Lutter contre les tournesols sauvages
Les tournesols sauvages (ou tournesols adventices) sont très nuisibles : en cas d’infestation, les pertes peuvent dépasser 50% du rendement et la récolte devenir impossible. De plus en plus fréquents dans diverses zones de production de tournesol dans le monde, ils prolifèrent aussi en France.
Tous les acteurs de la filière tournesol doivent se mobiliser autour d’une lutte préventive et durable contre cette adventice. Les semenciers en premier lieu mettent en œuvre des procédures pour réduire le risque de pollution fortuite des lots de semences. Les agriculteurs et leurs conseillers ont aussi un rôle clé dans la lutte.
Reconnaître les tournesols sauvages
1. Tournesol sauvage - 2. Coloration violacée du capitule et de la tige - 3. Capitule de tournesol sauvage
Malgré des morphologies assez variées et un fort apparentement avec les variétés cultivées, les tournesols sauvages ont des caractères très marqués qui permettent de les distinguer des tournesols cultivés. Les tournesols sauvages sont ramifiés, souvent de grande taille (supérieure à 2 m), polyflores sans capitule dominant. Leurs capitules sont de petite taille et de maturité différenciée. Ils portent de petites graines dont la majorité tombe au sol avant la maturité du tournesol cultivé. On constate souvent une coloration rouge à violette du capitule, de la tige et des pétioles.
Les risques de confusion
Tournesols polyflores à différents stades
Les tournesols sauvages se distinguent des deux formes suivantes, nettement moins préjudiciables.
L’hybride polyflore : ce phénomène qui touche certaines variétés est provoqué par des amplitudes thermiques importantes (de l’ordre de14°C à 20°C) ou/et une période de gel durant la phase d’initiation florale, 35 à 45 jours après la levée. Si le capitule principal est toujours bien identifié, quelques capitules secondaires démarrent sur la tige principale. En fin de cycle, la maturité de ces capitules secondaires évolue au même rythme que le capitule principal ce qui n’engendre pas d’augmentation d’humidité à la récolte. L’hybride polyflore est de même taille que les pieds sans polyflorie. Semé dans l’année, il se positionne sur le rang. L’impact sur le rendement est nul à très faible et il n’y a aucun risque d’infestation à terme de la parcelle.
Les repousses de tournesol proviennent de la germination de graines de tournesol hybride retombées au sol avant récolte. La polyflorie n’est pas systématique dans ce cas. Les pieds sont souvent de petite taille et ne présentent pas de coloration violacée. Leur capacité de dissémination et leur pouvoir concurrentiel sont bien moindres que le tournesol adventice « sauvage ».
Une nuisibilité très forte
En cas de forte présence de tournesols sauvages, la nuisibilité peut dépasser 50 % de pertes de rendement.
Dans les situations très infestées, la maturation des formes sauvages étant retardée, l'abondance de tiges vertes empêche le passage de la moissonneuse-batteuse. Dans les cas extrêmes, l'hybride cultivé est entièrement étouffé par le tournesol sauvage et disparaît sous le couvert, rendant la récolte impossible.
La teneur en acide oléique peut baisser jusqu'à 10 points.
Ces pertes sont dues au mélange à la récolte de graines de tournesol cultivé avec les graines de tournesol sauvage. Or ce critère qualitatif est déterminant pour la commercialisation des lots dans les filières oléiques.
Un phénomène en baisse mais qui reste préoccupant
Fin 2014, les tournesols sauvages concernent les principaux bassins de production de tournesol en France : Sud-Ouest, Poitou-Charentes, Vendée et, dans une moindre mesure, la région Centre. Leur présence est beaucoup plus rare ailleurs en France.
Depuis 2010 dans le Sud-Ouest, secteur le plus touché avec la région Poitou-Charentes, le taux de parcelles avec des tournesols sauvages a été réduit de moitié passant de 18% en 2010 à 9% en 2013. Cette réduction est à mettre sur le compte du développement des herbicides de post-levée sur variétés tolérantes (systèmes Clearfield et Express Sun) ainsi que sur l’allongement des rotations par les agriculteurs dans les parcelles les plus touchées (introduction en particulier du colza et du sorgho).
Cependant, les "néo-infestations" de tournesols sauvages sur le rang se maintiennent depuis 2011. En 2013, 6% des parcelles observées par Terres Inovia présentent des tournesols sauvages sur le rang, à des taux très faibles (de l’ordre de 1 à 5 pour 10 000 ce qui est inférieur à la norme commerciale de pureté variétale). Ce bruit de fond qui se maintient malgré les efforts réalisés par les semenciers, reste préoccupant.
Par ailleurs, le laboratoire de biologie moléculaire de Terres Inovia à Grignon (78) a formellement identifié quelques très rares cas de tournesols sauvages résistants aux inhibiteurs des ALS.
Régions essentiellement concernées fin 2014
Evolution de la pression des tournesols sauvages dans le sud-ouest de la France de 2010 à 2014
Origine des tournesols sauvages
La pollinisation accidentelle de lignées maternelles par des espèces possédant des caractères sauvages et poussant à proximité des champs de production de semences est à l'origine des populations de tournesols sauvages.
Les hybrides sauvages qui en résultent peuvent se retrouver dans des lots de semences, à de très faible taux (de l’ordre de 1 à 5 pour 10 000) et par la suite dans les parcelles semées avec ces lots de semences.
Si des tournesols sauvages sont observés dans la parcelle
Remplissez l’enquête en ligne de Terres Inovia. Saisir en ligne les parcelles de tournesol dans lesquelles vous avez identifié du tournesol sauvage permettra d'obtenir une base de données conséquente sur la localisation de cette adventice, dans le but d'améliorer les connaissances sur son développement et d'optimiser les méthodes de lutte envisagées. La synthèse des communes touchées sera disponible sur le site. Toutes les autres informations saisies restent confidentielles. Merci par avance pour votre contribution dans cette lutte collective !
Si présence de tournesols sauvages pour la première fois, arracher les pieds de tournesol sauvage avant la maturité des premiers capitules en évitant que les graines ne tombent au sol.
Agir rapidement pour une lutte efficace.
Allonger la rotation : attendre trois à quatre ans avant de semer à nouveau un tournesol dans la parcelle.
Dans la rotation :
- éviter le labour qui a tendance à enfouir à long terme les graines,
- pratiquer le faux-semis après la récolte du blé ou des autres cultures de la rotation,
- dans les autres cultures, utiliser un traitement très efficace contre le tournesol sauvage et éviter si possible les sulfonylurées ou tout autre herbicide inhibiteur de l’ALS (florasulam, etc.). Compléter si nécessaire par un binage, si les solutions chimiques sont limitées (ex. : soja).
Après une préparation du sol précoce (ou faux-semis), décaler la date de semis du tournesol au 20-25 avril pour favoriser des premières levées qu’il faut détruire (outils ou glyphosate) au moment du semis.
Semer une variété CLEARFIELD®, CLEARFIELD PLUS® ou EXPRESS SUN® puis traiter obligatoirement avec l’herbicide de post-levée associé en respectant les doses (PULSAR 40 1,25 l/ha ou PASSAT PLUS 2 l/ha ou EXPRESS SX 45 g/ha + TREND 90) et le stade 4 feuilles du tournesol.
Attention, les interventions trop tardives (6-8 feuilles du tournesol sauvage) sont inefficaces, certaines plantes redémarrant par les bourgeons axillaires.
Ne laisser aucune zone non désherbée dans la parcelle : compléter si nécessaire par un binage (entre les stades 4 feuilles et 12-14 feuilles). S’il reste des tournesols sauvages dans des zones non traitées ou en bordure immédiate de la parcelle, les détruire sans en laisser avant floraison (arrachage, broyage, etc.).
Si des pieds de tournesols sauvages non touchés sont observés dans une zone correctement traitée avec l’herbicide associé à la variété tolérante, il y a peut-être un phénomène de développement de résistance. Avertir rapidement le technicien pour un diagnostic (diagnostic complémentaire de Terres Inovia) et détruire impérativement ces plantes (binage, arrachage manuel).
Si la récolte est précoce (fin août - début septembre), réaliser un faux-semis pour favoriser les nouvelles levées.
Faux-semis de printemps et décalage de la date de semis du tournesol.
Préparer le lit de semences fin mars-début avril et attendre les premières levées de repousses de tournesol pour les éliminer par désherbage chimique total puis semer dans la foulée le tournesol (sans retravailler le sol), à partir de la deuxième quinzaine d’avril si les conditions le permettent.
Faux-semis ou « déstockage » de graines d’été ou d’automne.
Entre le tournesol et la céréale suivante, laisser les cannes de tournesol en place ou réaliser un travail du sol très superficiel (5 cm maxi) juste après la récolte du tournesol pour favoriser les levées de repousses de tournesol, tournesols sauvages compris.
Sur les chaumes de céréales, détruire les levées de tournesols sauvages survenues à la faveur de pluies estivales.
Si quelques pieds de tournesols sauvages sont observés pour la première fois sur la parcelle
- Si ces pieds sont présents sur la ligne de semis (pollution des semences), informer au plus vite le technicien habituel.
- Arracher les pieds de tournesol avant la maturité des premiers capitules. Si les pieds de tournesols sauvages sont repérés alors que les premières graines sont déjà formées, les arracher en évitant que les graines ne tombent au sol.
- Appliquer les recommandations précédentes lors du retour de la culture sur la parcelle.
Efficacité des différents moyens de lutte
La lutte chimique contre le tournesol sauvage passe par un désherbage de post-levée sur variété tolérante aux herbicides. La durabilité de ces solutions dépendra du respect de certaines précautions d'utilisation, pour éviter de favoriser le développement de tournesols sauvages résistants.
Focus sur les tournesols sauvages en vidéo, par Laurence Pauly
N’oubliez pas de saisir l’enquête en ligne de Terres Inovia sur le tournesol sauvage pour nous aider à lutter contre cette adventice !
Documents à télécharger
Gestion de l'ambroisie à feuille d'armoise en tournesol et soja
L’ambroisie à feuilles d’armoise est une plante annuelle dont le pollen allergisant provoque des troubles tels que rhinite, conjonctivite, asthme, urticaire etc.
La nuisibilité de l'ambroisie à feuilles d'armoise est très forte sur le tournesol
En Rhône-Alpes où sa présence est importante, elle concurrence les cultures et elle est à l’origine d’un véritable problème de santé publique qui affecte de 6 à 20 % de la population selon la zone. Sa présence est également bien établie en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie.
Son aire d’extension croît d’année en année.
|
|
Ambroise à feuilles d'armoise dans du soja
L’ambroisie à feuille d’armoise : une espèce envahissante très concurrentielle pour les cultures
Dans les grandes cultures, l’ambroisie, de par son cycle biologique, se développe en cultures de printemps, en particulier dans le tournesol, le soja, le maïs, le sorgho et même le pois. Dans ces cultures de printemps, elle est très concurrentielle. Cette nuisibilité est variable selon la densité de l’adventice, le type de culture et l’efficacité des méthodes de gestion utilisées. En culture de tournesol, une perte de l’ordre de 3q/ha par tranche de 10 ambroisies au m² avec une perte de rendement qui peut aller jusqu’au 2/3 de la récolte est observée.
Reconnaître l'ambroisie à feuilles d'armoise
1. plantule - 2. jeune plante
3. plante adulte - 4. fleurs
Connaitre sa biologie pour mieux la gérer
Les graines d’ambroisie sont capables de rester viables dans le sol au moins 10 ans (Taux Annuel de Décroissance faible). Les semences sont de tailles variables selon les milieux et sont capables de germer en surface comme en profondeur (6-8 cm).
Sa période de levée est longue : de mars à septembre.
La période de floraison est cependant peu influencée par la date de germination : une plante qui germe tardivement est capable de fleurir et de former des graines en un temps très court.
L’ambroisie a également une forte capacité de repousse : une ambroisie écimée par exemple est capable de repartir et de produire des graines rapidement.
L'ambroisie, plante annuelle
Source : informations issues de l'Observatoire des Ambroisies
Depuis juin 2011 la règlementation européenne indique que la teneur maximale d’ambroisie ne doit pas dépasser 50 mg par kilogramme de graines destinées à la fabrication des aliments pour animaux, afin d’éviter la dissémination des graines d’ambroisie.
Méthodes de lutte
En raison de ses caractéristiques biologiques et de sa forte capacité d’adaptation, l’ambroisie n’est pas facile à éliminer des parcelles.
La lutte chimique montre ses limites (défauts d’efficacité, fortes pressions, résistance…) : une approche intégrée, avec un raisonnement à l’échelle de la rotation, est indispensable.
Leviers de lutte agronomique :
- Introduction de cultures d’hiver dans la rotation
- Gestion de l’interculture estivale
- Faux-semis et décalage de la date de semis de la culture de printemps
- Binage
Introduction de cultures d’hiver dans la rotation
Les cultures d’hiver ne favorisent pas la prolifération de l’ambroisie qui est estivale. Cela permet une rupture du cycle et donc un abaissement du stock semencier. Ceci n’est valable qu’à la condition d’une bonne gestion de l’interculture estivale.
Avec d’autres cultures, des herbicides aux modes d’action plus efficaces sont utilisables : contact et hormones dans les céréales, mésotrione en maïs et sorgho, proman en soja, etc…
Gestion de l’interculture estivale
Après récolte de la céréale, les jeunes ambroisies levées ne subissent plus la compétition de la culture et ont accès à la lumière : elles se développent donc rapidement dans les chaumes de blé. La lutte en interculture après une culture d’hiver (céréale, colza ou pois) est donc importante pour éviter d’augmenter le stock semencier de l’ambroisie.
Les déchaumages d’été détruisent les jeunes ambroisies et réduisent le stock grainier en faisant lever de nouvelles ambroisies durant l’interculture et en les détruisant mécaniquement ou chimiquement. Il est conseillé d’intervenir tôt après la récolte pour profiter de la fraicheur du sol (meilleure pénétration des outils) et si possible d’équiper l’outil d’un rouleau pour favoriser les nouvelles levées (qui seront détruites mécaniquement ou chimiquement). Les passages doivent se faire avant grenaison. Ne pas oublier la forte capacité de régénération de la plante : la profondeur de travail doit détruire les plantes levées.
Le conseil est donc le suivant : juste après la récolte, réaliser un travail du sol pour détruire les pieds levés et faire un faux-semis. Début septembre, détruire les ambroisies présentes avant l’implantation du couvert ou de la culture suivante, sans générer de nouvelles levées.
Faux-semis de printemps et décalage de la date de semis du tournesol ou du soja
Réaliser un faux semis de printemps (ou une préparation précoce du sol) dès fin mars et décaler la date de semis au 1er mai (10-20 mai en forte infestation) pour permettre une destruction mécanique ou chimique des premières levées avant le semis.
Essai soja Terres Inovia 2016 (Hanc, 79)
Dans cet essai, le décalage de la date de semis et la destruction des levées permettent de réduire la pression de l’ambroisie de 64% (dans les témoins).
Cet essai montre que la combinaison date de semis 2 + Pulsar est bien plus efficace que celle date de semis 1+ Pulsar. Le décalage de la date de semis a donc une action intéressante.
Le conseil est donc de réaliser une préparation précoce du lit de semence de la culture (sols argileux) ou faux semis (limons) pour faire lever de jeunes ambroisies, puis de détruire mécaniquement ou chimiquement ces levées d’ambroisie avant le semis du tournesol ou du soja. Eviter une date de semis précoce (pour faire lever un maximum d’ambroisie afin de les détruire).
Essai tournesol Terres Inovia 2022
Dans le cadre d’un projet sur l’ambroisie à feuille d’armoise financé par la région Nouvelle-Aquitaine en 2021, Terres Inovia a élaboré avec la FREDON et la Chambre Régionale d’Agriculture de Nouvelle-Aquitaine un flyer sur la gestion de l’ambroisie en tournesol et en soja. Accessible ci-dessous, il récapitule les leviers de lutte mobilisables en tournesol ou en soja ainsi qu’en interculture avant ou après ces cultures de printemps, c’est-à-dire à l’échelle de la rotation. Après quelques rappels sur la règlementation autour de cette adventice et sur sa nuisibilité pour les cultures, il fournit aussi des éléments caractéristiques de la biologie de la plante indispensables à connaitre pour mieux adapter le choix des pratiques culturales à la phénologie de l’ambroisie, la longévité de ses graines, etc…
Toujours dans le cadre de ce projet sur ambroisie financé par la région Nouvelle-Aquitaine en 2021 dont le volet communication était piloté par la FREDON et la Chambre Régionale d’Agriculture de Nouvelle-Aquitaine, Terres Inovia a réalisé en collaboration avec la Chambre d’Agriculture de la Charente une vidéo qui présente les résultats des essais de l’institut montrant d’une part l’efficacité des faux-semis sur ambroisie en mars-avril et décalage de la date de semis du tournesol ou du soja et d’autre part les résultats de tests de différents programmes de désherbage de l’ambroisie en culture de tournesol.
Binage
Biner le tournesol (à partir de 1 paire de feuille avec protèges plants ou à partir de 2 paires de feuilles sinon) ou le soja (à partir des premières feuilles unifoliées avec protèges plants ou à partir de la 1ère feuille trifoliée sinon) permet d’éliminer une proportion non négligeable des ambroisies présentes, même si les ambroisies sur le rang restent après binage. Ne pas intervenir trop tard et passer plusieurs fois si les fenêtres climatiques le permettent.
Essai de 2016 binage en soja (Bouloc, 82)
Le binage permet de gagner ici une vingtaine de points d’efficacité.
Le binage, en réduisant le nombre de pieds résistants, diminue la concurrence sur la culture et peut permettre de diminuer la pression de sélection.
Exemples de parcelles agriculteur en tournesol suivies en 2004 dans l'Isère
Ces résultats montrent que le binage, en association avec les herbicides, permet de gagner des points d’efficacité. Il est donc un bon complément, et ce même en situation de forte infestation.
Bonnes pratiques
Attention au transport de graines par le matériel de récolte : récoltez les zones les plus infestées en fin de chantier et nettoyez soigneusement la moissonneuse-batteuse pour réduire la dissémination vers les autres champs. Evitez les récoltes tardives en tournesol (autrement cela laisse à l’ambroisie le temps de grainer).
A retenir
La lutte permanente dans la rotation est indispensable pour gérer correctement l'ambroisie. Il faut donc combiner les leviers pour une efficacité maximale et une gestion du risque de résistance. Eviter le labour car les graines sont capables de rester viables longtemps dans le sol.
Ecimage de l’ambroisie : une fausse bonne idée
Des expérimentations Terres Inovia montrent que les ambroisies écimées sont capables de refaire autant de graines viables que celles sans écimage. Pire, selon la période d’écimage cela peut prolonger la floraison et donc l’émission du pollen allergisant. Ainsi, l’écimage n’est pas recommandé sur ambroisie.
Gestion herbicide
| Prélevée | Postlevée | |
| Tournesol |
Racer ME 2l/ha OU Proman* 1.5 à 2l/ha * suivre les préconisations de la firme selon le type de sol |
- Pulsar 40 0,6l/ha + Actirob ou Dash HC ou Passat Plus 1 l/ha (variétés Clearfield Plus) à 2-3 feuilles du tournesol, renouvelé 8 à 10 jours plus tard. - Express SX 30 g/ha + Trend 90 à 2-3 feuilles du tournesol, renouvelé 8 à 10 jours plus tard - Pulsar 40 1.25 l/ha + Dash HC ou Passat Plus 2 l/ha (variétés Clearfield Plus) à 4 feuilles du tournesol - Viballa 1l/ha (toutes variétés) à partir de 4 feuilles du tournesol |
| Soja |
Proman* 1.5 à 2l/ha * suivre les préconisations de la firme selon le type de sol |
Basagran 1 kg/ha (ou Corum 1 l/ha) à 2-3 feuilles du soja puis pulsar 40 + Double application de Pulsar 0.6 l/ha + Actirob B à 2-3 feuilles renouvelée 8 à 10 jours plus tard. 3 feuilles du soja = 2 feuilles unifoliées + 1 feuille trifoliée Intervenir, sur adventices de 2 à 6 feuilles maximum. Au-delà l'efficacité décroît. Une phytotoxicité passagère peut intervenir sans incidence significative sur le rendement. |
Les solutions de prélevée sont insuffisantes. RACER ME 2 l/ha et PROMAN / INIGO à 2-2.5 L/ha (métobromuron) peuvent s’utiliser. Attention, suivre les recommandations de la firme vis-à-vis des doses d’utilisation du métobromuron en fonction du type de sol.
NB : Sur tournesol, tous les herbicides, de post-levée, à l'exception du Viballa, doivent être appliqués sur variétés tolérantes. Les programmes de pré-levée puis post-levée sont les plus performants. En post-levée, respectez impérativement le stade (4 feuilles du tournesol et 2-3 feuilles vraies du soja) et la dose d’homologation ; intervenir en programme après un PROMAN à 2l/ha ou Racer ME 2l/ha en prélevée (il est toujours préférable de faire une prélevée, même à 1,5 l/ha, plutôt qu’une impasse) :
- PULSAR 40 1,25 l/ha à 4 feuilles du tournesol ou du soja. Préférez une double application de PULSAR 40 à 0,625 l/ha + Actirob B (ou Dash HC) à 1 l/ha dès 2-3 feuilles du tournesol ou 2-3 feuilles vraies du soja, avec 8-10 jours d’intervalle entre les deux applications.
- PASSAT PLUS 2 l/ha à 4 feuilles du tournesol. Préférez une double application de PASSAT PLUS à 1 l/ha dès 2-3 feuilles du tournesol, avec 8-10 jours d’intervalle entre les deux applications.
- 2 applications de EXPRESS SX 30 g/ha + TREND 90, la première à 2-4 feuilles du tournesol, la deuxième 8 à 10 jours plus tard.
En effet, le fractionnement en 2 applications améliore l’efficacité.
Le viballa a une efficacité nettement supérieure aux autres solutions de post-levée
Résistance de l’ambroisie à feuille d’armoise
En 2015, un premier cas de résistance liée à la cible (RLC) a été repéré dans le Tarn-et-Garonne. En 2016, 3 foyers de résistance non liée à la cible (RNLC) ont été identifiés dans le Tarn-et-Garonne, le Rhône et la Haute-Garonne.
Les causes d’apparition de la RNLC sont le sous dosage de la substance active, les applications à des stades inadaptés, une faible sensibilité de l’ambroisie aux inhibiteurs de l’ALS (60-70% d’efficacité à pleine dose), la fréquence des cultures estivales et de l’utilisation de Pulsar 40 ou Express SX, des dates de semis précoces, l’absence de binage, la dissémination à la récolte… Attention, un herbicide de postlevée n’est pas un rattrapage.
Pour gérer la résistance aux herbicides
L'ambroisie trifide : à ne pas négliger non plus !
Ambroisie trifide dans une parcelle de tournesol
Si l'ambroisie à feuilles d'armoise est l'espèce la plus répandue en France, il existe d'autres espèces dont l'ambroisie trifide que l'on peut notamment rencontrer dans le Sud-Ouest.
L’ambroisie trifide (Ambrosia trifida L.) est potentiellement aussi concurrentielle pour les cultures et aussi allergène que l’ambroisie à feuille d’armoise. Elle se retrouve, en France, essentiellement dans les milieux cultivés.
Pour participer à la lutte contre l’ambroisie trifide :
- l’arracher autant que faire se peut (il est préférable de sortir les plantes des parcelles).
- utiliser les mêmes pratiques agronomiques que pour l’ambroisie à feuille d’armoise : rotation des cultures (alternance de cultures d'hiver et cultures d'été), faux-semis…
|
Connaître et gérer la flore adventice |
En savoir plus sur les stratégies herbicides en tournesol
Documents à télécharger
Les adventices du chanvre
Conditions de présence des adventices
Si la levée se réalise dans de bonnes conditions (à densité de semis usuelle), le chanvre couvre très rapidement le sol et étouffe les adventices.
Dans le cas contraire (semis trop précoce, terre mal préparée, mauvaises conditions de levée, densité très clairsemée), l’effet étouffement n’existe pas et les mauvaises herbes peuvent alors prendre le dessus.
Les sortes d’aventices
Les adventices qui posent parfois problème dans ce cas sont les sanves, chardons, liserons des champs, mercuriale, chénopodes et les graminées estivales.
Les interventions
Chanvre au moment de la récolte
Lorsque la parcelle est connue pour être fortement infestée par des mauvaises herbes, il est conseillé de procéder à la technique du faux-semis en intervenant toujours sur un sol parfaitement ressuyé et d'éviter un semis trop précoce.
Si des levées de mauvaises herbes sont observées juste après le semis du chanvre, il est possible d’intervenir mécaniquement avec une herse étrille. Même avec une agressivité assez forte, le chanvre résiste bien à cet outil à un stade de la culture d’environ 15 cm.
Lentille : comment préparer sa campagne ?
La lentille est une culture peu concurrentielle des adventices ; en agriculture biologique comme en conventionnelle, plusieurs pistes de lutte alternative peuvent être envisagées avant le semis :
- Le labour, qui permet d’enfouir graines d’adventices, favorisant la diminution dans le temps de leur pouvoir germinatif ;
- Les déchaumages et faux-semis en interculture, qui permettent de faire lever précocement les adventices, qui seront par la suite détruites mécaniquement avant le semis ;
- Les couverts végétaux en interculture, qui par leur effet structurant du sol et étouffant des adventices viennent compléter cette palette de solutions de gestion de l’enherbement à l’échelle de la rotation ;
- Un semis plus tardif (autour du 15 avril), qui permet la destruction des adventices déjà levées lors du passage du semoir.
Afin de limiter le risque de maladies racinaires, il est recommandé de respecter un délai de retour d’au moins 5 ans entre deux cultures de lentille.
Article co-rédigé avec
Associer le lupin de printemps
Dans le même objectif de lutte contre les adventices, le lupin de printemps peut être associé avec différentes céréales (orge, triticale, avoine).
Le choix de l’une ou l’autre pourra se faire selon leur débouchés et valeur économique/alimentaire. En effet, d’un point de vue concurrence adventices, leur efficacité en printemps se révèle similaire dans le cadre des premiers essais réalisés en conduite conventionnelle. Les tests ont été conduits avec une variété précoce de lupin blanc (FEODORA) ou avec du lupin bleu. Les cycles céréales et lupin coïncident pour réaliser une double récolte.
Exemple d’un itinéraire technique en association lupin de printemps
Choisir une variété de lupin précoce (lien article variétés). Semer le lupin à densité normale, 40/50 graines/m², et l’avoine à 10 à 20% de la densité normale (30 à 60gr/m²), l’orge et le triticale à 30% de la densité normale (90 gr/m²).
En conduite conventionnelle, en cas de double récolte, l'usage de produits phytosanitaires doit être couvert sur les deux cultures en place : lupin et triticale. Un désherbage antidicotylédones de prélevée (lien article désherbage de prélevée) avec du Prowl 400 (homologué sur les différentes cultures) peut être réalisé juste après l'implantation du lupin.
En agriculture biologique, il est conseillé de ne pas faire l’impasse sur le désherbage mécanique combiné à l’association. Il est donc conseillé, en cas d’usage de la bineuse, de semer en mélange dans la même trémie, pour que lupin et céréales associées soient sur le même rang. Adapter le mode de semis et l’écartement si un désherbage mécanique veut être réalisé.
Attention là aussi à l’impact de la présence d’une plante compagne sur le rendement du lupin. En effet l’avoine a un effet concurrentiel sur le lupin, et dans une moindre mesure l’orge et le triticale.
| Avant de se lancer dans des associations, il faut s’assurer d’avoir un débouché, soit en autoconsommation, soit triage à la ferme ou triage par votre organisme stockeur. |
Le lupin en agriculture biologique
Avec son port dressé et sa bonne tenue de tige, le lupin est une plante qui se prête bien à l’agriculture biologique.
Généralités
En tant que légumineuse, il trouve facilement sa place dans les rotations, apportant de l’azote au système. Culture adaptée aux sols acides, il permet de valoriser certaines parcelles où d’autres légumineuses seront moins adaptées.
Privilégier un lupin de printemps, dont le cycle plus court permet une meilleure gestion des adventices et le rend moins sensible aux maladies.
Bien que pouvant être mené en agriculture biologique, la culture du lupin d’hiver bio reste délicate : plus sensible à l’enherbement et aux maladies, mener cette culture à terme peut s’avérer difficile.
Semé à grand écartement, le lupin se prête bien au désherbage mécanique et la conduite en association (avec une céréale) peut aussi être un autre levier pour limiter la pression des adventices. Par ailleurs, c’est une culture peu sensible aux ravageurs.
Tableau comparatif du lupin d’hiver et de printemps
| Agriculture biologique | Lupin d’hiver | Lupin de printemps |
| Avantages |
Légumineuses = apport d’azote au système Désherbage mécanique bien adapté Faible risque ravageurs |
Légumineuses = apport d’azote au système Désherbage mécanique bien adapté Faible risque ravageurs Lupin bleu : risque maladies faible |
| Inconvénients |
Risque maladies fort Risque enherbement fort |
Lupin blanc : risque maladies moyen Risque enherbement moyen |
Gestion préventive des adventices
Le lupin est une culture peu concurrentielle des adventices : en agriculture biologique comme en conventionnelle, ne pas négliger l'intérêt du faux semis avant l'implantation, qui permet de diminuer le stock des graines d’adventices dans le sol.
Veiller à ne pas trop affiner un sol sensible à la battance. Effectuer un passage en fonction de l’adventice visée.
Cette préparation sera ensuite complétée par des interventions impératives en prélevée, qu’elles soient chimiques et/ou mécaniques.
Connaitre les adventices
Après avoir sélectionné l’adventice qui vous intéresse, vous accédez à des informations utiles sur sa description botanique (avec illustrations), sa biologie, son affinité vis-à-vis des milieux et des cultures, les facteurs favorables à son extension, et sa nuisibilité dans les grandes cultures, y compris les espèces porte-graines. Les différents moyens de lutte disponibles sont aussi passés en revue : méthodes préventives et agronomiques, choix des herbicides les plus adaptés et désherbage mécanique. Des recommandations de lutte spécifiques en agriculture biologique sont également fournies. |
Associer le lupin d'hiver
Une réduction de la pression d’adventices
Le principal atout de la conduite en association du lupin est la réduction de la pression d'adventices de l'entrée d'hiver à la récolte.
On mesure dans nos essais, conduits en conventionnel, des réductions de biomasse adventices de l'ordre de -65 à -90 % à floraison par rapport à une modalité conduite en pur. Ces effets restent visibles jusqu'à la récolte (si les plantes compagnes sont conduites jusque-là).
La meilleure plante associée pour remplir cet objectif est le triticale (semé à 30% de sa densité classique), que l'on peut mener à une récolte simultanée avec le lupin. Selon le développement de la plante compagne, on peut espérer de quelques quintaux à 20 q/ha de triticale en cas de récolte, et ce quel que soit le mode de conduite (biologique ou conventionnel).
Attention tout de même, la conduite en association peut amener à une réduction significative du rendement du lupin.
Par ailleurs, en conduite conventionnelle, l'association complique le désherbage chimique de rattrapage notamment sur graminées. En effet, Kerb Flo, antigraminées racinaires, n'est pas sélectif de la céréale. En cas de forte pression de graminées, le choix de conserver la plante compagne pourra se poser.
Exemple d’un itinéraire technique en association lupin d’hiver/triticale en agriculture conventionnelle
Le lupin est semé à sa densité normale – 25/30 graines/m², 2 à 3 cm de profondeur, à la date de semis optimale. Le triticale est semé à 30 % de sa densité normale, soit 75 grains/m², en même temps que le lupin (en mélange dans la même trémie) ou en semis décalé environ 1 mois après le semis du lupin, semis au RTK en rang intercalé ou à la volée avec un passage de herse pour un léger enfouissement des graines de triticale. En cas de semis simultané, préférer une variété à reprise tardive en triticale. Le semis décalé diminue la compétition exercée par le triticale sur le lupin en début de cycle, tout en garantissant un développement suffisant du triticale pour jouer son rôle concurrentiel sur les adventices et notamment au printemps et en fin de cycle.
En cas de double récolte, l'usage de produits phytosanitaires doit être couvert sur les deux cultures en place : lupin et triticale. Un désherbage de prélevée avec du Prowl 400 (homologué sur les deux cultures) peut être réalisé juste après l'implantation du lupin.
La récolte est ensuite facilement triable, les graines étant de tailles bien différentes.
| Avant de se lancer dans des associations, il faut s’assurer d’avoir un débouché, soit en autoconsommation, soit triage à la ferme ou triage par votre organisme stockeur. |
Exemple d’un itinéraire technique en association lupin d’hiver/triticale en agriculture biologique
Semer le lupin à densité normale, 30-35 graines/m², et le triticale à 30% de la densité normale (90 gr/m²).
Plusieurs stratégies de désherbage mécanique sont possibles pour la conduite de l’association :
- Un semis en plein au semoir à céréales des deux espèces
- Semis au semoir à céréales des deux espèces mais en fermant un ou plusieurs éléments semeur pour élargir l’inter-rang.
La deuxième stratégie permet l’usage de la bineuse, qui reste un levier très efficace pour lutter contre les adventices sur l’inter-rang. Il est donc conseillé, en cas d’usage de la bineuse, de semer en mélange dans la même trémie, pour que lupin et céréales associées soient sur le même rang.
Attention à l’impact de la présence d’une plante compagne sur le rendement du lupin, qui peut être concurrentielle de ce dernier.
La récolte est ensuite facilement triable, les graines étant de tailles bien différentes.
| Avant de se lancer dans des associations, il faut s’assurer d’avoir un débouché, soit en autoconsommation, soit triage à la ferme ou triage par votre organisme stockeur. |
Documents à télécharger
Comment choisir sa parcelle
Prendre en compte toutes les caractéristiques du lupin avant de choisir une parcelle
Le lupin est une plante sensible au calcaire actif et aux excès d’eau. Peu couvrante en début de cycle, et passant 10 à 11 mois dans la parcelle, le lupin est une culture qui peut se salir pendant l’hiver ou en fin de cycle. Il est donc important de choisir une parcelle propre, exempte de vivace, drainante et dont le taux de de CaCO3 total est inférieur à 2,5%.
Eviter les parcelles hydromorphes et à fort risque d'enherbement automnal et estival, ainsi que les sols limoneux, froids et battants qui ralentissent la levée et donc pénalisent l’implantation
Le lupin est une culture peu concurrentielle des adventices : en agriculture biologique comme en conventionnelle, ne pas négliger l'intérêt du faux semis avant l'implantation, qui permet de diminuer le stock des graines d’adventices dans le sol.
Veiller à ne pas trop affiner un sol sensible à la battance. Effectuer un passage en fonction de l’adventice visée.
Cette préparation sera ensuite complétée par des interventions impératives en prélevée, qu’elles soient chimiques et/ou mécaniques.
Connaitre les adventices
Après avoir sélectionné l’adventice qui vous intéresse, vous accédez à des informations utiles sur sa description botanique (avec illustrations), sa biologie, son affinité vis-à-vis des milieux et des cultures, les facteurs favorables à son extension, et sa nuisibilité dans les grandes cultures, y compris les espèces porte-graines. Les différents moyens de lutte disponibles sont aussi passés en revue : méthodes préventives et agronomiques, choix des herbicides les plus adaptés et désherbage mécanique. Des recommandations de lutte spécifiques en agriculture biologique sont également fournies. |
S'inscrire avec Facebook
S'inscrire avec Google