Pucerons noirs sur la féverole - Surveiller le début du printemps

 

À l’âge adulte, les pucerons noirs (Aphis fabae) mesurent environ 2 mm. Leur corps est trapu et noir. Ils se développent généralement en colonies au moment de la floraison par un temps chaud et ensoleillé et forment des manchons (taches noires sur la tige sur au moins 1 cm de long). Ils colonisent rarement la parcelle entière. Plus d’un millier d’individus peuvent être dénombrés par pied de féverole en cas de pullulation. La féverole d’hiver est en général moins touchée du fait du décalage de son cycle. 

pucerons noirs féverole

Aphis fabae - Fréquence : forte, nuisibilité : moyenne à forte

 

Anticiper en cas d’attaque précoce 

Ces pucerons noirs occasionnent des dégâts directs et indirects. Ils ponctionnent la sève de la féverole pour se nourrir et leur présence massive provoque un flétrissement et une décoloration des plantes, une moindre croissance et un avortement des fleurs. Ils peuvent également transmettre des virus. La production de miellat est à l’origine de brûlures sur le feuillage et du développement de fumagine (maladie due à un champignon). 

Au printemps 2020, les pucerons noirs sont apparus avant floraison, parfois  accompagnés du puceron vert du pois sur des plantes à des stades jeunes, entraînant une pression importante parfois difficile à maitriser, et une transmission de virus, très impactante. 

Le puceron vert du pois (Acyrthosiphon pisum) adulte, qui mesure de 3 à 6 mm, peut parfois revêtir une teinte rose. Il a la propriété de se laisser tomber dès que la féverole est agitée. Sur féverole, il est moins nuisible directement que le puceron noir, mais il peut transmettre des viroses.

 

Règle de décision

Surveiller les parcelles de féverole dès le début du printemps surtout en cas d’hiver doux. 

Si les pucerons sont présents habituellement au moment de la floraison, observer les auxiliaires. En effet coccinelles et syrphes, naturellement présents dans les bordures de champs peuvent faire retomber la pression sous le seuil d’intervention. Si ces auxiliaires sont présents tôt, reporter la décision d’intervenir en fonction de l’évolution des populations. 

Stade sensible Comment les détecter Conditions favorables Seuil
Avant 6 feuilles (1) Observations directe sur plante Hiver doux

Plus de 10% des plantes portent des pucerons 

Si seuil atteint : préférentiellement pyréthrinoïde autorisé pucerons ou KARATE K 1.25 l/ha

De 6 feuilles à boutons floraux (2) Printemps 
chaud et sec
 

Plus de 10 à 20 % plantes avec des pucerons 

Si seuil atteint :  Karaté K 1.25 l/ha, MAVRIK JET 2.4 l/ha, TEPPEKI  0.14 kg/ha  

Floraison (3)

Plus de 20 % plantes avec manchons (4)  

Si seuil atteint : MAVRIK JET 2.4 l/ha, TEPPEKI  0.14 kg/ha 

(1) Si présence simultanée sitones et seuil dépassé, choisir une solution également autorisée sitones. Il est préférable de conserver les aphicides spécifiques pour de plus fortes infestations et/ou pour leur autorisation durant la floraison.  

(2) Si une nouvelle intervention est nécessaire en floraison, KARATE K ne sera pas utilisable.  Seuls MAVRIK JET et TEPPEKI seront utilisables mais attention, leur utilisation est limitée à une application.  

(3) KARATE K n’est pas utilisable en floraison. L’utilisation de MAVRIK JET et TEPPEKI est limitée à une application. 

(4) Lorsque les pucerons se développent et forment une colonie de plusieurs dizaines ou centaines d’individus accolés sur les tiges et forment une tache noire d’au moins 1 cm de long, on parle de manchon.

Pour protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs, ne pas appliquer les insecticides durant la floraison ou en période de production d'exsudat, à l'exception des usages bénéficiant de la mention abeille (F, PE, FPE) ou emploi possible durant la floraison et production d’exsudats. L'arrêté du 20 novembre 2021 encadre les horaires d’application : dans les 2 heures qui précèdent le coucher du soleil et dans les 3 heures qui suivent le coucher du soleil.

Bouches-du-Rhône (13) Finistère (29) Gard (30) Haute-Garonne (31) Gers (32) Gironde (33) Hérault (34) Ille-et-Vilaine (35) Indre (36) Indre-et-Loire (37) Isère (38) Jura (39) Landes (40) Loir-et-Cher (41) Loire (42) Haute-Loire (43) Loire-Atlantique (44) Loiret (45) Lot (46) Lot-et-Garonne (47) Lozère (48) Maine-et-Loire (49) Manche (50) Marne (51) Haute-Marne (52) Mayenne (53) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55) Morbihan (56) Moselle (57) Nièvre (58) Nord (59) Oise (60) Orne (61) Pas-de-Calais (62) Puy-de-Dôme (63) Pyrénées-Atlantiques (64) Hautes-Pyrénées (65) Pyrénées-Orientales (66) Bas-Rhin (67) Haut-Rhin (68) Rhône (69) Haute-Saône (70) Saône-et-Loire (71) Sarthe (72) Savoie (73) Haute-Savoie (74) Paris (75) Seine-Maritime (76) Seine-et-Marne (77) Yvelines (78) Deux-Sèvres (79) Somme (80) Tarn (81) Tarn-et-Garonne (82) Var (83) Vaucluse (84) Vendée (85) Vienne (86) Haute-Vienne (87) Vosges (88) Yonne (89) Territoire de Belfort (90) Essonne (91) Hauts-de-Seine (92) Seine-Saint-Denis (93) Val-de-Marne (94) Val-d'Oise (95) Floraison Période hivernale Ravageurs Féverole d'hiver Féverole d'hiver Féverole de printemps Féverole de printemps Féverole d'hiver Féverole de printemps puceron noir féverole puceron vert féverole Laurent RUCK (l.ruck@terresinovia.fr), Céline ROBERT (c.robert@terresinovia.fr)

Autres ravageurs de la féverole

Oiseaux

Pigeons (ramier, biset) et corbeaux (corbeaux freux, corbeille noire) sont à l’origine de dégâts sur féverole. Ils se nourrissent de semences au semis et de jeunes plantules en début de cycle.

pigeons dans champ de féveroles

 

Lapins, lièvres

Les lapins et les lièvres sont à l’origine de dégâts sur féverole. On observe généralement des plantes sectionnées entre le stade levée et 6 feuilles.

Bouches-du-Rhône (13) Finistère (29) Gard (30) Haute-Garonne (31) Gers (32) Gironde (33) Hérault (34) Ille-et-Vilaine (35) Indre (36) Indre-et-Loire (37) Isère (38) Jura (39) Landes (40) Loir-et-Cher (41) Loire (42) Haute-Loire (43) Loire-Atlantique (44) Loiret (45) Lot (46) Lot-et-Garonne (47) Lozère (48) Maine-et-Loire (49) Manche (50) Marne (51) Haute-Marne (52) Mayenne (53) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55) Morbihan (56) Moselle (57) Nièvre (58) Nord (59) Oise (60) Orne (61) Pas-de-Calais (62) Puy-de-Dôme (63) Pyrénées-Atlantiques (64) Hautes-Pyrénées (65) Pyrénées-Orientales (66) Bas-Rhin (67) Haut-Rhin (68) Rhône (69) Haute-Saône (70) Saône-et-Loire (71) Sarthe (72) Savoie (73) Haute-Savoie (74) Paris (75) Seine-Maritime (76) Seine-et-Marne (77) Yvelines (78) Deux-Sèvres (79) Somme (80) Tarn (81) Tarn-et-Garonne (82) Var (83) Vaucluse (84) Vendée (85) Vienne (86) Haute-Vienne (87) Vosges (88) Yonne (89) Territoire de Belfort (90) Essonne (91) Hauts-de-Seine (92) Seine-Saint-Denis (93) Val-de-Marne (94) Val-d'Oise (95) Début de cycle / croissance Ravageurs Féverole de printemps Féverole de printemps lièvre féverole pigeon féverole Véronique BIARNES (v.biarnes@terresinovia.fr), Céline ROBERT (c.robert@terresinovia.fr), Laurent RUCK (l.ruck@terresinovia.fr)

Pucerons noirs, la bête noire de la féverole

 

À l’âge adulte, les pucerons noirs (Aphis fabae) mesurent environ 2 mm. Leur corps est trapu et noir. Ils se développent en colonies et forment des manchons (taches noires sur la tige sur au moins 1 cm de long). Ils colonisent rarement la parcelle entière. Plus d’un millier d’individus peuvent être dénombrés par pied de féverole en cas de pullulation. Ils sont favorisés par un temps chaud et ensoleillé. La féverole d’hiver est en général moins touchée.

pucerons noirs féverole

Aphis fabae - Fréquence : forte, nuisibilité : moyenne à forte

Dégâts

Sur féverole, les pucerons noirs peuvent entraîner jusqu’à 12 q/ha de pertes de rendement.

Les pucerons noirs occasionnent des dégâts directs et indirects. D’une part, ils ponctionnent la sève de la féverole pour se nourrir. Leur présence massive provoque un flétrissement et une décoloration des plantes, une moindre croissance et un avortement des fleurs. D’autre part, ils transmettent des virus lorsqu’ils piquent la plante. La production de miellat est à l’origine de brûlures sur le feuillage et du développement de fumagine (maladie due à un champignon).

 

Observer dès la mi-mai

Les pucerons noirs attaquent la féverole dès la mi-mai, mais le plus souvent début juin. Observer avant la floraison et jusqu’à fin floraison + 2 semaines.

 

Commencer la surveillance avant la floraison

S’il ne faut pas attendre que les pucerons soient trop nombreux pour intervenir, il faut également observer si des auxiliaires sont présents. En effet, le premier moyen de lutte sont les prédateurs, comme les coccinelles ou les syrphes, naturellement présents dans les bordures de champs qui peuvent faire retomber la pression sous le seuil d’intervention. Si ces auxiliaires sont présents tôt, reporter la décision d’intervenir en fonction de l’évolution des populations.

Stade sensible Comment les détecter Conditions favorables Seuil
Début floraison à fin floraison + 2 semaines Observations sur plante Hiver doux ; printemps chaud et sec

Avant floraison : 20% plantes avec manchon si Karaté  K (10 % si pyréthrinoïde)

Durant floraison : 10 % avec pyréthrinoïde

Avant toute intervention évaluer la présence auxiliaires


Avec le retrait du PIRIMOR G et l’absence de mention abeilles du KARATE K, il ne faut pas attendre que les pucerons soient trop nombreux pour intervenir. En effet, l’efficacité des pyréthrinoides utilisables en floraison n’ont pas l’effet choc de solutions à base de pyrimicarbe. Terres Inovia met en œuvre les actions nécessaires pour que cette situation reste transitoire.

Avec l’absence d’aphicide spécifique utilisable en floraison, un point avant floraison est indispensable

Les pucerons sont en général rares avant floraison. Néanmoins si les premières colonies de pucerons noirs sont observées sur plus de 20 % de plantes et si les conditions sont favorables à leur développement (temps chaud, auxiliaires peu actifs) intervenir avec KARATE K 1.25 l/ha. KARATE K 1,25 l/ha qui n'a pas de mention abeilles doit être utilisé impérativement avant floraison. En l’absence de KARATE K, utiliser un pyréthrinoïde autorisé et abaisser le seuil à 10 %. Une colonie est composée d’une à plusieurs dizaines de pucerons accolés sur les tiges, feuilles ou boutons floraux.

Bouches-du-Rhône (13) Finistère (29) Gard (30) Haute-Garonne (31) Gers (32) Gironde (33) Hérault (34) Ille-et-Vilaine (35) Indre (36) Indre-et-Loire (37) Isère (38) Jura (39) Landes (40) Loir-et-Cher (41) Loire (42) Haute-Loire (43) Loire-Atlantique (44) Loiret (45) Lot (46) Lot-et-Garonne (47) Lozère (48) Maine-et-Loire (49) Manche (50) Marne (51) Haute-Marne (52) Mayenne (53) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55) Morbihan (56) Moselle (57) Nièvre (58) Nord (59) Oise (60) Orne (61) Pas-de-Calais (62) Puy-de-Dôme (63) Pyrénées-Atlantiques (64) Hautes-Pyrénées (65) Pyrénées-Orientales (66) Bas-Rhin (67) Haut-Rhin (68) Rhône (69) Haute-Saône (70) Saône-et-Loire (71) Sarthe (72) Savoie (73) Haute-Savoie (74) Paris (75) Seine-Maritime (76) Seine-et-Marne (77) Yvelines (78) Deux-Sèvres (79) Somme (80) Tarn (81) Tarn-et-Garonne (82) Var (83) Vaucluse (84) Vendée (85) Vienne (86) Haute-Vienne (87) Vosges (88) Yonne (89) Territoire de Belfort (90) Essonne (91) Hauts-de-Seine (92) Seine-Saint-Denis (93) Val-de-Marne (94) Val-d'Oise (95) Début de cycle / croissance Ravageurs Féverole de printemps Féverole de printemps puceron noir féverole Véronique BIARNES (v.biarnes@terresinovia.fr), Céline ROBERT (c.robert@terresinovia.fr), Laurent RUCK (l.ruck@terresinovia.fr)

Sitone, très friand de féverole

sitone adulte
larves de sitone féverole

Sitona lineatus - Fréquence : forte ; nuisibilité : faible

Le sitone est un charançon de 3,5 à 5 mm de long, de couleur gris-verdâtre à brun-rouge. La larve, de forme arquée, mesure de 0.5 à 5-6 mm selon le stade. Elle est de couleur blanche, présente une tête brune et aucune patte.

 

Un seul cycle par an

L’adulte hiverne dans les jachères ou les cultures de légumineuses, comme la luzerne ou le pois. Les hivers doux et secs lui sont favorables. Au printemps, il quitte ses zones refuges et envahit les parcelles de féverole par vols échelonnés. Le ravageur est actif par temps ensoleillé et lorsque la température est supérieure à 12°C.

Au moment de la récolte, les champs sont infestés par les nouveaux adultes qui viennent d’émerger. Les adultes issus des pontes de printemps, émergent du sol des parcelles de juin à septembre. quittent la culture pour hiverner dans différents abris naturels : feuilles mortes, mousses…
Le sitone du pois ne présente qu’une génération par an.

 

Feuilles dentelées, système racinaire attaqué

dégâts de sitones sur feuilles de féverole

Dégâts de sitones sur feuilles de féverole.

Les adultes de sitones mordent les bords des feuilles, occasionnant des encoches semi-circulaires reconnaissables. Le préjudice est présumé sans grande conséquence sur le rendement, en comparaison avec les dégâts qu’engendrent les larves sur le système racinaire de la féverole.

Les larves de sitones se développent dans les nodosités de la féverole puis dévorent les racines. Elles perturbent ainsi l’alimentation azotée de la culture. La nuisibilité sur le rendement est faible sauf en cas d'attaques précoces et nombreuses. Le phénomène est accentué dans les terres peu profondes, qui s’assèchent en avril-mai (diminution du nombre de nodosités).

 

Observer dès la levée

Jusqu'au stade 6 feuilles, observer si des encoches sont présentes sur le feuillage.

 

Lutter contre les adultes avant la ponte

Il n’y a pas de solution pour atteindre les larves dans les nodosités. La lutte vise donc les adultes avant la ponte. Cependant, leur arrivée très échelonnée rend difficile les traitements en végétation.

Seuil d’intervention

Lorsque toutes les plantes ont de nombreuses encoches sur toutes les feuilles. Ne pas intervenir après le stade 6 feuilles car les sitones ont déjà pondu. La nuisibilité induite par les encoches sur le feuillage réalisées par des adultes au cours de la floraison est a priori négligeable.

Stade sensible Comment les détecter Conditions favorables Seuil
De la levée au stade 6 feuilles inclus Observations encoches sur plante

Favorable : hiver sec et froid, zones refuges : bois, haies, légumineuses

Actif par temps ensoleillé et T°> 12°C

Nombreuses encoches sur les feuilles
Bouches-du-Rhône (13) Finistère (29) Gard (30) Haute-Garonne (31) Gers (32) Gironde (33) Hérault (34) Ille-et-Vilaine (35) Indre (36) Indre-et-Loire (37) Isère (38) Jura (39) Landes (40) Loir-et-Cher (41) Loire (42) Haute-Loire (43) Loire-Atlantique (44) Loiret (45) Lot (46) Lot-et-Garonne (47) Lozère (48) Maine-et-Loire (49) Manche (50) Marne (51) Haute-Marne (52) Mayenne (53) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55) Morbihan (56) Moselle (57) Nièvre (58) Nord (59) Oise (60) Orne (61) Pas-de-Calais (62) Puy-de-Dôme (63) Pyrénées-Atlantiques (64) Hautes-Pyrénées (65) Pyrénées-Orientales (66) Bas-Rhin (67) Haut-Rhin (68) Rhône (69) Haute-Saône (70) Saône-et-Loire (71) Sarthe (72) Savoie (73) Haute-Savoie (74) Paris (75) Seine-Maritime (76) Seine-et-Marne (77) Yvelines (78) Deux-Sèvres (79) Somme (80) Tarn (81) Tarn-et-Garonne (82) Var (83) Vaucluse (84) Vendée (85) Vienne (86) Haute-Vienne (87) Vosges (88) Yonne (89) Territoire de Belfort (90) Essonne (91) Hauts-de-Seine (92) Seine-Saint-Denis (93) Val-de-Marne (94) Val-d'Oise (95) Implantation Début de cycle / croissance Ravageurs Féverole de printemps Féverole de printemps Féverole de printemps sitone féverole Véronique BIARNES (v.biarnes@terresinovia.fr), Céline ROBERT (c.robert@terresinovia.fr), Laurent RUCK (l.ruck@terresinovia.fr)

Thrips : sans conséquences pour la féverole

Ce petit insecte noirâtre (taille 1 mm) de forme allongée est peu présent sur féverole de printemps contrairement au pois de printemps, culture sur laquelle il peut occasionner des dégâts importants. Aucune nuisibilité n’a pu être mise en évidence sur féverole.

thrips

Bouches-du-Rhône (13) Finistère (29) Gard (30) Haute-Garonne (31) Gers (32) Gironde (33) Hérault (34) Ille-et-Vilaine (35) Indre (36) Indre-et-Loire (37) Isère (38) Jura (39) Landes (40) Loir-et-Cher (41) Loire (42) Haute-Loire (43) Loire-Atlantique (44) Loiret (45) Lot (46) Lot-et-Garonne (47) Lozère (48) Maine-et-Loire (49) Manche (50) Marne (51) Haute-Marne (52) Mayenne (53) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55) Morbihan (56) Moselle (57) Nièvre (58) Nord (59) Oise (60) Orne (61) Pas-de-Calais (62) Puy-de-Dôme (63) Pyrénées-Atlantiques (64) Hautes-Pyrénées (65) Pyrénées-Orientales (66) Bas-Rhin (67) Haut-Rhin (68) Rhône (69) Haute-Saône (70) Saône-et-Loire (71) Sarthe (72) Savoie (73) Haute-Savoie (74) Paris (75) Seine-Maritime (76) Seine-et-Marne (77) Yvelines (78) Deux-Sèvres (79) Somme (80) Tarn (81) Tarn-et-Garonne (82) Var (83) Vaucluse (84) Vendée (85) Vienne (86) Haute-Vienne (87) Vosges (88) Yonne (89) Territoire de Belfort (90) Essonne (91) Hauts-de-Seine (92) Seine-Saint-Denis (93) Val-de-Marne (94) Val-d'Oise (95) Début de cycle / croissance Ravageurs Féverole de printemps Féverole de printemps thrips féverole Véronique BIARNES (v.biarnes@terresinovia.fr), Céline ROBERT (c.robert@terresinovia.fr), Laurent RUCK (l.ruck@terresinovia.fr)

Nématodes des tiges : utiliser des semences de féverole saines

dégâts de nématodes des tiges sur féverole

Dégâts de nématodes.

Les nématodes des tiges peuvent causer d’importants dégâts sur la féverole pouvant aller jusqu’à 70 %.

Les plantes issues de graines infestées meurent prématurément et répandent l’infection aux plantes voisines. Or ces parasites peuvent persister jusqu’à 10 ans dans le sol.

Les graines infestées ne doivent pas être utilisées en semences. Utiliser des semences dont la qualité sanitaire est vérifiée.

Bouches-du-Rhône (13) Finistère (29) Gard (30) Haute-Garonne (31) Gers (32) Gironde (33) Hérault (34) Ille-et-Vilaine (35) Indre (36) Indre-et-Loire (37) Isère (38) Jura (39) Landes (40) Loir-et-Cher (41) Loire (42) Haute-Loire (43) Loire-Atlantique (44) Loiret (45) Lot (46) Lot-et-Garonne (47) Lozère (48) Maine-et-Loire (49) Manche (50) Marne (51) Haute-Marne (52) Mayenne (53) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55) Morbihan (56) Moselle (57) Nièvre (58) Nord (59) Oise (60) Orne (61) Pas-de-Calais (62) Puy-de-Dôme (63) Pyrénées-Atlantiques (64) Hautes-Pyrénées (65) Pyrénées-Orientales (66) Bas-Rhin (67) Haut-Rhin (68) Rhône (69) Haute-Saône (70) Saône-et-Loire (71) Sarthe (72) Savoie (73) Haute-Savoie (74) Paris (75) Seine-Maritime (76) Seine-et-Marne (77) Yvelines (78) Deux-Sèvres (79) Somme (80) Tarn (81) Tarn-et-Garonne (82) Var (83) Vaucluse (84) Vendée (85) Vienne (86) Haute-Vienne (87) Vosges (88) Yonne (89) Territoire de Belfort (90) Essonne (91) Hauts-de-Seine (92) Seine-Saint-Denis (93) Val-de-Marne (94) Val-d'Oise (95) Implantation Ravageurs Féverole de printemps Féverole de printemps nématodes des tiges féverole semences féverole Véronique BIARNES (v.biarnes@terresinovia.fr), Céline ROBERT (c.robert@terresinovia.fr), Laurent RUCK (l.ruck@terresinovia.fr)

Lutter contre les tournesols sauvages

Les tournesols sauvages (ou tournesols adventices) sont très nuisibles : en cas d’infestation, les pertes peuvent dépasser 50% du rendement et la récolte devenir impossible. De plus en plus fréquents dans diverses zones de production de tournesol dans le monde, ils prolifèrent aussi en France.

Tous les acteurs de la filière tournesol doivent se mobiliser autour d’une lutte préventive et durable contre cette adventice. Les semenciers en premier lieu mettent en œuvre des procédures pour réduire le risque de pollution fortuite des lots de semences. Les agriculteurs et leurs conseillers ont aussi un rôle clé dans la lutte.

 

Reconnaître les tournesols sauvages

Tournesol sauvage
tournesol sauvage coloration violacée du capitule et de la tige
Capitule de tournesol sauvage

1. Tournesol sauvage - 2. Coloration violacée du capitule et de la tige - 3. Capitule de tournesol sauvage

Malgré des morphologies assez variées et un fort apparentement avec les variétés cultivées, les tournesols sauvages ont des caractères très marqués qui permettent de les distinguer des tournesols cultivés. Les tournesols sauvages sont ramifiés, souvent de grande taille (supérieure à 2 m), polyflores sans capitule dominant. Leurs capitules sont de petite taille et de maturité différenciée. Ils portent de petites graines dont la majorité tombe au sol avant la maturité du tournesol cultivé. On constate souvent une coloration rouge à violette du capitule, de la tige et des pétioles.

 

Les risques de confusion

Tournesols ployflores
Tournesols ployflores
Tournesols ployflores

Tournesols polyflores à différents stades

Les tournesols sauvages se distinguent des deux formes suivantes, nettement moins préjudiciables.

L’hybride polyflore : ce phénomène qui touche certaines variétés est provoqué par des amplitudes thermiques importantes (de l’ordre de14°C à 20°C) ou/et une période de gel durant la phase d’initiation florale, 35 à 45 jours après la levée. Si le capitule principal est toujours bien identifié, quelques capitules secondaires démarrent sur la tige principale. En fin de cycle, la maturité de ces capitules secondaires évolue au même rythme que le capitule principal ce qui n’engendre pas d’augmentation d’humidité à la récolte. L’hybride polyflore est de même taille que les pieds sans polyflorie. Semé dans l’année, il se positionne sur le rang. L’impact sur le rendement est nul à très faible et il n’y a aucun risque d’infestation à terme de la parcelle.
Les repousses de tournesol proviennent de la germination de graines de tournesol hybride retombées au sol avant récolte. La polyflorie n’est pas systématique dans ce cas. Les pieds sont souvent de petite taille et ne présentent pas de coloration violacée. Leur capacité de dissémination et leur pouvoir concurrentiel sont bien moindres que le tournesol adventice « sauvage ».

 

Une nuisibilité très forte

En cas de forte présence de tournesols sauvages, la nuisibilité peut dépasser 50 % de pertes de rendement.

Dans les situations très infestées, la maturation des formes sauvages étant retardée, l'abondance de tiges vertes empêche le passage de la moissonneuse-batteuse. Dans les cas extrêmes, l'hybride cultivé est entièrement étouffé par le tournesol sauvage et disparaît sous le couvert, rendant la récolte impossible.

La teneur en acide oléique peut baisser jusqu'à 10 points.

Ces pertes sont dues au mélange à la récolte de graines de tournesol cultivé avec les graines de tournesol sauvage. Or ce critère qualitatif est déterminant pour la commercialisation des lots dans les filières oléiques.

Un phénomène en baisse mais qui reste préoccupant

Fin 2014, les tournesols sauvages concernent les principaux bassins de production de tournesol en France : Sud-Ouest, Poitou-Charentes, Vendée et, dans une moindre mesure, la région Centre. Leur présence est beaucoup plus rare ailleurs en France.
Depuis 2010 dans le Sud-Ouest, secteur le plus touché avec la région Poitou-Charentes, le taux de parcelles avec des tournesols sauvages a été réduit de moitié passant de 18% en 2010 à 9% en 2013. Cette réduction est à mettre sur le compte du développement des herbicides de post-levée sur variétés tolérantes (systèmes Clearfield et Express Sun) ainsi que sur l’allongement des rotations par les agriculteurs dans les parcelles les plus touchées (introduction en particulier du colza et du sorgho).
Cependant, les "néo-infestations" de tournesols sauvages sur le rang se maintiennent depuis 2011. En 2013, 6% des parcelles observées par Terres Inovia présentent des tournesols sauvages sur le rang, à des taux très faibles (de l’ordre de 1 à 5 pour 10 000 ce qui est inférieur à la norme commerciale de pureté variétale). Ce bruit de fond qui se maintient malgré les efforts réalisés par les semenciers, reste préoccupant.
Par ailleurs, le laboratoire de biologie moléculaire de Terres Inovia à Grignon (78) a formellement identifié quelques très rares cas de tournesols sauvages résistants aux inhibiteurs des ALS.

Régions essentiellement concernées fin 2014

carte nuisibilité tournesol sauvage

Evolution de la pression des tournesols sauvages dans le sud-ouest de la France de 2010 à 2014

Evolution de la pression des tournesols sauvages dans le sud-ouest de la France de 2010 à 2014

 

Origine des tournesols sauvages

La pollinisation accidentelle de lignées maternelles par des espèces possédant des caractères sauvages et poussant à proximité des champs de production de semences est à l'origine des populations de tournesols sauvages.

Les hybrides sauvages qui en résultent peuvent se retrouver dans des lots de semences, à de très faible taux (de l’ordre de 1 à 5 pour 10 000) et par la suite dans les parcelles semées avec ces lots de semences.

 

Si des tournesols sauvages sont observés dans la parcelle

Remplissez l’enquête en ligne de Terres Inovia. Saisir en ligne les parcelles de tournesol dans lesquelles vous avez identifié du tournesol sauvage permettra d'obtenir une base de données conséquente sur la localisation de cette adventice, dans le but d'améliorer les connaissances sur son développement et d'optimiser les méthodes de lutte envisagées. La synthèse des communes touchées sera disponible sur le site. Toutes les autres informations saisies restent confidentielles. Merci par avance pour votre contribution dans cette lutte collective ! 

Répondre à l'enquête

champ tournesols sauvages

Si présence de tournesols sauvages pour la première fois, arracher les pieds de tournesol sauvage avant la maturité des premiers capitules en évitant que les graines ne tombent au sol.

Agir rapidement pour une lutte efficace.

Allonger la rotation : attendre trois à quatre ans avant de semer à nouveau un tournesol dans la parcelle.

Dans la rotation :

  • éviter le labour qui a tendance à enfouir à long terme les graines,
  • pratiquer le faux-semis après la récolte du blé ou des autres cultures de la rotation,
  • dans les autres cultures, utiliser un traitement très efficace contre le tournesol sauvage et éviter si possible les sulfonylurées ou tout autre herbicide inhibiteur de l’ALS (florasulam, etc.). Compléter si nécessaire par un binage, si les solutions chimiques sont limitées (ex. : soja).

Après une préparation du sol précoce (ou faux-semis), décaler la date de semis du tournesol au 20-25 avril pour favoriser des premières levées qu’il faut détruire (outils ou glyphosate) au moment du semis.

Semer une variété CLEARFIELD®, CLEARFIELD PLUS® ou EXPRESS SUN® puis traiter obligatoirement avec l’herbicide de post-levée associé en respectant les doses (PULSAR 40 1,25 l/ha ou PASSAT PLUS 2 l/ha ou EXPRESS SX 45 g/ha + TREND 90) et le stade 4 feuilles du tournesol.

Attention, les interventions trop tardives (6-8 feuilles du tournesol sauvage) sont inefficaces, certaines plantes redémarrant par les bourgeons axillaires.

Ne laisser aucune zone non désherbée dans la parcelle : compléter si nécessaire par un binage (entre les stades 4 feuilles et 12-14 feuilles). S’il reste des tournesols sauvages dans des zones non traitées ou en bordure immédiate de la parcelle, les détruire sans en laisser avant floraison (arrachage, broyage, etc.).

Si des pieds de tournesols sauvages non touchés sont observés dans une zone correctement traitée avec l’herbicide associé à la variété tolérante, il y a peut-être un phénomène de développement de résistance. Avertir rapidement le technicien pour un diagnostic (diagnostic complémentaire de Terres Inovia) et détruire impérativement ces plantes (binage, arrachage manuel).

Si la récolte est précoce (fin août - début septembre), réaliser un faux-semis pour favoriser les nouvelles levées.

Faux-semis de printemps et décalage de la date de semis du tournesol.

Préparer le lit de semences fin mars-début avril et attendre les premières levées de repousses de tournesol pour les éliminer par désherbage chimique total puis semer dans la foulée le tournesol (sans retravailler le sol), à partir de la deuxième quinzaine d’avril si les conditions le permettent.

Faux-semis ou « déstockage » de graines d’été ou d’automne.

Entre le tournesol et la céréale suivante, laisser les cannes de tournesol en place ou réaliser un travail du sol très superficiel (5 cm maxi) juste après la récolte du tournesol pour favoriser les levées de repousses de tournesol, tournesols sauvages compris.

Sur les chaumes de céréales, détruire les levées de tournesols sauvages survenues à la faveur de pluies estivales.

 

Si quelques pieds de tournesols sauvages sont observés pour la première fois sur la parcelle

tournesol sauvage

  • Si ces pieds sont présents sur la ligne de semis (pollution des semences), informer au plus vite le technicien habituel.
  • Arracher les pieds de tournesol avant la maturité des premiers capitules. Si les pieds de tournesols sauvages sont repérés alors que les premières graines sont déjà formées, les arracher en évitant que les graines ne tombent au sol.
  • Appliquer les recommandations précédentes lors du retour de la culture sur la parcelle.

Efficacité des différents moyens de lutte

La lutte chimique contre le tournesol sauvage passe par un désherbage de post-levée sur variété tolérante aux herbicides. La durabilité de ces solutions dépendra du respect de certaines précautions d'utilisation, pour éviter de favoriser le développement de tournesols sauvages résistants.

 

​​Focus sur les tournesols sauvages en vidéo, par Laurence Pauly

 

N’oubliez pas de saisir l’enquête en ligne de Terres Inovia sur le tournesol sauvage pour nous aider à lutter contre cette adventice !

Répondre à l'enquête

Documents à télécharger

Bouches-du-Rhône (13) Finistère (29) Gard (30) Haute-Garonne (31) Gers (32) Gironde (33) Hérault (34) Ille-et-Vilaine (35) Indre (36) Indre-et-Loire (37) Isère (38) Jura (39) Landes (40) Loir-et-Cher (41) Loire (42) Haute-Loire (43) Loire-Atlantique (44) Loiret (45) Lot (46) Lot-et-Garonne (47) Lozère (48) Maine-et-Loire (49) Manche (50) Marne (51) Haute-Marne (52) Mayenne (53) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55) Morbihan (56) Moselle (57) Nièvre (58) Nord (59) Oise (60) Orne (61) Pas-de-Calais (62) Puy-de-Dôme (63) Pyrénées-Atlantiques (64) Hautes-Pyrénées (65) Pyrénées-Orientales (66) Bas-Rhin (67) Haut-Rhin (68) Rhône (69) Haute-Saône (70) Saône-et-Loire (71) Sarthe (72) Savoie (73) Haute-Savoie (74) Paris (75) Seine-Maritime (76) Seine-et-Marne (77) Yvelines (78) Deux-Sèvres (79) Somme (80) Tarn (81) Tarn-et-Garonne (82) Var (83) Vaucluse (84) Vendée (85) Vienne (86) Haute-Vienne (87) Vosges (88) Yonne (89) Territoire de Belfort (90) Essonne (91) Hauts-de-Seine (92) Seine-Saint-Denis (93) Val-de-Marne (94) Val-d'Oise (95) Préparation de campagne Remplissage des gousses Maturité/récolte Floraison Désherbage Tournesol Tournesol Tournesol Soja Soja Soja Tournesol adventice adventice tournesol désherbage perte rendement pollinisation semence tournesol tournesol géant tournesol sauvage violet Fanny VUILLEMIN (f.vuillemin@terresinovia.fr); Franck DUROUEIX (f.duroueix@terresinovia.fr)

Gestion de l'ambroisie à feuille d'armoise en tournesol et soja

L’ambroisie à feuilles d’armoise est une plante annuelle dont le pollen allergisant provoque des troubles tels que rhinite, conjonctivite, asthme, urticaire etc.

ambroisie soja

La nuisibilité de l'ambroisie à feuilles d'armoise est très forte sur le tournesol

En Rhône-Alpes où sa présence est importante, elle concurrence les cultures et elle est à l’origine d’un véritable problème de santé publique qui affecte de 6 à 20 % de la population selon la zone. Sa présence est également bien établie en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie.

Son aire d’extension croît d’année en année.

carte ambroisie à feuilles d

L’ambroisie à feuille d’armoise est une problématique qui ne concerne pas seulement le milieu agricole mais tous les acteurs d’un territoire. Afin de suivre son évolution, un module de signalement est mis en place par l’observatoire des ambroisie. Y participer permet de mieux lutter contre cette espèce.

 

ambroisie à feuilles d

Ambroise à feuilles d'armoise dans du soja

 

L’ambroisie à feuille d’armoise : une espèce envahissante très concurrentielle pour les cultures

Dans les grandes cultures, l’ambroisie, de par son cycle biologique, se développe en cultures de printemps, en particulier dans le tournesol, le soja, le maïs, le sorgho et même le pois. Dans ces cultures de printemps, elle est très concurrentielle. Cette nuisibilité est variable selon la densité de l’adventice, le type de culture et l’efficacité des méthodes de gestion utilisées. En culture de tournesol, une perte de l’ordre de 3q/ha par tranche de 10 ambroisies au m² avec une perte de rendement qui peut aller jusqu’au 2/3 de la récolte est observée.

Nuisibilité ambroisie dans tournesol

 

Reconnaître l'ambroisie à feuilles d'armoise

plantule ambroisie
jeune plant ambroisie

1. plantule - 2. jeune plante

ambroisie plante adulte
ambroisie en fleurs

3. plante adulte - 4. fleurs

 

Connaitre sa biologie pour mieux la gérer

schéma ambroisie

Les graines d’ambroisie sont capables de rester viables dans le sol au moins 10 ans (Taux Annuel de Décroissance faible). Les semences sont de tailles variables selon les milieux et sont capables de germer en surface comme en profondeur (6-8 cm).

Sa période de levée est longue : de mars à septembre.

La période de floraison est cependant peu influencée par la date de germination : une plante qui germe tardivement est capable de fleurir et de former des graines en un temps très court.

L’ambroisie a également une forte capacité de repousse : une ambroisie écimée par exemple est capable de repartir et de produire des graines rapidement.

L'ambroisie, plante annuelle

schéma ambroisie

Source : informations issues de l'Observatoire des Ambroisies

Depuis juin 2011 la règlementation européenne indique que la teneur maximale d’ambroisie ne doit pas dépasser 50 mg par kilogramme de graines destinées à la fabrication des aliments pour animaux, afin d’éviter la dissémination des graines d’ambroisie.

 

Méthodes de lutte

En raison de ses caractéristiques biologiques et de sa forte capacité d’adaptation, l’ambroisie n’est pas facile à éliminer des parcelles.

La lutte chimique montre ses limites (défauts d’efficacité, fortes pressions, résistance…) : une approche intégrée, avec un raisonnement à l’échelle de la rotation, est indispensable.

Leviers de lutte agronomique :

  • Introduction de cultures d’hiver dans la rotation
  • Gestion de l’interculture estivale
  • Faux-semis et décalage de la date de semis de la culture de printemps
  • Binage

Introduction de cultures d’hiver dans la rotation

Les cultures d’hiver ne favorisent pas la prolifération de l’ambroisie qui est estivale. Cela permet une rupture du cycle et donc un abaissement du stock semencier. Ceci n’est valable qu’à la condition d’une bonne gestion de l’interculture estivale.

Introduction de cultures d’hiver dans la rotation

Avec d’autres cultures, des herbicides aux modes d’action plus efficaces sont utilisables : contact et hormones dans les céréales, mésotrione en maïs et sorgho, proman en soja, etc…

Gestion de l’interculture estivale

Après récolte de la céréale, les jeunes ambroisies levées ne subissent plus la compétition de la culture et ont accès à la lumière : elles se développent donc rapidement dans les chaumes de blé. La lutte en interculture après une culture d’hiver (céréale, colza ou pois) est donc importante pour éviter d’augmenter le stock semencier de l’ambroisie.

ambroisie dans champ blé

Les déchaumages d’été détruisent les jeunes ambroisies et réduisent le stock grainier en faisant lever de nouvelles ambroisies durant l’interculture et en les détruisant mécaniquement ou chimiquement. Il est conseillé d’intervenir tôt après la récolte pour profiter de la fraicheur du sol (meilleure pénétration des outils) et si possible d’équiper l’outil d’un rouleau pour favoriser les nouvelles levées (qui seront détruites mécaniquement ou chimiquement). Les passages doivent se faire avant grenaison. Ne pas oublier la forte capacité de régénération de la plante : la profondeur de travail doit détruire les plantes levées.

déchaumage ambroisie

Le conseil est donc le suivant : juste après la récolte, réaliser un travail du sol pour détruire les pieds levés et faire un faux-semis. Début septembre, détruire les ambroisies présentes avant l’implantation du couvert ou de la culture suivante, sans générer de nouvelles levées.

Faux-semis de printemps et décalage de la date de semis du tournesol ou du soja

Réaliser un faux semis de printemps (ou une préparation précoce du sol) dès fin mars et décaler la date de semis au 1er mai (10-20 mai en forte infestation) pour permettre une destruction mécanique ou chimique des premières levées avant le semis.

Essai soja Terres Inovia 2016 (Hanc, 79)

essai soja terres inovia 2016

Dans cet essai, le décalage de la date de semis et la destruction des levées permettent de réduire la pression de l’ambroisie de 64% (dans les témoins).

Essai soja terres inovia

Cet essai montre que la combinaison date de semis 2 + Pulsar est bien plus efficace que celle date de semis 1+ Pulsar. Le décalage de la date de semis a donc une action intéressante.

préparation lit de semence tournesol soja

Le conseil est donc de réaliser une préparation précoce du lit de semence de la culture (sols argileux) ou faux semis (limons) pour faire lever de jeunes ambroisies, puis de détruire mécaniquement ou chimiquement ces levées d’ambroisie avant le semis du tournesol ou du soja. Eviter une date de semis précoce (pour faire lever un maximum d’ambroisie afin de les détruire).

 

Essai tournesol Terres Inovia 2022

Dans le cadre d’un projet sur l’ambroisie à feuille d’armoise financé par la région Nouvelle-Aquitaine en 2021, Terres Inovia a élaboré avec la FREDON et la Chambre Régionale d’Agriculture de Nouvelle-Aquitaine un flyer sur la gestion de l’ambroisie en tournesol et en soja. Accessible ci-dessous, il récapitule les leviers de lutte mobilisables en tournesol ou en soja ainsi qu’en interculture avant ou après ces cultures de printemps, c’est-à-dire à l’échelle de la rotation. Après quelques rappels sur la règlementation autour de cette adventice et sur sa nuisibilité pour les cultures, il fournit aussi des éléments caractéristiques de la biologie de la plante indispensables à connaitre pour mieux adapter le choix des pratiques culturales à la phénologie de l’ambroisie, la longévité de ses graines, etc…

Voir le flyer

 

Toujours dans le cadre de ce projet sur ambroisie financé par la région Nouvelle-Aquitaine en 2021 dont le volet communication était piloté par la FREDON et la Chambre Régionale d’Agriculture de Nouvelle-Aquitaine, Terres Inovia a réalisé en collaboration avec la Chambre d’Agriculture de la Charente une vidéo qui présente les résultats des essais de l’institut montrant d’une part l’efficacité des faux-semis sur ambroisie en mars-avril et décalage de la date de semis du tournesol ou du soja et d’autre part les résultats de tests de différents programmes de désherbage de l’ambroisie en culture de tournesol.

 

Binage

Biner le tournesol (à partir de 1 paire de feuille avec protèges plants ou à partir de 2 paires de feuilles sinon) ou le soja (à partir des premières feuilles unifoliées avec protèges plants ou à partir de la 1ère feuille trifoliée sinon) permet d’éliminer une proportion non négligeable des ambroisies présentes, même si les ambroisies sur le rang restent après binage. Ne pas intervenir trop tard et passer plusieurs fois si les fenêtres climatiques le permettent.

 

Essai de 2016 binage en soja (Bouloc, 82)

efficacité du binage contre ambroisie
efficacité binage contre ambroisie avec imazamox

 

Le binage permet de gagner ici une vingtaine de points d’efficacité.

Le binage, en réduisant le nombre de pieds résistants, diminue la concurrence sur la culture et peut permettre de diminuer la pression de sélection.

 

Exemples de parcelles agriculteur en tournesol suivies en 2004 dans l'Isère

efficacité herbicide contre ambroisie

Ces résultats montrent que le binage, en association avec les herbicides, permet de gagner des points d’efficacité. Il est donc un bon complément, et ce même en situation de forte infestation.

 

Bonnes pratiques

Attention au transport de graines par le matériel de récolte : récoltez les zones les plus infestées en fin de chantier et nettoyez soigneusement la moissonneuse-batteuse pour réduire la dissémination vers les autres champs. Evitez les récoltes tardives en tournesol (autrement cela laisse à l’ambroisie le temps de grainer).

 

A retenir

La lutte permanente dans la rotation est indispensable pour gérer correctement l'ambroisie. Il faut donc combiner les leviers pour une efficacité maximale et une gestion du risque de résistance. Eviter le labour car les graines sont capables de rester viables longtemps dans le sol.


Ecimage de l’ambroisie : une fausse bonne idée

Des expérimentations Terres Inovia montrent que les ambroisies écimées sont capables de refaire autant de graines viables que celles sans écimage. Pire, selon la période d’écimage cela peut prolonger la floraison et donc l’émission du pollen allergisant. Ainsi, l’écimage n’est pas recommandé sur ambroisie.

 

Gestion herbicide

  Prélevée Postlevée
Tournesol

Racer ME 2l/ha

OU Proman* 1.5 à 2l/ha

* suivre les préconisations de la firme selon le type de sol

- Pulsar 40 0,6l/ha + Actirob ou Dash HC ou Passat Plus 1 l/ha (variétés Clearfield Plus) à 2-3 feuilles du tournesol, renouvelé 8 à 10 jours plus tard.

- Express SX 30 g/ha + Trend 90 à 2-3 feuilles du tournesol, renouvelé 8 à 10 jours plus tard

- Pulsar 40 1.25 l/ha + Dash HC ou Passat Plus 2 l/ha (variétés Clearfield Plus) à 4 feuilles du tournesol

- Viballa 1l/ha (toutes variétés) à partir de 4 feuilles du tournesol

Soja

Proman* 1.5 à 2l/ha

* suivre les préconisations de la firme selon le type de sol

Basagran 1 kg/ha (ou Corum 1 l/ha) à 2-3 feuilles du soja puis pulsar 40 +
Actirob B 8 à 10 jours plus tard.

Double application de Pulsar 0.6 l/ha + Actirob B à 2-3 feuilles renouvelée 8 à 10 jours plus tard.

3 feuilles du soja = 2 feuilles unifoliées + 1 feuille trifoliée

Intervenir, sur adventices de 2 à 6 feuilles maximum. Au-delà l'efficacité décroît. Une phytotoxicité passagère peut intervenir sans incidence significative sur le rendement.

 

Les solutions de prélevée sont insuffisantes. RACER ME 2 l/ha et PROMAN / INIGO à 2-2.5 L/ha (métobromuron) peuvent s’utiliser. Attention, suivre les recommandations de la firme vis-à-vis des doses d’utilisation du métobromuron en fonction du type de sol.

NB : Sur tournesol, tous les herbicides, de post-levée, à l'exception du Viballa, doivent être appliqués sur variétés tolérantes. Les programmes de pré-levée puis post-levée sont les plus performants. En post-levée, respectez impérativement le stade (4 feuilles du tournesol et 2-3 feuilles vraies du soja) et la dose d’homologation ; intervenir en programme après un PROMAN à 2l/ha ou Racer ME 2l/ha en prélevée (il est toujours préférable de faire une prélevée, même à 1,5 l/ha, plutôt qu’une impasse) :

  • PULSAR 40 1,25 l/ha à 4 feuilles du tournesol ou du soja. Préférez une double application de PULSAR 40 à 0,625 l/ha + Actirob B (ou Dash HC) à 1 l/ha dès 2-3 feuilles du tournesol ou 2-3 feuilles vraies du soja, avec 8-10 jours d’intervalle entre les deux applications.
  • PASSAT PLUS 2 l/ha à 4 feuilles du tournesol. Préférez une double application de PASSAT PLUS à 1 l/ha dès 2-3 feuilles du tournesol, avec 8-10 jours d’intervalle entre les deux applications.
  • 2 applications de EXPRESS SX 30 g/ha + TREND 90, la première à 2-4 feuilles du tournesol, la deuxième 8 à 10 jours plus tard.

En effet, le fractionnement en 2 applications améliore l’efficacité.

Le viballa a une efficacité nettement supérieure aux autres solutions de post-levée

 

Résistance de l’ambroisie à feuille d’armoise

En 2015, un premier cas de résistance liée à la cible (RLC) a été repéré dans le Tarn-et-Garonne. En 2016, 3 foyers de résistance non liée à la cible (RNLC) ont été identifiés dans le Tarn-et-Garonne, le Rhône et la Haute-Garonne.

Les causes d’apparition de la RNLC sont le sous dosage de la substance active, les applications à des stades inadaptés, une faible sensibilité de l’ambroisie aux inhibiteurs de l’ALS (60-70% d’efficacité à pleine dose), la fréquence des cultures estivales et de l’utilisation de Pulsar 40 ou Express SX, des dates de semis précoces, l’absence de binage, la dissémination à la récolte… Attention, un herbicide de postlevée n’est pas un rattrapage.

Pour gérer la résistance aux herbicides

 

L'ambroisie trifide : à ne pas négliger non plus !

ambroisie trifide dans champ de tournesol

Ambroisie trifide dans une parcelle de tournesol

Si l'ambroisie à feuilles d'armoise est l'espèce la plus répandue en France, il existe d'autres espèces dont l'ambroisie trifide que l'on peut notamment rencontrer dans le Sud-Ouest.

L’ambroisie trifide (Ambrosia trifida L.) est potentiellement aussi concurrentielle pour les cultures et aussi allergène que l’ambroisie à feuille d’armoise. Elle se retrouve, en France, essentiellement dans les milieux cultivés.

Pour participer à la lutte contre l’ambroisie trifide :

  • l’arracher autant que faire se peut (il est préférable de sortir les plantes des parcelles).
  • utiliser les mêmes pratiques agronomiques que pour l’ambroisie à feuille d’armoise : rotation des cultures (alternance de cultures d'hiver et cultures d'été), faux-semis…

Connaître et gérer la flore adventice

 

En savoir plus sur les stratégies herbicides en tournesol

Lire l'article

Bouches-du-Rhône (13) Finistère (29) Gard (30) Haute-Garonne (31) Gers (32) Gironde (33) Hérault (34) Ille-et-Vilaine (35) Indre (36) Indre-et-Loire (37) Isère (38) Jura (39) Landes (40) Loir-et-Cher (41) Loire (42) Haute-Loire (43) Loire-Atlantique (44) Loiret (45) Lot (46) Lot-et-Garonne (47) Lozère (48) Maine-et-Loire (49) Manche (50) Marne (51) Haute-Marne (52) Mayenne (53) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55) Morbihan (56) Moselle (57) Nièvre (58) Nord (59) Oise (60) Orne (61) Pas-de-Calais (62) Puy-de-Dôme (63) Pyrénées-Atlantiques (64) Hautes-Pyrénées (65) Pyrénées-Orientales (66) Bas-Rhin (67) Haut-Rhin (68) Rhône (69) Haute-Saône (70) Saône-et-Loire (71) Sarthe (72) Savoie (73) Haute-Savoie (74) Paris (75) Seine-Maritime (76) Seine-et-Marne (77) Yvelines (78) Deux-Sèvres (79) Somme (80) Tarn (81) Tarn-et-Garonne (82) Var (83) Vaucluse (84) Vendée (85) Vienne (86) Haute-Vienne (87) Vosges (88) Yonne (89) Territoire de Belfort (90) Essonne (91) Hauts-de-Seine (92) Seine-Saint-Denis (93) Val-de-Marne (94) Val-d'Oise (95) Préparation de campagne Implantation Phase végétative Désherbage Tournesol Tournesol Tournesol Soja Soja Soja Soja Tournesol adventice ambroisie désherbage désherbage chimique du tournesol désherbage du soja désherbage du tournesol gestion de lambroisie tournesol Fanny VUILLEMIN (f.vuillemin@terresinovia.fr); Franck DUROUEIX (f.duroueix@terresinovia.fr)

Gestion des adventices difficiles en tournesol et en soja

Certaines adventices estivales sont particulièrement concurrentielles pour le tournesol et le soja et sont à gérer spécifiquement par exemple le datura, la lampourde à gros fruits (xanthium), l’ammi élevé, le bident tripartite, la morelle, le chénopode, les renouées et le panic pied de coq. L'écart de rendement constaté entre les parcelles jugées propres et celles jugées sales peut dépasser 10 q/ha.

Datura dans soja dérobé

Datura dans du soja

 

Datura stramoine

Le développement végétatif important du datura le rend très concurrentiel des cultures estivales. Les graines de datura contiennent des alcaloïdes tropaniques qui sont des molécules très toxiques pour l’homme et le bétail et la récolte fait l’objet de normes. La dose toxique chez les bovins est de 600 à 900 mg de graines par kilo de poids vif. Depuis juin 2011, la règlementation européenne indique que la teneur maximale de Datura ne doit pas dépasser 1000 mg par kilogramme de graines destinées à la fabrication des aliments pour animaux. Ce seuil, qui est en cours de révision au niveau européen, devrait passer à 500 mg/kg de graines à partir de 2023. La taille des graines (2,5 à 3,5 mm) complique leur élimination par nettoyage mécanique de la récolte de tournesol.

Datura stramoine

Fréquent sur les cultures de tournesol.

Les levées sont essentiellement printanières et estivales (d’avril à septembre). Par conséquent, la rotation de cultures, avec introduction de cultures d’hiver, s’avère efficace.

Cependant, les levées étant plutôt échelonnées, les déchaumages et faux-semis ne sont pas d'une grande utilité dans la lutte contre le datura.

La persistance du stock semencier dans le sol est forte et les graines sont capables de germer même à 15 cm de profondeur. C’est pour cette raison que le labour ne présente pas d'intérêt dans la lutte contre le datura stramoine.

Une culture bien implantée (peuplement homogène) et couvrante contribuera à défavoriser le datura, très sensible à la concurrence.

Concernant le désherbage mécanique, la herse étrille et la houe rotative sont souvent peu efficaces ou d'un niveau de performance très aléatoire, à cause notamment des levées échelonnées. Le binage, en revanche, s’il est pratiqué à plusieurs reprises, est une solution à ne pas oublier.

  • En prélevée du tournesol : utiliser Racer ME en programme. Appliquer dans de bonnes conditions, en particulier sur un sol frais.
  • En prélevée du soja : PROMAN possible efficacité moyenne.

La postlevée est à privilégier, car bien plus efficace :

  • En post-levée sur tournesol tolérant : les herbicides PULSAR 40, PASSAT PLUS, DAVAI et EXPRESS SX sont très efficaces.
  • En post-levée sur soja : les herbicides PULSAR 40 et DAVAI sont très efficaces.

 

Lampourde à gros fruits (Xanthium strumarium)

La lampourde peut impacter fortement le rendement des cultures d'été du fait de sa forte concurrence. Les graines de lampourde posent des problèmes de tri dans le tournesol. Elles peuvent amener de l'humidité à la récolte, ce qui pénalise la qualité du stockage. D'autre part, ses graines et ses cotylédons sont toxiques pour les animaux. De plus l'adventice est une plante hôte du mildiou du tournesol (Plasmopara halstedii).

Lampourde à gros fruits
Lampourde à gros fruits dans le tournesol

1. Plantule - 2. Dans le tournesol

Adventice printanière et estivale aux levées échelonnées (de mai à août), la lampourde peut être maîtrisée par l’introduction de cultures d’hiver dans la rotation, qui vont lui être défavorables en raison de leur période de semis différente. La floraison a lieu de juillet à septembre.

Le labour n’est pas une technique efficace sur le xanthium car 80% des graines peuvent rester viables pendant plusieurs années.

Même si ces techniques ne sont pas suffisantes pour maîtriser le xanthium, les déchaumages et travaux superficiels en été, début d'automne voire en début de printemps (faux-semis) contribuent à épuiser le stock semencier dans les premières couches du sol. Dans le cas de semis tardifs, détruire les xanthium déjà levés avant ou au moment du semis. En interculture, après une céréale, un faux-semis favorise les levées qu'il suffit ensuite de détruire mécaniquement ou chimiquement.

En culture, la herse étrille et la houe rotative sont relativement peu efficaces à cause du système racinaire puissant de la lampourde. La bineuse est efficace sur les premières levées ; ensuite, il faut compter sur la vigueur de la culture pour limiter le développement des nouvelles germinations.

En prélevée, les solutions chimiques sont globalement inefficaces. Le binage à partir de 2 paires de feuilles du tournesol ou 1ère feuille trifoliée du soja donne des résultats satisfaisants.

En post-levée du tournesol : sur variétés tolérantes, utiliser Pulsar 40 1,25 l/ha ou Passat plus 2 l/ha ou Express SX 45 g/ha + Trend 90 0,1%. L'efficacité est améliorée par le fractionnement de la dose, rajouter dans ce cas Actirob B ou Dash HC à Pulsar 40 / Listego.

En post-levée du soja : privilégier la double application suivante : PULSAR 40 0.6 l/ha + Actirob B 1 l/ha renouvelé 8-10 jours plus tard.

 

Efficacité de Pulsar 40 et d'Express SX sur xanthium

 Efficacité de Pulsar 40 et d

Source : 3 essais Terres Inovia (2007,2009,2010)

 

Ammi élevé (Ammi majus)

L'ammi élevé présente un développement végétatif exubérant qui le rend très concurrentiel des cultures de printemps et d'été. Cette concurrence peut aller jusqu'à l'étouffement total de la culture. En tournesol, 20 pieds/m² d'ammi élevé font perdre environ 15 % du rendement

ammi majus plantule
ammi majus dans le tournesol

Fréquent sur les argilo-calcaires du Sud-Ouest. 1. Plantule - 2. Dans le tournesol

L'ammi élevé est capable de germer toute l'année avec un pic en sortie d'hiver, début de printemps. Les germinations s'estompent à l'approche des fortes températures estivales. La fructification a lieu pendant l'été, ce qui en fait une espèce redoutée des cultures à récolte tardive (tournesol par exemple). Le labour et la rotation n’ont pas d’effet.

Le meilleur levier agronomique sur ammi majus est d’épuiser le stock semencier. Avant tournesol, réaliser une préparation précoce du lit de semences (fin mars, début avril), puis laisser passer 3 à 4 semaines sans retoucher le sol. Si la météo et l'état du sol sont favorables, cette technique déclenchera les premières germinations d'ammi élevé et contribuera ainsi à réduire le stock semencier superficiel, en prenant soin de détruire cette première vague de levées avant le semis du tournesol. En cas de fortes infestations attendues, décaler légèrement la date de semis à fin avril ou début mai. Il est possible aussi de pratiquer ensuite un faux-semis début septembre après la récolte du tournesol, suivi d'une destruction mécanique avant le semis du blé. Ce conseil s’applique également après la culture de blé.

Profiter du binage comme moyen complémentaire à la lutte herbicide pour éviter la production de graines pendant l'été. La herse étrille sur jeunes plantules et la houe rotative (en limon) peuvent s'envisager également.

En prélevée du tournesol, utiliser NOVALL sur un sol frais et affiné à 1,5 à 2 l/ha. Adapter la dose au type de sol : lire attentivement les conseils d'utilisation sur l'étiquette du bidon (Attention : Novall est déconseillé en sol sableux).

NOVALL permet également un bon contrôle des graminées, morelles, renouées persicaires et amarantes. Il peut être utilisé en association ou en programme (si mélange interdit) avec d’autres produits de prélevée pour un complément de spectre (CHALLENGE 600, PROMAN, RACER ME).

En prélevée du soja, aucune solution n’est efficace.

En post-levée, PULSAR 40 (tournesol tolérant et soja), PASSAT PLUS et EXPRESS SX (tournesol tolérant) sont très efficaces mais doivent s’envisager, sur tournesol, en programme après NOVALL 1 à 1,5 l/ha en prélevée pour limiter les risques de résistance dans la rotation (résistance aux inhibiteurs de l’ALS, sulfonylurées, florasulam et pyroxulam, imazamox). NOVALL présente une bonne action sur graminées, amarante, morelle et renouée persicaire.

 

Renouée liseron

La renouée liseron est précoce et très concurrentielle pour les cultures de tournesol et de soja.

Renouée liseron
Renouée liseron à floraison

1. plante - 2. floraison

La période de levée préférentielle s'étale de mars à juin. Le Taux Annuel de Décroissance de la renouée liseron étant assez faible (environ 50 %), le labour a une action très moyenne voire neutre. Les façons culturales réalisées le mois qui précède l'implantation de culture de printemps tardif (faux-semis) permettent de se prémunir partiellement contre la renouée liseron via une destruction de la mauvaise herbe au moment du semis.

Les très jeunes renouées s'arrachent relativement bien à l'aide de la herse étrille, mais celle-ci est inefficace dès que la plantule a mis en place ses premières feuilles. La bineuse est également efficace.

En culture de tournesol, privilégier les herbicides à base de pendiméthaline (ATIC-AQUA) ou de l’herbicide DAKOTA-P complétés en mélange ou en programme avec CHALLENGE 600 3.5 l/ha, PROMAN 2 l/ha (2.5 l/ha pour les fortes infestations) ou encore RACER ME 2 l/ha.

Dans les programmes avec PULSAR 40, PASSAT PLUS ou EXPRESS SX, en postlevée sur variétés tolérantes, conserver, en prélevée, une base pendiméthaline (ATIC-AQUA), une base avec l’herbicide DAKOTA-P ou PROMAN. La pleine dose de l’herbicide de postlevée est à privilégier. Une meilleure efficacité est obtenue par le fractionnement de la postlevée (avec huile pour PULSAR 40). La première application démarre à 3 feuilles du tournesol.

En culture de soja, le meilleur programme réunit ATIC-AQUA 2 l/ha puis PULSAR 40 1 l/ha. Le fractionnement de ce dernier est à privilégier pour une meilleure efficacité (et une meilleure sélectivité) : PULSAR 40 0.625 l/ha + Actirob B 1 l/ha dès 3 feuilles du soja, renouvelé 8-10 jours plus tard. Le programme PROMAN 1.5 l/ha puis PULSAR 40 0.8 l/ha donne également de très bons résultats.

 

Efficacité du programme à base de PULSAR 40 et PROMAN contre renouée liseron.

Efficacité du programme à base de PULSAR 40 et PROMAN contre renouée liseron

Regroupement des essais Tournesol et Soja 2012-2017

Efficacité (% - moyenne et détail) sur renouées liserons – 17 essais

 

Ray-grass

A l’origine plutôt hivernale, cette graminée est maintenant présente également dans les cultures estivales comme le tournesol.

Les ray-grass peuvent germer toute l'année, avec deux pics de germination : l'un automnal de septembre à décembre, l'autre au début du printemps. C’est pour cette raison que la rotation n’est pas (plus) un levier efficace. Le labour occasionnel reste un levier intéressant sur les fortes infestations de ray-grass, compte tenu de la faible persistance de son stock grainier. De nombreux essais ont montré son efficacité sur ray-grass s’il est pratiqué tous les 3-4 ans (le labour annuel n’est pas conseillé). Par ailleurs, les graines de ray-grass étant peu dormantes et germant surtout à partir de la fin d'été, début automne, la mise en oeuvre de déchaumages superficiels à cette période, dans l’interculture blé-tournesol par exemple, est intéressante. Les conditions météo (température élevée et pluie) et de structure du sol (terre fine, rappuyée) sont déterminantes pour la réussite de cette technique.

Le binage est un bon complément de rattrapage, même en tournesol et même à début tallage.

En postlevée, éviter d’utiliser PULSAR 40 (tournesol tolérant et soja) ou PASSAT PLUS (tournesol tolérant) seul.

 

Bident tripartite ou chanvre d'eau

Présent en Bourgogne et dans le Sud-Ouest, dans les bas-fonds et à proximité des cours d'eau, le bident tripartite est très nuisible et compromet la récolte du tournesol dans les cas les plus graves.

bident
bident

1. Plantule - 2. Dans le tournesol

Assurer un peuplement homogène est défavorable au bident par effet d'étouffement. Le binage est un bon complément aux traitements chimiques.

En prélevée du soja ou du tournesol, aucun herbicide n’est efficace.

En post-levée, les herbicides PULSAR 40 (tournesol tolérant et soja), PASSAT PLUS et EXPRESS SX sont très efficaces (tournesol tolérant).

 

Morelle noire

Cette adventice concurrence fortement les cultures printanières et estivales dans lesquelles elle prend place en raison de son développement important et rapide. La morelle noire est toxique pour l'homme et les animaux domestiques. Elle peut dévaloriser la récolte de soja (en raison de tâches sur les graines causées par les baies de morelle).

plantule de morelle
morelle noire

1. plantule - 2. grenaison

La morelle est souvent mentionnée comme une adventice de plus en plus présente et mal contrôléeLa germination a lieu au printemps, c’est pourquoi la diversification de la rotation avec des cultures d’hiver est efficace. Le stock semencier étant fortement persistant, le labour n’est pas efficace. Les déchaumages et faux-semis ne parviennent généralement pas à faire lever l'adventice en quantité suffisante, même avant des semis de mai.

En conditions pédoclimatiques favorables, les jeunes morelles noires s'arrachent relativement bien à l'aide de la herse étrille ou de la houe rotative. La bineuse est également efficace.

En prélevée, on privilégiera une base DAKOTA P (tournesol). En complément de prélevée, préférer RACER ME (tournesol, mélange avec les produits précédents impossible). Sinon, choisir PROMAN (soja et tournesol).

En post-levée, PULSAR 40 (soja et tournesol tolérant) est efficace dès 0,8 l/ha (avec DASH HC) ou seul dès 1 l/ha. Sur tournesol tolérant, PASSAT PLUS est efficace dès 1,6 l/ha et pour Express SX, rester à 45 g/ha + Trend 90 0,1 %. Sur soja, CORUM est également bien adapté à la postlevée sur morelle.

 

Chénopode blanc

Le chénopode blanc s'installe très fréquemment dans les cultures sarclées biologiques estivales, typiquement le soja. Il est particulièrement redouté du fait de sa grande nuisibilité pour le rendement et sa forte aptitude à produire des semences capables de se conserver très longtemps dans le sol.

chénopode dans soja

Chénopode dans un champ de soja

Les levées, favorisées par une température entre 13 et 20°C, peuvent s’étendre sur une période entre mars et septembre, ou mode plutôt échelonné. La durée de vie des graines dans le sol du chénopode est considérable, par conséquent le labour n’est pas conseillé en cas de présence forte de cette adventice. Les faux-semis réalisés avec soin en avril seront potentiellement efficaces (semis de la culture à envisager en mai).

Si les plantules sont peu développées, les chénopodes se détruisent assez aisément avec la herse étrille, la houe rotative et la bineuse.

En agriculture biologique, les arrachages manuels, fauches ou écimages réalisés avant formation des graines du chénopode limitent les infestations ultérieures.

En prélevée du tournesol, les programmes à base de CHALLENGE 600, RACER ME et PROMAN sont très efficaces.

En postlevée sur tournesol tolérant, EXPRESS SX est plus efficace que PULSAR 40 (1 l/ha + Actirob B) ou PASSAT PLUS (1.6 l/ha minimum). En forte infestation, il est préférable de conserver une base de prélevée efficace sur graminée et chénopode (ATIC-AQUA, DAKOTA-P).

En prélevée du soja, PROMAN est le produit le plus efficace. Le meilleur programme associe cependant prélevée et postlevée.

En postlevée sur soja, rester sur la dose de 1 l/ha minimum avec PULSAR 40 et surtout choisir ATIC-AQUA 2 l/ha (ou PROWL 400 2.3 l/ha) ou PROMAN 1.5 l/ha à 2 l/ha en prélevée. CORUM 1.25 l/ha + DASH HC ou ACTIROB B, toujours en programme après prélevée est également bien adapté.

 

Panic pied-de-coq

Le panic pied-de-coq peut fortement réduire les rendements par son caractère très envahissant et son besoin important d'éléments nutritifs. Son cycle biologique est court et lui permet de produire rapidement des graines avant même la récolte de la culture.

panic pied de coq

Panic pied de coq dans du soja

Entre avril et septembre, les levées sont échelonnées et superficielles. Comme la persistance du stock semencier est assez faible, le labour est un levier à prendre en compte pour la gestion de cette adventice, en privilégiant un enfouissement occasionnel tous les 3-4 ans. Les faux-semis avant l’implantation du soja sont envisageables mais restent aléatoires en raison de la fluctuation de la météo et du mode de levée échelonné du panic pied-de-coq.

L'efficacité des outils de désherbage mécanique sur panic pied-de-coq est médiocre, en particulier au-delà de 3 feuilles. En revanche, les passages de herse étrille et de houe rotative "à l'aveugle" peu de temps après le semis sont relativement efficaces pour contrôler les premières levées de panics.

En pré-levée, préférer DAKOTA-P (tournesol) qui est un peu plus efficace que la pendiméthaline (PROWL 400, ATIC-ACQUA).

En postlevée, PULSAR 40 (soja et tournesol tolérant) et PASSAT PLUS (tournesol tolérant) sont efficaces à condition de les appliquer sur jeunes plantes (2-3 feuilles maxi de la graminée). Sinon, les antigraminées foliaires (FUSILADE MAX, CENTURION EC, PILOT, etc..,.) présentent une bonne efficacité. Ils ne doivent pas être mélangés à PULSAR 40 ; PASSAT PLUS et EXPRESS SX (baisse d’efficacité sur graminées en raison d’un antagonisme).

Si la postlevée est nécessaire pour la gestion des dicotylédones, conserver une base de prélevée efficace en situation de pression moyenne à forte.

 

Ambroisie

Pour en savoir plus, lire l'article "Comment reconnaître l'ambroisie et comment désherber"

 

Tournesol sauvage

Pour en savoir plus, lire l'article "Comment reconnaître le tournesol sauvage et comment désherber"

 

Chardon

Comment reconnaitre le chardon et comment désherber.

 

En résumé

En tournesol

Efficacité sur huit adventices  envahissantes Meilleures
références de prélevée
PULSAR 40 / DAVAI PASSAT PLUS (variété Clearfield ou Clearfield plus) EXPRESS SX 45 g/ha + Trend90 0,1 (variété Express Sun)
Ambroisie à feuille d’armoise Moyenne ou irrégulière Bonne et régulière Bonne et régulière (60 g/ha + trend)
Ambroisie trifide insuffisante Moyenne Bonne
Datura Bonne et régulière Très bonne et régulière Très bonne et régulière
Liserons des haies Moyenne ou irrégulière bonne et régulière Très bonne et régulière
Bidens Moyenne ou irrégulière Très bonne et régulière Très bonne et régulière
Xanthium insuffisante Très bonne et régulière bonne
Tournesol sauvage insuffisante Bonne et régulière Bonne et régulière
chardon insuffisante Irrégulière Bonne et régulière
Orobanche cumana nulle Bonne (à 6-8 feuilles du tournesol)
À compléter par choix variétal adapté
Nulle

 

Infloweb : une mine d’informations et de conseils sur 40 adventices majeures des grandes cultures

Terres Inovia, l’ACTA, AgroSup Dijon, ARVALIS-Institut du végétal, la FNAMS, l’INRA, l’ITAB et l’ITB proposent Infloweb, un site web qui rassemble et synthétise, de façon pédagogique, des connaissances scientifiques et techniques sur plus de 40 adventices majeures des grandes cultures. Les contenus, rédigés par des experts du domaine, sont destinés à un large public d’agriculteurs, conseillers, enseignants et étudiants, pour aider au raisonnement des stratégies de désherbage.

Après avoir sélectionné l’adventice qui vous intéresse, vous accédez à des informations utiles sur sa description botanique (avec illustrations), sa biologie, son affinité vis-à-vis des milieux et des cultures, les facteurs favorables à son extension, et sa nuisibilité dans les grandes cultures, y compris les espèces porte-graines. Les différents moyens de lutte disponibles sont aussi passés en revue : méthodes préventives et agronomiques, choix des herbicides les plus adaptés et désherbage mécanique. Des recommandations de lutte spécifiques en agriculture biologique sont également fournies.

R-sim : pour gérer la résistance aux herbicides

Bouches-du-Rhône (13) Finistère (29) Gard (30) Haute-Garonne (31) Gers (32) Gironde (33) Hérault (34) Ille-et-Vilaine (35) Indre (36) Indre-et-Loire (37) Isère (38) Jura (39) Landes (40) Loir-et-Cher (41) Loire (42) Haute-Loire (43) Loire-Atlantique (44) Loiret (45) Lot (46) Lot-et-Garonne (47) Lozère (48) Maine-et-Loire (49) Manche (50) Marne (51) Haute-Marne (52) Mayenne (53) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55) Morbihan (56) Moselle (57) Nièvre (58) Nord (59) Oise (60) Orne (61) Pas-de-Calais (62) Puy-de-Dôme (63) Pyrénées-Atlantiques (64) Hautes-Pyrénées (65) Pyrénées-Orientales (66) Bas-Rhin (67) Haut-Rhin (68) Rhône (69) Haute-Saône (70) Saône-et-Loire (71) Sarthe (72) Savoie (73) Haute-Savoie (74) Paris (75) Seine-Maritime (76) Seine-et-Marne (77) Yvelines (78) Deux-Sèvres (79) Somme (80) Tarn (81) Tarn-et-Garonne (82) Var (83) Vaucluse (84) Vendée (85) Vienne (86) Haute-Vienne (87) Vosges (88) Yonne (89) Territoire de Belfort (90) Essonne (91) Hauts-de-Seine (92) Seine-Saint-Denis (93) Val-de-Marne (94) Val-d'Oise (95) Préparation de campagne Implantation Phase végétative Désherbage Tournesol Tournesol Tournesol Soja Soja Soja Soja Tournesol adventices ambroisie ammi majus bident chanvre eau chardon chénopode blanc datura stramoine désherbage mécanique gestion des adventices gestion des adventices dans soja gestion des adventices dans tournesol lampourde morelle noire panic pied-de-coq ray-grass rendement renouée liseron tournesol Fanny VUILLEMIN (f.vuillemin@terresinovia.fr); Franck DUROUEIX (f.duroueix@terresinovia.fr)

La lutte contre les vivaces

Les adventices vivaces sont concurrentielles des cultures car leurs capacités de compétition mais aussi de propagation sont très prononcées.

Ces espèces sont capables de se reproduire à la fois par les graines mais également par multiplication végétative, au moyen d’organes végétatifs (rhizomes, stolons, drageons ou racines tubérisées) capables de régénérer de nouvelles racines ou de nouvelles tiges.

Dans le colza, le chardon des champs, et dans une moindre mesure les espèces de rumex, peuvent être préoccupants.

En soja et tournesol, les espèces prédominantes sont le chardon, le liseron des haies, les chiendents (pied-de-poule et rampant) et le sorgho d’Alep.

Le pois peut être impacté par le chardon des champs, les rumex et le liseron des champs.

Pour les vivaces, la gestion à l’échelle de la rotation est primordiale, on cherchera une très bonne efficacité dans les cultures où des solutions existent, sans négliger les possibilités d’intervention en interculture. La lutte est à raisonner sur le long terme.

 

Mesures préventives : éviter la dissémination

Rotation

Pratiquer une rotation diversifiée pour disposer d’une plus grande gamme d’herbicides avec insertion de cultures compétitrices et leurs herbicides adaptés. La lutte en végétation sur céréales est la plus aisée (sulfonylurée, hormones). Mais c’est également possible sur pois (Tropotone – traitement par taches) et sur tournesol (Express Sx sur variété tolérante). Le contrôle par herbicide est assez léger sur soja (Pulsar 40) et beaucoup plus délicat sur féverole (léger frein avec Corum) et impossible sur pois-chiche et lentille. Enfin, l’interculture estivale permet de pratiquer des déchaumages répétés par temps sec ; ce travail du sol récurent a pour objectif de dessécher les plantes et leurs organes végétatifs, et à terme, de les épuiser.

En interculture

Eviter ou proscrire :

  • les interventions en conditions humides propices aux tassements de sol ;
  • les travaux exclusivement superficiels et le recours aux outils à disques ou à prise de force ;
  • les interventions répétées de déchaumages en été.

En culture

  • être vigilant sur la qualité du lot de semences utilisé
  • surveiller les bords de champs (et les parcelles aux alentours) et faucher les nouvelles infestations si besoin
  • lors de la récolte, bien nettoyer le batteur si des graines d’adventices ont été moissonnées
  • éviter les montées à graines par fauches, broyages, arrachages, avant que les foyers d’infestations ne gagnent trop de terrain.

 

Mesures curatives : lutter tout au long de la rotation en épuisant les réserves souterraines

La lutte contre les vivaces doit s’envisager aussi bien dans les intercultures que dans les cultures de la rotation. La lutte consiste surtout à épuiser les organes souterrains : racines, drageons et autres rhizomes colonisateurs. Mais il ne faut pas négliger l’extension de certaines vivaces par voie de dissémination des graines.

CHARDON
liseron dans tournesol

1. Chardon - 2. Liseron

En interculture

Pour sectionner les racines, privilégier les décompactages et/ou déchaumages en profondeur (matériels munis de socs à ailettes) : 2 à 3 passages à intervalle de 10 jours en août puis en septembre. En conditions séchantes, le retournement par le labour remonte les organes souterrains en surface et provoque leur dessèchement. Ces destructions répétées vont épuiser peu à peu les réserves racinaires des adventices vivaces.

Associée à des travaux du sol adéquats en interculture, l’introduction d’une luzerne est également efficace dans la lutte contre certaines vivaces (chardons notamment) grâce à la concurrence exercée pour la lumière, l’eau ou les éléments nutritifs, et grâce aux fauches répétées possibles.

En culture

Des cultures étouffantes (biomasse élevée, précocité de développement, forte densité, enracinement profond) peuvent être mises en place pour concurrencer les adventices vivaces et limiter leur expansion.

 

Chardon des champs

chardon des champs dans tournesol
Multiplication végétative du chardon (drageons)

1. Chardon dans le tournesol - 2. Multiplication végétative du chardon (drageons)

Le chardon s’est développé à la faveur des systèmes en réduction de travail du sol et/ou avec répétition de façons superficielles. Il peut être présent dans tous les types de sol et toutes les cultures. Sa propagation se fait par les rhizomes.

La nuisibilité du chardon et la difficulté de destruction de ses rhizomes doivent inciter à saisir toutes les opportunités de lutte au cours de la rotation : interventions de travail du sol régulières en été à partir de 4-6 feuilles du chardon, labour profond (même de printemps), implantation de cultures (voire de couverts) étouffantes, binage, éviter la montée à graine des chardons (écimage à floraison, broyage des jachères et des bords de champ), …

Par exemple, l’introduction d’une culture de printemps avec décalage de la date de semis permet de réaliser des interventions de travail du sol au moment où le chardon a peu de réserves racinaires et est prêt à repartir.

Pour les déchaumages répétés d’été, il est conseillé d’utiliser des outils (type cultivateur ou décompacteur à ailettes ou charrue déchaumeuse) avec un recoupement important des dents (chevauchement du sillon des socs). Ne pas hésiter à intervenir en profondeur et plusieurs fois en augmentant la profondeur lors des passages successifs) pour épuiser petit à petit les réserves du chardon et l’empêcher d’en constituer de nouvelles. Il faut impérativement travailler par temps sec et sur sol sec.

 

Gestion herbicide

  • dans les céréales d’hiver avec des hormones et des sulfonylurées appliquées au printemps sur chardons développés (boutons floraux).
  • dans les intercultures, sur chaumes de céréales, en intervenant avec des herbicides totaux de type glyphosate, appliqués par temps poussant sur chardons développés.
  • avant le semis du tournesol si les chardons ou les liserons ont déjà levé. Dans ce cas intervenir avec un herbicide total de type glyphosate. Cette technique permet de limiter ponctuellement la concurrence avec le tournesol mais demeure insuffisante.

Sur tournesol :

En post-levée sur variétés tolérantes : Express SX 45 g/ha + Trend 90 0,1 % présente une meilleure efficacité sur jeunes chardons.

Sur soja :

L'imazamox représente, en postlevée, un léger frein à cette adventice.

Sur pois protéagineux :

L’application en post-levée de TROPOTONE (2,4 MCPB) permet de freiner (3 l/ha) voire de détruire (4 l/ha) les ronds de chardons avant le stade apparition des boutons floraux (stade du chardon le plus sensible). En raison d’une sélectivité moyenne du produit, l’application restera localisée aux ronds de chardons.

Sur lin oléagineux :

Utiliser un produit à base de clopyralid (par exemple LONTREL SG à 0.174 kg/ha + huile)

 

Liserons (des champs et des haies)

liseron dans tournesol

Liseron dans tournesol

Les outils à disques animés avec appareils rotatifs peuvent augmenter la multiplication des rhizomes. Le non labour favorise leur prolifération.

Le labour perturbe la structure racinaire mais il ne suffit pas à lui seul pour éradiquer cette espèce de la parcelle.

Alterner cultures d’hiver et cultures d’été dans la rotation.

Fiches liseron des champs et liseron des haies.

Gestion herbicide

Sur tournesol :

Il est nécessaire d'attendre jusqu'à la floraison des liserons avant l'intervention chimique. A ce stade, les réserves racinaires sont amoindries.

  • En interculture : désherber avec un glyphosate associé ou non à un 2-4D. Adapter les doses à la situation.
  • En prélevée : utiliser Challenge ou Racer ME.
  • En post-levée : sur variétés tolérantes, Pulsar 40 1,25 l/ha ou Passat Plus 2 l/ha ou Express SX 45 g/ha + Trend 90 0,1 % sont efficaces sur liseron des haies mais inefficaces sur liseron des champs.

Sur pois protéagineux :

L’application de bentazone (1,4 kg/ha de produit commercial) provoque des brûlures qui freinent seulement le développement du liseron des champs. En forte pression celui-ci occasionne d’importantes gênes à la récolte, l’application d’un dessicant (spécialité à base de diquat tel que REGLONE) quelques jours avant la récolte grille les parties vertes, mais ne limite pas la repousse au printemps suivant.

 

Rumex

rumex en interculture

Rumex en interculture

La production des graines de rumex est élevée et sa racine tubérisée lui permet de repartir même après un sectionnement ou un arrachage.

La lutte contre le rumex est difficile ; des fauches répétées permettent de le gérer si elles sont fréquentes et sur plusieurs années. Un labour ou des faux-semis sont également envisageables. La stratégie d’extraction : arrachage ou déchaumage avec des outils de type chisel ou vibroculteur puis ramassage ou « tractage » des racines tubérisées à l’extérieur de la parcelle (ou bien les laisser sécher en surface si le temps est sec) est la technique recommandée.

Attention à ne pas fragmenter la racine du rumex (avec des outils à disques par exemple), ce qui favoriserait sa multiplication.

Gestion herbicide

Sur tournesol :

Seule la stratégie de postlevée sur variété tolérante au tribénuron-méthyl présente un bon contrôle.

Sur pois protéagineux :

Contre les rumex à l’état de plantules issues de graines, les meilleures efficacités ont été obtenues avec CORUM 1,25 l/ha + adjuvant ou TROPOTONE 3 l/ha (solution moins sélective).

Sur soja :

Préférer une solution avec imazamox.

Bouches-du-Rhône (13) Finistère (29) Gard (30) Haute-Garonne (31) Gers (32) Gironde (33) Hérault (34) Ille-et-Vilaine (35) Indre (36) Indre-et-Loire (37) Isère (38) Jura (39) Landes (40) Loir-et-Cher (41) Loire (42) Haute-Loire (43) Loire-Atlantique (44) Loiret (45) Lot (46) Lot-et-Garonne (47) Lozère (48) Maine-et-Loire (49) Manche (50) Marne (51) Haute-Marne (52) Mayenne (53) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55) Morbihan (56) Moselle (57) Nièvre (58) Nord (59) Oise (60) Orne (61) Pas-de-Calais (62) Puy-de-Dôme (63) Pyrénées-Atlantiques (64) Hautes-Pyrénées (65) Pyrénées-Orientales (66) Bas-Rhin (67) Haut-Rhin (68) Rhône (69) Haute-Saône (70) Saône-et-Loire (71) Sarthe (72) Savoie (73) Haute-Savoie (74) Paris (75) Seine-Maritime (76) Seine-et-Marne (77) Yvelines (78) Deux-Sèvres (79) Somme (80) Tarn (81) Tarn-et-Garonne (82) Var (83) Vaucluse (84) Vendée (85) Vienne (86) Haute-Vienne (87) Vosges (88) Yonne (89) Territoire de Belfort (90) Essonne (91) Hauts-de-Seine (92) Seine-Saint-Denis (93) Val-de-Marne (94) Val-d'Oise (95) Préparation de campagne Implantation Désherbage Lentille Colza Colza Tournesol Tournesol Soja Pois d'hiver Pois de printemps Lin d'hiver Lin de printemps Féverole d'hiver Féverole de printemps Lupin d'hiver Lupin de printemps Pois chiche Chanvre Colza Féverole d'hiver Féverole de printemps Lentille Lin d'hiver Lin de printemps Lupin d'hiver Lupin de printemps Pois chiche Pois d'hiver Pois de printemps Soja Tournesol chardon chimique colza dissémination désherbage chimique colza désherbage des vivaces intercultures liserons rumex Fanny VUILLEMIN (f.vuillemin@terresinovia.fr); Franck DUROUEIX (f.duroueix@terresinovia.fr)