Consultez le dernier numéro d'Arvalis & Terres Inovia infos
Le numéro d'Arvalis & Terres Inovia infos daté septembre 2025 est disponible et consultable en ligne (PDF téléchargeables ci-dessous).
A découvrir dans ce numéro :
OLÉOPROTÉAGINEUX
- Graminées adventices dans le colza : multiplier les leviers contre ray-grass et vulpins
- Gestion des ravageurs : obtenir un colza robuste grâce à un apport d’azote
- Stockage du colza : rappel des bonnes pratiques
- Pourriture racinaire du pois : choisir les légumineuses pour préserver l’état sanitaire des sols
- Protéagineux d’hiver : tenue de tige et résistance au froid, un gage de productivité
- Réduction des gaz à effet de serre : accompagner les agriculteurs dans la transition bas carbone
Bonne lecture !
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Protéagineux : premiers résultats de campagne positifs
Terres Univia, Terres Inovia et la FOP se félicitent des premiers résultats positifs de la campagne protéagineux 2024/2025, ces cultures clefs dans la rotation et si déterminantes pour notre souveraineté protéique. Ces résultats sont un signal particulièrement encourageant qui vient conforter la mobilisation sans faille des acteurs de la filière oléoprotéagineuse pour rendre les protéagineux plus attractifs auprès des agriculteurs grâce à leurs performances. Malgré des surfaces estimées à 98 000 hectares (ha)*, la production de pois est à un niveau satisfaisant cette année. Qu’il s’agisse du pois d’hiver ou du pois de printemps, toutes les surfaces ont pu être récoltées avec globalement de bons niveaux de rendements. Avec des débouchés prometteurs et en pleine croissance, la production pourra être valorisée sur notre territoire tant en alimentation animale qu’humaine.
Une campagne 2024/2025 réussie pour le pois !
Si les surfaces semées à l’automne en 2024 étaient en baisse, conséquence d’une campagne 2023/2024 perturbée par une pluviométrie élevée, la récolte 2025 est particulièrement satisfaisante en pois d’hiver, culture qui représente 30 à 35 % des surfaces de pois au niveau national. Le rendement moyen national en pois d’hiver est estimé entre 40 et 45 quintaux/hectare (q/ha).
Si dans certaines régions, les rendements ont pu parfois atteindre 60 à 70 q/ha, les experts de Terres Inovia ont également constaté quelques rares mauvais rendements causés par l’hydromorphie hivernale ou par des implantations réalisées dans de mauvaises conditions. La pression des maladies a été faible et bien maîtrisée par des traitements précoces, conformément à la stratégie de protection préconisée par Terres Inovia. Cette pression maladies a ainsi été quasiment absente sur la moitié nord, et modérée en Nouvelle-Aquitaine (Colletotrichum) et Occitanie (ascochytose). Cette campagne est riche d’enseignements et confirme que le pois d’hiver exprime toutes ses performances dès lors que la pression maladies est faible ou bien maîtrisée tout comme une forme de résilience face aux stress hydriques et thermiques de fin de cycle.
En ce qui concerne la compétitivité de la culture, les marges obtenues en pois sont comparables à celles du blé tendre, avec les prix, rendements et charges de la campagne 2024/2025. De plus, l'effet précédent du pois, par rapport à un précédent blé, représente un gain de marge brute de + 140 à 200 €/ha sur le blé suivant grâce notamment aux économies d’azote que permet cette culture aux multiples atouts environnementaux.
Les premières estimations en pois de printemps font également état d’une campagne satisfaisante avec un rendement moyen national estimé à 35-40 q/ha. Ce résultat a été permis avant tout grâce à des semis précoces favorisés par de bonnes conditions météorologiques et une phase d’implantation de qualité. La pression modérée des ravageurs et les stress climatiques limités ont également préservé le potentiel de la plante. La date de semis s’illustre une nouvelle fois comme un levier performant pour éviter les stress climatiques : rendements de 40 à 55 q/ha pour les semis précoces contre 20 à 30 q/ha pour les semis tardifs, qui ne concernaient qu’une minorité des surfaces.
La qualité des pois d’hiver et de printemps semble être au niveau des standards attendus pour le marché de l’alimentation animale avec notamment des teneurs en protéines correctes. Des informations plus précises seront disponibles prochainement.
Premier bilan correct pour la féverole
Les informations disponibles à date laissent apparaître un bilan moyen pour la féverole d’hiver, en comparaison avec une récolte 2024 particulièrement réussie. A l'inverse du pois, les surfaces ont fortement progressé en féverole sur cette campagne 2024/2025, atteignant 120 000 ha*.
Les rendements tournent autour de 30-35 q/ha avec quelques résultats dépassant les 45 q/ha. Le manque d’eau observé en fin de cycle a eu un effet limitant dans l’expression du potentiel de la plante, à la différence des pois. Les féveroles d’hiver ont néanmoins pu éviter une partie des stress à floraison à la différence des féveroles de printemps, dont les rendements sont plutôt attendus autour de 25-30 q/ha.
Si les conditions d’implantation et l’hydromorphie hivernale ont aussi pu entamer le potentiel de certaines parcelles de féverole comme pour le pois d’hiver, le stress hydrique et les fortes chaleurs lors du remplissage ont aussi eu un impact majeur. Terres Inovia a observé une faible présence de maladies sur la campagne sauf en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine où le botrytis a certes été observé mais a été bien maîtrisé.
« Tout agriculteur le sait : les années se suivent mais ne se ressemblent pas. Les défis sont de taille pour la culture de protéagineux mais cette campagne le montre : c’est possible, les rendements peuvent être au rendez-vous et ces cultures peuvent redevenir de vraies opportunités dans nos assolements ! De nombreux programmes de recherche et de structuration de filière sont en cours, en particulier pour le pois. Les experts de Terres Inovia sont mobilisés pour permettre, de nouveau, de cultiver ces espèces sur le long terme dans notre pays », déclare Gilles Robillard, agriculteur et président de Terres Inovia.
La recherche et l’accompagnement technique prouvent leur importance stratégique
Les conseils prodigués auprès des conseillers agricoles et des agriculteurs par Terres Inovia sur le terrain ont une nouvelle fois montré leur efficacité. Le transfert des connaissances acquises par l’institut dans le cadre de ses essais, programmes de recherche et observations de terrain est central afin que chaque producteur de pois ou de féverole puisse bénéficier des dernières avancées.
C’est d’ailleurs tout l’enjeu du Programme Cap Protéines+ (2024-2027), coordonné par Terres Inovia avec les instituts techniques agricoles, Arvalis, Idele, Ifip et Itavi, et l’interprofession Terres Univia. Le consortium de 117 partenaires a pour ambition d’acquérir des références technico-économiques afin d’accompagner les acteurs des filières et de favoriser une appropriation massive des innovations et des connaissances notamment sur le pois et la féverole.
« Cette récolte nous confirme que la mobilisation sans précédent des acteurs de la filière en faveur des protéagineux va dans le bon sens. Avec la volonté claire affichée par la FOP qui vise à ce que les producteurs retrouvent un réel intérêt pour le pois et puissent le produire efficacement, des moyens financiers interprofessionnels conséquents sont aussi engagés pour donner à la production de pois en France de réelles perspectives d’avenir. C’est tout l’objet de Cap Protéines+ mais également du renforcement d’actions de structuration de filière, du pilotage d’un observatoire interprofessionnel annuel des prix payés aux producteurs, de la création de normes de qualité ou bien encore de la mise en place des projets de démonstrateurs territoriaux de production et de valorisation du pois », complète Benjamin Lammert, agriculteur, président de Terres Univia et de la FOP.
Retrouvez sur le site internet de Terres Inovia les recommandations clés des experts de l’institut.
* estimations Agreste
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Zoom sur Séléopro : accompagner la recherche semencière
Ce dispositif de soutien à la recherche semencière est un levier stratégique pour développer des variétés plus performantes pour le colza et le tournesol. Au moment où Séléopro publie son rapport d’activité, coup de projecteur sur le rôle central de Terres Inovia, avec Martine Leflon, responsable du département génétique et protection des cultures de Terres Inovia.
Lors du Carrefour tournesol de Séléopro, organisé à Auzeville (31), les 10 et 11 février 2025
Séléopro vient de publier son rapport d’activité. Pouvez-vous nous dire quel est l’objectif de ce dispositif ?
Sa vocation est d’orienter et de soutenir les travaux des équipes de recherche sur des thématiques d’importance pour le colza et le tournesol pour favoriser l’innovation variétale et permettre à ces deux cultures d’être plus compétitives.
Comment, concrètement, ce dispositif est un levier stratégique pour soutenir la recherche semencière ?
Le dispositif finance et oriente les actions de recherche, par le biais de ses appels à projets et de son comité scientifique. L’objectif est d’apporter des connaissances et des outils pour améliorer les variétés ou les méthodes de sélection. Financé par Sofiproteol pour le compte du Fonds d’Actions Stratégiques des Oléagineux et Protéagineux (FASO), Terres Univia, Terres Inovia et l’Union Française des Semenciers, c’est un lieu d’échanges entre les acteurs de la filière, la recherche publique et les entreprises privées comme les semenciers. Ce dispositif permet de créer ce lien précieux pour faire avancer la recherche sur les variétés. Cette synergie, c’est la force de Séléopro, et c’est ça qui permet de rendre nos cultures plus compétitives grâce à la recherche.
Quel est le rôle de Terres Inovia ?
En plus d’être co-financeur du dispositif, Terres Inovia participe au comité scientifique, qui sélectionne les projets dans le cadre de ses appels à projets. Mais surtout, notre rôle est d’encourager les échanges entre les équipes de recherche publique et les sélectionneurs pour créer des communautés de recherche sur ces deux cultures : nous animons au sein de Séléopro une commission colza et une commission tournesol, auxquelles ne participent que des volontaires, privés ou publics, pour partager des visions sur les travaux à mener ou des informations sur des actions en cours. Nous organisons chaque année les carrefours de la sélection (colza et tournesol) qui permettent via du partage d’informations et des échanges informels, de créer et de maintenir une réelle communauté de recherche sur ces cultures, avec à la clé de nouvelles idées et de nouvelles collaborations.
Quatre grands thèmes de recherche
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Pour en savoir plus sur Séléopro
Séléopro : la recherche semencière au coeur des enjeux de Terres Univia
Séléopro, moteur d'une recherche semencière oléagineuse ciblée et collaborative
La présentation synthétique de Séléopro
Revivez les Carrefours du colza et du tournesol 2025
Insérez-Les : première étape dans les avancées du projet
Après le lancement du projet en 2024, la réunion annuelle de 2025 d’Insérez Les s’est tenue à Rouen, dans les locaux d’Unilasalle, du 23 au 25 juin, rassemblant une cinquantaine de participants et avec deux représentants d’ANR, le financeur. L’événement a permis de travailler collectivement sur les avancées des travaux qui visent à dépasser les obstacles à l'adoption des légumineuses à graines par des actions coordonnées de l’amont à l’aval.
Les participants d'Insérez Les à Rouen, devant les quais de la ville
Pour faciliter l’adoption des légumineuses à graines par les agriculteurs, Insérez Les veut faciliter les innovations à toutes les échelles : agronomique, variétale, technologique, économique et sociétale. D’une durée de quatre ans depuis mars 2024, il fait partie de la Stratégie nationale « Alimentation durable et favorable à la santé » de France Relance 2030.
Plus d'informations sur la fiche dédiée au projet
Cultiver la coordination des actions
Le projet, animé par Terres Inovia, fédère 11 partenaires. « L’un des objectifs de la réunion a été atteint, avec une bonne appropriation individuelle par les différents contributeurs des enjeux collectifs de ce projet multidisciplinaire et l’identification des synergies à réaliser », résume Anne Schneider, chargée d’études de Terres Inovia et coordonnatrice d’Insérez Les.
Le programme de la réunion a permis de mixer différents types d’échanges entre participants : partage d’information en séances plénières, ateliers en sous-groupes pour avancer plus spécifiquement sur des points techniques entre deux ou plusieurs modules de travail, assemblée générale pour les sujets d’ordre statutaire et des échanges avec le financeur, table-ronde avec des invités extérieurs de la région, visites des laboratoires et d’essais au champ.
Les avancées du projet
Plusieurs formats d'échange ont été organisés
En l’espace d’un an, les différents modules de travail ont amorcé la dynamique partenariale pour préparer les sorties attendues du projet, avec :
• Les ingrédients de la recherche : l’arrivée de 2 doctorants, la mise en place des expérimentations au champ, les premières étapes de la collecte et de l’analyse de données et la mise en place de prestations avec des acteurs terrain régionaux ;
• Les premiers résultats sur les transformations des graines : les réglages du décorticage de la féverole avec une meule de pierre comme une technique appropriable par les agriculteurs ; la fermentation de graines de soja pour des produits à profils nutritionnels et sensoriels plus intéressants et la mise au point d’un couscous de pois chiche ;
• Les premiers éléments ont été mis en place pour un projet expérimental de PSE (contrat de Paiement pour Service Environnemental au bénéfice des agriculteurs) en Pays de la Loire ainsi que les enquêtes préalables pour des études économiques sur le décorticage de la féverole.
Renforcer les synergies entre l’amont et l’aval
Des visites terrain ont rassemblé les partenaires d'Insérez Les
La réunion annuelle d’Insérez Les a aussi été l’occasion de recueillir des témoignages d’acteurs régionaux œuvrant dans la chaine de valeur de ces cultures, comme la Chambre d’agriculture de Normandie, NatUp et Improve. « Depuis longtemps, la Chambre d’agriculture favorise l’utilisation de matières premières normandes, dont les légumineuses à graines. Malgré le constat d’une perte d’expertise technique et peu de transformations de proximité, on note une belle dynamique d’entreprises au niveau de la transformation pour ces espèces », a précisé Peggy Bouchez, de la Chambre d’agriculture de Normandie.
Cette table-ronde, riche en témoignages, a permis de mettre en avant la nécessité de renforcer :
la connaissance et la compréhension réciproques entre producteurs, collecteur et acteurs de la transformation ;
- la visibilité par le biais des contrats entre agriculteurs et/ou collecteurs et/ou industriels pour pouvoir s’engager avec ces cultures ;
- l’expertise pour mieux réussir ces cultures en développant des synergies entre les différents types de conseillers.
Les discussions ont souligné la pertinence des travaux engagés dans Inserez Les. Tous les protagonistes s’accordent sur les enjeux, mais il est essentiel de comprendre les raisons de la variabilité de rendement des légumineuses à graines et trouver des solutions pour l’atténuer en développant des innovations couplées sur l’ensemble de la chaîne de valeur. De plus, les synergies entre les acteurs sont à renforcer par un partage du risque et un accroissement de la valeur ajoutée associée à ces cultures.
En savoir plus sur les actions de Terres Univia dans le projet
Réussir l'implantation des couverts d'été
Implanter des couverts en été après une paille peut s'avérer difficile en raison de l’humidité du sol parfois insuffisante, de la présence importante de débris végétaux qui complique la tâche de certains semoirs, de la difficulté logistique à organiser les chantiers de semis rapidement après la moisson. Voici quelques stratégies gagnantes.
Afin d’identifier les meilleures stratégies de semis de couverts après une paille, Terres Inovia et Arvalis ont implanté des essais durant les étés 2021, 2022 et 2023, lesquels croisent techniques et dates de semis. La synthèse des résultats observés montre qu’il n’y pas de technique incontestablement meilleure mais une palette de solutions adaptées à chaque situation.
Le semoir à dents permet de semer rapidement dans un gros volume de paille
tous types de semences, à la date souhaitée.
Les semis autour de la moisson lèvent bien
La date de semis impacte le pourcentage de levées des couverts. Le semis à la volée anticipé affiche les moins bonnes valeurs, toutes espèces confondues. Les graines en surface n’ne sont pas rapidement recouvertes par un mulch après le semis et les plantules peuvent être soumises à la concurrence hydrique de la céréale. Le semis à la volée réalisé juste avant la moisson donne des résultats plus satisfaisants. En revanche, en moyenne, on constate très peu d’écarts entre le semis à la volée avant la moisson, le semis direct après la moisson et le semis sur déchaumage après la moisson.
Lire la suite de l'article sur le site de Perspectives agricoles :
https://www.perspectives-agricoles.com/conduite-de-cultures/semis-couverts-apres-une-paille
Contact : D. Jamet, d.jamet@terresinovia.fr
R-sim - Risque de résistance
Un simulateur pour évaluer le risque d'apparition de résistances selon ses pratiques herbicides.
Terres Inovia, ARVALIS-Institut du végétal, l’ITB et l'ACTA proposent l'outil en ligne R-sim, qui permet d'évaluer le risque d'apparition d'adventices résistantes selon les pratiques herbicides envisagées sur la parcelle.
Mode d'emploi
Après avoir choisi une rotation parmi les 9 proposées, et une à trois adventices présentes dans la parcelle, l'utilisateur saisit les pratiques herbicides pour chaque culture et quelques données de pratiques agronomiques.
En résultat R-sim fournit un niveau de risque pour chaque culture, et globalement pour la rotation. Il indique également si les pratiques agronomiques augmentent ce risque ou au contraire le diminuent.
Enfin, R-sim propose des stratégies herbicides pour chaque rotation, permettant de limiter le risque d'apparition d'adventices résistantesR-sim est aussi l’OAD (outil d’aide à la décision) du plan d’accompagnement des variétés tolérantes aux herbicides (VTH, variétés colza ou tournesol Clearfield® et tournesol ExpressSun) qui réunit les signataires de la charte : Instituts techniques, Coop de France, Fédération nationale du négoce, UFS (semenciers) et UIPP (industriels de la protection des plantes). Il répond à deux objectifs : appuyer le conseil à la vente de ses variétés afin d’évaluer le risque et alimenter un suivi des pratiques (enregistrement pour enquête sur un compte utilisateur) afin d’évaluer si l’utilisation de ces variétés est un facteur d’augmentation du risque.
Enquêtes de surveillance
Terres Inovia propose des questionnaires pour saisir les parcelles touchées par l'orobanche, la hernie ou le tournesol sauvage.
Terres Inovia propose des questionnaires pour saisir les parcelles touchées par l'orobanche, la hernie ou le tournesol sauvage. Les informations saisies sont centralisées par Terres Inovia dans des bases de données de surveillance de ces pathogènes afin de surveiller leur évolution.
Saisir une parcelle touchée
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| Orobanche rameuse | Orobanche cumana | Hernie | Tournesol sauvage | Ambroisie trifide Sud Ouest |
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| Punaises des céréales | Xenostrongylus |
1) Je saisis en ligne les parcelles dans lesquelles j'ai identifié de l'orobanche, de la hernie, du tournesol sauvage ou de l'ambroisie trifide.
Un questionnaire simple et rapide pour ajouter vos parcelles touchées à notre base de surveillance.
2) Je consulte le récapitulatif des saisies
- carte pour visualiser la répartition des communes touchées en France.
- liste des régions touchées
Récolte des protéagineux : anticiper pour éviter les difficultés
Les protéagineux approchent de la récolte, notamment celle des pois et féveroles d’hiver, accélérée par des contextes de manque d’eau. La phase de récolte est toujours un chantier délicat pour les légumineuses, nécessitant de prendre son temps. Il est important d’intervenir au bon moment et avec les bons réglages afin de minimiser les pertes à la récolte et la casse de graines, risques non négligeables sur ces cultures. Voici quelques conseils techniques.
Moins de risques à récolter trop tôt que trop tard
Les protéagineux nécessitent de bonnes conditions de récolte et de bien anticiper ses réglages pour éviter des difficultés (bourrage, pertes de gousses, casse de grains, etc.).
Pour rappel, le grain se récolte entre 15 % et 20 % d’humidité, mais l’optimum est situé entre 16% et 18% d’humidité.
Dans l’hypothèse d’une récolte en conditions très sèches, en dessous de 15 % de teneur en eau, le manque d’humidité peut entrainer de la casse de graines. Ce facteur est non négligeable dans la capacité germinative des graines pour les contrats de semences et les utilisateurs de graines de fermes. C’est également rédhibitoire pour l’alimentation humaine si plus de 10 % de graines cassées sont présentes.
A l’inverse, en cas de fin de cycle humide, il est possible de récolter les pois et féveroles jusqu’à 20 % d’humidité, sous conditions de ventiler la récolte par la suite. Privilégier les récoltes en début ou fin de journée pour éviter les fortes chaleurs pouvant favoriser l’ouverture des gousses.
Pois d'hiver à l'approche de la maturité - Crédit photo : B. Remurier
La couleur des tiges et gousses permet d’approximer la teneur en eau des plantes.
Attention à ne pas attendre que les dernières traces de vert disparaissent. La maturité de l’ensemble des organes est rarement homogène sur une parcelle, souvent en lien avec l’hétérogénéité de la parcelle et avec le prolongement du cycle occasionné par des pluies autour de la maturité. N’hésitez pas à débuter la récolte même si quelques traces de vert persistent. En cas de planning serré, n’hésitez pas à débuter la récolte 1-2 jours plus tôt que prévu si nécessaire, une récolte plus humide est moins dommageable qu’une récolte trop sèche.
Astuce visuelle : lorsque le grain se raye légèrement sous l’ongle, la graine approche des 20 % d’humidité, la récolte peut se déclencher dans les jours qui suivent.
Quelques conseils pour récolter son pois
La récolte du pois s’opèrera avec un contre-batteur à céréales. Selon la tenue de tige, lié à la maitrise du peuplement et aux intempéries, la récolte s’envisagera de différentes manières
Récolte en situation favorable (majorité des pois) : dans les parcelles bien portantes, favoriser une coupe à profondeur variable ou à tapis qui faciliteront la récolte. L’équipement de scies latérales permettra d’éviter les bourrages. Les diviseurs peuvent être enlevés si on arrache la culture.
Récolte en situation versée (quelque parcelles) : Pour des pois un peu versés, la barre de coupe classique équipée de releveurs tous les 3 doigts et d’une barre anti-cailloux suffit. Dans les situations où la verse est plus marquée, n’hésitez pas à récolter uniquement face à la verse.
Récolte en situation plaquée et/ou avec forte pression adventice (cas rares) : Si les conditions devaient être extrêmes, avec des pois plaqués au sol après une longue période pluvieuse, le pick-up spécial pois (type Sund), équipé de peignes à doigts souples qui soulèvent la végétation et cassent les tiges au ras du sol, peut sauver des récoltes. Également, en situation impactée en plus par le salissement, il est possible de faucher précocement le pois à 5-10 cm et de l’andainer par la suite. La reprise de l’andain sera à réaliser une fois les graines plus dures à l’aide d’un pick-up ou d’une moissonneuse équipée de doigts releveurs sur la largeur de l’andain.
Quelques conseils pour récolter sa féverole
La récolte de la féverole s’opérera de préférence avec une coupe avancée ou à profondeur variable. Des releveurs sont recommandés tous les 3-4 doigts et ceux même en situation non versé. Positionner 1 rabatteur sur 2. La seule particularité de la féverole est l’utilisation d’un contre-batteur mixte ou à maïs, le contre-batteur à céréales étant insuffisant.
Dans toutes les situations (pois comme féverole), veillez à récolter lentement, les graines sont sensibles à la casse et la perte de grains en conditions difficiles est élevée. L’équipement d’un réducteur de régime est fortement conseillé.
Les réglages de sa moissonneuse à privilégier selon la culture et la situation :
| Source FNAMS-SEMAE-GNIS | Pois | Féverole | |
| Batteur et contre-batteur | Le battage doit être lent d’autant plus si la végétation est sèche. Les protéagineux se battent facilement mais la graine est fragile et sensible à la casse ou la fissuration. Il est généralement conseillé de s'équiper d'un réducteur de régime du batteur pour atteindre les vitesses requises | ||
| Diamètre du batteur (cm) | Vitesse de rotation (tours/min) | Vitesse de rotation (tours/min) | |
| 45 | 380-640 | 380-470 | |
| 60 | 280-480 | 390-350 | |
| 76 | 230-380 | 230-280 | |
| Le serrage batteur/contre-batteur doit être convergent : plus étroit à l'arrière qu'à l'avant | |||
| Batteur type conventionnel | 20 mm avant et 10 mm arrière | 25 mm avant et 12 mm arrière | |
| Batteur type axial | 10-15 mm | 20-32 mm | |
| Le contre batteur type céréales convient en pois mais est insuffisant pour la féverole nécessitant un contre-batteur mixte ou à maïs | |||
| Espace entre-fils | >10mm | >14 mm | |
| Barre de coupe | Veillez à ne pas manquer les gousses du bas en cas de faible hauteur ou de verse. N'hésitez pas à récolter face à la verse. | ||
| Culture non versée | Barre de coupe à profondeur variable ou à tapis Scies latérales pour éviter le bourrage | Barre de coupe avancée ou à profondeur variable releveurs tous les 3-4 doigts Positionner 1 rabatteur sur 2 | |
| Culture versée | Barre de coupe avec releveurs tous les 3 doigts + barre anti-cailloux | ||
| Caisson de nettoyage | Le bon réglage du caisson permet de limiter les pertes à l'arrière et le renvoie des graines à l'avant. Veiller à régler la grille inférieure juste au-dessus du diamètre des plus grosses graines. La ventilation est recommandée. | ||
| Grille supérieure | 12-18 mm | 15-18 mm | |
| Grille inférieure | 8-12 mm | 8-12 mm | |
Colza associé à des légumineuses : une stratégie validée par les agriculteurs du Sud-Ouest
Cette technique complémentaire aux fondamentaux, dont fait partie l’implantation, limite le recours aux insecticides et augmente la quantité d’azote disponible pour la culture oléagineuse.
Échange entre techniciens et agriculteurs dans une parcelle de colza associé :
l’occasion de partager des retours d’expérience et d’ajuster les pratiques en collectif.
Crédit : Terres Inovia
Parce qu’elle confère au colza des bénéfices agronomiques incontestables, l’association colza-légumineuses séduit de plus en plus d’agriculteurs. Selon Terres Inovia, en 2023, un hectare de colza sur six était conduit de cette façon au niveau national. La motivation principale des producteurs est de réduire les attaques d’insectes et limiter le recours aux insecticides, ainsi qu’améliorer la quantité d’azote disponible pour le colza, limiter les risques d’asphyxie racinaire.
Dans le Sud-Ouest, des agriculteurs pionniers associent le colza à des légumineuses depuis plusieurs campagnes. Dans le cadre du projet Caso’Pure animé par Terres Inovia, ils ont été suivis par leur technicien au sein d’un groupe technique autour de cette thématique et composé de onze structures. Les résultats obtenus par ce collectif sont riches d’enseignements : l’association de légumineuses permet d’envisager la culture du colza différemment, en actionnant des leviers agronomiques efficaces (voir encadré).
Priorité à une implantation réussie
Toutefois, cette pratique, prise isolément, ne produit pas de miracle si les fondamentaux ne sont pas au rendez-vous. L’implantation reste un des clés de la réussite du colza.
Aussi, que le colza soit seul ou associé, l’interculture doit être raisonné avec soin. Il faut tenir compte de l’état structural du sol, de la gestion de la paille et du risque de salissement précoce pour adapter sa préparation. Une implantation précoce et soignée permet de sécuriser le démarrage du colza et des plantes compagnes en favorisant un développement optimal des légumineuses.
De plus, il est préconisé d’éviter les interventions trop profondes si elles ne sont pas nécessaires tout comme les passages multipliés qui vont assécher l’horizon de surface. Par conséquent, le semis en un seul passage est plus sécurisant, car il préserve la structure du sol et limite l’assèchement. Dans le cas de petites graines (trèfles, lentilles, fenugrec), il est possible d’utiliser le microgranulateur du semoir monograine pour les implanter en même temps que le colza. Sinon, il est possible de semer en 2 passages. Cette méthode est souvent utilisée en association avec la fèverole. Les interventions doivent alors être rapprochées, idéalement le même jour. Il faut rester vigilant à la profondeur de semis des petites graines. Des agriculteurs témoignent de leur pratique d’implantation du colza associé dans la vidéo suivante.
Espèces et densités à associer au colza
La densité de semis du colza reste inchangée : 30 à 60 graines/m² selon les pertes estimées, avec un objectif de 20 à 45 plantes/m². Du côté des légumineuses, l’intérêt est de combiner 2 ou 3 espèces pour cumuler les effets et sécuriser la réussite de la pratique. Les critères de choix peuvent être : le port, la précocité des espèces associées… Fenugrec et trèfle d’Alexandrie mono-coupe sont des espèces précoces qui ne nécessitent que rarement une destruction chimique, contrairement aux féveroles qui demandent d’adapter son programme de désherbage (dans le Sud-Ouest le gel n’est pas suffisant).
Quelques repères de densité de semi : lentille, vesce et fenugrec autour de 10-13 kg/ha, féverole 50-80 kg/ha. Pour les espèces pures, augmenter légèrement les doses. Dans le Sud-Ouest, attention aux vesces : sans gel marqué, elles peuvent concurrencer le colza au printemps.
Semis des légumineuses en cours :
une étape clé pour assurer une implantation réussie et homogène du mélange.
Crédit : Terres Inovia.
Adapter le désherbage est incontournable
Les programmes de désherbage classiques sont généralement phytotoxiques pour les légumineuses. Les traitements de pré-semis sont déconseillés et les applications de prélevées sont à éviter au maximum, car elles sont moins sélectives que les applications de post-levée. Cela rend cette pratique peu adaptée aux parcelles très infestées en adventices.
Pour les graminées, même stratégie que pour le colza seul, avec un rattrapage en hiver. En revanche, pour les dicotylédones, les doses et stades d’application des produits diffèrent d’un colza seul. Privilégier des applications au stade rayonnant, voire 2 à 4 feuilles du colza avec des produits types Alabama, Novall. Fractionnez en deux passages si besoin.
Les retours des agriculteurs montrent qu’il n’y a pas une seule bonne méthode, mais plusieurs sont possibles, selon les objectifs et le matériel disponible. Toutefois, une chose est sure, le colza associé, bien conduit, permet d’obtenir une culture robuste, plus résiliente face aux insectes et aux aléas climatiques et répondant aux attentes des agriculteurs.
Colza associé. Crédit : Terres Inovia.
Article paru dans Arvalis & Terres Inovia infos de juin 2025. A consulter ici.
Pour aller plus loin : Colza associé : une pratique aux nombreux avantages (Jeudi de TI, 15 mai 2025)
Contact : C. de Saintignon, c.desaintignon@terresinovia.fr
Féverole d'hiver
Protéagineux source de protéines végétales, la féverole est utilisée majoritairement en alimentation animale mais aussi en alimentation humaine. Semée en novembre-décembre et récoltée en juillet, la féverole d’hiver est une tête d’assolement qui assure des gains de rendement, des économies d’azote pour le blé suivant et une teneur en protéines améliorée. Elle permet de diminuer la pression des maladies et des adventices dans la rotation et est économe en eau et en intrants. Si elle résiste à l’aphanomyces, la féverole est sensible à la bruche. Sa culture est possible en terrain argileux et caillouteux. Capable d’étouffer les mauvaises herbes, la féverole d’hiver se prête bien à la culture biologique.
Outils
Retrouvez nos outils d'aide à la décision pour vous accompagner durant votre campagne
R-sim - Risque de résistance
Résistances aux herbicides
Enquêtes de surveillance
Enquête
Projets
Terres Inovia participe ou coordonne chaque année plusieurs appels à projets nationaux, européens et internationaux sur diverses thématiques.
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Colza
Tournesol
Pois de printemps
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Cap Protéines Challenge 5
Formations
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Éditions
Pour vous accompagner, Terres Inovia met à votre disposition plusieurs éditions techniques sur la féverole
Prestations et services
Acides gras ISO s/graines
Méthode utilisée : NF EN ISO 17059 - NF EN ISO 12966-4Souche fongique sur milieu de culture
Fourniture d'une croissance mycélienne sur milieu de culture des espèces fongiques décrites ci…Diagnostic pathologique sur matériel végétal
Réalisation d’un diagnostic par observations macroscopique et microscopique, complété si…Insectes ravageurs : caractérisation de la sensibilité aux pyréthrinoïdes
Détermination de la sensibilité à la lambda-cyhalothrine de populations de grosses altises, de…Une question ? Contactez-nous !
Si vous avez des questions ou des réflexions sur nos recherches, initiatives ou projets, n'hésitez pas à nous écrire.
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Les chiffres clés
hectares
rendement moyen national
Les avantages
Multiples débouchés
Principalement utilisé en alimentation animale, l’alimentation humaine est aussi en pleine croissance
Excellent précédent
La féverole ne demande pas d’apport d’engrais azoté et laisse de l’azote à la culture suivante
Peu exigeant
La féverole d'hiver ne nécessite que peu d’eau ou d'intrants
Guides de culture
12 chapitres permettent de tout savoir sur la conduite de la culture de la féverole et de la féverole bio : variétés, choix de la parcelle, implantation, irrigation, fertilisation, désherbage, récolte et conservation. Les guides mettent en lumière les atouts de la culture et fait le point sur les moyens de lutte contre les ravageurs et les maladies qui touchent la féverole. Pour terminer, on trouve les grands rendez-vous de la culture.
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