jeunes morelles noires s'arrachent relativement bien à l'aide de la herse étrille ou de la houe rotative. La bineuse est également efficace.
En prélevée, on privilégiera une base DAKOTA P (tournesol). En complément de prélevée, préférer RACER ME (tournesol, mélange avec les produits précédents impossible). Sinon, choisir PROMAN (soja et tournesol).
En post-levée, PULSAR 40 (soja et tournesol tolérant) est efficace dès 0,8 l/ha (avec DASH HC) ou seul dès 1 l/ha. Sur tournesol tolérant, PASSAT PLUS est efficace dès 1,6 l/ha et pour Express SX, rester à 45 g/ha + Trend 90 0,1 %. Sur soja, CORUM est également bien adapté à la postlevée sur morelle.
Chénopode blanc
Le chénopode blanc s'installe très fréquemment dans les cultures sarclées biologiques estivales, typiquement le soja. Il est particulièrement redouté du fait de sa grande nuisibilité pour le rendement et sa forte aptitude à produire des semences capables de se conserver très longtemps dans le sol.
Chénopode dans un champ de soja
Les levées, favorisées par une température entre 13 et 20°C, peuvent s’étendre sur une période entre mars et septembre, ou mode plutôt échelonné. La durée de vie des graines dans le sol du chénopode est considérable, par conséquent le labour n’est pas conseillé en cas de présence forte de cette adventice. Les faux-semis réalisés avec soin en avril seront potentiellement efficaces (semis de la culture à envisager en mai).
Si les plantules sont peu développées, les chénopodes se détruisent assez aisément avec la herse étrille, la houe rotative et la bineuse.
En agriculture biologique, les arrachages manuels, fauches ou écimages réalisés avant formation des graines du chénopode limitent les infestations ultérieures.
En prélevée du tournesol, les programmes à base de CHALLENGE 600, RACER ME et PROMAN sont très efficaces.
En postlevée sur tournesol tolérant, EXPRESS SX est plus efficace que PULSAR 40 (1 l/ha + Actirob B) ou PASSAT PLUS (1.6 l/ha minimum). En forte infestation, il est préférable de conserver une base de prélevée efficace sur graminée et chénopode (ATIC-AQUA, DAKOTA-P).
En prélevée du soja, PROMAN est le produit le plus efficace. Le meilleur programme associe cependant prélevée et postlevée.
En postlevée sur soja, rester sur la dose de 1 l/ha minimum avec PULSAR 40 et surtout choisir ATIC-AQUA 2 l/ha (ou PROWL 400 2.3 l/ha) ou PROMAN 1.5 l/ha à 2 l/ha en prélevée. CORUM 1.25 l/ha + DASH HC ou ACTIROB B, toujours en programme après prélevée est également bien adapté.
Panic pied-de-coq
Le panic pied-de-coq peut fortement réduire les rendements par son caractère très envahissant et son besoin important d'éléments nutritifs. Son cycle biologique est court et lui permet de produire rapidement des graines avant même la récolte de la culture.
Panic pied de coq dans du soja
Entre avril et septembre, les levées sont échelonnées et superficielles. Comme la persistance du stock semencier est assez faible, le labour est un levier à prendre en compte pour la gestion de cette adventice, en privilégiant un enfouissement occasionnel tous les 3-4 ans. Les faux-semis avant l’implantation du soja sont envisageables mais restent aléatoires en raison de la fluctuation de la météo et du mode de levée échelonné du panic pied-de-coq.
L'efficacité des outils de désherbage mécanique sur panic pied-de-coq est médiocre, en particulier au-delà de 3 feuilles. En revanche, les passages de herse étrille et de houe rotative "à l'aveugle" peu de temps après le semis sont relativement efficaces pour contrôler les premières levées de panics.
En pré-levée, préférer DAKOTA-P (tournesol) qui est un peu plus efficace que la pendiméthaline (PROWL 400, ATIC-ACQUA).
En postlevée, PULSAR 40 (soja et tournesol tolérant) et PASSAT PLUS (tournesol tolérant) sont efficaces à condition de les appliquer sur jeunes plantes (2-3 feuilles maxi de la graminée). Sinon, les antigraminées foliaires (FUSILADE MAX, CENTURION EC, PILOT, etc..,.) présentent une bonne efficacité. Ils ne doivent pas être mélangés à PULSAR 40 ; PASSAT PLUS et EXPRESS SX (baisse d’efficacité sur graminées en raison d’un antagonisme).
Si la postlevée est nécessaire pour la gestion des dicotylédones, conserver une base de prélevée efficace en situation de pression moyenne à forte.
Ambroisie
Pour en savoir plus, lire l'article "Comment reconnaître l'ambroisie et comment désherber"
Tournesol sauvage
Pour en savoir plus, lire l'article "Comment reconnaître le tournesol sauvage et comment désherber"
Chardon
Comment reconnaitre le chardon et comment désherber.
En résumé
En tournesol
| Efficacité sur huit adventices envahissantes | Meilleures références de prélevée |
PULSAR 40 / DAVAI PASSAT PLUS (variété Clearfield ou Clearfield plus) | EXPRESS SX 45 g/ha + Trend90 0,1 (variété Express Sun) |
|---|---|---|---|
| Ambroisie à feuille d’armoise | Moyenne ou irrégulière | Bonne et régulière | Bonne et régulière (60 g/ha + trend) |
| Ambroisie trifide | insuffisante | Moyenne | Bonne |
| Datura | Bonne et régulière | Très bonne et régulière | Très bonne et régulière |
| Liserons des haies | Moyenne ou irrégulière | bonne et régulière | Très bonne et régulière |
| Bidens | Moyenne ou irrégulière | Très bonne et régulière | Très bonne et régulière |
| Xanthium | insuffisante | Très bonne et régulière | bonne |
| Tournesol sauvage | insuffisante | Bonne et régulière | Bonne et régulière |
| chardon | insuffisante | Irrégulière | Bonne et régulière |
| Orobanche cumana | nulle | Bonne (à 6-8 feuilles du tournesol) À compléter par choix variétal adapté |
Nulle |
Infloweb : une mine d’informations et de conseils sur 40 adventices majeures des grandes cultures
Après avoir sélectionné l’adventice qui vous intéresse, vous accédez à des informations utiles sur sa description botanique (avec illustrations), sa biologie, son affinité vis-à-vis des milieux et des cultures, les facteurs favorables à son extension, et sa nuisibilité dans les grandes cultures, y compris les espèces porte-graines. Les différents moyens de lutte disponibles sont aussi passés en revue : méthodes préventives et agronomiques, choix des herbicides les plus adaptés et désherbage mécanique. Des recommandations de lutte spécifiques en agriculture biologique sont également fournies. |
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Itinéraires de désherbage mixte avec herse étrille
Les résultats de six essais à 3 répétitions menés en 2013 et 2014 près de Nancy, Dijon et Toulouse montrent que le tournesol peut prétendre aux interventions de herse étrille couplées à des traitements herbicides de pré ou postlevée à dose modulée.
Dans les conditions testées, deux passages de herse étrille réalisés précocement à 15 jours d’intervalle entre la prélevée et le stade B1-B2 ont amélioré de 20 points en moyenne l’efficacité du désherbage chimique associé.
Sans passage de herse étrille
Atic-Aqua et Challenge 600 ne sont pas homologués en postlevée ; cette modalité a été testée à titre exploratoire.
En l’absence d’intervention mécanique, les traitements Pulsar 40 1.25 et Express Sx 45 procurent les meilleurs résultats et les plus réguliers d’un site à l’autre. Légèrement en dessous figure la prélevée Challenge 1.5 + Atic Aqua 1.3 (résultats plus variables) et Pulsar 40 0.8 + Actirob. La double application à dose très réduite de Challenge + Atic Aqua en post levée du tournesol montre des efficacités très variables. L’efficacité de Express Sx décroche fortement dès lors que l’on diminue la dose.
Avec passage de herse étrille (2 interventions)
Atic-Aqua et Challenge 600 ne sont pas homologués en postlevée ; cette modalité a été testée à titre exploratoire.
Réalisés précocement (stades A2 à B1-B2), les passages de herse étrille ont procuré un gain de 20 points d’efficacité en moyenne, ce qui est considérable. Les résultats de désherbage démontrent que des économies d’herbicides sont tout à fait envisageables en tournesol dès lors que le bon usage de la herse étrille est respecté (conditions pédoclimatiques).
Sans le renfort par un herbicide, la herse étrille génère une qualité globale de désherbage moyenne et plutôt aléatoire.
|
Tournesol (moy sur 6 essais) Efficacité (%) sur toute flore |
Sans HE | Avec HE | |
| Prélevée | Atic Aqua 1.3 + Challenge 1.5 | 63 | 84 |
| Postlevée précoce | 2 x (Atic Aqua 0.2 + Challenge 0.2) | 58 | 82 |
| Postlevée | Pulsar 40 1.25 | 69 | 90 |
| Pulsar 40 0.8 + Actirob 1.0 | 64 | 88 | |
| Express Sx 45g + Trend 90 0.1% | 69 | 86 | |
| Express Sx 30g + Trend 90 0.1% | 46 | 69 | |
| Aucun herbicide | 0 | 66 | |
Herse passée 2 à 3 fois entre prélevée et B1-2. Atic-Aqua et Challenge 600 ne sont pas homologués en postlevée ; cette modalité a été testée à titre exploratoire.
Les efficacités des herbicides seuls et de la herse étrille seule ne sont pas très satisfaisantes. C’est la combinaison chimique + mécanique qui est gagnante, à condition de pouvoir profiter d’au moins 2 créneaux de passage de herse entre les stades A2 et B1-B2.
Quel impact peut avoir le passage d’une herse étrille précoce (avant la levée) sur l’efficacité des herbicides de pré-levée ? Le comportement de ces produits racinaires est-il différent face à cette incorporation précoce ?
Cette interrogation trouve particulièrement sa place dans un contexte de printemps sec où les herbicides sont régulièrement mis en difficulté par des conditions printanières sèches .
En 2017 et 2018, Terres Inovia et la CA11, en collaboration avec l’ACTA et le Lycée Agricole d’Auzeville, mettent alors en place des démonstrations chez des agriculteurs d’un groupe DEPHY audois.
Plusieurs matières actives différentes sont comparées, associées ou non à un passage de herse étrille à l’aveugle quelques jours après le semis. Le contexte de flore est dit « classique » (panic faux millet, sétaire verte, morelle noire, ray-grass…).
D’après les résultats de ces démonstrations nous amènent à formuler l’hypothèse que la solubilité du produit serait un critère discriminant pour justifier ou non de son incorporation à la herse étrille. En effet, il ne faut pas casser le film formé sur le sol par les herbicides comme le Challenge, afin d’avoir une rémanence permettant de lutter contre des levées d’adventices étalées dans le temps. En revanche, avec des herbicides de type pendiméthaline par exemple, la herse étrille, outre son effet direct sur les jeunes adventices, permet de renforcer l’efficacité du désherbage chimique. Dans ces situations, les stratégies avec incorporation précoce du produit, pour peu que celui-ci soit compatible, montrent une certaine robustesse.
Dans ce dernier cas, l’association d’un herbicide (adapté à la flore) de prélevée en dose réduite (dose programme) à un passage de herse étrille à l’aveugle, puis complété par un binage montre un intérêt économique. En effet, cette stratégie engendre un coût d’environ 68€/ha contre 80 à 100€/ha pour un programme de désherbage chimique complet en pré-levée (exemple : MERCANTOR puis RACER).
Démarche à retenir pour associer désherbage mécanique et chimique en pré-levée du tournesolEtape 1 : Bien connaître la flore adventice de la parcelle Etape 2 : Choisir le produit adapté à cette flore pour sécuriser son désherbage (raisonner à la parcelle ou à l’îlot) Etape 3 : Prendre en compte le comportement de cet herbicide à l’incorporation pour définir un programme mixte adéquat |
Pour en savoir plus sur la lutte mécanique en tournesol et avec herse étrille ou houe rotative.
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Désherbage mécanique avec herse étrille ou houe rotative en tournesol
Herse étrille et houe rotative
1. herse étrille - 2. houe rotative
La herse étrille est équipée de dents longues et souples dont l’agressivité et les vibrations déracinent les plantules. Toute la surface de la parcelle est travaillée. Elle présente plusieurs avantages dont celui d’un débit de chantier important grâce à une largeur de travail conséquente (12 m de large, voire 24 m) et une vitesse de passage élevée (4 à 8 km/h). Elle ne nécessite pas un matériel de semis spécifique et l’investissement est assez limité.
Constituée de roues dentées qui frappent le sol à haute vitesse et arrachent les adventices, la houe rotative désherbe aussi toute la surface du sol, sans contrainte d’écartement de semis. Malgré une largeur inférieure à la herse (de 4.70 m à 6 m en général, voire 9 m), la houe permet des débits de chantiers élevés grâce à une vitesse de passage élevée (15 à 18 km/h). Elle peut être utilisée pour d’autres fonctions (écroûtage par exemple).
Comment passer la herse étrille et la houe rotative ?
Pour une bonne réussite des passages de herse étrille ou de houe rotative, le sol doit être suffisamment sec en surface et la météo clémente durant les 3 à 4 jours suivant l'intervention pour que les adventices se dessèchent rapidement après le passage de l’outil. En limon battant, la herse étrille est délicate à utiliser même en conditions sèches car son agressivité ne suffit pas pour briser la croûte de battance. En revanche, la houe rotative est plutôt adaptée aux sols de limons battants car elle permet de les écrouter (elle est d’ailleurs également appelée « écrouteuse »).
Sur tournesol levé, l’étrillage peut être délicat ; il est donc conseillé d’intervenir aux heures chaudes de la journée, car les tissus végétatifs sont plus souples à ce moment, afin de ne pas abîmer les plantes, surtout quand elles sont bien développées.
Pour un bon passage de herse étrille ou de houe rotative, il faut :
- une bonne structure du sol (éviter les sols excessivement tassés, battus ou au contraire trop souples).
- des résidus de culture absents (labour) ou bien dégradés
- une densité de semis + élevée pour compenser les pertes dues aux interventions (jusqu’à 10 %)
- une culture homogène, saine, vigoureuse et « poussante »
- une profondeur de passage de 2 à 4 cm selon l’état du sol et la sensibilité de la culture
Stades d’intervention de la herse étrille en tournesol :
La herse étrille peut s’envisager sur tournesol en prélevée dans les 3 jours après le semis entre 5 et 7 km/h et avec une agressivité moyenne ; en revanche, au-delà de 3 jours après le semis, la germination ayant certainement commencé, la herse étrille est à proscrire jusqu’au stade étalement complet des cotylédons pour éviter d’endommager la germination puis la crosse de tournesol. A l’étalement complet des cotylédons, la herse étrille peut être passée à 3 km/h avec une agressivité faible. Entre B2 et B4, une agressivité moyenne combinée à une vitesse inférieure 5-6 km/h peut convenir au tournesol. Entre B5 et B8 la herse peut être réglée en position agressive mais sans dépasser 7 km/h. Au delà de B8 il n’est pas conseillé d’intervenir avec la herse, d’autant que les mauvaises herbes ne seront plus détruisibles avec cet outil.
Les réglages de la herse étrille conditionnent son efficacité. Le réglage de l’agressivité est possible en jouant sur l’inclinaison des dents (plus les dents sont verticales, plus l’agressivité est forte), la profondeur de travail et la vitesse d’avancement (rapide pour une bonne efficacité mais plus lente pour une bonne sélectivité sur culture jeune). Il faut trouver le bon compromis « efficacité/sélectivité ». Sur adventices plus développées dans un tournesol lui aussi plus développé, la herse étrille peut être réglée de façon plus agressive pour une meilleure efficacité sans mettre en cause la sélectivité. Les réglages peuvent être assez fastidieux dans les sols hétérogènes.
Stades d’intervention de la houe rotative en tournesol :
| A0 | A1 | A2 | B1-B2 | B3-B4 | B5-B8 | Limite passage bineuse | |||
| Postsemis prélevée | Crosse | Cotylédon | 1 paire de feuilles | 2 paire de feuilles | 5 à 8 feuilles | ||||
| dans les 3 jours après le semis | après 3 jours le semis | avant l'étalement complet des cotylédons | à partir de l'étalement complet des cotylédons | ||||||
| Houe rotative | 15 km/h | 15 km/h | 15 km/h | 15 km/h | 15 km/h | ||||
| =Passage possible | Réglage de l'agressivité des dents de la herse : | |
| =Passage possible avec précaution | ||
| =Passage à proscrire |
Sur tournesol, la houe rotative est envisageable à 15km/h en prélevée, et de l’étalement complet des cotylédons jusqu’au stade B8. Elle est à proscrire au stade crosse et jusqu’à ce que les cotylédons soient complètement étalés. Dans ces conditions, les résultats d’essais indiquent une bonne sélectivité de l’outil. Il faut considérer environ 3 à 6% de pertes de pieds de tournesol par passage de houe envisagé. Dans la mesure du possible, ceci doit donc être intégré dans le réglage de la densité de semis.
Le réglage de l’agressivité de la houe se fait uniquement avec la vitesse d’avancement de l’outil (rapide pour une bonne efficacité mais plus lente pour une bonne sélectivité sur culture jeune) et la profondeur de travail (attelage 3ème point : on peut descendre un peu plus lorsque la culture est plus enracinée et plus développée).
Quels résultats ?
La meilleure efficacité est obtenue sur des adventices très jeunes, voire en cours de germination. Ensuite, l’efficacité diminue fortement quand le stade des adventices augmente. Et ce d’autant plus pour la houe que pour la herse.
Données Terres Inovia 1993 à 2014 ; colza et tournesol confondus
L’efficacité des outils est plus faible sur graminées que sur dicotylédones, car à stade équivalent les graminées sont plus difficiles à détruire en raison de leur système racinaire mieux ancré au sol.
L’efficacité moyenne d’un passage d’outil n’est jamais très élevée. Elle peut assez fortement varier selon les conditions d’intervention : stade des mauvaises herbes en premier lieu, mais aussi état du sol, conditions météo suivant l’intervention etc. Il est donc nécessaire de renouveler les passages au moins 2 fois pour détruire la majorité des mauvaises herbes, mais également pour gérer les nouvelles levées, spécialement pour les mauvaises herbes levant en plusieurs cohortes bien distinctes.
Au delà d'un passage mécanique, il est possible de combiner la herse étrille avec un désherbage mixte.
Il y a d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes, pour cela il faut se renseigner sur les leviers et méthodes de lutte agronomiques disponibles.
Pour en savoir plus sur la lutte mécanique en tournesol et sur la lutte mécanique avec le binage
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Binage du tournesol
Pourquoi biner ?
Par rapport à la herse étrille et la houe rotative, la bineuse est efficace contre des mauvaises herbes plus développées donc son utilisation se fera à des stades de développement plus tardifs.
Le binage complète efficacement l’action des herbicides. Sa mise en œuvre est particulièrement judicieuse :
- dans des parcelles à adventices difficiles : chardon, datura, xanthium, bidens, tournesol sauvage,
- dans des situations où les programmes herbicides ont été mis à défaut (conditions sèches après l’application, spectre d’efficacité pas assez large),
- dans des cas où la pression en mauvaises herbes est faible à moyenne et où la réduction d’usage d’herbicides est envisagée.
Binage d'une parcelle de tournesol
Comment biner ?
Le binage est réalisable à partir de une paire de feuilles du tournesol avec des protèges plants et une vitesse faible (environ 3 km/h), ou à partir de deux paires de feuilles jusqu’au stade limite passage bineuse sans protèges-plants. En avançant dans le cycle on peut se permettre d’augmenter la vitesse de passage (jusqu’à 10 km/h).
Pour une bonne réussite du binage du tournesol, il faut en amont soigner la préparation du sol, bien entendu prévoir un grand écartement (au moins 40 cm) et exclure les parcelles à gros cailloux. Le sol doit être sec lors du passage de la bineuse, et par le stade des adventices, qui doivent être jeunes. Il faut également miser sur une météo séchante les jours qui suivent l’intervention, afin d’éviter tout phénomène de repiquage des plantules.
Plusieurs binages peuvent s’envisager pour garantir un résultat satisfaisant. Adapter alors la profondeur de travail, le choix des dents et socs au comportement du sol.
La bineuse est équipée de socs (plats ou en forme de pattes d’oie) qui sectionnent les racines des mauvaises herbes présentes dans l’inter-rang. Par projection de terre au pied des plantes, les adventices présentes sur le rang peuvent être étouffées (fonction buttage), lorsque les disques protège-plantes sont relevés. Les lames « Lelièvre » et les moulinets (doigts kress par exemple) permettent de se rapprocher le plus possible du rang.
En absence d’équipements spécifiques (doigts rotatifs) ou de systèmes de guidage très perfectionné, la bineuse n’agit pas à proximité du rang de la culture. Mieux vaut donc combiner son utilisation avec d’autres techniques pour garantir un désherbage satisfaisant.
Il existe différents systèmes de guidage pour faciliter la tâche du chauffeur (débit de chantier notamment) tout en améliorant la précision de travail :
- Guidage visuel avant : la bineuse, attelée à un relevage avant, est poussée par un portique. La visibilité et donc la précision sont améliorées. Système peu onéreux.
- Guidage manuel (le plus ancien) : assise sur la machine à l’arrière, une personne guide manuellement les éléments bineurs.
- Guidage mécanique : à la suite d’un marquage préalable du sol au moment du semis, la bineuse se repositionne en suivant la trace.
- Guidage électronique : une interface placée entre le tracteur et la bineuse guide cette dernière grâce à des cellules photo-électriques qui détectent le rang. L’information est transmise à un boîtier électronique qui commande hydrauliquement le déplacement latéral de la bineuse en cas de déviation de la trajectoire par rapport à la culture.
- Guidage par caméra : les rangs sont reconnus grâce à un système vidéo qui transmet l’information à un boîtier électronique. Ce dernier commande hydrauliquement le déplacement latéral de la bineuse lorsque la trajectoire de cette dernière dévie sa course par rapport à la culture. Le guidage par caméra est souvent complété par un système de détection des pieds par palpeurs.
- Guidage par GPS : installé sur le système de guidage du tracteur, le GPS dirige le tracteur et la bineuse avec une grande précision (plus ou moins 5 cm).
Quels résultats ?
L’efficacité du binage est conditionnée par :
- l’état du sol, qui doit être sec lors du passage de la bineuse,
- le stade des adventices, qui doivent être jeunes,
- la météo qui doit être clémente les 3-4 jours suivant l'intervention pour que les adventices sèchent rapidement après le passage de l'outil.
L’efficacité dans l’inter-rang est très bonne sur des mauvaises herbes jeunes (jusqu’à 3-4 feuilles pour les dicotylédones et avant tallage pour les graminées) ; si les adventices sont plus développées l’efficacité du binage sera moyenne. Sur le rang, l’efficacité est nulle mais si la vitesse du passage est élevée il peut y avoir une certaine efficacité par buttage de terre ou grâce aux éléments comme les moulinets ou les lames Lelièvre.
Données Terres Inovia 1993 à 2014
Les performances du binage varient de 50 à 100 % sur dicotylédones. L’efficacité est comparable sur graminées mais les résultats sont plus aléatoires. Passé le stade 4 feuilles de la mauvaise herbe, le contrôle est beaucoup plus difficile. Si l’efficacité du binage en pourcentage de destruction est parfois jugée moyenne, il ne faut pas oublier que les adventices restantes sont affaiblies, ce qui handicape leur croissance ultérieure.
Désherbage mixte du tournesol : itinéraires techniques mixtes combinant bineuse et herbicides
Il y a d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes, pour cela il faut se renseigner sur les leviers et méthodes de lutte agronomiques disponibles.
Pour en savoir plus sur la lutte mécanique en tournesol et sur la lutte mécanique avec la herse étrille ou houe rotative
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Désherbage mécanique en tournesol
Tout ce qui peut contribuer à limiter l’usage des pesticides répond à des attentes environnementales et sociétales. Le désherbage mécanique présente une alternative ou un complément crédible aux herbicides et aux mesures agronomiques préventives.
Passage de herse étrille
La lutte mécanique se prépare dès le semis du tournesol (préparation du sol, compatibilité d'écartement entre semoir et bineuse, légère augmentation de la densité pour la herse, etc.)
Réaliser un désherbage mécanique
Périodes d'intervention
En amont :
Soigner la préparation du sol et augmenter la profondeur et la densité de semis.
Au moment du passage :
Choisir d’intervenir tôt afin de viser des adventices jeunes. La houe et la herse sont efficaces qu’à des stades très précoces (fil blanc – cotylédon – 2 feuilles). La bineuse peut être efficace sur des adventices jusqu’à 3-4 feuilles.
Intervenir par temps séchant (la météo ne doit pas annoncer de pluie dans les jours suivants) et toujours sur un sol ressuyé. Contrôler les relevées d’adventices 8-10 jours après le passage.
Tester préalablement les outils sur une distance courte mais suffisante pour que la vitesse de travail soit atteinte. Ajuster les réglages des outils pour détruire le maximum d’adventices sans endommager le tournesol : adapter la profondeur de travail, l’inclinaison des dents de la herse et le choix des socs de la bineuse au comportement du sol (dureté et présence de cailloux notamment).
Ne pas hésiter à renouveler les passages pour détruire petit à petit la majorité des mauvaises herbes, mais également gérer les nouvelles levées.
Efficacité des outils en fonction du stade des adventices
| Stade adv | Herse étrille | Houe rotative | Bineuse* |
| Fil blanc (germination) | ++ | ++ | ++ |
| Cotylédons | ++ | ++ | ++ |
| 1F | ++ | ++ | ++ |
| 2F | + | - | |
| 3F | - | - | |
| 4F à 6F | 0 | 0 | + |
| >6F | 0 | 0 | 0 |
*efficacité de l'inter-rang pour la bineuse
| ++ | Bonne efficacité |
| + | Efficacité moyenne ou irrégulière |
| - | Efficacité insuffisante ou très aléatoire |
| 0 | Efficacité nulle |
Efficacité des outils en fonction des espèces d'adventices
| Herse étrille | Houe rotative | Bineuse | |
| Dicotylédones | ++ | ++ | ++ |
| Graminées | - | - | + |
| Quelques adventices difficiles : | |||
| Amarante réfléchie | ++ | ++ | ++ |
| Ambroisie | + | + | ++ |
| Coquelicot | ++ | ++ | ++ |
| Datura stramoine | + | + | + |
| Xanthium (Lampourde) | + | + | + |
| Ray grass | - | - | + |
| Vulpin | - | - | + |
| Folle avoine | 0 | 0 | + |
| Panic pied de coq | + | + | + |
| Sétaires | + | + | + |
| 0 | Inefficace |
| - | Efficacité insuffisante ou très aléatoire |
| + | Efficacité moyenne à faible |
| ++ | Efficacité bonne à moyenne |
Comparaison des outils de désherbage mécanique
Efficacités comparées des outils mécaniques (toutes situations pédoclimatiques confondues) :
La bineuse est légèrement plus efficace (rang et interrang confondus) que la herse étrille. La houe rotative a une efficacité décevante. Elle est cependant bien adaptée aux sols limoneux.
Comparaison des coûts
Comparaisons de coûts économiques, temps de travaux et IFT de différents outils de désherbage mécanique
Il y a d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes, pour cela il faut se renseigner sur les leviers et méthodes de lutte agronomiques disponibles.
Pour en savoir plus sur la lutte mécanique en tournesol avec le binage et sur la lutte mécanique avec herse étrille ou houe rotative
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Désherbage mécanique du colza
Tout ce qui peut contribuer à limiter l’usage des pesticides répond à des attentes environnementales et sociétales. Le désherbage mécanique présente une alternative ou un complément crédible aux herbicides et aux mesures agronomiques préventives.
La lutte mécanique se prépare dès le semis du colza (préparation du sol, compatibilité d'écartement entre semoir et bineuse, légère augmentation de la densité pour la herse, etc.)
Réaliser un désherbage mécanique
En amont :
Soigner la préparation du sol et augmenter la profondeur et la densité de semis.
Au moment du passage :
Choisir d’intervenir tôt en début d’automne afin de viser des adventices jeunes. La houe et la herse sont efficaces qu’à des stades très précoces (fil blanc – cotylédon – 2 feuilles). La bineuse peut être efficace sur des adventices jusqu’à 3-4 feuilles.
Intervenir par temps séchant (la météo ne doit pas annoncer de pluie dans les jours suivants) et toujours sur un sol ressuyé.
Ajuster au mieux les réglages : adapter la profondeur de travail, l’inclinaison des dents de la herse et le choix des socs de la bineuse au comportement du sol (dureté et présence de cailloux notamment).
Ne pas hésiter à renouveler les passages pour détruire petit à petit la majorité des mauvaises herbes, mais également gérer les nouvelles levées.
Comparaison des outils de désherbage mécanique
Efficacités comparées des outils mécaniques (toutes situations pédoclimatiques confondues) :
La bineuse est légèrement plus efficace (rang et interrang confondus) que la herse étrille. La houe rotative a une efficacité décevante. Elle est cependant bien adaptée aux sols limoneux.
Du fait du système racinaire des graminées mieux ancré dans le sol que celui des dicotylédones à nombre de feuilles équivalent, les graminées sont plus difficiles à détruire avec les outils en plein (herse étrille et houe rotative) que les dicotylédones.
Comparaison des coûts
Comparaisons de coûts économiques, temps de travaux et IFT de différents outils de désherbage mécanique
Il existe d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes et il est important de se renseigner sur ces leviers agronomiques de gestion des dicotylédones en colza.
Pour en savoir plus, consulter les articles sur :
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Le lupin en agriculture biologique
Avec son port dressé et sa bonne tenue de tige, le lupin est une plante qui se prête bien à l’agriculture biologique.
Généralités
En tant que légumineuse, il trouve facilement sa place dans les rotations, apportant de l’azote au système. Culture adaptée aux sols acides, il permet de valoriser certaines parcelles où d’autres légumineuses seront moins adaptées.
Privilégier un lupin de printemps, dont le cycle plus court permet une meilleure gestion des adventices et le rend moins sensible aux maladies.
Bien que pouvant être mené en agriculture biologique, la culture du lupin d’hiver bio reste délicate : plus sensible à l’enherbement et aux maladies, mener cette culture à terme peut s’avérer difficile.
Semé à grand écartement, le lupin se prête bien au désherbage mécanique et la conduite en association (avec une céréale) peut aussi être un autre levier pour limiter la pression des adventices. Par ailleurs, c’est une culture peu sensible aux ravageurs.
Tableau comparatif du lupin d’hiver et de printemps
| Agriculture biologique | Lupin d’hiver | Lupin de printemps |
| Avantages |
Légumineuses = apport d’azote au système Désherbage mécanique bien adapté Faible risque ravageurs |
Légumineuses = apport d’azote au système Désherbage mécanique bien adapté Faible risque ravageurs Lupin bleu : risque maladies faible |
| Inconvénients |
Risque maladies fort Risque enherbement fort |
Lupin blanc : risque maladies moyen Risque enherbement moyen |
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