14,27,50,61,76,91,92,93,94,95,75,78
Comportement des variétés de colza face à l'orobanche rameuse - Résultats 2025
Terres Inovia a maintenu son réseau avec 4 essais variétés sur le territoire impacté par l’orobanche rameuse. Avec des années qui ne se ressemblent pas, le parasite était au rendez-vous cette année, avec des émergences plus échelonnées. Retrouvez les résultats d'évaluation du comportement des variétés en pression orobanche rameuse.
Le cycle de l’orobanche rameuse
Le cycle de l’orobanche rameuse est réalisé en deux phases : une souterraine avec des accroches sur le système racinaire du colza dès l’automne, puis une aérienne avec émergence des hampes florales de la plante parasite au printemps. Ces hampes vont produire des graines pour se multiplier et se disséminer. La nuisibilité va dépendre notamment du génotype de colza, du degré d’infestation, de la précocité/cinétique d’attaque et des conditions environnementales. La flore microbienne dans le sol peut aussi participer à l’interaction entre le colza et l’orobanche.
Cette année, les conditions ont été mitigées pour le développement de l’orobanche sur le territoire, avec des dynamiques d’accroches parfois observées dès l’automne sur certains essais avec un impact sur le témoin sensible dès la sortie hiver qui s’est poursuivi tout le long de la campagne. De nouvelles fixations semblent avoir lieu également au printemps, plus tardivement, expliquant sur certains lieux la présence d’orobanche plus « chétive » sur des variétés à bon comportement. Encore cette année, des orobanches nécrosées ont été observées sur certaines parcelles, probablement en lien avec les conditions pluvieuses automnales/hivernales.
Des inconnues persistent toujours sur la dynamique du parasitisme car pour des secteurs très proches, l’orobanche s’est comportée différemment comme observé sur notre réseau d’essais.
| Pensez à renseigner l’enquête de surveillance en ligne (zoom à l’échelle communale uniquement, coordonnées GPS de la parcelle confidentielles) pour nous aider à identifier les nouveaux secteurs et lutter contre l’orobanche rameuse. La Vienne est concernée par de fortes attaques sur de nouvelles parcelles : merci de renseigner l’enquête. |
Les dispositifs d’évaluation
Pour évaluer les différences de comportement entre variétés de colza, Terres Inovia a mis en place un réseau composé cette année de 4 essais répartis sur le territoire impacté par l’orobanche rameuse :
- Fontenay-le-Comte (85), essai visité le 6 juin, en collaboration avec la CRA PDL (Territoire Vendée Sud),
- Essouvert au nord de Saint-Jean-d’Angély (17), en collaboration avec LG Semences,
- Villiers-en-Plaine (79), en collaboration avec LG Semences,
- Sainte-Ouenne (79),
Dans chaque dispositif, le témoin sensible est régulièrement répété pour appréhender la pression de l’infestation et son éventuelle hétérogénéité.
Fontenay-le-Comte, est le seul site, où l’infestation et l’impact observés en fin de cycle se sont révélés suffisants pour évaluer les performances variétales.
Le suivi des essais
Pour évaluer le comportement variétal du colza face à l’orobanche rameuse, plusieurs critères sont pris en compte : le nombre de hampes florales de la plante parasite présentes au pied du colza, mais aussi l’impact sur la vigueur du colza.
Dès l’automne, les premières accroches de l’orobanche ont été observées sur le témoin sensible, notamment sur les sites de Fontenay-le-Comte et Sainte-Ouenne (rares accroches qui n’ont pas été plus loin). Sur le site de Fontenay-le-Comte, un premier effet négatif sur la vigueur du colza a été constaté dès l’entrée en hiver. Les premières émergences d’orobanche, limitées à ce même site, ont été notées vers la mi-avril.
Des notations régulières ont ensuite été conduites de mai à juin. Les résultats soulignent un impact très fort de la plante parasite sur le témoin sensible, dès les stades souterrains, avant même l’émergence des hampes florales. Fait notable : le nombre d’orobanches effectivement émergées sur le témoin sensible s’est avéré inférieur aux attentes dans un 1er temps, en raison d’un phénomène de nécrose ayant conduit à la mort des plantes parasites avant leur floraison.
Une seconde vague d’infestation semble avoir eu lieu au printemps touchant toutes les variétés. Cela pourrait expliquer la présence tardive de hampes florales d’orobanches chétives, notamment sur certaines variétés à bon comportement. Chez ces dernières, le système racinaire bien encore présent et les réserves nutritives plus importantes auraient permis à l’orobanche de se fixer et de compléter son cycle. À l’inverse, les variétés sensibles, déjà affaiblies (les plantes avaient parfois disparu !), semblaient moins propices à une nouvelle vague d’infestation (moins de ressources pour l’orobanche).
La pression d’orobanche s’est révélée plus marquée qu’en 2024. À la dernière date de notation, le témoin sensible affichait une note de gravité moyenne de 8,8 sur 9 (échelle de présence d’orobanche aux pieds du colza). En comparaison, ce même témoin avait été noté entre 6 et 6,9 en 2024.
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Photo 1 & 2 : Observations fin mai à Fontenay-le-Comte (85) ; à gauche, hampes florales aux pieds du colza sur une variété de colza ; à droite le témoin sensible fortement impacté par l’orobanche, entouré de 2 variétés de colza à bon comportement.
Résultats d'évaluation du comportement des variétés en 2025 en situation de pression orobanche rameuse
Les résultats ne constituent qu’une évaluation comparative. Ils doivent être interprétés avec prudence notamment en raison de la variation interannuelle de comportement pour certaines variétés.
La classification repose sur l’importance du parasitisme aux pieds des variétés de colza et sur les notations de vigueur qui permettent également de moduler notre classification. Les notations présentées en 2025 sont obtenues sur un site en situation d’infestation forte, avec des phénomènes de nécrose sur l’orobanche et potentiellement 2 vagues d’infestation. Cette dynamique d’infestation particulière cette année peut entrainer un biais dans l’évaluation variétale en particulier pour les variétés testées une 1ère fois.
Des ajustements ont pu être réalisées grâce aux précieuses observations menées sur 3 essais conduits par nos partenaires : Oxagri - Sèvre et belle (79) et Soufflet Agriculture (17 et 85).
Ils nous ont permis de valoriser leurs dispositifs d’évaluation variétale et nous les remercions.
Merci aux partenaires et semenciers pour les visites communes sur leurs sites. Le partage est essentiel pour réaliser un classement au plus juste et accessible aux colzaiculteurs de la région.
*à confirmer : résultat incertain soit au regard de l’année en cours soit au regard des résultats interannuels.
Photo 3 : Visite de l’essai localisé à Fontenay-le-Comte (85), le 6 juin 2025. 28 personnes étaient au rendez-vous.
En complément
► Enquête de surveillance orobanche rameuse : participer et visualiser les zones à risque
► Classement des variétés de colza commercialisées vis-à-vis de l'orobanche rameuse (2006 à 2025)
► Réussir un colza sous pression orobanche
► En savoir plus sur l’orobanche rameuse
► Orobanche : des interactions entre l’hôte, le parasite et le sol, Phytoma n°765, juin-juillet 2023, Valérie VIDRIL
Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Ingénieur Régional de Développement Poitou-Charentes, Vendée, Limousin
Céline Motard - Responsable adjointe variétés
Christophe Jestin - Chargé d'études spécialiste orobanches
EGES - Bilan énergie et gaz à effet de serre
ARVALIS-Institut du végétal, Terres Inovia et l'ITB vous proposent l'outil EGES® pour évaluer les performances énergie et effet de serre de vos rotations.
A partir de la saisie de votre itinéraire technique, l'outil calcule les bilans suivants :
- Émissions de gaz à effet de serre par poste et par opération culturale
- Solde énergétique : énergie produite et consommée sur la rotation
EGES® vous apporte aussi des éléments de comparaison :
- Comparaison possible avec des références ou entre différentes rotations
- Plusieurs unités pour changer de points de vue
Une méthodologie validée par les instituts techniques
- EGES® se base sur la méthode d’Analyse de Cycle de Vie (ACV) intègrant :
- les impacts directs de la conduite des cultures,
- les impacts liés à la production des intrants et des énergies finales (gazole, électricité, gaz, etc.) mobilisés.
Pour se faire, EGES® s’appuie sur des références récentes et adaptées au contexte de production agricole français.
Suite au Grenelle de l’environnement, la France veut concilier développement économique, réduction des émissions de gaz à effet de serre et économie d’énergie.
Bien qu’elle consomme à peine plus de 4 % de l’énergie nationale (source : ADEME), l’agriculture a un rôle important à jouer !
N-Pilot (Boréalis LAT)
L’utilisation du N-Pilot® sur la culture du colza vous permet d’estimer la biomasse sortie hiver par une simple mesure dans la parcelle.
Grâce au N-Pilot® proposé par Borealis L.A.T, il n’est plus nécessaire de faire une pesée manuelle de la biomasse. Développé en collaboration avec Terres Inovia pour la culture du colza, l’outil intègre la Réglette azote colza® permettant un conseil direct de dose totale en sortie hiver.
En mesurant la réflectance du couvert végétal ajusté par la hauteur de végétation, le N-Pilot® détermine avec précision la biomasse réelle de vos colzas.
Une mesure du N-Pilot® se réalise en 20 secondes tout en se déplaçant dans la parcelle. L’utilisation possède l’autonomie d’effectuer autant de mesures que nécessaires dans la parcelle.
L'outil a été validé sur 94 essais du réseau Terres Inovia, avec un très bon niveau de précision et de fiabilité.
R-sim - Risque de résistance
Un simulateur pour évaluer le risque d'apparition de résistances selon ses pratiques herbicides.
Terres Inovia, ARVALIS-Institut du végétal, l’ITB et l'ACTA proposent l'outil en ligne R-sim, qui permet d'évaluer le risque d'apparition d'adventices résistantes selon les pratiques herbicides envisagées sur la parcelle.
Mode d'emploi
Après avoir choisi une rotation parmi les 9 proposées, et une à trois adventices présentes dans la parcelle, l'utilisateur saisit les pratiques herbicides pour chaque culture et quelques données de pratiques agronomiques.
En résultat R-sim fournit un niveau de risque pour chaque culture, et globalement pour la rotation. Il indique également si les pratiques agronomiques augmentent ce risque ou au contraire le diminuent.
Enfin, R-sim propose des stratégies herbicides pour chaque rotation, permettant de limiter le risque d'apparition d'adventices résistantesR-sim est aussi l’OAD (outil d’aide à la décision) du plan d’accompagnement des variétés tolérantes aux herbicides (VTH, variétés colza ou tournesol Clearfield® et tournesol ExpressSun) qui réunit les signataires de la charte : Instituts techniques, Coop de France, Fédération nationale du négoce, UFS (semenciers) et UIPP (industriels de la protection des plantes). Il répond à deux objectifs : appuyer le conseil à la vente de ses variétés afin d’évaluer le risque et alimenter un suivi des pratiques (enregistrement pour enquête sur un compte utilisateur) afin d’évaluer si l’utilisation de ces variétés est un facteur d’augmentation du risque.
Infloweb
Un site web qui rassemble et synthétise, de façon pédagogique, des connaissances scientifiques et techniques sur plus de 40 adventices majeures des grandes cultures.
Terres Inovia, l’ACTA, AgroSup Dijon, ARVALIS-Institut du végétal, la FNAMS, l’INRA, l’ITAB et l’ITB proposent Infloweb, un site web qui rassemble et synthétise, de façon pédagogique, des connaissances scientifiques et techniques sur plus de 40 adventices majeures des grandes cultures. Les contenus, rédigés par des experts du domaine, sont destinés à un large public d’agriculteurs, conseillers, enseignants et étudiants, pour aider au raisonnement des stratégies de désherbage.
Après avoir sélectionné l’adventice qui vous intéresse, vous accédez à des informations utiles sur sa description botanique (avec illustrations), sa biologie, son affinité vis-à-vis des milieux et des cultures, les facteurs favorables à son extension, et sa nuisibilité dans les grandes cultures, y compris les espèces porte-graines. Les différents moyens de lutte disponibles sont aussi passés en revue : méthodes préventives et agronomiques, choix des herbicides les plus adaptés et désherbage mécanique. Des recommandations de lutte spécifiques en agriculture biologique sont également fournies.
Enquêtes de surveillance
Terres Inovia propose des questionnaires pour saisir les parcelles touchées par l'orobanche, la hernie ou le tournesol sauvage.
Terres Inovia propose des questionnaires pour saisir les parcelles touchées par l'orobanche, la hernie ou le tournesol sauvage. Les informations saisies sont centralisées par Terres Inovia dans des bases de données de surveillance de ces pathogènes afin de surveiller leur évolution.
Saisir une parcelle touchée
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| Orobanche rameuse | Orobanche cumana | Hernie | Tournesol sauvage | Ambroisie trifide Sud Ouest |
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| Punaises des céréales | Xenostrongylus |
1) Je saisis en ligne les parcelles dans lesquelles j'ai identifié de l'orobanche, de la hernie, du tournesol sauvage ou de l'ambroisie trifide.
Un questionnaire simple et rapide pour ajouter vos parcelles touchées à notre base de surveillance.
2) Je consulte le récapitulatif des saisies
- carte pour visualiser la répartition des communes touchées en France.
- liste des régions touchées
Préparer la récolte du lin oléagineux
Les premières parcelles de lin oléagineux ont été récoltées sur les secteurs les plus précoces. Pour préparer au mieux cette dernière étape, voici quelques points de vigilance concernant les conditions météo de la récolte et le matériel utilisé.
- Le lin se récolte lorsque les graines sont libres dans les capsules et lorsque les tiges ont commencés à jaunir, par temps sec, chaud et ensoleillé. Les fortes chaleurs, températures dépassant 35°C seront à éviter.
- La tige du lin est sensible au rouissage, phénomène qui va augmenter la difficulté de récolte. Il est préférable de ne pas reporter la récolte et de moissonner une paille jaune et pas complément brune au risque de rencontrer des difficultés à la coupe.
- Le lin oléagineux possède des tiges très rigides et lignifiées, l’utilisation d’une lame de barre de coupe affutée est indispensable. L’utilisation de machines à vis à gros diamètre facilite la récolte. La vitesse de récolte conseillée est de 6 à 8 km/ha dans le sens du semis.
- Les normes de récolte sont de 9% d’humidité et 2% d’impuretés. La richesse en huile et en acide alpha-linolénique sont également des critères pris en compte pour la commercialisation. Des teneurs seuils peuvent être fixées lors de la contractualisation entre les producteurs et les organismes collecteurs.
N’hésitez pas à consulter la fiche technique de Terres Inovia sur la récolte et la gestion des résidus du lin oléagineux.
Zoé Le Bihan - z.lebihan@terresinovia.fr - Référente nationale lentille et lin oléagineux
Récolte de la lentille : les premières moissons commenceront fin juin, que faut-il garder en tête avant de se lancer ?
Alors que les premières moissons de lentilles ont débuté la semaine dernière pour les secteurs les plus précoces, il est crucial de bien se préparer pour garantir une récolte optimale. Des conditions météorologiques aux techniques de récolte en passant par la gestion des adventices, découvrez les étapes essentielles pour maximiser votre rendement.
Stade des lentilles
Dans les bassins les plus précoces de la façade atlantique ouest et sud, les gousses se mettent en place et se remplissent correctement. Les premiers semis terminent leur maturité via la vague de chaleur.
Dans les bassins localisés au nord, les parcelles ont souffert d’un manque de pluviométrie, en particulier pour les semis réalisés à partir de la deuxième quinzaine de mars. La couverture du sol n’est pas totale et les défauts de désherbage (manque de pluviométrie) ont entrainé des salissements parfois importants. Pour les autres parcelles, le couvert végétal est bien développé, ayant permis une floraison correcte et les gousses se remplissent normalement. Les pics de températures actuels entrainent un arrêt de la floraison (les fleurs de lentille ne supportent pas les températures supérieures à 28°C).
Enfin, dans les bassins d’altitude, la croissance et la floraison se poursuivent normalement. Les conditions météorologiques des prochaines semaines seront déterminantes pour l’évolution de la maturité des parcelles.
La fin de cycle peut être très rapide sur les lentilles ! Une surveillance sera nécessaire dès la remontée des températures pour ne pas subir d’égrainage.
Récolte de la lentille
Récoltez dès que la teneur en eau des lentilles atteint 15-16 % d’humidité, afin de limiter la casse des grains et de préserver leurs facultés germinatives (normes d'humidité de la lentille = 14 %). Les parcelles prennent une couleur jaune-beige, signe de la maturité des plants.
Quelques repères visuels :
- A maturité, il reste toujours quelques plantes vertes dans la parcelle car la lentille est une culture indéterminée qui peut poursuivre sa croissance végétative même pendant la maturité.
- En dessous de 11 % d’humidité, les grains deviennent fragiles et cassants.
Conduite de chantier :
En fin de cycle, les plants de lentilles peuvent s’affaisser, il est possible d’équiper la moissonneuse de doigts releveurs et d’une barre anti-cailloux sur la barre de coupe pour faciliter la récolte.
Travailler à vitesse lente pour minimiser la remontée de terre et cailloux dans la coupe et réduire le nombre de gousses laissées à terre.
Les releveurs, installés tous les 3 doigts (22 cm d’écartement), permettront de relever les lentilles versées et ainsi de faciliter la récolte. Un sol bien nivelé, ainsi qu’une végétation et un sol secs faciliteront également votre travail.
Il peut être également utile de récolte la lentille « à rebrousse-poil » afin de permettre une alimentation de la coupe régulière.
En cas de fortes chaleurs, récoltez les lentilles de préférence en matinée, l’après-midi le risque de casse des graines augmente et les gousses ont tendance à être plus déhiscentes, augmentant le risque de pertes de graines.
Quid du fauchage-andainage ?
Le fauchage-andainage peut être mis en place sur des parcelles de lentilles, pour avancer les récoltes, gérer les adventices en fin de cycle, homogénéiser le séchage des graines et faciliter la récolte en permettant un battage plus rapide.
Cette pratique doit être anticipée, afin de réserver l’intervention d’un prestataire une dizaine de jours avant la récolte pour éviter un égrenage lors de la fauche et du séchage de l’andain. La période de séchage de l’andain recommandée est de 4 à 5 jours de temps sec.
Les andaineuses avec un andain central sont à privilégier (lentille = culture avec peu de biomasse faisant des petits andains), à une hauteur de coupe entre 2 et 3 cm. Si l’intervention de fauche est trop tardive, le risque d’égrainage peut être très important, il est alors plus sûr de sécuriser la récolte par moisson directe.
Dans le cadre du projet W-Solent, porté par Terres Inovia et des partenaires du Grand-Ouest, des travaux sur le fauchage-andainage ont pu être conduits : zoom sur les résultats obtenus.
Le fauchage-andainage pour faciliter la récolte de la lentille ? La méthode est efficace mais JAMAIS en intervention pompier !
Le fauchage-andainage en lentille se pratique de plus en plus. Il permet d’avancer la récolte, d’homogénéiser la qualité des graines et de sécher les adventices encore vertes pouvant gêner la récolte.
Cependant, la lentille étant très sensible à l’égrainage le fauchage-andainage doit être ANTICIPÉ !
Le projet W-SoLENT a permis de mettre en place 2 essais sur lentille en 2023 (secteur 86). La fauche a été réalisée tardivement, lorsque les gousses et les graines de la lentille sont à une humidité de 22 et 15% respectivement. Ce stade est manifestement trop avancé pour faucher et andainer car cette modalité a perdu une partie non négligeable du rendement (non significatif cependant).
L’essai montre aussi une baisse de la teneur en impuretés grâce au fauchage-andainage.
Des travaux sont à mener pour identifier le meilleur stade d’intervention.
► W-SoLent : les résultats du projet d'accompagnement des producteurs de soja et de lentille
Zoé Le Bihan - z.lebihan@terresinovia.fr - Référente nationale lentille et lin oléagineux
Colza en Normandie et Ouest Ile-de-France : des intempéries bousculent la dernière ligne droite avant récolte
Les orages violents du 13 juin ont localement saccagé les cultures. La campagne colza s’était déroulée sans grande difficulté en Normandie et Ouest-Ile-de-France. Retours sur les points marquants de l’année.
Les dégâts considérables causés par la grêle après ce vendredi 13 apocalyptique sont sporadiques (voir encadré). Plus largement, les rafales de vent et les fortes pluies laisseront des traces et des incertitudes… alors que les espoirs d’une bonne récolte de colza étaient ancrés dans les esprits. Retour sur les derniers mois écoulés avant le verdict de la future moisson.
Une fin d’hiver et un printemps 2025 plutôt calmes et tranquilles
Les nerfs étaient parfois un peu à vif en début de campagne en raison des limaces, des pluies abondantes en septembre / octobre, ou à cause de problématiques telles que la hernie. L’arrière-saison était plus favorable, la croissance en biomasse avant hiver atteignait en moyenne 1.2 kg/m². La reprise du colza après les pluies abondantes en janvier s’est réalisée « normalement », ni trop lentement, ni trop rapidement. A quelques exceptions près, les larves d’altises – moins abondantes qu’à l’accoutumée- ont épargné la culture. Même constat pour les charançons du bourgeon terminal puis les charançons de la tige. La fertilisation azotée a quant à elle été bien valorisée en mars / avril.
Des indicateurs physiologiques très corrects dans l’ensemble…
Photo 12/06/2025 secteur Tôte (76)
Jusqu’à début floraison, la culture a fait bonne figure, menée par un temps sec, assez ensoleillé et légèrement plus doux que la normale, sans excès. Pas de déferlante de méligèthes à déplorer en 2025. Seuls les charançons des siliques ont fait douter, compte tenu de leur arrivée précoce avant même l’apparition des siliques. Des températures douces et un très bon cumul de rayonnement entre avril et début juin (le plus haut depuis 2021) ont contribué à la bonne mise en place des fleurs, siliques et graines. Les faibles pluies et le vent d’Est ont écarté tout risque de maladies dans notre région. Le potentiel à la mi-juin semble donc prometteur.
.…à nuancer dans certains secteurs
Dans certains sols du Pays d’Ouche, du Pays d’Auge, de Falaise, Verneuil et Saint-André, le manque d’eau du 20 avril au 20 mai aura sans doute altéré un peu le potentiel. Dans le Sud-Est de l’Ile-de-France, l’impact a davantage concerné la fin du remplissage des graines, à compter de début juin. Des pucerons cendrés ont par ailleurs colonisé les parcelles, à un moment où il était déjà tard pour intervenir. Dans ces secteurs, les chaleurs actuelles ont d’ores-et-déjà sonné le début imminent ou très prochain des moissons.
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Orages du 13 juin, bourrasques de pluies, de vent et localement averses de gros grêlons Les intempéries ont été impressionnantes : grêlons de 2-3 cm, rafales de vent de plus de 100 km/h, pluies jusqu’à 40-50 mm en quelques heures... Des parcelles dévastées sont signalées dans le Sud de l’Eure (secteurs Nonancourt, Breteuil, Verneuil, Lignerolles), l’Orne (secteurs Flers, La Ferté-Macé, Alençon), le Calvados (secteurs Vire, Condé-en-Normandie, Douvres-la-Délivrande) et le sud des Yvelines (secteur Ablis). Les coups de vent associés à de fortes pluies ont également pu abîmer les cultures dans de nombreux autres secteurs avec des niveaux de sévérité très variables : tiges brisées, pliées, versées ou juste meurtries, siliques éclatées ou juste endommagées. Quasiment toute la région a été balayée par les caprices de la météo. |
Photo 18/06/2025 secteur La Madeleine de Nonancourt (27)
Jean LIEVEN - j.lieven@terresinovia.fr - Normandie, Ouest Ile-de-France
Optimiser la récolte du colza
La récolte du colza approche pour les secteurs les plus précoces allant du sud Ile-de-France au Poitou-Charentes en passant par la région Centre Val de Loire et les Pays de Loire. Le moment est venu de rappeler quelques conseils de base.
- Vérification de la maturité : Assurez-vous que les siliques sont mûres et que les graines atteignent environ 9 % d'humidité. Les enveloppes des siliques doivent être matures, de couleur brun clair, et les tiges de colza doivent avoir des pailles sèches (moins de 20 % d'humidité) pour éviter les pertes de rendement dues à des siliques non battues.
- Réglage optimal de la moissonneuse-batteuse : Un réglage précis de la machine est essentiel pour minimiser les pertes. Contrôlez la vitesse du batteur, ajustez la hauteur de coupe pour optimiser le secouage des parties sèches de la végétation, et vérifiez la ventilation pour éviter les pertes arrière.
- Gestion des tiges vertes : Limitez la présence de tiges vertes à moins de 20 % pour assurer une récolte efficace. Les tiges non matures peuvent entraîner des pertes importantes lors du battage.
Dans les parcelles infestées de graminées…
Prendre le temps de nettoyer sa moissonneuse-batteuse après la récolte de parcelles infestées permet d’éviter de disséminer des graines d’adventices sur de nouvelles parcelles. Si le temps manque pour un nettoyage minutieux, il faudra récolter les parcelles les plus sales en fin de moisson pour éviter au maximum des contaminations entre parcelles. Plus facile à dire qu’à faire, certes, mais cela reste une règle de bon sens.
► Comment bien nettoyer sa moissonneuse-batteuse
► S'assurer de la maturité du colza avant de récolter
► Récolte du colza : faire les réglages à la coupe
Julien Charbonnaud - j.charbonnaud@terresinovia.fr - Centre-Val de Loire
Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin
Jean Lieven - j.lieven@terresinovia.fr - Normandie, Ile-de-France Ouest
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