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Les plus connues sont la moutarde des champs (ou sanve), la ravenelle, le sisymbre et la capselle, présentes depuis longtemps dans le colza.
Ravenelles dans un champ de colza
Depuis une vingtaine d’années, la calépine, la barbarée et le rapistre se développent localement. Des espèces comme le passerage ou le tabouret progressent dans les parcelles. Cette situation s'explique par la faible efficacité des herbicides sur ces espèces et le retour fréquent du colza dans les parcelles.
1. Plantule - 2. Plante adulte
Calépine plante adulte
Capselle
Diplotaxis en floraison
1. Champ de moutarde - 2. plante adulte
Myagre perfolié
Passerage des champs
Rapistre rugueux
1. Plantule - 2. Plante adulte
1. champ infesté - 2. plantule
Sisymbre officinal
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Les crucifères adventices sont à l’origine de pertes de rendement importantes et d’une mauvaise qualité de récolte. Elles exercent une compétition directe et précoce sur le colza en raison de leur grande taille et de leur développement plus rapide. Elles peuvent entraîner jusqu’à 50 % de perte de rendement en cas d’infestation massive.
Leur présence peut aussi affecter la qualité de la récolte du colza en augmentant sa teneur en glucosinolates. Par ailleurs, les graines de certaines espèces (sanve) sont toxiques pour le bétail.
Aucune solution n’est parfaite pour lutter contre les crucifères, mais la combinaison de plusieurs techniques (moyens de lutte agronomiques, mécaniques et chimiques) permet de résoudre tout ou partie des problèmes rencontrés.
Mettre en œuvre un maximum de leviers agronomiques permet de compléter l’action des produits phytosanitaires voire de réduire leur utilisation.
Le faux-semis reste la meilleure des solutions préventives. Il sera efficace sur la plupart des crucifères dont les graines sont non-dormantes, à condition d’être soigné (affinage du sol, 5 cm de profondeur maxi). Le faux-semis est une technique à répéter tout au long de la rotation, dans chaque interculture (idéalement début septembre ou début mars).
Dans les essais Terres Inovia, la pratique d’un déchaumage profond puis d’un déchaumage superficiel a montré un meilleur déstockage de ravenelle et de moutarde des champs en interculture (levées plus nombreuses que les autres modalités). L’absence de déchaumage ne permet pas de faire lever de sanve et moins de ravenelle que les déchaumages.
Ainsi, pour faire lever un maximum de ravenelles et de sanves, réaliser un travail profond post-récolte (fin juillet) puis un travail superficiel rappuyé fin août.
Cependant, comme le meilleur moyen de faire lever des repousses de colza (dans l’interculture après la récolte du colza et avant un blé) est de ne pas toucher le sol après la récolte ou de réaliser un travail superficiel post-récolte de profondeur maximum de 7-8 cm (en tout cas de ne pas réaliser de travail profond post-récolte qui enfouirait les graines), le meilleur compromis de gestion de repousses colza ET de gestion des crucifères adventices est donc de réaliser un travail superficiel post-récolte puis un travail superficiel et rappuyé fin août.
Enfin, il ne faut pas oublier que la réussite des faux-semis est fortement conditionnée à la météo estivale, la date des interventions de travail du sol, leur profondeur ainsi que l’outil utilisé pour les réaliser.
Le désherbage mécanique (bineuse, herse étrille et houe rotative) se révèle intéressant sur les crucifères à condition de profiter de plages météo propices et d’intervenir très tôt sur des adventices faiblement enracinées : stade fil blanc-cotylédon pour la herse étrille et la houe rotative ; 2-3 feuilles pour le binage. Ne pas hésiter à intervenir plusieurs fois si les conditions le permettent.
Le désherbage de prélevée peut suffire sur quelques crucifères réputées faciles à contrôler, à condition d'opter pour le bon produit ou le bon programme (exemple : sisymbre, capselle, faible infestation de moutarde noire).
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S'inscrire à la formationDans un contexte de réduction de l’utilisation des herbicides et de progression des phénomènes de résistance, la gestion des adventices doit se réfléchir à l’échelle de la rotation en intégrant les leviers agronomiques, en raisonnant les interventions chimiques et en introduisant des techniques complémentaires comme le désherbage mixte et mécanique.
S'inscrire à la formationUne mine d’informations et de conseils sur plus de 40 adventices majeures des grandes cultures
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