09,11,12,31,32,46,65,81,82

Couverts végétaux : Mode d’emploi pour une réussite agronomique

​​​​​​​Dans le Sud-Ouest, les couverts végétaux peinent encore à s’imposer, malgré leurs nombreux atouts agronomiques. Le réseau d’agriculteurs Syppre Lauragais livre ici les enseignements tirés de plusieurs campagnes d’essais, pour aider les agriculteurs à franchir le pas. Clé de leur réussite : un choix du couvert raisonné, en cohérence avec la rotation, le type de sol, et les objectifs visés. 

Encore peu présents sur les coteaux argilo-calcaires du Sud-Ouest, les couverts végétaux ont pourtant un rôle essentiel à jouer. Le suivi de 30 parcelles d’agriculteurs dans le Lauragais, nous a permis de vous proposer un chemin pour choisir le couvert qui convient à vos parcelles et votre exploitation. 

Un choix guidé par vos objectifs

Avant tout, il s'agit d'identifier pourquoi on implante un couvert : structuration du sol, protection contre l’érosion, apport d’azote ou encore lutte contre les adventices. Ce premier filtre permet de cibler les espèces les plus adaptées. Le deuxième sera la période d’implantation avec également plusieurs options proposées.  

1 - Quand semer ? 

Trois grandes fenêtres de semis se distinguent. La première, Juillet, juste après les moissons. Lors de cette période d’implantation privilégier des espèces à cycle court, supportant la sécheresse (Sorgho, moha…). La seconde, Août/ Septembre. Sur cette période, on parle plutôt de couvert automnal, avec des espèces vigoureuses et à croissance rapide. Sur la dernière période possible, Septembre/octobre choisir des espèces hivernales avec une bonne vigueur au démarrage, résistantes au froid et au gel et un bon développement au printemps (légumineuses d’hiver, céréales…). Dans toutes les situations, il sera important de faire attention à la rapidité de floraison et détruire le couvert en cas de grenaison. 

2 - Miser sur la diversité et équilibrer des mélanges

Aujourd’hui, le mélange de 4 – 5 espèces est fortement recommandé. Il offre plusieurs avantages : combiner les atouts des familles botaniques, sécuriser l’implantation : chaque espèce ayant des exigences différentes, le mélange s’adapte mieux à l’incertitude climatique et standardise les pratiques : un mélange cohérent peut être utilisé sur plusieurs parcelles.

 

ACACIA - GIEE MAGELLAN — Triple PerformanceL’outil ACACIA V4, développé par le GIEE Magellan, aide à construire un mélange personnalisé selon le contexte et les objectifs de l’exploitation. L'outil est disponible dans cet article également complémentaire : Choix des couverts d'interculture

 

 

Le semis doit concilier les exigences de toutes les espèces. Les tailles de graines doivent être assez proches entre espèces associées pour rester sur une plage de profondeur de semis du même ordre, à moins d’accepter de semer en deux fois les espèces. Eviter que les petites graines soient enterrées trop profondément. L’idéal reste de choisir des espèces aux profondeurs de semis compatibles et trouver l’équilibre de profondeur de semis.
Le couvert doit s’intégrer dans la rotation sans créer de problèmes sanitaires ou agronomiques. Il faut être vigilent à : 

  • Ne pas utiliser une espèce de la même famille botanique que la culture suivante, pour éviter la prolifération de ravageurs ou pathogènes communs. 
  • Éviter les graminées avant céréales (risque de piétin échaudage). 
  • Proscrire les crucifères en rotation avec colza fréquent. 
  • Prendre en compte la date de floraison pour éviter une montée à graines. 

Exemple : Un couvert performant avec une base féverole

Un mélange composé de 120 kg/ha de féverole d’hiver, 5 kg/ha de vesce massa, 2,5 kg/ha de phacélie et 2,5 kg/ha de radis chinois a été implanté fin septembre sur une parcelle argilo calcaire du Lauragais. Le semis a été réalisé à 3 cm de profondeur, à l’aide d’un semoir direct, après un léger déchaumage à disques. Ce couvert a généré 4,1 t de matière sèche par hectare dès le mois de mars.
L’association légumineuses/crucifère/hydrophyllacées a permis un bon équilibre entre production de biomasse, structuration du sol et apport potentiel en azote. Ce type de mélange constitue une option robuste pour des intercultures longues implantées à l’automne. 

3 - Adapter les densités et proportions

Quelques repères pour ajuster les doses :
En général, la densité de semis de chaque espèce dans un mélange s’ajuste en divisant sa dose en pur par le nombre total d’espèces. Mais ce calcul de base peut être affiné : quelques ajustements ciblés permettent d’optimiser les performances du couvert. 

Quelques ajustements permettent d’affiner la densité de semis pour maximiser les services du couvert :

  • Crucifères : viser une faible densité en semis précoces (juillet), autour de 15 à 20 pieds/m², pour limiter la concurrence avec les autres espèces. En revanche, en semis plus tardifs (fin août), on peut monter à 30 pieds/m².
  • Légumineuses : si l’objectif principal est la restitution d’azote, il est pertinent d’augmenter leur part dans le mélange, jusqu’à 50 % minimum.
  • Conditions d’implantation : en cas de semis direct, de présence de résidus (paille) ou de contexte sec, une surdensité de 10 à 30 % est souvent nécessaire pour compenser les pertes à la levée ou viser un objectif de production fourragère.

Pour garantir une bonne levée du couvert, le choix du matériel de semis est déterminant. L’essentiel est d’assurer un bon contact sol-graine, indispensable à la germination. Cela peut se faire avec les outils disponibles sur l’exploitation : semoir à céréales classique, semoir à dents, semoir direct (SD) ou encore semis à la volée avec enfouissement léger.

L’objectif reste le même : obtenir un couvert homogène, bien développé, capable de répondre aux besoins fixés en amont (limitation de l’érosion, apport de matière organique, structuration du sol, etc.).

Dans un contexte de changement climatique et d’importants phénomènes érosifs, les couverts végétaux apparaissent comme un levier stratégique. Encore faut-il les intégrer avec méthode et cohérence dans la rotation.
Le meilleur conseil reste simple, mais essentiel : observer, tester, ajuster. C’est en expérimentant sur vos propres parcelles, en tenant compte de vos objectifs et de vos contraintes, que vous affinerez les choix techniques et construirez vos propres références. 


Votre contact régional : Clémence de Saintignon -c.desaintignon@terresinovia.fr
 

Préparation de campagne Est Occitanie Sud Aquitaine Ouest Occitanie Colza Clémence de Saintignon - c.desaintignon@terresinovia.fr

Etat des pois chiche dans le Sud - mai 2025

Les pois chiches sont actuellement en fin de phase végétative. Il est maintenant temps de préparer la floraison avec ses risques associés : l’ascochytose et/ou l’héliothis.

Semis

Le début de campagne 2025 est marqué par un temps plutôt instable depuis les semis sur les principaux bassins de production (Sud-Ouest, Centre-Ouest et Sud-Est). Les semis ont été plutôt tardifs (notamment dans le Sud-Est) et les créneaux de semis rares. La majorité des semis ont été réalisé en mars, sur la première quinzaine (janvier à début avril selon les secteurs).

Levées

Malgré des températures plutôt fraîches, la culture a levé de façon homogène et aujourd’hui les peuplements seront non limitants pour la mise en place des composantes de rendement. Les nodosités sont en place dans le bassin Sud. On note quelques resalissements de parcelles dû aux pluies. Les toutes premières parcelles arrivent aujourd’hui à début floraison (Sud-Est et Sud-Ouest) et le stade majoritaire est autour de 10 feuilles.

Le stade floraison est un moment critique pour la protection contre les bioagresseurs.  A ce jour, l’état sanitaire est plutôt sain mais les premiers symptômes, en bas de plante, peuvent être présents. Pour l’héliothis, malgré quelques toutes premières captures dans nos pièges (Aude, Vaucluse…) le stade critique débutera lors de l’apparition des gousses.
 

Ces risques sont à moduler en fonction des secteurs de production, voir les articles dédiés.

Phase végétative Floraison Ouest Occitanie Est Occitanie Sud Aquitaine Auvergne Rhônes-Alpes Pois chiche Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Terres Inovia

Lutte contre l’ascochytose, maladie principale du pois chiche

L’ascochytose (Ascochyta rabiei), est la maladie principale du pois chiche. C’est aussi le bioagresseur le plus courant et le plus préjudiciable pour la culture sur tout le territoire. Il existe plusieurs voies de contamination, la plus courante étant la voie aérienne (vent, splashing…) puis une propagation dans la parcelle, en cours de cycle, souvent durant la phase reproductive

Attention cependant, la semence peut également être vectrice : cette contamination, dite « primaire » est très préjudiciable - Voir article implantation du pois chiche

Les tous premiers symptômes sont apparus fin avril. A ce jour, ils sont peu fréquents et peu intenses mais il convient d’être réactif dès lors que la maladie est détectée. Les conditions sont actuellement réunies pour observer des contaminations.

Le développement de l'infection est possible entre 5°C et 30°C, avec une température optimale autour de 20°C.  Si l'humidité relative (HR) est supérieure à 98%, avec 20°C, il faut au minimum 7h pour déclarer l'infection, et 17h pour une infection sévère.

Le cycle de contaminations secondaires est très rapide, (4 à 5 jours)

Reconnaitre l’ascochytose et limiter son apparition ?

 

Quelle stratégie adopter lorsque la maladie est présente ?

Application d’une protection dès l’observation des premiers symptômes afin de protéger la période de floraison est préconisé. Si l’application est tardive, avec des symptômes déjà bien installés, privilégier des spécialités commerciales à base de triazoles ou sdhi.
Exemple de stratégie possible :

Fongicides utilisables sur cible Ascochytose  

Phase végétative Floraison Ouest Occitanie Est Occitanie Sud Aquitaine Auvergne Rhônes-Alpes Maladies Pois chiche Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Terres Inovia

Lutte contre l’héliothis (noctuelle de la tomate) du pois chiche - Dérogation 120 jours ALTACOR®

L’héliothis (Helicoverpa armigera) peut s’attaquer au pois chiche, dès le début de la floraison avec une phase de risque importante dès l’apparition des gousses et jusqu’à l’entrée en maturité de la culture. Le ravageur impacte le potentiel de rendement et la qualité des graines sur les parcelles touchées. La pression héliothis a été très importante ces deux dernières campagnes.

Cette année, les semis se sont déroulés de mi-décembre dans le Sud-Est à début avril pour les secteurs de production dans le Centre-Ouest. Dans le Sud-Est, les conditions climatiques de la fin d’hiver ont été pluvieuses, entraînant des retards à la levée et des resemis. Pour les autres secteurs de production la levée a été correcte. Les parcelles vont entrer en floraison d’ici 2 à 3 semaines pour les parcelles les plus précoces. 


Afin de répondre aux enjeux de la lutte contre le principal ravageur de la culture, une demande de dérogation 120 jours (art 53 REG 1107/2009) déposée auprès du Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire par TERRES INOVIA en accord avec FMC a reçu un avis favorable. La spécialité commerciale ALTACOR (AMM 2100122, FMC) bénéficie d’un usage dérogatoire pour la campagne 2025, du 25 avril au 23 août 2025 pour le pois chiche au sein de l’usage Légumineuses potagères (sèches)*Trt Part.Aer.*Chenilles phytophages (uniquement pois chiche).
 

ALTACOR® est composé de chlorantraniliprole (350g/kg).

ALTACOR® est autorisé à la dose maximale d’emploi de 0,07 kg/ha des stades BBCH40 à BBCH89 en 1 application maximum.

Délai de rentrée : 6 heures             Délai avant récolte : 14 jours

Protection de l’eau et de l’environnement
•    SPe 1 : Pour protéger les organismes aquatiques, ne pas appliquer ce produit ou tout autre produit contenant du chlorantraniliprole plus d'une année sur deux sur les sols artificiellement drainés.
•    SPe 2 : Pour protéger les organismes aquatiques, ne pas appliquer sur sol artificiellement drainé ayant une teneur en argile supérieure ou égale à 45 %.

Protection des organismes aquatiques, des arthropodes et des plantes non cibles
•    SPe 3 : Pour protéger les organismes aquatiques, respecter une zone non traitée de 20 mètres comportant un dispositif végétalisé permanent non traité d’une largeur de 5 mètres en bordure des points d’eau.
•    SPe 3 : Pour protéger les arthropodes non-cibles, respecter une zone non traitée de 5 mètres par rapport aux zones non cultivées adjacentes.

Protection des abeilles
•    SPe 8 : Peut être dangereux pour les abeilles. Application possible durant la floraison et sur les zones de butinage, en dehors de la présence d’abeilles, dans les 2 heures qui précèdent le coucher du soleil ou les 3 heures suivant le coucher du soleil.

Dose ALTACOR® à appliquer : 0,07 kg/ha

Une seule application autorisée par campagne que l’on positionnera en début de programme une fois entrée dans la période de risque et en présence de capture significative de papillons (via réseau de piégeage).

L’efficacité d’ALTACOR® est dépendante de la qualité de l’application, adapter le volume de bouillie à la végétation pour en recouvrir la totalité (viser à minima 300 l/ha de bouillie) et du stade des larves (meilleure efficacité sur stades jeune L1-L2).

Si les captures d’héliothis se poursuivent, la protection pourra être complétée dans la suite du cycle par des spécialités autorisées à base de Bacillus thuringiensis (Dipel DF, Xentari, Delfin…) ou de baculovirus (Helicovex).

 

Pour plus d’informations sur l’héliothis du pois chiche, un article plus complet  sur la stratégie de gestion d'héliothis sera disponible très prochainement

  • Laurent Ruck - l.ruck@terresinovia.fr - Ingénieur de développement - Protection intégrée des cultures Intrants & Biocontrôle
  • Quentin Lambert – q.lambert@terresinovia.fr - Référent national pois chiche et régional Centre et Est Occitanie
     
Phase végétative Floraison Sud Aquitaine Est Occitanie Ouest Occitanie Auvergne Rhônes-Alpes Ravageurs Pois chiche Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Laurent Ruck (l.ruck@terresinovia.fr)

Etat des cultures – Pois chiche – Visites d’implantation du 22 avril 2025

En Poitou-Charentes, les pois chiches semés entre début et fin mars sont au stade 4 à 9 feuilles. Les peuplements sont souvent en dessous de l’objectif de 50 plantes levées / m². Les enracinements sont bons et les premières nodosités commencent à se former pour les semis de début mars.

​​​À l’exception de quelques symptômes très localisés de mouche mineuse, aucun dégât de ravageurs ou de maladies n’est à déplorer pour le moment.

Dans l’ensemble, l’enherbement est plutôt faible malgré la présence de renouée liseron, de mercuriale, de ray-grass et de chardon sur certaines parcelles. Un passage de herse étrille ou de houe rotative reste envisageable jusqu’au stade 8-10 feuilles pour les parcelles concernées.

​​​​​​​Enfin, des symptômes de phytotoxicité sont observés sur plusieurs parcelles avec parfois jusqu’à 25 % des pieds atteints. En cas de désherbage chimique en prélevée avec KERB FLO, veillez à effectuer le traitement suffisamment en amont de la levée pour éviter tout risque de phytotoxicité.


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Guillaume Lamy - Ingénieur Stagiaire - Lentille et Pois chiche zone Centre & Ouest

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Préparation de campagne Phase végétative Floraison Est Occitanie Ouest Occitanie Sud Aquitaine Pois chiche Guillaume Lamy

Premières observations de pucerons cendrés : restez attentifs

Au jour de la rédaction de cet article (04/04/2025), les pucerons cendrés commencent tout juste à être observés en différents points du Sud de la France. Très localement, des parcelles peuvent être concernés depuis environ deux semaines.  La surveillance est fortement recommandée et l’évaluation du risque doit se faire au cas par cas.

Débutées depuis dix à quinze jours selon les situations, les floraisons sont désormais pleinement engagées, et les premières siliques apparaissent (la majeure partie des colzas sont au stade F2, G1 ou G2). Cette situation est  généralisée pour l’ensemble du Sud de la France (Auvergne-Rhône-Alpes, Aquitaine et Occitanie)


Sur ces différentes situations, les pucerons cendrés se font de plus en visibles. Ils impliquent vigilance et réactivité. Pour suivre au mieux la situation, n'hésitez pas à consulter le BSV de votre région. 

Maintenir la vigilance sur les pucerons cendrés

Une nuisibilité bien réelle dont il faut tenir compte. La hauteur du colza, et la crainte d’occasionner des dégâts par un passage est un frein à la gestion de ce ravageur, néanmoins la nuisibilité occasionnée par les pucerons cendrés ne doit pas être sous-estimée. Par ailleurs, le contrôle du puceron est d’autant plus difficile qu’il est réalisé sur des colonies importantes déjà bien installées.

Cette année, et contrairement à 2024 et 2023, la pression est aujourd’hui plutôt faible.  Mais attention,  des colonies précoces ont  pu être ponctuellement observées avant même la floraison. La hausse actuelle des températures, combinée à des prévisions de temps sec , constituerait alors des conditions favorables au développement de colonies.

La prise en compte d’insectes auxiliaires, comme les larves de coccinelle pour les plus faciles à identifier, est essentielle pour raisonner le choix de l’intervention. Dans la plupart des situations où les pressions de pucerons évoluent lentement, l’arrivée progressive de la faune auxiliaire joue un rôle majeur pour le maintien de la pression. En revanche, en cas d’évolution rapide des colonies, cette régulation biologique peut se montrer insuffisante.

A noter : les débuts de formation de colonies sont parfois difficiles à repérer (2 ou 3 individus au sommet d’une hampe). Bien souvent dans ces situations, les hampes concernées prennent une teinte légèrement violacée. Cette teinte est alors un indicateur de présence des pucerons, à observer donc de près.  

Seuils d'intervention pour le puceron cendré

  • De la floraison jusqu'à un mois avant la récolte, à partir de 2 colonies par m² une intervention insecticide se justifie. Utiliser préférentiellement MAVRIK JET, produit le plus efficace parmi ceux disposant de la mention abeille en période de floraison et production d'exsudats (entre stade BBCH59 et 80. L'arrété du 20 novembre 2021 encadre les horaires d'application durant la floraison: Dans les 2h qui précèdent le coucher du soleil et dans les 3h qui suivent.. A défaut de disponibilité de Mavrik Jet, se reporter sur le Mavrik Smart.
  • Un volume de bouillie de 150 l/ha sera nécessaire
  • Dans les situations de néo-infestation, un traitement uniquement en bordure peut permettre de gérer le risque
Tableau des Insecticides issu du Guide Colza 2024 (Guide 2025 bientot disponible)

Faut-il s'inquiéter du charançon des siliques ?

Pour l’instant peu observés dans les parcelles, les charançons des siliques ne représentent pas à ce stade de menace pour le colza, à l’exception de quelques situations  dont les 10 premières siliques dépassent 2 cm (G2).
Néanmoins dans un souci de meilleure réactivité, il est important d’identifier suffisamment tôt l’insecte, principal vecteur pour les pontes de cécidomyies.

Pour en savoir plus  :  Comment se prémunir contre le Sclérotinia et l’Oïdium et reconnaitre les symptômes de Mycosphaerella

 

Vos contacts régionaux

Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Occitanie

Alexandra Denoyelle (a.denoyelle@terresinovia.fr) - Auvergne, Rhône-Alpes, PACA

Floraison Est Occitanie Ouest Occitanie Sud Aquitaine Ravageurs Colza Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Terres Inovia

Les colzas abordent le stade de sensibilité vis-à-vis du méligèthe

A la faveur des températures douces et de l’allongement de la durée d’ensoleillement, les colzas sont aujourd’hui dans une phase de croissance active. Avec le maintien des températures conjugué à un retour des pluies et un bon enracinement, toutes les conditions devraient être réunies pour assurer au colza une poursuite de son développement sans entrave majeure dans les jours à venir. Dans ce contexte et jusqu’à l’entrée en floraison, le risque lié au méligèthe est à prendre en compte à travers une surveillance rigoureuse.

Pour bien prendre en compte votre situation, nous vous conseillons de vous référer à votre BSV régional:

La gestion de ce ravageur repose sur la mesure du risque la plus juste possible, pour décider d'intervenir ou de ne pas intervenir.

Visiter les parcelles pour évaluer le risque

Les règles de décision mises au point pour lutter contre les méligèthes visent à maintenir la population à un niveau acceptable (et non de l’éradiquer) pour que la floraison puisse s'engager franchement et que les capacités de compensation du colza, importantes à cette période du cycle, puissent s'exprimer.

Observer les parcelles du stade D1 (BBCH50) correspondant à l’apparition des boutons accolés toujours cachés sous les feuilles jusqu’au stade F1 (BBCH60) correspondant aux 1ères fleurs ouvertes sur la moitié des plantes :

  • Au stade D1 lorsque les boutons floraux sont présents et encore dissimulés sous les feuilles terminales, les méligèthes sont plus difficiles à observer. Il faut prendre le temps de bien analyser la zone de feuilles entourant les boutons. Au stade D2 (BBCH53) et E (BBCH57), les boutons sont complètement visibles  et les méligèthes sont plus facilement repérables.
  • Les comptages en bordure ou sur les plantes les plus hautes ne sont pas représentatifs de la situation. Evitez les plantes pièges si elles sont présentes. Comptage sur 4 x 5 ou 2 x 10 plantes consécutives.

Prendre en compte l’état du colza et le nombre de méligèthes par plante 

Rappelons qu’un colza vigoureux et sain, pourra supporter une présence, même importante de méligèthes. Au contraire, un colza chétif, stressé, dans un contexte contraint sera particulièrement vulnérable.

  • La vigilance doit à présent être maintenue par un dénombrement régulier sur les plantes pour se situer par rapport aux seuils.
  • Dès que les fleurs sont ouvertes, le pollen étant libre d’accès, la nuisibilité du méligèthe devient généralement nulle et le traitement inutile.
  • Surveillance de rigueur également dans les situations avec une variété haute et très précoce (ex : ES Alicia ou DK Exavance) en mélange. Cette pratique permet de maîtriser certaines attaques faibles à moyennes mais n’exclue pas la surveillance ! En cas de fortes attaques, au-delà des seuils indiqués ci-dessous sur les plantes d'intérêt, un contrôle des populations de méligèthes peut se justifier.
  • Il est important de ne pas intervenir trop rapidement afin de toucher le maximum d'insectes lors de l'application.
  • Toute intervention est à éviter à partir de l’apparition des premières fleurs dans la végétation sauf si la pleine floraison ne se produit pas une semaine après l’apparition des premières fleurs.

Les seuils d'intervention

Etat de la culture

Conseil et seuil d'intervention

Si le colza n’est pas vigoureux en sortie d’hiver (petits colzas dus aux levées tardives, infestations larvaires ...) et/ou si les conditions environnementales sont défavorables aux compensations (températures faibles, plantes stressées en eau, dégâts parasitaires antérieurs de type larves d'altises, charançons du bourgeon terminal).

 
1 méligèthe par plante au stade D1 ; 2 à 3 méligèthes par plante au stade E. 

Si le colza est vigoureux (sain, bien implanté, dans un sol profond et en l'absence de stress printanier significatif).

Attendre le stade E (boutons séparés) et intervenir uniquement si le seuil de 4 à 6 méligèthes par plante est dépassé.

Quels insecticides utiliser ?

Les méligèthes sont résistantes aux pyréthrinoïdes en «ine» lambda-cyhalothrine, deltaméthrine, cyperméthrine,… Le taufluvalinate et l'étofenprox sont 2 pyréthrinoïdes qui échappent à la rapide métabolisation par les méligèthes et conservent leur potentiel d’efficacité.

Les substances actives efficaces sur méligèthes  

  • l'étofenprox (TREBON,30EC, UPPERCUT 0.2 l/ha)
  • le tau-fluvalinate (MAVRIK SMART, TALITA 0.2 l/ha)

Recommandations d’utilisation

  • Volume de bouillie, un optimum autour de 200 l/ha : pour optimiser l'efficacité d'une pulvérisation insecticide, il est conseillé de travailler à volume « normal », en évitant les trop bas-volumes, inférieurs à 100 l/ha.
  • Le contexte de réalisation est important : réglage du pulvérisateur, conditions climatiques, caractéristiques du produit appliqué.
  • Protection des abeilles: Dangereux pour les abeilles (phrase SPE8) : pour protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs, ne pas appliquer durant la floraison et/ou en période de production d'exsudat, à l'exception des usages bénéficiant de la mention abeille F, PE, ou FPE. En cas d’intervention tardive (par exemple, stade E avec apparition des premières fleurs), utiliser impérativement les solutions efficaces et bénéficiant d’une dérogation abeille : MAVRIK SMART, TREBON 30EC (stade limite d’utilisation BBCH61) Attention : ces applications font l’objet d’un arrêté encadrant les horaires d’application : dans les 2 heures qui précèdent le coucher du soleil et dans les 3 heures qui suivent le coucher du soleil. 

Une utilisation raisonnée de ces solutions est indispensable. Lire attentivement les étiquettes et la documentation disponible et respecter les recommandations d'emploi.
 

Vos contacts en région :

  • Alexandra Denoyelle (a.denoyelle@terresinovia.fr) – Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur
  • Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées   
  • Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Occitanie 
     
Montaison Floraison Sud Aquitaine Est Occitanie Ouest Occitanie Auvergne Rhônes-Alpes Ravageurs Colza Equipe Sud et AURA - Terres Inovia

Semis - Rechercher les conditions optimales

Le semis joue un rôle capital dans l’obtention d’un tournesol robuste. La réussite de cette opération clé doit se traduire par un démarrage rapide de la culture et une moindre exposition des jeunes plantules aux ravageurs de début de cycle (limaces, oiseaux, taupins), par l’obtention d’un peuplement régulier, et par la limitation du risque mildiou.

Réaliser les dernières préparations sur sols ressuyés

En sortie d’hiver, les conditions d’humidité dans lesquelles sont réalisées les opérations de destruction des couverts végétaux et de préparation au semis sont déterminantes. Un passage d’outil dans des conditions d’humidité du sol inadaptées aura des conséquences rédibitoires sur l’enracinement du tournesol, le pivot du tournesol étant très sensible aux accidents structuraux tel que tassements ou lissages.  Il convient par conséquent i- de saisir les créneaux favorables (sol à consistance friable, sous les doigts, les mottes s’émiettent sans coller et donnent de la terre fine), sinon ii- d’attendre, avant de réaliser toute intervention, un ressuyage correct. Cela implique une surveillance régulière de l’état d’humidité du sol. En présence d’un couvert en phase de croissance rapide (cas d’une féverole en préfloraison), de surcroit avec des températures douces, une surveillance quotidienne s’impose.

Viser une levée avant le 1er mai

Les semis précoces, s’ils sont réalisés dans de bonnes conditions, montrent un avantage sur les résultats techniques du tournesol. Cette tendance a été majoritairement observée sur les dernières campagnes de production. Elle est corroborée par une analyse multivariée des enquêtes sur les pratiques culturales du tournesol réalisées par Terres Inovia entre 1996 et 2019 (sur treize campagnes). Celle-ci met en évidence un intérêt significatif des semis précoces (avant le 15 avril) par rapport au rendement.

Si les conditions météo sont favorables, sans pluies abondantes au cours des jours suivant le semis, tenir l’objectif d’un semis avant la mi-avril sera possible dans un grand nombre de situations. Il s’agit d’être opportuniste pour ne pas manquer les bons créneaux, et ainsi positionner au mieux le cycle de la culture par rapport à l’offre climatique (températures, et surtout esquive de la contrainte hydrique estivale). Le tournesol doit lever avant le 1er mai pour viser une entrée en floraison début juillet. Précisons enfin que les dates de semis doivent être adaptées à la précocité de la variété choisie.
 

Ne décaler la date de semis que pour des raisons sanitaires

  • En situation de risque mildiou (symptômes observés par le passé), il est recommandé de retarder le semis, si de fortes pluies sont annoncées dans les 5 jours. La contamination des plantules ayant lieu au moment de leur émergence, la présence d’eau libre durant cette phase favorise la germination des spores de mildiou qui vont alors infecter le tournesol. 
  • En situation fortement infestée par des adventices estivales difficiles  (ambroisie, datura, xanthium), la réalisation de faux-semis printaniers peut s’avérer un levier efficace. Cette pratique nécessite de décaler la date de semis pour laisser le temps aux adventices de lever, puis d’avoir une fenêtre climatique favorable pour les détruire. Ce décalage de la date de semis est à réserver pour les situations où la priorité est placée sur la gestion des flores problématiques. En effet, en l’absence de ces adventices il n’est pas spécialement conseillé de décaler le semis du tournesol, pour ne pas risquer d’entamer le potentiel de rendement.

Attendre que le sol soit suffisamment réchauffé 

Il est impératif de semer sur un sol ressuyé et suffisamment réchauffé à 5 cm de profondeur, avec une température supérieure à 8°C durant plusieurs matinées consécutives.

  • Une mesure de la température, avec un simple thermomètre de sol, au niveau du lit de semence est par conséquent un indicateur utile pour décider de la date de semis.
  • Consulter les prévisions météorologiques est également nécessaire. L’annonce d’une baisse notable des températures doit inciter à la prudence, surtout si le sol est humide.
  • A l’inverse, si le sol est bien ressuyé, un semis en conditions fraiches peut être envisagé si un réchauffement des températures est annoncé pour les prochains jours.
  • Le lit de semence doit être assez fin pour permettre un bon contact sol/graine et une parfaite fermeture du sillon, en évitant toutefois l’excès de terre fine, en particulier en sol battant. En argilo-calcaire l’idéal est de rechercher une proportion équivalente de mottes et de terre fine.

Prendre le temps de semer

Parce que la régularité de peuplement compte autant que la densité, le semis doit être réalisé à vitesse modérée, 4km/h, avec un maximum de 6km/ha. Les semoirs monograines de nouvelle génération, dit « rapides » à distribution électrique, permettent néanmoins d’augmenter le débit de chantier.
Des essais menés en 2021 et 2022 ont montré que des semis réalisés à 10-12 km/h avec ce type de semoir « rapide » donnaient lieu à une levée, un peuplement et un rendement similaires à ceux obtenus avec un semoir classique à vitesse modérée. Pour des vitesses de semis au-delà de 12 km/h, une perte de rendement est observée.
Prendre le temps de semer permet une meilleure maitrise de la profondeur de semis.Viser 2 à 3 cm de profondeur dans un sol frais, et 4 à 5 cm grand maximum si le sol est sec en surface. Cette profondeur est évaluée par rapport « à l’épaisseur de terre que le tournesol a au-dessus de la tête », on ne tient pas compte de la hauteur des billons formés par les chasse-mottes. Attention sur les sols légers car les billons peuvent s’affaisser; la graine peut alors se retrouver à une profondeur trop importante.
 

Décider d’une densité de semis adaptée à chaque situation

Outre les conditions de semis, le peuplement dépend particulièrement de la densité semée. 
L’optimum de densité est dépendant de la contrainte hydrique de la parcelle (type de sol et profondeur), de l’écartement entre rangs et du secteur géographique, en particulier si la parcelle est située dans une région qualifiée de « fraîche » ou à fin de cycle humide qui va impacter la capacité des capitules à sécher rapidement.

  • En moyenne la densité de semis optimale se situe entre 65 et 70 000 graines/ha pour atteindre les objectifs de rendement et de richesse en huile visés.
  • Dans les situations à large écartement (supérieur à 60 cm), attention aux surdensités sur la ligne qui peuvent induire une concurrence entre les pieds.
  • Préférer un écartement de 40 à 60 cm : selon les régions et le potentiel de la parcelle, 1 à 4 q/ha sont à gagner par rapport à un écartement large de type maïs (75 à 80 cm) à densité équivalente de semis.

 


 Maitriser les dégâts des ravageurs de début de cycle

Les dégâts seront d’autant plus faibles que la levée sera rapide ; au-delà de la première paire de feuilles, les jeunes plantes seront hors risque oiseau, il faudra attendre le stade 2 paires de feuilles pour être hors risque limaces !

 

Limaces

Les plantules de tournesol sont vulnérables de la levée jusqu’au stade 2 feuilles

  • Si les conditions au semis sont humides et si une attaque est attendue (risque à évaluer avant le semis en fonction de l’historique et des pratiques), appliquer une protection anti-limaces à la surface du sol juste après le semis (une ou des applications relais peuvent être nécessaires en fonction de l’activité du ravageur et de la vitesse de délitement des granulés). 
  • Pour les parcelles jouxtant un cours d’eau, utilisez un appareil qui contrôle l’épandage en bordure (type SPANDO TDS), ou utilisez un anti-limace à base de phosphate ferrique (autorisé en culture BIO).

Taupins et noctuelles terricoles

Ils occasionnent dans certaines situations des pertes de pieds importantes. Outre une levée rapide, une légère augmentation de la densité de semis permettra d’anticiper et compenser les pertes éventuelles. Pour les situations à risque taupin – antécédents d’attaques ou précédents favorables (prairie, friches, culture fourragère ou légumineuse) – un insecticide pourra être appliqué au semis.

Plusieurs produits en micro-granulé sont autorisés en application au semis. Veillez à respecter les prescriptions réglementaires sur l’utilisation des diffuseurs: en particulier, les microgranulés à base de lambda-cyhalothrine et de téfluthrine doivent être incorporés respectivement à 4 et 3 cm de profondeur minimum et donc sans diffuseur.

  • Belem 0.8MG/Daxol (cyperméthrine) à 12kg/ha,
  • Karate 0.4GR (lambda-cyhalothrine) de 12 à 15 kg/ha,
  • Trika Expert+ (lambda-cyhalothrine) à 15 kg/ha
  • Force 1.5G (téfluthrine) à 10 kg/ha

Votre contact régional
•    Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
•    Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr)- Occitanie
•    Alexandra Denoyelle (a.denoyelle@terresinovia.fr) – Auvergne Rhône alpes et Provence Alpes Cote d’Azur

Implantation Sud Aquitaine Est Occitanie Ouest Occitanie Rhônes-Alpes Auvergne Implantation Tournesol Matthieu Abella (m.abella@terresinovia.fr) - Terres Inovia

Choisir sa variété de soja zone Sud-Ouest: résultats des essais 2024

Terres Inovia s’appuie en 2024 sur les résultats de 56 essais conduits en collaboration avec ses partenaires, pour accompagner les producteurs dans leur choix variétal. Les résultats présentés ici, correspondent aux groupes de précocités les plus appropriés au secteur Sud Ouest, c’est-à-dire les groupes de précocités I et 0 (variétés du groupe II également présentées car série commune aux groupes I).

Dernières actualités Variétés sur Myvar: 

 

Classification des variétés 0, I et II 

9 variétés du groupe 0 ont fait l’objet d’une évaluation sur 8 essais en 2024, ainsi que 8 variétés du groupe I, et 1 variété dite charnière I/II (précocité intermédiaire entre les groupes I et II) sur 9 essais. 

Tableau 1 : Classification des variétés de soja en série 0 et série I/II, évaluées en 2024 dans le réseau Terres Inovia
 

Variétés des groupes I et II : productivité et teneur en protéines  

En tête du classement sur le critère de productivité nous retrouvons ES Connector, variété la plus tardive de la liste variétale testée, charnière entre les groupes I et II, suivie par Avatar. Toutes les 2 confirment leurs bons résultats obtenus en 2022 et 2023. Au-delà de sa première place, ES Connector se distingue par sa très bonne régularité, affichant un rendement supérieur à l’indice 100 (c’est-à-dire supérieur à la moyenne de chaque essai) dans les 9 essais retenus. Avec un résultat supérieur à 100 dans 7 essais sur 9, Avatar affiche une régularité de bon niveau. 

En troisième position ES Pallador se maintient en haut du classement (déjà second en 2023) malgré des performances en léger retrait en 2022 (98.5) et 2021 (99.1). 
RGT Stocata présente également un rendement moyen légèrement supérieur à la moyenne, au même titre que RGT Sinema malgré une plus forte variabilité inter-essai. Toutes les deux affichent en 2024, leur meilleur résultat depuis les 3 dernières années d’évaluation.
A l’inverse, les 4 dernières variétés du classement affichent en 2024 leur moins bons résultats depuis les 3 dernières années.

RGT Straviata alors première en 2023 est très légèrement inférieure à la moyenne (99.0) en 2024. Elle s’établit proche de son niveau de performance enregistrée entre 2019 et 2022 systématiquement entre 101% et 102%
Même constat pour ES Generator, 2ème en 2022 et qui recule dans le classement depuis 2 ans.
ES Conqueror et Isidor ferment la marche.

Teneurs en protéines

Depuis 3 ans le même trio de variétés occupe les 3 premières places du classement de la teneur en protéines, dans un ordre variable et des écarts très resserrés. Cette année RGT Stocata avec 44.2% est à quasi-égalité avec ES Conqueror (44.1%) suivi d’Isidor (43.9%). Derrière ce trio, nous retrouvons RGT Sinema en quatrième position tout comme en 2023. 
La teneur en protéines sur matière sèche moyenne, s’établit à 43.4% sur les 7 essais retenus.

Tableau 2 : Synthèse des résultats rendement et protéines des variétés de la série I/II évaluées en 2024

 

 

 

 

 

 

 

Variétés du groupe 0 : Productivité et teneur en protéines  


Le rendement moyen des essais en groupe 0 s’établit à 43.8 q/ha.

Rendements des variétés ayant plusieurs années d’évaluation

En 2024, GL Lilas, RGT Sicilia et RGT Starbela occupent les 3 premières places du classement. Bien qu’en léger retrait par rapport à 2024, RGT Sicilia confirme la régularité de son niveau de performance avec une troisième année consécutive supérieure à la moyenne. GL Lilas réalise sa meilleure performance depuis 3 ans, jusqu’ici évaluée à hauteur de la moyenne, voire en léger retrait en 2022. Sa régularité en 2024 avec un rendement supérieur à la moyenne dans 7 essais sur 7 est à remarquer. Son comportement particulièrement tardif en fin de cycle sur cette campagne est à souligner également. Starbela, à son avantage en 2024, se montrait en retrait sur les 2 dernières campagnes.
Cameron évaluée pour la première fois en 2023 avec un indice de 105%, décroche en 2024 autour de 95%. On retiendra également une très grande variabilité selon les situations traduite par un écart type élevé. Ces résultats sont à relativiser car la variété présente des densités significativement plus faibles que les autres dans au moins un essai sur deux.

Rendements des variétés évaluées pour la première fois

Lid Boutondor, pour sa première année d’évaluation, se distingue à deux égards. D’une part, par son niveau de productivité élevé avec un indice de 108%, soit le meilleur résultat de l’ensemble des variétés évaluées dans la série 0. D’autre part, sa régularité, étant supérieure à la moyenne dans 6 essais sur 7, et égale à la moyenne sur 1 essai. Une performance à confirmer en 2025.
 

Artesia présente également une performance intéressante à 105%, bien que nous pourrions noter un peu plus de variabilité dans ses résultats. 
Abiza requalifiée en groupe 0 après une évaluation l’an passé avec les variétés du groupe I, apparait en retrait avec un indice légèrement inférieur à 100%, mais s’est toutefois montrée assez régulière, toujours proche de la moyenne (entre 96% et 103%).

Teneur en protéines : 

La teneur moyenne en protéines s’affiche à 42.7%. 
A l’exception d’Abiza, Artesia et à plus forte raison Cameron (toutes les trois inférieures à 42%), l’ensemble des variétés sont supérieures à 43% ou très proche (Lid Boutondor à 42.9%).
GL Lilas, offre la meilleure teneur avec 43.9% et offre par conséquent le meilleur rapport rendement/teneur en protéines. RGT Speeda présente également un très bon niveau de teneur en protéines à 43.7%. Retenons également, RGT Starbella et RGT Sicilia, qui présentent également un très bon compromis entre le rendement et la teneur en protéines. Pour rappel, en 2023, RGT Starbella, GL Lilas et RGT Sicilia étaient ressorties en tête, et confirment en 2024 ces bon résultats.   
Lid Boutondor, bien qu’en léger retrait sur le critère de teneur en protéines par rapport aux premières variétés, se démarque toutefois, avec là aussi un rendement protéinique intéressant. Il sera nécessaire de confirmer ce résultat. 

 

Les préconisations pour 2025 sur les secteurs du sud Aquitaine

Autant que possible, il sera préférable de privilégier des implantations à partir de mi-fin avril avec une variété de groupe I et d’orienter son choix en fonction du débouché recherché. Pour les semis plus tardifs, les régions plus froides du piémont pyrénéen ou encore l’ensemble des situations avec une crainte sur les conditions de récolte, le groupe 0 sera mieux indiqué.
Ces préconisations sont établies sur la base des résultats 2024 ainsi que sur les résultats pluriannuels.

Variétés de groupe I

Sur le critère rendement, 
ES Connector fait figure de valeur sûre, avec des performances élevées et une régularité pluriannuelle confirmée. Attention cependant à son caractère plus tardif, moins adapté aux semis tardifs ou certains secteurs tels que la façade atlantique ou les zones de piémont. Avatar et ES Pallador un peu moins tardives affichent également de bonnes performances de façon régulière. Néanmoins, ces 3 variétés sont classées comme sensibles vis-à-vis du sclérotinia, ce qui peut présenter une limite dans les situations à risque. RGT Stocata, certes moins performante sur une approche pluriannuelle, mais toujours très proche de la moyenne depuis 2019 (inférieur ou supérieure selon les années) et 4ème en 2024, affiche quant à elle un comportement « très peu sensible » vis-à-vis de la maladie.   
RGT Straviata, en léger retrait en 2024, a affiché depuis 2019 des performances très régulières et fait toujours figure de valeur sûre.

Lorsqu’une teneur élevée en protéines est recherchée, les 3 mêmes variétés que l’an passé se distinguent sur ce critère. Il s’agit de RGT Stocata, ES Conqueror et Isidor. RGT Sinema conserve par rapport à l’an passé sa quatrième place. Dans le cas d’une recherche de compromis Rendement/Protéines RGT Stocata apparait comme la variété la plus pertinente, offrant également un intérêt vis-à-vis du sclérotinia.

Variétés de groupe 0

Sur le critère rendement, pour la troisième année consécutive, RGT Sicilia inscrit son bon niveau de performances dans la durée, et apparait aujourd’hui comme une valeur sûre. Arrivée en tête en 2024, GL Lilas fait également preuve de régularité, mais s’est montrée inférieure à RGT Sicilia en 2022 et 2023. Toutes les 2 sont comparables vis-à-vis des risques de verse (peu sensibles) et avec un bon comportement face au sclérotinia. RGT Sicilia se distingue par une insertion de première gousse plus haute, et est un peu plus précoce que GL Lilas
Parmi les nouvelles variétés évaluées, LID Boutondor affiche le meilleur niveau de productivité de la série 0. Un résultat à confirmer dans la durée.
Lorsqu’une teneur élevée en protéines est recherchée, plusieurs variétés sont candidates. Les préconisations de 2023 vers GL Lilas, RGT Sicilia ou RGT Starbella, sont confirmées par les résultats 2024.  RGT Speeda, bien positionnée en 2024 s’était montrée en léger retrait en 2023 par rapport à ces 3 variétés. Lid Boutondor, bien qu’à confirmer, présente un intérêt.


 

Préparation de campagne Implantation Sud Aquitaine Est Occitanie Ouest Occitanie Choix variétal Soja Compatible Arnaud Micheneau & Céline Motard- Terres Inovia

Arrivée des charançons de la tige du colza

Le redoux enregistré ces derniers jours constitue des conditions favorables à la reprise d’activité des charançons de la tige du colza, et les toutes premières captures ont été enregistrées dans les parcelles de colza cette semaine. Une surveillance minutieuse est à mettre en œuvre dès à présent.

Pourquoi surveiller le charançon de la tige du colza? 

Le charançon de la tige du colza occasionne des éclatements de tige pénalisants pour la culture. Pour ce ravageur, un piégeage à la parcelle donnera une alerte mais l'analyse de risque en réseau est à privilégier par rapport à une simple observation en parcelle isolée.  

Attention à ne pas confondre charançons de la tige du colza et charançons de la tige du choux (extrémité des pates rousse), ce dernier étant non nuisible pour le colza et souvent avec une arrivée plus précoce que celui de la tige du colza.

Sud-Ouest (19/02/25)

Les conditions ensoleillées depuis le weekend dernier, avec des températures en journée nettement supérieures à 15°C (déplacement des populations dès 12°C) et l’absence de vent constituent des conditions de vol idéales. La dynamique de vol actuelle semble comparable aux années précédentes. Les observations de la semaines prochaines permettront de savoir si le pic de vol est atteint ou non.

La quasi-totalité des parcelles du réseau de surveillance du BSV signalent la présence de charançons de la tige du colza, avec des captures significatives. 


Risque au 19/02 de prédiction de vol du charançon de la tige du colza dans le Sud de la France. N'hésitez pas à faire fonctionner l'outil sur votre commune (voir ci-dessous). La situation évolue quotidiennement.

AURA & Sud Est (Carte du 19/02/25)

Les premières captures du charançon de la tige du colza ont été enregistrées sur la région Auvergne Rhône-Alpes, avec des captures significatives sur les départements les plus au sud (Drôme, Isère, Puy-de-Dôme). Le stade sensible (C2) est atteint pour 30 à 40% des parcelles du réseau de surveillance BSV et les températures en hausse cette fin de semaine devraient favoriser la progression des captures.

 

Attention : Les informations prédites par les outils ne tiennent pas compte des spécificités de chaque parcelle et ne dispensent pas de la surveillance au champ ( via cuvettes jaunes) et/ou du BSV. 

Par ailleurs, alors que la reprise de végétation a débuté sur l’essentiel des parcelles du sud-ouest, la montaison ne semble pas encore amorcée, mais pourrait être imminente. Rappelons que le colza entre en phase de sensibilité à partir de ce stade montaison, caractérisé par l’allongement des entre-noeuds.  
En complément de vos observations n'hésitez pas à vous référer au BSV de votre région !

Evaluer le risque et surveiller la parcelle  : deux outils complémentaires 

Le piège à insecte «la cuvette jaune», est l'outil indispensable pour le suivi du colza. 

A ce stade de la campagne, la cuvette doit être posée sur végétation. Sa mise en place en amont de l’arrivée des insectes dans les parcelles est indispensable car cela permet ainsi de détecter les vols de ravageurs. Identifier la date d’arrivée d’un ravageur comme le charançon de la tige du colza est primordial pour raisonner la date d’intervention (voir ci-dessous).
 

L'outil de Prédiction des vols du charançon de la tige du colza  pour évaluer le risque. Cet outil digital simple, en accès libre, permet d’évaluer le risque et ainsi d’aider les producteurs de colza à prendre les bonnes décisions afin de protéger le plus efficacement possible cette culture tout en évitant les traitements inutiles. 

>> Accéder à l'outil 

 

​​​Faut-il intervenir ? Quand et avec quoi ? 

Dans tous les cas, pas de précipitation pour intervenir lors des premiers piégeages, les femelles ne sont pas aptes à pondre à leur arrivée dans les parcelles. Il faut compter entre 7 et 10 jours avant les premières pontes. Inutile de traiter lorsque les premières femelles sont capturées, car le risque est maximal lorsqu’une majorité d’individus est présente sur la parcelle. 

  • A ce jour, à ce jour, la majorité des parcelles n’ont pas effectué de piégeage significatif (environ 4-5 insectes minimum). Remettre la cuvette en place, observer votre parcelle et suivre le BSV. 

Le positionnement de l’intervention sera déterminant pour garantir l’efficacité de la protection 

Une intervention trop précoce risque de ne pas couvrir le risque lié à des arrivées plus tardives. Toutefois, dans le cas où des piégeages significatifs sont observés et la météo annonce un risque de ne plus pouvoir entrée dans la parcelle (ex : fortes pluies), il peut être pertinent de ne pas attendre les 8 jours avant la protection. 
Les solutions insecticides efficaces 

  • Les références DECIS PROTECH 0.33 l/ha et KARATE ZEON 0.075 l/ha sont efficaces pour réduire les dégâts du charançon de la tige du colza (réduction du nombre de tiges déformées et/ou éclatées). 

  • TREBON 30 EC est comparable mais est à réserver si présence simultanée de méligèthes au-delà du seuil. Ce n’est pas la cas lors de la rédaction de ce message.

  • SHERPA 100 EW et CYTHRINE MAX sont un peu en retrait. MAVRIK SMART est inférieur aux références 

Vos contacts régionaux

  • Alexandra Denoyelle (a.denoyelle@terresinovia.fr) - Auvergne-Rhône-Alpes & Provence-Alpes-Côte d'Azur
  • Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
  • Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr)- Occitanie

 

Sortie hiver Montaison Ouest Occitanie Est Occitanie Sud Aquitaine Ravageurs Colza Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Terres Inovia