Mesorhizobium et pois chiche
Le pois chiche est une légumineuse à graines. Comme toutes les espèces de cette famille, l’espèce a besoin de former une symbiose avec un Rhizobium pour satisfaire pleinement ses besoins en azote. Cette symbiose peut se réaliser sans action de l’homme, lorsque les bactéries sont présentes dans le sol ou, lorsque c’est nécessaire, grâce à l’ajout d’un inoculum avant le semis.
Présence de nodosités
A ce jour, il n’existe pas d’inoculum homologué spécifique au pois chiche sur le marché français. De plus, il semble que les bactéries permettant la symbiose ne soient pas présentes dans tous les sols français.
Dans le sud de la France, la mise en place de cette symbiose s’effectue généralement sans problème dans les sols à pH alcalins (> 7), si l’on respecte les critères du choix de la parcelle.
Hors des zones historiques de production, la symbiose est plus incertaine. D’après les différentes observations chez les producteurs, on peut la délimiter par un axe au nord des anciennes régions administratives Poitou-Charentes et Rhônes-Alpes. Toutefois, nous ne sommes pour l’instant pas capables de donner, sur une base objective de résultats, une limite géographique précise.
Les principales espèces de Mesorhizobium formant des nodosités avec le pois chiche sont M.ciceri et M.mediterraneum. Dans les années 1990, des travaux de taxonomie des Rhizobiums du pois chiche dans le sud de la France, en collaboration avec l’ICARDA, ont confirmé la présence de ces espèces.
Dans les années qui viennent, des travaux complémentaires vont être entrepris par Terres Inovia pour répondre aux enjeux que représente l’inoculation du pois chiche.
Comment identifier la mise en place de la symbiose ?
Lorsque la symbiose s’est correctement réalisée, les nodosités sont en forme de grappe, d’un aspect blanchâtre et rouge en coupe transversale. Surveiller la mise en place des nodosités six semaines après la levée. Prélever les plantes à l’aide d’une bêche, pour assurer l’observation de l’ensemble du système racinaire et des éventuelles nodosités.
Choix de la variété de pois chiche et provenance
Terres Inovia et ses partenaires en région évaluent chaque année les variétés commercialisés sur le territoire français. La première synthèse variétale est publiée depuis l’automne 2019 (à retrouver en fin d'article). On y retrouve : la performance des variétés, leur principale caractéristique ainsi que des critères qualités.
Graines de pois chiche
La valorisation de cette espèce est fortement liée à son mode de mise en marché. Pour assurer un équilibre entre la production et la demande à long terme, Terres Inovia engage vivement à se rapprocher d'un organisme stockeur pour échanger sur les volumes possibles, le prix de vente et la possibilité d’établir un contrat de production. En ce sens, la variété peut être un point inscrit sur le contrat.
Attention à la provenance des graines semées !
Le principal mode de conservation de l’ascochytose (anciennement anthracnose), maladie la plus fréquente sur pois chiche, s’effectue sur graine. La prise de risque est forte lorsqu’on réutilise ces graines contaminées. En effet, on s’expose à une contamination primaire des plantes, dès la levée, avec des pertes associées estimées entre 25 et 75 % du rendement.
Semer de la graine de ferme issue de colza hybride : la fausse bonne idée !
Dans un contexte économique tendu, certains agriculteurs souhaitent bénéficier du progrès génétique apporté par les colzas hybrides sans pour autant supporter l’investissement de la semence certifiée de l’ordre de 40 €/ha. Les questions sur le re-semis de colza hybride sont fréquentes et la pratique progresse même si elle demeure minoritaire : 5% des graines de ferme proviennent de semences d’hybrides restaurés d’après l’enquête sur les pratiques culturales du colza conduite en 2018 par Terres Inovia.
Au-delà de l’interdiction réglementaire, cette pratique conduit à une baisse du potentiel de production de 15% en moyenne par rapport au semis d’un hybride en semence certifiée. Les pertes de rendement avec de la graine de ferme d’un hybride prélevé par rapport à la semence certifiée sont toutefois très variables. On constate des écarts allant de 1.6 à 14,9 q/ha dans un réseau de 31 essais conduits entre 2015 et 2019 par Terres Inovia et les partenaires en régions.
Rendements des graines de ferme issues de colzas hybrides exprimés en pourcentage des rendements des semences certifiées
(31 essais réalisés par Terres Inovia et ses partenaires entre 2015 et 2019)
Perte de rendement occasionnée par un semis de graines de ferme issues de colzas hybrides : rendement hybride semence certifiée - rendement hybride prélevé
(31 essais réalisés par Terres Inovia et ses partenaires entre 2015 et 2019)
Dans ce référentiel, la perte moyenne de rendement est de 7 q/ha soit une moins-value économique de l’ordre de 200 €/ha (rendement x prix de graines – coût semences). On peut noter au passage que la plus petite perte de rendement observée couvre à elle seule le coût de la semence certifiée (1.6 q/ha * 35 €/q = 56 €/ha).
Des disjonctions de caractères sont quelques fois observées sur le terrain. Dans tous les cas, les caractéristiques variétales telles que le comportement à l’égard du phoma, du virus de la jaunisse du navet (TuYV) ou bien encore la richesse en huile ou en glucosinolates ne peuvent pas être garanties.
Rappelons également que les graines de ferme n’assurent pas le standard de qualité des semences certifiées : faculté germinative, pureté spécifique sur adventices et maladies.
La cuvette jaune, le piège incontournable pour détecter l’arrivée des ravageurs du colza
La cuvette jaune a été développée au début des années 50 en Allemagne. Sur colza, parmi tous les pièges testés, la cuvette s’est révélée la plus pratique d’utilisation et la plus fiable. Cependant, elle doit être positionnée avec soin pour être efficace.
Mise en activité
A l’automne, positionner les pièges dès le semis. Une cuvette enterrée et une cuvette sur végétation sont nécessaires.
Au printemps, les pièges doivent être opérationnels dès la fin janvier pour capter les premiers vols d’insectes. Seules les cuvettes sur végétation sont nécessaires et efficaces.
Hauteur du piège
En fonction du ravageur ciblé, la cuvette peut être en position enterrée ou sur végétation :
- Enterrée : ce positionnement est le plus efficace pour l’altise d’hiver (ou grosse altise) qui se déplace par petits sauts au niveau du sol et qui n’est pas attirée par le jaune (contrairement aux altises des crucifères). Creuser un trou pour positionner la cuvette de telle sorte que le bord de la cuvette soit au niveau du sol.
- Sur végétation : les autres coléoptères ravageurs du colza sont attirés par la couleur jaune. La cuvette doit donc rester bien visible pour être efficace. Au semis, positionner la cuvette sur le sol puis la remonter au fil de la campagne afin que le fond du piège soit à la hauteur de la végétation.
Positionnement des pièges dans la parcelle
Positionner la cuvette à au moins 10 mètres de la bordure, si possible proche d’un ancien champ de colza. Lors de la mise au point du piège, les résultats ont montré que les captures étaient plus faibles lorsque le piège était trop proche de la bordure.
Entretien du piège et fréquence du relevé
- Remplir la cuvette d’un litre d’eau et de quelques gouttes de produit vaisselle sans odeur. Ce produit empêche les insectes de flotter.
- Relever les cuvettes au moins une fois par semaine. Filtrer les insectes (avec un chinois par exemple) et les laisser sécher pour les identifier plus facilement.
- Régulièrement, changer l’eau, nettoyer le fond de la cuvette pour qu’elle reste attractive et remonter le piège à hauteur de la végétation afin que le piège reste bien visible.
Astuce : pour faciliter l’entretien du piège, laisser un bidon d’eau additionnée de quelques gouttes de mouillant à proximité dans la parcelle.
Interprétation des piégeages
Attention, le nombre de captures n’est pas directement corrélé au nombre d’insectes réellement présent dans la parcelle et encore moins aux dégâts potentiels.
Les captures sont liées aux conditions climatiques (température, vent, ensoleillement) : les insectes se déplacent plus et sont donc davantage piégés lorsque les conditions sont favorables. Une cuvette mal positionnée pour des raisons parfois difficiles à identifier peut se révéler inefficace. La mise en place de réseaux de piégeages apporte une vraie plus-value et fiabilise les observations. Les réseaux de cuvettes servent notamment pour l’établissement des BSV (bulletin de santé du végétal).
L’interprétation des relevés de piégeage est qualitative :
- Cuvette enterrée : le nombre de captures dépend du nombre d’insectes présents mais également de leur activité, c’est-à-dire de leur capacité à se déplacer. Les piégeages des altises d’hiver doivent s’interpréter en tant que présence/absence des insectes dans la parcelle.
- Cuvette sur végétation : ces pièges sont surtout efficaces lorsque les insectes arrivent dans les parcelles. Une fois les insectes bien installés dans le couvert, ils ne sont généralement plus piégés. Ces pièges permettent donc de détecter les vols de ravageurs.
En complément des piégeages, l’observation sur plantes est nécessaire pour prendre la décision d’intervenir ou non.
Petit guide pratique
des ravageurs du colza
Conçus pour être glissés dans la poche, les petits guides pratiques proposent des fiches pour reconnaître insectes et maladies des cultures et leurs dégâts.
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Semis du colza : le semis direct adapté en sols bien structuré
Intérêt du semis direct :
- Limite les levées d’adventices, surtout des dicotylédones, en limitant le flux de terre et les levées de dormance
- Contribue à améliorer la stabilité structurale en surface : meilleure portance, moindre sensibilité à la battance, l’érosion et le ruissellement
- Gain de temps et de carburant
Colza associé semé au semoir de semis direct : implantation réussie (photos de gauche à droite : fin août, début septembre et début octobre) et sol protégé par le mulch pailleux (photos G Sauzet)
Conditions d’adaptation :
- Structure du sol poreuse sur 0-20cm pour garantir un bon enracinement du pivot : réaliser impérativement un test bêche dans la culture précédente pour vérifier la qualité structurale
- Absence de rongeurs dans la culture précédente et faible risque limace
- Equipement pour gérer les résidus de la culture précédente (herse à paille si besoin de répartir les résidus, chasses débris efficaces pour semer sur une ligne dégagée)
Herse à paille (à gauche) et chasse débris (à droite)
Mise en œuvre :
- Vérifier la qualité structurale dans la culture précédente : voir l’article "Evaluer la structure pour identifier le travail du sol adapté"
- Gestion des résidus du précédent :
- Si possible, récolter quand la paille est bien sèche à 20cm de hauteur environ
- En cas de mauvaise répartition des résidus : utiliser un outil type herse à paille pour les répartir
- Chasses débris efficaces souvent utiles et indispensables si les résidus sont abondants
- Semis précoce car les levées sont généralement plus lentes et à moins de 6 km/h pour limiter le flux de terre
De nouvelles solutions pour le désherbage du colza : Mozzar et Fox
La gamme d’herbicides colza s’étoffe de deux nouveautés intéressantes pour lutter contre de nombreuses dicotylédones en post-levée de la culture. Ces innovations seront des atouts indéniables pour « tirer à vue ». Cela ouvre des perspectives de désherbage de post-levée stricto sensu ou de modulation des coûts de la traditionnelle « base prélevée ». Reste à bien analyser en amont le risque en graminées, ces dernières demeurant une des clés majeures de raisonnement des futurs programmes intégrant ou non les nouveautés herbicides.
MOZZAR (=BELKAR) cible un grand nombre de dicotylédones
Composée de 10 g/l d’halauxifen-méthyl et de 48 g/l de picloram (formulation EC).
MOZZAR est autorisé depuis mars 2019 à la dose de 0.25 l/ha. Si nécessaire, il est possible de répéter l’application à 0,25 l/ha. A partir de 6 feuilles, MOZZAR est homologué à 0,5 l/ha (=la pleine dose). L’herbicide est applicable en sortie hiver jusqu’au stade reprise de végétation, ce qui donne des opportunités de rattrapage tardif, gaillet notamment, mais aussi de destruction de légumineuses associées non gelées. L’herbicide a une action foliaire et systémique sur adventices présentes uniquement. Le coût à 0,25 l/ha devrait être proche de 40 €/ha.
MOZZAR se distingue par son efficacité hors norme sur géraniums et gaillet, mais aussi sur chardon-marie, bleuet, fumeterre, mercuriale, coquelicot, laiteron, lamier et ammi-majus. Le désherbage anti-dicotylédones « pivot » du colza se déplace ainsi à 4 feuilles à la dose 0.25 l/ha en attendant de préférence début octobre. L’objectif est un positionnement optimum sur un maximum d’adventices levées mais encore suffisamment jeunes pour ne pas trop concurrencer le colza. A noter l’exception des semis précoces de la première quinzaine d’août pour lesquels, en situation de forte pression géranium, l’application peut débuter dès 4 feuilles du colza.
Selon les priorités, nous pouvons schématiser de la sorte :
- Si flore dicotylédones majoritairement : simple application de MOZZAR 0.25 l/ha au moment opportun puis, si besoin, renouvellement avec MOZZAR 0.25 l/ha ou relai avec IELO, FOX, CALLISTO, CENT 7.
- Si problématique graminées : base présemis ou prélevée modulable pour limiter rapidement la pression graminées et faciliter ensuite l’action de la propyzamide dès l’entrée hiver. Option MOZZAR ou tout autre produit de post-levée sur observation de la flore dès début octobre.
FOX : pour des cibles plus spécifiques et pour préserver les légumineuses associées
Composé de 480 g/l de bifénox en formulation SC
Également utilisable dès l’automne 2019, FOX est un produit essentiellement foliaire qui agit par contact avec les plantes (systémie quasi-nulle). Il s’emploie à 1 l/ha (environ 20 €/ha) du stade « 4 à 6 feuilles » du colza jusqu’à début novembre. Son efficacité décroît avec le développement et l’endurcissement des adventices par le froid.
Le produit est efficace sur de jeunes adventices telles que véroniques, pensée, mercuriale, fumeterre, moutarde, sisymbre et coquelicot. Il apporte aussi une efficacité sur lycopsis ou érodium lorsque ces plantes sont très jeunes. Par soucis de sélectivité vis-à-vis du colza, le respect du stade d’application et des conditions d’emploi est important. Cet herbicide trouvera surtout sa place en complément de programme (par exemple, après une prélevée).
A noter que FOX est sélectif des couverts associés. Les essais indiquent que FOX puis IELO, par exemple, présentent un spectre intéressant, en situation de flore simple à gérer (pas de gros problème graminées, géraniums, gaillet), et cela, pour un bon rapport qualité prix.
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Limaces : estimation du risque
Pour évaluer le risque sur la parcelle, vérifier la présence des limaces le plus tôt possible et régulièrement jusqu’au semis, en particulier en période humide ou de pluie.
Les limaces font preuve d'activité essentiellement nocturne. Pour identifier leur présence, plusieurs possibilités :
Par observation directe des limaces actives sur le sol humide en surface, avant qu’il ne fasse trop jour.
Par piégeage : disposer un abri sur la surface du sol (carton plastifié, tuile, soucoupe plastique, planche, etc.) ou, mieux, un véritable piège à limaces.
Les précautions à prendre pour bien utiliser les pièges :
- Débuter le piégeage avant le semis
- Positionner si possible 4 pièges (pour couvrir une surface d’1 mètre carré) à au moins 10 mètres les uns des autres et à au moins 10 m de la bordure.
- Avant la pose des pièges, les humidifier à saturation par un trempage préalable.
- Ne pas arroser le sol au moment de la pose pour avoir une vision du risque tel qu'il est au moment de la pose du piège.
- Poser les pièges la veille du relevé, de préférence en soirée pour éviter le dessèchement qui se produit dans la journée, face aluminium visible au-dessus du piège.
- Ne pas déposer d’appâts sous les pièges.
- Relever les pièges le lendemain matin avant la chaleur.
- Déplacer les pièges de quelques mètres et les réhumidifier avant chaque nouvelle estimation.
- Compter le nombre de limaces présentes. Il existe 2 espèces majoritaires nuisibles, la limace grise ou loche et la limace noire.
Evaluer le risque à priori :
Combiner les leviers pour limiter la nuisibilité des ravageurs !
Afin de réussir son colza, la clé est de combiner les leviers. Pour gérer les insectes d’automne (altises d’hiver et charançons du bourgeon terminal, les références acquises dans les essais montrent que c’est bien l’association des leviers agronomiques et insecticides qui donnent les meilleurs résultats. Pour chaque levier mis en place, le rendement est augmenté sans impact négatif sur la marge.
Pour chaque levier mis en place, le rendement est augmenté sans impact négatif sur la marge.
L’indicateur utilisé sur la figure (b) est ici la différence de marge semi-nette correspondant à l’écart entre la marge partielle de la modalité considérée et la marge partielle de la modalité témoin (colza sans association, ni fertilisation au semis, ni traitement insecticide contre les larves d’altises et le charançon du bourgeon terminal). La marge partielle est égale au produit brut moins les seules charges opérationnelles et de mécanisation variant entre les modalités (poste fertilisation, association avec des légumineuses, insecticides).
Les hypothèses de calculs sont :
- Insecticides : prix insecticide + coût de passage (9€/ha).
- Fertilisation: 1€/U + coût de passage (3.99€/ha).
- Couverts: Semences féverole (20€/ha) + cout semis 18€90 (semoir double caisse).
- Prix de vente du colza : 350€/tonne
Rendement aux normes (a) et différence de marge semi-nette avec le témoin (b), dans le témoin colza seul (CO), dans les modalités colza fertilisé (CO-F), colza associé à de la féverole (CO-Fev), colza associé à de la féverole et fertilisé (CO-Fev-F), colza associé à de la féverole, fertilisé et traité (CO-Fev-F-T), colza seul traité (CO-T). Les groupes de significativité sont issus d’un test de Tukey à 5%. Les essais présentaient une biomasse des légumineuses en entrée d’hiver > 200 g/m2.
(a)
(b)
Adapter le travail du sol au type de sol
Le choix du travail du sol est déterminant pour garantir la réussite de la levée, indispensable pour obtenir un colza robuste.
Ce choix dépend des problématiques à gérer (voir article ‘décider du travail du sol à privilégier en intégrant toutes les problématiques’) et doit être adapté au type de sol.
- Pour tous les types de sol : pas de travail superflu pour préserver l’humidité. Limiter la profondeur et le nombre d’intervention au strict nécessaire. Si le sol est travaillé, intervenir au plus tôt après la récolte, avant les pluies, si possible, et rouler. Éviter tout travail du sol dans les 15 jours avant semis pour favoriser le réhumectation en cas de pluie
Exemple d’un travail du sol post moisson permettant de bénéficier et de préserver l’humidité résiduelle
- En sols argileux (teneur > 22-25%) :
- Risques à éviter : création de mottes à cause d’un travail sur sol sec ou compacté
- Solution à privilégier : éviter le travail du sol en profondeur et notamment le labour et intervenir juste après récolte et le plus en amont du semis possible. Il est alors indispensable d’avoir anticipé pour avoir une structure du sol poreuse ne nécessitant pas de fragmentation (exemple restructurer le sol avant l’implantation de la culture précédente puis éviter les tassements)
Exemple d’une levée perturbée en sol argileux à cause la création de mottes par du travail profond
- En sols limono-sableux (sols dits ‘fragiles’) :
- Risques à éviter : battance du sol à cause d’une préparation trop fine et difficultés d’enracinement à cause de sol pris en masse.
- Solutions : fragmentation du sol souvent utile (outil à dent ou labour repris à la dent), en évitant de multiplier les passages et la création de trop de terre fine. Le strip-till est particulièrement bien adapté à ces conditions et peut être simultané avec le semis.
Parcelle de colza ennoyée à la sortie de l’hiver, à cause d’un sol battu dû à une préparation trop fine
Point technique "Réussir son implantation pour obtenir un colza robuste"
Acheter ou télécharger le point technique "Réussir son implantation pour obtenir un colza robuste"
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Gérer le phoma grâce au choix variétal
Le choix variétal, associé à quelques mesures agronomiques, permet de gérer le risque phoma. Pour cela, les variétés TPS (très peu sensible) sont à privilégier : elles permettent de limiter l’impact de la maladie sur la culture, et de maintenir des pressions faibles en phoma en limitant l’inoculum pour les années suivantes.
La résistance des variétés de colza au phoma repose sur 2 types de mécanismes : la résistance quantitative, et les gènes de résistances spécifiques. Les variétés possédant de la résistance exclusivement quantitative ont un comportement stable. L’efficacité des gènes de résistance spécifique dépend quant à elle des populations de phoma, qui peuvent différer entre régions et dans le temps. L’utilisation de variétés ayant des résistances spécifiques efficaces (RlmS et LepR1) favorise en effet la sélection de souches de phoma contournant ces résistances, engendrant ainsi peu à peu leur perte d’efficacité. Ainsi, les variétés ayant ces résistances doivent être utilisées en alternance avec des variétés ne possédant pas ce ou ces gènes de résistance.
Les types de résistance au phomaLa résistance des variétés de colza vis-à-vis du phoma repose sur deux types de mécanismes : La résistance peut également être apportée par des gènes de résistance spécifique. Les résistances spécifiques agissent au stade précoce de l’infection. Elles sont conférées par des gènes, nommés Rlm ou LepR, qui bloquent spécifiquement le développement des souches de phoma reconnues par ce gène. Ces deux types de résistances ne sont pas exclusifs ! Les variétés peuvent à la fois posséder des résistances quantitatives et des résistances spécifiques ; c’est pourquoi, certaines variétés peuvent rester très peu sensibles au phoma, même lorsqu’elles portent un gène Rlm (ou LepR) contourné, tandis que d’autres variétés voient leur niveau de résistance se dégrader. Ce n’est toutefois que lorsque l’évolution des populations de phoma engendre une perte d’efficacité de ces gènes Rlm (ou LepR) que ce niveau de résistance quantitative se révèle. Les variétés possédant de la résistance exclusivement quantitative ont quant à elles un comportement stable dans le temps. |
Comment choisir les variétés ?
Pendant longtemps, seul le gène Rlm7 était jugé efficace sur le territoire ; par la suite, c’est le couple Rlm3 / Rlm7 qui montrait une très bonne efficacité. Au fil des années, avec l’utilisation de variétés présentant ces gènes de résistance, le gène Rlm7, couplé ou non à Rlm3, a perdu de son efficacité. Compte tenu de l’évolution des populations de phoma sur le territoire, les résistances spécifiques Rlm3 et Rlm7 ne sont plus considérées comme efficace à ce jour. Parallèlement, des variétés présentant de nouveaux gènes de résistance efficaces voient le jour sur le marché. Dans ce contexte, Terres Inovia vous donne toutes les informations sur les variétés, et ses recommandations pour gérer la durabilité de ces solutions à la parcelle : choisir ses variétés selon son contexte local et son historique
L’utilisation des variétés ayant des résistances spécifiques efficaces doit être raisonnée et pratiquée en alternance avec des variétés ne possédant pas ce ou ces gènes de résistance. Depuis plusieurs années, grâce aux travaux de recherche et de sélection, des variétés sans gène de résistance spécifique efficace montrent de très bons niveaux de résistance quantitative au phoma (classées TPS) : cette alternance des variétés n’accroit donc pas le risque maladie sur la parcelle et contribue à la durabilité de la gestion du phoma.
En termes d’efficacité, les résistances RlmS et LepR1 confèrent à ce jour un très bon niveau de résistance sur tout le territoire.
Pour permettre à chacun d’adapter son choix variétal à la situation de la parcelle, Terres Inovia communique depuis 2019 sur les gènes de résistance présents dans les variétés. L’information sur la présence du gène LepR1 a été ajoutée en 2023 avec les premières variétés déployées en France et possédant ce gène.
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Variété |
Année et Pays d'inscription |
Représentant |
Phoma |
||
|
Evaluation au champ |
Dernière année d'éval |
Type de résistance |
|||
|
ACROPOLE (2) |
2018 - F |
LG Semences |
S/PS* |
2020 |
Quanti |
|
ADDITION (2) |
2018 - F |
Soufflet Seeds |
PS |
2018 |
Quanti |
|
ALASCO (1) |
2017 - UE |
LG Semences |
PS |
2018 |
Quanti |
|
AMPLITUDE (2) |
2018 - F |
LG Semences |
TPS |
2018 |
Quanti |
|
ANNAPOLIS |
2016 - F |
LG Semences |
PS |
2017 |
Quanti |
|
ARCHIVAR (2) |
2021 - F |
Semences de France |
TPS |
2021 |
Quanti |
|
ASTANA |
2018 - UE |
Saatbau France |
TPS* |
2020 |
Quanti |
|
ATTICA (2) |
2021 - F |
Soufflet Seeds |
PS |
2022 |
Quanti |
|
HERERA |
2021 – F |
KWS Momont |
TPS |
2022 |
RlmS |
Extrait du guide de culture Colza
Toutes ces données sont accessibles dans MyVar, l’outil dédié au choix variétal.
Pourquoi Terres Inovia donne également l’information sur la date de dernière évaluation du phoma ?
Le comportement S/PS/TPS est évalué au champ dans un réseau multilocal sur une à deux années ; toutefois les populations de phoma évoluant, les conditions d’évaluation ne sont pas les mêmes : par exemple, des variétés possédant un gène de résistance spécifique et évaluées TPS dans un contexte où ce gène était encore très efficace et bloquait les infections pourraient avoir un comportement différent aujourd’hui si son efficacité n’est plus optimal : plus l’année d’évaluation est récente (- de 3 ans), plus l’information est fiable aujourd’hui. C’est donc un point d’attention à avoir, pour les variétés ayant des gènes de résistance spécifique efficace. Les variétés dont la résistance repose exclusivement sur de la résistance quantitative ont un comportement stable dans le temps.