Propyzamide : les conditions sont favorables

La forte baisse des températures associée à une humidité satisfaisante des sols sur la zone Nord-Est permet aujourd’hui d’envisager l’application de propyzamide pour la gestion des graminées adventices dans les colzas.
 

La forte baisse des températures associée à une humidité satisfaisante des sols sur la zone Nord-Est permet aujourd’hui d’envisager l’application de propyzamide pour la gestion des graminées adventices dans les colzas.

Le propyzamide (KERB FLO et produits génériques) est une molécule herbicide incontournable dans la gestion du désherbage des parcelles de colza fortement infestées en graminées, notamment lorsque celles-ci sont résistantes à d’autres matières actives. Le propyzamide a une action racinaire systémique sur ray-grass, vulpin, repousses de céréales (surtout blé), bromes, folle-avoine (d’hiver surtout), pâturin, vulpie et agrostis.

Bonnes pratiques d’utilisation

Certaines conditions d’application sont indispensables pour optimiser l’efficacité et préserver la durabilité de la molécule :

  1. Une seule application de propyzamide à 750 g/ha par campagne, de début novembre à fin décembre sur colza.
  2. Pas d’application sur un sol saturé en eau pour éviter ruissellements et échecs d’efficacité.
  3. Viser une application sur sol frais et humide. L’efficacité dépend de l’humidité du sol. Des températures inférieures à 10 °C sont vivement conseillées pour assurer la persistance d’action.

Les résultats expérimentaux montrent que l’application des produits à base de propyzamide n’est pas très sensible à la biomasse et ceci ne doit pas remettre en cause la période optimale. Attention, en raison de l’action foliaire antidicotylédones de l’aminopyralide, respecter un délai sans pluie pour les produits IELO / YAGO / BIWIX / DITOP. Les applications trop tardives (au-delà de novembre) manqueront d’efficacité antidicotylédones.

Mélange herbicide + insecticide : quelle conduite adopter ?

Il est toujours tentant d’économiser un passage en associant l’herbicide et l’insecticide. Mais cela est parfois une mauvaise économie.

En premier lieu, il convient de s’interroger sur la nécessité de l’insecticide. Pour mémoire, le seuil indicatif de risque est de 5 larves par pied pour des colzas bien développés et de 2 à 3 larves par pied pour des petits colzas ou des colzas mal implantés avec des faims d’azote.

Dans les secteurs avec des résistances fortes aux pyréthrinoïdes (secteur SKDR), le mélange MINECTO GOLD + propyzamide est fortement déconseillé par l’institut pour des raisons de comptabilité et d’efficacité. MINECTO GOLD doit impérativement être associé à un adjuvant huileux (type ACTIROB). Or, la présence d’huile provoque la floculation du propyzamide, réduisant fortement son efficacité. Par ailleurs, Minecto Gold s’applique lorsque les températures sont douces et les larves actives pour maximiser son efficacité. Alors que la propyzamide s’applique par temps froid.

De la même manière dans les secteurs qui ne sont pas concernés par les résistances fortes et qui utilisent encore des pyréthrinoïdes pour la lutte contre les larves d’altise, il est souvent préférable de réaliser les interventions séparément. En effet, même si en pratique, le mélange propyzamide + pyréthrinoïdes reste possible, les conditions optimales d’application de l’insecticide (températures douces) diffèrent de celles de l’herbicide (températures fraiches).

Automne Hauts-de-France Bourgogne-Franche-Comté Grand Est Lorraine, Alsace et Haute-Marne Désherbage Maitrise des adventices Colza Non Mathys MIQUET (m.miquet@terresinovia.fr)

Graminées adventices dans le colza : multiplier les leviers contre ray-grass et vulpins

Maîtriser la concurrence des mauvaises herbes passe par la combinaison des moyens herbicides, mécaniques et agronomiques.

Historiquement, les levées de ray-grass et vulpins dans le colza étaient automnales. Désormais, ces graminées adventices sont présentes toute l’année avec des infestations fortes au-delà de 100 ray-grass/m².

Afin de contrôler ces graminées adventices tout en maintenant le potentiel du colza, Terres Inovia recommande la gestion précoce – dès l’implantation –dans les cas de forte pression, sans attendre l’hiver. Sur une infestation importante de ray-grass, une application de post-semis/prélevée donne des résultats qui avoisinent en moyenne les 60%, avec une variabilité importante selon les conditions d’application. Cette application évite l’étouffement du colza, lequel sera plus robuste face aux autres adventices. 

Une autre méthode de contrôle des graminées adventices consiste en un traitement incorporé en présemis avec du napropamide, type Colzamid 2 l/ha (figure 1). Cette pratique offre une meilleure régularité de l’efficacité, tant sur ray-grass que sur vulpin, en particulier dans les situations sèches.

La prélevée étant inutile sur les repousses de céréales, préférez un anti-graminées foliaire à l’automne. D’ailleurs, celui-ci pourrait avoir un impact sur la gestion des ray-grass et vulpins si tant est que ceux-ci n’ont pas développé de résistances.

En situation de forte infestation, en complément des interventions de prélevée ou de post-semis/prélevée, une application de propyzamide est nécessaire à partir de novembre, en conditions de sol froid (inférieur à 10°C) et d’humidité, afin d’assurer la pleine efficacité de cette molécule à action racinaire. « L’utilisation des anti-graminées foliaires créent une pression de sélection de résistance des ray-grass à ces solutions. Par conséquent, Terres Inovia recommande l’utilisation de la propyzamide dans ces situations pour éliminer les ray-grass ‘selectionnés’ par l’anti-graminées foliaire, et ainsi réduire la pression de sélection », Arnaud Micheneau, responsable herbicides chez Terres Inovia.

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Gérer à l’échelle de la rotation

Entre une céréale et un colza, l’interculture est courte d’où le risque de concurrence entre les repousses et l’oléagineuse. Le choix du mode de destruction des repousses de céréales, par glyphosate ou bien par scalpage avec un travail du sol superficiel, est à raisonner en fonction des conditions et doit être positionné au moins deux semaines avant le semis du colza pour que les repousses de céréales n’assèchent pas trop le sol avant l’implantation du colza.

Introduire des cultures de printemps dans la rotation est un levier agronomique intéressant pour trois raisons essentielles. D’une part, cette stratégie vise à décaler les levées d’adventices et donc à en limiter la pression. Privilégiez le maïs, le tournesol, le sorgho ou le soja, semés en avril-mai, davantage que l’orge de printemps, la lentille ou le pois-chiche, semés en mars, pour lesquels la rupture des cycles des adventices en moins flagrante. D’autre part, le sol nu à l’automne, si un couvert n’est pas mis en place, rend possible la réalisation d’un faux-semis (mais jamais avant un colza) suivi d’une application de glyphosate ou d’un travail du sol par temps séchant pour détruire les levées.

Ne pas délaisser le labour

Les graines de graminées adventices enfouies grâce à un labour (idéalement avant une céréale ou une culture de printemps) perdent au moins 60-70% de leur capacité germinative. En revanche, il faut garder à l’esprit les potentiels impacts négatifs de cette pratique : altération de la fertilité des sols, de leur structure et risque de remontée des graines de dicotylédones. En conséquence, Terres Inovia suggère de se limiter à un passage tous les 3 à 4 ans et le déconseille avant un colza en sol argileux au risque d’assécher le profil, au détriment d’une bonne implantation de l’oléagineuse.

Enfin, appliquez les bonnes pratiques suivantes : récoltez les parcelles sales en dernier pour limiter la dissémination des graines d’adventices ; nettoyez à fond la moissonneuse ; récoltez les menues pailles, qui contiennent beaucoup de graines adventices, pour réduire la pression dans les parcelles. Terres Inovia s’investit dans la gestion des graminées en travaillant les solutions en culture (projet Gramicible) et la combinaison de leviers différents dans la rotation (projets Gramicombi et Gigan), dont les descriptifs complets sont en ligne sur www.terresinovia.fr.

Le binage, un allié du colza

Un binage de septembre/début octobre sur colza (en fonction de la météo) limite le salissement de la parcelle. Cependant, sur ray-grass très développés, il n’offre qu’un court répit, puisque ces graminées adventices redémarreront rapidement. C’est donc pour cela qu’il vaut mieux intervenir tôt. Et comme le binage se limite au travail de l’inter-rang, un herbicide sur le rang peut être nécessaire en complément.

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Pour en savoir plus, visionnez le replay du webinaire Terres Inovia consacré au sujet : 

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Contacts : Fanny Vuillemin, f.vuillemin@terresinovia.fr - Arnaud Micheneau, a.micheneau@terresinovia.fr - Franck Duroueix, f.duroueix@terresinovia.fr

​​​​​​​Lire l'article dans le n° de septembre d'Arvalis & Terres Inovia infos : ici.

France entière Désherbage Maitrise des adventices Colza colza désherbage ray-grass vulpin

Le désherbage du soja évolue avec l’autorisation à titre dérogatoire de l’ISARD

Autorisation de Mise sur le Marché

Suite à la demande portée par Terres Inovia, Unilet et Légumes de France le 10 février dernier, le Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire a accordé le 23 avril, à titre dérogatoire, une autorisation de mise sur le marché 120 jours pour ISARD /SPECTRUM / ENCARIT  (art53 – REG 1107/2009). Cette autorisation porte notamment sur la culture de soja du 22/04/2025 au 14/08/2025.

Cette dérogation s’inscrit dans le cadre du retrait du S-métolachlore dont le délai de grâce a pris fin au 23/07/2024 pour les dernières utilisations. Tandis que la gestion par voie racinaire des fortes pressions de graminées estivales, apparait aujourd’hui préférable en soja, aucune solution homologuée ne constitue une réelle alternative, alliant spectre d’efficacité et sélectivité au niveau du s-métolachlore.  

ISARD bénéficie d’une AMM sur soja à la dose de 1.2 l/ha (recommandations d’usage de 0.7 à 0.9l/ha, voir ci-après)

ISARD est composé de dmta-P à 720 g/l, apportera une réponse efficace aux pressions de graminées en particulier estivales, voire en ray-grass de manière plus partielle, avec quelques bénéfices en dicotylédones, notamment chénopodes, morelles ou encore laiterons.

Les recommandations d’usage varient selon les situations, de 0.9 l/ha en utilisation seule et/ou forte pression graminées, à 0.7 l/ha en pression faible à modérée, ou utilisation associée à une autre solution de pré-levée. 

Il est accompagné des mentions : 

  • Protection des organismes aquatiques

Spe3 - Pour protéger les organismes aquatiques, respecter une zone non traitée de 20 mètres par rapport aux points d'eau.

  • Protection des arthropodes et des plantes non cibles 

Spe3 - Pour protéger les plantes non ciblées, respectez une zone tampon non traitée de 5 mètres par rapport à la zone non cultivée adjacente.

  • Protection de l’eau et de l’environnement

Spe1 - Pour protéger les eaux souterraines, ne pas appliquer ce produit
ou tout autre produit contenant du diméthénamide-P plus d’une fois tous les 2 ans sur la même parcelle. 

Spe1 - Pour protéger les eaux souterraines, ne pas utiliser sur une parcelle située dans le périmètre de protection d’un captage pour l’alimentation en eau potable.

Cette dernière restriction sur les périmètres, mise en place par le Ministère est inhabituelle dans les AMM et s’applique aux captages de prélèvements en eaux souterraines. Elle concerne les périmètres de captage en eaux souterraines dans leur différents niveaux (immédiat, rapproché et éloigné) qui représentent en général des surfaces restreintes (sauf certains périmètres en zones karstiques).  Cette restriction ne présage pas du contenu des futurs renouvellements d’AMM ou des AMM par extension (ex : tournesol et soja) toujours en attente (ANSES). L’information sur ces périmètres de captage de prélèvement d’eau souterraine
est à rechercher auprès des Chambres départementales d’Agriculture ou des DRAAF-SRAL. 

 

Alternatives à l’Isard dans les périmètres prioritaires de captage en :

L’usage de l’Isard n’est pas permis dans ces situations, ce qui complexifie indéniablement la gestion des graminées. Par conséquent, les alternatives envisageables sont :

  • Successor 600 à base de péthoxamide, 1,5 à 2 l/ha. Performante en sétaire et digitaire, cette solution reste en retrait sur panic.
  • Les solutions à base de pendiméthaline telles que Atic-Aqua, Prowl. Face au risque de manque de sélectivité en sols filtrant, bien tenir des recommandations de doses.
  • Les anti-graminées foliaires (Stratos Ultra, Agil, Fusilade Max, etc.). Afin d’éviter tout risque d’antagonisme, il est préférable de dissocier l’application de Pulsar et d’antigraminées foliaire avec un intervalle d’une semaine (Pulsar ou Corum puis antigraminées foliaire).

Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr)

Ingénieur de Développement. Lutte contre la flore adventice. - Responsable herbicides

Implantation Phase végétative France entière Désherbage Maitrise des adventices Soja A. Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Terres Inovia - Franck Duroueix (f.duroueix@terresinovia.fr)

Désherbage de la lentille : Dérogation 120 jours NIRVANA S

La demande de dérogation 120 jours (art53 REG 1107/2009) déposée le 27 janvier 2025 par Terres Univia et Terres Inovia au niveau des services du ministère de l’Agriculture a reçu un avis positif.

La spécialité commerciale NIRVANA S bénéficie donc d’un usage dérogatoire pour la campagne 2025 (du 15 mars au 13 juillet 2025) pour la lentille au sein de l’usage légumineuses potagères (sèches)*désherbage.

NIRVANA S est alors homologué pour une utilisation en 2 (prélevée puis postlevée) ou 3 applications (prélevée puis postlevée fractionnée en deux applications) à la dose maximale de 2.2 l/ha en cumulé. Le stade maximal d’application est BBCH 16 (6 feuilles) et le délai avant récolte (DAR) de 63 jours. Nous recommandons de ne pas dépasser la dose de postlevée de 0.5 l/ha et de fractionner l’application en post levée en 2 applications de 0.25 l/ha.

Attention : Contrairement aux conditions d’emploi en prélevée stricte de la spécialité, la DGAL stipule dans le cadre de cette dérogation :​​​​​​

  • une ZNT de 20 m accompagné d’une DVP de 20 m
  • une ZNT arthropodes et plantes non-cibles : 5m
  • une Distance Sécurité Riverains : 5m
  • de ne pas appliquer ce produit sur sols artificiellement drainés ayant une teneur en argile supérieure ou égale à 45%​​​​​​​

Les autres conditions sont identiques.

Chaque bassin de production ayant des problématiques spécifiques, nous vous recommandons fortement de vous rapprocher de votre opérateur de terrain habituel avant toute intervention sur votre culture. 

Des risques éventuels de tassement/décoloration en végétation ne sont pas exclure et l’utilisation de NIRVANA S se raisonne sur une priorité d’infestation de type ortie royale ou renouée liseron en forte pression. Cet usage ayant été obtenu à la demande de Terres Univia et Terres Inovia pour lever des impasses techniques, la firme décline toute responsabilité sur ces éventuels risques de sélectivité. 

Appliquer NIRVANA S, seul (associations non conseillées) en post levée sur une végétation sèche et en bon état végétatif (absence de stress hydrique, de carences). L’application sera efficace sur de jeunes adventices, 2-3 feuilles maximum.

Pour rappel, sont autorisés sur lentille en post-levée :

  • ​​​​​​​CHALLENGE 600 : autorisé en postlevée à 1 l/ha/an (la dose totale prélevée + postlevée doit être de 4 l/ha maximum) - application entre le stade 4 et 7 feuilles. Fractionnable en 2 applications maximum de 0,5 l/ha par application.
     
  • LENTAGRAN : autorisé à 2 kg/ha/an (dose pleine non recommandée du fait de manques de sélectivité) – application en post levée jusqu’au stade BBCH 33 (formation du 3ème entre-nœuds), fractionnable en 2 applications. ​​​​​​​
    • Conseil : 2 applications à 0,5 kg/ha par application à 8-10 jours d’intervalle. Mélange possible avec CHALLENGE 600 à 0.5 l/ha.
    • Attention, des manques de sélectivité peuvent parfois survenir selon les conditions d’application et de croissance des lentilles.
  • ​​​​​​​​​​​​NIRVANA S : autorisé en postlevée à 0.5 l/ha. Respecter un cumul maximum pré levée + post levée de 2 l/ha/an - application entre le stade 2 et 6 feuilles. Fractionnable en 2 ou 3 applications (pré-levée incluse). ​​​​​​​​​​​​​​
    • Conseil :  2 applications de 0,25 l/ha par application à 8-10 jours d’intervalle.
  • CORUM : fortement déconseillé à cause du manque de sélectivité sur lentille.

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​​​​​​​​​​​​​​​​Franck Duroueix - Responsable Protection intégrée des cultures Intrants & Biocontrôle - f.duroueix@terresinovia.fr
​​​​​​​Gwenola Riquet - Responsable fongicides et biocontrôle - Désherbage des légumineuses à graines - g.riquet@terresinovia.fr​​​​​
Zoé Le Bihan - Ingénieur de développement - Référente nationale lentille et lin oléagineux - z.lebihan@terresinovia.fr

Préparation de campagne Implantation Début de cycle / croissance Centre-Val de Loire Bretagne, Pays de la Loire Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Normandie et Ouest Ile-de-France Désherbage Maitrise des adventices Lentille Franck Duroueix, Gwenola Riquet, Zoé Le Bihan

Désherbage mécanique du tournesol : un levier pour limiter la concurrence des adventices

Le tournesol est une culture particulièrement sensible à la concurrence des adventices, notamment dans les sols superficiels et/ou lors des années sèches. La maîtrise des adventices dicotylédones et graminées est donc essentielle pour sécuriser le rendement. Dans ce contexte, le désherbage mécanique représente un levier supplémentaire, en complément ou en alternative des herbicides et des pratiques agronomiques préventives.

Anticiper son désherbage avant le semis du tournesol

La stratégie de lutte mécanique doit être définie avant le semis du tournesol et, bien entendu, en fonction du parc matériel disponible. Dans ce cadre, l'itinéraire technique de la culture peut être ajusté en fonction du matériel utilisé. Par exemple, un passage de houe rotative ou de herse étrille plus agressif peut entraîner une légère perte de pieds de tournesol, d'où la nécessité d'augmenter légèrement la densité et la profondeur de semis afin de garantir un peuplement du tournesol optimal. De même, l'utilisation d'une bineuse doit être compatible avec l'écartement du semoir.

 

Chaque outil a sa période d’intervention 

Le passage des différents outils doit être décidé de manière à épargner le tournesol tout en maximisant les chances de destruction des adventices.


 

 

Choisir d’intervenir tôt afin de viser des adventices jeunes

Il est important de garder en tête qu’une intervention précoce sera la plus efficace contre les adventices en place. La houe et la herse ne sont efficaces que sur des adventices peu développées (fil blanc, cotylédons, 2 feuilles). La bineuse, quant à elle, peut être efficace sur des adventices plus développées (3-4 feuilles pour la plupart des espèces). Il est recommandé d’intervenir par temps sec (sans pluie prévue dans les jours suivants) et toujours sur un sol bien ressuyé. Il est recommandé également de contrôler les relevées éventuelles d’adventices 8 à 10 jours après le passage des outils.

 

Tester et ajuster les outils pour maximiser l'efficacité du désherbage

Il est essentiel de tester préalablement les outils en bord de champ sur une distance courte, mais suffisante pour atteindre la vitesse de travail optimale. Ensuite, il convient d'ajuster les réglages des outils afin de maximiser la destruction des adventices sans endommager le tournesol. Cela implique d'adapter la profondeur de travail, l'inclinaison des dents de la herse, ainsi que le choix des socs de la bineuse en fonction du comportement du sol, notamment sa dureté et la présence éventuelle de cailloux. Il ne faut pas hésiter à renouveler les passages en bonnes conditions pédoclimatiques pour éliminer progressivement la majorité des mauvaises herbes, tout en maîtrisant les nouvelles levées.

 

Efficacité des outils en fonction des espèces d'adventices

 

Préparation de campagne Implantation Bourgogne-Franche-Comté Grand Est Hauts-de-France Lorraine, Alsace et Haute-Marne Désherbage Maitrise des adventices Tournesol Benjamin Delhaye (b.delhaye@terresinovia.fr)

Tournesol sauvage : une menace à surveiller de près

Le tournesol sauvage, reconnaissable à ses multiples capitules et sa teinte violacée, constitue une préoccupation croissante pour les producteurs. En 2024, de nouveaux signalements ont confirmé son expansion vers des territoires jusqu’ici épargnés. Ces infestations, souvent issues de pollutions polliniques lors de la production de semences, peuvent rapidement devenir incontrôlables si elles ne sont pas prises en charge dès l’apparition des premiers pieds.

Un impact majeur sur les rendements

Invasif et extrêmement compétitif, le tournesol sauvage peut, à partir de quelques pieds (1 à 10 par hectare), coloniser une parcelle entière en 2 ou 3 cycles. Ce phénomène entraîne des pertes de rendement pouvant dépasser 50 %, une baisse de qualité avec une teneur en acide oléique réduite jusqu’à 10 points, et parfois une récolte compromise en raison d’une maturité tardive. De plus, l’égrenage facile et la dormance prolongée des graines compliquent considérablement son élimination.

Les limites des solutions chimiques

En tant que tournesol, cette adventice résiste aux herbicides classiques. Les produits à base d’imazamox (Pulsar 40, Davaï, Passat Plus) ou de tribénuron-méthyl (Express SX) avaient permis de maîtriser ces infestations dans le passé. Cependant, l’émergence de populations tolérantes à ces herbicides complique à nouveau leur gestion, car aucune solution chimique efficace n’est disponible dans ce cas.

Une détection et une gestion précoces sont essentielles

La lutte doit commencer dès l’apparition des premiers pieds, souvent localisés sur le rang. L’arrachage manuel est impératif pour éviter toute dissémination des graines. Il convient également de prévenir le distributeur de semences et la société productrice afin qu’ils prennent les mesures nécessaires, notamment pour protéger les autres producteurs utilisant le même lot.
Pour des infestations modérées, un arrachage avant la moisson reste envisageable, mais il nécessite des précautions pour éviter la dispersion des graines. En cas de fortes infestations, il est conseillé de récolter ces parcelles en dernier et de nettoyer soigneusement les équipements, notamment la moissonneuse-batteuse.

Stratégies agronomiques : clé du contrôle

Les rotations longues sont à privilégier, car elles limitent l’accumulation de graines dans le sol. Après une forte infestation, le labour est à éviter : il enfouit les graines, les conservant viables pour plusieurs années. L’objectif est plutôt de les laisser en surface pour favoriser leur germination via des faux semis.

Avant une culture de printemps, un lit de semences préparé tôt et des semis après le 15 avril permettent de maximiser les levées adventices, détruites ensuite mécaniquement ou avec du glyphosate. En culture de tournesol, lorsque des variétés tolérantes aux herbicides sont utilisées, respectez scrupuleusement les conditions d’application (stade, dose, uniformité). Toute zone non désherbée risque d’engendrer une pollinisation croisée, conférant au tournesol sauvage une tolérance accrue aux herbicides.

Le binage, souvent sous-estimé, reste un complément efficace. Dans les autres cultures, utilisez des herbicides adaptés contre le tournesol sauvage tout en évitant les sulfonylurées si des tolérances existent déjà.

​​​​​Une mobilisation collective indispensable

Le signalement des infestations sur l’enquête en ligne de Terres Inovia joue un rôle clé. Ces retours permettent de sensibiliser producteurs, conseillers et semenciers à la problématique et d’adopter des mesures préventives adaptées.
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La lutte contre le tournesol sauvage repose sur une combinaison d’actions rapides, de solutions agronomiques et d’un suivi rigoureux. La détection précoce et l’intervention immédiate sont essentielles pour éviter qu’une infestation ne compromette durablement les cultures. Les producteurs doivent rester vigilants et mobiliser tous les leviers disponibles pour préserver leur productivité et la qualité de leurs récoltes.


Fanny Vuillemin – f.vuillemin@terresinovia.fr​​​​​​​ - Chargée d'études adventices & techs alternatives désherbage

Implantation France entière Désherbage Maitrise des adventices Tournesol Fanny Vuillemin (f.vuillemin@terres.inovia.fr)

Tournesol : Quoi de neuf dans le désherbage ?

La campagne 2025 sera la première année de culture en l’absence de S-métolachlore. Cela va-t-il générer des difficultés dans le contrôle des graminées ?

Dans les systèmes céréaliers non-irrigués, la pression des graminées demeure souvent faible à moyenne. Le panic, la sétaire et la digitaire sont les adventices les plus communes et depuis quelques années les producteurs doivent faire face à une recrudescence du ray-grass. La montée de cette problématique est essentiellement en lien avec l’augmentation du stock grainier, et le tournesol reste une culture pivot pour du ray-grass, à condition bien entendu, de ne laisser qu’un minimum d’individus passer à travers et monter à graine. 

Dans les assolements irrigués, notamment en rotation avec maïs, la pression des graminées estivales demeure plus importante et nécessite une attention plus particulière. 

Le désherbage du tournesol ne bénéficie pas de beaucoup de solutions, mais les solutions actuelles permettent assez facilement de surmonter ce retrait du S-métolachlore.

Les herbicides à base de pendiméthaline

De type PENTIUM FLO, FIBULE ou encore ATIC-AQUA (microencapsulée),  présentent une action efficace sur panics, sétaires et digitaires. Ce niveau est en très léger retrait par rapport au S-métolachlore en fortes pressions des graminées estivales, ce qui peut être le cas en rotation avec maïs. La pendiméthaline n’est pas efficace sur ray-grass, mais présente un spectre très avantageux sur chénopodes, renouées et même morelles.

Association pendiméthaline et dmta-P

DAKOTA-P est un compromis qui réunit les qualités de la pendiméthaline et du S-métolachlore. Cet herbicide DAKOTA-P associe pendiméthaline et dmta-P. En forte infestation de graminées, son efficacité est supérieure à la pendiméthaline seule. 

Contre le ray-grass, les meilleures efficacités sont obtenues avec DAKOTA-P seul à 3 l/ha. L’association la plus efficace contre ray-grass et contre l’ensemble de la flore dicotylédone et graminée se fera à la dose de 2.5 l/ha avec CHALLENGE, CHANON ou COLT à 2 l/ha ou encore avec PROMAN/INIGO à 2 l/ha. 

Stratégies de désherbage

Dans beaucoup de situations en rotation avec colza, DAKOTA-P seul peut être une solution à bon rapport qualité/prix. Une stratégie avec postlevée reste toujours possible avec l’herbicide VIBALLA, pour un spectre complet rattrapant les mercuriales, ammi-majus, chénopodes, xanthiums (efficacité en retrait de l’ordre de 10-20% par rapport aux stratégies avec variétés tolérantes aux herbicides) et surtout ambroisies. En effet, VIBALLA est désormais la référence contre ambroisie. Ce type de stratégie est également envisageable avec pendiméthaline seule mais l’efficacité est en retrait sur laiterons, matricaires, helminthies et séneçons. En programme avec VIBALLA, pour conserver une efficacité suffisante contre renouée, la dose de DAKOTA-P doit rester à 2.5 l/ha. 

Les programmes complets de prélevée, renforcé sur dicotylédones type DAKOTA-P ou PENTIUM FLO associé à CHALLENGE 600 ou PROMAN montrent une très bonne efficacité sur renouées, chénopodes comme sur graminées estivales. En absence de ray-grass, la dose de DAKOTA-P à 2 l/ha est dans ce cas, suffisante.

Lors d'utilisation de variétés tolérantes aux herbicides, les programmes avec imazamox (PULSAR 40, PASSAT PLUS, DAVAÏ, SUNBRIGHT) présentent un très bon niveau d’efficacité contre les graminées estivales quelle que soit la base de prélevée choisie. Les essais Terres Inovia montrent que même une base de PROMAN suffira en prélevée, ce qui peut être stratégique en situation avec ambroisie. En effet, l’imazamox en postlevée est efficace contre panics, sétaires et digitaires. Il faut cependant rester vigilant quelle que soit la flore en respectant le bon stade d’application : 1 mois après le semis. Attention, en présence de renouée liseron, une base de prélevée avec pendiméthaline reste de mise. 
Pour les programmes avec Express SX, une attention particulière doit être apportée à la prélevée car le tribénuron-méthyl, lui, n’est pas efficace contre les graminées. 

Initialement attendus pour un usage en 2025 deux nouveaux herbicides sont attendus à l’homologation, pour des usages désormais attendus en 2026. Le premier associera pendiméthaline et DFF. Cet herbicide est déjà vendu sous le nom de CODIX en céréales. En comparaison d’un PENTIUM FLO, son efficacité sur renouées liseron, laiterons, séneçons, helminthies et matricaires est renforcée. Il est comparable à DAKOTA-P mais en léger retrait sur graminées (-10% d’efficacité environ). Le second est simplement ISARD, à base de dmta-P, substitution de MERCANTOR. 
 

 

Franck Duroueix - Responsable Protection intégrée des cultures Intrants & Biocontrôle - f.duroueix@terresinovia.fr 

Implantation Phase végétative France entière Maitrise des adventices Désherbage Tournesol Franck Duroueix (f.duroueix@terresinovia.fr)

Combiner les moyens pour désherber ses pois et féveroles de printemps

​​​​Avec les semis en cours ou bientôt réalisés pour les pois et féveroles de printemps, il est temps de prévoir votre stratégie de désherbage en fonction de la flore connue sur la parcelle.

Une application en prélevée : une solution sécurisante 

Dans les situations de fortes infestations en dicotylédones concurrentielles (gaillet, renouées, matricaire) ou difficiles à maîtriser uniquement en post-levée (éthuse, arroche, renouée des oiseaux), une stratégie « tout en prélevée » offre un choix de produits plus large pour sécuriser la culture, mais reste plus onéreux.
La prélevée doit s’effectuer au plus près du semis, sur des semences recouvertes de terre et un sol rappuyé, afin de limiter les risques de phytotoxicité. Excepté dans les sols battants, un roulage est conseillé afin de bien recouvrir la graine avant toute intervention. 
Un sol frais au moment du traitement et une légère pluviométrie dans les jours qui suivent sont les conditions idéales pour une bonne efficacité. Dans le cas de relevées d’adventices ou d’efficacité insuffisante (sol sec), un rattrapage en post-levée est possible. 

Pour rappel, la féverole possédant moins de solutions de rattrapage en post-levée que le pois, la prélevée est importante pour assurer une bonne maitrise des adventices. 

 

Une application en post-levée seule 

Dans le cas de parcelles à faible infestation et/ou de flore connue, le choix d’une intervention unique en post-levée peut être suffisante. Veiller à intervenir sur des adventices jeunes (stade cotylédon à 2-3 feuilles), dans des conditions poussantes et en dehors de fortes amplitudes thermiques. 
Certains programmes peuvent se fractionner afin d'augmenter l'efficacité contre certaines adventices. Espacer alors les deux interventions de 10-15 jours minimum. 

 

Un programme de prélevée et post-levée 

Un programme complet (pré+post) permet de maitriser de très fortes infestations ainsi que des levées échelonnées d’adventices tout en maitrisant le coût de son désherbage.  Les adventices les plus difficiles à contrôler orientent le choix du ou des produits appliqués en prélevée. 
​​​​Pour maîtriser les coûts, appliquer le produit de prélevée à une dose inférieure à la dose homologuée (3/4 de celle-ci), puis appliquer en post-levée sur des adventices jeunes des produits à faible dose. 
 

Pour rappel, les différents produits à base de pendiméthaline, imazamox et bentazone ne sont plus mélangeables. Leur application dans un même programme en post-levée doit se faire en 2 applications – se référer aux délais de rentrée des différentes spécialités pour recomposer l’association initialement visée. 
 

Pois de printemps :

Féverole de printemps :

Rappel des règles d’utilisation de l’aclonifen (CHALLENGE 600 ou COLT/PAPEL) en pré et post-levée à ce lien

Nouveauté !
Historiquement restreint en plages d’utilisation, BISMARK CS est désormais utilisable en prélevée (BBCH00 à BBCH07) des pois et féverole quelle que soit la date d’implantation de ces cultures. Retrouvez nos recommandations d’associations de cette spécialité et les flores visées en suivant les liens ci-dessus. 

 

Gestion des graminées 

Problématique montante dans les parcelles de protéagineux de printemps, la gestion des graminées ne doit pas être négligée. Les bases de pendiméthaline en prélevée telles que le NIRVANA S et le PROWL 400 présentent une efficacité modérée et complèteront l’action d’un antigraminée à action foliaire. 
Les antigraminées à action foliaire ont une bonne efficacité en l’absence de résistance aux FOP et DIME. 

Désherbage mécanique : une solution efficace en conditions sèches 

Avec des printemps parfois secs, le désherbage mécanique peut apporter une aussi bonne efficacité que certains programmes chimiques. Également, les stratégies mixtes associant prélevée chimique et post-levée mécanique sont des solutions efficaces si la météo est favorable. Elles sont moins onéreuses et faciles à mettre en œuvre, d’autant plus pour la féverole qui présente peu de solutions chimiques de rattrapage. Pour rappel, les interventions mécaniques gagnent en efficacité si elles s’effectuent avec 2 journées de beau temps avant et après. 

Pois de printemps :  Le désherbage en plein et la bineuse céréales sont possibles tant que les vrilles ne sont pas trop développées (4-5 feuilles max).  

  • Avant la levée : un passage de herse étrille est possible, à l’aveugle, dès que la portance du sol est suffisante, sur des adventices jeunes et donc faciles à détruire. 
  • A la levée : la houe rotative est la plus sélective sur les pois à ce stade. Elle est particulièrement adaptée aux sols limoneux. Son efficacité est liée au stade des adventices (fil blanc à 2 feuilles maximum). 
  • Après la levée : effectuer un passage avec la herse étrille avant le stade 5 feuilles. Ne plus intervenir dès que les vrilles du pois sont développées ; les risques de pertes de plantes par arrachage sont élevés.

 

► Stratégies de désherbage mécanique ou mixte du pois 

 

Féverole de printemps : Les passages mécaniques peuvent s’opérer jusqu’à tard, notamment pour la bineuse, tant que la hauteur du couvert le permet. Généralement, passé 6 feuilles, le risque de casse de tige augmente. Les interventions sont donc à bien raisonner passé ce stade. Aux stades antérieurs, la herse étrille peut présenter de bons résultats sur des adventices jeunes. La houe rotative ayant une efficacité moindre, est à réserver plutôt aux sols limoneux qui valoriseront sa fonction d’écroûteuse. L’intérêt de la bineuse est de pouvoir intervenir sur des adventices plus développées. 

Pour les féveroles semées à grand écartement (>45cm), la combinaison d’un herbicide localisé sur le rang avec un binage réalisé en différé quand les pédoclimatiques sont idéales présentera une très bonne efficacité pour une charge maitrisée. 

► Stratégies de désherbage mécanique ou mixte de la féverole 

 

Auteurs :

Agathe Penant – a.penant@terresinovia.fr - Référente protéagineux zone Centre & Ouest 
Bastien Remurier - b.remurier@terresinovia.fr - Référent protéagineux zone Nord & Est 
Fanny Vuillemin - f.vuillemin@terresinovia. fr - Chargée d'étude Gestion intégrée des adventices 
Gwénola Riquet - g.riquet@terresinovia.fr - Ingénieure développement Gestion des maladies Intrants et Biocontrôle​​​​​​​

 

 

Implantation Début de cycle / croissance France entière Maitrise des adventices Désherbage Pois de printemps Féverole de printemps Terres Inovia

Datura, chassez les idées reçues

Pour bien agir contre le datura, Arvalis, Terres Inovia, l’UNILET et d’autres partenaires font la chasse aux idées reçues

Le datura est une adventice aux levées échelonnées au printemps et en été très nuisible pour les cultures de printemps. Elle est très toxique pour l’homme et les animaux. Certains leviers de lutte sont encore mobilisables. Soyez vigilant également lors de la récolte en particulier, afin d’éviter de contaminer les lots avec les alcaloïdes.
​​​​​​​Pour bien agir, Arvalis, Terres Inovia, l’UNILET et d’autres partenaires font la chasse aux idées reçues dans le document à télécharger ici.

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Préparation de campagne France entière Désherbage Maitrise des adventices Soja Tournesol Fanny VUILLEMIN (f.vuillemin@terresinovia.fr)

Gestion des graminées, l'après S-Métolachlore

Le 20 avril 2023, l’ANSES a procédé au retrait des principaux usages des herbicides à base de S-Métolachlore. Des délais de grâce ont alors été accordés, avec une possibilité de stockage et d’usage jusqu’au 23 juillet 2024, tandis que les dernières ventes ont été prolongées jusqu'au 23 avril 2024. Certaines exploitations ayant su anticiper le calendrier ont pu couvrir leurs besoins en s-métolachlore, et pourront y recourir au printemps 2024. Dans les autres cas de figure la gestion des graminées doit s’envisager d’autre manière.

Des alternatives en prélevée efficaces

La gestion d’une pression moyenne à forte en graminées passe en premier lieu par un désherbage de prélevée efficace. Alors que cette gestion reposait jusqu’ici sur 2 molécules, le retrait du S-métolachlore va faire supporter à la Pendiméthaline un poids plus important dans le contrôle de prélevée des graminées.

La figure 1 présente les efficacités comparées de la pendiméthaline (Atic-Aqua : 2l/ha) et le S-métolachlore (Mercantor Gold : 1.2 l/ha), associé au Proman  (2,5 l/ha). Afin de limiter les risques de sélectivité de la pendiméthaline, il est proposé de retenir une dose à 1.8 l/ha sur les terrains argileux. Cette dose pourra être modulée à 1.5 l/ha sur les terrains plus limoneux, plus filtrants.  Cependant, vis-à-vis d’une dose abaissée à 1000g/ha du S-métolachlore, les performances des deux molécules présentent des niveaux d’efficacité proches sur les graminées estivales.


Autre molécule à considérer: la Pétoxamide (Successor 600). En retrait sur panic pied de coq, cette solution peut présenter un intérêt sur sétaire ou digitaire, malgré semble-t-il, une possible irrégularité observée dans d’anciennes références. L’acquisition de résultats actualisés sur cette molécule permettra de mieux appréhender son niveau d’efficacité. 
 

Un complément non négligeable de la post-levée

Bien que l’essentiel de la gestion des graminées repose sur l’efficacité de la base prélevée, une action complémentaire de post-levée apporte un complément d’efficacité dans les situations les plus infestées. Par ailleurs, avec des situations de printemps secs, comme en 2022, l’efficacité des prélevées décroit et devient insuffisante, nécessitant alors un complément en post-levée.

L’imazamox et la bentazone sont les 2 molécules employées dans les stratégies de post-levée, et ciblent prioritairement les dicotylédones. L’imazamox apporte un complément d’efficacité intéressant contre panic pied de coq et sétaire.  Son efficacité sur sétaire est en retrait. La bentazone quant à elle n’apporte pas de bénéfices dans la gestion des graminées. L’association imazamox et bentazone dans le Basagran, n’apporte pas le grammage d’imazamox suffisant pour permettre un renfort efficace.

Dernier recours, les antigraminées foliaires.

Ces solutions (Agil/Etamine/ Fusilade /Pilot/Stratos etc.) présentent de bonnes efficacités contre panic pied de coq, panic faux millet, sétaire ou encore digitaire. Elles sont également un recours vis-à-vis des vivaces telles que le chiendent ou le sorgho d’Alep, contrairement à l’ensemble des autres solutions de pré comme de post-levée. Leurs efficacités restent néanmoins conditionnées à leurs conditions d’utilisation.

Ainsi, privilégier l’application des stades 3 feuilles jusqu’à fin tallage des graminées annuelles et de 10 à 20 cm des graminées vivaces. Au-delà, les efficacités décroissent rapidement. Des conditions d’hygrométrie supérieures à 60% ainsi que des températures n’excédant pas ou peu les 20°C sont à privilégier.


Les essais conduits par Terres Inovia ont démontré un effet antagoniste de l’association des antigraminées foliaires à l’imazamox. Parmi les produits testés entre 2010 et 2012 (Stratos, Pilot, Fusilade), seules les associations avec le Stratos n’ont pas mis en évidence d’antagonisme. Parmi les autres solutions testées, les baisses d’efficacité observées par rapport aux efficacités seules, impliquent donc de bien dissocier les applications. Par conséquent, dans les situations à forte pression, ou en présence de vivaces, on interviendra en premier lieu avec l’imazamox ou bentazone à 2-3 nœuds du soja pour viser spécifiquement les dicotylédones, et l’antigraminée foliaire sera à réaliser environ 7 jours plus tard sur la cible graminée.

Voir programme désherbage Soja 2024
 

Votre contact régional

  • Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
  • Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr)- Occitanie
  • Laura Cipolla (l.cipolla@terresinovia.fr) - AURA & PACA

 

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