Pâturage du colza oléagineux à l’automne par des ovins : conduite, bénéfices et risques

Pâturage du colza oléagineux à l’automne par des ovins

Le colza oléagineux d’hiver peut, sous certaines conditions, être pâturé en fin d’automne par des ovins sans conséquence sur le rendement en grain. Cette pratique requiert toutefois une grande technicité, de la disponibilité et de la réactivité pour être mise en œuvre avec succès.

ovins colza pâturé

Un fourrage de qualité gratuit

Pour un polyculteur-éleveur, bénéficier d’une ressource fourragère gratuite qui permet de réduire les achats d’aliment est une opération gagnante dans la mesure où il ne dégrade pas la marge de la culture de vente. Le colza est riche en énergie et en azote. Son pâturage ne nécessite pas de transition alimentaire et n’occasionne pas de risque majeur de météorisation.

Préserver le rendement du colza

Le rendement du colza n’est pas affecté par le pâturage si ce dernier est parfaitement conduit. Dans le cas contraire, les pertes peuvent être importantes.
L’introduction d’une troupe ovine ne doit s’envisager que sur des colzas robustes bien développés, parfaitement enracinés, sans élongation, qui seront a priori capables de repartir de façon dynamique au printemps. Idéalement, les colzas pâturés atteignent la hauteur du genou. Au minimum, la biomasse aérienne du colza (poids vert) doit être de 1.2 - 1.5 kg / m².

Les ovins doivent consommer le limbe des feuilles, sans trop endommager les pétioles et surtout sans consommer l’apex, au cœur de la plante. L’intensité du pâturage est toujours hétérogène. Il est conseillé d’arpenter quotidiennement la parcelle et de bouger les animaux dès lors qu’une zone du paddock commence à être trop pâturée.

Le pâturage doit s'envisager sur les mois d'octobre et novembre lorsque le colza est bien installé. La culture doit avoir le temps de cicatriser et de produire de nouvelles feuilles avant les frimas de l’hiver.

Eviter le pâturage en conditions humides et dans les sols hydromorphes. Le piétinement des animaux sur un sol gorgé d’eau dégrade la culture voire la détruit par zones. Ces mauvaises conditions occasionnent également un gaspillage de la ressource alimentaire car les agneaux ou les brebis ne consommeront pas les feuilles souillées de terre.

En situation de très forte infestation larvaire (larves de grosse altise) à l’automne, le pâturage du colza est également déconseillé.

Retrouver l’intégralité des éléments de connaissance et les références chiffrées sur la conduite, les bénéfices et les risques dans le document de synthèse en fin d'article.

Action réalisée par Terres Inovia dans le cadre du projet ARPEEGE. Le projet, porté par la Chambre régionale d’agriculture du Grand Est, est soutenu financièrement par la Région et l’Europe.

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Le sclérotinia sur capitule a fait son retour dans plusieurs régions

Si les conditions climatiques estivales chaudes et sèches de ces dernières années ont permis de protéger la culture de tournesol des attaques de sclérotinia sur capitule, cette maladie a fait son retour en 2021 dans plusieurs régions. Explications…. 

 

Un inoculum capable de se conserver jusqu’à 10 ans dans le sol 

Le sclérotinia est un champignon qui, comme son nom l’indique, se conserve sous forme de sclérotes. Ces sclérotes se forment en fin de cycle, dans les tissus infectés : les filaments mycéliens du champignon s’agglomèrent et se mélanisent, formant des petites « boules » noires plutôt dodues, voire une grille entourant les graines sur les capitules. Ces sclérotes, capables de survivre 5 à 10 ans dans le sol, sont à l’origine des contaminations sur les cultures sensibles à la maladie.

 

Des conditions climatiques favorables à la production d’ascospores et à la réussite des infections

Enfouis dans l’horizon superficiel du sol (2-3 cm maximum), les sclérotes sont capables de produire, à partir d’avril, jusqu’à quatre vagues d’apothécies lorsque les conditions climatiques sont favorables : sol bien humide pendant une longue période, températures de 10 à 20°C. Ces apothécies ressemblent à de toutes petites girolles. Assez difficiles à repérer, elles larguent les ascospores contaminantes à chaque brusque variation de l’humidité relative de l’air. Les projections d’ascospores ne sont interrompues que lorsque les apothécies sont recouvertes d’eau, ou par temps très sec (humidité relative de l’air inférieure à 50%). Leur capacité de survie (qui peut être de plus de 30 jours), leur quantité et leur capacité à résister à des conditions de faible hygrométrie font qu’elles peuvent être présentes dans les champs durant toute la période de réceptivité du tournesol.  

Sur capitule, l’installation du sclérotinia est très fortement conditionnée à la pluviométrie au moment de la floraison. En effet, la contamination ne se fait que sur la face fleurie du capitule, et exige la présence d’eau libre sur les fleurons pendant 39 à 42 heures consécutives, dans une fenêtre de temps allant du début de la floraison (stade F1) à 200 degrés.jours plus tard (en base 5°C pour le champignon). De plus, des températures de 20 à 24°C sont favorables au développement du champignon dans les tissus. 

Cette année, en plusieurs régions, les pluies du mois de mai ont favorisé la production d’apothécies, puis les alternances régulières pluies-temps sec sur juin et juillet, concomitantes à une température moyenne favorable très rarement au-dessus de 25°C, ont permis la production d’un inoculum probablement significatif. La période de floraison a toujours été pluvieuse et, même si les jours de pluie ont parfois été rares, les quelques grosses journées pluvieuses à 30-40 mm ont été suffisantes pour permettre la création de conditions favorables aux contaminations des fleurons : les températures moyennes, souvent entre 20 et 25°C, ont à la fois limité l’évaporation de l’eau et permis au mycélium de se développer à l’intérieur des tissus.

 

Un retour des pluies en septembre qui a permis aux symptômes de se développer 

Lorsque le champignon s’est installé dans les tissus, il ne développe pas tout de suite des symptômes visibles. Ceux-ci apparaissent d’autant plus rapidement que la variété est sensible, mais la période dite de latence, entre l’infection et l’apparition de la pourriture, peut aller de 2 à 8 semaines selon les conditions climatiques. Seules des conditions climatiques très chaudes et très sèches (ex. 1976) peuvent bloquer la progression de la pourriture. Cette année, le retour des pluies observé au mois de septembre après un mois d’août sec mais sans excès de température ont été particulièrement favorables au développement des symptômes.

Panorama des conditions météorologiques de l’année 2021 dans cinq régions

 

Plateforme d’essais en Charente-Maritime : 34 mm de pluie le 24 juillet : déterminants pour l’infection.

En Sud Aquitaine, deux vagues de floraison en parcelles agriculteurs, soumises toutes deux à des épisodes pluvieux suffisants pour la réussite des infections.

Plateforme expérimentale en Lorraine : des conditions très favorables à la réussite des infections à partir des 43 mm de pluie du 14 juillet. 

En Bourgogne – Franche-Comté, une floraison étalée sur 15 jours en parcelles agriculteurs, dont le début a coïncidé avec un important épisode pluvieux puis des températures de 20-25°C très appréciées par le champignon.

En région Centre, les cumuls de pluies n’ont pas été toujours insuffisants pour les contaminations et une expression importante des symptômes avant la récolte.

 

A l’inverse, le Centre, peu touché …

Les dégâts liés au sclérotinia sur capitule ont été plutôt rares en région Centre. Les cumuls de pluies par décade sur la période de floraison ont été très variables selon les secteurs et pas toujours suffisants pour permettre la réussite des contaminations, malgré un ressenti plutôt pluvieux. Après le mois d’août sec, septembre a lui aussi connu une pluviométrie irrégulière selon les secteurs. On se trouve donc bien loin des parcelles touchées à 100% d’il y a 15 ans… Au-delà de ces conditions météorologiques, une faible pression d’inoculum liée aux rares attaques de sclérotinia sur les autres cultures sensibles depuis une bonne dizaine d’années et une évolution du comportement des variétés face à cette maladie ont probablement contribué à limiter les dégâts.

 

 

Les apothécies de Sclerotinia sclerotiorum mesurent 4 à 10 mm de diamètre ; chaque sclérote peut en produire plusieurs (crédits L. Jung). Une pourriture beige clair, humide et sentant bon le champignon se développe au dos du capitule (crédits E. Mestries). En conditions humides, le mycélium s’agglomère sur la face fleurie du capitule pour former une grille de sclérotes autour des graines (crédits E. Mestries). Les grilles de sclérotes tombent au sol en fin de cycle et enrichissent le réservoir d’inoculum pour les prochaines cultures sensibles (crédits D. Lebourgeois).

 

 

Un comportement variétal qui progresse malgré la complexité de la résistance du tournesol

Bien que cette forme d’attaque soit la plus nuisible sur tournesol, les niveaux d’attaque observés cette année ont globalement peu impacté la production. Associée à un réservoir d’inoculum faible suite à plusieurs années sans dégâts, la gamme des variétés cultivées a probablement sa part dans cette faible pression. En effet, même si la résistance du tournesol face à cette maladie est très complexe car contrôlée par de nombreux gènes (on parle de résistance quantitative), le progrès génétique est bien réel dans les variétés proposées aux producteurs : en 30 ans, les variétés sensibles ont quasiment disparu de l’offre variétale, alors que la part des variétés peu sensibles représente près de la moitié de l’offre sur les 20 dernières années.

 

Un stock d’inoculum qui se reconstitue et appelle à la vigilance pour les prochaines campagnes de cultures sensibles

Le sclérotinia dispose malheureusement d’une large gamme de cultures-hôtes parmi les oléoprotéagineux : le soja, le colza, les légumineuses, le tournesol, le lin, … ; d’autres espèces sont également concernées telles mais le melon, les haricots, la luzerne, etc… Chaque attaque est pour lui l’occasion de reconstituer un stock de sclérotes dans les résidus de culture infectés et d’enrichir le sol en inoculum. Dans la littérature, on trouve une estimation de la capacité de production de sclérotes par pied de tournesol infecté, se situant entre 50 à 100 ; pour un taux d’attaque moyen de 5%, le nombre potentiel moyen de sclérotes s’élèverait ainsi à 225 000 par hectare (pour un peuplement de 60 000 pieds/ha), soit 2 par m². Largement suffisant lorsque l’on sait qu’un sclérote peut produire plusieurs apothécies et qu’une seule apothécie est capable de larguer 200 millions d’ascospores à elle toute seule !

 

Des moyens de lutte avant tout préventifs

Les mesures de lutte à mettre en œuvre contre le sclérotinia reposent sur deux piliers : la lutte génétique, associée à de bonnes pratiques agronomiques qui peuvent réduire considérablement les périodes à risque pour la culture (moindre humidité dans le sol et sur les plantes, réduction du temps accordé au champignon pour se développer).
Pour le tournesol, optez pour :

  • le choix d’une variété à bon comportement (peu sensible) au sclérotinia et de précocité adaptée à votre région afin de maximiser les chances de récolter début septembre avant le retour des pluies, et donc de laisser le moins de temps possible au champignon d’envahir les capitules et de produire des sclérotes ;
  • un itinéraire technique à moindre risque, avec :
    • une date de semis raisonnée pour une récolte précoce, 
    • une densité de peuplement normale (pas au-delà de 60000 pieds/ha) et une fertilisation azotée ajustée pour limiter l’exubérance du couvert et réduire le risque d’infection,
    • l’arrêt de l’irrigation en floraison si le temps est humide,
    • et l’utilisation d’un produit de biocontrôle dans la rotation pour détruire les sclérotes et assurer une lutte sur le long terme : Contans ® WG.

Détruire les sclérotes avec LALSTOP CONTANS® WG

LALSTOP CONTANS® WG est produit de biocontrôle, basé sur un champignon parasite, Coniothyrium minitans. Ce champignon a pour particularité de détruire les sclérotes de sclérotinia en quelques semaines et contribue ainsi à limiter les attaques sur toute future culture sensible au sclérotinia.

LALSTOP CONTANS® WG est biocompatible avec certaines spécialités phytosanitaires. Ne pas mélanger LALSTOP CONTANS® WG avec les engrais liquides. Pour tout renseignement complémentaire, nous vous invitons à contacter la société LALLEMAND SAS – 4 Route de Beaupuy – 31180 Castelmaurou. Tél : 05 34 27 67 80.

Appliquer le produit de biocontrôle (2 kg/ha) après récolte sur les résidus contaminés pour détruire les sclérotes nouvellement formés.

Renouveler les applications (1 kg/ha) dans la rotation : doté d’une efficacité moyenne d’environ 50%, l’utilisation de C. minitans est à inscrire dans la durée car l’expérience montre que tous les sclérotes ne sont pas détruits à 100 % après une seule application et que l’efficacité tend à augmenter par des applications répétées sur la culture sensible et mieux encore sur l’ensemble des cultures sensibles de la rotation.

 

 

 

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Verticillium du tournesol : nuisibilité de la maladie

Le verticillium est un champignon du sol, à l’origine de symptômes de dessèchement/flétrissement sur de nombreuses cultures. Il attaque le tournesol par son système racinaire et la colonisation du système vasculaire des plantes est à l’origine des symptômes observés : plages de nécrose entourées d’un halo jaune entre les nervures, commençant sur les feuilles du bas, pouvant conduire au dessèchement complet de celle-ci lorsque tous les étages foliaires sont touchés. Cette maladie entraine également des symptômes sur tige. En fin de cycle, la tige est molle, cela est dût à la rétractation de la moelle qui se retrouve couverte de microsclérotes (structure de conservation du champignon). Ces microsclérotes peuvent survivre plus de 10 ans dans le sol

Observé régulièrement et de manière de plus en plus fréquente et grave depuis les années 2010 dans le Sud-Ouest, il s’est peu à peu aussi révélé en régions Poitou-Charentes et Centre (carte de la situation en 2024), probablement à la faveur de l’utilisation de variétés sensibles. Ce développement significatif est à l’origine de pertes de rendement importantes, mais aussi d’un maintien de l’inoculum sur le long terme dans les parcelles touchées. 

 

 

 

La nuisibilité de la maladie, étudiée en Argentine où cette maladie est endémique, s’explique par l’importance des symptômes sur feuilles : les nécroses accélèrent la sénescence des feuilles par la diminution de la photosynthèse et de l’interception du rayonnement ; la durée de fonctionnement de la surface foliaire des plantes est donc réduite, affectant le remplissage des grains après la floraison.

Les facteurs favorables à son développement sont surtout climatiques. Une température du sol comprise entre 21 et 27°C ainsi que la présence d’humidité, favorisent la maladie. De plus, une bonne alimentation en eau de la plante favoriserait la progression de la maladie dans les vaisseaux et augmenterait donc la sévérité des symptômes.

En France, une étude menée par Terres Inovia, le GEVES et six semenciers sur une gamme de onze variétés représentant une large gamme de comportement face à la maladie (de S à TPS) a permis d’évaluer la nuisibilité de la maladie. Celle-ci est liée à la présence de symptômes sur la quasi-totalité des feuilles de la plante. Pour chaque tranche de 10% de plantes très atteintes dans une parcelle, les pertes sont évaluées à 2 q/ha et 0,3 point de teneur en huile. 

Ainsi, dans une parcelle présentant 30% de pieds avec des symptômes sur feuilles montant presque en haut (maximum 5 dernières feuilles saines), la perte atteint 6 q/ha et presque 1 point de teneur en huile. 

Cette étude a également permis de montrer que cette nuisibilité apparaît identique quel que soit le comportement de la variété (S, MS, PS, TPS).

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Biostimulants en enrobage de semences sur tournesol : quels bénéfices en attendre ?

 

Le tournesol est une culture dont la phase de début de cycle est particulièrement sensible car sa levée est soumise aux conditions de semis (sol réchauffé et frais, levée irrégulière) mais également aux attaques de différents ravageurs (lièvres, limaces, oiseaux…). Dans ce contexte, un tournesol avec une bonne vigueur au démarrage et semé dans de bonnes conditions, passera d’autant plus vite les stades sensibles (levée --> B4) et les dégâts de ces ravageurs seront limités. Ainsi Terres Inovia vous propose un retour sur les biostimulants testés sur leurs essais et leur intérêt sur les critères de productivité et de vigueur à la levée.

 

Fonctionnement des biostimulants

Il arrive que, malgré toutes les précautions prises, le début de cycle du tournesol soit impacté. Dans ces situations, l’utilisation de produits permettant de booster la plante au démarrage peut l’aider à surmonter cette phase critique : c’est le cas notamment des biostimulants. Pour rappel, un biostimulant est un produit qui stimule le processus de nutrition des végétaux indépendamment des éléments nutritifs qu’il contient. Cette stimulation vise précisément un ou plusieurs processus :

  • L’amélioration de la disponibilité des éléments nutritifs dans le sol et/ou leur absorption et leur utilisation par la plante, 
  • ou encore une meilleure tolérance aux différents stress abiotiques.

Ces biostimulants peuvent être utilisés sur une végétation déjà développée avec des produits appliqués en foliaire en tout début de cycle (cotylédons à B2) ou avec des produits appliqués directement sur la semence. L’avantage de ce mode d’application est que le biostimulant peut agir dès la germination, pour stimuler la croissance racinaire et/ou agir sur la mise à disposition des éléments nutritifs au contact de la rhizosphère.

 

Zoom sur les expérimentations menées en enrobage de semences

Afin de valider l’intérêt de ce type de produits en enrobage de semences, Terres Inovia a conduit depuis 2019 plusieurs expérimentations. Ces dernières visent à évaluer l’intérêt de ces produits (i) sur la dynamique de croissance du tournesol en début de cycle et (ii) sur les performances finales du tournesol (rendement et qualité). Huit essais ont ainsi été conduits ces dernières années en Charentes Maritimes, Côte d’Or, Haute-Garonne et dans l’Indre.

2 biostimulants testés :

  • Starcover : combinant la bactérie Bacillus amyloliquefaciens IT45t et un extrait de plante.
  • Fortify : enrobage à base de phosphore, potassium, magnésium et zinc.

Les deux biostimulants revendiquent un effet sur la stimulation de la croissance racinaire, permettant une levée plus rapide et homogène, ainsi qu’une croissance aérienne renforcée.

Chacun de ces produits a été proposé dans les essais en association avec une variété particulière, sous forme d’une combinaison « variété – biostimulant ». En conséquence, l’effet de chaque produit a été testé face à une graine sans biostimulant de la même variété et issu du même lot de semences. Les résultats de chaque produit sont ainsi comparés dans le reste du document à un témoin spécifique noté « Témoin_Fortify » et « Témoin_Starcover ».

 

Aucun effet significatif observé sur la phase démarrage

Sur les trois années d’expérimentation, aucun effet significatif des biostimulants n’a été noté sur les dates de levées, peuplement à la levée et notes de vigueur sur les différents essais, quel que soit les conditions de levée. L’analyse en regroupement d’essais met en évidence des tendances mais sans impact réel car les différences observées sont minimes. Les conditions de températures du sol à l’implantation, la qualité de la semence et le cumul de degrés jours, restent les points cruciaux pour favoriser la vigueur.

Sur 2020, un suivi de l’évolution de la couverture du sol par le tournesol a été réalisé via des prises de vues par drones à différents stades (B2 puis B4). On observe que la couverture du sol (exprimé en % de couverture/plant) reste faible aux stades B2 et B4, même si un écart est constaté entre ces deux stades (pas plus de 1 à 2% de couverture). Cet écart est plus lié à la variété testée qu’au couple d’une même variété avec ou sans biostimulant.

 

Figure 1 - Evolution du % de couverture du tournesol estimé par plant entre les stades B2 et B4 – 
essai mené dans l'Indre en 2020

 

Aucun effet significatif observé sur le rendement

Les écarts de rendements observés sont contenus et non significatifs. De fortes différences existent entre les sites en positif (gain) ou négatif (perte). Le Starcover ne permet pas de gain en moyenne, toutefois il permet un gain sur la majorité des essais. Enfin, le Fortify conduit en tendance à une légère perte de rendement sur la quasi-totalité des essais.

  Gain moyen (en % du témoin) Nb d’essais ou le gain > 0% Gain maxi
Fortify -4% 01 juin 5%
Starcover 1% 05 août 4%

Gain moyen et maxi obtenus par les biostimulants

 

Des gains de rendement à relativiser face au choix variétal

Comme chaque biostimulant était associé à une variété différente, ces essais permettent d’apprécier le poids de l’effet des biostimulants relatif à celui des variétés choisies. Le tableau suivant montre les écarts de rendements (mini-maxi) obtenus en jouant sur le levier variétal d’une part et les biostimulants d’autres parts. Comparativement aux gains octroyés par les biostimulants, le gain obtenu par le « bon » choix variétal apparaît être largement supérieur. Dans la réussite du tournesol, le choix variétal (ré)apparaît comme étant la priorité.

  Dpt 17 (2020) Dpt 31 (2020) Dpt 36 (2020) Dpt 17 (2020) Dpt 17 (2021) Dpt 31 (2021) Dpt 36 (2021)
Gain de rendement maximal octroyé par le choix variétal 0.68 1.60 3.39 3.82 4.92 8.19 8.63
Gain de rendement maximal obtenu avec l’usage d’un des biostimulants 0.9 1.7 3.2 0.7 1.0 1.9 2.0

 

 

Les effets observés sur la qualité des graines

Aucun effet significatif n’a été observé ni même en tendance.

Le marché des biostimulants étant aujourd’hui en plein essor, de nombreuses innovations sont disponibles. Parmi les modalités de biostimulants en enrobage de semence testées en 2020 et 2021, nous n’avons pas mis en évidence un intérêt quant à l’usage de ce type de solution dans nos essais. Terres Inovia reste mobilisé autour de cette thématique pour affiner les références techniques.  

Préparation de campagne Implantation Implantation Tournesol Tournesol Tournesol Cécile Le Gall (c.legall@terresinovia.fr), Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr)

Le progrès génétique en soja

Une étude a été menée sur les variétés de soja inscrites depuis les années 80. Elle révèle que le progrès génétique de cette culture porte principalement sur l’amélioration de la teneur en protéines et du rendement. La dynamique est plus marquée sur les groupes précoces, où l’offre variétale s’est largement étoffée depuis les 15 dernières années.

Une étude sur le progrès génétique en soja a été réalisée à partir des données du réseau commun inscription – post-inscription GEVES-Terres Inovia de 1989 à 2020. Cela représente 272 variétés, inscrites en France et en Europe, évaluées dans 775 essais. Seules les variétés évaluées au moins dans 5 essais ont été conservées.

Les variables rendement, teneur en protéines, hauteur de la première gousse, hauteur de plantes et tolérance à la verse ont été étudiées.

Les principales conclusions de l’étude sont les suivantes

  • Rendement : amélioration moyenne de 0,27 q/ha/an sur la période étudiée toutes précocités confondues, en fonction du groupe de précocité, le gain de rendement est de 2 à 3,6 q/ha en 10 ans.
  • Teneur en protéines : La teneur en protéines a globalement progressé depuis 30 ans. Le progrès génétique représente en moyenne un gain de ½ point de protéines par tranche de 10 ans, toutes précocités confondues.
  • Hauteur de la première gousse : La hauteur de la première gousse montre également une progression significative de 0,5 cm en 10 ans, toutes précocités confondues.
  • Hauteur de plante : Aucun progrès génétique n’apparaît sur la hauteur des plantes. Le gain, estimé à 0,02 cm par an, n’est pas différent de zéro.
  • Verse : Il n’y a pas de différences significatives entre les groupes de précocité. Il existe, en revanche, un progrès génétique : la note de gravité de la verse perd environ ½ point par tranche de 10 ans.

L’étude menée sur cette base de données des essais GEVES-Terres Inovia de 1989 à 2020 permet de mettre en évidence qu’il existe à la fois un progrès génétique sur le rendement et sur la teneur en protéines. Le progrès est donc double et ne s’est pas fait au détriment de l’un ou de l’autre.

De même, le progrès génétique sur la tolérance à la verse est d’autant plus intéressant, que la hauteur des plantes n’a pas diminuée. A hauteur constante, les sojas ont donc gagné en tenue de tige. Enfin, on observe une augmentation de la hauteur de première gousse permettant ainsi de réduire les pertes à la récolte.

Télécharger l'étude complète

 

 

Préparation de campagne Atouts de la culture Soja Soja Céline Motard (c.motard@terresinovia.fr), Nadia Kangoyé (n.kangoye@terresinovia.fr), Célia Pontet (c.pontet@terresinovia.fr)

Colza et féverole, l'alimentation privilégiée par les abeilles en zone de grandes cultures

En 2021, l’institut technique agricole Terres Inovia se rapproche du négoce Ternoveo pour mettre en place une expérimentation scientifique. Elle concerne 30 colonies d’abeilles domestiques établies de manière pérenne sur des exploitations agricoles de grandes cultures autour de Saint-Quentin dans l’Aisne. Grâce aux balances connectées positionnées sous les ruches et aux suivis réalisés, la croissance des colonies et l’accumulation des réserves de nectar et de pollen ont été suivis tout au long de l’année.

L’objectif principal de ce projet de recherche est de mieux comprendre l’utilisation des plantes sauvages et cultivées par les abeilles et leur place relative dans le bol alimentaire des colonies ainsi que les liens existants entre les ressources disponibles à l’échelle d’un territoire et la production de miel.

Un dispositif s’appuyant sur le programme « Terre des abeilles »

Terre des Abeilles est un projet collectif déployé par Ternoveo qui regroupe 68 agriculteurs des Hauts-de-France engagés pour favoriser la biodiversité sur leurs exploitations.

Chaque agriculteur partenaire du programme est responsable de 3 ruches au minimum. Il s’engage à les accueillir en adoptant une démarche éco-responsable, en adoptant de bonnes pratiques culturales, et au besoin en semant des plantes mellifères. Le miel « Terre des Abeilles » reflète la flore de la région des Hauts-de-France et le lien indissociable entre son agriculture et la biodiversité.

Un réseau de ruches connectées pour étudier l’utilisation des ressources fleuries

  • 30 ruches sur balances connectées réparties sur 10 sites transmettent des données de gain de poids toutes les 12 minutes
  • 130 échantillons de miel frais et 130 échantillons de pollen de trappes collectés pour être analysés
  • analyses palynologiques réalisées en laboratoire pour déterminer l’origine florale des ressources collectées par les abeilles
  • Evaluation des populations d’abeilles en début de saison, après la floraison du colza et avant l’hivernage selon une méthode simple et rapide publiée par l’INRAE

Quels enseignements en 2021 ?

Colza, féverole et fruitiers, principales sources du pollen collecté par les abeilles !Du 14 avril au 17 juin, 10.6 kg de pollen ont été collectés en trappes et prélevés par les apiculteurs sur l’ensemble du dispositif pour la mise en œuvre des analyses polliniques. Ce pollen représente un échantillon indicatif du butin total collecté par les colonies suivies.

Trois espèces végétales dominantes sont à l’origine de ce pollen.

1. la féverole Vicia Faba (34% )
2. le colza Brassica napus (24%)
3. les arbres fruitiers Prunus/Pyrus (15%)

graphique origine pollen abeille colza feverole
graphique origine pollen par abeille

A gauche : Alimentation pollinique des colonies d’abeilles en suivi. 
Indications chiffrées : poids du pollen collecté en g du 14/04 au 17/06, toutes ruches confondues.

A droite : Origine florale des pollens collectés par les abeilles

 

Si on analyse la collecte de pollen totale d’un point de vue temporel (figure 2), on remarque que le colza et les arbres fruitiers représentent les principales ressources polliniques des colonies à l’étude jusque début mai. En début de saison, on notera également l’apport significatif du pissenlit et du saule, espèces sauvages à floraison très précoce. 

Ensuite, sur le mois de mai, c’est l’aubépine qui tient une place centrale, supérieure au colza qu’elle concurrence. Les érables permettent d’assurer une transition avec le mois de juin au cours duquel la féverole est largement dominante du point de vue des apports polliniques (entre 50 et 100% du bol alimentaire !), complété par le coquelicot, le cornouiller sanguin et la phacélie. Cette dernière espèce est très attractive pour les abeilles. Certains agriculteurs du projet l’ont implantée en couvert d’interculture. 

Ces résultats montrent la contribution importante de la féverole et du colza (58% des apports), deux grandes cultures mellifères à floraison massive à l’alimentation pollinique des abeilles. Ils montrent aussi la nécessité pour les abeilles de diversifier leurs apports protéïques en visitant des espèces sauvages herbacées, arbustives ou arborescentes comme le coquelicot, l’aubépine et les saules notamment.

Au total, ce sont 25 genres/espèces de plantes dont on a retrouvé du pollen dans les trappes mises en place devant les ruches à l’étude. Il est par ailleurs démontré qu’une alimentation pollinique diversifiée est pour les abeilles domestiques une des clés de la survie hivernale et de la résistance face aux stress environnementaux.

En 2021, année particulièrement froide et pluvieuse au début de la campagne apicole, le colza est l’espèce qui remporte la palme de la floraison la plus longue car elle a fourni aux abeilles des ressources en pollen jusqu’au 9 juin, ce qui est exceptionnel !

 

graph-evolution-masse-pollen-collecte
Les plus grandes quantités de pollen sont collectées en avril, au moment de la floraison du colza, des fruitiers et des saules, puis en juin au moment de la floraison de la féverole, période pendant laquelle l’alimentation pollinique des colonies est beaucoup moins diversifiée.

 

Evolution temporelle de la masse de pollen collectée en trappe sur les colonies suivies

 

Qu’en est-il des nectars ?

Dans notre étude, l’espèce dont le pollen est le plus souvent détecté dans le nectar est le colza. En effet 123 échantillons sur 130 en contiennent à hauteur de 83% en moyenne et plus de la moitié des échantillons en contiennent plus de 90% !

En tant que grande culture à floraison abondante produisant du nectar et du pollen en quantité, le colza est une ressource primordiale pour les abeilles en Hauts-de-France de laquelle les abeilles extraient des quantités de miel importantes. Sur les colonies à l’étude, la production de miel totale est en moyenne de 39 kg par ruche ; aucun doute que le colza y contribue grandement au vu de ces résultats !

Dans les nectars analysés, les pollens de 3 autres genres ou espèces de plantes ont également été détectés de manière significative : Il s’agit des arbres fruitiers, des saules et de la féverole, dont les pollens sont présents dans respectivement 32%, 30% et 14% des échantillons, à hauteur de 10%, 17% et 34% en moyenne.

Saules et féveroles exploités pour leur nectar mais…

On retrouve des pollens de saules et de féverole dans certains échantillons de nectars, est-ce que ce résultat en garantit l’origine ? pas tout à fait…en voici les raisons :

Le saule, et particulièrement le saule Marsault, est une espèce particulièrement attractive pour les abeilles. Les abeilles peuvent produire du miel de saule, même si c’est assez rare. Retrouver du pollen de saule dans le nectar n’indique pas qu’il s’agisse de nectar de saule car chez cette espèce, le pollen et le nectar sont produits sur des plantes différentes. Si du pollen de saules se retrouve dans le nectar, c’est donc de manière fortuite.

La féverole est une plante qui produit du nectar contenu dans les fleurs et aussi ce qu’on appelle du nectar « extra-foral » produit sur les parties végétatives et par conséquent facilement accessible pour les insectes auxiliaires notamment ceux dont les pièces buccales sont courtes. De ce fait, les abeilles peuvent produire du miel de féverole qui ne contient pas de pollen de féverole. Pour cette espèce, la présence de pollen dans le nectar peut renseigner sur l’origine du nectar mais pas nécessairement ce qui constitue une limite de l’étude.

Espèces végétales dont le pollen a été détecté dans les échantillons de nectars.
Plus les cercles sont gros, plus la fréquence de détection de l’espèce dans les échantillons de nectar est élevée.

Références

Chabert S., Requier F., Chadoeuf J., Guilbaud L., Morison N., Vaissière B.E., 2021.  Rapid measurement of the adult worker population size in honey bees. Ecological Indicators 122.

Remerciements

Nous remercions chaleureusement Nathalie Lanciaux ainsi que que les agriculteurs impliqués dans l’expérimentation et les apiculteurs sans qui ce travail n’aurait pu voir le jour : Arnaud Cras, Jean-François Lancry et Jean-François Vincette.

 

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Outil tournesol : date de récolte

Estimation de la date de récolte du tournesol

L’outil d'aide à la décision Tournesol "date de récolte" permet d’estimer la période de récolte du tournesol en fonction de la date de semis et de la précocité variétale envisagées.

 

Accéder à l'outil

Récolter le tournesol au stade optimal et assez tôt est un enjeu important de réussite de la culture. Une récolte proche des normes et suffisamment précoce garantit la qualité des graines (absence d’acidité de l’huile), réduit les risques de pertes (oiseaux, maladies de fin de cycle), maximise la marge du tournesol (limitation des frais de séchage) et permet de préparer dans les meilleurs conditions possibles les semis de l’éventuelle culture d’hiver suivante.

L'outil "Tournesol Date de récolte" est fait pour vous aider à mieux cerner le couple adapté [précocité variétale X période de semis] en fonction de la localisation de votre exploitation agricole.

Ainsi, en amont de la campagne, lors du choix de la variété, la sélection d’une précocité variétale adaptée au secteur est une étape essentielle pour sécuriser la récolte, en particulier dans les zones septentrionales ou fraiches en fin de cycle. En faisant varier le groupe de précocité, cet OAD permet d’évaluer pour votre secteur la possibilité de récolter aux normes 8 années sur 10.

Cet OAD "Date de récolte" peut également être utile une fois la variété choisie, pour orienter vers une période de semis permettant d’assurer une récolte sans recours au séchage.

Il a été construit à partir d’un modèle de culture tournesol, des données climatiques sur la période 2001-2020 et de l’expertise des agents de Terres Inovia. 4 années sur 5 la récolte pourra intervenir avant la période estimée par l’outil.

Accéder à l'outil

Préparation de campagne Implantation Tournesol Tournesol Tournesol date récolte tournesol oad tournesol recolte tournesol

10 bonnes raisons de cultiver le tournesol

Plante largement médiatisée, le tournesol bénéficie d’une image très positive auprès du grand public. Au-delà de ses qualités esthétiques dans le paysage, découvrons les atouts technico-économiques du tournesol qui en font une culture durable et compétitive à introduire et/ou maintenir dans les systèmes de cultures.

champ de tournesols

Une culture qui participe aux enjeux sociaux et sociétaux


1. Une culture économe en temps pour l’agriculteur

Son itinéraire cultural nécessite peu d’interventions même s'il faut soigner certains points techniques comme le choix variétal, l’implantation et le désherbage pour valoriser au mieux le potentiel des variétés. De la préparation du sol à la récolte la culture ne nécessite que 7 à 8 passages. La présence du tournesol sur une exploitation permet ainsi de répartir la charge de travail, grâce à son calendrier de travail complémentaire à celui des céréales d’hiver.


2. Des débouchés assurés contribuant à l’autonomie protéique  

Les débouchés du tournesol sont diversifiés et valorisent l’huile (pour usage alimentaire et industrielle) et les protéines contenues dans la graine. Parmi les filières innovantes citons la filière des biocarburants à bas GES (Gaz à Effet de Serre), l’oléochimie avec des protéines concentrées ou la production de tourteaux HighPro (haute teneur en protéines).
Sur le marché des graines oléagineuses et des huiles la demande est soutenue, comme en témoignent les 10 millions de tonnes d’huiles végétales consommées en Europe, soit 20% de plus que sa production. Avec ses 2 millions d’hectares (dont 35% de tournesol), la France est le premier producteur européen de graines oléagineuses. Le tournesol représente 25% de l’huile brute produite sur le territoire et constitue la 1ère huile consommée par les ménages français.
N’oublions pas non plus que les tourteaux de tournesol sont une source de matière riche en protéines et qu’ils contribuent à réduire le déficit protéique européen. Dans certaines unités de trituration, leur valeur nutritionnelle peut être améliorée par le décorticage.

 

De nombreux atouts agro-économiques


3. Une culture pilier de la compétitivité des exploitations

Le tournesol s’intègre à des systèmes de production variés, disposant ou non de l’irrigation, valorisant les dérobées pour des systèmes 3 cultures en 2 ans… Si le potentiel du tournesol est élevé en sols profonds, c’est aussi une des rares espèces d’été dont la rusticité est adaptée à des sols plus contraints.
Le tournesol est également très bien adapté à l’agriculture biologique. Il demande peu d’intrants, est adapté au désherbage mécanique et la génétique offre des solutions face au complexe parasitaire. Des coûts de production modérés, une valorisation intéressante et une faible variation des rendements en font une culture de choix en bio.

 

4. Un progrès génétique permettant de s’adapter à toutes les situations

Le tournesol bénéficie d'un réel progrès génétique depuis plus de trente ans et la recherche est toujours dynamique que ce soit pour étoffer les groupes de précocité ou faire progresser les tolérances aux maladies. Il existe ainsi une offre variétale adaptée à chaque contexte sanitaire et pédoclimatique prenant en compte des critères multiples : précocité, gestion des flores difficiles, mildiou, verticillium, phomopsis, sclérotinia, orobanche cumana... Le choix variétal devient donc une étape clé pour la réussite du tournesol.

 

5. Une culture rentable mobilisant une trésorerie limitée

La culture du tournesol mobilise peu de trésorerie et les immobilisations financières dues aux charges opérationnelles sont de courte durée, entre avril et septembre. Son cycle court permet donc un retour sur investissement rapide. Les charges opérationnelles sont maîtrisées et peu volatiles, variant en moyenne entre 300 et 450 €/ha. La fertilisation minérale peut être soumise à une forte volatilité interannuelle, ce qui est le cas actuellement. Le tournesol nécessitant peu d'engrais azotés par rapport à d’autres espèces, il présente une faible variabilité de ces charges et donc une stabilité des marges.

 

6. Un précédent aux multiples atouts  

Le tournesol est une tête de rotation à cycle court, qui occupe le sol peu de temps, il libère le sol tôt en laissant de faibles quantités de résidus. Lors de sa récolte, les sols sont le plus souvent secs, le risque de tassement est alors fortement réduit ; Le tournesol offre ainsi des conditions optimales d’implantation aux céréales d’hiver, en non labour superficiel ou en semis direct ou à un couvert hivernal. Son système racinaire pivotant concourt à la bonne structure du sol. L’effet bénéfique d’un précédent tournesol se traduit par une hausse moyenne de rendement de 15 % du blé qui suit, par rapport à un blé de blé.
Il permet également d'insérer des couverts végétaux dans une interculture longue avant son implantation.

 

7. Un bon candidat pour la diversification des systèmes

Dans les bassins où il est peu présent, le tournesol peut être une culture de diversification compétitive qui permet d’allonger les rotations tout en apportant une rentabilité aux exploitations. C’est en effet une culture de choix dans les rotations céréalières qui ne réclame pas de matériel spécifique hormis l’adaptation des plateaux sur la moissonneuse et permet d’améliorer la maîtrise du désherbage dans la rotation.
L’introduction de cette cuture d’été facilite la lutte contre certaines flores hivernales notamment les graminées (vulpin, ray-grass) et assure une rupture du cycle des maladies des céréales (fusariose, piétin).

 

Des performances environnementales

8. Une espèce peu gourmande en intrants

Le tournesol répond aux enjeux de réduction de l’usage des produits phytosanitaires par un faible IFT, grâce à une lutte sanitaire essentiellement génétique et une adaptation au désherbage mécanique et mixte. Le tournesol est peu gourmand en élément fertilisant, ce qui en fait une des cultures les moins émettrices de GES (faible apport d’engrais de synthèse) permettant une excellente valorisation en biocarburants à bas GES.

 

9. Une culture robuste quel que soit la contrainte hydrique

Face aux enjeux du changement climatiques, et aux sécheresses estivales qui se répètent, le tournesol possède une bonne capacité de tolérance au stress hydrique. Il peut être considéré comme l’une des cultures d’été les plus robustes, supportant le mieux les conditions sèches, même en sol superficiel.
Son alimentation optimale en eau requiert de disposer d’environ 420 mm sur l’ensemble du cycle, fournis par les pluies et la réserve en eau du sol. L’apparition d’une sécheresse modérée pendant la phase végétative induit un endurcissement du tournesol qui lui permet de mieux tolérer des stress hydriques ultérieures et de bien valoriser les pluies de fin de cycle.

En irrigué, cette culture est une opportunité car elle valorise très bien de faibles quantités d’eau, un atout lorsque la ressource en eau est limitée sur l’exploitation. Grâce à des besoins en eau précoces dans le cycle, il est possible de maintenir une irrigation optimale du tournesol même avec une interdiction d’irrigation avancée.

 

10. Une plante mellifère majeure pour les apiculteurs

Le tournesol concourt à la biodiversité en offrant une ressource alimentaire abondante au cœur de l’été. Source importante de nectar, fort apprécié par les pollinisateurs dont les abeilles, le tournesol contribue à la production de miel.

Téo, un plan d'action et de communication pour développer le tournesol

En savoir plus

 

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Implantation et destruction du couvert végétal avant la culture du tournesol

Une destruction pas trop tardive sur sol ressuyé

L’implantation

Si le sol est travaillé, il est conseillé de réaliser un travail superficiel juste après la récolte pour gérer les pailles et favoriser les repousses, et de renouveler le passage pour détruire les éventuelles repousses avant d’implanter le couvert. En non-labour, compléter par une fissuration du sol en profondeur (possible en cours d’été ou d’automne) pour faciliter la croissance ultérieure du pivot du tournesol. Le semis direct du couvert d’interculture après récolte du précédent peut s’envisager, à condition d’avoir une structure favorable et peu d’adventices.

Pour choisir la bonne période de semis, plusieurs possibilités sont envisageables selon vos objectifs, votre équipement et le contexte pédoclimatique :

  • Un semis post-moisson du précédent permet de produire de la biomasse précocement. Il faut alors privilégier des espèces peu exigeantes en eau comme le sorgho fourrager. Ces couverts semés tôt nécessitent généralement une destruction précoce pour éviter les grenaisons.
  • Le couvert peut être semé courant août, permettant un choix d’espèces plus large.
  • Le semis peut être déclenché de façon opportuniste avant une pluie annoncée.

Selon les contraintes réglementaires, une implantation plus tardive en septembre et jusqu’à début octobre, notamment dans le Sud, est possible. La production de biomasse sera généralement limitée, mais cela permet d’assurer une couverture du sol en hiver. Il faut alors choisir des espèces capables de se développer tardivement. Peu de légumineuses sont adaptées, à l’exception notamment de la féverole. Ces couverts implantés tardivement peuvent venir en relais d’un couvert implanté en post-moisson, permettant ainsi de maximiser les services rendus. Les implantations tardives sont à éviter dans les parcelles à forte pression de graminées hivernales qui pourraient se développer dans le couvert et qui sont difficiles à détruire avant implantation du tournesol. 

Dernier conseil : rouler pour maximiser le contact entre la terre et les graines. Attention, les résidus de sulfonylurées appliquées au printemps dans le précédent peuvent pénaliser fortement le développement des couverts en interculture.

 

La destruction

Le choix de la période de destruction est très important : il doit permettre d’éviter la grenaison des couverts, le salissement de la parcelle par les adventices, et les effets dépressifs sur le tournesol du fait d’une mobilisation d’azote ou d’un assèchement du sol. Les critères à prendre en compte sont donc l’état de croissance et de développement du couvert, sa composition et la présence et le développement des adventices.

destruction des couverts avant implantation tournesol

La destruction du couvert doit se faire sur sol gelé ou bien ressuyé.

 

Détruire les couverts dès le début de floraison pour éviter les grenaisons et ceux à forte croissance [> 2 t/ha de matière sèche (MS), soit > 1 kg/m² de matière verte pour un couvert à 20 % de MS] dès la fin novembre et au plus tard deux mois avant la date prévue du semis du tournesol s’il ne comportent pas de légumineuses.

Sauf en cas de présence d’adventices et notamment de graminées qui justifient une destruction précoce, la période de destruction des mélanges avec légumineuses est plus souple. Elle peut être plus proche du semis, ce qui doit permettre de prioriser sur les conditions d’humidité du sol permettant de réaliser une reprise optimale et d’obtenir un bon état structural de surface avant semis. Dans tous les cas, pour déclencher la destruction, saisir la bonne occasion (sol gelé ou bien ressuyé) pour éviter tout lissage ou tassement de sol qui dégraderait fortement l’implantation du tournesol suivant.

Privilégier la destruction par action du gel (voir tableau cidessous) et/ou mécanique (rouleau hacheur ou broyage préalable si la biomasse est élevée, travail superficiel ou labour), en veillant à préserver la structure du sol.

La destruction chimique est nécessaire si le couvert n'est pas gelé ou si des adventices sont présentes dans le couvert et que les conditions ne sont pas favorables à la destruction mécanique (sol trop humide, en particulier les sols argileux). En non labour, attacher une importance particulière à la qualité de la destruction et à l’incorporation des résidus végétaux (risque de limace accru en présence de couverts végétaux en interculture). Dans tous les cas, la présence de terre fine autour de la graine est indispensable pour réussir le semis et la levée du tournesol.

Préparation de campagne Interculture Tournesol Tournesol