Réapprobation du phosmet pour protéger le colza : un cas d’école pour consolider la protection intégrée des cultures
Accidents climatiques du pois : sécheresse et températures élevées
Sur le pois, les contraintes thermiques et hydriques sont généralement concomitantes, sauf en situation irriguée. La chaleur favorise l’évaporation de l’eau et le manque d’eau augmente la température du couvert. Le rendement du pois est fortement réduit.
Températures > 25°C
Situations à risque
Chez le pois, les températures maximales supérieures à 25°C affectent la photosynthèse. Dans les conditions habituelles de culture, il est rare de rencontrer ce niveau de température pendant la phase végétative. Il y a donc peu d’incidence durant cette période.
En revanche, pendant la floraison, les fortes chaleurs pénalisent le nombre de graines mises en place. Plus la période chaude est longue (plusieurs jours consécutifs), plus la situation est difficile à supporter pour la plante et aura des conséquences fortes sur le rendement.
Les symptômes observés
Un couvert clairsemé. Les températures élevées entre la levée et l’initiation florale (3-5 feuilles) diminuent la surface foliaire des premiers nœuds. L’efficience d’absorption du rayonnement est réduite ; la croissance est limitée. Mais cela reste rare sous nos latitudes.
Réduction possible du nombre de graines. L’équilibre organes végétatifs/organes reproducteurs est perturbé par les températures élevées avant début floraison. L’émission de nouveaux étages reproducteurs est stoppée. Cela peut affecter la production de graines. Ce problème est compensé si le pois produit plus de gousses et de graines sur ses premiers étages.
Des gousses mal remplies. Durant la floraison, les fortes températures limitent la photosynthèse. Les graines n’ayant pas franchi le stade limite d’avortement (SLA) ne se développent pas. Les gousses sont alors mal remplies (observable par transparence).
Des graines plus petites et de moindre qualité. Un pic de chaleur (> 30°C) prolongé, du stade début remplissage des graines à la maturité physiologique, a un effet négatif sur la taille des graines. La durée du remplissage étant réduite, le poids de mille graines (PMG) est affecté. La qualité germinative des graines est aussi amoindrie. L’irrigation ne contrecarre pas ce phénomène.
Stress hydrique
Situations à risque
Le rendement en pois (lien article rendement) est fortement pénalisé par le manque d’eau sur l’ensemble de son cycle, dans les sols peu profonds (RU < 150 mm) et séchants. Les températures élevées accentuent le problème.
Les symptômes observés
Un peuplement épars. Le manque d’eau affecte le pois à la levée. La graine ne germe pas ou donne naissance à une plantule qui dessèche rapidement. La levée est altérée partiellement ou en totalité. Pour pallier les risques de sécheresse, respecter la préconisation de semer à 3-4 cm de profondeur.
Des plantes chétives. La croissance du pois est fortement limitée en cas de manque d’eau entre la levée et le début floraison. La surface foliaire est touchée : la taille des feuilles est réduite. Le fonctionnement des nodosités est perturbé : le pois subit une carence en azote, le nombre d’étages fructifères diminue, moins de graines sont produites.
Une floraison stoppée. Un manque d’eau durant la floraison du pois a pour conséquence d’arrêter cette phase du cycle. Le nombre d’étages fructifères est réduit. Fleurs et gousses avortent : le nombre de graines/m² est limité. En fin de cycle, le stress hydrique peut limiter le remplissage des graines et aboutir à des PMG faibles. Le rendement est donc réduit. Visuellement, un couvert de pois stressé apparaît plus blanc qu’une parcelle bien alimentée en eau, car les fleurs sont positionnées au-dessus du feuillage.
Si l’alimentation hydrique est favorable durant le remplissage des graines, leur faible nombre est parfois compensé par un PMG plus élevé.
Les atouts du chanvre
Les atouts agronomiques
Une très bonne tête d'assolement
Le chanvre s'intègre bien dans une rotation. Culture de printemps, il permet de diversifier les assolements à base de cultures d'automne.
Le chanvre est une très bonne tête d’assolement qui laisse un sol propre (du fait de son comportement étouffant vis-à-vis des adventices) et meuble (du fait des racines pivotantes qui se développent en profondeur).
C'est un très bon précédent à céréales au même niveau qu'une luzerne ou un pois.
Pas de traitement en culture
La culture du chanvre ne nécessite pratiquement pas d’entretien ni l’usage de produits phytosanitaires en végétation. Si la levée se réalise dans de bonnes conditions, il se comporte comme une plante étouffante et empêche toute rivalité des adventices.
Un réservoir de biodiversité
Comparé à des cultures telles que le colza et le tournesol, le chanvre accueille la plus grande quantité et/ou activité d’arthropodes prédateurs (araignées, carabidés). Grâce à son couvert haut et dense, les araignées sont deux à trois fois plus nombreuses dans cette culture que dans les autres. L’effet tampon du couvert et la litière de feuilles au sol sont de forts atouts puisqu’ils offrent abri, humidité et nourriture à l’ensemble de ces prédateurs.
Une bonne résistance à la sécheresse
Par la configuration de son système racinaire (profond et en pivot), le chanvre est une culture qui résiste relativement bien à la sècheresse. Dans la très grande majorité des cas, les fournitures du sol sont suffisantes et l'irrigation ne se justifie pas économiquement.
Une culture adaptée à tout type de sol
Le chanvre se développe bien dans quasiment toutes les conditions et peut se retrouver dans tous les types de sols avec toutefois des différences de rendement. Il produira au mieux en terres profondes, humifères et bien drainées et donnera des rendements plus faibles en sols superficiels. Son système racinaire en pivot ameublit le sol, cependant le chanvre est très sensible à tous les défauts de structure du sol (semelle de labour, compaction localisée, etc.…).
Les atouts environnementaux
Les débouchés du chanvre a un impact favorable vis à vis de l'effet de serre, d’après les résultats de l'analyse du cycle de vie réalisé par l'INRA sur le chanvre.
L’agronomie
L’impact potentiel favorable est dû à la prise en compte du stockage de carbone dans la fibre et la chènevotte par la photosynthèse.
La thermoplastie
L'incorporation de la fibre de chanvre diminue l'impact potentiel défavorable du polypropylène. Ainsi, la consommation d'énergie et l'impact sur l'effet de serre sont respectivement inférieurs de 20 et 40 % à ceux liés à la production de polypropylène pur.
Le bâtiment
Le chanvre a un impact favorable vis-à-vis de l'effet de serre. Le cycle de vie d'un mètre carré de mur en béton de chanvre sur 100 ans stocke entre 14 et 35 kg de CO2 équivalent par m².
Afin d'évaluer les impacts potentiels sur l'environnement des compounds thermoplastiques chargés en fibres de chanvre et d'un mur en béton de chanvre, le Ministère de l'Agriculture et de la Pêche, en partenariat avec la filière chanvre, a sollicité l'INRA pour réaliser une ACV.
Une ACV permet de quantifier les impacts d'un produit fini, depuis l'extraction des matières premières qui le composent jusqu'à son élimination en fin de vie, en passant par les phases de distribution et d'utilisation, soit « du berceau au tombeau ». L'étude a été divisée en 3 parties : une partie agronomique, une partie thermoplastique et une partie bâtiment. Achevée en juin 2005, elle a mis en évidence des gains environnementaux dus à la présence du chanvre dans ces nouveaux produits. Or ces gains n'avaient pas été quantifiés jusqu'à présent.
Les atouts économiques
La culture du chanvre est éligible aux aides PAC (obtention d'une compensation financière à la surface et à la transformation industrielle de la filière).
Il existe une aide couplée à la surface pour la production de chanvre qui évolue chaque année. Une enveloppe de l’ordre de 1,7 millions d’euros est destinée au financement de cette aide avec un montant unitaire calculée en fin de campagne, sur la base des superficies demandées et respectant les conditions d’éligibilité à l’aide. Ainsi en 2015, son montant était de 140 €/ha. Du fait de l’augmentation des surfaces, en 2017 cette aide est passée à environ 100 €/ha.
Des débouchés diversifiés grâce à une valorisation de toutes les composantes de la planteToutes les parties aériennes de cette plante fibreuse et oléagineuse sont utilisées et valorisées dans une large palette de débouchés :
Les matériaux issus du chanvre possèdent une image extrêmement positive dans l’opinion publique de par leur caractère végétal, naturel et renouvelable (par comparaison aux produits issus du pétrole). |
Semis du colza : Les atouts du semoir monograine
Des levées plus rapides et régulières avec un semoir monograine
Comparaison de semoirs en conditions sèches : les colzas semés au semoir monograine sont au stade cotylédons – 1ère feuille lorsque les colzas semés au semoir à céréales sont en cours de levée. Le peuplement est plus régulier avec le semoir monograine.
(Essai Terres Inovia - Morville sur Seille (54) - automne 2012)
- Régularité de la position de la graine en profondeur et bon rappui de la ligne de semis : levée plus rapide et homogène
- Contrôle de l'espacement des graines sur la ligne : optimisation des capacités de compensation du colza
- Écartement entre rangs qui permet le binage
- Économie de semences.
Conditions de mise en œuvre :
- Ne pas dépasser 50cm d’écartement en sols superficiels
- En sols moyen à profond, les écartements de 45-50cm (semoirs à betterave ou tournesol) sont optimums
- Les écartements type maïs (jusqu’à 80cm) sont à réserver aux sols profonds à bonne disponibilité en eau et en azote
- Dans tous les cas : adapter les densités de semis pour contrôler le nombre de plantes sur le rang (ne pas dépasser 15 plantes par mètre linéaire)
Surveiller les prévisions météo pour les sols limoneux
Pour les sols limoneux battants surveiller les prévisions météo !
Si une irrigation est nécessaire, réaliser les apports d’eau avant le semis pour éviter les croûtes de battance qui handicaperaient la culture.
Exemple de croûtes de battance
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