Publié le 18 juin 2025 | Modifié le 16 décembre 2025

Colza en Normandie et Ouest Ile-de-France : des intempéries bousculent la dernière ligne droite avant récolte

Les orages violents du 13 juin ont localement saccagé les cultures. La campagne colza s’était déroulée sans grande difficulté en Normandie et Ouest-Ile-de-France. Retours sur les points marquants de l’année.

Les dégâts considérables causés par la grêle après ce vendredi 13 apocalyptique sont sporadiques (voir encadré). Plus largement, les rafales de vent et les fortes pluies laisseront des traces et des incertitudes… alors que les espoirs d’une bonne récolte de colza étaient ancrés dans les esprits. Retour sur les derniers mois écoulés avant le verdict de la future moisson.

Une fin d’hiver et un printemps 2025 plutôt calmes et tranquilles


Les nerfs étaient parfois un peu à vif en début de campagne en raison des limaces, des pluies abondantes en septembre / octobre, ou à cause de problématiques telles que la hernie. L’arrière-saison était plus favorable, la croissance en biomasse avant hiver atteignait en moyenne 1.2 kg/m². La reprise du colza après les pluies abondantes en janvier s’est réalisée « normalement », ni trop lentement, ni trop rapidement. A quelques exceptions près, les larves d’altises – moins abondantes qu’à l’accoutumée- ont épargné la culture. Même constat pour les charançons du bourgeon terminal puis les charançons de la tige. La fertilisation azotée a quant à elle été bien valorisée en mars / avril.

Des indicateurs physiologiques très corrects dans l’ensemble…


Photo 12/06/2025 secteur Tôte (76)

Jusqu’à début floraison, la culture a fait bonne figure, menée par un temps sec, assez ensoleillé et légèrement plus doux que la normale, sans excès. Pas de déferlante de méligèthes à déplorer en 2025. Seuls les charançons des siliques ont fait douter, compte tenu de leur arrivée précoce avant même l’apparition des siliques. Des températures douces et un très bon cumul de rayonnement entre avril et début juin (le plus haut depuis 2021) ont contribué à la bonne mise en place des fleurs, siliques et graines. Les faibles pluies et le vent d’Est ont écarté tout risque de maladies dans notre région. Le potentiel à la mi-juin semble donc prometteur.​​​​​​

​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​.…à nuancer dans certains secteurs ​​​​​​​

Dans certains sols du Pays d’Ouche, du Pays d’Auge, de Falaise, Verneuil et Saint-André, le manque d’eau du 20 avril au 20 mai aura sans doute altéré un peu le potentiel. Dans le Sud-Est de l’Ile-de-France, l’impact a davantage concerné la fin du remplissage des graines, à compter de début juin. Des pucerons cendrés ont par ailleurs colonisé les parcelles, à un moment où il était déjà tard pour intervenir. Dans ces secteurs, les chaleurs actuelles ont d’ores-et-déjà sonné le début imminent ou très prochain des moissons.​

Orages​​​​​​​ du 13 juin, bourrasques de pluies, de vent et localement averses de gros grêlons

Les intempéries ont été impressionnantes : grêlons de 2-3 cm, rafales de vent de plus de 100 km/h, pluies jusqu’à 40-50 mm en quelques heures... Des parcelles dévastées sont signalées dans le Sud de l’Eure (secteurs Nonancourt, Breteuil, Verneuil, Lignerolles), l’Orne (secteurs Flers, La Ferté-Macé, Alençon), le Calvados (secteurs Vire, Condé-en-Normandie, Douvres-la-Délivrande) et le sud des Yvelines (secteur Ablis). Les coups de vent associés à de fortes pluies ont également pu abîmer les cultures dans de nombreux autres secteurs avec des niveaux de sévérité très variables : tiges brisées, pliées, versées ou juste meurtries, siliques éclatées ou juste endommagées. Quasiment toute la région a été balayée par les caprices de la météo.

​​​​​​​


Photo 18/06/2025 secteur La Madeleine de Nonancourt (27)

 

​​​​​​​Jean LIEVEN - j.lieven@terresinovia.fr  - Normandie, Ouest Ile-de-France