Fertilité du sol : le GIEE Magellan fête ses dix ans

Le 18 novembre, à Bona (58), ce groupement d’intérêt économique et environnemental a organisé une journée terrain qui a rassemblé plus de 500 personnes pour souffler ses dix bougies. L’institut technique a noué, depuis de nombreuses années, un partenariat important avec ce réseau d’agriculteurs nivernais. Gilles Robillard, président de Terres Inovia, était présent à l’événement. 

Malgré le froid glacial qui s’est abattu sur les plateaux du Nivernais ce 18 novembre, les agriculteurs, conseillers techniques et élèves de lycées agricoles étaient nombreux à avoir investi les parcelles d’une exploitation de Bona, où le GIEE Magellan avait choisi d’organiser l’événement anniversaire de ses dix ans. 

A Bona (58), plus de 500 personnes s’étaient donné rendez-vous autour du GIEE Magellan.

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Un groupement d’agriculteurs pour améliorer la fertilité des sols

Ce groupement économique et environnemental spécialisé dans la fertilité des sols, né en 2015 de l’initiative d’une poignée d’agriculteurs nivernais, a permis aux visiteurs de mieux connaître les solutions innovantes défendues par le GIEE Magellan, témoignages d’agriculteurs à l’appui.

Objectif : améliorer la fertilité des sols, des biofertilisants aux matières organiques, en passant par l’allongement des rotations et les couverts végétaux pour rendre les cultures plus résilientes face aux aléas climatiques et aux attaques de ravageurs par la mise en place des pratiques innovantes avec des systèmes moins gourmands en produits phytosanitaires. 

En savoir plus sur le GIEE Magellan

Commander le guide du GIEE Magellan sur le semis direct édité par Terres Inovia

Tout au long de la journée, des ateliers tournants ont pu diffuser outils, méthodes et leviers d’actions testés depuis dix ans par ce groupement économique et environnemental, comme la culture de céréales sous couvert permanent de légumineuses, la compaction des sols, les effets des techniques de la destruction des couverts, l’utilisation de préparations naturelles ou encore les leviers pour créer des colzas robustes.  

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​​​​​​​​​​​​​Huit ateliers ont animé la journée anniversaire du GIEE Magellan.

 

Ils y étaient 

Julien M., conseiller technique
« Je travaille pour un groupement d’agriculteurs qui mène des pratiques agroécologiques dans le Poitou et cette journée est vraiment enrichissante, elle donne plein d’idées. Cela permet de comparer, d’être conforté dans ses choix ou d’ajuster ses pratiques ».

Raphaël T., agriculteur (Seine-et-Marne)
« J’ai connu le GIEE Magellan par le guide qu’ils ont édité sur leurs pratiques et je les suis via leur page Facebook. Je suis aussi dans cette démarche d’améliorer la fertilité, c’est rassurant d’entendre qu’il existe plusieurs techniques possibles, et pas seulement le semis direct ».

Thibault S., agriculteur (Cher) 
« Comme exploitant, je suis toujours à la recherche de leviers pour améliorer les systèmes. Les pratiques innovantes testées par le GIEE Magellan sont intéressantes pour la résilience des cultures, mais aussi pour baisser le coût de la main d’œuvre et du temps de travail. L’existence d’un groupement comme lui, avec un recul de dix ans, permet de comparer les pratiques ». 

 

Entre Terres Inovia et le GIEE Magellan, un lien tissé depuis longtemps

Terres Inovia a été un partenaire de poids du groupement. L’institut technique met, en effet, à disposition du groupement l’expertise de ses collaborateurs. Ainsi, c’est Michaël Geloen qui réalise l’animation du groupement, avec un rôle d’appui technique et d’organisation de tours de plaine et de formations. Des expérimentations du GIEE sont également réalisées avec le soutien de l’une des stations d’expérimentation de l’institut à Bretenière. Et c’est également Terres Inovia qui a édité, en 2021, un guide pour diffuser largement les méthodes et outils du GIEE. Du côté de l’institut technique, l’intérêt de collaborer aussi étroitement avec le groupement permet d’identifier plus rapidement de nouveaux leviers pour rendre les cultures plus compétitives.

 

Gilles Robillard, président de Terres Inovia


 
« Terres Inovia est associé de longue date avec le GIEE Magellan dans l’élaboration de solutions innovantes pour améliorer la fertilité des sols et la résilience des systèmes. Ce partenariat permet de mettre en place des essais à taille réelle d’exploitation pour tester ces innovations. 
Nos cultures oléo-protéagineuses sont un levier majeur pour la fertilité des sols et les observations menées par le GIEE Magellan permettent de valider l'insertion des légumineuses dans les systèmes de culture et leur rentabilité, mais aussi d'en quantifier les gains sur la fertilité des sols.
»

 

Deux ateliers animés par des experts de l’institut technique

Michaël Geloen lors de l'animation d'un atelier.

La journée a été orchestrée par Michael Geloen, animateur du groupement et ingénieur de développement de l’institut. L’expert de Terres Inovia a également animé un atelier sur la conduite de céréales sous couvert permanent de légumineuses. « Pour maximiser les cultures de printemps, il est important de renforcer la fertilité du sol et la résilience des systèmes », a-t-il expliqué, en préambule avant de détailler les méthodes pour faire coexister une culture avec un couvert permanent. 

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Matthieu Loos a expliqué aux visiteurs les méthodes pour construire des colzas robustes.

​​​​​​​Matthieu Loos, autre ingénieur de développement de Terres Inovia, a animé, de son côté, un atelier sur la robustesse des colzas. « L’objectif est de montrer comment nos pratiques peuvent influer sur l’état des colzas pour créer une robustesse permettant aux plantes de mieux résister aux ravageurs », a-t-il expliqué, présentant les tableaux de bord développés par Terres Inovia « pour savoir, à toutes les étapes de l’itinéraire technique, si les pratiques mises en place ont été vertueuses pour avoir des colzas robustes ». 

Romain Maillault, agriculteur à Montigny-sur-Canne et membre du GIEE Magellan

Ce producteur dans la Nièvre est l’un des membres fondateurs du GIEE Magellan. Il gère une exploitation de 500 ha et a mis en place un système de cultures très diversifié, jusqu’à parfois une douzaine de cultures, en semis direct et en couvert. 

Pourquoi avez-vous rejoint le GIEE Magellan ? 
Avec la nature de mes sols, je voulais maximiser le potentiel des cultures de l’exploitation. Le GIEE s’est constitué dès 2015 pour créer un dynamisme local, d’abord en testant des systèmes avec des couverts de légumineuses en interculture. Nous avons démarré avec un réseau de huit agriculteurs. 

Comment a fonctionné ce groupement depuis sa création ?
De 2015 à 2018, nous avons testé différents leviers et, dès 2020, le groupement était déjà en phase de routine, avec des expérimentations en micro-parcelles où on a vu la résilience des systèmes s’améliorer nettement. Le groupe fonctionne très bien, avec un partage des solutions mises en place lors de réunions régulières et d’ateliers de co-conception pour réfléchir sur une thématique ou construire un nouvel itinéraire technique. 

Quelle la plus-value pour votre exploitation ?
Derrière les légumineuses, je peux semer du blé directement. Mes charges opérationnelles sont très faibles, avec par exemple une dépense en fioul divisée par deux, une diminution du temps de travail et, surtout, je constate le retour de la matière organique dans le sol. 

 

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Le fonctionnement biologique du sol passé en revue

Les partenaires du RMT Bouclage, dont Terres Inovia fait partie, viennent de publier un ouvrage qui balaie les forces et faiblesses de 22 indicateurs de fonctionnement biologique du sol pertinents pour le conseil agricole.

 

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Bien qu’il soit désormais possible d’élargir l’analyse de terre d’une parcelle à sa composante biologique, il n’est pas toujours facile de sélectionner et mobiliser des indicateurs pertinents pour le conseil agricole. Pour s’y retrouver, les partenaires du RMT Bouclage proposent de balayer les forces et faiblesses de 22 d’entre eux dans un recueil dédié.

L’objectif de ce recueil est de recenser les principaux indicateurs de fonctionnement biologique, mobilisables pour le diagnostic, le suivi et le conseil en situation agricole. Grâce à une méthodologie rigoureuse alliant collecte structurée des informations, rédaction collaborative et validation croisée par des experts, ce recueil offre une synthèse claire, fondée sur des données objectives, disponibles et partagées acquises avec des méthodes actuellement disponibles pour les gestionnaires des sols.Il est un support indispensable en prise avec l’actualité et présente les derniers savoir-faire pour gérer durablement son sol et piloter sa fertilité.

Renseigner les fonctions attendues d'un sol

Les indicateurs proposés visent en priorité à renseigner certaines des fonctions attendues d’un sol : recyclage des nutriments, transformation du carbone et maintien de la biodiversité. Ces fonctions ne sont pas les seules à être évaluées dans une approche de multifonctionnalité des sols, mais sont considérées aujourd’hui comme les plus informatives pour les gestionnaires des sols en contexte de diagnostic en milieu agricole. Certains indicateurs permettent également d’évaluer la capacité à entretenir la structure du sol, en complément des méthodes d’observation au champ.

Ce panorama est destiné aux acteurs du conseil et du diagnostic de qualité des sols, afin de les aider à sélectionner les indicateurs les plus pertinents à déployer selon leurs problématiques spécifiques.

 

Bouclage : recyclage, fertilisation et impacts environnementaux

Le RMT Bouclage s’inscrit dans le cadre de l’économie circulaire, à l’interface entre l’agroécologie et la bioéconomie. Son programme de travail vise à soutenir la mise en oeuvre du volet agricole de la feuille de route pour l’économie agricole (Frec), rendu public par le ministère de l’Agriculture, de l'Agro-alimentaire et de la Souveraineté alimentaire début 2019.

Il a pour objectif de produire des références, méthodes et outils pour mieux accompagner les différentes acteurs concernés (agriculteurs, conseillers agricoles, formateurs, gestionnaires des ressources et territoires, pouvoirs public), dans les changements de pratiques et de choix stratégiques opérés, en vue d’un meilleur bouclage des cycles biogéochimiques, d’une gestion durable des ressources en agriculture et d’une meilleure maîtrise des risques d’impacts environnementaux et sanitaires.

Animé par l’Acta et Inrae, ce RMT réunit 44 partenaires parmi lesquels les instituts techniques agricoles dont Terres Inovia, des acteurs de la recherche et de l’enseignement, des chambres d’Agriculture.

 

Pour aller plus loin

Projet Transi'Sols : des tableaux de bord qui évaluent les services attendus de la fertilité des sols - Une démarche en co-construction pour piloter la transition agroécologique (2023)  Poster & Résumé

Fertilité des sols : des tableaux de bord pour adapter ses pratiques pas à pas, Perspectives Agricoles 516 (2023).

Pour en savoir plus sur la fertilité des sols : Pilotez la fertilité des sols avec des tableaux de bord

Présentation colloque 2024 International Soil Tillage Research Organisation Conference (Istro).

Webinaire RTTI - Les indicateurs opérationnels de fonctionnement des sols : retours d’expériences - 29 octobre 2024

A noter dans vos agenda : la journée technique pour les 10 ans du GIEE Magellan se tiendra le 18 novembre 2025 dans la Nièvre.

 

Contacts : Anne-Sophie Perrin, as.perrin@terresinovia.fr​​ ​​​​​​​

 

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Protéi’Sol : « Cap Agronomie® apporte une très belle plus-value au projet »

Terres Inovia est partenaire du projet Protéi’Sol, piloté par Earthworm Foundation, pour encourager à des pratiques agricoles régénératrices et durables. L’institut technique y anime des formations sur le terrain auprès de techniciens et d’agriculteurs des Hauts-de-France dans le cadre du programme Cap Agronomie®. Focus sur ce partenariat avec Marie-Pierre Albouy-Duclercq, responsable des partenariats d’Earthworm Foundation. 

 

Marie-Pierre Albouy-Duclercq, responsable des partenariats d’Earthworm Foundation

Quelles sont les missions d’Earthworm Foundation ? 

Cette organisation internationale à but non lucratif travaille dans de nombreux pays, dont la France, pour fédérer les acteurs de l’amont et de l’aval dans un seul but : accompagner les acteurs des filières pour un changement de pratiques visant à régénérer et améliorer la santé des sols. En tant qu’organisme neutre, il joue donc un rôle de catalyseur pour faire travailler ensemble tous les maillons de la chaîne, des agriculteurs et coopératives aux distributeurs. 

D’où est né le partenariat avec Terres Inovia ? 

L’objectif de Protéi’Sol est de structurer la filière des légumineuses locales, tout en renforçant la résilience agricole et en promouvant des pratiques durables dans les Hauts-de-France. Ce projet, qui bénéficie du soutien financier de l'Union européenne et de la Région Hauts-de-France, avait besoin d’un appui fort sur le terrain, au cœur des bassins de production. C’est justement le rôle de Terres Inovia comme partenaire technique sur le projet. 

En quoi consiste ce rôle ?

L’institut forme 30 agriculteurs et 6 techniciens de la coopérative Noriap aux pratiques agroécologiques dans le cadre du programme Cap Agronomie®. Depuis juin 2024, l’institut technique les accompagne pour une durée de deux ans, avec une session tous les deux-trois mois, sur le terrain.

Sur quoi l'institut les accompagne ?

Essentiellement l’implantation et le suivi des légumineuses (tels que le pois et la féverole) durant tout le cycle de culture, toujours avec une vision systémique de l’exploitation et un élargissement à la fertilité des sols. Il s’agit aussi de redonner goût à la culture des légumineuses. Ce sont des espèces qui peuvent être complexes à produire, tout l’enjeu est de leur donner confiance dans ces cultures. 

Qu’est-ce que Cap Agronomie® apporte au projet Protéi’Sol ? 

Ces formations très concrètes permettent de diffuser toutes les connaissances techniques sur les légumineuses. Le savoir-faire technique ayant été perdu, il y a un réel besoin d’accompagnement pour rassurer les agriculteurs sur ces cultures et sur leur rentabilité à l’échelle du système. Cet accompagnement est particulièrement abouti, fait sur-mesure car il y a un suivi tout au long de la campagne et il permet aussi une montée en compétence des techniciens de Noriap. C’est une belle plus-value apportée au projet. 

L’une des forces de Protéi’Sol, c’est aussi le lien important avec l’aval de la production ?

Oui, c’est un projet co-construit et financé en partenariat, avec à ce jour 4 entreprises : Auchan, Lidl, Purina et les Mousquetaires. Ce lien entre l’amont et l’aval permettra de rassurer les agriculteurs sur la valorisation des débouchés de leurs productions pour l’alimentation animale. Les enseignes cherchent en effet à expérimenter des alternatives locales au tourteau de soja importé. 

Ce projet est coordonné par Earthworm et bénéficie du soutien financier de la Région Hauts de France et de l’Union Européenne.

Chiffres clés


•    29 agriculteurs
•    306 ha de légumineuses à graines cultivées en 2024
•    5 techniciens de Noriap 
•    5 sessions de formation organisées en 2024/2025
•    Un taux de satisfaction de 76 % 
•    4 exploitations mèneront des essais 

 

 

Plus d'informations sur le projet Protéi'Sol

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Pilotez la fertilité des sols avec des tableaux de bord

Dans le cadre du projet Transi’Sols, Terres Inovia et ses partenaires proposent des outils de pilotage de la fertilité des sols.

Terres Inovia développe depuis plusieurs années différentes méthodologies d’accompagnement des agriculteurs basées sur les tableaux de bord. Ces outils de pilotage stratégique ont d’abord été utilisés pour accompagner la mise en place des démarches Colza robuste puis Tournesol robuste. Aujourd’hui, dans le cadre du projet Transi’Sols, l’institut et ses partenaires ont mis au point puis expérimenté sur le terrain des tableaux de bord sur la fertilité des sols.

Pourquoi des tableaux de bord sur la fertilité des sols ?

Les pratiques agroécologiques visent à augmenter la fertilité des sols. Chaque exploitation doit cependant adapter les pratiques à son contexte pédoclimatique et à ses moyens de production (disponibilité du matériel, etc.).

Les agriculteurs doivent donc être les concepteurs de leurs propres systèmes. Pour y parvenir, les agriculteurs et les conseillers ont besoin de connaissances accessibles sur le fonctionnement des sols et d’outils opérationnels pour évaluer l’impact des changements de pratiques. Mais ces ressources restent souvent difficiles d’accès.

La méthodologie issue du projet Transi’Sols permet aux agriculteurs de concevoir, tester et ajuster leurs stratégies en continu, en suivant l’évolution de leurs sols, avec l’accompagnement de leur conseiller. L’objectif est qu’ils progressent pas à pas dans l’amélioration de la fertilité sur leur exploitation. Elle permet également une montée en compétences car les outils développés incluent des ressources sur le fonctionnement des sols adaptés au conseil agricole et aux agriculteurs.

Un outil coconstruit avec des agriculteurs

Il n’existe pas un tableau de bord mais des tableaux de bord. Chaque tableau de bord est différent en fonction:

  • du résultat final attendu,
  • du contexte pour lequel il a été produit.

Dans le cadre du projet Transi’Sols, les tableaux de bord produits ont été construits avec des agriculteurs. Ces agriculteurs appartenaient à différents réseaux, animés par Terres Inovia ou ses partenaires.

Carte des sols dominants de France et localisation des réseaux d’agriculteurs impliqués
dans le projet. 1) Réseau Haut-de-France 2) GIEE Magellan 3) Réseau Syppre Berry
4) Réseau d’Agrod’Oc 5) Réseau Syppre Lauragais et 6) GIEE Agro réseau 64.

Chaque réseau s’est focalisé sur une problématique, qui est le point de départ de la démarche :

  • un sol avec une structure optimale : réseau Syppre Lauragais (animé par Terres Inovia), (animé par la CA 64), réseau Hauts-de-France (animé par AgroTransfert et Terres Inovia) ;
  • un sol qui permet une bonne alimentation azotée des cultures : réseau Syppre Berry (animé par Terres Inovia), GIEE Magellan (animé par Terres Inovia) et réseau Agrod’Oc (animé par Agrod’Oc) ;
  • un sol qui permet une bonne alimentation hydrique : GIEE Agro réseau 64 (animé par la CA 64).

La première étape ne concerne pas les pratiques à tester, mais le résultat final attendu par les agriculteurs. Plusieurs sessions de réflexion collective ont été nécessaires pour approcher quel(s) service(s) étaient réellement attendus de la part des sols.

La deuxième étape a été de définir les états clés permettant d’atteindre ce résultat attendu et leurs relations de cause à effet. Ces états clés représentent les états du milieu ou de la plante qui sont identifiés comme les plus importants pour le contexte regardé. Pour chaque état clé a été défini un ou plusieurs indicateurs d’évaluation. A la fin seulement arrivent les pratiques. Si de mauvais résultats sont obtenus pour certains indicateurs, les pratiques visant à améliorer le ou les états concernés seront modifiées.

Exemple du tableau de bord sur le résultat attendu :
un sol qui permet une bonne alimentation azotée des cultures.

Le projet Transi’Sols se termine fin 2026. Les différents tableaux de bord produits seront alors mis à disposition ainsi qu’un ensemble d’outils pour accompagner et faciliter la construction de nouveaux tableaux de bord (voir encadré ci-dessous).

Projet Transi’Sols, où en est-on ?

Le projet Trans’Sols a débuté en 2022 et se terminera fin 2026. En collaboration avec des réseaux d’agriculteurs, les partenaires de Transi’Sols mettent en œuvre et développent une méthodologie d’accompagnement innovante dans six bassins de production en France, basée sur des tableaux de bord. 

Outre les tableaux de bord produits, un guide est en cours d’élaboration pour faciliter l’utilisation de l’approche des tableaux de bord ciblant des services attendus de la fertilité.

Ce guide rassemblera :

  • des conseils méthodologiques pour faire émerger un objectif avec un groupe d’agriculteurs ;
  • les tableaux de bords coconstruits avec les réseaux Transi’Sols et des retours d’expériences ;
  • des arborescences génériques pour les principaux états clés des sols, remobilisables pour la construction de tableaux de bord à contextualiser ; 
  • des synthèses des connaissances sur les principaux états clé des sols et les liens de cause à effet.

Seront également disponibles à la fin du projet :

  • des supports pédagogiques, utilisables dans le cadre d’animations de réseaux d’agriculteurs, qui facilitent l’appropriation des connaissances sur le fonctionnement des sols ;
  • des fiches méthodologiques sur les indicateurs adaptés à un usage d’accompagnement des agriculteurs avec les tableaux de bord.

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Pour aller plus loin

Projet Transi'Sols : des tableaux de bord qui évaluent les services attendus de la fertilité des sols - Une démarche en co-construction pour piloter la transition agroécologique (2023)  Poster & Résumé

Fertilité des sols : des tableaux de bord pour adapter ses pratiques pas à pas, Perspectives Agricoles 516 (2023).

Présentation colloque 2024 International Soil Tillage Research Organisation Conference (Istro).

 

Webinaire RTTI - Les indicateurs opérationnels de fonctionnement des sols : retours d’expériences - 29 octobre 2024

 

Contacts : Anne-Sophie Perrin, as.perrin@terresinovia.fr​​ et Cécile Le Gall, c.legall@terresinovia.fr

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Arpège : un projet novateur pour l’agriculture régénérative

Au Salon International de l’Agriculture, une conférence de presse a permis de présenter ce projet, dont Terres Inovia est partenaire, et qui ambitionne de développer l’agriculture régénérative et les légumineuses dans le Centre Val-de Loire à grande échelle.

La présentation d'Arpège lors de la conférence de presse organisée au Salon International de l'Agriculture


Comment adopter des pratiques vertueuses pour façonner l’agriculture de demain ? C’est l’objectif d’Arpège, un projet piloté par Axereal et porté par un consortium comprenant Terres Inovia, Unilasalle, Axa Climate, Genesis et Fertiberry semences. 

Développer des filières agricoles vertueuses

Financé par BPI France dans le cadre du plan d’investissement France 2030, il vise à déployer l’agriculture régénérative à grande échelle avec le développement de productions de légumineuses sur le territoire Centre-Val de Loire.

Concrètement, le projet vise à développer des filières agricoles vertueuses afin de renforcer la résilience des exploitations, améliorer la santé des sols, réduire l’impact environnemental et assurer la viabilité économique des producteurs. 

Arpège souhaite en particulier rendre concrètes les solutions d’allongement de la rotation à échelle des exploitations, en optimisant le potentiel de production et les bienfaits environnementaux des cultures bas carbone et bas intrants.


Les 4 axes du projet


•    Mesurer pour agir : évaluation de l’impact des pratiques régénératives sur la santé des sols; 
•    Innover pour produire mieux : expérimentations pour déplafonner et améliorer la productivité des cultures bas-intrants;
•    Anticiper le futur : concevoir des rotations adaptées aux défis climatiques de demain;
•    Former et transformer : accompagner les agriculteurs, moderniser et adapter les infrastructures de stockage des grains.

Les différentes étapes

Le projet Arpege a démarré en 2024 pour quatre ans, avec trois étapes clés :
•    Expérimentations de cultures de bas-intrants, avec un suivi sur toute la durée du projet, basée sur les pratiques existantes
•    Etat des lieux de la santé du sol : une première évaluation sera faite en juin 2025
•    Mesure des impacts : en 2027, analyse de la santé des sols suite aux changements de pratiques
Des essais auront lieu chez des agriculteurs de toute la région Centre-Val de Loire. Ils sont également déployés dans les différentes stations expérimentales agronomiques des partenaires (notamment le réseau Syppre). Objectif ? Avoir, fin 2026, 2 000 agriculteurs qui cultivent en agriculture régénérative.

Gilles Robillard, président de Terres Inovia
 

« Arpège est un projet collaboratif qui est au cœur des innovations. Ce qui lie tous les partenaires, c’est la création de la valeur ajoutée pour les agriculteurs. Le projet va particulièrement travailler sur les légumineuses car leur insertion sont porteuses de solutions sur l’impact du changement climatique ».

Gilles Robillard, président de Terres Inovia

 

Documents à télécharger

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Terres Inovia se mobilise pour la fertilité des sols

Lors de la 22éme conférence de l’ISTRO, qui s’est tenue au 22 au 27 septembre à Virginia Beach (Etats-Unis), Terres Inovia a pu valoriser ses travaux pour améliorer la fertilité des sols.

La réussite de l’implantation et la fertilité des sols, des axes forts de recherche pour l’institut

"Living roots, living soils", racines vivantes, sols vivants : tel était le thème de la 22ème conférence de l’ISTRO, l’organisation internationale de recherche sur le sol et le travail du sol. Or, Terres Inovia a fait des cultures robustes un marqueur et de la réussite de l’implantation et de la fertilité des sols ses piliers.

L'institut ne pouvait donc pas manquer ce rendez-vous international. Domitille Jamet, chargée d’études systèmes de culture et agronomie, Michael Geloen, ingénieur de développement, et Stéphane Cadoux, responsable du département agronomie, économie et environnement, se sont donc rendus à Virginia Beach, aux Etats-Unis, du 22 au 27 septembre.

Favoriser la durabilité des systèmes de production

La conférence a permis de partager des travaux très variés autour de l’amélioration de la fertilité des sols, du travail du sol ou encore des couverts végétaux pour favoriser la durabilité des systèmes de production de grandes cultures.

La conférence a accueilli 150 personnes issues de la recherche et  du développement. Au total, 200 travaux y ont été présentés sous forme de posters ou de présentations orales. Une grande diversité de contextes agricoles a pu être détaillée, puisque 35 pays différents, sur les 5 continents, étaient représentés

Posters et présentations orales ont animé la 22éme conférence d'ISTRO

De l’agriculture régénératrice à la sécurité alimentaire

La conférence de l’ISTRO était organisée autour de différentes thématiques, plutôt techniques, telles que le travail du sol, la gestion du sol et de la ressource en eau, la biologie du sol, la protection des cultures, la fertilité et la nutrition des plantes. D’autres sujets plus généraux ont aussi été abordés, comme l’agriculture régénérative, le respect de l’environnement, la recherche participative et le développement agricole, la sécurité alimentaire mondiale ou encore l’agriculture de précision.

Des journées terrain

La journée de terrain qui a suivi a été l’occasion pour les participants de découvrir les systèmes de production locaux, basé sur des systèmes maïs-soja, ainsi que des dispositifs de R&D comme une station d’expérimentation sur les couverts végétauxet la politique de d’accompagnement des agriculteurs à la mise en place de couverts aux Etats-Unis.

Une présentation lors de la journée terrain organisée par l'ISTRO

Quels travaux présentés par Terres Inovia ?

Cette conférence a permis à Terres Inovia de partager ses travaux menés sur les couverts végétaux, les méthodes d’évaluation et de pilotage de la fertilité des sols, les travaux d’accompagnement de groupes d’agriculteurs innovant sur ces thématiques ou encore sur les essais systèmes de culture.

Michaël Geloen a présenté les travaux d'accompagnement d'agriculteurs du réseau Magellan

Domitille Jamet a détaillé les travaux du réseau de systèmes innovants Syppre

L’institut a pu expliquer les principes de la méthode test bêche développée par Terres Inovia, qui fait écho à d’autres méthodes d’évaluation de la structure du sol portées par des membres de l’ISTRO. A noter que la méthode de l’institut se démarque par sa simplicité d’utilisation et son lien avec un conseil opérationnel de travail du sol.

Plus d'informations sur le test bêche

La démarche et les outils d’accompagnement de groupes d’agriculteurs, mis au point avec le GIEE Magellan, et déployés plus largement par Terres Inovia pour accompagner la transition agroécologique des exploitations agricoles, notamment au travers du service Cap Agronomie® ont aussi été présentés.

Plus d'informations sur Cap Agronomie

​​​​​​​Plus d'informations sur le GIEE Magellan


Les experts de Terres Inovia ont également mis en avant l’utilisation de l’outil tableau de bord pour piloter l’amélioration de la fertilité des sols en exploitation agricole, à partir des travaux réalisés dans le cadre du projet Transi’sols avec des groupes d’agriculteurs.

Plus d'informations sur le projet Transi'sols


Egalement, les essais des systèmes de culture innovants Syppre et des stratégies conçues pour améliorer la fertilité des sols, et les résultats de performance de ces systèmes, ont été détaillés.

Plus d'informations sur Syppre

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L’institut technique a mis aussi à la disposition des participants un poster sur la conduite des couverts semi-permanent, et les intérêts de cette pratique pour le système (fertilité des sols, gestions des adventices…) à partir des travaux menés avec le GIEE Magellan.

Autre poster présenté : l’approche Biofunctool, développée par l’IRD et CIRAD, qui propose des mesures simples et faisables au champs pour une évaluation globale de la capacité du sol à fournir des services. Elle est utilisée aujourd’hui par Terres Inovia pour évaluer l’effet de pratiques agronomiques, telle que les couverts végétaux, sur la fertilité des sols.

 

Retrouvez les posters présentés par Terres Inovia en pièces jointes

 

 

 

 

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Fonctionnement des sols : des projets et outils au service des agriculteurs

Les récents travaux de recherche portent un regard innovant sur nos agroécosystèmes, en mettant davantage l’accent sur le fonctionnement du sol et les leviers pour l’améliorer.

Lors des 3e Rencontres des grandes cultures bio, Anne-Sophie Perrin (Terres Inovia)
- aux côtés de deux autres spécialistes – a présenté
la vision récente issue des travaux de recherche sur la fertilité des sols.
Crédit : Terres Inovia, I. Lartigot

Le sol peut être décrit comme un milieu tridimensionnel composé de particules minérales, de matières organiques, d’eau et d’air. Il accueille une multitude d’organismes vivants (microorganismes, macro- et mésofaune, racines). Ces organismes ne font pas qu’habiter le sol : ils en sont une partie intégrante.

Le sol est depuis longtemps un objet d’étude en agriculture et notamment sa « fertilité ». Celle-ci peut se définir comme la capacité du sol à répondre durablement sous un climat donné aux besoins physiques, chimiques et biologiques nécessaires à la croissance des plantes, assurant leur productivité, leur reproduction et leur qualité. Pour les agronomes, ces trois piliers sont interdépendants, et la prise en compte de l'un ne doit pas faire oublier les autres. Ainsi, la composante biologique, même si elle devient de plus en plus accessible, devra rester en lien avec l'évaluation de la composante physique et chimique pour établir un diagnostic éclairé. Le fonctionnement d’un sol dépend de l’intensité des processus d’interactions entre la composante vivante (biotique) et minérale (abiotique) et quand ceux-ci sont détruits ou altérés, ce fonctionnement est compromis et la fertilité du sol diminue.

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La structure du sol est un des paramètres qui conditionne son niveau de production. Son état peut être évalué in situ via la réalisation d'un test bêche. Crédit : Terres Inovia.

Cela amène à proposer une nouvelle vision de l’évaluation de l’état du sol. Elle dépend d’une part de ses paramètres non modifiables (texture, charge en cailloux, profondeur…) qui déterminent la qualité « intrinsèque » du sol, et d’autre part de ses paramètres modifiables (pH en sol non calcaire, teneur en matières organiques…) qui impactent son niveau réel de fonctionnement. Le potentiel de production agricole est défini par les qualités intrinsèques. Mais suivant son état de fonctionnement, le niveau réel de production pourra être très proche ou au contraire très éloigné de son potentiel (figure 1).

Extrait de l'article Arvalis & Terres Inovia infos attaché à la fin de l'actualité.

Des indicateurs révélateurs de l’état du sol

Les quatre fonctions principales d’un sol agricole pour assurer sa fertilité ainsi que la fourniture d’autres services à la société sont : le recyclage des nutriments, la transformation de la matière organique, la maintenance de la structure du sol et la régulation des populations. L’ensemble de ces fonctions met à contribution les organismes vivants du sol. Pour étudier le fonctionnement des sols, la première étape est donc de développer des indicateurs biologiques révélateurs de l’état du sol au travers de l’abondance, de la diversité, de la morphologie, du comportement et de l’activité des organismes vivants qui le façonnent. Autre caractéristique essentielle : ces indicateurs doivent être sensible aux pratiques culturales et compréhensibles, afin de pouvoir être utilisé par les conseillers et les agriculteurs pour poser un diagnostic.

Le projet Microbioterre (multipartenarial, dont Terres Inovia) s’est attelé à évaluer des méthodes d’analyse qui peuvent être intégrées comme indicateurs dans les menus des laboratoires d’analyse de sol. 12 indicateurs ont été retenus sur un pool initial de 25, après une phase de test dans des essais de longue durée à l’échelle nationale et dans des parcelles d’agriculteurs. Les analyses réalisées ont permis d’ébaucher un premier référentiel et de proposer un schéma d’interprétation. En revanche, les liens entre indicateurs et fonctions du sol sont à l’heure actuelle insuffisamment caractérisés pour permettre de définir des niveaux de satisfaction. Il sera nécessaire de compléter ces travaux pour pouvoir définir des méthodes d’interprétation fonctionnelles et ainsi aller jusqu’au conseil agronomique.

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Extrait de l'article Arvalis & Terres Inovia infos attaché à la fin de l'actualité.

L’ensemble de ces indicateurs sont mesurables en laboratoire. Une autre approche proposée avec l’outil Biofunctool (Cirad et IRD) consiste à disposer d’indicateurs mesurables au champ et à cout raisonnable. Cette approche présente l’avantage d’évaluer directement les fonctions du sol et ce, dans des conditions plus proches de la réalité in situ. L’outil est construit sur une approche relative pour comparer des parcelles au même moment dans un même contexte de sol et de climat, car les résultats sont influencés par les conditions au moment de la mesure. Au-delà des 9 indicateurs retenus, l’outil propose une méthode d’agrégation des résultats permettant de calculer un score, qui caractérise le niveau de fonctionnement du sol et de conduire un diagnostic.

Les deux approches ne sont pas à opposer et trouveront leur place sur le terrain selon les objectifs des agriculteurs et conseillers qui prendront en main les enjeux de fonctionnement du sol.

Contacts : C. Le Gall, c.legall@terresinovia.fr et AS. Perrin, as.perrin@terresinovia.fr​​​​​​​

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