Gestion en cours de campagne des grosses altises adultes (altises d’hiver)
OAD "Estimation du risque lié aux altises adultes"Cet outil vise à estimer le risque lié aux prélèvements foliaires par les altises des crucifères et altises d’hiver adultes, pour des levées avant le 1er octobre. |
Fréquence: forte
Nuisibilité : forte (avant le stade 4 feuilles)
Biologie
L’altise d’hiver aussi appelée grosse altise (Psylliodes chrysocephala) est un gros coléoptère « sauteur » de 3 à 5 mm. Il présente un corps noir et brillant avec des reflets bleus métalliques sur le dos. Les extrémités des pattes, des antennes et de la tête sont roux dorés.
Cet insecte, fréquent et très nuisible, occasionne des morsures circulaires, perforantes ou non de quelques millimètres dans les cotylédons et les jeunes feuilles (dégâts identiques aux petites altises).
Gestion
La lutte insecticide contre les altises adultes doit se raisonner à la parcelle et ne s’envisager que si la survie de la culture est menacée, du stade cotylédons jusqu’au stade à 3-4 feuilles du colza, c’est-à-dire si la culture pousse moins vite qu’elle n’est dévorée.
La meilleure parade est la mise en œuvre de tous les leviers permettant d’assurer une levée précoce de la culture pour atteindre 3-4 feuilles à l’arrivée des grosses altises, seuil au-delà duquel les plantes supportent les prélèvements foliaires (sauf plantes chétives).
Les captures dans les cuvettes jaunes (position enterrée) servent à détecter l’arrivée puis l’activité des altises d’hiver. Les pièges jaunes ne sont pas un outil de décision de traitement. C’est l’observation très régulière, à la parcelle, de l’état du colza entre les stades cotylédons et 3-4 feuilles étalées qui guide le raisonnement. Observer au crépuscule, ou mieux, dans l’obscurité si les altises sont actives.
| Stade sensible | Piégeage | Déclenchement des vols | Seuil indicatif |
| De la levée au stade 3 feuilles inclus |
Cuvette jaune enterrée Surveiller les attaques sur plantules quotidiennement |
Chute puis remontée des températures maximales journalières au-dessus de 20°C Vols autour du 20 septembre (variable selon les régions) |
8 pieds sur 10 avec morsures ET 25% de surface foliaire consommé * Les stades les plus jeunes sont les stades les plus sensibles. Cas particulier du Sud-Ouest : 3 pieds sur 10 avec morsures SI levée après le 1er octobre. |
* Plus qu’un seuil basé sur le % de plantes avec morsures et le % de surface foliaire détruite, ce sont la vitesse d’accumulation des dégâts et la vitesse de croissance de la culture qui pris en compte quasiment quotidiennement permettent de bien appréhender ce risque altises adultes.
Afin de faciliter la prise en compte de ces différents critères et la dynamique de croissance du colza, un OAD est disponible en ligne Consulter l’outil « Colza Risque Ravageurs ».
<25% surface foliaire consommée - >25% de surface foliaire consommée
Le recours aux insecticides doit tenir compte du statut de résistance connu ou suspecté (cf.carte).
Etat des résistances des populations d’altises d’hiver : les pyréthrinoïdes restent efficaces contre la grosse altise sur une grande partie du territoire (partie en orange et hachuré) – mise à jour juillet 2024.
Si une intervention est nécessaire :
- Pour les régions à forte résistance généralisée aux pyréthrinoïdes (secteur rouge), la seule stratégie de gestion passe par un semis et une levée précoce.
- Dans les secteurs où les résistances fortes ne sont pas généralisées (en jaune ou hachuré), intervenir avec un pyréthrinoïde en soirée (adulte actif en début de nuit). Cette intervention précoce sur les adultes n’aura que peu d’impact sur les infestations larvaires de novembre. Privilégier l’application d’une pyréthrinoïde classique (lambdacyhalothrine, deltaméthrine et cyperméthrine). En effet, si 3-4 jours après application, l’étofenprox est comparable aux pyréthrinoïdes classiques pour limiter les dégâts d’adulte, à 7 jours il est inférieur. L’esfenvalérate est déconseillé (inférieur aux pyréthrinoïdes classiques à 3-4 jours et à 7 jours).
|
Les ravageurs du colza sont tous régulés par de nombreux auxiliaires. Limiter les traitements insecticides autant que possible. Si un traitement se justifie, sur les insectes résistants, utiliser des produits efficaces au risque d’engendrer des pullulations d’insectes. Pour en savoir plus sur ces organismes, consulter l’article sur les auxiliaires. |
Pour en savoir plus sur l'état des résistances.
Insectes ravageurs : caractérisation de la sensibilité aux pyréthrinoïdes
Détermination de la sensibilité à la lambda-cyhalothrine de populations de grosses altises, de petites altises, de méligèthes, de différentes espèces de charançons du colza, et de différentes espèces de bruches (de la féverole, du pois ou de la lentille).
Nous contacter
Colza, de nouvelles stratégies pour limiter l’usage des insecticides
Face à la résistance des ravageurs aux pyréthrinoïdes, et au retrait de molécules, il est nécessaire de mettre en œuvre des pratiques visant la robustesse de la culture, mais également de favoriser la régulation naturelle des ravageurs par les auxiliaires des cultures.
S'inscrire à la formation
Insectes ravageurs : caractérisation de la résistance aux pyréthrinoïdes par mutation kdr
Recherche par analyse moléculaire de mutations sur le gène du canal sodium responsables de baisse d’efficacité des pyréthrinoïdes chez des populations de grosses altises, de méligèthes, de différentes espèces de charançons du colza ou de bruches de la féverole.
Nous contacterDocuments à télécharger
Les stades repères du chanvre
Les stades repères du soja
Comment prévenir puis gérer les attaques de grosses altises adultes ?
La grosse altise fait parler d'elle ces dernières années. L'implantation du colza joue un rôle primordial dans la gestion du risque de ce ravageur. Une bonne croissance du colza à l'automne (levée rapide, bonne dynamique de développement) conduit à une sensibilité plus faible voire nulle face aux ravageurs, notamment la grosse altise, grâce à l'évitement ou à une compensation des dégâts. Il est néanmoins nécessaire de suivre la présence de la grosse altise (cuvette jaune) surtout dans le cas de levées difficiles et tardives où le colza peut être mis en péril.
Petit guide pratique
des ravageurs du colza
Conçus pour être glissés dans la poche, les petits guides pratiques proposent des fiches pour reconnaître insectes et maladies des cultures et leurs dégâts.
AcheterLes stades repères du colza
Les stades repères du tournesol
Les stades repères du lupin
Un stade est atteint lorsque 50 % des plantes sont à ce stade, sauf la levée (80 % des plantes sont levées). Echelle BBCH.
Dessins : Terres Inovia
Semis du colza : Les atouts du semoir monograine
Des levées plus rapides et régulières avec un semoir monograine
Comparaison de semoirs en conditions sèches : les colzas semés au semoir monograine sont au stade cotylédons – 1ère feuille lorsque les colzas semés au semoir à céréales sont en cours de levée. Le peuplement est plus régulier avec le semoir monograine.
(Essai Terres Inovia - Morville sur Seille (54) - automne 2012)
- Régularité de la position de la graine en profondeur et bon rappui de la ligne de semis : levée plus rapide et homogène
- Contrôle de l'espacement des graines sur la ligne : optimisation des capacités de compensation du colza
- Écartement entre rangs qui permet le binage
- Économie de semences.
Conditions de mise en œuvre :
- Ne pas dépasser 50cm d’écartement en sols superficiels
- En sols moyen à profond, les écartements de 45-50cm (semoirs à betterave ou tournesol) sont optimums
- Les écartements type maïs (jusqu’à 80cm) sont à réserver aux sols profonds à bonne disponibilité en eau et en azote
- Dans tous les cas : adapter les densités de semis pour contrôler le nombre de plantes sur le rang (ne pas dépasser 15 plantes par mètre linéaire)
Profondeur de semis : semer idéalement entre 2 et 4 cm de profondeur
Avant de prendre une décision concernant la profondeur de semis, il est nécessaire de connaitre la profondeur de la zone fraiche.
En condition optimale de fraicheur, semer à 2 cm.
En sol sec sur 3-4 cm, semer plus profondément, jusqu’à 4 cm, pour positionner la graine sur la zone fraîche. La graine germera dès que la situation climatique le permettra (1 mm de pluie par centimètre de sol) et la jeune racine pourra croître dans une zone restée fraîche.
En sol sec, sur 5 cm et plus, semer à 2 cm de profondeur pour profiter d'une germination rapide en cas de pluie. Si les précipitations sont trop faibles (inférieures à 10 mm), le risque de dessèchement du grain en cours de germination est possible, la jeune racine ayant des difficultés à se développer dans une zone sèche. C’est la situation la plus délicate. Un semis à 5 centimètres peut favoriser la levée qui sera toutefois retardée par rapport à un semis plus superficiel si la réhumectation est rapide.
Dans tous les cas, ne pas assécher inutilement le sol par des passages répétées (herse, vibroculteur). Rappuyer le sol limite l'évaporation et favorise les remontées capillaires. En conditions difficiles, le semoir de précision est un plus pour la maîtrise de la densité, de la régularité du positionnement de la graine dans le lit de semences et donc pour l'implantation du peuplement.
Point technique
Réussir son implantation pour obtenir un colza robuste
Ce guide détaille les connaissances, stratégies et règles de décision qui permettent d’adapter les techniques culturales à chaque situation, afin de réussir l’implantation, et d’obtenir un colza robuste.
Acheter
Colza
Ouvrage de référence
Ce premier ouvrage de référence synthétise les connaissances sur la plante, sa culture, sa transformation
Acheter
Densité de semis : éviter les surdensités
Le peuplement optimal à viser en fin de levée se situe entre 20 et 35 plantes par mètre carré, selon le type de sol et l’écartement en rangs.
La densité de semis pour atteindre ce peuplement optimal se raisonne en fonction des pertes attendues à la levée qui dépendent du type de sol et du mode de semis (moins de pertes avec un semoir mono-graine, en sol léger et frais, plus de pertes en semis direct, en sol lourd, caillouteux et sec).
| Type de semoir (écartement) | Doses de semis conseillées (graines/m² ou kg/ha) en situation de pertes à la levée | |||||
| Faibles (≈15 % : semoir monograine, sols légers, frais affinés) | Moyennes ≈30 % : sols argileux, motteux, caillouteux) | Fortes ≈40 % : semis direct dans mulch et sols caillouteux) | ||||
| gr/m² | kg/ha* | gr/m² | kg/ha* | gr/m² | kg/ha* | |
| Céréales 15-34 cm | 40 | 1,6 à 2,0 | 50 | 2,0 à 2,5 | 55 | 2,2 à 2,8 |
| Monograine 35-44 cm | 35 | 1,4 à 1,7 | 45 | 1,8 à 2,2 | 50 | 2,0 à 2,5 |
| Monograine 45-50 cm | 30 | 1,2 à 1,5 | 40 | 1,6 à 2,0 | 45 | 1,8 à 2,2 |
| Monograine 60 cm | 30 | 1,2 à 1,5 | 40 | 1,6 à 2,0 | Non recommandé | |
| Monograine 70-80 cm | 22 | 0,9 à 1,1 | 25 | 1,0 à 1,25 | Non recommandé | |
* à titre indicatif, dose de semis en kg-ha pour un PMG de 4 à 5 g