Optimiser l’implantation pour lutter contre les ravageurs
Optimiser l’implantation pour lutter contre les ravageurs
L’implantation est une étape clé pour limiter la nuisibilité de tous les bioagresseurs du colza. Cela est particulièrement vrai pour l’altise d’hiver et le charançon du bourgeon terminal.
Il faut mobiliser tous les moyens agronomiques pour réussir l’implantation et obtenir un colza robuste et poussant tout l’automne : viser une levée précoce pour atteindre le stade 3-4 feuilles avant le 20 septembre et une croissance dynamique et continue à l’automne et au printemps.
Larves de charançons du bourgeon terminal (à gauche) et d'altises (à droite)
Quels objectifs à atteindre ?
Objectif 1
Viser une levée précoce avant le 1er septembre pour atteindre le stade 3-4 feuilles avant le 20 septembre au moment de l’arrivée des grosses altises adultes.
Les adultes d’altises d’hiver sont d’autant plus nuisibles que les stades du colza sont précoces, de la levée jusqu’au stade 3 feuilles inclus. A partir de 4 feuilles, les plantes peuvent supporter les prélèvements foliaires des altises. Le traitement visant les adultes devient alors inutile. Le levier le plus efficace pour réduire la période de risque consiste à semer suffisamment tôt pour viser une levée avant le 1er septembre et atteindre le stade 3-4 feuilles avant le 20 septembre, au moment de l’arrivée des insectes.
Objectif 2
Tout mettre en œuvre pour favoriser une croissance dynamique à l’automne sans rupture d’alimentation jusqu’à l’hiver.
Une croissance dynamique et continue à l’automne atténue les dégâts causés par les altises adultes : les morsures de feuilles, et donc la proportion de surface verte détruite, sont négligeables sur de grosses feuilles. Les dégâts causés au printemps par les larves d’insectes d’automne sont également plus limités : plus la croissance est soutenue et continue, moins les larves migrent vers le cœur des plantes et moins elles perturbent la croissance du colza. Un arrêt de croissance lié à un problème de faim d’azote, par exemple alors que les températures sont encore favorables à l’activité des larves et à la croissance des plantes, facilite leur migration vers le cœur des plantes.
Avec 800 g/m2 ET 25 g/plante de matière verte aérienne mi-octobre puis 1.5 kg/m² ET 45 g/plante en entrée d’hiver (fin novembre - début décembre), le colza est beaucoup plus robuste pour faire face aux attaques des ravageurs d’automne. Attention aux surdensités qui limitent la croissance des plantes.
Pourcentage de plantes indemnes de dégâts de charançons du bourgeon terminal et de grosses altises à montaison en fonction du poids frais mi-octobre en kg/m2 (a) ou en g/plante (c) et entrée hiver en kg/m2 (b) ou en g/plante (d) dans des modalités ou parcelles agriculteurs non traitées contre les insectes d’automne.
Cependant, au-delà de la biomasse entrée hiver, c’est bien la dynamique de croissance au cours de l’automne et à la reprise au printemps qui est importante pour limiter la nuisibilité des insectes, la biomasse à un instant donné n’étant qu’un indicateur partiel.
Une reprise précoce et une croissance dynamique en sortie d’hiver permettent, comme en automne, d’atténuer les dégâts causés au printemps par les larves d’insectes d’automne : l’objectif est que la croissance de la tige s’amorce avant que les larves n’atteignent le cœur des plantes. La dynamique de reprise dépend du climat, du statut azoté du colza et de la variété.
Comment atteindre ces objectifs ?
Choisir une variété vigoureuse et moins sensible aux attaques larvaires (infestations et dégâts moins importants).
Les travaux conduits par Terres Inovia ces dernières années montrent que les variétés présentent des différences de vigueur et de comportement face aux ravageurs d’automne. Pour en savoir plus, et intégrer ces critères dans le choix variétal, consulter les derniers résultats obtenus.
Assurer une levée rapide et régulière, sans surdensité.
Préserver l’humidité pendant l’interculture : limiter le nombre et la profondeur des passages de travail du sol au strict nécessaire pour gérer la structure du sol et les principaux bioagresseurs (risque adventices et ravageurs du sol).
- Obtenir un lit de semence optimal
- Eviter les surdensités de semis
Assurer une nutrition minérale azote et phosphore optimale à l’automne
- Par un bon enracinement (pivots>15cm) en entrée d’hiver.
- Par une disponibilité en azote et en phosphore :
Dans les sols où ces éléments peuvent être limitants :
- Associer le colza à des légumineuses gélives permet un meilleur fonctionnement de la plante, une meilleure absorption de l’azote et du phosphore. L’effet sur le nombre de larves d’altises est visible dès lors que le poids frais des légumineuses en entrée d’hiver est supérieur à 200 g/m².
- Et apporter de l’azote et du phosphore à l’implantation sous forme organique ou minérale. Respecter la réglementation en vigueur.
Dans les sols où l’azote et le phosphore ne sont pas limitants : les apports de ces éléments ne sont généralement pas nécessaires.
Eviter les facteurs limitants la croissance à l’automne
- Gestion adaptée des adventices
- Attention à la phytotoxicité liée aux désherbants du précédent et ceux appliqués sur le colza
- Défaut de structure de sol
Point technique "Réussir son implantation pour obtenir un colza robuste"Une bonne implantation permet d’obtenir un colza robuste, peu sensible aux ravageurs et aux adventices et nécessitant peu d’intrants. Il sera alors à même d’exprimer tout son potentiel de rendement et permettra de maximiser la marge économique. Acheter ou télécharger le point technique "Réussir son implantation pour obtenir un colza robuste" |
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