Retour sur le congrès mondial sur le colza, volet 1 : les points clés à retenir
Enquête de surveillance orobanche rameuse : participer et visualiser les zones à risque
En raison de sa très forte nuisibilité, sa capacité à se fixer à de nombreuses espèces végétales, et sa très grande capacité de dissémination, Terres Inovia souhaite assurer un suivi dynamique des zones touchées par l’orobanche rameuse en France.
En quelques clics, vous pouvez nous aider en saisissant les coordonnées de vos parcelles dans lesquelles vous avez identifié de l’orobanche. Ces données nous serviront à identifier les nouveaux foyers et suivre l’évolution des zones à risque afin de vous conseiller aux mieux sur les pratiques à adopter.
La synthèse des communes est disponible en temps réel sur le site. Toutes les autres informations saisies restent confidentielles. De nombreuses parcelles sont déjà saisies !
Un doute ?Si vous avez observé des tiges fleuries bleues violet entre avril et juin au pieds de vos cultures, il s’agit probablement de l’orobanche rameuse. Ces plantes parasites, arrivées à maturités en été sont brunes, et sont très visibles lors de la récolte, le plus souvent en foyer, conduisant à une réduction de croissance de la culture.
Pour en savoir plus sur l'orobanche rameuse. En cas de doute, contactez Terres Inovia |
A Desherb’avenir, Terres Inovia met le désherbage mécanique à l’honneur
Qualité des graines de colza - récolte 2024
L’Observatoire sur la qualité des graines de colza collectées en France est piloté par Terres Univia qui en confie la mise en oeuvre à Terres Inovia. Il a pour but d’appréhender annuellement les principaux critères qualitatifs de la récolte.
Caratéristiques de la dernière campagne et comparaison avec les années antérieures.
Caractéristiques de la campagne 2024 :
- Impuretés : 1,7% en moyenne
- Tener en eau : 7,1% en moyenne
- Huile (% aux normes) : 44,1% en moyenne
- Protéines (MS délipidée) : 39,9% en moyenne
- Protéines (matière sèche) : 19,8% en moyenne
- GLS (graines à 9% d'humidité) : 15,3 µmol/g en moyenne
Documents à télécharger
Colza de printemps
Le colza de printemps est une tête de rotation à cycle court (environ 6 mois) qui permet un rapide retour sur investissement avec un faible niveau de charge. Dans les conditions pédoclimatiques européennes et françaises en particulier, il est délaissé au profit du colza d’hiver, nettement plus productif.
Colza de printemps
L’alimentation en eau est un facteur déterminant du rendement du colza de printemps : le potentiel génétique, supérieur à 30 q/ha, ne s’exprime que sur les sols à réserve hydrique suffisante ou dans les régions à pluviométrie printanière satisfaisante. Les terres séchantes sont donc à éviter.
Le colza de printemps est plutôt cultivé dans le nord de la France, en culture de remplacement après le retournement d’un colza d’hiver. Il présente en effet plusieurs avantages : il n’est pas sensible aux arrière-effets des herbicides appliqués sur colza d’hiver, à l’exception de Cent 7 ; il ne bouleverse pas les assolements et demeure un bon précédent à céréales ; les investissements en intrants restent modérés et la culture ne nécessite pas de matériel spécifique.
Malgré ces atouts, la rentabilité du colza de printemps n’est pas systématiquement assurée. Il faut, d’une part, tenir compte des investissements réalisés à l’automne sur le colza d’hiver ; d’autre part, le rendement de la culture est le plus souvent limité par les attaques d’insectes, notamment les méligèthes et les petites altises, voire les pucerons cendrés, difficiles à maîtriser.
Par ailleurs, rapiécer un champ de colza d’hiver en semant un colza de printemps est fortement déconseillé pour limiter les problèmes de transfert d’insectes mais aussi parce que le décalage de maturité entre les deux cultures est trop important (supérieur à 1 mois).
Documents à télécharger
La lutte contre les vivaces
Les adventices vivaces sont concurrentielles des cultures car leurs capacités de compétition mais aussi de propagation sont très prononcées.
Ces espèces sont capables de se reproduire à la fois par les graines mais également par multiplication végétative, au moyen d’organes végétatifs (rhizomes, stolons, drageons ou racines tubérisées) capables de régénérer de nouvelles racines ou de nouvelles tiges.
Dans le colza, le chardon des champs, et dans une moindre mesure les espèces de rumex, peuvent être préoccupants.
En soja et tournesol, les espèces prédominantes sont le chardon, le liseron des haies, les chiendents (pied-de-poule et rampant) et le sorgho d’Alep.
Le pois peut être impacté par le chardon des champs, les rumex et le liseron des champs.
Pour les vivaces, la gestion à l’échelle de la rotation est primordiale, on cherchera une très bonne efficacité dans les cultures où des solutions existent, sans négliger les possibilités d’intervention en interculture. La lutte est à raisonner sur le long terme.
Mesures préventives : éviter la dissémination
Rotation
Pratiquer une rotation diversifiée pour disposer d’une plus grande gamme d’herbicides avec insertion de cultures compétitrices et leurs herbicides adaptés. La lutte en végétation sur céréales est la plus aisée (sulfonylurée, hormones). Mais c’est également possible sur pois (Tropotone – traitement par taches) et sur tournesol (Express Sx sur variété tolérante). Le contrôle par herbicide est assez léger sur soja (Pulsar 40) et beaucoup plus délicat sur féverole (léger frein avec Corum) et impossible sur pois-chiche et lentille. Enfin, l’interculture estivale permet de pratiquer des déchaumages répétés par temps sec ; ce travail du sol récurent a pour objectif de dessécher les plantes et leurs organes végétatifs, et à terme, de les épuiser.
En interculture
Eviter ou proscrire :
- les interventions en conditions humides propices aux tassements de sol ;
- les travaux exclusivement superficiels et le recours aux outils à disques ou à prise de force ;
- les interventions répétées de déchaumages en été.
En culture
- être vigilant sur la qualité du lot de semences utilisé
- surveiller les bords de champs (et les parcelles aux alentours) et faucher les nouvelles infestations si besoin
- lors de la récolte, bien nettoyer le batteur si des graines d’adventices ont été moissonnées
- éviter les montées à graines par fauches, broyages, arrachages, avant que les foyers d’infestations ne gagnent trop de terrain.
Mesures curatives : lutter tout au long de la rotation en épuisant les réserves souterraines
La lutte contre les vivaces doit s’envisager aussi bien dans les intercultures que dans les cultures de la rotation. La lutte consiste surtout à épuiser les organes souterrains : racines, drageons et autres rhizomes colonisateurs. Mais il ne faut pas négliger l’extension de certaines vivaces par voie de dissémination des graines.
1. Chardon - 2. Liseron
En interculture
Pour sectionner les racines, privilégier les décompactages et/ou déchaumages en profondeur (matériels munis de socs à ailettes) : 2 à 3 passages à intervalle de 10 jours en août puis en septembre. En conditions séchantes, le retournement par le labour remonte les organes souterrains en surface et provoque leur dessèchement. Ces destructions répétées vont épuiser peu à peu les réserves racinaires des adventices vivaces.
Associée à des travaux du sol adéquats en interculture, l’introduction d’une luzerne est également efficace dans la lutte contre certaines vivaces (chardons notamment) grâce à la concurrence exercée pour la lumière, l’eau ou les éléments nutritifs, et grâce aux fauches répétées possibles.
En culture
Des cultures étouffantes (biomasse élevée, précocité de développement, forte densité, enracinement profond) peuvent être mises en place pour concurrencer les adventices vivaces et limiter leur expansion.
Chardon des champs
1. Chardon dans le tournesol - 2. Multiplication végétative du chardon (drageons)
Le chardon s’est développé à la faveur des systèmes en réduction de travail du sol et/ou avec répétition de façons superficielles. Il peut être présent dans tous les types de sol et toutes les cultures. Sa propagation se fait par les rhizomes.
La nuisibilité du chardon et la difficulté de destruction de ses rhizomes doivent inciter à saisir toutes les opportunités de lutte au cours de la rotation : interventions de travail du sol régulières en été à partir de 4-6 feuilles du chardon, labour profond (même de printemps), implantation de cultures (voire de couverts) étouffantes, binage, éviter la montée à graine des chardons (écimage à floraison, broyage des jachères et des bords de champ), …
Par exemple, l’introduction d’une culture de printemps avec décalage de la date de semis permet de réaliser des interventions de travail du sol au moment où le chardon a peu de réserves racinaires et est prêt à repartir.
Pour les déchaumages répétés d’été, il est conseillé d’utiliser des outils (type cultivateur ou décompacteur à ailettes ou charrue déchaumeuse) avec un recoupement important des dents (chevauchement du sillon des socs). Ne pas hésiter à intervenir en profondeur et plusieurs fois en augmentant la profondeur lors des passages successifs) pour épuiser petit à petit les réserves du chardon et l’empêcher d’en constituer de nouvelles. Il faut impérativement travailler par temps sec et sur sol sec.
Gestion herbicide
- dans les céréales d’hiver avec des hormones et des sulfonylurées appliquées au printemps sur chardons développés (boutons floraux).
- dans les intercultures, sur chaumes de céréales, en intervenant avec des herbicides totaux de type glyphosate, appliqués par temps poussant sur chardons développés.
- avant le semis du tournesol si les chardons ou les liserons ont déjà levé. Dans ce cas intervenir avec un herbicide total de type glyphosate. Cette technique permet de limiter ponctuellement la concurrence avec le tournesol mais demeure insuffisante.
Sur tournesol :
En post-levée sur variétés tolérantes : Express SX 45 g/ha + Trend 90 0,1 % présente une meilleure efficacité sur jeunes chardons.
Sur soja :
L'imazamox représente, en postlevée, un léger frein à cette adventice.
Sur pois protéagineux :
L’application en post-levée de TROPOTONE (2,4 MCPB) permet de freiner (3 l/ha) voire de détruire (4 l/ha) les ronds de chardons avant le stade apparition des boutons floraux (stade du chardon le plus sensible). En raison d’une sélectivité moyenne du produit, l’application restera localisée aux ronds de chardons.
Sur lin oléagineux :
Utiliser un produit à base de clopyralid (par exemple LONTREL SG à 0.174 kg/ha + huile)
Liserons (des champs et des haies)
Liseron dans tournesol
Les outils à disques animés avec appareils rotatifs peuvent augmenter la multiplication des rhizomes. Le non labour favorise leur prolifération.
Le labour perturbe la structure racinaire mais il ne suffit pas à lui seul pour éradiquer cette espèce de la parcelle.
Alterner cultures d’hiver et cultures d’été dans la rotation.
Fiches liseron des champs et liseron des haies.
Gestion herbicide
Sur tournesol :
Il est nécessaire d'attendre jusqu'à la floraison des liserons avant l'intervention chimique. A ce stade, les réserves racinaires sont amoindries.
- En interculture : désherber avec un glyphosate associé ou non à un 2-4D. Adapter les doses à la situation.
- En prélevée : utiliser Challenge ou Racer ME.
- En post-levée : sur variétés tolérantes, Pulsar 40 1,25 l/ha ou Passat Plus 2 l/ha ou Express SX 45 g/ha + Trend 90 0,1 % sont efficaces sur liseron des haies mais inefficaces sur liseron des champs.
Sur pois protéagineux :
L’application de bentazone (1,4 kg/ha de produit commercial) provoque des brûlures qui freinent seulement le développement du liseron des champs. En forte pression celui-ci occasionne d’importantes gênes à la récolte, l’application d’un dessicant (spécialité à base de diquat tel que REGLONE) quelques jours avant la récolte grille les parties vertes, mais ne limite pas la repousse au printemps suivant.
Rumex
Rumex en interculture
La production des graines de rumex est élevée et sa racine tubérisée lui permet de repartir même après un sectionnement ou un arrachage.
La lutte contre le rumex est difficile ; des fauches répétées permettent de le gérer si elles sont fréquentes et sur plusieurs années. Un labour ou des faux-semis sont également envisageables. La stratégie d’extraction : arrachage ou déchaumage avec des outils de type chisel ou vibroculteur puis ramassage ou « tractage » des racines tubérisées à l’extérieur de la parcelle (ou bien les laisser sécher en surface si le temps est sec) est la technique recommandée.
Attention à ne pas fragmenter la racine du rumex (avec des outils à disques par exemple), ce qui favoriserait sa multiplication.
Gestion herbicide
Sur tournesol :
Seule la stratégie de postlevée sur variété tolérante au tribénuron-méthyl présente un bon contrôle.
Sur pois protéagineux :
Contre les rumex à l’état de plantules issues de graines, les meilleures efficacités ont été obtenues avec CORUM 1,25 l/ha + adjuvant ou TROPOTONE 3 l/ha (solution moins sélective).
Sur soja :
Préférer une solution avec imazamox.
Désherbage du colza : attention à la phytotoxicité et au manque de sélectivité
Le colza peut présenter des symptômes suite à l'application de certains produits ou à un mauvais rinçage de cuve après un traitement sur céréales :
- Produits à base de clomazone
- Produits à base de dimétachlore, métazachlore et dmta-P à pleine dose
- Mauvais rinçage de la cuve
Produits à base de clomazone
1. Symptômes sur cotylédons - 2. Symptômes sur feuille
La clomazone, matière active intéressante sur colza, peut, dans certaines conditions, conduire à l'apparition de symptômes de phytotoxicité se traduisant à l'automne par un blanchiment de feuilles, plus rarement de plantes entières. Dans la très grande majorité des situations, les symptômes ne sont que passagers et sans incidence sur le devenir de la culture.
Parmi les facteurs susceptibles d'accroître le risque de phytotoxicité, on peut citer :
- des précipitations marquées dans les 2-3 semaines suivant le semis, surtout si elles s'accompagnent d'un temps frais peu poussant,
- des sols filtrants ou "froids",
- des semis tardifs : dans ce cas, limiter la dose de clomazone, voire éviter d'utiliser cette molécule,
- une certaine sensibilité variétale,
- des phytotoxicités résultant de l'application tardive de certaines sulfonylurées sur le précédent céréale.
Produits à base de dimétachlore, métazachlore et dmta-P à pleine dose
1. Manque de sélectivité de chloroacétamide à dose pleine suite à un abat d'eau - 2. Déformation de feuilles
Des produits tels que ButisanS (Sultan , etc..), Novall, Springbok, ou l'association Springbok + Novall peuvent manquer de sélectivité à dose pleine. Les symptômes (du stade cotylédons à 1-2 feuilles), peu fréquents, se manifestent à l’occasion de pluies importantes sur des sols filtrants. Les plantules perdent toute leur vigueur, elles sont vert foncé et anthocyanées. Des nécroses de radicelles voire de l’hypocotyle sont visibles (symptômes type « fonte de semis). A l’exception de très rares cas de disparition de plantes, les symptômes disparaissent rapidement. Quelques déformations de feuilles (stade 2-4 feuilles) ont été observées avec Springbok, sans incidence.
Parmi les facteurs susceptibles d'accroître le risque de phytotoxicité, on peut citer :
- des précipitations marquées dans les 2-3 semaines suivant le semis ;
- des sols filtrants ou "froids" ;
- des semis tardifs.
En situation de sol filtrant (sables, limons), limiter la dose (Sultan 1,5 l/ha, etc…) ou fractionner l’application (ex : Novall 1,5 en prélevée, 1 l/ha en postlevée précoce).
Nettoyer sa cuve est indispensable entre les traitements céréales et colza
Avant une intervention sur colza suivant un désherbage sur céréales, le pulvérisateur doit être soigneusement nettoyé.
L'usage de l'eau seule pour nettoyer la cuve après traitement est très insuffisant pour les sulfonylurées à l'exception des produits à formulation SX (DuPont Solutions) employés seuls, sans mélange. Les produits ont en effet la capacité de se fixer sur les parois et les tuyauteries. Ils seront remis en solution lors de l'usage du pulvérisateur pour les interventions sur colza avec des produits de type antigraminées foliaires ou insecticides (formulation avec solvant). Utiliser un nettoyant pour pulvérisateur est donc indispensable pour un nettoyage efficace. Pour choisir le produit, se conformer aux conseils des firmes sur l'étiquette du produit. Par exemple, Végénet et All Clear® Extra sont conseillés par les firmes DuPont et Bayer CropScience.
Symptômes constatés sur colza
Un mauvais rinçage après l'application de sulfonylurées sur céréales peut provoquer :
- un tassement et une réduction importante de la biomasse
- des avortements des siliques ou des altérations
- un allongement de la floraison ou une refloraison
- une récupération limitée
- une tige très raide et cassante
L'incidence sur le rendement de tels phénomènes est importante, allant dans les cas les plus graves jusqu'à la destruction de la culture.
Il existe d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes et il est important de se renseigner sur ces leviers agronomiques de gestion des dicotylédones en colza.
Les solutions de postlevée sur colza
CALLISTO
0,15 l/ha à 6 feuilles du colza, suivi ou pas d'une deuxième application. Coût du traitement : 7 à 13 €/ha.
Applicable à partir de 6 feuilles, sur des colzas en bon état végétatif, légèrement endurcis (après les premiers froids - mi octobre, petites gelées, maximales inférieures à 15-18°C) et jusqu'au stade rosette, repos végétatif. Le colza présente une forte décoloration blanchâtre à jaune sans réduction de vigueur durant 3 à 4 semaines. La deuxième application se fait 2 à 3 semaines plus tard et marque très peu la culture. L'efficacité décline sur des stades trop développés en l'absence de gel.
| Calépine, sanve, capselle, chardon-marie, , lamier, stellaire, | |
| Barbarée, Diplotaxis, sysimbre, véronique feuille de lierre | |
| Ravenelle (1), rapistre (1), passerage |
CALLISTO 0.15 l/ha + CENT7 0.2 l/ha
A 6 feuilles du colza, suivi ou pas d'une deuxième application. Coût du traitement : 15 à 30 €/ha.
Mélange non couvert par les firmes, mais testé à de très nombreuses occasions par Terres Inovia. Respecter les conditions d’utilisation de CALLISTO et traiter impérativement sur un feuillage sec et un sol réssuyé, en dehors d'une période de fortes chaleurs. Ne pas mélanger avec un autre produit ou avec un adjuvant.
| Calépine, sanve, ravenelle, capselle, rapistre, diplotaxis, chardon-marie, lycopsis, barbarée, sysimbre, lamier, stellaire, véronique feuille de lierre | |
| Diplotaxis, passerage | |
| Autres adventices |
LONTREL SG (printemps)
140 à 174 g/ha + huile 1 l/ha. Coût du traitement 42-52 €/ha.
Applicable à partir du 15 février, du stade C1 (début d'élongation de la tige) au stade D1 (boutons accolés visibles). Limité à une application de 174 g/ha tous les deux ans (fractionnement possible). Conditions optimales d'application : hygrométrie supérieure à 60 % et température supérieure à 12°C. Eviter les périodes d'amplitude thermique supérieure à 15°C. Le temps doit être poussant. Il ne doit pas pleuvoir dans les 4 h suivant l'application. La dose peut être modulée à 100-140 g/ha sur légumineuses et très jeunes matricaires (et bonnes conditions d'emploi).
| Anthémis, matricaire, féverole, lentille | |
| Helminthie, chrysanthème des moissons, chardon-marie | |
| Ombellifères et autres adventices |
ATIC-AQUA
1 à 2 l/ha. Coût du traitement : 14 à 28 €/ha.
Application de post-levée bénéfiant d'une autorisation de mise en marché sur coquelicot. En programme avec prélevée ou rattrapage, applicable à partir de 2 feuilles du colza à 1 l/ha. La dose est de 2 l/ha pour le stade 6-8 feuilles, au-delà, l'efficacité baisse significativement. Applicable jusqu'au stade rosette compris.
| Coquelicot, véronique, stellaire, pensée, en stade précoce : lamier, mercuriale, lycopsis | |
| Autres adventices |
IELO
1,5 l/ha. Coût du traitement : 51 €/ha.
L'application peut être conditionnée par la période optimale d'action de la propyzamide. Utilisable par temps froid (dès 5°C). Pour son action contre les dicotylédones, les applications peuvent débuter en octobre (meilleure efficacité sur chardon-marie, géraniums, fumeterre, helminthie, bleuet). Stade limite d'application BBCH 18. Une application au stade rosette permet de respecter la limite maximale de résidus (LMR), qui a une valeur règlementaire.
Période optimale pour une action dicotylédones et graminées : 1er novembre, 10 novembre pour le sud de la France.
| Anthémis, matricaire, bleuet, helminthie et lychnis (stade 2-4 feuilles), laiterons, légumineuses. Après une prélevée : coquelicot, géraniums. | |
| Chardon-marie (voir IELO+CALLISTO), coquelicot (en l'absence de prélevée), pensée, helminthie | |
| Gaillet, euphorbe, ombellifères, crucifères |
Le désherbage de post-levée à large spectre représente, pour les producteurs, une réelle voie de progrès en s’affranchissant des conditions sèches néfastes à l’efficacité de la prélevée à l'instar de la spécialité IELO de DowAgrosciences. A base d’aminopyralide à 5,3 g/l et de propyzamide à 500 g/l, le produit s’utilise à 1,5 l/ha fin octobre – début novembre. Cela correspond, sur graminées, à une pleine dose de KERB FLO (ou autre propyzamide). L’action antidicotylédone représente une nouveauté. L’aminopyralide est une substance active de type auxinique, du groupe HRAC O.
Equivalent aux produits de type KERB FLO contre ray-grass, vulpin, brome (en photo) ou vulpie, IELO est très efficace sur anthémis, bleuet, laiterons, légumineuses, mâche, matricaire, mouron des champs, stellaires et véroniques. Il présente une efficacité intéressante sur coquelicot. Néanmoins, l’application sur des coquelicots très développés peut être décevante. Dans un contexte de développement de populations de coquelicots résistants aux inhibiteurs de l’ALS (sulfonylurées, etc…,.) ce mode d’action reste un atout dans la rotation. Par contre, IELO ne présente pas d’efficacité contre le gaillet et les crucifères (moutarde, ravenelle, capselle, etc.). Il est également très insuffisant sur ombellifères.
Dans un programme après un herbicide de prélevée à dose modulée (2/3 à ¾ de la pleine dose), le spectre est complet et les niveaux d’efficacité sont d’un très bons. Dans toutes ces situations, le choix de la prélevée reste important, car il conditionnera l’efficacité finale sur les flores que contrôle mal IELO. Contre ombellifère, préférez une base NOVALL ou ALABAMA, comme en lutte contre le gaillet contre lequel il est possible de choisir une base avec clomazone (AXTER, ALTIPLANO, pack avec clomazone, etc…,.).
IELO présente également une action intéressante contre les géraniums que l’on valorise dans ce type de programme avec prélevée. Le résultat final est plutôt innovant et souvent supérieur aux références de type ALABAMA ou même COLZAMID puis AXTER. Il faut souligner que les efficacités contre géranium disséqué, géranium à feuille ronde et géranium mou sont supérieures à celles obtenues sur géranium à tige grêle. Dans ce cas, pour un programme prélevée puis postlevée avec IELO, choisir une base de type SPRINGBOK ou ALABAMA.
Cette action complémentaire de IELO est également à noter sur pensée. Contre chardon-marie, l’efficacité de IELO est un peu irrégulière. L’application se trouve très souvent confrontée à des chardon-maries trop développés avec un résultat final plutôt moyen (70% d’efficacité). Cette efficacité a tendance à diminuer lors d’un hiver doux. Le produit CALLISTO peut palier ce déficit. En effet, une application préalable renforce nettement l’efficacité. Le mélange IELO + CALLISTO présente aussi de très bons résultats (ce mélange n’est pas couvert par les firmes, il ne peut se faire que sous la responsabilité de l’utilisateur). Ce type de mélange va aussi permettre de lutter contre la calépine (préférez CALISTO dès 6 feuilles du colza) ou la sanve.
FOX associé à IELO permet un renforcement des programmes précédemment cités sur géranium, sanve, pensée, fumeterre, coquelicot, erodium. Un programme métazachlore 1.2 l/ha puis IELO 1.5 l/ha + FOX 1 l/ha présente un meilleur rapport qualité prix qu’ALABAMA 2.5 l/ha puis KERB FLO. IELO peut aussi être renforcé par un mélange avec CALLISTO contre calépine, sanve et chardon-marie.
Résultats de programmes avec herbicide de prélevée (ALABAMA ou métazachlore ou AXTER) puis Ielo en postlevée (essais 2014-2017)
Résultats IELO/BIWIX en programme avec métazachlore (2014 à 2017)
| Sans propyzamide | Avec propyzamide | |
| Alabama 2,5 l | 100€ | 130€ |
| Alabama 2 l/ IELO | 133€ | 133€ |
| Mtz 1,2 l /IELO | 85€ | 85€ |
| Axter 1,5 l/ IELO | 102€ | 102€ |
Les résultats sont plus robustes sur géranium disséqué et géranium à feuilles rondes.
Le rapport qualité / prix est imbattable.
FOX
à partir de 4-6 feuilles du colza à la dose de 1 l/ha
FOX est applicable sur feuillage sec et sur colza en bon état végétatif. Evitez les températures négatives dans les jours qui suivent l’application.
Pour une application au stade 4-6 feuilles du colza :
| Coquelicot, fumeterre, lamier, mercuriale, sanve, sysimbre, véroniques | |
| Capselle, Lycopsis (voir CALLISTO + CENT7), érodium, géranium disséqué, géranium feuille ronde, helminthie laiteron, ravenelle. Irrégulier sur gaillet. | |
| Autres adventices |
FOX (bifénox à 480 g/l, en formulation EC) est homologué à la dose de 1 l/ha. Cet herbicide foliaire de contact est un inhibiteur de la synthèse chlorophyllienne faiblement systémique (groupe HRAC E). Il s’emploie du stade « 4 à 6 feuilles » du colza jusqu’à début décembre. L’herbicide peut manquer de sélectivité et occasionner des brûlures sur feuilles sur jeunes colza de moins de 4 feuilles en croissance active (septembre ou début octobre) par temps poussant ; le respect du stade d’application est donc important. Les traitements en présence de rosée sont à proscrire, tout comme l’ajout d’un adjuvant (huile ou mouillant) ou les mélanges avec des formulations EC.
Comme tout herbicide de contact, son efficacité décroît avec le développement du stade et l’endurcissement de la plante par le froid. Le produit est efficace sur de jeunes adventices telles que mercuriale, fumeterre, moutarde et sisymbre, mais aussi lycopsis et coquelicot ; sa particularité est d’être efficace sur pensée et véronique. Dans nos essais, lors d’hivers froids, de légers compléments d’efficacité du bifenox ont été observés lorsqu’associé à l’herbicide Ielo sur géranium disséqué.
Le spectre est intéressant pour son rapport qualité/prix, en concurrence avec des bases simples de prélevée.
Le FOX apporte un complément Fumeterre, géranium, mercuriale, moutarde, ravenelle voire gaillet par rapport à IELO.
Programme avec prélevée et association IELO+bifenox (2016-2018)
Un programme à comparer à Alabama / propyzamide et un écart de coût de l’ordre de 35 €/ha
- Renfort géranium Niveau >= Alabama (attention Tige grêle)
- Renfort fumeterre, mercuriale, coquelicot, voire crucifère, etc.
- Attention gaillet
Conseil sur l’utilisation du FOX :
- Respecter le stade minimal : 4-6 feuilles, pour des raisons de sélectivité
- Une solution de post-levée qui peut être stratégique sur certaines adventices : rattrapage ciblé ou programme.
- Mercuriale, fumeterre, pensée = spécificité du bifenox
- Sanve, sisymbre, lycopsis
- Avec des bénéfices autres : véroniques, pensée, coquelicot, voire complément gaillet géranium disséqué ou à feuille ronde en situation de complément au ILELO.
Ceci permet d’élaborer des programmes avec une prélevée simple (napropamide PS, métazachlore, Springbok, etc..)
- Mais en concurrence avec CALLISTO (avec ou sans CENT7) et ses bénéfices
- Sanve, ravenelle (CALLISTO plus efficace), lycopsis (CALLISTO+CENT7)
- spécificité du CALLISTO: chardon-marie, calépine, passerage voire barbarée
- Attention : l’intérêt du produit va dépendre de son prix
Programmes de désherbage avec FOX :
- Programme de post-levée ou association avec IELO :
- Spectre assez large (complément du IELO), peut convenir en situation assez simple, même avec du géranium disséqué.
- Séquence ou association selon les flores :
- Sur mercuriale-gaillet/shérardie, crucifères : séquence
- Autres: association en 1 passage.
- Programme de l’association avec une prélevée économique :
- Spectre large de type ALABAMA/propyzamide, renforcé sur géraniums (sauf tige grêle), érodium, mercuriale, crucifères.
- Rapport qualité / prix à mettre en perspective.
Il existe d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes et il est important de se renseigner sur ces leviers agronomiques de gestion des dicotylédones en colza.
Colza live : formations en ligne au fil de la campagne
D’une durée de 2h, répartis au fil de la campagne, les sept modules de formation Colza Live permettent de tout savoir sur les facteurs clés de la réussite du colza
S'inscrire à la formation
Méthodes de désherbage durable des oléoprotéagineux
Dans un contexte de réduction de l’utilisation des herbicides et de progression des phénomènes de résistance, la gestion des adventices doit se réfléchir à l’échelle de la rotation en intégrant les leviers agronomiques, en raisonnant les interventions chimiques et en introduisant des techniques complémentaires comme le désherbage mixte et mécanique.
S'inscrire à la formation
Evaluation des intrants
Conception, suivi et expertise d’essais en stations TI, gestion de réseaux d’expérimentation thématiques labellisés TI, conduite d’essais EOR, evaluation et expertise marché
Nous contacter
Les stratégies herbicides pour le colza
La connaissance de la flore des parcelles et leur niveau de pression aide à définir le meilleur rapport qualité prix du programme adéquat.
Présemis incorporé
La napropamide incorporée (COLZAMID, etc..,.) offre une action un peu moins sensible aux conditions sèches que la prélevée. Elle s’utilise en général dans le cadre d’un programme suivi d’une application de prélevée. La dose de 1.5 l/ha peut suffire pour une programme présemis puis prélevée contre géraniums, coquelicot, gaillet, mercuriale, véronique feuille de lierre, barbarée, carotte sauvage. Pour un programme visant les graminées en forte pression, préférer une dose de 2 l/ha. La napropamide incorporée peut aussi être envisagée suivie d’une postlevée type KERB ou IELO.
Prélevée
L’application unique en post-semis prélevée représente la majorité des stratégies herbicides.
Cette stratégie, simple, en un seul passage est bien adaptée aux flores simples. Les points faibles peuvent être le manque de régularité en conditions sèches ou le manque d’efficacité sur des flores telles que le géranium, certaines flores spécifiques type chardon-marie, érodium, sanve, ravenelle ou encore les fortes pressions en ray-grass et vulpin. Le géranium, le coquelicot, le gaillet, le sysimbre vont spécifiquement orienter le choix du produit
Les associations avec clomazone permettent de renforcer l'efficacité sur gaillet, ammi-majus, sisymbre. Les associations avec quinmérac (Rapsan TDI, Alabama, etc…,.) permettent un meilleur contrôle sur gaillet, ammi-majus, coquelicot. Springbok ou Alabama (à la dose de 2.5 l/ha ou 2 l/ha en programme avec IELO) sont notamment choisi pour leur action sur géraniums. Par contre les associations très renforcées et onéreuses type Alabama 2 l/ha + Kilat 1 l/ha, Colzor Trio 3 l/ha + Springbok 2 l/ha, etc., ne sont pas très bien valorisées à l’exception d’un renfort sur passerage ou barbarée.
Contre le vulpin, les bases avec métazachlore sont à préférer. Contre ray-grass, les bases dimétachlore, métazachlore associé ou non au dmta-P et les bases avec péthoxamide sont d’un niveau d’efficacité assez proche.
Les programmes avec prélevée suivi de Ielo
Programme très complet sur dicotylédones et graminées. Ielo apporte un bon complément sur géraniums, astéracées (matricaire, chardon-marie, bleuet, séneçon, etc...,), coquelicot voire mercuriale, lampsane, pensée et fumeterre. La dose de prélevée est modulée à 2/3 ou 3/4 de la dose (l/ha). Il y a de bonnes performances de programmes type métazachlore 1,2 à 1,5 l/ha ou Axter 1,5 l/ha suivi de Ielo, y compris sur géranium disséqué (du niveau d’Alabama à pleine dose). Cependant, l'efficacité sur géranium à tige grêle et gaillet dépend du choix de la prélevée. Enfin, ce programme intégrant la propyzamide offre un excellent contrôle sur graminées dont le brome.
FOX associé à IELO permet un renforcement des programmes précédemment cités sur géranium, sanve, pensée, fumeterre, coquelicot, erodium. Un programme métazachlore 1.2 l/ha puis IELO 1.5 l/ha + FOX 1 l/ha présente un meilleur rapport qualité prix qu’ALABAMA 2.5 l/ha puis KERB FLO.
IELO peut aussi être renforcé par un mélange avec CALLISTO contre calépine, sanve et chardon-marie.
Postlevée sur dicotylédones : stratégies et rattrapage
Les rattrapages ou les compléments de postlevée se raisonnent dès le début du mois d’octobre par un tour de plaine. Certaines adventices doivent être contrôlées assez tôt car ensuite elles deviennent beaucoup moins sensibles aux herbicides : coquelicot, lycopsis, ravenelle.
les solutions de postlevée sur dicotylédones
Exemples de programmes les plus adaptés selon la flore
Document à retrouver en fin d'article dans la partie "document(s) à télécharger".
Efficacité des programmes (tableau herbicides)
Document à retrouver en fin d'article dans la partie "document(s) à télécharger".
Gestion des graminées
Stratégie de lutte contre les graminées
Caractéristiques des produits
Document à retrouver en fin d'article dans la partie "document(s) à télécharger".
Conditions d’application des produits
Document à retrouver en fin d'article dans la partie "document(s) à télécharger".
Conditions d'utilisation du Métazachlore et du Diméthachlore
Afin de limiter les risques de diffusion dans les eaux (pollution diffuse et pollution ponctuelle), il est nécessaire de veiller à certaines conditions lors de l'épandage.
Document à retrouver en fin d'article dans la partie "document(s) à télécharger".
Phytotoxicité, manque de sélectivité
Pour plus d'informations, lire l'article
Gérer la résistance aux herbicides
De part des modes d’action différents de ceux utilisés en culture de céréales, la culture du colza est un moyen contribuer à la gestion du risque de résistance des graminées et des dicotylédones au mode d’action inhibiteur de l’ALS (groupe HRAC B) tel que les sulfonylurées et les triazolopyrimidines (ABAK, OCTOGON, etc.). Estimez ce risque de résistance avec R-SIM.
Terres Inovia, ARVALIS-Institut du végétal, l’ITB et l'ACTA proposent l'outil en ligne R-sim, qui permet d'évaluer le risque d'apparition d'adventices résistantes selon les pratiques herbicides envisagées sur la parcelle
R-sim est disponible dans notre catalogue d'outils
Il existe d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes et il est important de se renseigner sur ces leviers agronomiques de gestion des dicotylédones en colza.
Outil R-sim - Risque de résistance
Un simulateur pour évaluer le risque d'apparition de résistances selon ses pratiques herbicides
Accéder à l'outil
Méthodes de désherbage durable des oléoprotéagineux
Dans un contexte de réduction de l’utilisation des herbicides et de progression des phénomènes de résistance, la gestion des adventices doit se réfléchir à l’échelle de la rotation en intégrant les leviers agronomiques, en raisonnant les interventions chimiques et en introduisant des techniques complémentaires comme le désherbage mixte et mécanique.
S'inscrire à la formation
Evaluation des intrants
Conception, suivi et expertise d’essais en stations TI, gestion de réseaux d’expérimentation thématiques labellisés TI, conduite d’essais EOR, evaluation et expertise marché
Nous contacterDocuments à télécharger
Désherbage mécanique ou mixte du colza avec la houe rotative
La houe rotative, possible mais très technique
Avantages et inconvénients de la houe rotative
Constituée de roues dentées qui frappent le sol à haute vitesse et arrachent les adventices, la houe rotative comme la herse étrille désherbe toute la surface du sol, sans contrainte d’écartement de semis. Malgré une largeur inférieure à la herse (de 4.70 m à 6 m en général, voire 9 m), la houe permet des débits de chantiers élevés grâce à une vitesse de passage élevée (15 à 18 km/h). La houe peut être utilisée pour d’autres fonctions (écroûtage par exemple). La houe est très sélective du colza. Son utilisation est possible après un passage pluvieux dès lors que la terre ne colle plus aux roues du tracteur.
Les principales limites de cet outil sont un investissement élevé et un créneau d’efficacité étroit : passé le stade de 2-3 feuilles du colza, il est très difficile de détruire les adventices avec cet outil car elles sont alors généralement trop développées.
Comment passer la houe rotative ?
Le réglage de l’agressivité de la houe se fait uniquement avec la vitesse d’avancement de l’outil (rapide pour une bonne efficacité mais plus lente pour une bonne sélectivité sur culture jeune) et la profondeur de travail (on peut descendre un peu plus lorsque la culture est plus enracinée et plus développée).
Pour un bon passage, il faut :
- une bonne structure du sol (éviter les sols excessivement tassés, battus ou au contraire trop souples).
- des résidus de culture absents (labour) ou bien dégradés
- une densité de semis + élevée pour compenser les pertes dues aux interventions (jusqu’à 10 %)
- une culture homogène, saine, vigoureuse et « poussante »
- une profondeur de passage de 2 à 4 cm selon l’état du sol et la sensibilité de la culture
Pour obtenir la meilleure efficacité, la houe rotative est préconisée à des stades précoces : du stade de germination à 3 feuilles du colza. En effet, elle peut se passer en aveugle, c’est-à-dire en prélevée, ce qui permet de déraciner les jeunes adventices en train de germer suite au passage du semoir de la culture. Ensuite, les passages possibles à tous les stades jusqu’à 3 feuilles du colza permettront de continuer à déraciner les jeunes levées d’adventices.
Pour une bonne réussite, le sol doit être suffisamment sec en surface et la météo clémente durant les 3 à 4 jours suivant l'intervention pour que les adventices se dessèchent rapidement après le passage de l’outil. Cet outil est particulièrement adapté aux sols limoneux.
Quels résultats ?
La meilleure efficacité est obtenue sur des adventices très jeunes, voire en cours de germination. Ensuite, l’efficacité diminue fortement quand le stade des adventices augmente. Et ce d’autant plus pour la houe que pour la herse. Ainsi, l’efficacité de la herse reste bonne jusqu’au stade 4 feuilles des adventices, tandis que celle de la houe est valable jusqu’à 2 voire 3 feuilles.
Efficacité de la herse et de la houe selon le stades adventices
| Germination | Cotylédons | 2 feuilles | 3 feuilles | 4 feuilles | 5 feuilles | |
| Herse | +++ | +++ | +++ | +++ | +++ | -- |
| Houe | +++ | +++ | +++ | - | --- | --- |
| Condtion favorable | +++ |
| Condition peu défavorable | - |
| Condition moyennement défavorable | -- |
| Condition très défavorable | --- |
L’efficacité moyenne d’un passage d’outil n’est jamais très élevée. Elle peut assez fortement varier selon les conditions d’intervention : stade des mauvaises herbes en premier lieu, mais aussi état du sol, conditions météo suivant l’intervention etc. Il est donc nécessaire de renouveler les passages au moins 2 fois pour détruire la majorité des mauvaises herbes, mais également pour gérer les nouvelles levées, spécialement pour les mauvaises herbes levant en plusieurs cohortes bien distinctes.
L’efficacité des outils est plus faible sur graminées que sur dicotylédones, car à stade équivalent les graminées sont plus difficiles à détruire en raison de leur système racinaire mieux ancré au sol.
Dans les essais Terres Inovia, l’efficacité de la houe rotative semble moins aléatoire que celle de la herse étrille (écarts-types plus faibles sur houe rotative que sur herse étrille).
Il existe d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes et il est important de se renseigner sur ces leviers agronomiques de gestion des dicotylédones en colza.
Pour en savoir plus, consulter les articles sur :
Documents à télécharger