De nouvelles solutions pour le désherbage du colza : Mozzar et Fox
La gamme d’herbicides colza s’étoffe de deux nouveautés intéressantes pour lutter contre de nombreuses dicotylédones en post-levée de la culture. Ces innovations seront des atouts indéniables pour « tirer à vue ». Cela ouvre des perspectives de désherbage de post-levée stricto sensu ou de modulation des coûts de la traditionnelle « base prélevée ». Reste à bien analyser en amont le risque en graminées, ces dernières demeurant une des clés majeures de raisonnement des futurs programmes intégrant ou non les nouveautés herbicides.
MOZZAR (=BELKAR) cible un grand nombre de dicotylédones
Composée de 10 g/l d’halauxifen-méthyl et de 48 g/l de picloram (formulation EC).
MOZZAR est autorisé depuis mars 2019 à la dose de 0.25 l/ha. Si nécessaire, il est possible de répéter l’application à 0,25 l/ha. A partir de 6 feuilles, MOZZAR est homologué à 0,5 l/ha (=la pleine dose). L’herbicide est applicable en sortie hiver jusqu’au stade reprise de végétation, ce qui donne des opportunités de rattrapage tardif, gaillet notamment, mais aussi de destruction de légumineuses associées non gelées. L’herbicide a une action foliaire et systémique sur adventices présentes uniquement. Le coût à 0,25 l/ha devrait être proche de 40 €/ha.
MOZZAR se distingue par son efficacité hors norme sur géraniums et gaillet, mais aussi sur chardon-marie, bleuet, fumeterre, mercuriale, coquelicot, laiteron, lamier et ammi-majus. Le désherbage anti-dicotylédones « pivot » du colza se déplace ainsi à 4 feuilles à la dose 0.25 l/ha en attendant de préférence début octobre. L’objectif est un positionnement optimum sur un maximum d’adventices levées mais encore suffisamment jeunes pour ne pas trop concurrencer le colza. A noter l’exception des semis précoces de la première quinzaine d’août pour lesquels, en situation de forte pression géranium, l’application peut débuter dès 4 feuilles du colza.
Selon les priorités, nous pouvons schématiser de la sorte :
- Si flore dicotylédones majoritairement : simple application de MOZZAR 0.25 l/ha au moment opportun puis, si besoin, renouvellement avec MOZZAR 0.25 l/ha ou relai avec IELO, FOX, CALLISTO, CENT 7.
- Si problématique graminées : base présemis ou prélevée modulable pour limiter rapidement la pression graminées et faciliter ensuite l’action de la propyzamide dès l’entrée hiver. Option MOZZAR ou tout autre produit de post-levée sur observation de la flore dès début octobre.
FOX : pour des cibles plus spécifiques et pour préserver les légumineuses associées
Composé de 480 g/l de bifénox en formulation SC
Également utilisable dès l’automne 2019, FOX est un produit essentiellement foliaire qui agit par contact avec les plantes (systémie quasi-nulle). Il s’emploie à 1 l/ha (environ 20 €/ha) du stade « 4 à 6 feuilles » du colza jusqu’à début novembre. Son efficacité décroît avec le développement et l’endurcissement des adventices par le froid.
Le produit est efficace sur de jeunes adventices telles que véroniques, pensée, mercuriale, fumeterre, moutarde, sisymbre et coquelicot. Il apporte aussi une efficacité sur lycopsis ou érodium lorsque ces plantes sont très jeunes. Par soucis de sélectivité vis-à-vis du colza, le respect du stade d’application et des conditions d’emploi est important. Cet herbicide trouvera surtout sa place en complément de programme (par exemple, après une prélevée).
A noter que FOX est sélectif des couverts associés. Les essais indiquent que FOX puis IELO, par exemple, présentent un spectre intéressant, en situation de flore simple à gérer (pas de gros problème graminées, géraniums, gaillet), et cela, pour un bon rapport qualité prix.
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La lutte contre les vivaces
Les adventices vivaces sont concurrentielles des cultures car leurs capacités de compétition mais aussi de propagation sont très prononcées.
Ces espèces sont capables de se reproduire à la fois par les graines mais également par multiplication végétative, au moyen d’organes végétatifs (rhizomes, stolons, drageons ou racines tubérisées) capables de régénérer de nouvelles racines ou de nouvelles tiges.
Dans le colza, le chardon des champs, et dans une moindre mesure les espèces de rumex, peuvent être préoccupants.
En soja et tournesol, les espèces prédominantes sont le chardon, le liseron des haies, les chiendents (pied-de-poule et rampant) et le sorgho d’Alep.
Le pois peut être impacté par le chardon des champs, les rumex et le liseron des champs.
Pour les vivaces, la gestion à l’échelle de la rotation est primordiale, on cherchera une très bonne efficacité dans les cultures où des solutions existent, sans négliger les possibilités d’intervention en interculture. La lutte est à raisonner sur le long terme.
Mesures préventives : éviter la dissémination
Rotation
Pratiquer une rotation diversifiée pour disposer d’une plus grande gamme d’herbicides avec insertion de cultures compétitrices et leurs herbicides adaptés. La lutte en végétation sur céréales est la plus aisée (sulfonylurée, hormones). Mais c’est également possible sur pois (Tropotone – traitement par taches) et sur tournesol (Express Sx sur variété tolérante). Le contrôle par herbicide est assez léger sur soja (Pulsar 40) et beaucoup plus délicat sur féverole (léger frein avec Corum) et impossible sur pois-chiche et lentille. Enfin, l’interculture estivale permet de pratiquer des déchaumages répétés par temps sec ; ce travail du sol récurent a pour objectif de dessécher les plantes et leurs organes végétatifs, et à terme, de les épuiser.
En interculture
Eviter ou proscrire :
- les interventions en conditions humides propices aux tassements de sol ;
- les travaux exclusivement superficiels et le recours aux outils à disques ou à prise de force ;
- les interventions répétées de déchaumages en été.
En culture
- être vigilant sur la qualité du lot de semences utilisé
- surveiller les bords de champs (et les parcelles aux alentours) et faucher les nouvelles infestations si besoin
- lors de la récolte, bien nettoyer le batteur si des graines d’adventices ont été moissonnées
- éviter les montées à graines par fauches, broyages, arrachages, avant que les foyers d’infestations ne gagnent trop de terrain.
Mesures curatives : lutter tout au long de la rotation en épuisant les réserves souterraines
La lutte contre les vivaces doit s’envisager aussi bien dans les intercultures que dans les cultures de la rotation. La lutte consiste surtout à épuiser les organes souterrains : racines, drageons et autres rhizomes colonisateurs. Mais il ne faut pas négliger l’extension de certaines vivaces par voie de dissémination des graines.
1. Chardon - 2. Liseron
En interculture
Pour sectionner les racines, privilégier les décompactages et/ou déchaumages en profondeur (matériels munis de socs à ailettes) : 2 à 3 passages à intervalle de 10 jours en août puis en septembre. En conditions séchantes, le retournement par le labour remonte les organes souterrains en surface et provoque leur dessèchement. Ces destructions répétées vont épuiser peu à peu les réserves racinaires des adventices vivaces.
Associée à des travaux du sol adéquats en interculture, l’introduction d’une luzerne est également efficace dans la lutte contre certaines vivaces (chardons notamment) grâce à la concurrence exercée pour la lumière, l’eau ou les éléments nutritifs, et grâce aux fauches répétées possibles.
En culture
Des cultures étouffantes (biomasse élevée, précocité de développement, forte densité, enracinement profond) peuvent être mises en place pour concurrencer les adventices vivaces et limiter leur expansion.
Chardon des champs
1. Chardon dans le tournesol - 2. Multiplication végétative du chardon (drageons)
Le chardon s’est développé à la faveur des systèmes en réduction de travail du sol et/ou avec répétition de façons superficielles. Il peut être présent dans tous les types de sol et toutes les cultures. Sa propagation se fait par les rhizomes.
La nuisibilité du chardon et la difficulté de destruction de ses rhizomes doivent inciter à saisir toutes les opportunités de lutte au cours de la rotation : interventions de travail du sol régulières en été à partir de 4-6 feuilles du chardon, labour profond (même de printemps), implantation de cultures (voire de couverts) étouffantes, binage, éviter la montée à graine des chardons (écimage à floraison, broyage des jachères et des bords de champ), …
Par exemple, l’introduction d’une culture de printemps avec décalage de la date de semis permet de réaliser des interventions de travail du sol au moment où le chardon a peu de réserves racinaires et est prêt à repartir.
Pour les déchaumages répétés d’été, il est conseillé d’utiliser des outils (type cultivateur ou décompacteur à ailettes ou charrue déchaumeuse) avec un recoupement important des dents (chevauchement du sillon des socs). Ne pas hésiter à intervenir en profondeur et plusieurs fois en augmentant la profondeur lors des passages successifs) pour épuiser petit à petit les réserves du chardon et l’empêcher d’en constituer de nouvelles. Il faut impérativement travailler par temps sec et sur sol sec.
Gestion herbicide
- dans les céréales d’hiver avec des hormones et des sulfonylurées appliquées au printemps sur chardons développés (boutons floraux).
- dans les intercultures, sur chaumes de céréales, en intervenant avec des herbicides totaux de type glyphosate, appliqués par temps poussant sur chardons développés.
- avant le semis du tournesol si les chardons ou les liserons ont déjà levé. Dans ce cas intervenir avec un herbicide total de type glyphosate. Cette technique permet de limiter ponctuellement la concurrence avec le tournesol mais demeure insuffisante.
Sur tournesol :
En post-levée sur variétés tolérantes : Express SX 45 g/ha + Trend 90 0,1 % présente une meilleure efficacité sur jeunes chardons.
Sur soja :
L'imazamox représente, en postlevée, un léger frein à cette adventice.
Sur pois protéagineux :
L’application en post-levée de TROPOTONE (2,4 MCPB) permet de freiner (3 l/ha) voire de détruire (4 l/ha) les ronds de chardons avant le stade apparition des boutons floraux (stade du chardon le plus sensible). En raison d’une sélectivité moyenne du produit, l’application restera localisée aux ronds de chardons.
Sur lin oléagineux :
Utiliser un produit à base de clopyralid (par exemple LONTREL SG à 0.174 kg/ha + huile)
Liserons (des champs et des haies)
Liseron dans tournesol
Les outils à disques animés avec appareils rotatifs peuvent augmenter la multiplication des rhizomes. Le non labour favorise leur prolifération.
Le labour perturbe la structure racinaire mais il ne suffit pas à lui seul pour éradiquer cette espèce de la parcelle.
Alterner cultures d’hiver et cultures d’été dans la rotation.
Fiches liseron des champs et liseron des haies.
Gestion herbicide
Sur tournesol :
Il est nécessaire d'attendre jusqu'à la floraison des liserons avant l'intervention chimique. A ce stade, les réserves racinaires sont amoindries.
- En interculture : désherber avec un glyphosate associé ou non à un 2-4D. Adapter les doses à la situation.
- En prélevée : utiliser Challenge ou Racer ME.
- En post-levée : sur variétés tolérantes, Pulsar 40 1,25 l/ha ou Passat Plus 2 l/ha ou Express SX 45 g/ha + Trend 90 0,1 % sont efficaces sur liseron des haies mais inefficaces sur liseron des champs.
Sur pois protéagineux :
L’application de bentazone (1,4 kg/ha de produit commercial) provoque des brûlures qui freinent seulement le développement du liseron des champs. En forte pression celui-ci occasionne d’importantes gênes à la récolte, l’application d’un dessicant (spécialité à base de diquat tel que REGLONE) quelques jours avant la récolte grille les parties vertes, mais ne limite pas la repousse au printemps suivant.
Rumex
Rumex en interculture
La production des graines de rumex est élevée et sa racine tubérisée lui permet de repartir même après un sectionnement ou un arrachage.
La lutte contre le rumex est difficile ; des fauches répétées permettent de le gérer si elles sont fréquentes et sur plusieurs années. Un labour ou des faux-semis sont également envisageables. La stratégie d’extraction : arrachage ou déchaumage avec des outils de type chisel ou vibroculteur puis ramassage ou « tractage » des racines tubérisées à l’extérieur de la parcelle (ou bien les laisser sécher en surface si le temps est sec) est la technique recommandée.
Attention à ne pas fragmenter la racine du rumex (avec des outils à disques par exemple), ce qui favoriserait sa multiplication.
Gestion herbicide
Sur tournesol :
Seule la stratégie de postlevée sur variété tolérante au tribénuron-méthyl présente un bon contrôle.
Sur pois protéagineux :
Contre les rumex à l’état de plantules issues de graines, les meilleures efficacités ont été obtenues avec CORUM 1,25 l/ha + adjuvant ou TROPOTONE 3 l/ha (solution moins sélective).
Sur soja :
Préférer une solution avec imazamox.
Lutter contre les crucifères en colza
Les plus connues sont la moutarde des champs (ou sanve), la ravenelle, le sisymbre et la capselle, présentes depuis longtemps dans le colza.
Ravenelles dans un champ de colza
Depuis une vingtaine d’années, la calépine, la barbarée et le rapistre se développent localement. Des espèces comme le passerage ou le tabouret progressent dans les parcelles. Cette situation s'explique par la faible efficacité des herbicides sur ces espèces et le retour fréquent du colza dans les parcelles.
Reconnaître les crucifères
Barbarée intermédiaire (Barbarea intermedia)
1. Plantule - 2. Plante adulte
- Cotylédons allongés avec un fin pétiole
- Premières feuilles entières ; les suivantes découpées, dentées, avec l’extrémité en forme de cœur.
- Plante sans poils, de 30 à 80 cm, à feuillage vert franc très luisant
- Fleurs jaune pâle
- Siliques parallèles à la tige
Calépine (Calepina irregularis)
Calépine plante adulte
- Cotylédons ovales, arrondis, non symétriques
- Limbes de la plantule tachés de fines ponctuations noirâtres
- Premières feuilles entières ; les suivantes en forme de violon
- Plante totalement sans poils, de 25 à 60 cm de haut, de couleur vert-jaunâtre glauque
- Petites fleurs à pétales blancs inégaux
- Siliques en forme de citron, portées par des pédoncules arqués vers le haut
Capselle (Capsella bursa pastoris)
Capselle
- Cotylédons de petite taille, en forme de losange, avec un pétiole court
- Plantule à feuilles alternes en rosette. Les premières feuilles ont un limbe entier, elliptique. Les suivantes sont de plus en plus dentées, mais peuvent présenter des formes diverses
- Présence de poils simples et ramifiés, en étoile sur les premières feuilles, et la base des feuilles adultes (critères sûrs de détermination, observables à la loupe)
- Plante de 20 à 50 cm de haut
- Petites fleurs blanches
- Fruits caractéristiques, triangulaires et aplatis
Diplotaxis fausse roquette (Diplotaxis erucoides)
Diplotaxis en floraison
- Spécificité géographique : est présent principalement dans le Sud
- Cotylédons glabres et petits, en forme de cœur allongé
- Plantule à feuilles alternes ; l’axe hypocotylé est très court
- Feuilles obovales. Les premières sont dentées, puis elles deviennent de plus en plus divisées, avec une pilosité caractéristique, coudée couchée
- Plante adulte de 30 à 60 cm de hauteur
- Fleurs en grappes, blanches veinées de rose, virant au violet en vieillissant
- Siliques courtes, de 20 à 35 mm, avec un pédicelle court et poilu
Moutarde noire (Brassica nigra L.)
1. Champ de moutarde - 2. plante adulte
- Spécificité géographique : se rencontre fréquemment dans les colzas du Sud-Ouest, dans les sols argileux. Elle est très concurrentielle.
- Cotylédons en cœur déformé et profondément échancrés
- Plantule à feuilles alternes avec premières feuilles divisées ou à lobes
Myagre perfolié (Myagrum perfoliatum)
Myagre perfolié
- Spécificité géographique : localement très présent dans le Sud, se trouve surtout sur les sols calcaires ou argilo-calcaires.
- Cotylédons assez grands et elliptiques (15-20 mm de long)
- Plantule assez charnue, cireuse, d’un vert bleuté
- Premières feuilles sinuées ; les suivantes lobées et divisées, avec une nervure blanche, large et saillante en face inférieure
- Plante adulte glabre, de 30 à 110 cm de hauteur
- Fleurs petites, jaune pâles, en grappes
- Fruits : silicules trapézoïdales caractéristiques, contenant 3 loges dont seule la basale renferme une graine fertile
Passerage des champs (Lepidium campestre)
Passerage des champs
- Cotylédons elliptiques, de 12 à 15 mm
- Plantule en rosette. Premières feuilles ovales, entières ; les suivantes plus allongées, lobées
- Plante adulte de 20 à 50 cm de haut
- Fleurs en grappes denses, divisées, de couleur blanche
- Poils denses et courts donnant à la plante une couleur grisâtre
- Fruits : silicules ovales, couverts d’écailles, échancrées au sommet
Rapistre rugueux (Rapistrum rugosum)
Rapistre rugueux
- Spécificité géographique : rencontré principalement dans le Sud, est également présent en Bourgogne et dans le Centre-Ouest. On le retrouve fréquemment, et parfois abondamment, dans toutes les cultures. Il affectionne particulièrement les sols calcaires.
- Cotylédons moyens, échancrés et glabres
- Plantule avec feuilles faiblement poilues et peu divisées ; les suivantes poilues, lobées puis divisées
- Plante adulte de 40 à 140 cm de haut, vert pâle, avec des ramifications se développant souvent à l’horizontale
- Fleurs de petite taille, jaune citron
- Fruits : silicules pointues, de 4 à 10 mm de long, indéhiscentes avec 2 articles dont l’inférieur contient une graine
Ravenelle (Raphanus raphanistrum)
1. Plantule - 2. Plante adulte
- Spécificité géographique : se cantonne préférentiellement aux sols siliceux, argilo-siliceux et limoneux (par exemple Boischaut, Perche, Sologne et boulbènes du Sud-Ouest). Elle est très nuisible en cas de levée tardive du colza ou lorsque le gel est insuffisant pour la détruire, comme c’est le cas sur la façade atlantique. Une lutte spécifique fondée sur une intervention précoce est alors indispensable, surtout pour les colzas implantés fin août.
- Cotylédons de grande taille, en forme de cœur, échancrés, sans poils. La longueur du pétiole est supérieure à celle du limbe
- Feuilles alternes, disposées en rosette ; divisées, jusqu’à la nervure médiane ; hérissées de poils raides, rugueuses au toucher
- Fleurs blanches ou jaunes très pâles, souvent veinées de violet
Sanve/Moutarde des champs (Sinapsis arvensis)
1. champ infesté - 2. plantule
- Spécificité géographique : marque une nette prédilection pour les sols argilo-calcaires et se rencontre dans 10 % des parcelles de colza.
- Cotylédons de grande taille, plus larges que longs, en forme de cœur. La longueur du pétiole est égale à celle du limbe
- Feuilles alternes disposées en rosette ; lobées, rarement divisées, velues mais lisses au toucher
- Plante adulte de 30 à 80 cm de hauteur
- Fleurs jaunes
Sisymbre officinal (Sisymbrium officinale)
Sisymbre officinal
- Spécificité géographique : se retrouve dans toutes les grandes zones de culture du colza.
- Cotylédons petits, elliptiques
- Plantule en rosette couverte de poils simples
- Feuilles pétiolées, divisées, à lobes profonds, pétiole violacé ; lobe supérieur en forme de hallebarde
- Plante adulte de plus de 1 mètre de haut, raide
- Fleurs petites, jaune pâle
- Siliques petites (1 à 2 cm), étroitement appliquées contre la tige
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Répartition géographique des principales crucifères adventices du colza
Dégâts et pertes
Les crucifères adventices sont à l’origine de pertes de rendement importantes et d’une mauvaise qualité de récolte. Elles exercent une compétition directe et précoce sur le colza en raison de leur grande taille et de leur développement plus rapide. Elles peuvent entraîner jusqu’à 50 % de perte de rendement en cas d’infestation massive.
Leur présence peut aussi affecter la qualité de la récolte du colza en augmentant sa teneur en glucosinolates. Par ailleurs, les graines de certaines espèces (sanve) sont toxiques pour le bétail.
Combiner les moyens de lutte
Aucune solution n’est parfaite pour lutter contre les crucifères, mais la combinaison de plusieurs techniques (moyens de lutte agronomiques, mécaniques et chimiques) permet de résoudre tout ou partie des problèmes rencontrés.
Les pratiques agronomiques
Mettre en œuvre un maximum de leviers agronomiques permet de compléter l’action des produits phytosanitaires voire de réduire leur utilisation.
Le faux-semis reste la meilleure des solutions préventives. Il sera efficace sur la plupart des crucifères dont les graines sont non-dormantes, à condition d’être soigné (affinage du sol, 5 cm de profondeur maxi). Le faux-semis est une technique à répéter tout au long de la rotation, dans chaque interculture (idéalement début septembre ou début mars).
Dans les essais Terres Inovia, la pratique d’un déchaumage profond puis d’un déchaumage superficiel a montré un meilleur déstockage de ravenelle et de moutarde des champs en interculture (levées plus nombreuses que les autres modalités). L’absence de déchaumage ne permet pas de faire lever de sanve et moins de ravenelle que les déchaumages.
Effet du travail du sol en interculture colza-blé
Ainsi, pour faire lever un maximum de ravenelles et de sanves, réaliser un travail profond post-récolte (fin juillet) puis un travail superficiel rappuyé fin août.
Cependant, comme le meilleur moyen de faire lever des repousses de colza (dans l’interculture après la récolte du colza et avant un blé) est de ne pas toucher le sol après la récolte ou de réaliser un travail superficiel post-récolte de profondeur maximum de 7-8 cm (en tout cas de ne pas réaliser de travail profond post-récolte qui enfouirait les graines), le meilleur compromis de gestion de repousses colza ET de gestion des crucifères adventices est donc de réaliser un travail superficiel post-récolte puis un travail superficiel et rappuyé fin août.
Enfin, il ne faut pas oublier que la réussite des faux-semis est fortement conditionnée à la météo estivale, la date des interventions de travail du sol, leur profondeur ainsi que l’outil utilisé pour les réaliser.
- Un assolement diversifié avec des dates de semis étalées freinera l’extension de certaines espèces mais sans « casser » totalement les cycles : les levées peuvent avoir lieu aussi bien au printemps qu’en fin d’été et début d’automne.
- NB : le labour, en revanche, aura peu d’effet sur les crucifères car les graines ensevelies ne perdront pas de sitôt leur capacité germinative. Certains chercheurs ont même démontré que la viabilité des graines tend à augmenter avec la profondeur d’enfouissement.
La lutte mécanique en culture
Le désherbage mécanique (bineuse, herse étrille et houe rotative) se révèle intéressant sur les crucifères à condition de profiter de plages météo propices et d’intervenir très tôt sur des adventices faiblement enracinées : stade fil blanc-cotylédon pour la herse étrille et la houe rotative ; 2-3 feuilles pour le binage. Ne pas hésiter à intervenir plusieurs fois si les conditions le permettent.
Le désherbage chimique
Le désherbage de prélevée peut suffire sur quelques crucifères réputées faciles à contrôler, à condition d'opter pour le bon produit ou le bon programme (exemple : sisymbre, capselle, faible infestation de moutarde noire).
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Méthodes de désherbage durable des oléoprotéagineux
Dans un contexte de réduction de l’utilisation des herbicides et de progression des phénomènes de résistance, la gestion des adventices doit se réfléchir à l’échelle de la rotation en intégrant les leviers agronomiques, en raisonnant les interventions chimiques et en introduisant des techniques complémentaires comme le désherbage mixte et mécanique.
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Désherbage du colza : attention à la phytotoxicité et au manque de sélectivité
Le colza peut présenter des symptômes suite à l'application de certains produits ou à un mauvais rinçage de cuve après un traitement sur céréales :
- Produits à base de clomazone
- Produits à base de dimétachlore, métazachlore et dmta-P à pleine dose
- Mauvais rinçage de la cuve
Produits à base de clomazone
1. Symptômes sur cotylédons - 2. Symptômes sur feuille
La clomazone, matière active intéressante sur colza, peut, dans certaines conditions, conduire à l'apparition de symptômes de phytotoxicité se traduisant à l'automne par un blanchiment de feuilles, plus rarement de plantes entières. Dans la très grande majorité des situations, les symptômes ne sont que passagers et sans incidence sur le devenir de la culture.
Parmi les facteurs susceptibles d'accroître le risque de phytotoxicité, on peut citer :
- des précipitations marquées dans les 2-3 semaines suivant le semis, surtout si elles s'accompagnent d'un temps frais peu poussant,
- des sols filtrants ou "froids",
- des semis tardifs : dans ce cas, limiter la dose de clomazone, voire éviter d'utiliser cette molécule,
- une certaine sensibilité variétale,
- des phytotoxicités résultant de l'application tardive de certaines sulfonylurées sur le précédent céréale.
Produits à base de dimétachlore, métazachlore et dmta-P à pleine dose
1. Manque de sélectivité de chloroacétamide à dose pleine suite à un abat d'eau - 2. Déformation de feuilles
Des produits tels que ButisanS (Sultan , etc..), Novall, Springbok, ou l'association Springbok + Novall peuvent manquer de sélectivité à dose pleine. Les symptômes (du stade cotylédons à 1-2 feuilles), peu fréquents, se manifestent à l’occasion de pluies importantes sur des sols filtrants. Les plantules perdent toute leur vigueur, elles sont vert foncé et anthocyanées. Des nécroses de radicelles voire de l’hypocotyle sont visibles (symptômes type « fonte de semis). A l’exception de très rares cas de disparition de plantes, les symptômes disparaissent rapidement. Quelques déformations de feuilles (stade 2-4 feuilles) ont été observées avec Springbok, sans incidence.
Parmi les facteurs susceptibles d'accroître le risque de phytotoxicité, on peut citer :
- des précipitations marquées dans les 2-3 semaines suivant le semis ;
- des sols filtrants ou "froids" ;
- des semis tardifs.
En situation de sol filtrant (sables, limons), limiter la dose (Sultan 1,5 l/ha, etc…) ou fractionner l’application (ex : Novall 1,5 en prélevée, 1 l/ha en postlevée précoce).
Nettoyer sa cuve est indispensable entre les traitements céréales et colza
Avant une intervention sur colza suivant un désherbage sur céréales, le pulvérisateur doit être soigneusement nettoyé.
L'usage de l'eau seule pour nettoyer la cuve après traitement est très insuffisant pour les sulfonylurées à l'exception des produits à formulation SX (DuPont Solutions) employés seuls, sans mélange. Les produits ont en effet la capacité de se fixer sur les parois et les tuyauteries. Ils seront remis en solution lors de l'usage du pulvérisateur pour les interventions sur colza avec des produits de type antigraminées foliaires ou insecticides (formulation avec solvant). Utiliser un nettoyant pour pulvérisateur est donc indispensable pour un nettoyage efficace. Pour choisir le produit, se conformer aux conseils des firmes sur l'étiquette du produit. Par exemple, Végénet et All Clear® Extra sont conseillés par les firmes DuPont et Bayer CropScience.
Symptômes constatés sur colza
Un mauvais rinçage après l'application de sulfonylurées sur céréales peut provoquer :
- un tassement et une réduction importante de la biomasse
- des avortements des siliques ou des altérations
- un allongement de la floraison ou une refloraison
- une récupération limitée
- une tige très raide et cassante
L'incidence sur le rendement de tels phénomènes est importante, allant dans les cas les plus graves jusqu'à la destruction de la culture.
Il existe d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes et il est important de se renseigner sur ces leviers agronomiques de gestion des dicotylédones en colza.
Les solutions de postlevée sur colza
CALLISTO
0,15 l/ha à 6 feuilles du colza, suivi ou pas d'une deuxième application. Coût du traitement : 7 à 13 €/ha.
Applicable à partir de 6 feuilles, sur des colzas en bon état végétatif, légèrement endurcis (après les premiers froids - mi octobre, petites gelées, maximales inférieures à 15-18°C) et jusqu'au stade rosette, repos végétatif. Le colza présente une forte décoloration blanchâtre à jaune sans réduction de vigueur durant 3 à 4 semaines. La deuxième application se fait 2 à 3 semaines plus tard et marque très peu la culture. L'efficacité décline sur des stades trop développés en l'absence de gel.
| Calépine, sanve, capselle, chardon-marie, , lamier, stellaire, | |
| Barbarée, Diplotaxis, sysimbre, véronique feuille de lierre | |
| Ravenelle (1), rapistre (1), passerage |
CALLISTO 0.15 l/ha + CENT7 0.2 l/ha
A 6 feuilles du colza, suivi ou pas d'une deuxième application. Coût du traitement : 15 à 30 €/ha.
Mélange non couvert par les firmes, mais testé à de très nombreuses occasions par Terres Inovia. Respecter les conditions d’utilisation de CALLISTO et traiter impérativement sur un feuillage sec et un sol réssuyé, en dehors d'une période de fortes chaleurs. Ne pas mélanger avec un autre produit ou avec un adjuvant.
| Calépine, sanve, ravenelle, capselle, rapistre, diplotaxis, chardon-marie, lycopsis, barbarée, sysimbre, lamier, stellaire, véronique feuille de lierre | |
| Diplotaxis, passerage | |
| Autres adventices |
LONTREL SG (printemps)
140 à 174 g/ha + huile 1 l/ha. Coût du traitement 42-52 €/ha.
Applicable à partir du 15 février, du stade C1 (début d'élongation de la tige) au stade D1 (boutons accolés visibles). Limité à une application de 174 g/ha tous les deux ans (fractionnement possible). Conditions optimales d'application : hygrométrie supérieure à 60 % et température supérieure à 12°C. Eviter les périodes d'amplitude thermique supérieure à 15°C. Le temps doit être poussant. Il ne doit pas pleuvoir dans les 4 h suivant l'application. La dose peut être modulée à 100-140 g/ha sur légumineuses et très jeunes matricaires (et bonnes conditions d'emploi).
| Anthémis, matricaire, féverole, lentille | |
| Helminthie, chrysanthème des moissons, chardon-marie | |
| Ombellifères et autres adventices |
ATIC-AQUA
1 à 2 l/ha. Coût du traitement : 14 à 28 €/ha.
Application de post-levée bénéfiant d'une autorisation de mise en marché sur coquelicot. En programme avec prélevée ou rattrapage, applicable à partir de 2 feuilles du colza à 1 l/ha. La dose est de 2 l/ha pour le stade 6-8 feuilles, au-delà, l'efficacité baisse significativement. Applicable jusqu'au stade rosette compris.
| Coquelicot, véronique, stellaire, pensée, en stade précoce : lamier, mercuriale, lycopsis | |
| Autres adventices |
IELO
1,5 l/ha. Coût du traitement : 51 €/ha.
L'application peut être conditionnée par la période optimale d'action de la propyzamide. Utilisable par temps froid (dès 5°C). Pour son action contre les dicotylédones, les applications peuvent débuter en octobre (meilleure efficacité sur chardon-marie, géraniums, fumeterre, helminthie, bleuet). Stade limite d'application BBCH 18. Une application au stade rosette permet de respecter la limite maximale de résidus (LMR), qui a une valeur règlementaire.
Période optimale pour une action dicotylédones et graminées : 1er novembre, 10 novembre pour le sud de la France.
| Anthémis, matricaire, bleuet, helminthie et lychnis (stade 2-4 feuilles), laiterons, légumineuses. Après une prélevée : coquelicot, géraniums. | |
| Chardon-marie (voir IELO+CALLISTO), coquelicot (en l'absence de prélevée), pensée, helminthie | |
| Gaillet, euphorbe, ombellifères, crucifères |
Le désherbage de post-levée à large spectre représente, pour les producteurs, une réelle voie de progrès en s’affranchissant des conditions sèches néfastes à l’efficacité de la prélevée à l'instar de la spécialité IELO de DowAgrosciences. A base d’aminopyralide à 5,3 g/l et de propyzamide à 500 g/l, le produit s’utilise à 1,5 l/ha fin octobre – début novembre. Cela correspond, sur graminées, à une pleine dose de KERB FLO (ou autre propyzamide). L’action antidicotylédone représente une nouveauté. L’aminopyralide est une substance active de type auxinique, du groupe HRAC O.
Equivalent aux produits de type KERB FLO contre ray-grass, vulpin, brome (en photo) ou vulpie, IELO est très efficace sur anthémis, bleuet, laiterons, légumineuses, mâche, matricaire, mouron des champs, stellaires et véroniques. Il présente une efficacité intéressante sur coquelicot. Néanmoins, l’application sur des coquelicots très développés peut être décevante. Dans un contexte de développement de populations de coquelicots résistants aux inhibiteurs de l’ALS (sulfonylurées, etc…,.) ce mode d’action reste un atout dans la rotation. Par contre, IELO ne présente pas d’efficacité contre le gaillet et les crucifères (moutarde, ravenelle, capselle, etc.). Il est également très insuffisant sur ombellifères.
Dans un programme après un herbicide de prélevée à dose modulée (2/3 à ¾ de la pleine dose), le spectre est complet et les niveaux d’efficacité sont d’un très bons. Dans toutes ces situations, le choix de la prélevée reste important, car il conditionnera l’efficacité finale sur les flores que contrôle mal IELO. Contre ombellifère, préférez une base NOVALL ou ALABAMA, comme en lutte contre le gaillet contre lequel il est possible de choisir une base avec clomazone (AXTER, ALTIPLANO, pack avec clomazone, etc…,.).
IELO présente également une action intéressante contre les géraniums que l’on valorise dans ce type de programme avec prélevée. Le résultat final est plutôt innovant et souvent supérieur aux références de type ALABAMA ou même COLZAMID puis AXTER. Il faut souligner que les efficacités contre géranium disséqué, géranium à feuille ronde et géranium mou sont supérieures à celles obtenues sur géranium à tige grêle. Dans ce cas, pour un programme prélevée puis postlevée avec IELO, choisir une base de type SPRINGBOK ou ALABAMA.
Cette action complémentaire de IELO est également à noter sur pensée. Contre chardon-marie, l’efficacité de IELO est un peu irrégulière. L’application se trouve très souvent confrontée à des chardon-maries trop développés avec un résultat final plutôt moyen (70% d’efficacité). Cette efficacité a tendance à diminuer lors d’un hiver doux. Le produit CALLISTO peut palier ce déficit. En effet, une application préalable renforce nettement l’efficacité. Le mélange IELO + CALLISTO présente aussi de très bons résultats (ce mélange n’est pas couvert par les firmes, il ne peut se faire que sous la responsabilité de l’utilisateur). Ce type de mélange va aussi permettre de lutter contre la calépine (préférez CALISTO dès 6 feuilles du colza) ou la sanve.
FOX associé à IELO permet un renforcement des programmes précédemment cités sur géranium, sanve, pensée, fumeterre, coquelicot, erodium. Un programme métazachlore 1.2 l/ha puis IELO 1.5 l/ha + FOX 1 l/ha présente un meilleur rapport qualité prix qu’ALABAMA 2.5 l/ha puis KERB FLO. IELO peut aussi être renforcé par un mélange avec CALLISTO contre calépine, sanve et chardon-marie.
Résultats de programmes avec herbicide de prélevée (ALABAMA ou métazachlore ou AXTER) puis Ielo en postlevée (essais 2014-2017)
Résultats IELO/BIWIX en programme avec métazachlore (2014 à 2017)
| Sans propyzamide | Avec propyzamide | |
| Alabama 2,5 l | 100€ | 130€ |
| Alabama 2 l/ IELO | 133€ | 133€ |
| Mtz 1,2 l /IELO | 85€ | 85€ |
| Axter 1,5 l/ IELO | 102€ | 102€ |
Les résultats sont plus robustes sur géranium disséqué et géranium à feuilles rondes.
Le rapport qualité / prix est imbattable.
FOX
à partir de 4-6 feuilles du colza à la dose de 1 l/ha
FOX est applicable sur feuillage sec et sur colza en bon état végétatif. Evitez les températures négatives dans les jours qui suivent l’application.
Pour une application au stade 4-6 feuilles du colza :
| Coquelicot, fumeterre, lamier, mercuriale, sanve, sysimbre, véroniques | |
| Capselle, Lycopsis (voir CALLISTO + CENT7), érodium, géranium disséqué, géranium feuille ronde, helminthie laiteron, ravenelle. Irrégulier sur gaillet. | |
| Autres adventices |
FOX (bifénox à 480 g/l, en formulation EC) est homologué à la dose de 1 l/ha. Cet herbicide foliaire de contact est un inhibiteur de la synthèse chlorophyllienne faiblement systémique (groupe HRAC E). Il s’emploie du stade « 4 à 6 feuilles » du colza jusqu’à début décembre. L’herbicide peut manquer de sélectivité et occasionner des brûlures sur feuilles sur jeunes colza de moins de 4 feuilles en croissance active (septembre ou début octobre) par temps poussant ; le respect du stade d’application est donc important. Les traitements en présence de rosée sont à proscrire, tout comme l’ajout d’un adjuvant (huile ou mouillant) ou les mélanges avec des formulations EC.
Comme tout herbicide de contact, son efficacité décroît avec le développement du stade et l’endurcissement de la plante par le froid. Le produit est efficace sur de jeunes adventices telles que mercuriale, fumeterre, moutarde et sisymbre, mais aussi lycopsis et coquelicot ; sa particularité est d’être efficace sur pensée et véronique. Dans nos essais, lors d’hivers froids, de légers compléments d’efficacité du bifenox ont été observés lorsqu’associé à l’herbicide Ielo sur géranium disséqué.
Le spectre est intéressant pour son rapport qualité/prix, en concurrence avec des bases simples de prélevée.
Le FOX apporte un complément Fumeterre, géranium, mercuriale, moutarde, ravenelle voire gaillet par rapport à IELO.
Programme avec prélevée et association IELO+bifenox (2016-2018)
Un programme à comparer à Alabama / propyzamide et un écart de coût de l’ordre de 35 €/ha
- Renfort géranium Niveau >= Alabama (attention Tige grêle)
- Renfort fumeterre, mercuriale, coquelicot, voire crucifère, etc.
- Attention gaillet
Conseil sur l’utilisation du FOX :
- Respecter le stade minimal : 4-6 feuilles, pour des raisons de sélectivité
- Une solution de post-levée qui peut être stratégique sur certaines adventices : rattrapage ciblé ou programme.
- Mercuriale, fumeterre, pensée = spécificité du bifenox
- Sanve, sisymbre, lycopsis
- Avec des bénéfices autres : véroniques, pensée, coquelicot, voire complément gaillet géranium disséqué ou à feuille ronde en situation de complément au ILELO.
Ceci permet d’élaborer des programmes avec une prélevée simple (napropamide PS, métazachlore, Springbok, etc..)
- Mais en concurrence avec CALLISTO (avec ou sans CENT7) et ses bénéfices
- Sanve, ravenelle (CALLISTO plus efficace), lycopsis (CALLISTO+CENT7)
- spécificité du CALLISTO: chardon-marie, calépine, passerage voire barbarée
- Attention : l’intérêt du produit va dépendre de son prix
Programmes de désherbage avec FOX :
- Programme de post-levée ou association avec IELO :
- Spectre assez large (complément du IELO), peut convenir en situation assez simple, même avec du géranium disséqué.
- Séquence ou association selon les flores :
- Sur mercuriale-gaillet/shérardie, crucifères : séquence
- Autres: association en 1 passage.
- Programme de l’association avec une prélevée économique :
- Spectre large de type ALABAMA/propyzamide, renforcé sur géraniums (sauf tige grêle), érodium, mercuriale, crucifères.
- Rapport qualité / prix à mettre en perspective.
Il existe d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes et il est important de se renseigner sur ces leviers agronomiques de gestion des dicotylédones en colza.
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Méthodes de désherbage durable des oléoprotéagineux
Dans un contexte de réduction de l’utilisation des herbicides et de progression des phénomènes de résistance, la gestion des adventices doit se réfléchir à l’échelle de la rotation en intégrant les leviers agronomiques, en raisonnant les interventions chimiques et en introduisant des techniques complémentaires comme le désherbage mixte et mécanique.
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Conception, suivi et expertise d’essais en stations TI, gestion de réseaux d’expérimentation thématiques labellisés TI, conduite d’essais EOR, evaluation et expertise marché
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Les stratégies herbicides pour le colza
La connaissance de la flore des parcelles et leur niveau de pression aide à définir le meilleur rapport qualité prix du programme adéquat.
Présemis incorporé
La napropamide incorporée (COLZAMID, etc..,.) offre une action un peu moins sensible aux conditions sèches que la prélevée. Elle s’utilise en général dans le cadre d’un programme suivi d’une application de prélevée. La dose de 1.5 l/ha peut suffire pour une programme présemis puis prélevée contre géraniums, coquelicot, gaillet, mercuriale, véronique feuille de lierre, barbarée, carotte sauvage. Pour un programme visant les graminées en forte pression, préférer une dose de 2 l/ha. La napropamide incorporée peut aussi être envisagée suivie d’une postlevée type KERB ou IELO.
Prélevée
L’application unique en post-semis prélevée représente la majorité des stratégies herbicides.
Cette stratégie, simple, en un seul passage est bien adaptée aux flores simples. Les points faibles peuvent être le manque de régularité en conditions sèches ou le manque d’efficacité sur des flores telles que le géranium, certaines flores spécifiques type chardon-marie, érodium, sanve, ravenelle ou encore les fortes pressions en ray-grass et vulpin. Le géranium, le coquelicot, le gaillet, le sysimbre vont spécifiquement orienter le choix du produit
Les associations avec clomazone permettent de renforcer l'efficacité sur gaillet, ammi-majus, sisymbre. Les associations avec quinmérac (Rapsan TDI, Alabama, etc…,.) permettent un meilleur contrôle sur gaillet, ammi-majus, coquelicot. Springbok ou Alabama (à la dose de 2.5 l/ha ou 2 l/ha en programme avec IELO) sont notamment choisi pour leur action sur géraniums. Par contre les associations très renforcées et onéreuses type Alabama 2 l/ha + Kilat 1 l/ha, Colzor Trio 3 l/ha + Springbok 2 l/ha, etc., ne sont pas très bien valorisées à l’exception d’un renfort sur passerage ou barbarée.
Contre le vulpin, les bases avec métazachlore sont à préférer. Contre ray-grass, les bases dimétachlore, métazachlore associé ou non au dmta-P et les bases avec péthoxamide sont d’un niveau d’efficacité assez proche.
Les programmes avec prélevée suivi de Ielo
Programme très complet sur dicotylédones et graminées. Ielo apporte un bon complément sur géraniums, astéracées (matricaire, chardon-marie, bleuet, séneçon, etc...,), coquelicot voire mercuriale, lampsane, pensée et fumeterre. La dose de prélevée est modulée à 2/3 ou 3/4 de la dose (l/ha). Il y a de bonnes performances de programmes type métazachlore 1,2 à 1,5 l/ha ou Axter 1,5 l/ha suivi de Ielo, y compris sur géranium disséqué (du niveau d’Alabama à pleine dose). Cependant, l'efficacité sur géranium à tige grêle et gaillet dépend du choix de la prélevée. Enfin, ce programme intégrant la propyzamide offre un excellent contrôle sur graminées dont le brome.
FOX associé à IELO permet un renforcement des programmes précédemment cités sur géranium, sanve, pensée, fumeterre, coquelicot, erodium. Un programme métazachlore 1.2 l/ha puis IELO 1.5 l/ha + FOX 1 l/ha présente un meilleur rapport qualité prix qu’ALABAMA 2.5 l/ha puis KERB FLO.
IELO peut aussi être renforcé par un mélange avec CALLISTO contre calépine, sanve et chardon-marie.
Postlevée sur dicotylédones : stratégies et rattrapage
Les rattrapages ou les compléments de postlevée se raisonnent dès le début du mois d’octobre par un tour de plaine. Certaines adventices doivent être contrôlées assez tôt car ensuite elles deviennent beaucoup moins sensibles aux herbicides : coquelicot, lycopsis, ravenelle.
les solutions de postlevée sur dicotylédones
Exemples de programmes les plus adaptés selon la flore
Document à retrouver en fin d'article dans la partie "document(s) à télécharger".
Efficacité des programmes (tableau herbicides)
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Gestion des graminées
Stratégie de lutte contre les graminées
Caractéristiques des produits
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Conditions d’application des produits
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Conditions d'utilisation du Métazachlore et du Diméthachlore
Afin de limiter les risques de diffusion dans les eaux (pollution diffuse et pollution ponctuelle), il est nécessaire de veiller à certaines conditions lors de l'épandage.
Document à retrouver en fin d'article dans la partie "document(s) à télécharger".
Phytotoxicité, manque de sélectivité
Pour plus d'informations, lire l'article
Gérer la résistance aux herbicides
De part des modes d’action différents de ceux utilisés en culture de céréales, la culture du colza est un moyen contribuer à la gestion du risque de résistance des graminées et des dicotylédones au mode d’action inhibiteur de l’ALS (groupe HRAC B) tel que les sulfonylurées et les triazolopyrimidines (ABAK, OCTOGON, etc.). Estimez ce risque de résistance avec R-SIM.
Terres Inovia, ARVALIS-Institut du végétal, l’ITB et l'ACTA proposent l'outil en ligne R-sim, qui permet d'évaluer le risque d'apparition d'adventices résistantes selon les pratiques herbicides envisagées sur la parcelle
R-sim est disponible dans notre catalogue d'outils
Il existe d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes et il est important de se renseigner sur ces leviers agronomiques de gestion des dicotylédones en colza.
Outil R-sim - Risque de résistance
Un simulateur pour évaluer le risque d'apparition de résistances selon ses pratiques herbicides
Accéder à l'outil
Méthodes de désherbage durable des oléoprotéagineux
Dans un contexte de réduction de l’utilisation des herbicides et de progression des phénomènes de résistance, la gestion des adventices doit se réfléchir à l’échelle de la rotation en intégrant les leviers agronomiques, en raisonnant les interventions chimiques et en introduisant des techniques complémentaires comme le désherbage mixte et mécanique.
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Gestion des graminées hivernales
La pression des graminées hivernales comme le ray-grass, le vulpin, les bromes, la folle-avoine, la vulpie… est de plus en plus forte dans les cultures hivernales (céréales, colza…). Cela peut s’expliquer par le travail simplifié du sol, les rotations courtes hivernales (colza-blé-orge), le développement de la résistance aux herbicides…
Pour maîtriser les graminées, il faut donc :
- raisonner le désherbage tout au long de la rotation
- renforcer la lutte contre ces espèces dans les céréales,
- pratiquer les faux-semis pour favoriser la levée avant le semis du colza ou du blé,
- ne pas exclure le labour occasionnel ou le binage,
- réaliser un programme de désherbage bien adapté à la flore.
La rotation
L’introduction de cultures de printemps ou d’été dans la rotation limite les fortes infestations de graminées hivernales, car la période d’implantation de ces cultures n’est pas en phase avec les périodes préférentielles de levée de ces adventices, ce qui les défavorise (rupture du cycle). Par ailleurs la diversification des cultures offre une gamme d’herbicides efficaces plus large.
La stratégie antigraminées se raisonne à la rotation, en privilégiant un programme d'automne sur céréales et en s’appuyant sur la gamme d’anti-graminées foliaires (brome) et racinaires qu’offre le colza.
En colza, les antigraminées racinaires de postlevée sont à privilégier. En cas de forte pression, les programmes "prélevée" ou "présemis puis prélevée" sont conseillés. Des stratégies sont possibles en postlevée selon la résistance des graminées.
La stratégie chimique n’est pas efficace à elle seule, pour une gestion efficace, les mesures agronomiques doivent occuper une place de premier choix dans une stratégie globale et continue à l'échelle de la rotation.
Le labour
Le labour permet de « tamponner » les évolutions de flore : s’il n’est pas trop dressé, il enfouit une grande majorité du stock semencier superficiel, et remonte les graines jusqu’alors incapables de germer car trop profondes. Il élimine, par la même occasion, les adventices levées. Les graines de graminées perdent leur viabilité en profondeur beaucoup plus rapidement que les graines dicotylédones (leur Taux Annuel de Décroissance est bien plus élevé), si bien que le labour occasionnel (tous les 3-4 ans, avant une céréale de préférence) peut s’avérer intéressant comme stratégie d’épuisement progressif de certaines espèces : bromes, vulpins, ray-grass... Il réduit donc significativement leur stock semencier viable.
Attention cependant, le labour peut aussi favoriser la remontée de graines viables de géranium et de crucifères, non négligeables en colza.
source ACTA
Labour pour colza
Les systèmes en « non-labour continu » accentuent généralement les salissements de parcelles car ils concentrent les graines en surface, zone plus favorable aux germinations et levées. De plus, la présence de résidus couvrant le sol dégrade l’efficacité des herbicides racinaires. Dans ces systèmes, la maîtrise des adventices et en particulier des graminées reste possible mais nécessite une vigilance sans faille, et les échecs sont plus lourds de conséquences.
Le déchaumage et les faux-semis
Le déchaumage doit être réalisé avant la grenaison des adventices, par exemple dans la foulée de la récolte.
Il peut stimuler la levée groupée de certaines espèces (bromes, ray-grass fin août-septembre, vulpins en septembre-octobre), à la faveur d’un temps humide et doux dans les jours qui suivent l'opération. On obtient alors le résultat recherché par la technique du faux-semis.
En faisant lever les graminées en dehors des périodes de culture, les faux-semis permettent aussi de réduire leur stock semencier, en prenant soin bien sûr de détruire ces levées avant le semis de la culture suivante.
source : ACTA & RMT Florad
Pour réussir les faux-semis, le travail du sol doit être superficiel (pas supérieur à 5 cm de profondeur), affiné (très émietté) et bien rappuyé.
Cependant, la réussite du faux-semis est très dépendante de la météo ! Si une pluie est nécessaire pour favoriser la levée des adventices, ce sont cependant des conditions séchantes qui sont requises après la destruction mécanique des levées pour éviter que les graminées continuent de lever ensuite dans la culture.
Avant colza, il est plutôt conseillé de travailler le sol le moins possible avant le semis pour éviter d’assécher trop le sol. Un déchaumage juste après la récolte (pour profiter de la fraicheur du sol), plutôt superficiel et rappuyé, puis une destruction des graminées ou des repousses de céréales 15 jours après ou avant le semis du colza, peuvent suffire.
Après colza et avant une céréale, il y a davantage de temps pour réaliser les déchaumages et faux semis. Attention, les passages répétés d’outils légers superficiels (herse étrille) peuvent favoriser la formation d’une croûte de battance par un affinage excessif. Dans les sols fragiles (sols limoneux) préférer un déchaumeur à faible profondeur et finir avec un seul passage de herse étrille s’il y a lieu.
Mais aussi…
En céréales, le décalage de la date de semis a montré des résultats intéressants sur graminées (plus d'informations sur le site d'Arvalis ).
Et puis pour éviter de disséminer les graines de graminées et d’infester d’autres parcelles, récolter les parcelles les plus chargées d’adventices en dernier et prenez soin de bien nettoyer votre moissonneuse-batteuse.
Récolte du colza
Lutte chimique
En forte pression, l’action de la propyzamide (Kerb Flo, etc.) ne suffit pas. Un contrôle préalable en présemis ou en prélevée est nécessaire. Miser sur la napropamide (type Colzamid 2 l/ha) en présemis, dont l’efficacité est régulière, ou sur des produits de prélevée de type Colzor Trio, Alabama ou Springbok, Novall et autres herbicides à base de métazachlore. L’efficacité est d’un bon niveau mais irrégulière en conditions sèches. Le programme le plus efficace intègre présemis et prélevée.
L’utilisation de ces herbicides limite le développement de résistance.
Les groupes HRAC (Herbicide Resistance Action Comittee) ont été créés pour faciliter cette gestion d’alternance : A, B, K3, etc. correspondant chacun à un mode d’action spécifique.
Gérer le rattrapage en prenant en compte le risque de développement des résistances
| Repousses de céréales | ||
| pas ou peu nombreuses (environ 5 plantes/m2) | nombreuses (plus de 5-10 plantes/m2) | |
| Ray-grass, résistant ou vulpin résistant, pratiques culturales à risque (1) | propyzamide | Antigraminées foliaire précoce (à dose repousses) puis antigraminées racinaire (2) |
| Ray-grass, vulpin et pratiques culturales à faible risque. Brome | Antigraminées tout type (foliaire ou propyzamide) | Antigraminées tout type |
(1) cas type : forte pression graminées, rotation courte ou à forte dominance de cultures d'hiver, absence de labour et faux-semis peu fréquents. Pour en savoir plus : R-sim ou Arvalis.
(2) type propyzamide
L’action des antigraminées foliaires doit être durable (famille des “fop” type Pilot, famille de “dime” type Centurion 240EC ou Stratos). Ils peuvent permettre de sauver des situations délicates en colza (échec de la prélevée limitant le développement du colza en octobre) et certaines cultures ne peuvent être désherbées qu’avec ces produits (ex : lin). Dans les situations à risque de résistance et sur les cibles ray-grass ou vulpin, il est préférable de ne les utiliser qu’occasionnellement, en préalable d’une application de propyzamide. Dans le cas contraire, le risque de résistance est important, quelle que soit la molécule.
|
Fiches : Brome stérile, Folle avoine, Pâturin annuel, Vulpie queue-de-rat, Vulpin des champs, Ray-grass |
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Colza : lutter contre les géraniums
Reconnaître les géraniums
Identifier les différentes espèces de géraniums par l'observation de leur tige et de leurs feuilles.
Une compétition importante et durable
De nombreuses parcelles de colza sont affectées par les géraniums.
Ils sont favorisés par des rotations courtes (colza/céréales), le non-labour et les rotations à base uniquement de cultures d'hiver. Leur nuisibilité peut être précoce en cas de fortes infestations, puis plus tardive par leur capacité à se développer dans le colza au printemps. Ils sont d’autant plus problématiques que les levées du colza sont lentes et leur population importante (sols de rendzines ou argilo-calcaires superficiels).
Dans les situations de conduites sans labour, les colzas ont souvent des croissances plus lentes et peuvent avoir du mal à jouer leur rôle d’étouffement qui contribue à limiter la compétition par les mauvaises herbes.
Des adventices de plus en plus problématiques
Les géraniums se retrouvent dans les situations critiques de rotations courtes du Centre, de l’Est, de Poitou-Charentes et de quelques secteurs du Sud-Ouest. Ils sont présents lorsque le colza est la tête de rotation quasi unique, surtout en technique sans labour.
Le géranium disséqué est abondant dans toutes les régions et est assez indifférent au pH du sol. Il se rencontre dans la plupart des cultures.
Le géranium mou, moins abondant, est assez commun sur toutes les cultures.
Les autres géraniums (tiges grêles et feuilles rondes) montrent une prédilection pour les rendzines mais se rencontrent également sur tous les sols avec des pH neutres.
Effets des techniques agronomiques sur les infestations de géraniums
La rotation
Les géraniums sont capables de lever toute l'année mais ils ont des préférences nettes entre septembre et février. C’est pourquoi, l'introduction de cultures de printemps dans la rotation limite les levées, épuise les graines en profondeur et laisse plus de souplesse pour désherber chimiquement.
Les faux-semis d’interculture
Dans une rotation colza-blé-orge sans labour (situation fréquente dans les grands bassins céréaliers), les faux-semis peuvent doper significativement les levées de géraniums en interculture et sont très fructueux dans l’interculture colza-blé. Les passages d’outils positionnés fin août - début septembre sont les plus efficaces pour déstocker car ils coïncident avec l’époque de levée privilégiée de ces adventices.
Dans une expérimentation pluriannuelle menée dans le Berry, les résultats d’efficacité du faux-semis contre les géraniums ont dénoté un fort effet précédent colza. Les chances de stimuler la germination des graines non-dormantes de géraniums derrière un colza sont plus élevées que derrière des céréales. La réduction du stock grainier est donc davantage à privilégier entre le colza et le blé qui suit. Avant céréales, l'interculture présente des opportunités pour lutter contre les géraniums.
Nombre de géraniums (moyennes de plantes/m²) observés juste avant implantation des 3 cultures de la rotation colza-blé-orge, consécutivement ou non à un faux-semis
Levées de géraniums (stade cotylédons) dans des repousses de colza en interculture colza-blé
Un autre essai dans l’Indre en 2015 dans l’interculture colza-blé avec différentes dates de faux-semis (fin août, mi-septembre et fin septembre) après un déchaumage de post-récolte ou non montre qu’en présence de repousses de colza et de géranium, l’absence de tout travail du sol à cette période permet de maximiser les levées mais qu’un faux-semis fait tout de même lever beaucoup de géraniums alors qu’il réduit fortement les levées de repousses de colza.
Enfin, il ne faut pas oublier que la réussite des faux-semis est fortement conditionnée à la météo estivale, la date des interventions de travail du sol, leur profondeur ainsi que l’outil utilisé pour les réaliser.
Le semis direct du colza
La profondeur de déchaumage et le type de semis impactent les levées ultérieures de géraniums en colza. Le travail profond en août est susceptible de remonter des graines en surface. L’absence de travail du sol ou le travail superficiel en août limiteront le potentiel d’infestation dans le colza.
Comptage des géraniums dans le colza (notation en entrée hiver) en fonction de l'itinéraire d'implantation
Semer le colza sans travail du sol préalable et avec un semoir de semis direct diminue les levées de géranium de 85 à 95% ensuite dans la culture.
Pour réussir le semis direct du colza, aucun travail du sol ne doit être fait avant et un semoir à disques doit être utilisé avec une vitesse inférieure à 7km/h pour limiter le flux de terre (et donc réduire les risques de stimuler de nouvelles germinations d’adventices). Les chasse-débris sont indispensables pour « nettoyer » la ligne de semis et ainsi éviter le pincement des pailles dans le sillon qui gêne la germination des graines. Les disques limitent le flux de terre, évitant ainsi de provoquer de nouvelles levées d’adventices.
Semis direct de colza
Un sol bien structuré sur l’horizon 0-20 cm est nécessaire pour bien réussir son semis direct et pour permettre un bon enracinement du colza. Le semis direct en colza nécessite donc de l’anticipation et une attention particulière pour éviter les tassements.
Désherbage mécanique
Les passages aux bons moments de herse étrille, houe rotative et bineuse seront d'une grande utilité pour le désherbage, y compris en cas d'infestations massives.
Désherbage chimique
Efficacité des programmes
Les produits de prélevée peuvent se montrer insuffisants sur cette flore difficile. Les efficacités des produits et des programmes classiques sont données dans ce tableau :
ALABAMA et SPRINGBOK sont les meilleurs produits de prélevée contre les géraniums, à condition de rester à 2.5 l/ha. Mais en forte pression, un programme à base de napropamide (COLZAMID) à 1.5 l/ha en présemis incorporé (incorporation légère sur 2-3 cm) reste la solution la plus régulière en efficacité.
Exemple : COLZAMID 1.5 l/ha + AXTER 1.5 l/ha ou mieux encore, COLZAMID 1.5 l/ha puis SPRINGBOK 2 l/ha.
Les programmes avec prélevée suivi de post-levée avec IELO
IELO présente une action contre les géraniums que l’on valorise dans un programme avec prélevée. Le résultat final est plutôt innovant et nettement supérieur aux références de type ALABAMA ou même COLZAMID puis AXTER. Les efficacités contre géranium disséqué, géranium à feuille ronde et géranium mou sont supérieures à celle obtenue sur géranium à tige grêle.
Des programmes de type AXTER 1,5 l/ha puis IELO 1,5 l/ha sont plus efficaces qu’une application de prélevée seule type ALABAMA. Le meilleur programme, en particulier sur géranium à tige grêle, combine ALABAMA 2 l/ha puis IELO 1.5 l/ha. Attention, IELO n’est pas efficace sur le gaillet. Prendre en compte cette flore dans le choix du produit de prélevée.
Tout en post-levée
Selon la pression, un MOZZAR à 0,25 l/ha ou MOZZAR 0,25 puis IELO 1,5 l/ha ou MOZZAR 0,25 puis MOZZAR 0,25 seront efficaces.
Colza live : formations en ligne au fil de la campagne
D’une durée de 2h, répartis au fil de la campagne, les sept modules de formation Colza Live permettent de tout savoir sur les facteurs clés de la réussite du colza
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Méthodes de désherbage durable des oléoprotéagineux
Dans un contexte de réduction de l’utilisation des herbicides et de progression des phénomènes de résistance, la gestion des adventices doit se réfléchir à l’échelle de la rotation en intégrant les leviers agronomiques, en raisonnant les interventions chimiques et en introduisant des techniques complémentaires comme le désherbage mixte et mécanique.
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