L'itinéraire technique du chanvre en 3 min
Louis-Marie ALLARD, référent national de la culture du chanvre chez Terres Inovia, présente l'itinéraire technique du chanvre.
Un itinéraire simple qui se découpe en 3 étapes : le semis, la fertilisation et la récolte.
Contrairement au blé, au colza ou au tournesol qui sont des hybrides ou des lignées, le chanvre est en réalité un ensemble de populations. L'avantage principal de cette spécificité génétique est qu'en cas de maladie, plutôt que de se développer en foyer comme on peut le voir sur d'autres espèces, un seul pied sera contaminé puisque ces derniers sont génétiquement différents.
Un autre avantage, économique celui-ci, est qu'il n'est pas utile d'utiliser d'herbicides sur le chanvre. En effet, tout se joue au moment de l'implantation et à la rapidité de développement du chanvre dans la parcelle pour lutter contre les adventices.
Pour cela, une règle à respecter : semer dans un sol réchauffé ce qui veut dire à 12° et à 2 à 3 cm de profondeur.
Pour en savoir plus sur le semis du chanvre, sur la fertilisation du chanvre ou la récolte du chanvre.
Pour commander ou télécharger le guide de culture chanvre
Le fauchage du chanvre en mode non battu
Paille de chanvre
Une qualité difficile à maîtriser
Laissant plus de souplesse dans le choix de la date de récolte qu'en mode battu, le mode non battu est plus confortable en termes d’organisation du travail sur les exploitations. Cependant, une qualité optimale de paille est plus difficile à obtenir en mode non battu car les tiges ont un niveau de maturité inférieur et contiennent davantage d’eau. Des pailles présentant un niveau de rouissage excessif (pailles noires) ou au contraire un rouissage insuffisant (pailles vertes) sont plus fréquentes qu’en mode battu.
Les différents systèmes de fauche
Les lamiers à section à un ou plusieurs niveaux de coupe sont les plus performants (photos A et B). Ils permettent une coupe nette qui préserve la qualité des produits. Mais ils imposent une récolte en brins longs qui ne sont pas toujours acceptés par les usines de première transformation.
Les faucheuses conditionneuses ou les faucheuses-andaineuses automotrices (photo C) nécessitent des adaptations, ajouts de diviseurs pour guider la végétation, avancement des barres de poussés, déflecteurs, protection d’organes en rotation. Achetés sur le marché de l’occasion, avec des pièces de rechange parfois difficiles à trouver, ces matériels souvent anciens et peu accessibles pour les nouveaux producteurs ne représentent pas des solutions pérennes pour la récolte du chanvre.
Les ensileuses avec rotors modifiés (photo D) équipées de bec kemper représentent un système performant pour la récolte en mode non battu. Généralement sur une largeur de travail de 4,5 m, le bec guide la paille vers le rotor (équipé d’un ou deux couteaux) dont la vitesse de rotation réduite permet la coupe de la paille en brins courts de 20 à 80 cm. La paille est directement andainée à la sortie du rotor. Cependant, ce système de récolte engendre des investissements importants difficilement supportables par des producteurs individuels mais envisageables dans une organisation collective de la récolte.
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A. Lamier à sections à un seul niveau de coupe |
B. Lamier à sections à trois niveaux de coupe |
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C. Faucheuse-andaineuse automotrice |
D. Ensileuse avec rotor modifié |
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