Tournesols tolérants aux herbicides

Appliquer les herbicides de post-levée au stade 4 feuilles sur les variétés tolérantes Clearfield®, Clearfield Plus® et Express Sun®.

apex nécrosé, tournesol tolérant

1,2 : apex nécrosés / 3 : tournesol tolérant

Le mode d’action des herbicides à appliquer sur les tournesols tolérants est essentiellement foliaire et systémique. Il est celui des inhibiteurs de l’acétolactate synthétase* (ALS ou AHAS). L’imazamox (Pulsar 40, PASSAT PLUS) et le tribénuron-méthyl (Express SX) agissent au niveau des zones méristématiques en inhibant la division cellulaire. Ce mode d’action est assez long avant de voir disparaître les plantes (nécrose des zones méristématiques puis mort de la plante).

ATTENTION : Ces herbicides ne sont pas du tout sélectifs sur variétés classiques. Toute confusion de variété ou un problème de dérive endommagerait la culture d’une variété classique. Pour connaître les variétés tolérantes, consulter les listes variétales des brochures tournesol.

 

Opérer dans les meilleures conditions

  • Respecter la dose, en particulier sur flore difficile.
  • Appliquer sur des mauvaises herbes levées, à un stade jeune : 2-4 feuilles pour les dicotylédones, 1 feuille à 1 talle pour les graminées.
  • L'hygrométrie doit être supérieure à 50 %.

effet clearfield sur tournesol
L’application de Pulsar 40 sur variété Clearfield peut parfois s’accompagner de jaunissements passagers (8-10 jours maximum), sans aucune incidence sur le rendement. Ce phénomène est nettement atténué sur variétés Clearfield Plus.

 

Des solutions à réserver aux flores difficiles

Afin de préserver l'efficacité de ces herbicides de post-levée, ils ne seront utilisés que lorsque les solutions classiques sont en échec.

Efficacité sur 7 adventices envahissantes

Adventice Meilleures références de prélevée PULSAR 40 1,25 l/ha EXPRESS SX 45 g/ha + Trend 90 0,1%
Ambroisie Moyenne ou irrégulière Bonne et régulière Bonne et régulière (2 x 30 g/ha + Trend 90 0.1%)
Datura Bonne et régulière Très bonne et régulière Très bonne et régulière
Liserons des haies Moyenne ou irrégulière Bonne et régulière Très bonne et régulière
Bidens Moyenne ou irrégulière Très bonne et régulière Très bonne et régulière
Xanthium Insuffisante

Très bonne et régulière

Le fractionnement à 2 x 0.6 l/ha + huile 1 l/ha est encore plus efficace.

Bonne et régulière

Préférer le fractionnement 25 g/ha puis 20 g/ha + Trend 90 0.1% 8-10 jours plus tard

Tournesol sauvage Insuffisante Bonne et régulière Bonne et régulière
Chardon Insuffisante Insuffisante Bonne et régulière

 

Contrôler les repousses de tournesol tolérant

En culture de tournesol, les repousses de tournesol, quel que soit le type de variété, se gèrent par de bonnes conditions de récolte (bon stade et bon réglage de la moissonneuse) et des faux semis.

Dans les céréales, la destruction est naturelle :

  •  Arrêt de végétation du tournesol à 6°C (peu concurrentiel)
  • Gel des repousses : entre - 5 et - 7°C pour les cotylédons, à 0°C passé ce stade.


Dans les autres cultures, il existe de nombreuses solutions chimiques efficaces :

  • Hormones (2.4MCPA, 2.4D, MCPP-P, dicamba, fluroxypyr, clopyralide)
  • HBN (bromoxynil, etc..)
  • DFF (nombreuse spécialités)
  • HPPD (Sulcotrione, mésotrione, tembotrione, isoxaflutol)
  • Pyridate (avant 4 F) et bentazone (stade 2 feuilles du tournesol et pas au-delà.

Dans le soja : compte tenu des difficultés à contrôler le tournesol avec le Basagran SG (bentazone, efficace sur tournesol à deux feuilles uniquement) et de l’opportunité de pouvoir utiliser PULSAR 40 sur le soja, notamment pour contrôler les repousses de tournesol, il est déconseillé d’utiliser une variété de tournesol tolérante dans une rotation avec soja.

* Famille des inhibiteurs de l’ALS :
sulfonylurées (Alister, Allié, Archipel, Atlantis, Attribut, Express SX, Hussar OF, Lexus, Monitor, etc…), triazolo-pyrimidine (Abak, Nikos, Primus, etc…), imazamox (Pulsar 40)

Il y a d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes, pour cela il faut se renseigner sur les leviers et méthodes de lutte agronomiques disponibles.

Bouches-du-Rhône (13) Finistère (29) Gard (30) Haute-Garonne (31) Gers (32) Gironde (33) Hérault (34) Ille-et-Vilaine (35) Indre (36) Indre-et-Loire (37) Isère (38) Jura (39) Landes (40) Loir-et-Cher (41) Loire (42) Haute-Loire (43) Loire-Atlantique (44) Loiret (45) Lot (46) Lot-et-Garonne (47) Lozère (48) Maine-et-Loire (49) Manche (50) Marne (51) Haute-Marne (52) Mayenne (53) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55) Morbihan (56) Moselle (57) Nièvre (58) Nord (59) Oise (60) Orne (61) Pas-de-Calais (62) Puy-de-Dôme (63) Pyrénées-Atlantiques (64) Hautes-Pyrénées (65) Pyrénées-Orientales (66) Bas-Rhin (67) Haut-Rhin (68) Rhône (69) Haute-Saône (70) Saône-et-Loire (71) Sarthe (72) Savoie (73) Haute-Savoie (74) Paris (75) Seine-Maritime (76) Seine-et-Marne (77) Yvelines (78) Deux-Sèvres (79) Somme (80) Tarn (81) Tarn-et-Garonne (82) Var (83) Vaucluse (84) Vendée (85) Vienne (86) Haute-Vienne (87) Vosges (88) Yonne (89) Territoire de Belfort (90) Essonne (91) Hauts-de-Seine (92) Seine-Saint-Denis (93) Val-de-Marne (94) Val-d'Oise (95) Préparation de campagne Implantation Phase végétative Désherbage Tournesol Tournesol Tournesol Tournesol adventices clearfield désherbage désherbage chimique du tournesol faux semis moissonneuse batteuse tournesol tournesols tolérants aux herbicides Franck DUROUEIX (f.duroueix@terresinovia.fr)

Stratégies herbicides en tournesol

Raisonner la lutte herbicide selon la flore attendue sur la parcelle et respecter les modalités d'application.

Prélevée : les associations au cœur de la stratégie

  • En cas de forte pression en graminées et renouées, préférer une association à base de pendiméthaline (Atic-Aqua, Dakota-P), Mercantor Gold et Dakota-P contre graminées et morelle, et Novall contre ammi majus et graminées.
  • Ces associations se feront avec des produits plus ciblés sur les dicotylédones, dont les doses peuvent être modulées sur chénopode, amarante (Challenge 600 2,5 l/ha, Racer ME 1,8 l/ha, PROMAN 2 l/ha). Les doses contre renouée liseron en forte pression doivent se rapprocher de la dose d’homologation : CHALLENGE 3 à 3.5 l/ha, RACER ME 2 l/ha, PROMAN 2,5 l/ha.
  • L’efficacité des herbicides de prélevée dépend de l’état du sol lors de l’application (humidité suffisante, structure non motteuse).

Plus d'informations sur PROMAN en fin d'article dans la rubrique "documents à télécharger".

Le désherbage de prélevée exige une certaine humidité : L’efficacité des produits racinaires est optimale sur des préparations de sol fines, avec peu ou sans résidus en surface. Une application immédiate après le semis permet à l’herbicide de profiter de la fraîcheur du sol et de mieux se diffuser. L’absence de pluie dans les 3 semaines suivant l’application est néfaste à leur efficacité, surtout sur flores difficiles (renouées, morelle, ambroisie, etc…).
L’incorporation de la pendiméthaline (Prowl 400, Atic-Aqua) améliore la régularité d’action.

ambroisie dans tournesol

Infestation d’ambroisie à feuilles d’armoise et de graminées dans du tournesol

 

Post-levée : choix variétal et stade d’application

  • PULSAR 40 (variétés Clearfield), PASSAT PLUS (variétés Clearfield Plus) et EXPRESS SX (variétés ExpressSun) ne s’utilisent que sur des variétés tolérantes. Attention aux confusions de variétés ou à la dérive de bouillie qui endommageraient la culture de variétés sensibles.
  • Respecter les conditions d’application : stade 4 feuilles du tournesol (environ 1 mois après le semis) et stade des adventices difficiles (4 feuilles maxi, 3-4 feuilles des graminées, avant tallage). Au-delà, l’efficacité décroche rapidement sur ambroisie, chénopode, ammi majus, renouées, tournesol sauvage, panic. En cas de fractionnement (sur ambroisie notamment), anticiper l’application : première application à 2-3 feuilles du tournesol, puis deuxième application 8-10 jours plus tard. Dans ce cas, pour PULSAR 40, utiliser un adjuvant de type Actirob B

Schéma application herbicides sur tournesol

Lire l'article "Le tournesol tolérant aux herbicides"

Plus d'informations sur l'intérêt de PASSAT PLUS(sur variétés Clearfield Plus) par rapport à PULSAR 40 en fin d'article dans la rubrique "documents à télécharger".

 

Post-levée : programmes avec prélevée

  • PULSAR 40 ou PASSAT PLUS : le programme est conseillé en présence de digitaire, forte pression panic, helminthie, séneçon, matricaire, anthémis. Pour la renouée liseron, choisir la pendiméthaline (ATIC-AQUA, PROWL 400) ou DAKOTA-P en prélevée.
  • EXPRESS SX : le programme est conseillé en présence de graminées et de gaillet. Seul un mélange d’EXPRESS SX avec STRATOS ULTRA 1,2 l/ha + Dash HC peut convenir pour une action tout en post-levée sur graminées.

Doses et positionnement de la post-levée

  • Moduler la dose uniquement sur flore très sensible :
  • PULSAR 40 1 l/ha ou 0,8 l/ha + huile (type Actirob B) ou Passat Plus 1,3 l/ha : après une prélevée ou en présence d’amarante, morelle, datura, renouée persicaire, crucifères, facile à détruire.
  • Express SX 30 g/ha + Trend 90 : chénopode, amarante, datura, renouée persicaire, crucifères, laiteron.
  • Fractionnement de la pleine dose : première application 2-3 feuilles du tournesol puis renouveler 8-10 jours plus tard. Cette solution est plus efficace sur ammi majus, ambroisie, laiteron, matricaire, anthémis, voire renouée liseron.

Plus d'informations sur la dose de PULSAR 40 et PASSAT PLUS selon la flore en fin d'article dans la rubrique "documents à télécharger".

 

VIBALLA, la nouveauté désherbage 2023 en post-levée du tournesol

Infestation de chénopode non maitrisée dans une parcelle de tournesol
L’herbicide VIBALLA de Corteva a reçu son AMM le 01 février dernier permettant une utilisation dès cette campagne 2023. Composé d’Arylex active (Halauxifen-méthyl à 3g/ha) et avec un usage uniquement sur tournesol à la dose de 1l/ha (action exclusivement foliaire, application non fractionnable). Cette nouvelle spécialité commerciale permet une utilisation en post-levée du tournesol sur tous types de variétés (classique ou VTH). Après emploi, la culture peut marquer durant les 24 à 48 heures avec des symptômes fugaces de type flétrissement. Dans de rares cas (stade 4 feuilles non atteint par toutes les plantes et conditions post applications avec de fortes températures ou de fortes amplitudes thermiques, etc.) peut laisser quelques traces sur tige et un léger gaufrage sur feuilles.

Infestation de chénopode non maitrisée dans une parcelle de tournesol

 

Un spectre intéressant

Côté spectre, le VIBALLA apporte un réel intérêt sur chénopode, gaillet, mercuriale, ammi-majus, abutilon, et surtout ambroisie.

Il est moyen à satisfaisant sur Xanthium (plante surtout présente dans le Sud-ouest de la France) mais en deçà des autres solutions de postlevée et insuffisant sur amarante, anthémis/matricaire, laiteron, Datura, séneçon et renouées. VIBALLA n’a pas d’action sur graminées et une prélevée à base d’un antigraminées est indispensable. On peut lui associer deux types de partenaires comme DAKOTA-P s ou ATIC AQUA qui pourront de surcroit pallier le manque d’efficacité sur renouée. Pour ces deux produits de prélevée, il est préférable de viser une dose de 2,5 l/ha.

 

Un plus sur ambroisie

plantule d

 Plantule d’ambrosie dans un tournesol

VIBALLA apporte indéniablement un plus dans les situations à risque Ambroisie (plante malheureusement présente sur plusieurs territoires, du Sud de la France jusqu’au sud de l’Alsace) avec une efficacité nettement supérieure aux solutions de type PASSAT PLUS ou EXPRESS SX. Comme précédemment décrit, la prélevée restera à base de DAKOTA-P ou ATIC-AQUA. Mais pour les fortes pression ambroisie, cette prélevée peut être construite de la façon suivante : ATIC-AQUA ou DAKOTA P à 2 l/ha en association avec PROMAN 1,5 l/ha.

 

Produits et stratégies herbicides

  • Les produits herbicides et leurs efficacités (document à télécharger en fin d'article)
  • Exemples de stratégies selon vos principales mauvaises herbes (document à télécharger en fin d'article)

 

Adventices difficiles à contrôler

Gestion des adventices difficiles en tournesol et en soja

Gestion de l’ambroisie en tournesol et en soja

Lutter contre les tournesols sauvages

 

Le désherbage, deuxième poste de charge après les variétés

Pour limiter les surcoûts, les producteurs doivent tenir compte de fondamentaux agronomiques et de la flore présente. Dans certaines situations (graminées, chénopode, amarante) la dose d'herbicide peut être réduite : Challenge à 2.5 l/ha et Racer ME à 1.8 l/ha. Enfin, l’herbicide de prélevée appliqué sur le rang suivi d’un binage est aussi un moyen de baisser significativement le coût du poste herbicide.

 

Gérer la résistance aux herbicides

Pulsar 40 et Express SX sont des inhibiteurs de l'ALS*, au même titre que les sulfonylurées et les triazolopyrimides (Primus, Abak, etc.) employés sur céréales. L'apparition d'adventices résistantes** n'est donc pas à exclure. Terres Inovia, ARVALIS-Institut du végétal, l’ITB et l'ACTA proposent l'outil en ligne R-sim, qui permet d'évaluer ses pratiques sur une rotation de cultures et de connaître la stratégie de désherbage préconisée pour réduire les risques de sélection d'adventices résistantes**, avec ou sans utilisation de variétés tolérantes.

* Famille des inhibiteurs de l’ALS :
sulfonylurées (Alister, Allié, Archipel, Atlantis, Attribut, Express SX, Hussar OF, Lexus, Monitor, etc…), triazolo-pyrimidine (Abak, Nikos, Primus, etc…), imazamox (Pulsar 40)

** Adventice résistante :

L’apparition d’une adventice résistante (par mutation de cible ou par détoxification) est un phénomène qui n’est pas directement lié à l’utilisation de l’herbicide, mais ce dernier, par pression de sélection, peut finir par révéler une population résistante (multiplication de l’individu spontanément résistant).

  Il y a d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes, pour cela il faut se renseigner sur les leviers et méthodes de lutte agronomiques disponibles.

Bouches-du-Rhône (13) Finistère (29) Gard (30) Haute-Garonne (31) Gers (32) Gironde (33) Hérault (34) Ille-et-Vilaine (35) Indre (36) Indre-et-Loire (37) Isère (38) Jura (39) Landes (40) Loir-et-Cher (41) Loire (42) Haute-Loire (43) Loire-Atlantique (44) Loiret (45) Lot (46) Lot-et-Garonne (47) Lozère (48) Maine-et-Loire (49) Manche (50) Marne (51) Haute-Marne (52) Mayenne (53) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55) Morbihan (56) Moselle (57) Nièvre (58) Nord (59) Oise (60) Orne (61) Pas-de-Calais (62) Puy-de-Dôme (63) Pyrénées-Atlantiques (64) Hautes-Pyrénées (65) Pyrénées-Orientales (66) Bas-Rhin (67) Haut-Rhin (68) Rhône (69) Haute-Saône (70) Saône-et-Loire (71) Sarthe (72) Savoie (73) Haute-Savoie (74) Paris (75) Seine-Maritime (76) Seine-et-Marne (77) Yvelines (78) Deux-Sèvres (79) Somme (80) Tarn (81) Tarn-et-Garonne (82) Var (83) Vaucluse (84) Vendée (85) Vienne (86) Haute-Vienne (87) Vosges (88) Yonne (89) Territoire de Belfort (90) Essonne (91) Hauts-de-Seine (92) Seine-Saint-Denis (93) Val-de-Marne (94) Val-d'Oise (95) Préparation de campagne Implantation Phase végétative Désherbage Tournesol Tournesol Tournesol Tournesol adventices clearfield désherbage chimique du tournesol désherbage du tournesol pulsar stratégie herbicides tournesol tournesol Franck DUROUEIX (f.duroueix@terresinovia.fr)

Itinéraires de désherbage mixte avec herse étrille

Les résultats de six essais à 3 répétitions menés en 2013 et 2014 près de Nancy, Dijon et Toulouse montrent que le tournesol peut prétendre aux interventions de herse étrille couplées à des traitements herbicides de pré ou postlevée à dose modulée.

Dans les conditions testées, deux passages de herse étrille réalisés précocement à 15 jours d’intervalle entre la prélevée et le stade B1-B2 ont amélioré de 20 points en moyenne l’efficacité du désherbage chimique associé.

 

Sans passage de herse étrille

sans passage de herse étrille

Atic-Aqua et Challenge 600 ne sont pas homologués en postlevée ; cette modalité a été testée à titre exploratoire.

En l’absence d’intervention mécanique, les traitements Pulsar 40 1.25 et Express Sx 45 procurent les meilleurs résultats et les plus réguliers d’un site à l’autre. Légèrement en dessous figure la prélevée Challenge 1.5 + Atic Aqua 1.3 (résultats plus variables) et Pulsar 40 0.8 + Actirob. La double application à dose très réduite de Challenge + Atic Aqua en post levée du tournesol montre des efficacités très variables. L’efficacité de Express Sx décroche fortement dès lors que l’on diminue la dose.

 

Avec passage de herse étrille (2 interventions)

Avec passage de herse étrille (2 interventions)

Atic-Aqua et Challenge 600 ne sont pas homologués en postlevée ; cette modalité a été testée à titre exploratoire.

Réalisés précocement (stades A2 à B1-B2), les passages de herse étrille ont procuré un gain de 20 points d’efficacité en moyenne, ce qui est considérable. Les résultats de désherbage démontrent que des économies d’herbicides sont tout à fait envisageables en tournesol dès lors que le bon usage de la herse étrille est respecté (conditions pédoclimatiques).

Sans le renfort par un herbicide, la herse étrille génère une qualité globale de désherbage moyenne et plutôt aléatoire.

Tournesol (moy sur 6 essais)

Efficacité (%) sur toute flore

Sans HE Avec HE
Prélevée Atic Aqua 1.3 + Challenge 1.5 63 84
Postlevée précoce 2 x (Atic Aqua 0.2 + Challenge 0.2) 58 82
Postlevée Pulsar 40 1.25 69 90
Pulsar 40 0.8 + Actirob 1.0 64 88
Express Sx 45g + Trend 90 0.1% 69 86
Express Sx 30g + Trend 90 0.1% 46 69
  Aucun herbicide 0 66

Herse passée 2 à 3 fois entre prélevée et B1-2. Atic-Aqua et Challenge 600 ne sont pas homologués en postlevée ; cette modalité a été testée à titre exploratoire.

Les efficacités des herbicides seuls et de la herse étrille seule ne sont pas très satisfaisantes. C’est la combinaison chimique + mécanique qui est gagnante, à condition de pouvoir profiter d’au moins 2 créneaux de passage de herse entre les stades A2 et B1-B2.

 

 

Quel impact peut avoir le passage d’une herse étrille précoce (avant la levée) sur l’efficacité des herbicides de pré-levée ? Le comportement de ces produits racinaires est-il différent face à cette incorporation précoce ?

Cette interrogation trouve particulièrement sa place dans un contexte de printemps sec où les herbicides sont régulièrement mis en difficulté par des conditions printanières sèches .

En 2017 et 2018, Terres Inovia et la CA11, en collaboration avec l’ACTA et le Lycée Agricole d’Auzeville, mettent alors en place des démonstrations chez des agriculteurs d’un groupe DEPHY audois.

Plusieurs matières actives différentes sont comparées, associées ou non à un passage de herse étrille à l’aveugle quelques jours après le semis. Le contexte de flore est dit « classique » (panic faux millet, sétaire verte, morelle noire, ray-grass…).

désherbage tournesol

D’après les résultats de ces démonstrations nous amènent à formuler l’hypothèse que la solubilité du produit serait un critère discriminant pour justifier ou non de son incorporation à la herse étrille. En effet, il ne faut pas casser le film formé sur le sol par les herbicides comme le Challenge, afin d’avoir une rémanence permettant de lutter contre des levées d’adventices étalées dans le temps. En revanche, avec des herbicides de type pendiméthaline par exemple, la herse étrille, outre son effet direct sur les jeunes adventices, permet de renforcer l’efficacité du désherbage chimique. Dans ces situations, les stratégies avec incorporation précoce du produit, pour peu que celui-ci soit compatible, montrent une certaine robustesse.

Dans ce dernier cas, l’association d’un herbicide (adapté à la flore) de prélevée en dose réduite (dose programme) à un passage de herse étrille à l’aveugle, puis complété par un binage montre un intérêt économique. En effet, cette stratégie engendre un coût d’environ 68€/ha contre 80 à 100€/ha pour un programme de désherbage chimique complet en pré-levée (exemple : MERCANTOR puis RACER).

Démarche à retenir pour associer désherbage mécanique et chimique en pré-levée du tournesol

Etape 1 : Bien connaître la flore adventice de la parcelle

Etape 2 : Choisir le produit adapté à cette flore pour sécuriser son désherbage (raisonner à la parcelle ou à l’îlot)

Etape 3 : Prendre en compte le comportement de cet herbicide à l’incorporation pour définir un programme mixte adéquat

Pour en savoir plus sur la lutte mécanique en tournesol et avec herse étrille ou houe rotative.

Bouches-du-Rhône (13) Finistère (29) Gard (30) Haute-Garonne (31) Gers (32) Gironde (33) Hérault (34) Ille-et-Vilaine (35) Indre (36) Indre-et-Loire (37) Isère (38) Jura (39) Landes (40) Loir-et-Cher (41) Loire (42) Haute-Loire (43) Loire-Atlantique (44) Loiret (45) Lot (46) Lot-et-Garonne (47) Lozère (48) Maine-et-Loire (49) Manche (50) Marne (51) Haute-Marne (52) Mayenne (53) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55) Morbihan (56) Moselle (57) Nièvre (58) Nord (59) Oise (60) Orne (61) Pas-de-Calais (62) Puy-de-Dôme (63) Pyrénées-Atlantiques (64) Hautes-Pyrénées (65) Pyrénées-Orientales (66) Bas-Rhin (67) Haut-Rhin (68) Rhône (69) Haute-Saône (70) Saône-et-Loire (71) Sarthe (72) Savoie (73) Haute-Savoie (74) Paris (75) Seine-Maritime (76) Seine-et-Marne (77) Yvelines (78) Deux-Sèvres (79) Somme (80) Tarn (81) Tarn-et-Garonne (82) Var (83) Vaucluse (84) Vendée (85) Vienne (86) Haute-Vienne (87) Vosges (88) Yonne (89) Territoire de Belfort (90) Essonne (91) Hauts-de-Seine (92) Seine-Saint-Denis (93) Val-de-Marne (94) Val-d'Oise (95) Implantation Phase végétative Désherbage Tournesol Tournesol Tournesol atic aqua challenge désherbage désherbage du tournesol désherbage mixte désherbage mixte tournesol désherbage mécanique herse herse etrille tournesol étrille Fanny VUILLEMIN (f.vuillemin@terresinovia.fr); Franck DUROUEIX (f.duroueix@terresinovia.fr); Claire MARTIN-MONJARET (c.monjaret@terresinovia.fr); Matthieu ABELLA (m.abella@terresinovia.fr)

Désherbage mécanique avec herse étrille ou houe rotative en tournesol

Herse étrille et houe rotative

herse étrille sur tournesol
houe rotative tournesol

1. herse étrille - 2. houe rotative

La herse étrille est équipée de dents longues et souples dont l’agressivité et les vibrations déracinent les plantules. Toute la surface de la parcelle est travaillée. Elle présente plusieurs avantages dont celui d’un débit de chantier important grâce à une largeur de travail conséquente (12 m de large, voire 24 m) et une vitesse de passage élevée (4 à 8 km/h). Elle ne nécessite pas un matériel de semis spécifique et l’investissement est assez limité.

Constituée de roues dentées qui frappent le sol à haute vitesse et arrachent les adventices, la houe rotative désherbe aussi toute la surface du sol, sans contrainte d’écartement de semis. Malgré une largeur inférieure à la herse (de 4.70 m à 6 m en général, voire 9 m), la houe permet des débits de chantiers élevés grâce à une vitesse de passage élevée (15 à 18 km/h). Elle peut être utilisée pour d’autres fonctions (écroûtage par exemple).

 

Comment passer la herse étrille et la houe rotative ?

Pour une bonne réussite des passages de herse étrille ou de houe rotative, le sol doit être suffisamment sec en surface et la météo clémente durant les 3 à 4 jours suivant l'intervention pour que les adventices se dessèchent rapidement après le passage de l’outil. En limon battant, la herse étrille est délicate à utiliser même en conditions sèches car son agressivité ne suffit pas pour briser la croûte de battance. En revanche, la houe rotative est plutôt adaptée aux sols de limons battants car elle permet de les écrouter (elle est d’ailleurs également appelée « écrouteuse »).

Sur tournesol levé, l’étrillage peut être délicat ; il est donc conseillé d’intervenir aux heures chaudes de la journée, car les tissus végétatifs sont plus souples à ce moment, afin de ne pas abîmer les plantes, surtout quand elles sont bien développées.

Pour un bon passage de herse étrille ou de houe rotative, il faut :

  • une bonne structure du sol (éviter les sols excessivement tassés, battus ou au contraire trop souples).
  • des résidus de culture absents (labour) ou bien dégradés
  • une densité de semis + élevée pour compenser les pertes dues aux interventions (jusqu’à 10 %)
  • une culture homogène, saine, vigoureuse et « poussante »
  • une profondeur de passage de 2 à 4 cm selon l’état du sol et la sensibilité de la culture

Stades d’intervention de la herse étrille en tournesol :

intervention herse étrille sur tournesol

La herse étrille peut s’envisager sur tournesol en prélevée dans les 3 jours après le semis entre 5 et 7 km/h et avec une agressivité moyenne ; en revanche, au-delà de 3 jours après le semis, la germination ayant certainement commencé, la herse étrille est à proscrire jusqu’au stade étalement complet des cotylédons pour éviter d’endommager la germination puis la crosse de tournesol. A l’étalement complet des cotylédons, la herse étrille peut être passée à 3 km/h avec une agressivité faible. Entre B2 et B4, une agressivité moyenne combinée à une vitesse inférieure 5-6 km/h peut convenir au tournesol. Entre B5 et B8 la herse peut être réglée en position agressive mais sans dépasser 7 km/h. Au delà de B8 il n’est pas conseillé d’intervenir avec la herse, d’autant que les mauvaises herbes ne seront plus détruisibles avec cet outil.

Les réglages de la herse étrille conditionnent son efficacité. Le réglage de l’agressivité est possible en jouant sur l’inclinaison des dents (plus les dents sont verticales, plus l’agressivité est forte), la profondeur de travail et la vitesse d’avancement (rapide pour une bonne efficacité mais plus lente pour une bonne sélectivité sur culture jeune). Il faut trouver le bon compromis « efficacité/sélectivité ». Sur adventices plus développées dans un tournesol lui aussi plus développé, la herse étrille peut être réglée de façon plus agressive pour une meilleure efficacité sans mettre en cause la sélectivité. Les réglages peuvent être assez fastidieux dans les sols hétérogènes.

Stades d’intervention de la houe rotative en tournesol :

  A0 A1 A2 B1-B2 B3-B4 B5-B8 Limite passage bineuse
Postsemis prélevée Crosse Cotylédon 1 paire de feuilles 2 paire de feuilles 5 à 8 feuilles
dans les 3 jours après le semis après 3 jours le semis   avant l'étalement complet des cotylédons à partir de l'étalement complet des cotylédons        
Houe rotative 15 km/h     15 km/h 15 km/h 15 km/h 15 km/h  
  =Passage possible Réglage de l'agressivité des dents de la herse :
  =Passage possible avec précaution  
  =Passage à proscrire  

Sur tournesol, la houe rotative est envisageable à 15km/h en prélevée, et de l’étalement complet des cotylédons jusqu’au stade B8. Elle est à proscrire au stade crosse et jusqu’à ce que les cotylédons soient complètement étalés. Dans ces conditions, les résultats d’essais indiquent une bonne sélectivité de l’outil. Il faut considérer environ 3 à 6% de pertes de pieds de tournesol par passage de houe envisagé. Dans la mesure du possible, ceci doit donc être intégré dans le réglage de la densité de semis.

Le réglage de l’agressivité de la houe se fait uniquement avec la vitesse d’avancement de l’outil (rapide pour une bonne efficacité mais plus lente pour une bonne sélectivité sur culture jeune) et la profondeur de travail (attelage 3ème point : on peut descendre un peu plus lorsque la culture est plus enracinée et plus développée).

 

Quels résultats ?

La meilleure efficacité est obtenue sur des adventices très jeunes, voire en cours de germination. Ensuite, l’efficacité diminue fortement quand le stade des adventices augmente. Et ce d’autant plus pour la houe que pour la herse.

tableau stade intervention houe et herse

efficacité herse étrille

Données Terres Inovia 1993 à 2014 ; colza et tournesol confondus

L’efficacité des outils est plus faible sur graminées que sur dicotylédones, car à stade équivalent les graminées sont plus difficiles à détruire en raison de leur système racinaire mieux ancré au sol.

passage bineuse et herse étrille

L’efficacité moyenne d’un passage d’outil n’est jamais très élevée. Elle peut assez fortement varier selon les conditions d’intervention : stade des mauvaises herbes en premier lieu, mais aussi état du sol, conditions météo suivant l’intervention etc. Il est donc nécessaire de renouveler les passages au moins 2 fois pour détruire la majorité des mauvaises herbes, mais également pour gérer les nouvelles levées, spécialement pour les mauvaises herbes levant en plusieurs cohortes bien distinctes.

Au delà d'un passage mécanique, il est possible de combiner la herse étrille avec un désherbage mixte.

Il y a d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes, pour cela il faut se renseigner sur les leviers et méthodes de lutte agronomiques disponibles.

Pour en savoir plus sur la lutte mécanique en tournesol et sur la lutte mécanique avec le binage

Bouches-du-Rhône (13) Finistère (29) Gard (30) Haute-Garonne (31) Gers (32) Gironde (33) Hérault (34) Ille-et-Vilaine (35) Indre (36) Indre-et-Loire (37) Isère (38) Jura (39) Landes (40) Loir-et-Cher (41) Loire (42) Haute-Loire (43) Loire-Atlantique (44) Loiret (45) Lot (46) Lot-et-Garonne (47) Lozère (48) Maine-et-Loire (49) Manche (50) Marne (51) Haute-Marne (52) Mayenne (53) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55) Morbihan (56) Moselle (57) Nièvre (58) Nord (59) Oise (60) Orne (61) Pas-de-Calais (62) Puy-de-Dôme (63) Pyrénées-Atlantiques (64) Hautes-Pyrénées (65) Pyrénées-Orientales (66) Bas-Rhin (67) Haut-Rhin (68) Rhône (69) Haute-Saône (70) Saône-et-Loire (71) Sarthe (72) Savoie (73) Haute-Savoie (74) Paris (75) Seine-Maritime (76) Seine-et-Marne (77) Yvelines (78) Deux-Sèvres (79) Somme (80) Tarn (81) Tarn-et-Garonne (82) Var (83) Vaucluse (84) Vendée (85) Vienne (86) Haute-Vienne (87) Vosges (88) Yonne (89) Territoire de Belfort (90) Essonne (91) Hauts-de-Seine (92) Seine-Saint-Denis (93) Val-de-Marne (94) Val-d'Oise (95) Implantation Phase végétative Désherbage Tournesol Tournesol Tournesol désherbage mécanique désherbage mécanique du tournesol efficacité herse herse etrille houe rotative mauvaises herbes sélectivité tournesol étrille houe Fanny VUILLEMIN (f.vuillemin@terresinovia.fr)

Désherbage du tournesol: privilégier les méthodes de lutte agronomique

Gérer les mauvaises herbes avant le semis

  • Une des clés de la réussite réside dans la mise en oeuvre de méthodes préventives qui faciliteront la maîtrise des adventices en culture.
  • Si possible, la combinaison de plusieurs techniques de lutte pour limiter la pression des adventices doit être privilégiée.
Espèces Rotation diversifiée Déchaumages/ déstockage d'été Faux-semis (avant semis de culture suivante) Décalage de la date de semis (sauf colza) Labour occasionnel
Panic pied de coq          
Sétaires          
Digitaire sanguine          
Amarante réfléchie et A. hybride          
Ambroisie à feuille d'armoise          
Chénopode          
Datura stramoine          
Mercuriale annuelle          
Stellaire intermédiaire          
Tournesol sauvage          
Vergerette          
Xanthium (lampourde à gros fruits)          
  Bonne efficacité
  Efficacité moyenne ou irrégulière
  Efficacité insuffisante ou très aléatoire
  Efficacité nulle ou technique non pertinente

 

Diversifier les rotations

La rotation de cultures diversifiées sur une même parcelle constitue un des leviers agronomiques les plus efficaces dans le cadre d’une gestion à long terme des adventices. En effet, chaque créneau de date de semis est favorable à des adventices dont les levées préférentielles coïncident avec celles des cultures (exemple : vulpin et blé d’hiver, géraniums et colza, sanve et pois de printemps, morelle et tournesol, etc).

morelle dans tournesol

Morelle noire

Varier les successions culturales dans les rotations permet d'empêcher ou de perturber la germination et la croissance des adventices.

Les différentes pratiques associées à chaque culture (labour/non labour, préparation du lit de semences, dates et techniques de semis) concourent à la diversité des pratiques culturales qui agissent sur le stock semencier.

Eviter les rotations courtes (tournesol-blé, colza-blé, colza-blé-orge, par exemple) qui aboutissent à la prédominance d’espèces spécialisées, calées sur les cycles culturaux. Par exemple, en rotation tournesol-blé, les ray-grass, ammi majus, datura, xanthium, ambroisie ou encore les chardons et les liserons seront favorisés par un retour fréquent du tournesol dans la même parcelle.

ammi majus dans tournesol

Ammi majus

Profiter des différentes familles chimiques disponibles : par exemple contrôler le chardon dans les céréales ou durant l’interculture limite le problème dans le tournesol ou le soja. Inversement, pour combattre les graminées difficiles à détruire dans les céréales (ex : ray-grass), on pourra s’appuyer sur la gamme anti-graminées qu’offrent les oléagineux et le tournesol en particulier.

 

Travailler le sol en interculture

En interagissant avec les conditions pédoclimatiques, les travaux du sol ont des effets importants sur l’évolution de la flore adventice dans les systèmes de culture.

  • effets directs en interculture par l'élimination des plantes annuelles présentes après la récolte ou par le sectionnement des rhizomes de vivaces,
  • effets indirects sur le stock semencier présent dans les premiers horizons du sol : en enfouissant ou en remontant des graines, en levant des dormances ou en mettant en dormance des graines, etc.

Le labour permet de « tamponner » les évolutions de flore : s’il n’est pas trop dressé, il enfouit une grande majorité du stock semencier superficiel, et remonte les graines jusqu’alors incapables de germer car trop profondes. Il élimine, par la même occasion les adventices levées. Les graines en profondeur perdent leur viabilité au cours du temps (les graminées beaucoup plus rapidement que les dicotylédones).

Attention, sur l’intégralité de la rotation, ne labourer que tous les 3-4 ans, afin d’éviter le mélange des horizons et l’homogénéisation de la répartition du stock de semences. Labourer en terre ressuyée à 15-20 cm de profondeur et utiliser des rasettes pour un meilleur retournement du sol.

labour préparation sol pour tournesol

Le déchaumage doit être réalisé avant la grenaison des adventices, le plus souvent dans la foulée de la récolte. Il peut stimuler la levée groupée de certaines espèces à la faveur d’un temps humide et doux. On obtient alors le résultat recherché par la technique du faux-semis (réaliser alors un travail superficiel rappuyé). Pour détruire des adventices à des stades avancés, privilégier les déchaumeurs à socs larges et plats (type Horsch Terrano) ou les cultivateurs à dents rigides (type Lemken Smaragd).

Le faux-semis consiste à préparer un lit de semences fin et rappuyé très tôt avant le « vrai » semis du tournesol. Il s'avère efficace pour limiter en amont l'enherbement du tournesol s'il est réalisé assez tôt avant le semis (ex mi-mars). Le sol ne doit pas être travaillé par la suite (ou superficiellement) pour ne pas remettre des graines en germination. Pour détruire les adventices levées, il est préférable d’utiliser un herbicide total en présemis ou postsemis - prélevée du tournesol. Une façon superficielle risquerait d’assécher le sol en surface. Le faux semis couplé à un report de date de semis (fin avril) apporte un intérêt tout particulier dans la lutte contre des espèces annuelles capables de germer tôt dans le tournesol : renouée liseron, ammi élevé, ambroisie, tournesol sauvage et xanthium par exemple.

 

Principe du faux-semis avant tournesol :

schéma faux-semis avant tournesol

Pour réussir les faux-semis : après la reprise du labour, dès les premiers signes de réchauffement, faites une première préparation superficielle du sol avec un outil à dents (vibroculteur, herse plate, herse de déchaumage ou herse étrille), à une profondeur ne dépassant pas 5 cm, sur sol ressuyé et avant une petite pluie. Compléter par un rappuyage. Dès que le sol reverdit, renouveler l’opération si possible, et ce à des profondeurs décroissantes pour ne pas remonter de graines en surface (on peut terminer les préparations du sol à la herse étrille par exemple).

En sol argileux, une préparation précoce est nécessaire. En sol limoneux, les façons printanières suffisent.

 

Et qu’en est-il des couverts ?

L’implantation de couverts en interculture longue est fréquente et dans certaines conditions elle peut s’avérer intéressante sur les adventices. En effet, des résultats d’essai ont montré qu’un couvert bien développé qui produit une forte biomasse a un effet directement visible sur le niveau d’infestation des adventices en comparaison avec un sol nu. La gestion des adventices avant semis du tournesol s’en retrouve donc facilitée, car le niveau d’infestation est plus faible dans le couvert volumineux.

 

Des outils pour vous faciliter la reconnaissance et la gestion

Connaître et gérer la flore adventice

logo r-sim

Pour gérer la résistance aux herbicides

 

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Désherbage mixtes: concilier herbicides et bineuse

La technique "herbisemis puis binage" réduit les quantités d’herbicides à l’hectare

Cette technique consiste à appliquer l’herbicide de prélevée de façon localisée sur le rang, le jour du semis, grâce à un kit de traitement monté sur le semoir ("herbisemis").
Des soutiens à l’investissement pour ce type de matériel ont souvent été accordés dans le cadre du Plan Végétal Environnement et d’actions régionales en matière de réduction de pesticides. Cette technique est un bon moyen pour réduire les quantités d’herbicides à l’hectare et l’IFT (Indice de Fréquence de Traitement).

essais herbisemis

Le semis et le traitement herbicide sont donc réalisés en un seul passage, la contrainte étant de remplir la cuve de bouillie tous les 7-8 ha. Environ un tiers de la surface est traité (20 cm pour un écartement de 60 cm), ce qui permet une économie de deux tiers d’herbicides et l’utilisation d’un produit haut de gamme si besoin.
Le temps nécessaire pour le binage est estimé à 45 min/ha, mais il peut varier selon la largeur de la bineuse, le système de guidage et le contexte parcellaire. Cette technique ne peut s’adapter qu’aux sols à ressuyage rapide. Une infestation importante peut nécessiter 2 passages de bineuse.

Cette technique est possible sur toutes les cultures sarclées qui se désherbent chimiquement avant la levée, comme le tournesol.
L’intérêt du désherbage mixte réside aussi dans la possibilité de raisonner l’intervention de post-levée : si l’état de salissement de la parcelle ne le justifie pas, il est inutile de biner.

 

Désherbinage sur tournesols tolérants aux herbicides

désherbinage tournesol

Un traitement dirigé sur le rang est associé en même temps à un binage inter-rang. Cette technique est rendue possible par la mise sur le marché des solutions herbicides de post-levée (Pulsar 40, Express SX), utilisables uniquement avec des variétés de tournesol tolérantes.

Testé depuis 2010 sur des variétés tolérantes, le désherbinage, réalisé à 4 feuilles du tournesol, a procuré des résultats tout à fait corrects en conditions favorables, légèrement en deçà de la postlevée en plein.

Toutefois, la souplesse d'intervention est réduite car il faut répondre à la fois aux exigences du chimique et du mécanique en post-levée. En effet, les conditions favorables à ces deux opérations (traitement herbicide et binage) en même temps sont rarement réunies : sol ressuyé et temps séchant pour le binage et hygrométrie suffisante pour le traitement.

De plus, du fait de l'intervention relativement précoce, un binage supplémentaire peut s'avérer utile. Appliquée à grande échelle sur une exploitation, cette pratique peut donc rencontrer certaines limites.

Terres Inovia a mis en place un essai pour tester la technique du désherbinage sur tournesol.

 

Présentation et démonstration de la technique (04/06/2010)

 

Evaluation d’itinéraires mixtes de désherbage en tournesol

Efficacités mesurées de différentes stratégies de désherbage (en % de destruction des adventices par rapport au témoin non désherbé)

Les résultats ci-dessous confirment que la localisation sur le rang de la prélevée suppléée par le binage est la modalité la plus efficace et régulière.

5 essais Terres Inovia avec tronc commun des modalités (2010 et 2011)

5 essais Terres Inovia avec tronc commun des modalités (2010 et 2011)

Stratégie « herbisemis puis binage » : la performance de désherbage est régulièrement égale ou supérieure à la référence en plein. Tout en faisant l’économie d’un passage de pulvérisateur en plein, elle permet en outre une diminution de l’usage d’herbicide (jusqu’à -66%) et une totale maîtrise des coûts de production. Compte tenu du coût élevé des herbicides de prélevée (80 à 90€/ha) et du coût estimé d’un binage (environ 25€/ha, matériel, traction et main d’œuvre comprise), il devient possible d’envisager un voire deux binages sans alourdir le poste désherbage du tournesol. De plus cette technique permet d’envisager la maîtrise des flores non contrôlables par la seule voie chimique (comme ammi majus, mercuriale, renouée liseron)…

Désherbinage : réalisé à 4-6 feuilles du tournesol (variété tolérante), il a procuré globalement des résultats tout à fait corrects, à peine inférieurs à la postlevée en plein. Toutefois, la souplesse d'intervention est réduite car il faut répondre à la fois aux exigences du chimique et du mécanique en post-levée. Outre les conditions climatiques, le stade des adventices au moment du passage étant trop avancé, elles sont plus difficiles à détruire. Pour ces raisons, le désherbinage semble moins fiable et sécuritaire que la stratégie précédente.

Stratégie de binage seul : de par son action exclusive sur l’inter-rang, le binage seul, même répété deux fois, était, dans les conditions testées, insuffisant pour aboutir à un désherbage acceptable. Or, sur le rang, la compétition des mauvaises herbes pour l’eau et les éléments nutritifs est forte. Il convient donc de sécuriser au mieux la ligne de semis par un traitement adapté à la flore dominante.

Ainsi l’efficacité du traitement localisé de prélevée couplé au semis (herbisemis) succédé par le binage est clairement supérieure à celle du traitement localisé de postlevée couplé au binage (désherbinage sur variété tolérante) sur les flores classiques du tournesol. L’herbisemis présente l’avantage de sécuriser précocement la ligne de semis, à condition de choisir le(s) produit(s) adapté(s) à la flore. Le binage de l’inter-rang du tournesol élimine en tendance plus de 80 % des adventices présentes. L’association des deux, herbisemis puis binage, procure des résultats globalement supérieurs au traitement de référence en prélevée en plein et à peine inférieurs au traitement de postlevée en plein (imazamox ou tribénuron-méthyl).

Comparaison des coûts estimés de différents itinéraires de désherbage en €/ha

Les graphiques ci-dessous comparent différentes modalités de désherbage mixte du tournesol avec binage sur le plan technique d’une part (efficacité) et sur la plan économique d’autre part (coût et temps de travail).

Les modalités avec prélevée en plein que ce soit à dose pleine ou à dose réduite avec binage sont efficaces mais ce sont celles qui coûtent le plus cher. La modalité binage(s) seul(s) est la plus compétitive en termes de coût mais son efficacité n’est pas toujours satisfaisante. La modalité qui combine le meilleur rapport efficacité/coût est la prélevée localisée puis binage.

Comparaison des coûts estimés de différents itinéraires de désherbage en €/ha
Comparaison des coûts estimés de différents itinéraires de désherbage en €/ha

Références du barème APCA 2017 :

pulvérisateur porté 24 m à 600 ha/an avec tracteur 120 cv

bineuse 8 rangs avec guidage optique à 100 ha/an avec tracteur 120 cv à 700 h/an

Kit Herbisemis à 6 000 € HT amorti sur 7 ans à 100 ha/an soit 7.1 €/ha

Kit de désherbage localisé sur bineuse à 6 000 € HT amorti sur 7 ans à 100 ha/an soit 7.1 €/ha

Désherbinage 8 rangs, cuve 1200 l/ha : 27.3 (passage) + 5 (remplissage) = 32.3 min/ha

Main d’œuvre salariée

Mécanisation = amortissement + entretien + carburant

Le temps de travail inclut le temps de remplissage du pulvérisateur

 

La technique « pulvérisation localisée d’herbicide sur le rang puis binage » est pertinente

L’inconvénient majeur du désherbinage est que les conditions favorables à fois au traitement et au binage sont rarement réunies (sol ressuyé et temps séchant pour le binage et hygrométrie suffisante pour le traitement). Par conséquent, il est préférable de séparer les deux opérations.

La pulvérisation localisée sur le rang au moyen d’une rampe grande largeur adaptée (de type Maréchal) puis binage dans l’inter-rang a été évaluée par le projet Ecophyto II du nom de PLEVOP (Pulvérisation Localisée En Végétation sur Oléagineux et Protéagineux), financé par l’OFB. La rampe de pulvérisation MARECHAL permet de ne traiter que 44% de la surface (soit 20cm sur le rang, pour un écartement de 45 cm).

Des essais sur tournesol réalisés en Lorraine par Terres Inovia entre 2017 et 2020, en collaboration avec la Coopérative Agricole Lorraine, ont montré que la technique de désherbage mixte (herbicide localisé sur le rang puis binage) en post-levée du tournesol (sur variété tolérante) était tout à fait pertinente et semblable à un traitement en plein, à condition de pouvoir biner au moins 1 fois. En effet, l’efficacité moyenne à mauvaise de la modalité « traitement localisé non biné » montre l’importance du binage pour atteindre un désherbage satisfaisant sur toute la surface.

 

Quel guidage en pratique ?

Différents modes de guidage de la rampe (GPS, trace, caméra…) ont été testés. Il s’avère que sur des terres à colza ou tournesol qui peuvent être parfois irrégulières, le guidage trace n’est pas toujours adapté. Les guidages par caméra et par GPS sont bien adaptés et satisfaisants. Cependant, le guidage caméra étant plus coûteux que le guidage GPS, ce dernier semble suffisant.

 

Calculer les doses d’eau et de produit pour un traitement localisé sur le rang, un casse-tête ?

Terres Inovia, en partenariat avec AgroSupDijon et la société SUDUINNOV, a conçu une application smartphone android qui permet de calculer les réglages optimums d’une pulvérisation localisée efficace (choix de la buse, angle, volume, quantité de produit, vitesse, etc…) en fonction de la culture et de son stade (hauteur, largeur de la biomasse de la culture, etc…). Les paramètres de sortie sont, selon le choix de l’utilisateur : le volume ou la vitesse ou le débit (choix de la buse). L’Outil d’Aide à la Décision calcule aussi le gain de produit phytosanitaire non pulvérisé en %.

 

Finalement quels intérêts ?

Terres Inovia a également fait un bilan technico-économique de cette technique.

Sur la base du barème APCA 2017, la pulvérisation localisée avec une rampe Maréchal de 36 rangs qui fait 150 ha/an en moyenne (avec un tracteur de 120 CV qui fait 700h/an) coûte 23,8 €/ha, en prenant en compte les frais d’amortissement, d’entretien, de carburant et de main d’œuvre, tant pour la rampe que pour le tracteur.

Avec une hypothèse de coût moyen herbicide de 100 €/ha, la pulvérisation localisée, grâce au gain de produit non appliqué dans l’inter-rang, a un coût herbicide de 44€/ha puisque pour un écartement de 45 cm et une largeur de bande traitée de 20 cm, on ne traite que 44% de la surface.

On obtient donc les comparaison de coûts suivantes :

Si on prend également en compte le temps de travail et le gain environnemental (IFT), la technique « pulvérisation localisée Maréchal puis binage » est intermédiaire et plutôt un bon compromis.

 

Pour plus de renseignements sur les résultats de ce projet

Voir le compte rendu

 

A voir aussi :

Lutte mécanique du tournesol avec le binage

Documents à télécharger

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Binage du tournesol

Pourquoi biner ?

Par rapport à la herse étrille et la houe rotative, la bineuse est efficace contre des mauvaises herbes plus développées donc son utilisation se fera à des stades de développement plus tardifs.

Le binage complète efficacement l’action des herbicides. Sa mise en œuvre est particulièrement judicieuse :

  • dans des parcelles à adventices difficiles : chardon, datura, xanthium, bidens, tournesol sauvage,
  • dans des situations où les programmes herbicides ont été mis à défaut (conditions sèches après l’application, spectre d’efficacité pas assez large),
  • dans des cas où la pression en mauvaises herbes est faible à moyenne et où la réduction d’usage d’herbicides est envisagée.

binage du tournesol

Binage d'une parcelle de tournesol

 

Comment biner ?

Le binage est réalisable à partir de une paire de feuilles du tournesol avec des protèges plants et une vitesse faible (environ 3 km/h), ou à partir de deux paires de feuilles jusqu’au stade limite passage bineuse sans protèges-plants. En avançant dans le cycle on peut se permettre d’augmenter la vitesse de passage (jusqu’à 10 km/h).

Pour une bonne réussite du binage du tournesol, il faut en amont soigner la préparation du sol, bien entendu prévoir un grand écartement (au moins 40 cm) et exclure les parcelles à gros cailloux. Le sol doit être sec lors du passage de la bineuse, et par le stade des adventices, qui doivent être jeunes. Il faut également miser sur une météo séchante les jours qui suivent l’intervention, afin d’éviter tout phénomène de repiquage des plantules.

Plusieurs binages peuvent s’envisager pour garantir un résultat satisfaisant. Adapter alors la profondeur de travail, le choix des dents et socs au comportement du sol.

schéma bineuse

La bineuse est équipée de socs (plats ou en forme de pattes d’oie) qui sectionnent les racines des mauvaises herbes présentes dans l’inter-rang. Par projection de terre au pied des plantes, les adventices présentes sur le rang peuvent être étouffées (fonction buttage), lorsque les disques protège-plantes sont relevés. Les lames « Lelièvre » et les moulinets (doigts kress par exemple) permettent de se rapprocher le plus possible du rang.

schéma bineuse tournesol

En absence d’équipements spécifiques (doigts rotatifs) ou de systèmes de guidage très perfectionné, la bineuse n’agit pas à proximité du rang de la culture. Mieux vaut donc combiner son utilisation avec d’autres techniques pour garantir un désherbage satisfaisant.

Il existe différents systèmes de guidage pour faciliter la tâche du chauffeur (débit de chantier notamment) tout en améliorant la précision de travail :

  • Guidage visuel avant : la bineuse, attelée à un relevage avant, est poussée par un portique. La visibilité et donc la précision sont améliorées. Système peu onéreux.
  • Guidage manuel (le plus ancien) : assise sur la machine à l’arrière, une personne guide manuellement les éléments bineurs.
  • Guidage mécanique : à la suite d’un marquage préalable du sol au moment du semis, la bineuse se repositionne en suivant la trace.
  • Guidage électronique : une interface placée entre le tracteur et la bineuse guide cette dernière grâce à des cellules photo-électriques qui détectent le rang. L’information est transmise à un boîtier électronique qui commande hydrauliquement le déplacement latéral de la bineuse en cas de déviation de la trajectoire par rapport à la culture.
  • Guidage par caméra : les rangs sont reconnus grâce à un système vidéo qui transmet l’information à un boîtier électronique. Ce dernier commande hydrauliquement le déplacement latéral de la bineuse lorsque la trajectoire de cette dernière dévie sa course par rapport à la culture. Le guidage par caméra est souvent complété par un système de détection des pieds par palpeurs.
  • Guidage par GPS : installé sur le système de guidage du tracteur, le GPS dirige le tracteur et la bineuse avec une grande précision (plus ou moins 5 cm).

 

Quels résultats ?

L’efficacité du binage est conditionnée par :

  • l’état du sol, qui doit être sec lors du passage de la bineuse,
  • le stade des adventices, qui doivent être jeunes,
  • la météo qui doit être clémente les 3-4 jours suivant l'intervention pour que les adventices sèchent rapidement après le passage de l'outil.

L’efficacité dans l’inter-rang est très bonne sur des mauvaises herbes jeunes (jusqu’à 3-4 feuilles pour les dicotylédones et avant tallage pour les graminées) ; si les adventices sont plus développées l’efficacité du binage sera moyenne. Sur le rang, l’efficacité est nulle mais si la vitesse du passage est élevée il peut y avoir une certaine efficacité par buttage de terre ou grâce aux éléments comme les moulinets ou les lames Lelièvre.

graphe bineuse désherbage mécanique tournesol

Données Terres Inovia 1993 à 2014

Les performances du binage varient de 50 à 100 % sur dicotylédones. L’efficacité est comparable sur graminées mais les résultats sont plus aléatoires. Passé le stade 4 feuilles de la mauvaise herbe, le contrôle est beaucoup plus difficile. Si l’efficacité du binage en pourcentage de destruction est parfois jugée moyenne, il ne faut pas oublier que les adventices restantes sont affaiblies, ce qui handicape leur croissance ultérieure.

Désherbage mixte du tournesol : itinéraires techniques mixtes combinant bineuse et herbicides

Il y a d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes, pour cela il faut se renseigner sur les leviers et méthodes de lutte agronomiques disponibles.

Pour en savoir plus sur la lutte mécanique en tournesol et sur la lutte mécanique avec la herse étrille ou houe rotative

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Le tournesol : une culture qui s’intègre à toutes les exploitations agricoles

Pourquoi insérer un tournesol dans les systèmes de culture d'une exploitation ?

Parce que c’est une culture simple qui bénéfice du progrès génétique. Le progrès génétique du tournesol a été réel au cours des trente dernières années. Tant au niveau du rendement, de la teneur en huile que du comportement aux maladies et parasite (Orobanche cumana).

Depuis 2006 au travers de l’exemple du sud de la France (1er bassin de production national), alors que les rendements au champ sont stables en tendance, ceux des essais variétaux de Terres Inovia ont progressé en tendance de + 0,1 q/ha/an. La teneur en huile a augmenté en tendance de près de + 0.2 point/an tant dans les parcelles agricoles que dans les essais.

rendement tournesol

Un des gros atouts du tournesol est la simplicité de son itinéraire cultural. Cependant, pour valoriser au mieux le potentiel des nouvelles variétés, il est essentiel de soigner l’ensemble de la conduite notamment l’implantation, le choix variétal, la fertilisation et le désherbage. C’est un levier de progrès majeur pour cette espèce trop souvent considérée comme secondaire.

De même, visiter les parcelles au cours de l’été est un moyen de diagnostiquer l’état sanitaire des tournesols et ainsi mettre en place les leviers de lutte adéquats, immédiatement (arrachage des tournesols sauvages…), à la récolte (récolter en dernier les parcelles avec de l’orobanche…) ou au retour du tournesol (choix variétal, VTH si flore difficile…).

 

Parce que c’est une culture qui permet de répartir la charge en travail sur l’exploitation

Le calendrier de travail du tournesol est complémentaire de celui des cultures d’hiver, ce qui facilite l’organisation au sein de l’exploitation et la répartition de la charge de travail au cours de l’année.

Par ailleurs, le temps de travail est concentré sur quelques périodes, avec un nombre de passages limité. Au total, une culture de tournesol ne nécessite que 7 à 8 passages de la préparation du sol à la récolte.

Les charges de mécanisation spécifiques à cette culture sont également limitées à l’adaptation de la coupe sur la moissonneuse-batteuse (aménagement de plateaux ou cueilleur spécifique tournesol). Pour le semis, l’utilisation d’un semoir monograine reste conseillée (qualité de semis et de levée ; maîtrise de la densité ; régularité de peuplement).

 

Parce que c’est une bonne tête de rotation et un bon précédent au blé

Le tournesol profite d’un cycle de culture court, il occupe donc peu de temps le sol et son interculture longue offre ainsi la possibilité de fragmenter le sol dans de bonnes conditions. Il permet également de contribuer à gérer les limaces avant semis par le déchaumage. Il offre la possibilité d’insérer des couverts végétaux dans l’interculture avant le tournesol, sous certaines conditions.

Lorsque son enracinement est correct, le système racinaire en pivot du tournesol concours à la bonne structure du sol.

Parmi les cultures de printemps et d’été, le tournesol a l'avantage de libérer tôt le sol en laissant des quantités limitées de résidus (cannes). Avec des sols le plus souvent secs lors de sa récolte, le risque de tassement est fortement réduit. Ces atouts offrent des conditions optimales d’implantation aux céréales d’hiver en non labour superficiel (< 15 cm), en semis direct ou à un couvert végétal dans l’attente d’un semis de fin d’hiver ou de printemps.

Il permet la lutte contre certaines graminées (ray-grass, vulpin notamment) dans la rotation et assure une rupture du cycle des maladies des céréales (fusariose, piétin, etc.). Il contribue ainsi à l’équilibre des rotations.

L’effet bénéfique d’un précédent tournesol se traduit par une hausse moyenne de rendement de 15 % du blé qui suit, par rapport à un blé de blé.

En double culture dans le sud de la France, il peut être cultivé en irrigué après une orge précoce par exemple.

 

Parce que c’est une culture adaptée à des systèmes de productions variés

Une culture qui valorise tous les types de sol, en sec et en irrigué

levée tournesol

Le tournesol valorise des milieux variés allant des sols superficiels à profonds. En sol superficiel, il fait partie des cultures de printemps et d’été les plus robustes, même conduit en sec. Pour les irrigants, cette culture est une opportunité car elle valorise très bien de faibles quantités d’eau, en échappant souvent aux restrictions puisque les besoins en eau sont précoces dans le cycle.

 

Une offre variétale pour s’adapter à chaque contexte de production

En fonction des enjeux principaux de la parcelle (gestion des flores difficiles, mildiou, vertillium, phomopsis, Orobanche cumana, sclérotinia du capitule), il existe une offre variétale en tournesol qui répond aux enjeux priorisés de la parcelle. La recherche variétale dynamique, qui permet cette offre variée, est un réel atout pour cette espèce.

Le soin apporté à la conduite culturale est un élément clé pour que le potentiel génétique s’exprime au mieux.

 

Une culture adaptée au désherbage mécanique et à l’agriculture biologique

herse étrille tournesol

Passage de herse étrille

Le tournesol convient parfaitement au mode de production biologique car il demande peu d’intrants, ne pose pas de problèmes techniques majeurs et est particulièrement adapté au désherbage mécanique. Les coûts de production relativement modérés en bio, la rémunération de la récolte et la faible variation des rendements d’une année à l’autre font du tournesol une culture de vente appréciée par de nombreux agriculteurs convertis ou en cours de conversion.

 

Une culture adaptable à l’agriculture de conservation

Le tournesol reste peu adapté au semis direct. Cependant réussir l’implantation en travail du sol simplifié est possible avec le strip till. La technique consiste à travailler le sol uniquement sur la future ligne de semis, ce qui permet au pivot de se développer correctement sans toucher l’inter-rang. Le bon usage de ce matériel demande des réglages précis.

Il est par ailleurs tout à fait possible d’implanter une céréale en semis direct après tournesol car cette culture laisse un sol bien structuré et peu de résidus gênants.

Enfin, l’interculture longue laissée par le tournesol permet d’intégrer des couverts dans la rotation.

 

Une culture pour diversifier les assolements

Dans des rotations à dominante de cultures d’hiver, insérer un tournesol, culture d’été, est un levier pour améliorer la maîtrise du désherbage, grâce à l’effet de rupture produit. Cette insertion permet en particulier d’améliorer la gestion des flores à dominante hivernale (dont vulpin, ray-grass, matricaires et géraniums) tout en maîtrisant les coûts herbicides.

Dans les bassins où le tournesol est peu présent, cette espèce peut s’avérer être une culture de diversification particulièrement compétitive, qui permet d’allonger les rotations, tout en apportant une rentabilité aux exploitations.

 

Dans les bassins « historiques », une culture à insérer parfois dans des rotations plus longues

Le tournesol garde toute sa compétitivité technico-économique dans les bassins de production qualifiés d’« historiques ». Cependant, afin de préserver son potentiel de rendement, il est préférable que le tournesol revienne dans les rotations avec un délai de retour ≥ trois ans. La gestion des maladies, mildiou en particulier, sera notamment facilitée.

 

Une culture qui contribue à la diversité des paysages

champ de tournesol

Même si ce critère n’est pas fondamental pour les producteurs, l’image très positive du tournesol auprès du grand public, la beauté des parcelles lors de la floraison et sa contribution à la production de miel participent à valoriser les paysages et le métier d’agriculteur auprès d’un large public. C’est un atout non négligeable de nos jours.

Bouches-du-Rhône (13) Finistère (29) Gard (30) Haute-Garonne (31) Gers (32) Gironde (33) Hérault (34) Ille-et-Vilaine (35) Indre (36) Indre-et-Loire (37) Isère (38) Jura (39) Landes (40) Loir-et-Cher (41) Loire (42) Haute-Loire (43) Loire-Atlantique (44) Loiret (45) Lot (46) Lot-et-Garonne (47) Lozère (48) Maine-et-Loire (49) Manche (50) Marne (51) Haute-Marne (52) Mayenne (53) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55) Morbihan (56) Moselle (57) Nièvre (58) Nord (59) Oise (60) Orne (61) Pas-de-Calais (62) Puy-de-Dôme (63) Pyrénées-Atlantiques (64) Hautes-Pyrénées (65) Pyrénées-Orientales (66) Bas-Rhin (67) Haut-Rhin (68) Rhône (69) Haute-Saône (70) Saône-et-Loire (71) Sarthe (72) Savoie (73) Haute-Savoie (74) Paris (75) Seine-Maritime (76) Seine-et-Marne (77) Yvelines (78) Deux-Sèvres (79) Somme (80) Tarn (81) Tarn-et-Garonne (82) Var (83) Vaucluse (84) Vendée (85) Vienne (86) Haute-Vienne (87) Vosges (88) Yonne (89) Territoire de Belfort (90) Essonne (91) Hauts-de-Seine (92) Seine-Saint-Denis (93) Val-de-Marne (94) Val-d'Oise (95) Préparation de campagne Atouts de la culture Tournesol Tournesol atouts du tournesol diversification génétique tournesol levée tournesol moissonneuse batteuse rendement rotation tournesol Claire MARTIN-MONJARET (c.monjaret@terresinovia.fr)

Les clés de la conduite du tournesol en double culture (dérobé)

L'introduction d'une culture "dérobée" après une culture d'hiver est une pratique qui reste peu fréquente mais pratiquée de façon régulière et avec succès par des agriculteurs du Sud de la France disposant de l’irrigation.

Selon l'état du marché et l’opportunité laissée par le climat de l’année, elle offre un revenu complémentaire tout en assurant une couverture en interculture. Informez-vous du règlement de la Directive Nitrates en vigueur dans un département.

La réalisation d'un cycle normal de culture exige une somme de températures de 1570°C (base 6°C). En double culture, pour les mêmes variétés, les sommes requises sont plus faibles (de 1300°C à 1400°C). De ce fait, les Charentes et le sud des Deux-Sèvres, mais surtout le Sud-Ouest, la bordure méditerranéenne et la vallée du Rhône sont des aires potentielles pour essayer le tournesol en double culture. En revanche, cette pratique du dérobé n'est envisageable que si la parcelle est irriguée.

 

Choisir des variétés adaptées au dérobé et anticiper les commandes

La récolte du tournesol et l’implantation de la culture suivante seront sécurisées si le semis est réalisé dès la récolte du précédent et avant début juillet. Les frais de séchage seront également réduits.

Pour le dérobé, le premier critère de choix de la variété est la précocité : semer des variétés classées très précoces (TP) ou précoces (P), à charnière "précoces-très précoces" par les semenciers.

Au vu de la période de récolte, éviter les variétés sensibles au sclérotinia du capitule.

Concernant les autres maladies, choisir des variétés résistantes, très peu sensibles ou peu sensibles au phomopsis pour assurer une sécurité sanitaire minimale. Par ailleurs, raisonner le profil mildiou, la tolérance au verticillium et à l’orobanche cumana, en fonction de la parcelle et du secteur géographique.

Quelques recommandations :

  • Commander les variétés suffisamment tôt pour être sûr de disposer des variétés adaptées.
  • Eviter les variétés oléiques, car les températures basses en post-floraison ont un effet négatif sur la teneur en acide oléique de l'huile. La double culture de tournesol n'est donc pas adaptée à ce débouché, choisir donc un tournesol linoléique (« classique ») .

 

Semer au plus vite ! Avancer d’un jour le semis, c’est gagner 4 jours à la récolte

La préparation de semis doit être soignée mais limitée à 2 passages (semis compris) : préparer le sol sitôt la récolte du précédent, dans un minimum de temps. Une semaine gagnée au semis, c'est 4 semaines gagnées sur la date de récolte, qui devra également se faire tôt (voir ci-dessous). La levée sera sécurisée par l’irrigation si besoin.

Dans le Sud-Ouest et le sud de Rhône-Alpes, seuls les précédents récoltés tôt (ail, orge, pois et colza) permettent de réussir un tournesol en double culture.

En Poitou-Charentes, on visera des implantations derrière l'orge d'hiver, le pois ou le ray grass.
Cas de l’orge : l’implantation est plus aisée si les pailles sont exportées. Si elles sont restituées, le broyage avec éparpillage des pailles sur la moissonneuse-batteuse est incontournable.

 

Semer tôt, avec une densité de 65 à 70 000 graines/ha

  Charentes et Sud Deux-Sèvres

Sud-Ouest et Sud Rhône-Alpes

Bordure méditerranéenne
Semis conseillés jusqu'au
Variété précoce 20 juin 25 juin
Variété très précoce 25 juin 1er juillet
Semis possibles jusqu'au
Variété précoce 25 juin 1er juillet 5 juillet
Variété très précoce 1er juillet 5 juillet 10 juillet

 

Raisonner le désherbage selon le précédent : contrôler les repousses à risque

  • Précédent orge (particulièrement bien adapté à la double culture du tournesol) : le désherbage des repousses est incontournable en rattrapage ou en prélevée.
  • Précédent pois : le binage reste la meilleure solution pour contrôler les repousses.

 

Irriguer, un gage essentiel de réussite

irrigation du tournesol

La levée doit pouvoir être sécurisée par un tour d’eau dès qu’il ne pleut pas significativement (15 mm) dans les trois jours suivant le semis.
Par la suite, raisonner l’irrigation comme pour un tournesol en culture principale, cultivé sur sol superficiel et avec une faible croissance avant floraison.

Un tour d’eau est le plus souvent nécessaire juste avant début floraison.
Une conduite "type" en double culture nécessite, en général, 2 à 3 tours d’eau de 30 à 40 mm chacun dans le Sud-ouest et 2 à 4 tours d’eau en bordure méditerranéenne (hors irrigation pour la levée).

 

Fertilisation : vigilance sur le risque de carence en bore

  • Bore : en sol argilo-calcaire le risque de carence est accru en dérobé, surtout en cas de coup de chaud avant floraison. Un apport de bore en végétation est conseillé dans la majorité des situations.
  • Azote : l’apport d’azote est inutile derrière pois ou ail. Derrière une orge d'hiver à fort rendement (plus de 75 q/ha), un apport de 30 à 40 unités avant un tour d’eau prévu ou une pluie annoncée sera valorisé.

 

Récolter au plus tôt

A partir de la mi-octobre, n’attendez plus : récoltez à partir de 18 % d’humidité dans de bonnes conditions (sol bien ressuyé). En effet, les derniers points d’humidité sont alors très longs, voire impossibles à gagner, et il existe un risque de développement de maladies secondaires sur capitules (botrytis). Attendre des teneurs inférieures à 12 % risque de compromettre la qualité d’implantation de la culture suivante (tassement des sols, implantation retardée).

Il n'existe aucune homologation pour un usage de défanant.

 

Quelques éléments économiques

Marges brutes indicatives d'un tournesol en double culture selon différents contextes de prix de la graine

La comparaison complète des marges doit être réalisée sur la rotation complète (exemple : orge/tournesol en double culture/pois comparé à orge/pois). Les marges brutes indicatives ci-dessous concernent uniquement le tournesol en double culture, donc le supplément de marge dans la rotation qui est compris entre +300 et +500 €/ha, le plus souvent proche de + 400 €/ha.

Poste €/ha
Variété 100
Désherbage 90
Irrigation 105* (*base 70 mm à 0,15€/m³)
Fertilisation boratée 10
Séchage 35
Charges opérationnelles 340
Rendement indicatif (q/ha) 21

 

Prix de la graine (€/t) Marge brute indicative (€/ha) 
300 290
350 395
400 500
450 605
500 710

Le prix moyen de vente de la graine de tournesol de 2006 à 2016 est de 340 €/t (Terres Inovia, données CN CER France)

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Pucerons : Gestion en cours de campagne

Une intervention contre les pucerons du tournesol est rare : les auxiliaires arrivent souvent à réguler les populations.

 

Pucerons verts sur tournesol
faible crispation pucerons verts tournesol
forte crispation pucerons verts tournesol

1. Colonie de pucerons - 2. Faible crispation - 3. Forte crispation

 

Biologie

Description

Les cultures de tournesol peuvent être colonisées principalement par deux espèces de pucerons : le puceron vert du prunier (Brachycaudus helichrysi KALTENBACH) et le puceron noir de la fève (Aphis fabae).

  Ailés Aptères
Puceron vert du prunier 1,1 à 2,2mm
Vert jaunâtre
Antennes courtes
Cornicules courtes
1.4 à 2mm
Vert pale
Tarses noires
Cornicules courts
Puceron noir de la fève Couleur sombre
Taille des antennes égale aux deux-tiers du corps
Cornicules courtes et noires
2mm
Trapu, noir mat à verdâtre

 

Cycle de développement

Le puceron vert du prunier évolue, pendant la saison froide, sur des hôtes primaires appartenant au genre Prunus (prunier, pêcher, abricotier) tandis que le puceron noir de la fève est principalement présent sur le fusain d’Europe. Ces pucerons passent principalement l’hiver sur ces plantes sous forme d’œufs.
Au printemps, ils se déplacent sur des hôtes secondaires appartenant aux astéracées (tournesol et autres plantes à fleurs) pour le puceron vert du prunier et différentes plantes hôtes dont le tournesol pour le puceron noir de la fève. 
Des pucerons ailés se portent sur les jeunes tournesol, plus ou moins précocement selon les années, entre mi-avril et mi-juin. Les premiers vols peuvent intervenir peu après la levée et se répéter par la suite en fonction des productions d'ailés sur les autres plantes-hôtes dans la région.
Les ailés donnent naissance à des aptères (pucerons sans ailes) qui forment des colonies. 
Les colonies de pucerons verts se repositionnent constamment vers le sommet de la plante en suivant sa croissance. Les infestations périclitent lorsque la plante atteint le stade bouton floral et devient un hôte peu favorable. L'évolution des populations s'oriente alors vers des productions d'individus ailés destinés à essaimer vers d'autres plantes-hôtes secondaires.
Le puceron noir de la fève est surtout abondant en fin de stade végétatif jusqu’à la formation du capitule. 

Dégâts

Puceron vert : La salive injectée lors de la prise alimentaire engendre une crispation du feuillage, qui peut se transformer ensuite en déformation (cloques). L'intensité des symptômes peut évoluer très vite, en cas de multiplication rapide des insectes.
Puceron noir : pas de crispation du feuillage.

Nuisibilité

Puceron vert du prunier : la nuisibilité est souvent modérée. Si les dégâts apparents du petit puceron vert du prunier peuvent être spectaculaires, la nuisibilité des attaques reste mesurée et d’autant plus faible que leur évolution est tardive. 
Ainsi, une crispation mesurée du feuillage, peu intense et réversible, ne porte pas à conséquence. Par contre, une déformation des feuilles, intense et difficilement réversible, peut handicaper sérieusement le fonctionnement de la plante, voire le bloquer, et rendre la culture plus vulnérable à d’autres attaques de bio-aggresseurs. Les crispations sont notamment favorables au maintien de l'humidité du feuillage et peuvent créer des sites favorables à la germination des spores de sclérotinia et aux attaques sur boutons, feuilles et tiges.

 

Gestion

Règles de décision

Observations : Surveiller la présence de pucerons et surtout de crispations sur le feuillage. Consulter le BSV pour suivre l’évolution du risque. 

Stade de sensibilité : de la levée à la formation du bouton floral.

Seuil indicatif de risque : 10 % de plantes crispées. 

 

Avant d’intervenir avec un insecticide, il est important de vérifier la présence d’auxiliaires. En limitant les traitements notamment les plus tardifs (au moment de la croissance forte des populations d’auxiliaires), on peut profiter au mieux de leur action régulatrice.

Régulation naturelle : attention à la présence d’auxiliaires ! 
Les coccinelles (adultes et larves) et les syrphes (larves) ont une efficacité potentielle importante pour réduire les populations de pucerons. Leur activité est souvent importante en mai et juin, ce qui correspond à la phase végétative du tournesol, période de colonisation et de développement des populations de pucerons. De nombreux autres prédateurs (chrysopes, hémérobes, punaises anthocorides et mirides, araignées, …) participent également à la régulation des populations de pucerons du tournesol. Les pucerons font aussi l'objet d'attaques par des insectes parasitoïdes, essentiellement des hyménoptères, souvent peu nombreux. Les pucerons momifiés sont visibles en fin d'attaque, à la formation de capitules.
Le décalage entre une population de phytophages et des auxiliaires est normal, les auxiliaires venant s'installer sur les populations de pucerons en développement.

En savoir plus sur les auxiliaires : Projet AuxiMore/ARENA

Documents à télécharger

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