Binage du tournesol
Binage du tournesol
Pourquoi biner ?
Par rapport à la herse étrille et la houe rotative, la bineuse est efficace contre des mauvaises herbes plus développées donc son utilisation se fera à des stades de développement plus tardifs.
Le binage complète efficacement l’action des herbicides. Sa mise en œuvre est particulièrement judicieuse :
- dans des parcelles à adventices difficiles : chardon, datura, xanthium, bidens, tournesol sauvage,
- dans des situations où les programmes herbicides ont été mis à défaut (conditions sèches après l’application, spectre d’efficacité pas assez large),
- dans des cas où la pression en mauvaises herbes est faible à moyenne et où la réduction d’usage d’herbicides est envisagée.
Binage d'une parcelle de tournesol
Comment biner ?
Le binage est réalisable à partir de une paire de feuilles du tournesol avec des protèges plants et une vitesse faible (environ 3 km/h), ou à partir de deux paires de feuilles jusqu’au stade limite passage bineuse sans protèges-plants. En avançant dans le cycle on peut se permettre d’augmenter la vitesse de passage (jusqu’à 10 km/h).
Pour une bonne réussite du binage du tournesol, il faut en amont soigner la préparation du sol, bien entendu prévoir un grand écartement (au moins 40 cm) et exclure les parcelles à gros cailloux. Le sol doit être sec lors du passage de la bineuse, et par le stade des adventices, qui doivent être jeunes. Il faut également miser sur une météo séchante les jours qui suivent l’intervention, afin d’éviter tout phénomène de repiquage des plantules.
Plusieurs binages peuvent s’envisager pour garantir un résultat satisfaisant. Adapter alors la profondeur de travail, le choix des dents et socs au comportement du sol.
La bineuse est équipée de socs (plats ou en forme de pattes d’oie) qui sectionnent les racines des mauvaises herbes présentes dans l’inter-rang. Par projection de terre au pied des plantes, les adventices présentes sur le rang peuvent être étouffées (fonction buttage), lorsque les disques protège-plantes sont relevés. Les lames « Lelièvre » et les moulinets (doigts kress par exemple) permettent de se rapprocher le plus possible du rang.
En absence d’équipements spécifiques (doigts rotatifs) ou de systèmes de guidage très perfectionné, la bineuse n’agit pas à proximité du rang de la culture. Mieux vaut donc combiner son utilisation avec d’autres techniques pour garantir un désherbage satisfaisant.
Il existe différents systèmes de guidage pour faciliter la tâche du chauffeur (débit de chantier notamment) tout en améliorant la précision de travail :
- Guidage visuel avant : la bineuse, attelée à un relevage avant, est poussée par un portique. La visibilité et donc la précision sont améliorées. Système peu onéreux.
- Guidage manuel (le plus ancien) : assise sur la machine à l’arrière, une personne guide manuellement les éléments bineurs.
- Guidage mécanique : à la suite d’un marquage préalable du sol au moment du semis, la bineuse se repositionne en suivant la trace.
- Guidage électronique : une interface placée entre le tracteur et la bineuse guide cette dernière grâce à des cellules photo-électriques qui détectent le rang. L’information est transmise à un boîtier électronique qui commande hydrauliquement le déplacement latéral de la bineuse en cas de déviation de la trajectoire par rapport à la culture.
- Guidage par caméra : les rangs sont reconnus grâce à un système vidéo qui transmet l’information à un boîtier électronique. Ce dernier commande hydrauliquement le déplacement latéral de la bineuse lorsque la trajectoire de cette dernière dévie sa course par rapport à la culture. Le guidage par caméra est souvent complété par un système de détection des pieds par palpeurs.
- Guidage par GPS : installé sur le système de guidage du tracteur, le GPS dirige le tracteur et la bineuse avec une grande précision (plus ou moins 5 cm).
Quels résultats ?
L’efficacité du binage est conditionnée par :
- l’état du sol, qui doit être sec lors du passage de la bineuse,
- le stade des adventices, qui doivent être jeunes,
- la météo qui doit être clémente les 3-4 jours suivant l'intervention pour que les adventices sèchent rapidement après le passage de l'outil.
L’efficacité dans l’inter-rang est très bonne sur des mauvaises herbes jeunes (jusqu’à 3-4 feuilles pour les dicotylédones et avant tallage pour les graminées) ; si les adventices sont plus développées l’efficacité du binage sera moyenne. Sur le rang, l’efficacité est nulle mais si la vitesse du passage est élevée il peut y avoir une certaine efficacité par buttage de terre ou grâce aux éléments comme les moulinets ou les lames Lelièvre.
Données Terres Inovia 1993 à 2014
Les performances du binage varient de 50 à 100 % sur dicotylédones. L’efficacité est comparable sur graminées mais les résultats sont plus aléatoires. Passé le stade 4 feuilles de la mauvaise herbe, le contrôle est beaucoup plus difficile. Si l’efficacité du binage en pourcentage de destruction est parfois jugée moyenne, il ne faut pas oublier que les adventices restantes sont affaiblies, ce qui handicape leur croissance ultérieure.
Désherbage mixte du tournesol : itinéraires techniques mixtes combinant bineuse et herbicides
Il y a d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes, pour cela il faut se renseigner sur les leviers et méthodes de lutte agronomiques disponibles.
Pour en savoir plus sur la lutte mécanique en tournesol et sur la lutte mécanique avec la herse étrille ou houe rotative
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- Fiche "sélectivité des outils de désherbage mécanique sur les oléagineux et les protéagineux" -2023 Télécharger le pdf