Syppre Picardie : un essai de couvert végétal en interculture
Sunflower: basins and cultivation practices in full evolution
Visite terrain du 15 avril 2021 : COLZA et POIS au rendez-vous
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Dégâts d’oiseaux sur tournesols : pas de précipitation pour re-semer !
Différents types de dégâts d’oiseaux sont identifiables
Les dégâts provoqués par les colombidés ou corvidés diffèrent par leur nature et par leur impact sur le devenir des plants de tournesol :
- Corbeaux et corneilles s’attaquent généralement à la graine ou déracinent la plantule, conduisant ainsi à la perte totale du pied.
- Les pigeons quant à eux, provoquent des dégâts plus ou moins nuisibles en fonction du stade du tournesol au moment de leur arrivée. En effet, lorsque le tournesol est en cours de levée ou au stade crosse (attaque précoce), l’apex est souvent sectionné par le bec de l’oiseau, et la perte du pied est inéluctable. Par contre, quand les cotylédons commencent à se déployer, les dégâts peuvent se limiter à leur destruction plus ou moins partielle.
Attaque sur cotylédons : rien n’est perdu !
La nuisibilité des dégâts d’oiseaux sur cotylédons a été évaluée par Terres Inovia en simulant des dégâts de pigeons plus ou moins sévères (cotylédons sectionnés à moitié, voire entièrement, comparés à des plantes indemnes). L’expérimentation a été conduite sur deux campagnes (2016 et 2017) sur deux sites avec des potentiels très différents : résultats.
La destruction des cotylédons a peu d’impact sur le devenir des plantes et le rendement.
En effet, dès que l’apex est conservé, rares sont les pertes de pieds. Ainsi, la plupart des plantules dont les cotylédons sont sectionnés, même totalement, vont participer au peuplement.
Le rendement n’est pas affecté par la destruction des cotylédons.
Bien que l’ablation des cotylédons, organes de réserve, entraine un retrait de vigueur des plantules jusqu’au stade bouton étoilé, celles-ci vont poursuivre leur développement et donner des capitules productifs. Ainsi, aucune différence significative de rendement n’est observée entre des parcelles où les cotylédons ont été détruits entièrement et les parcelles où les plantules étaient indemnes. Les résultats sont similaires en situation de sol superficiel ou profond (graphique ci-contre).
Nuisibilité des dégâts d'oiseaux sur cotylédons (essais Terres Inovia 2016-2017)
Retourner/re-semer son tournesol, comment décider ?
Ressemer sa parcelle, a fortiori sur l’ensemble de sa surface, est une décision qui doit être murement réfléchie, compte tenu de son coût et de la réelle nuisibilité des dégâts d’oiseaux sur cotylédons (cf. ci-dessus). En 2019, plus d’une parcelle de tournesol sur 2 ayant subi des dégâts d’oiseaux a été ressemée. Cette proportion de re-semis est largement supérieure aux années passées. (Source Terres Inovia : enquête « dégâts d’oiseaux/ravageurs des cultures oléo-protéagineuses » 2019)
Prendre en compte le niveau de peuplement et le coût du re-semis pour décider
- Evaluer le peuplement : la première chose à faire sera d’évaluer les pertes de pieds (apex coupé ou plantule arrachée) pour savoir si le peuplement est inférieur (ou pas) à l’objectif de peuplement optimum : 50 000 plantes/ha en sol superficiel et 60 000 plantes/ha en sol profond. Si l'on est en dessous de cet objectif, un re-semis partiel sur la zone de dégâts peut alors être pertinent. Les dégâts d’oiseaux sont en effet le plus souvent localisés sur une zone, en bordure d’une haie ou en lisière de forêt par exemple.
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A retenir : L’observation à la parcelle vous permettra de prendre la décision la plus rentable ! Il est indispensable d’identifier le type de dégât d’oiseaux et de quantifier le peuplement présent.
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Grille de conseil à partir des seuils critiques de peuplement
Evaluer la densité moyenne de pieds avec apex sain (avec cotylédons entiers ou coupés) sur la zone attaquée.
En pratique : Compter le nombre de pieds avec apex (N) sur 5 fois deux mètres linéaires sur des rangs de semis différents. La densité moyenne D = N/ (10 X Ec) Ec étant l’écartement entre rangs en mètre.
Exemple : je compte 20 pieds avec apex sur 5x2=10 ml sur une zone avec dégâts semée à 50 cm d’écartement. D = 20/ (10 x 0.5) = 4 pieds avec apex / m². Je n’ai alors pas à re-semer quel que soit la profondeur de sol.
| Densité de pieds avec apex (pieds/m²) | Conseil | ||
| Sol profond | Sol superficiel | ||
| Densité de pieds avec apex (pieds/m²) | <3 | <4 | Re-semis à prévoir si variété de précocité adaptée disponible |
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Pas de re-semis | ||
Calculer le gain espéré en tenant compte du coût du re-semis :
Pour être économiquement rentable, le coût du re-semis doit être inférieur au gain de rendement espéré par cette opération. Sachant que le coût estimé d’un re-semis s’élève à environ 127€/ha, le re-semis n’est pertinent que si l’on estime que l’on va gagner plus de ~3.5 à 4 q/ha avec cette intervention (modalités de calcul ci-dessous).
Attention, ce calcul ne tient pas compte de la perte de rendement causée par une implantation tardive.
Pour un semis après le 10/05, cette perte est estimée à 12% par rapport à la 1ère date de semis, soit 3 q/ha sur la base d’un rendement moyen de 25 q/ha (source : enquêtes Terres Inovia sur les pratiques culturales). Par ailleurs, la disponibilité en semences de variétés précoces, adaptées aux re-semis tardifs, peut être limitée.
Modalités de calcul du seuil de rentabilité du re-semisCharges opérationnelles + mécanisation = 127 €/ha
Gain de rendement à atteindre pour compenser les 127€/ha de re-semis : ~3,5q/ha pour un tournesol oléique au prix de vente de 365€/t et ~4q/ha pour un tournesol linoléique au prix de vente de 320€/t. *barème APCA 2019 incluant amortissement, entretien, énergie (carburant) et main d’œuvre |
Désherbage du tournesol: privilégier les méthodes de lutte agronomique
Gérer les mauvaises herbes avant le semis
- Une des clés de la réussite réside dans la mise en oeuvre de méthodes préventives qui faciliteront la maîtrise des adventices en culture.
- Si possible, la combinaison de plusieurs techniques de lutte pour limiter la pression des adventices doit être privilégiée.
| Espèces | Rotation diversifiée | Déchaumages/ déstockage d'été | Faux-semis (avant semis de culture suivante) | Décalage de la date de semis (sauf colza) | Labour occasionnel |
| Panic pied de coq | |||||
| Sétaires | |||||
| Digitaire sanguine | |||||
| Amarante réfléchie et A. hybride | |||||
| Ambroisie à feuille d'armoise | |||||
| Chénopode | |||||
| Datura stramoine | |||||
| Mercuriale annuelle | |||||
| Stellaire intermédiaire | |||||
| Tournesol sauvage | |||||
| Vergerette | |||||
| Xanthium (lampourde à gros fruits) |
| Bonne efficacité | |
| Efficacité moyenne ou irrégulière | |
| Efficacité insuffisante ou très aléatoire | |
| Efficacité nulle ou technique non pertinente |
Diversifier les rotations
La rotation de cultures diversifiées sur une même parcelle constitue un des leviers agronomiques les plus efficaces dans le cadre d’une gestion à long terme des adventices. En effet, chaque créneau de date de semis est favorable à des adventices dont les levées préférentielles coïncident avec celles des cultures (exemple : vulpin et blé d’hiver, géraniums et colza, sanve et pois de printemps, morelle et tournesol, etc).
Morelle noire
Varier les successions culturales dans les rotations permet d'empêcher ou de perturber la germination et la croissance des adventices.
Les différentes pratiques associées à chaque culture (labour/non labour, préparation du lit de semences, dates et techniques de semis) concourent à la diversité des pratiques culturales qui agissent sur le stock semencier.
Eviter les rotations courtes (tournesol-blé, colza-blé, colza-blé-orge, par exemple) qui aboutissent à la prédominance d’espèces spécialisées, calées sur les cycles culturaux. Par exemple, en rotation tournesol-blé, les ray-grass, ammi majus, datura, xanthium, ambroisie ou encore les chardons et les liserons seront favorisés par un retour fréquent du tournesol dans la même parcelle.
Ammi majus
Profiter des différentes familles chimiques disponibles : par exemple contrôler le chardon dans les céréales ou durant l’interculture limite le problème dans le tournesol ou le soja. Inversement, pour combattre les graminées difficiles à détruire dans les céréales (ex : ray-grass), on pourra s’appuyer sur la gamme anti-graminées qu’offrent les oléagineux et le tournesol en particulier.
Travailler le sol en interculture
En interagissant avec les conditions pédoclimatiques, les travaux du sol ont des effets importants sur l’évolution de la flore adventice dans les systèmes de culture.
- effets directs en interculture par l'élimination des plantes annuelles présentes après la récolte ou par le sectionnement des rhizomes de vivaces,
- effets indirects sur le stock semencier présent dans les premiers horizons du sol : en enfouissant ou en remontant des graines, en levant des dormances ou en mettant en dormance des graines, etc.
Le labour permet de « tamponner » les évolutions de flore : s’il n’est pas trop dressé, il enfouit une grande majorité du stock semencier superficiel, et remonte les graines jusqu’alors incapables de germer car trop profondes. Il élimine, par la même occasion les adventices levées. Les graines en profondeur perdent leur viabilité au cours du temps (les graminées beaucoup plus rapidement que les dicotylédones).
Attention, sur l’intégralité de la rotation, ne labourer que tous les 3-4 ans, afin d’éviter le mélange des horizons et l’homogénéisation de la répartition du stock de semences. Labourer en terre ressuyée à 15-20 cm de profondeur et utiliser des rasettes pour un meilleur retournement du sol.
Le déchaumage doit être réalisé avant la grenaison des adventices, le plus souvent dans la foulée de la récolte. Il peut stimuler la levée groupée de certaines espèces à la faveur d’un temps humide et doux. On obtient alors le résultat recherché par la technique du faux-semis (réaliser alors un travail superficiel rappuyé). Pour détruire des adventices à des stades avancés, privilégier les déchaumeurs à socs larges et plats (type Horsch Terrano) ou les cultivateurs à dents rigides (type Lemken Smaragd).
Le faux-semis consiste à préparer un lit de semences fin et rappuyé très tôt avant le « vrai » semis du tournesol. Il s'avère efficace pour limiter en amont l'enherbement du tournesol s'il est réalisé assez tôt avant le semis (ex mi-mars). Le sol ne doit pas être travaillé par la suite (ou superficiellement) pour ne pas remettre des graines en germination. Pour détruire les adventices levées, il est préférable d’utiliser un herbicide total en présemis ou postsemis - prélevée du tournesol. Une façon superficielle risquerait d’assécher le sol en surface. Le faux semis couplé à un report de date de semis (fin avril) apporte un intérêt tout particulier dans la lutte contre des espèces annuelles capables de germer tôt dans le tournesol : renouée liseron, ammi élevé, ambroisie, tournesol sauvage et xanthium par exemple.
Principe du faux-semis avant tournesol :
Pour réussir les faux-semis : après la reprise du labour, dès les premiers signes de réchauffement, faites une première préparation superficielle du sol avec un outil à dents (vibroculteur, herse plate, herse de déchaumage ou herse étrille), à une profondeur ne dépassant pas 5 cm, sur sol ressuyé et avant une petite pluie. Compléter par un rappuyage. Dès que le sol reverdit, renouveler l’opération si possible, et ce à des profondeurs décroissantes pour ne pas remonter de graines en surface (on peut terminer les préparations du sol à la herse étrille par exemple).
En sol argileux, une préparation précoce est nécessaire. En sol limoneux, les façons printanières suffisent.
Et qu’en est-il des couverts ?
L’implantation de couverts en interculture longue est fréquente et dans certaines conditions elle peut s’avérer intéressante sur les adventices. En effet, des résultats d’essai ont montré qu’un couvert bien développé qui produit une forte biomasse a un effet directement visible sur le niveau d’infestation des adventices en comparaison avec un sol nu. La gestion des adventices avant semis du tournesol s’en retrouve donc facilitée, car le niveau d’infestation est plus faible dans le couvert volumineux.
Des outils pour vous faciliter la reconnaissance et la gestion
Pour gérer la résistance aux herbicides |
Noctuelles terricoles sur tournesol : observer le pied des plantes
Surveiller les chenilles de noctuelles terricoles (ou vers gris) dès la levée de la culture. Les larves de noctuelles sont actives la nuit et enfouies au pied des plantes le jour. S'assurer aussi de leur présence en grattant le sol !
Larve de noctuelle terricole
Biologie
Description
Deux espèces de noctuelles peuvent s’attaquer au tournesol : la noctuelle des moissons (Agrotis segetum) et la noctuelle ipsilon (Agrotis ipsilon).
Ces insectes sont de papillons nocturnes de couleur gris/brun/blanc. Les chenilles peuvent mesurer jusqu’à 45 mm à la fin de développement et sont de teinte plutôt grise.
Cycle de vie
- La noctuelle ipsilon est une espèce migratrice dont les adultes hivernent au sud du 40ème parallèle puis remontent au nord de mars à mai. Chaque femelle peut pondre 1 500 œufs sur le sol. Le développement larvaire dure 45 à 60 jours. 2 ou 3 générations se succèdent.
- La noctuelle des moissons est une espèce sédentaire dont les chenilles hivernent dans le sol ou sur des débris végétaux. Le développement reprend en mars-avril, avec une 1ère génération de larves en juin et juillet, puis une 2ème génération en fin d’été et à l’automne.
Dégâts
Les dégâts sont engendrés par les chenilles qui se développent dans les premiers centimètres du sol. Elles rongent le collet des jeunes plantules, notamment de tournesol, engendrant des pertes à la levée.
Nuisibilité
Les attaques graves sont peu fréquentes.
Gestion
Observer les dégâts dès la levée du tournesol. Les dégâts de noctuelles peuvent être confondus avec des attaques de limaces ou de lapins. Vérifier la présence de chenilles en grattant sur les premiers centimètres du sol.
En cas d’attaque, intervenir rapidement avec une pulvérisation à base de cyperméthrine (uniquement Sherpa 100EW, Aphicar 100EW, Cyperfor 100EW, Scipio 100EW). Le volume de la bouillie est d’au moins 500 l/ha.
Traiter le soir car l’activité des larves est plutôt nocturne.
L’application au semis de microgranulés avec un diffuseur (Belem 0.8 MG/Daxol, à base de cyperméthrine) pour lutter contre les taupins apporte également une efficacité contre les attaques précoces de noctuelles terricoles.
Limaces : estimation du risque
Pour évaluer le risque sur la parcelle, vérifier la présence des limaces le plus tôt possible et régulièrement jusqu’au semis, en particulier en période humide ou de pluie.
Couleur grise beige Couleur noire
Taille de 4 à 5cm Taille de 2,5 à 4cm
Les limaces font preuve d'activité essentiellement nocturne. Pour identifier leur présence, plusieurs possibilités :
- Par observation directe des limaces actives sur le sol humide en surface, avant qu’il ne fasse trop jour.
- Par piégeage : disposer un abri sur la surface du sol (carton plastifié, tuile, soucoupe plastique, planche, etc.) ou, mieux, un véritable piège à limaces développé par l’INRAE et disponible auprès des sociétés phytosanitaires.
Protocole recommandé
- Utiliser de préférence de vrais pièges limaces
- si possible positionner 4 pièges (pour couvrir une surface d’1 mètre carré) à au moins 10 mètres les uns des autres et à au moins 10 m de la bordure.
- avant la pose des pièges, les humidifier à saturation par un trempage préalable ;
- ne pas arroser le sol au moment de la pose pour avoir une vision du risque tel qu'il est au moment de la pose du piège ;
- poser les pièges la veille du relevé, de préférence en soirée pour éviter le dessèchement qui se produit dans la journée, face aluminium visible au-dessus du piège ;
- ne pas déposer d’appâts ;
- relever les pièges le lendemain matin avant la chaleur.
- déplacer les pièges de quelques mètres et les réhumidifier avant chaque nouvelle estimation.
- compter le nombre de limaces présentes. Il existe 2 espèces majoritaires nuisibles, la limace grise ou loche et la limace noire
Il est important de mesurer le risque limaces pour mettre en place des actions de prévention puis gérer les populations en cours de campagne.
Dégâts d’oiseaux : un challenge pour la R&D
La prévention des dégâts d’oiseaux est ardue car ces organismes se déplacent sur de larges distances et ne se contentent pas de réagir à des signaux : ils se souviennent, raisonnent et communiquent entre eux. Des recherches en partenariat sont en cours sur des pigeons équipés de GPS pour comprendre comment ils sélectionnent les ressources alimentaires sur la parcelle proprement dite et au sein du paysage. D’autres visent à étudier les choix alimentaires des corvidés au champs.
En parallèle de ces recherches indispensables, diverses solutions appliquées sont en cours de développement ou d’évaluation :
Semis sous couverts
Terres Inovia et ses partenaires travaillent sur des couverts d’orge et de féverole sortie hiver et détruits au moment du semis du tournesol. Ces couverts permettent de diminuer le taux d’attaques mais la conduite doit être adaptée pour éviter une concurrence préjudiciable au tournesol. Les premiers résultats montrent que l’orge est facilement agressive si le semis est trop précoce et suivi de conditions poussantes. En revanche, la féverole a dans certaines situations un effet bénéfique sur le tournesol en termes de biomasse et de rendement. Ces travaux sont en cours de consolidation pour trouver des alternatives mécaniques à la destruction des couverts par le glyphosate. Des développements sont envisagés sur la valorisation d’intercultures longues.
Semis de tournesol dans de la féverole : une technique pour perturber les oiseaux
Effaroucheurs lasers
Différents modèles sont disponibles, plus ou moins abordables, de la torche au dispositif autonome sur parcelle. Ils permettent de viser des individus, mais peu d’information sur une éventuelle efficacité sur des groupes de colombidés et corvidés.
Drones effaroucheurs
Différents concepts sont aujourd’hui développés : du drone terrestre au drone volant biomimétique, avec possibilités de réaction à l’environnement (détecteur de mouvements). L’analyse d’image en temps réel est un axe de travail prometteur sur lequel Terres Inovia travaille en partenariat avec l’INRA dans le cadre de l’institut Carnot Plant2Pro®
Perchoirs à rapace
Cette technique est peu coûteuse. Les perchoirs en zone de grandes cultures sont utilisés par des prédateurs trop peu puissants pour s’attaquer au pigeon ramier (par exemple buse variable), mais un effet dissuasif est possible. Une protection contre les corvidés est peu plausible.
Approche territoriale et gestion des habitats
Le couplage de méthodes de répulsion (effarouchement) et d’attraction (bandes ressources) est évoqué dans la littérature, mais implique l’acquisition de connaissances précises sur la façon dont les oiseaux exploitent les ressources dans les paysages agricoles.
À plus long terme, la gestion des populations de déprédateurs doit être pensée dans un cadre global de gestion des habitats. L’objectif est d’obtenir des communautés plus diversifiées et de favoriser la nidification de prédateurs naturels (comme l’autour des palombes et le faucon pèlerin).
Tournesol : prévenir les dégâts d’oiseaux
Les oiseaux sont un risque majeur aux premiers stades du tournesol. Les informations collectées ces dernières années (déclarations de dégâts, enquêtes) indiquent un ordre de grandeur de plus d’un tiers des parcelles attaquées au niveau national, avec une forte incidence du pigeon ramier. Les variations entre années ne doivent pas cacher une tendance de long terme à l’aggravation du problème Les dégâts sont particulièrement dommageables en cas de resemis.
Les corvidés, corneille ou corbeau freux, peuvent causer des dégâts dés le semis. Les colombidés, pigeons ramiers et pigeons de ville, consomment les cotylédons. La fréquence des espèces dépend des zones géographiques. Les corbeaux freux sont notamment moins fréquents dans le Sud-Ouest. Le guide d’identification recensent les principales espèces déprédatrices.
Le pigeon ramier est le principal oiseau déprédateur à la levée
Soigner l’implantation
La fenêtre de sensibilité des plantules de tournesol aux dégâts de pigeon ramier est étroite : environ 2 semaines de l’émergence à la première paire de feuilles. Les dégâts sont d’autant plus faibles que la levée est rapide et homogène. Semer dans un sol suffisamment réchauffé (8°C à 5 cm de profondeur), si possible en même temps que vos voisins.
Méthodes préventives : effarouchement et produits répulsifs.
Les engrais foliaires à effets répulsifs utilisables en plein sur plantules montrent une efficacité limitée. Aucun produit répulsif n’est autorisé en protection de semences
De nombreux modèles d’effaroucheurs sont disponibles utilisant des signaux visuels ou sonores (les listes sont disponibles en téléchargement en fin d'article)
L’usage des effaroucheurs sonores est soumis à des règles de bon voisinage qui peuvent être rappelées par des arrêtés municipaux. Ces dispositifs ne présentent pas une garantie d’efficacité absolue. Le principal problème est l’accoutumance des oiseaux qui peut être contrebalancée par les mesures suivantes :
- Ne pas poser les effaroucheurs top tôt, mais juste avant le stade sensible : de l’émergence à première paire de feuilles en cas de risque colombidés. Dés le semis en cas de risque corvidés.
- Ne pas hésiter à déplacer les effaroucheurs sur la parcelle tous les 2/3 jours.
- Pour les effaroucheurs sonores faire varier les signaux et les intervalles de diffusion.
- Observer le paysage avoisinant les cultures attaquées pour orienter les effaroucheurs en direction d’une alimentation alternative (comme des feuilles vertes, des baies, des glands, etc.).
- Envisager une combinaison d’effaroucheurs peut réduire l’accoutumance telle que l’utilisation de canons à gaz associés aux ballons/cerfs-volants ou associés aux moyens pyrotechniques par exemple.
Le recours à un fauconnier est efficace sur pigeon ramier d’après un test réalisé sur notre station d’En Crambade, mais il reste coûteux dans un cadre individuel.
Tirs et piégeages
L’élimination par tir ou piégeage est possible hors période de chasse si l’espèce cible est classée « susceptible d’occasionner des dégâts » sur votre département. La démarche requiert l’identification de l’espèce visée, une demande d'autorisation à la préfecture et délégation du droit de destruction si le demandeur n’a pas de permis de chasse. Il est possible d’en savoir plus sur notre article dédié [lien].
Resemis : le dernier recours
Seuls les dégâts sur tige sont fatals contrairement aux dégâts sur cotylédons
Le resemis ou le remplacement par une autre culture ne doit être envisagé qu’après observation attentive des dégâts. En effet, les lésions des cotylédons ne portent pas à conséquence contrairement aux dégâts sur tige. La décision de resemis doit donc être basée sur les seuls manques ou symptômes de tiges coupées.
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