SIA2025 : la mobilisation de Terres Inovia dans le PARSADA
Au Salon International de l’Agriculture, le plan d’action initié par le gouvernement afin d'identifier de nouveaux leviers pour protéger les récoltes, face au retrait de certaines substances actives, a été à l’honneur. Le point sur la mobilisation active de Terres Inovia.
Afin de ne pas laisser les agriculteurs démunis face à l’interdiction possible d’un certain nombre de substances actives, les pouvoirs publics ont lancé, dès le printemps 2023, un plan d’action destiné à identifier de nouveaux leviers pour protéger les récoltes. Objectif : élargir la palette des solutions offertes aux agriculteurs, en priorité non chimiques.
PARSADA : le rôle central des instituts techniques
Une conférence organisée sur le stand de l’Acta, mardi 25 février, a permis de faire le point sur le Plan d’action stratégique pour l’anticipation du potentiel retrait européen des substances actives et le développement de techniques alternatives pour la protection des cultures (PARSADA), intitulée « PARSADA, l’implication des instituts techniques agricoles pour anticiper les impasses techniques en protection des cultures ».
En plus de Terres Inovia, plusieurs instituts techniques ont présenté les projets qui ont été initiés dans le cadre du PARSADA, comme l’Itepmai (institut technique interprofessionnel des plantes), le CTIFL (centre technique interprofessionnel des fruits et légumes), l ’Armeflhor (association réunionnaise pour la modernisation de l’économie fruitière, légumière et horticole), mais aussi des interventions de l’INRAE et de l’Acta.
Ce plan d’action prend la forme de nombreux projets animés par des instituts techniques ainsi que d’un dispositif d’animation (constitué par un ou plusieurs instituts techniques) et d’un conseil scientifique et technique.
PARSADA : les chiffres clésPour la première année de déploiement, la mécanique du PARSADA est lancée, avec :
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Gestion intégrée des adventices : la mobilisation de Terres Inovia
Franck Duroueix a présenté le projet Gramicombi au Salon International de l'Agriculture
Pour Terres Inovia, Franck Duroueix, expert stratégique en protection intégrée des cultures, a présenté l’un des projets phares pilotés par l’institut technique dans le cadre du PARSADA : Gramicombi sur la gestion des graminées en grandes cultures. « C’est une problématique qui constitue une grande priorité des instituts de grandes cultures pour approfondir notre connaissance et déployer des leviers ».
Car, sur le terrain, la difficulté de contrôle des adventices affecte la compétitivité des systèmes : « les rotations sont moins équilibrées et le travail du sol souvent sans labour entraînent des conditions plus propices aux rays-gras et au vulpin. En outre, les solutions herbicides se montrent moins performantes », précise Franck Duroueix. La gestion des graminées fait ainsi l’objet de deux projets qui mobilisent Terres Inovia : Gramicombi, piloté par l’institut, et Gramicible.
En particulier, le projet Gramicombi, d’une durée de cinq ans, « est intéressante pour aller tester des leviers directement". Objectif : monter des actions communes avec un grand nombre de partenaires pour « trouver des leviers mobilisables avec une approche très territorialisée et opérationnelle, notamment des mesures prophylactiques ».
Cette action de transfert ambitieuse va également s’appuyer sur un outil d’aide à la décision (OAD) d’évaluation et de reconception de systèmes pour la gestion intégrée des adventices.
Plus d'informations sur Gramicombi et Gramicible
PARSADA : le point de vue des pouvoirs publicsLoïc Agnès, chef du service du pilotage de la performance sanitaire et de l'international au ministère de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire
Loïc Agnès, au Salon international de l'agriculture
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Gestion intégrée des graminées adventices : le projet GIGAN démarre
Pour aider les agriculteurs à mieux gérer la pression croissante des graminées, le projet Ecophyto II+ nommé GIGAN a démarré en juin dernier. Animé par Terres Inovia, il associe Arvalis, l’ITB, la FDGEDA18, Actura et la Chambre régionale d’agriculture de Normandie.
La pression des graminées hivernales (ray-grass, vulpin…) est de plus en plus forte, elle entraine des pertes de rendement et des coûts de désherbage de plus en plus élevés, tandis que certains herbicides sont remis en cause (résistances, impact sur la qualité de l’eau, restrictions réglementaires, …).
Pour contribuer à sortir de l’impasse, le projet GIGAN, dont l’intitulé exact est Gestion Intégrée des Graminée Adventices au niveau National, vise à mobiliser les leviers agronomiques de gestion des graminées adventices et à les combiner à l’échelle de la rotation pour préserver à la fois l’économie des exploitations et la qualité de l’eau.
Piloté par Terres Inovia, ce projet d’une durée de trois ans -et financé par l’Office Français de la Biodiversité (OFB)- a démarré en juin 2024. Il réunit Arvalis, l’institut technique de la betterave (ITB), la FDGEDA du Cher, Actura à travers son réseau d’expérimentation Etamines et la Chambre régionale de Normandie. Il œuvrera sur 4 sites : le Cher, le Sud de l’Eure, le Pas de Calais et une zone à betterave à cheval entre l’Eure et la Seine Maritime.
Forte pression de ray-grass dans une parcelle de blé
Des plateformes de démonstration et un suivi de parcelles
Concrètement, le projet GIGAN mettra en place des plateformes de démonstration comparant une combinaison de leviers agronomiques adaptés pour gérer les graminées (comme par exemple labour, faux-semis, décalage de la date de semis, diversification des cultures dans la rotation…) au système de culture classique de l’agriculteur. L’intérêt de deux matériels plus innovants (écimeuse récupératrice et récupérateur de menues pailles) sera aussi évalué dans le projet. A noter : les systèmes de culture testés seront aussi évalués sur des critères environnementaux, économiques et sociaux. De plus, des parcelles dites « satellites » chez des agriculteurs également pénalisés par le ray-grass ou le vulpin seront suivies dans le projet pour mettre en avant l’impact de ces techniques ou combinaisons de techniques sur la gestion des graminées.
Une approche participative pour encourager l’adhésion à ces pratiques
L’objectif ? Faire adopter ces techniques par davantage de professionnels et déployer leur usage dans les territoires. En outre, le choix des systèmes de culture testés dans le projet est mené pendant des ateliers de co-conception avec des experts et des agriculteurs. Cette approche participative et pédagogique contribue à une meilleure appropriation de ces techniques par les agriculteurs, qui sera également favorisée par les témoignages des exploitants (en cours et à la fin du projet) et une communication nationale percutante via différents canaux.
Atelier de co-conception de la plateforme du Cher, juin 2024
Une vidéo de présentation du projet est disponible :
En savoir plus sur le projet
Consultez la fiche sur le projet
Contact : Fanny VUILLEMIN (f.vuillemin@terresinovia.fr)
Columa : un colloque dédié à la lutte contre les adventices
Désherbage : un panorama des pratiques et des innovations en Côte-d’Or
Syppre Berry : de nouvelles régles de décision mises en pratique
Gestion des adventices : les travaux de l’institut présentés au COLUMA
Gestion des adventices difficiles en tournesol et en soja
Certaines adventices estivales sont particulièrement concurrentielles pour le tournesol et le soja et sont à gérer spécifiquement par exemple le datura, la lampourde à gros fruits (xanthium), l’ammi élevé, le bident tripartite, la morelle, le chénopode, les renouées et le panic pied de coq. L'écart de rendement constaté entre les parcelles jugées propres et celles jugées sales peut dépasser 10 q/ha.
Datura dans du soja
Datura stramoine
Le développement végétatif important du datura le rend très concurrentiel des cultures estivales. Les graines de datura contiennent des alcaloïdes tropaniques qui sont des molécules très toxiques pour l’homme et le bétail et la récolte fait l’objet de normes. La dose toxique chez les bovins est de 600 à 900 mg de graines par kilo de poids vif. Depuis juin 2011, la règlementation européenne indique que la teneur maximale de Datura ne doit pas dépasser 1000 mg par kilogramme de graines destinées à la fabrication des aliments pour animaux. Ce seuil, qui est en cours de révision au niveau européen, devrait passer à 500 mg/kg de graines à partir de 2023. La taille des graines (2,5 à 3,5 mm) complique leur élimination par nettoyage mécanique de la récolte de tournesol.
Fréquent sur les cultures de tournesol.
Les levées sont essentiellement printanières et estivales (d’avril à septembre). Par conséquent, la rotation de cultures, avec introduction de cultures d’hiver, s’avère efficace.
Cependant, les levées étant plutôt échelonnées, les déchaumages et faux-semis ne sont pas d'une grande utilité dans la lutte contre le datura.
La persistance du stock semencier dans le sol est forte et les graines sont capables de germer même à 15 cm de profondeur. C’est pour cette raison que le labour ne présente pas d'intérêt dans la lutte contre le datura stramoine.
Une culture bien implantée (peuplement homogène) et couvrante contribuera à défavoriser le datura, très sensible à la concurrence.
Concernant le désherbage mécanique, la herse étrille et la houe rotative sont souvent peu efficaces ou d'un niveau de performance très aléatoire, à cause notamment des levées échelonnées. Le binage, en revanche, s’il est pratiqué à plusieurs reprises, est une solution à ne pas oublier.
- En prélevée du tournesol : utiliser Racer ME en programme. Appliquer dans de bonnes conditions, en particulier sur un sol frais.
- En prélevée du soja : PROMAN possible efficacité moyenne.
La postlevée est à privilégier, car bien plus efficace :
- En post-levée sur tournesol tolérant : les herbicides PULSAR 40, PASSAT PLUS, DAVAI et EXPRESS SX sont très efficaces.
- En post-levée sur soja : les herbicides PULSAR 40 et DAVAI sont très efficaces.
Lampourde à gros fruits (Xanthium strumarium)
La lampourde peut impacter fortement le rendement des cultures d'été du fait de sa forte concurrence. Les graines de lampourde posent des problèmes de tri dans le tournesol. Elles peuvent amener de l'humidité à la récolte, ce qui pénalise la qualité du stockage. D'autre part, ses graines et ses cotylédons sont toxiques pour les animaux. De plus l'adventice est une plante hôte du mildiou du tournesol (Plasmopara halstedii).
1. Plantule - 2. Dans le tournesol
Adventice printanière et estivale aux levées échelonnées (de mai à août), la lampourde peut être maîtrisée par l’introduction de cultures d’hiver dans la rotation, qui vont lui être défavorables en raison de leur période de semis différente. La floraison a lieu de juillet à septembre.
Le labour n’est pas une technique efficace sur le xanthium car 80% des graines peuvent rester viables pendant plusieurs années.
Même si ces techniques ne sont pas suffisantes pour maîtriser le xanthium, les déchaumages et travaux superficiels en été, début d'automne voire en début de printemps (faux-semis) contribuent à épuiser le stock semencier dans les premières couches du sol. Dans le cas de semis tardifs, détruire les xanthium déjà levés avant ou au moment du semis. En interculture, après une céréale, un faux-semis favorise les levées qu'il suffit ensuite de détruire mécaniquement ou chimiquement.
En culture, la herse étrille et la houe rotative sont relativement peu efficaces à cause du système racinaire puissant de la lampourde. La bineuse est efficace sur les premières levées ; ensuite, il faut compter sur la vigueur de la culture pour limiter le développement des nouvelles germinations.
En prélevée, les solutions chimiques sont globalement inefficaces. Le binage à partir de 2 paires de feuilles du tournesol ou 1ère feuille trifoliée du soja donne des résultats satisfaisants.
En post-levée du tournesol : sur variétés tolérantes, utiliser Pulsar 40 1,25 l/ha ou Passat plus 2 l/ha ou Express SX 45 g/ha + Trend 90 0,1%. L'efficacité est améliorée par le fractionnement de la dose, rajouter dans ce cas Actirob B ou Dash HC à Pulsar 40 / Listego.
En post-levée du soja : privilégier la double application suivante : PULSAR 40 0.6 l/ha + Actirob B 1 l/ha renouvelé 8-10 jours plus tard.
Efficacité de Pulsar 40 et d'Express SX sur xanthium
Source : 3 essais Terres Inovia (2007,2009,2010)
Ammi élevé (Ammi majus)
L'ammi élevé présente un développement végétatif exubérant qui le rend très concurrentiel des cultures de printemps et d'été. Cette concurrence peut aller jusqu'à l'étouffement total de la culture. En tournesol, 20 pieds/m² d'ammi élevé font perdre environ 15 % du rendement
Fréquent sur les argilo-calcaires du Sud-Ouest. 1. Plantule - 2. Dans le tournesol
L'ammi élevé est capable de germer toute l'année avec un pic en sortie d'hiver, début de printemps. Les germinations s'estompent à l'approche des fortes températures estivales. La fructification a lieu pendant l'été, ce qui en fait une espèce redoutée des cultures à récolte tardive (tournesol par exemple). Le labour et la rotation n’ont pas d’effet.
Le meilleur levier agronomique sur ammi majus est d’épuiser le stock semencier. Avant tournesol, réaliser une préparation précoce du lit de semences (fin mars, début avril), puis laisser passer 3 à 4 semaines sans retoucher le sol. Si la météo et l'état du sol sont favorables, cette technique déclenchera les premières germinations d'ammi élevé et contribuera ainsi à réduire le stock semencier superficiel, en prenant soin de détruire cette première vague de levées avant le semis du tournesol. En cas de fortes infestations attendues, décaler légèrement la date de semis à fin avril ou début mai. Il est possible aussi de pratiquer ensuite un faux-semis début septembre après la récolte du tournesol, suivi d'une destruction mécanique avant le semis du blé. Ce conseil s’applique également après la culture de blé.
Profiter du binage comme moyen complémentaire à la lutte herbicide pour éviter la production de graines pendant l'été. La herse étrille sur jeunes plantules et la houe rotative (en limon) peuvent s'envisager également.
En prélevée du tournesol, utiliser NOVALL sur un sol frais et affiné à 1,5 à 2 l/ha. Adapter la dose au type de sol : lire attentivement les conseils d'utilisation sur l'étiquette du bidon (Attention : Novall est déconseillé en sol sableux).
NOVALL permet également un bon contrôle des graminées, morelles, renouées persicaires et amarantes. Il peut être utilisé en association ou en programme (si mélange interdit) avec d’autres produits de prélevée pour un complément de spectre (CHALLENGE 600, PROMAN, RACER ME).
En prélevée du soja, aucune solution n’est efficace.
En post-levée, PULSAR 40 (tournesol tolérant et soja), PASSAT PLUS et EXPRESS SX (tournesol tolérant) sont très efficaces mais doivent s’envisager, sur tournesol, en programme après NOVALL 1 à 1,5 l/ha en prélevée pour limiter les risques de résistance dans la rotation (résistance aux inhibiteurs de l’ALS, sulfonylurées, florasulam et pyroxulam, imazamox). NOVALL présente une bonne action sur graminées, amarante, morelle et renouée persicaire.
Renouée liseron
La renouée liseron est précoce et très concurrentielle pour les cultures de tournesol et de soja.
1. plante - 2. floraison
La période de levée préférentielle s'étale de mars à juin. Le Taux Annuel de Décroissance de la renouée liseron étant assez faible (environ 50 %), le labour a une action très moyenne voire neutre. Les façons culturales réalisées le mois qui précède l'implantation de culture de printemps tardif (faux-semis) permettent de se prémunir partiellement contre la renouée liseron via une destruction de la mauvaise herbe au moment du semis.
Les très jeunes renouées s'arrachent relativement bien à l'aide de la herse étrille, mais celle-ci est inefficace dès que la plantule a mis en place ses premières feuilles. La bineuse est également efficace.
En culture de tournesol, privilégier les herbicides à base de pendiméthaline (ATIC-AQUA) ou de l’herbicide DAKOTA-P complétés en mélange ou en programme avec CHALLENGE 600 3.5 l/ha, PROMAN 2 l/ha (2.5 l/ha pour les fortes infestations) ou encore RACER ME 2 l/ha.
Dans les programmes avec PULSAR 40, PASSAT PLUS ou EXPRESS SX, en postlevée sur variétés tolérantes, conserver, en prélevée, une base pendiméthaline (ATIC-AQUA), une base avec l’herbicide DAKOTA-P ou PROMAN. La pleine dose de l’herbicide de postlevée est à privilégier. Une meilleure efficacité est obtenue par le fractionnement de la postlevée (avec huile pour PULSAR 40). La première application démarre à 3 feuilles du tournesol.
En culture de soja, le meilleur programme réunit ATIC-AQUA 2 l/ha puis PULSAR 40 1 l/ha. Le fractionnement de ce dernier est à privilégier pour une meilleure efficacité (et une meilleure sélectivité) : PULSAR 40 0.625 l/ha + Actirob B 1 l/ha dès 3 feuilles du soja, renouvelé 8-10 jours plus tard. Le programme PROMAN 1.5 l/ha puis PULSAR 40 0.8 l/ha donne également de très bons résultats.
Efficacité du programme à base de PULSAR 40 et PROMAN contre renouée liseron.
Regroupement des essais Tournesol et Soja 2012-2017
Efficacité (% - moyenne et détail) sur renouées liserons – 17 essais
Ray-grass
A l’origine plutôt hivernale, cette graminée est maintenant présente également dans les cultures estivales comme le tournesol.
Les ray-grass peuvent germer toute l'année, avec deux pics de germination : l'un automnal de septembre à décembre, l'autre au début du printemps. C’est pour cette raison que la rotation n’est pas (plus) un levier efficace. Le labour occasionnel reste un levier intéressant sur les fortes infestations de ray-grass, compte tenu de la faible persistance de son stock grainier. De nombreux essais ont montré son efficacité sur ray-grass s’il est pratiqué tous les 3-4 ans (le labour annuel n’est pas conseillé). Par ailleurs, les graines de ray-grass étant peu dormantes et germant surtout à partir de la fin d'été, début automne, la mise en oeuvre de déchaumages superficiels à cette période, dans l’interculture blé-tournesol par exemple, est intéressante. Les conditions météo (température élevée et pluie) et de structure du sol (terre fine, rappuyée) sont déterminantes pour la réussite de cette technique.
Le binage est un bon complément de rattrapage, même en tournesol et même à début tallage.
En postlevée, éviter d’utiliser PULSAR 40 (tournesol tolérant et soja) ou PASSAT PLUS (tournesol tolérant) seul.
Bident tripartite ou chanvre d'eau
Présent en Bourgogne et dans le Sud-Ouest, dans les bas-fonds et à proximité des cours d'eau, le bident tripartite est très nuisible et compromet la récolte du tournesol dans les cas les plus graves.
1. Plantule - 2. Dans le tournesol
Assurer un peuplement homogène est défavorable au bident par effet d'étouffement. Le binage est un bon complément aux traitements chimiques.
En prélevée du soja ou du tournesol, aucun herbicide n’est efficace.
En post-levée, les herbicides PULSAR 40 (tournesol tolérant et soja), PASSAT PLUS et EXPRESS SX sont très efficaces (tournesol tolérant).
Morelle noire
Cette adventice concurrence fortement les cultures printanières et estivales dans lesquelles elle prend place en raison de son développement important et rapide. La morelle noire est toxique pour l'homme et les animaux domestiques. Elle peut dévaloriser la récolte de soja (en raison de tâches sur les graines causées par les baies de morelle).
1. plantule - 2. grenaison
La morelle est souvent mentionnée comme une adventice de plus en plus présente et mal contrôlée. La germination a lieu au printemps, c’est pourquoi la diversification de la rotation avec des cultures d’hiver est efficace. Le stock semencier étant fortement persistant, le labour n’est pas efficace. Les déchaumages et faux-semis ne parviennent généralement pas à faire lever l'adventice en quantité suffisante, même avant des semis de mai.
En conditions pédoclimatiques favorables, les jeunes morelles noires s'arrachent relativement bien à l'aide de la herse étrille ou de la houe rotative. La bineuse est également efficace.
En prélevée, on privilégiera une base DAKOTA P (tournesol). En complément de prélevée, préférer RACER ME (tournesol, mélange avec les produits précédents impossible). Sinon, choisir PROMAN (soja et tournesol).
En post-levée, PULSAR 40 (soja et tournesol tolérant) est efficace dès 0,8 l/ha (avec DASH HC) ou seul dès 1 l/ha. Sur tournesol tolérant, PASSAT PLUS est efficace dès 1,6 l/ha et pour Express SX, rester à 45 g/ha + Trend 90 0,1 %. Sur soja, CORUM est également bien adapté à la postlevée sur morelle.
Chénopode blanc
Le chénopode blanc s'installe très fréquemment dans les cultures sarclées biologiques estivales, typiquement le soja. Il est particulièrement redouté du fait de sa grande nuisibilité pour le rendement et sa forte aptitude à produire des semences capables de se conserver très longtemps dans le sol.
Chénopode dans un champ de soja
Les levées, favorisées par une température entre 13 et 20°C, peuvent s’étendre sur une période entre mars et septembre, ou mode plutôt échelonné. La durée de vie des graines dans le sol du chénopode est considérable, par conséquent le labour n’est pas conseillé en cas de présence forte de cette adventice. Les faux-semis réalisés avec soin en avril seront potentiellement efficaces (semis de la culture à envisager en mai).
Si les plantules sont peu développées, les chénopodes se détruisent assez aisément avec la herse étrille, la houe rotative et la bineuse.
En agriculture biologique, les arrachages manuels, fauches ou écimages réalisés avant formation des graines du chénopode limitent les infestations ultérieures.
En prélevée du tournesol, les programmes à base de CHALLENGE 600, RACER ME et PROMAN sont très efficaces.
En postlevée sur tournesol tolérant, EXPRESS SX est plus efficace que PULSAR 40 (1 l/ha + Actirob B) ou PASSAT PLUS (1.6 l/ha minimum). En forte infestation, il est préférable de conserver une base de prélevée efficace sur graminée et chénopode (ATIC-AQUA, DAKOTA-P).
En prélevée du soja, PROMAN est le produit le plus efficace. Le meilleur programme associe cependant prélevée et postlevée.
En postlevée sur soja, rester sur la dose de 1 l/ha minimum avec PULSAR 40 et surtout choisir ATIC-AQUA 2 l/ha (ou PROWL 400 2.3 l/ha) ou PROMAN 1.5 l/ha à 2 l/ha en prélevée. CORUM 1.25 l/ha + DASH HC ou ACTIROB B, toujours en programme après prélevée est également bien adapté.
Panic pied-de-coq
Le panic pied-de-coq peut fortement réduire les rendements par son caractère très envahissant et son besoin important d'éléments nutritifs. Son cycle biologique est court et lui permet de produire rapidement des graines avant même la récolte de la culture.
Panic pied de coq dans du soja
Entre avril et septembre, les levées sont échelonnées et superficielles. Comme la persistance du stock semencier est assez faible, le labour est un levier à prendre en compte pour la gestion de cette adventice, en privilégiant un enfouissement occasionnel tous les 3-4 ans. Les faux-semis avant l’implantation du soja sont envisageables mais restent aléatoires en raison de la fluctuation de la météo et du mode de levée échelonné du panic pied-de-coq.
L'efficacité des outils de désherbage mécanique sur panic pied-de-coq est médiocre, en particulier au-delà de 3 feuilles. En revanche, les passages de herse étrille et de houe rotative "à l'aveugle" peu de temps après le semis sont relativement efficaces pour contrôler les premières levées de panics.
En pré-levée, préférer DAKOTA-P (tournesol) qui est un peu plus efficace que la pendiméthaline (PROWL 400, ATIC-ACQUA).
En postlevée, PULSAR 40 (soja et tournesol tolérant) et PASSAT PLUS (tournesol tolérant) sont efficaces à condition de les appliquer sur jeunes plantes (2-3 feuilles maxi de la graminée). Sinon, les antigraminées foliaires (FUSILADE MAX, CENTURION EC, PILOT, etc..,.) présentent une bonne efficacité. Ils ne doivent pas être mélangés à PULSAR 40 ; PASSAT PLUS et EXPRESS SX (baisse d’efficacité sur graminées en raison d’un antagonisme).
Si la postlevée est nécessaire pour la gestion des dicotylédones, conserver une base de prélevée efficace en situation de pression moyenne à forte.
Ambroisie
Pour en savoir plus, lire l'article "Comment reconnaître l'ambroisie et comment désherber"
Tournesol sauvage
Pour en savoir plus, lire l'article "Comment reconnaître le tournesol sauvage et comment désherber"
Chardon
Comment reconnaitre le chardon et comment désherber.
En résumé
En tournesol
| Efficacité sur huit adventices envahissantes | Meilleures références de prélevée |
PULSAR 40 / DAVAI PASSAT PLUS (variété Clearfield ou Clearfield plus) | EXPRESS SX 45 g/ha + Trend90 0,1 (variété Express Sun) |
|---|---|---|---|
| Ambroisie à feuille d’armoise | Moyenne ou irrégulière | Bonne et régulière | Bonne et régulière (60 g/ha + trend) |
| Ambroisie trifide | insuffisante | Moyenne | Bonne |
| Datura | Bonne et régulière | Très bonne et régulière | Très bonne et régulière |
| Liserons des haies | Moyenne ou irrégulière | bonne et régulière | Très bonne et régulière |
| Bidens | Moyenne ou irrégulière | Très bonne et régulière | Très bonne et régulière |
| Xanthium | insuffisante | Très bonne et régulière | bonne |
| Tournesol sauvage | insuffisante | Bonne et régulière | Bonne et régulière |
| chardon | insuffisante | Irrégulière | Bonne et régulière |
| Orobanche cumana | nulle | Bonne (à 6-8 feuilles du tournesol) À compléter par choix variétal adapté |
Nulle |
Infloweb : une mine d’informations et de conseils sur 40 adventices majeures des grandes cultures
Après avoir sélectionné l’adventice qui vous intéresse, vous accédez à des informations utiles sur sa description botanique (avec illustrations), sa biologie, son affinité vis-à-vis des milieux et des cultures, les facteurs favorables à son extension, et sa nuisibilité dans les grandes cultures, y compris les espèces porte-graines. Les différents moyens de lutte disponibles sont aussi passés en revue : méthodes préventives et agronomiques, choix des herbicides les plus adaptés et désherbage mécanique. Des recommandations de lutte spécifiques en agriculture biologique sont également fournies. |
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Documents à télécharger
Tournesols tolérants aux herbicides
Appliquer les herbicides de post-levée au stade 4 feuilles sur les variétés tolérantes Clearfield®, Clearfield Plus® et Express Sun®.
1,2 : apex nécrosés / 3 : tournesol tolérant
Le mode d’action des herbicides à appliquer sur les tournesols tolérants est essentiellement foliaire et systémique. Il est celui des inhibiteurs de l’acétolactate synthétase* (ALS ou AHAS). L’imazamox (Pulsar 40, PASSAT PLUS) et le tribénuron-méthyl (Express SX) agissent au niveau des zones méristématiques en inhibant la division cellulaire. Ce mode d’action est assez long avant de voir disparaître les plantes (nécrose des zones méristématiques puis mort de la plante).
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ATTENTION : Ces herbicides ne sont pas du tout sélectifs sur variétés classiques. Toute confusion de variété ou un problème de dérive endommagerait la culture d’une variété classique. Pour connaître les variétés tolérantes, consulter les listes variétales des brochures tournesol. |
Opérer dans les meilleures conditions
- Respecter la dose, en particulier sur flore difficile.
- Appliquer sur des mauvaises herbes levées, à un stade jeune : 2-4 feuilles pour les dicotylédones, 1 feuille à 1 talle pour les graminées.
- L'hygrométrie doit être supérieure à 50 %.
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Des solutions à réserver aux flores difficiles
Afin de préserver l'efficacité de ces herbicides de post-levée, ils ne seront utilisés que lorsque les solutions classiques sont en échec.
Efficacité sur 7 adventices envahissantes
| Adventice | Meilleures références de prélevée | PULSAR 40 1,25 l/ha | EXPRESS SX 45 g/ha + Trend 90 0,1% |
| Ambroisie | Moyenne ou irrégulière | Bonne et régulière | Bonne et régulière (2 x 30 g/ha + Trend 90 0.1%) |
| Datura | Bonne et régulière | Très bonne et régulière | Très bonne et régulière |
| Liserons des haies | Moyenne ou irrégulière | Bonne et régulière | Très bonne et régulière |
| Bidens | Moyenne ou irrégulière | Très bonne et régulière | Très bonne et régulière |
| Xanthium | Insuffisante |
Très bonne et régulière Le fractionnement à 2 x 0.6 l/ha + huile 1 l/ha est encore plus efficace. |
Bonne et régulière
Préférer le fractionnement 25 g/ha puis 20 g/ha + Trend 90 0.1% 8-10 jours plus tard |
| Tournesol sauvage | Insuffisante | Bonne et régulière | Bonne et régulière |
| Chardon | Insuffisante | Insuffisante | Bonne et régulière |
Contrôler les repousses de tournesol tolérant
En culture de tournesol, les repousses de tournesol, quel que soit le type de variété, se gèrent par de bonnes conditions de récolte (bon stade et bon réglage de la moissonneuse) et des faux semis.
Dans les céréales, la destruction est naturelle :
- Arrêt de végétation du tournesol à 6°C (peu concurrentiel)
- Gel des repousses : entre - 5 et - 7°C pour les cotylédons, à 0°C passé ce stade.
Dans les autres cultures, il existe de nombreuses solutions chimiques efficaces :
- Hormones (2.4MCPA, 2.4D, MCPP-P, dicamba, fluroxypyr, clopyralide)
- HBN (bromoxynil, etc..)
- DFF (nombreuse spécialités)
- HPPD (Sulcotrione, mésotrione, tembotrione, isoxaflutol)
- Pyridate (avant 4 F) et bentazone (stade 2 feuilles du tournesol et pas au-delà.
Dans le soja : compte tenu des difficultés à contrôler le tournesol avec le Basagran SG (bentazone, efficace sur tournesol à deux feuilles uniquement) et de l’opportunité de pouvoir utiliser PULSAR 40 sur le soja, notamment pour contrôler les repousses de tournesol, il est déconseillé d’utiliser une variété de tournesol tolérante dans une rotation avec soja.
* Famille des inhibiteurs de l’ALS :
sulfonylurées (Alister, Allié, Archipel, Atlantis, Attribut, Express SX, Hussar OF, Lexus, Monitor, etc…), triazolo-pyrimidine (Abak, Nikos, Primus, etc…), imazamox (Pulsar 40)
Il y a d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes, pour cela il faut se renseigner sur les leviers et méthodes de lutte agronomiques disponibles.
Stratégies herbicides en tournesol
Raisonner la lutte herbicide selon la flore attendue sur la parcelle et respecter les modalités d'application.
Prélevée : les associations au cœur de la stratégie
- En cas de forte pression en graminées et renouées, préférer une association à base de pendiméthaline (Atic-Aqua, Dakota-P), Mercantor Gold et Dakota-P contre graminées et morelle, et Novall contre ammi majus et graminées.
- Ces associations se feront avec des produits plus ciblés sur les dicotylédones, dont les doses peuvent être modulées sur chénopode, amarante (Challenge 600 2,5 l/ha, Racer ME 1,8 l/ha, PROMAN 2 l/ha). Les doses contre renouée liseron en forte pression doivent se rapprocher de la dose d’homologation : CHALLENGE 3 à 3.5 l/ha, RACER ME 2 l/ha, PROMAN 2,5 l/ha.
- L’efficacité des herbicides de prélevée dépend de l’état du sol lors de l’application (humidité suffisante, structure non motteuse).
Plus d'informations sur PROMAN en fin d'article dans la rubrique "documents à télécharger".
Le désherbage de prélevée exige une certaine humidité : L’efficacité des produits racinaires est optimale sur des préparations de sol fines, avec peu ou sans résidus en surface. Une application immédiate après le semis permet à l’herbicide de profiter de la fraîcheur du sol et de mieux se diffuser. L’absence de pluie dans les 3 semaines suivant l’application est néfaste à leur efficacité, surtout sur flores difficiles (renouées, morelle, ambroisie, etc…).
L’incorporation de la pendiméthaline (Prowl 400, Atic-Aqua) améliore la régularité d’action.
Infestation d’ambroisie à feuilles d’armoise et de graminées dans du tournesol
Post-levée : choix variétal et stade d’application
- PULSAR 40 (variétés Clearfield), PASSAT PLUS (variétés Clearfield Plus) et EXPRESS SX (variétés ExpressSun) ne s’utilisent que sur des variétés tolérantes. Attention aux confusions de variétés ou à la dérive de bouillie qui endommageraient la culture de variétés sensibles.
- Respecter les conditions d’application : stade 4 feuilles du tournesol (environ 1 mois après le semis) et stade des adventices difficiles (4 feuilles maxi, 3-4 feuilles des graminées, avant tallage). Au-delà, l’efficacité décroche rapidement sur ambroisie, chénopode, ammi majus, renouées, tournesol sauvage, panic. En cas de fractionnement (sur ambroisie notamment), anticiper l’application : première application à 2-3 feuilles du tournesol, puis deuxième application 8-10 jours plus tard. Dans ce cas, pour PULSAR 40, utiliser un adjuvant de type Actirob B
Lire l'article "Le tournesol tolérant aux herbicides"
Plus d'informations sur l'intérêt de PASSAT PLUS(sur variétés Clearfield Plus) par rapport à PULSAR 40 en fin d'article dans la rubrique "documents à télécharger".
Post-levée : programmes avec prélevée
- PULSAR 40 ou PASSAT PLUS : le programme est conseillé en présence de digitaire, forte pression panic, helminthie, séneçon, matricaire, anthémis. Pour la renouée liseron, choisir la pendiméthaline (ATIC-AQUA, PROWL 400) ou DAKOTA-P en prélevée.
- EXPRESS SX : le programme est conseillé en présence de graminées et de gaillet. Seul un mélange d’EXPRESS SX avec STRATOS ULTRA 1,2 l/ha + Dash HC peut convenir pour une action tout en post-levée sur graminées.
Doses et positionnement de la post-levée
- Moduler la dose uniquement sur flore très sensible :
- PULSAR 40 1 l/ha ou 0,8 l/ha + huile (type Actirob B) ou Passat Plus 1,3 l/ha : après une prélevée ou en présence d’amarante, morelle, datura, renouée persicaire, crucifères, facile à détruire.
- Express SX 30 g/ha + Trend 90 : chénopode, amarante, datura, renouée persicaire, crucifères, laiteron.
- Fractionnement de la pleine dose : première application 2-3 feuilles du tournesol puis renouveler 8-10 jours plus tard. Cette solution est plus efficace sur ammi majus, ambroisie, laiteron, matricaire, anthémis, voire renouée liseron.
Plus d'informations sur la dose de PULSAR 40 et PASSAT PLUS selon la flore en fin d'article dans la rubrique "documents à télécharger".
VIBALLA, la nouveauté désherbage 2023 en post-levée du tournesol
Infestation de chénopode non maitrisée dans une parcelle de tournesol
Un spectre intéressant
Côté spectre, le VIBALLA apporte un réel intérêt sur chénopode, gaillet, mercuriale, ammi-majus, abutilon, et surtout ambroisie.
Il est moyen à satisfaisant sur Xanthium (plante surtout présente dans le Sud-ouest de la France) mais en deçà des autres solutions de postlevée et insuffisant sur amarante, anthémis/matricaire, laiteron, Datura, séneçon et renouées. VIBALLA n’a pas d’action sur graminées et une prélevée à base d’un antigraminées est indispensable. On peut lui associer deux types de partenaires comme DAKOTA-P s ou ATIC AQUA qui pourront de surcroit pallier le manque d’efficacité sur renouée. Pour ces deux produits de prélevée, il est préférable de viser une dose de 2,5 l/ha.
Un plus sur ambroisie
Plantule d’ambrosie dans un tournesol
VIBALLA apporte indéniablement un plus dans les situations à risque Ambroisie (plante malheureusement présente sur plusieurs territoires, du Sud de la France jusqu’au sud de l’Alsace) avec une efficacité nettement supérieure aux solutions de type PASSAT PLUS ou EXPRESS SX. Comme précédemment décrit, la prélevée restera à base de DAKOTA-P ou ATIC-AQUA. Mais pour les fortes pression ambroisie, cette prélevée peut être construite de la façon suivante : ATIC-AQUA ou DAKOTA P à 2 l/ha en association avec PROMAN 1,5 l/ha.
Produits et stratégies herbicides
- Les produits herbicides et leurs efficacités (document à télécharger en fin d'article)
- Exemples de stratégies selon vos principales mauvaises herbes (document à télécharger en fin d'article)
Adventices difficiles à contrôler
Gestion des adventices difficiles en tournesol et en soja
Gestion de l’ambroisie en tournesol et en soja
Lutter contre les tournesols sauvages
Le désherbage, deuxième poste de charge après les variétés
Pour limiter les surcoûts, les producteurs doivent tenir compte de fondamentaux agronomiques et de la flore présente. Dans certaines situations (graminées, chénopode, amarante) la dose d'herbicide peut être réduite : Challenge à 2.5 l/ha et Racer ME à 1.8 l/ha. Enfin, l’herbicide de prélevée appliqué sur le rang suivi d’un binage est aussi un moyen de baisser significativement le coût du poste herbicide.
Gérer la résistance aux herbicides
Il y a d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes, pour cela il faut se renseigner sur les leviers et méthodes de lutte agronomiques disponibles.
Documents à télécharger
Désherbage du tournesol: privilégier les méthodes de lutte agronomique
Gérer les mauvaises herbes avant le semis
- Une des clés de la réussite réside dans la mise en oeuvre de méthodes préventives qui faciliteront la maîtrise des adventices en culture.
- Si possible, la combinaison de plusieurs techniques de lutte pour limiter la pression des adventices doit être privilégiée.
| Espèces | Rotation diversifiée | Déchaumages/ déstockage d'été | Faux-semis (avant semis de culture suivante) | Décalage de la date de semis (sauf colza) | Labour occasionnel |
| Panic pied de coq | |||||
| Sétaires | |||||
| Digitaire sanguine | |||||
| Amarante réfléchie et A. hybride | |||||
| Ambroisie à feuille d'armoise | |||||
| Chénopode | |||||
| Datura stramoine | |||||
| Mercuriale annuelle | |||||
| Stellaire intermédiaire | |||||
| Tournesol sauvage | |||||
| Vergerette | |||||
| Xanthium (lampourde à gros fruits) |
| Bonne efficacité | |
| Efficacité moyenne ou irrégulière | |
| Efficacité insuffisante ou très aléatoire | |
| Efficacité nulle ou technique non pertinente |
Diversifier les rotations
La rotation de cultures diversifiées sur une même parcelle constitue un des leviers agronomiques les plus efficaces dans le cadre d’une gestion à long terme des adventices. En effet, chaque créneau de date de semis est favorable à des adventices dont les levées préférentielles coïncident avec celles des cultures (exemple : vulpin et blé d’hiver, géraniums et colza, sanve et pois de printemps, morelle et tournesol, etc).
Morelle noire
Varier les successions culturales dans les rotations permet d'empêcher ou de perturber la germination et la croissance des adventices.
Les différentes pratiques associées à chaque culture (labour/non labour, préparation du lit de semences, dates et techniques de semis) concourent à la diversité des pratiques culturales qui agissent sur le stock semencier.
Eviter les rotations courtes (tournesol-blé, colza-blé, colza-blé-orge, par exemple) qui aboutissent à la prédominance d’espèces spécialisées, calées sur les cycles culturaux. Par exemple, en rotation tournesol-blé, les ray-grass, ammi majus, datura, xanthium, ambroisie ou encore les chardons et les liserons seront favorisés par un retour fréquent du tournesol dans la même parcelle.
Ammi majus
Profiter des différentes familles chimiques disponibles : par exemple contrôler le chardon dans les céréales ou durant l’interculture limite le problème dans le tournesol ou le soja. Inversement, pour combattre les graminées difficiles à détruire dans les céréales (ex : ray-grass), on pourra s’appuyer sur la gamme anti-graminées qu’offrent les oléagineux et le tournesol en particulier.
Travailler le sol en interculture
En interagissant avec les conditions pédoclimatiques, les travaux du sol ont des effets importants sur l’évolution de la flore adventice dans les systèmes de culture.
- effets directs en interculture par l'élimination des plantes annuelles présentes après la récolte ou par le sectionnement des rhizomes de vivaces,
- effets indirects sur le stock semencier présent dans les premiers horizons du sol : en enfouissant ou en remontant des graines, en levant des dormances ou en mettant en dormance des graines, etc.
Le labour permet de « tamponner » les évolutions de flore : s’il n’est pas trop dressé, il enfouit une grande majorité du stock semencier superficiel, et remonte les graines jusqu’alors incapables de germer car trop profondes. Il élimine, par la même occasion les adventices levées. Les graines en profondeur perdent leur viabilité au cours du temps (les graminées beaucoup plus rapidement que les dicotylédones).
Attention, sur l’intégralité de la rotation, ne labourer que tous les 3-4 ans, afin d’éviter le mélange des horizons et l’homogénéisation de la répartition du stock de semences. Labourer en terre ressuyée à 15-20 cm de profondeur et utiliser des rasettes pour un meilleur retournement du sol.
Le déchaumage doit être réalisé avant la grenaison des adventices, le plus souvent dans la foulée de la récolte. Il peut stimuler la levée groupée de certaines espèces à la faveur d’un temps humide et doux. On obtient alors le résultat recherché par la technique du faux-semis (réaliser alors un travail superficiel rappuyé). Pour détruire des adventices à des stades avancés, privilégier les déchaumeurs à socs larges et plats (type Horsch Terrano) ou les cultivateurs à dents rigides (type Lemken Smaragd).
Le faux-semis consiste à préparer un lit de semences fin et rappuyé très tôt avant le « vrai » semis du tournesol. Il s'avère efficace pour limiter en amont l'enherbement du tournesol s'il est réalisé assez tôt avant le semis (ex mi-mars). Le sol ne doit pas être travaillé par la suite (ou superficiellement) pour ne pas remettre des graines en germination. Pour détruire les adventices levées, il est préférable d’utiliser un herbicide total en présemis ou postsemis - prélevée du tournesol. Une façon superficielle risquerait d’assécher le sol en surface. Le faux semis couplé à un report de date de semis (fin avril) apporte un intérêt tout particulier dans la lutte contre des espèces annuelles capables de germer tôt dans le tournesol : renouée liseron, ammi élevé, ambroisie, tournesol sauvage et xanthium par exemple.
Principe du faux-semis avant tournesol :
Pour réussir les faux-semis : après la reprise du labour, dès les premiers signes de réchauffement, faites une première préparation superficielle du sol avec un outil à dents (vibroculteur, herse plate, herse de déchaumage ou herse étrille), à une profondeur ne dépassant pas 5 cm, sur sol ressuyé et avant une petite pluie. Compléter par un rappuyage. Dès que le sol reverdit, renouveler l’opération si possible, et ce à des profondeurs décroissantes pour ne pas remonter de graines en surface (on peut terminer les préparations du sol à la herse étrille par exemple).
En sol argileux, une préparation précoce est nécessaire. En sol limoneux, les façons printanières suffisent.
Et qu’en est-il des couverts ?
L’implantation de couverts en interculture longue est fréquente et dans certaines conditions elle peut s’avérer intéressante sur les adventices. En effet, des résultats d’essai ont montré qu’un couvert bien développé qui produit une forte biomasse a un effet directement visible sur le niveau d’infestation des adventices en comparaison avec un sol nu. La gestion des adventices avant semis du tournesol s’en retrouve donc facilitée, car le niveau d’infestation est plus faible dans le couvert volumineux.
Des outils pour vous faciliter la reconnaissance et la gestion
Pour gérer la résistance aux herbicides |
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