L'itinéraire technique de la lentille en 3 min
Gwénola Riquet fait un tour rapide de l'itinéraire technique de la lentille.
Pour cette filière, le plus important est d'assurer la sécurisation des débouchés. Pour cela, il faut passer par la contractualisation qui définit la variété mise en place dans la parcelle selon le débouché souhaité.
La première phase la plus importante pour la lentille, comme pour d'autres cultures, est l'implantation. Cette légumineuse couvre peu le sol lors de la première partie de son cycle.
Les consignes pour une bonne implantation de la lentille sont :
- implanter dans un horizon bien travaillé,
- un sol ressuyé et réchauffé pour favoriser un départ dynamique qui permet de mieux gérer l'enherbement par la suite.
L'autre phase importante est la gestion du salissement des parcelles. La lentille est une culture peu couvrante sur une bonne partie de son cycle (jusqu'à la phase de floraison)
les adventices ont tendance à en profiter pour se positionner rapidement dans les inter-rangs. Pour maîtriser ces adventices, plusieurs pistes existent en conventionnel et en bio :
- chimique : application en pré-levée pour maitriser les adventices "classiques"
- les différentess techniques de désherbage mécanique
- association de la lentille avec d'autres cultures
La lentille est peu impactée par les ravageurs néanmoins certains d'entre eux peuvent être problématiques :
- en début de cycle : les sitones et les pucerons
- à la floraison : les bruches peuvent impactées la qualité de la récolte. Il n'existe aujourd'hui aucun moyen de lutter contre ce ravageur durant la campagne. La gestion pour la qualité des graines se passe en post récolte.
Le dernier point à surveiller est le développement des maladies tout au long du cycle. La première maladie qui impacte la lentille est aphanomyces que l'on retrouve également sur la culture du pois. Pour y remédier, il est nécessaire de bien choisir ses parcelles et éviter celles qui sont déjà infestées pour ne pas subir le développement de la maladie sur la culture.
Pour les maladies foliaires, il existe différents leviers afin de les gérer au champ (ex : densité d'implantation, traitement chimique quand elles sont déclarées ou en préventif).
Pérenniser la production française des pois chiches
Quentin Lambert, ingénieur développement et référent de la culture du pois chiche chez Terres Inovia, présente cette légumineuse particulièrement appréciée en France.
Le pois chiche est une légumineuse à graines originaire d'asie occidentale principalement consommé en alimentation humaine. En France, les surfaces de pois chiche sont encore très confidentielles malgré un certain engouement autour de cette légumineuse. En effet, les surfaces françaises ont triplé ces trois dernières années passant de 10 000 à 35 000 hectares.
Le pois chiche a de nombreux atouts agronomiques : il valorise l'azote atmosphérique ainsi que les sols superficiels à moyens dans les situations argileuses et est habitué aux temps chauds et secs. C'est également une culture adaptée au désherbage mécanique, ayant peu de bioagresseurs (ascochytose et héliothis principalement), facile à récolter.
Le marché Kabuli recherche des graines indemnes de tâches et de gros grains (ils peuvent faire jusqu'à deux fois la taille d'un pois). D'autres graines, du type Desi, ouvrent à d'autres valorisations dont la transformation.
Terres Inovia soutient les contrats de production entre le producteur et le collecteur. Le producteur est assuré d'un prix garanti tandis que le collecteur a l'assurance de valoriser les volumes de production adaptés à son marché.
Observer le tassement des sols pour connaître les meilleures conditions d'implantation du colza
Gilles Sauzet, ingénieur de développement chez Terres Inovia en région Centre, présente l'intérêt de bien observer le sol avant d'implanter une culture. Cela veut dire qu'il est capital de bien connaître l'état structural de sa parcelle avant d'y semer du colza et ainsi assurer une bonne implantation pour la campagne à venir (objectif : 15 cm de pivot avant l'entrée de l'hiver).
Pour cela, deux principaux leviers agronomiques entrent en scène : la vigueur et la dynamique de croissance.
Découvrir l'histoire et les débouchés du chanvre
Louis-Marie Allard, référent de la culture du chanvre chez Terres Inovia présente l'histoire du chanvre ainsi que ses nombreux débouchés. Il explique également le changement important de réglementation depuis juillet 2021 concernant la récolte de la fleur de chanvre en France.
Choix et bénéfices d'un couvert végétal avant la culture du tournesol
Des bénéfices pour le tournesol et le système de culture
Lorsqu’ils sont bien implantés, les mélanges d’espèces incluant une légumineuse et en particulier le mélange féverole et phacélie (photo) peuvent présenter un intérêt agronomique et environnemental en interculture avant tournesol.
Les couverts d’interculture peuvent apporter des bénéfices agronomiques à court, moyen et long terme et répondre également à des contraintes réglementaires. Il s’agit notamment de la réduction des pertes d’azote par lixiviation en période hivernale et du risque d’érosion, la minéralisation d’azote à court, et moyen et long terme, le stockage de carbone, le maintien ou l’amélioration de la structure des sols... Les couverts avec des mélanges d’espèces légumineuses et non légumineuses permettent a minima de maintenir, et parfois, d’augmenter le rendement du tournesol qui suit (comme l’a montré la synthèse des essais Terres Inovia de 2000 à 2012). En zone vulnérable, la couverture des sols à l’automne est obligatoire et réglementée par la Directive Nitrates. Des déclinaisons spécifiques de ce programme existent dans chaque région, intégrant notamment les spécificités liées aux sols à comportement argileux où la mise en oeuvre des couverts végétaux est plus difficile qu’ailleurs. Les conseils ci-dessous doivent vous aider à adapter le choix des espèces et la conduite du couvert pour répondre à vos objectifs et favoriser les bénéfices pour le tournesol. Il convient de les adapter au cadre réglementaire local.
Des mélanges avec légumineuses à préférer
- Privilégier les mélanges d’espèces, ils sécurisent la réussite du couvert. Les mélanges avec des légumineuses et des non légumineuses permettent de maximiser les bénéfices du couvert, surtout dans les sols à faibles fournitures azotées. Par exemple, le mélange phacélie-féverole est particulièrement bien adapté avant tournesol pour fournir une diversité de services agronomiques.
- Tenir compte des périodes de semis et du mode de destruction envisagé (se reporter au tableau p 8). Intégrer des espèces à installation rapide et à fort pouvoir d’absorption d’azote minéral fin août-début septembre (ex. moutarde blanche, phacélie) pour limiter les risques de lixiviation de nitrate, surtout dans les situations à risque (sols à forte minéralisation, sols profonds et riches en matières organiques, reliquats d’azote élevés à la récolte du précédent, etc.).
Tenir compte du risque sanitaire pour le tournesol et les autres cultures de la rotation :
- Proscrire le niger et le tournesol à cause du risque de mildiou, le sarrasin en raison du risque de repousses dans le tournesol et éviter le lin pour le risque verticilium;
- Dans les rotations avec colza, les moutardes et les autres crucifères sont à éviter, et même à proscrire dans les parcelles touchées par la hernie;
- Dans les rotations avec légumineuses sensibles à aphanomycès (pois, lentille, luzerne, gesse et certaines variétés de vesces et de trèfles) ou si le pouvoir infectieux du sol est supérieur à 1, choisir des espèces et variétés non hôtes ou très résistantes (féverole, fenugrec, certaines variétés de vesces, comme la vesce commune Nacre, et de trèfles, comme le trèfle d’Alexandrie Tabor)
Choix de la parcelle de pois de printemps
Opter pour une parcelle saine ou faiblement contaminée par aphanomyces
Parcelle de pois contaminée par aphanomyces
L’aphanomyces est une maladie racinaire qui peut occasionner des pertes de rendement importantes en cas de printemps pluvieux et doux, ou sous-irrigation.
Il est donc essentiel de choisir une parcelle saine ou faiblement contaminée.
L’outil Eva, disponible en ligne, permet d’évaluer rapidement le risque avant implantation. Des recommandations sont associées à chaque niveau de risque. Le test biologique aphanomyces est complémentaire, il indique précisément le niveau de potentiel infectieux de la parcelle.
Choisir des sols légers et profonds
Pois au stade 5 feuilles
- Le sol doit être bien aéré et sans obstacles au-delà de 10-15cm de profondeur pour être favorable au développement des nodosités et à l’enracinement.
- Limiter le risque de stress hydrique en évitant les sols séchants (sols très superficiels ou caillouteux non irrigués). Le pois est assez sensible à la sécheresse en raison de son enracinement peu profond (inférieur à 80 cm) et relativement peu ramifié.
- Privilégier des sols assez profonds, si possible avec 150 mm de réserve utile, car le pois de printemps doit être bien alimenté en eau jusqu’à mi-juin, voire fin juin. Le pois d’hiver supporte d’être implanté dans es sols plus superficiels avec 70-80 mm de réserve utile.
- Les sols argileux lourds et les limons battants hydromorphes sont peu adaptés à la culture du pois, car ils sont plus sensibles au tassement, qui limite la mise en place des racines. En cas de pluie abondante en hiver, ces sols se gorgent d’eau et la plante s’asphyxie.
Le test aphanomyces
L’aphanomyces est la principale maladie racinaire du pois. Elle est particulièrement dommageable sur pois de printemps et il est essentiel d’évaluer le risque avant d’implanter la culture. Le test aphanomyces est l’un des outils d’évaluation du risque.
Le test Aphanomyces indique le Potentiel Infectieux de la parcelle
Le test aphanomyces est un test biologique réalisé à partir d’un échantillon de sol. Il indique le Potentiel Infectieux (PI)1 de la parcelle, sur une échelle de 0 (agent pathogène non détecté dans l'échantillon) à 5 (potentiel infectieux très élevé).
(1) - Potentiel infectieux : capacité d’un sol à induire la maladie. Le potentiel infectieux tient compte de la quantité d’inoculum présent dans le sol et de la réceptivité du sol contaminé. Il permet d’évaluer le risque de développement de la maladie.
La connaissance du PI de la parcelle permet d’évaluer le risque pris en cultivant du pois de printemps ou d’hiver.
La connaissance du PI de la parcelle aide également à choisir les légumineuses de la succession culturale, de façon à préserver l’état sanitaire du sol.
Le test aphanomyces est complémentaire de l’outil Eva
L’outil Eva, disponible en ligne, permet de classer une parcelle dans un niveau de risque faible ou élevé. Le test aphanomyces est complémentaire de cet outil dans la mesure où il indique précisément le PI de la parcelle. Il est particulièrement intéressant à utiliser afin de vérifier le PI de la parcelle lorsque celle-ci est classée en risque élevé par Eva.
Conditions de réalisation du test
Ce test peut être réalisé à tout moment de l'année. L’échantillonnage est déterminant pour la fiabilité du test.
Préserver l’état sanitaire du sol vis-à-vis de l’aphanomyces
L’aphanomyces est la principale maladie racinaire du pois. Elle peut occasionner des pertes de rendement très importantes, en particulier sur pois de printemps. La préservation de l’état sanitaire du sol est déterminante et dépend notamment d’une bonne gestion de la succession culturale.
Des différences de sensibilité entre espèces de légumineuses
Le pathogène peut infecter plusieurs espèces de légumineuses mais il existe des différences de sensibilité importantes entre les espèces, voire parfois entre variétés au sein même d’une espèce.
- Espèces très résistantes : féverole, lupin, pois chiche, soja, fenugrec, lotier, sainfoin (ne multiplient pas l’inoculum)
- Espèces sensibles : pois, lentille, vesce, luzerne, gesse, vesce, trèfle
Dans le cas de la vesce et du trèfle, il existe des différences de sensibilités entre variétés
| Symptômes d’aphanomyces sur racines de vesce. De gauche à droite : variétés sensible, partiellement résistante et totalement résistante |
Parcelle fortement contaminée par aphanomyces. A gauche : pois de printemps sensible, à droite : féverole résistante @Arvalis |
Insertion de légumineuses : plusieurs critères à prendre en compte
Le choix des espèces et variétés de légumineuses à insérer dépend de l’état sanitaire de la parcelle, de la présence ou non de pois dans la succession culturale et de la sensibilité de ces légumineuses à la maladie.
Attention : les conseils sur le choix des légumineuses qu’il est possible de cultiver en fonction du PI du sol ne sont valables que pour les variétés évaluées (des différences de sensibilité variétale pouvant exister au sein d’une espèce). Par ailleurs, même s’il est possible de cultiver des espèces/variétés de légumineuses très résistantes comme la féverole dans des parcelles fortement contaminées, il convient de respecter les fréquences de retour et d’alterner si possible avec d’autres espèces résistantes afin de ne pas exercer de pression de sélection trop importante, ce qui pourrait conduire à une adaptation des souches de l’agent pathogène.
L'itinéraire technique du chanvre en 3 min
Louis-Marie ALLARD, référent national de la culture du chanvre chez Terres Inovia, présente l'itinéraire technique du chanvre.
Un itinéraire simple qui se découpe en 3 étapes : le semis, la fertilisation et la récolte.
Contrairement au blé, au colza ou au tournesol qui sont des hybrides ou des lignées, le chanvre est en réalité un ensemble de populations. L'avantage principal de cette spécificité génétique est qu'en cas de maladie, plutôt que de se développer en foyer comme on peut le voir sur d'autres espèces, un seul pied sera contaminé puisque ces derniers sont génétiquement différents.
Un autre avantage, économique celui-ci, est qu'il n'est pas utile d'utiliser d'herbicides sur le chanvre. En effet, tout se joue au moment de l'implantation et à la rapidité de développement du chanvre dans la parcelle pour lutter contre les adventices.
Pour cela, une règle à respecter : semer dans un sol réchauffé ce qui veut dire à 12° et à 2 à 3 cm de profondeur.
Pour en savoir plus sur le semis du chanvre, sur la fertilisation du chanvre ou la récolte du chanvre.
Pour commander ou télécharger le guide de culture chanvre
Métazachlore : réglementation et impact sur le désherbage du colza
Dans un contexte d’évolution des conditions d’emploi des produits à base de métazachlore, Terres Inovia en analyse les conséquences et communique les résultats de ses travaux. Le métazachlore est aujourd’hui intégré dans plus des 2/3 des programmes de désherbage, du fait de son spectre d’action, sur dicotylédones mais surtout sur graminées.
Tous les produits commerciaux à base de métazachlore sont assortis de nouvelles conditions d’emploi d’ores-et-déjà en vigueur pour les prochains semis 2021. Rappel des produits concernés, nouvelles conditions d’emploi et spécificités.
Les restrictions de dose de métazachlore à 750 g une fois tous les 4 ans ou 500 g tous les 3 ans vont se traduire par des évolutions de pratiques herbicides en colza lors de la prochaine campagne. Quel impact sur la gestion des dicotylédones ?
Nouvelle réglementation et gestion du ray-grass et du vulpin : résultats et analyse des essais menés par Terres Inovia. Les conditions d’application et le niveau d’enherbement attendu sont des paramètres primordiaux pour guider les choix stratégiques et tactiques en matière de désherbage du colza.
Nouvelle réglementation métazachlore depuis avril 2021
Rappel des conditions d’emploi en colza d’hiver (produits concernés et spécificités)
En savoir plus