Cameline : choix de la parcelle pour la dérobée estivale
Il est essentiel de raisonner à l’échelle de la succession culturale pour maximiser les chances de réussite de la cameline en dérobée estivale. Son implantation se réfléchit et s’anticipe donc dès la conduite de la culture principale.
Il est essentiel de raisonner à l’échelle de la succession culturale pour maximiser les chances de réussite de la cameline en dérobée estivale. Son implantation se réfléchit et s’anticipe donc dès la conduite de la culture principale.
Critères de choix
- Culture principale récoltée tôt (orge d'hiver, pois d'hiver ...)
- Privilégiez les légumineuses pour faire l'impasse sur la fertilisation
- Évitez les parcelles avec un programme herbicide au printemps à risque
- Privilégiez les parcelles exemptes d'adventices
Après quelle culture principale ?
Le premier critère est de choisir un précédent récolté tôt, permettant d’implanter la cameline entre le 20 juin et le 10 juillet, pour garantir une récolte avant fin octobre. Les principales cultures candidates sont donc le pois d’hiver ou l’orge d’hiver, mais d’autres cultures récoltées précocement peuvent également convenir : le pois de conserve, l’ail, l’oignon…
La carte ci-dessous, qui présente la date d’atteinte de la maturité pour les variétés à cycle très court en fonction de différentes dates de levée, illustre l’importance de semer tôt. Par exemple, pour une levée le 1 juillet, la cameline arrive à maturité avant le 10 octobre sur l’ensemble de la France, alors que pour une levée au 8 juillet, elle arrive à maturité après le 10 octobre sur la zone nord de la France, et pour une levée au 15 juillet elle arrive à maturité après le 20 octobre sur près de la moitié nord de la France.
Implanter la cameline après une légumineuse (pois d’hiver par exemple) est particulièrement intéressant car cela permet de limiter voire de faire l’impasse sur la fertilisation azotée, et réduit ainsi les charges opérationnelles de l’ITK.
Point d’attention sur le programme herbicide de la culture principale
La cameline en dérobée estivale est sensible à la rémanence de certains herbicides, principalement ceux du groupe 2 (inhibiteur d’ALS1) avec les herbicides de la famille des sulfonylurées type metsulfuron, mésosulfuron, etc ainsi que l’imazamox (appliqué sur pois d’hiver). Elle semble également être sensible aux herbicides du groupe 14 (inhibiteur de la PPO2 type bifenox) et ceux du groupe 32 (inhibiteurs de la solanesyl diphosphate synthase, avec comme substance l’aclonifen, appliqué sur pois d’hiver).
Il existe donc un risque de phytotoxicité (décoloration des feuilles, pertes de pieds…) pour la cameline lorsque ces herbicides sont appliqués au printemps sur la culture principale, risque d’autant plus important en conditions sèches, en cas d’application tardive et lorsqu’il n’y a pas ou peu de travail du sol entre la récolte de la culture principale et l’implantation de la cameline. Malgré tout, les effets de ces herbicides peuvent varier selon différents facteurs (précipitation, type de sol, travail du sol, date et dose d’application…) et reste encore peu connus et quantifiés aujourd’hui.
Pression adventice sur la parcelle
Bien implantée, la cameline est une culture qui concurrence bien les adventices. Malgré tout, sur le terrain, la pression adventices reste l’un des principaux facteurs limitants de la cameline en dérobée d’été, il est donc primordial de mettre en œuvre tous les leviers possible pour gérer efficacement les adventices.
Il est recommandé de choisir une parcelle exempte d’adventices au moment du semis. En cas de présence d’adventices lors de la récolte de la culture principale et de volonté de semer en direct, un passage de glyphosate peut s’avérer utile pour gérer les adventices avant semis.
1ALS : acétolactate synthase
2PPO : protoporphyrinogène oxydase
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Les variétés disponibles pour la cameline
L’offre variétale n’est pas très développée et les semences sont parfois difficiles à trouver, notamment en bio. Cependant, face à l'intérêt grandissant des industriels pour la cameline, en particulier en dérobé pour la production de biocarburant, certains semenciers s'y intéressent désormais.
L’offre variétale n’est pas très développée et les semences sont parfois difficiles à trouver, notamment en bio. Cependant, face à l'intérêt grandissant des industriels pour la cameline, en particulier en dérobé pour la production de biocarburant, certains semenciers s'y intéressent désormais.
A titre d’exemple, la société Bayer a récemment fait l’acquisition du matériel génétique de cameline de l’entreprise canadienne Smart Earth Camelina, afin de se diversifier dans le secteur des biocarburants.
Un enjeu majeur pour la sélection des variétés adaptées à la dérobée est de développer des variétés à cycle très court.
Il existe des variétés de type hiver et des variétés de type printemps (mais dans les zones où le climat est doux - températures hivernales ne dépassant pas -10°C - les variétés de type printemps peuvent également être implantées à l’automne). Les efforts récents de sélection se sont concentrés sur les variétés de type printemps.
Voici une liste non exhaustive des variétés existantes :
Variété | Semencier | Année inscription | Type | Commentaire |
VERA | Camelina Company* | 2019 | Printemps | Adaptée à la dérobée |
ALBA | Camelina Company* | 2019 | Printemps |
|
CAMARES | Panam |
| Printemps |
|
MELINA | Panam |
| Printemps |
|
ARCADIA | Panam |
| Printemps |
|
CELINE | A2P | 1998 | Printemps |
|
EPONA | A2P | 1998 | Hiver |
|
CALENA | Saatbau | 1996 | Printemps |
|
OM | Sanctum Mediterranée | 2014 | Printemps |
|
LUC | DANISCO SEMENCES SA | 1995 | Printemps |
|
CAMELATE | Lidea |
| Printemps | Adaptée pour couvert d’interculture (floraison tardive) |
CAMELIA | Lidea |
| Printemps | Adaptée pour couvert d’interculture |
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Les clés de réussite de la cameline en dérobé
Retrouvez les fondamentaux pour réussir la cameline en dérobé estivale avec Louis-Marie Allard, ingénieur développement Terres Inovia de la zone Nord et Est.
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La cameline en agriculture biologique
Peu exigeante en intrants et résistante au bioagresseurs, la cameline s’adapte parfaitement aux systèmes en agriculture biologique.
Peu exigeante en intrants et résistante au bioagresseurs, la cameline s’adapte parfaitement aux systèmes en agriculture biologique.
Atouts agronomiques
Elle est souvent associée, notamment à la lentille, assurant un rôle de tuteur et d’aide à la gestion de l’enherbement. Dans ce cas, la cameline est semée à une densité plutôt faible, son rendement étant alors inférieur au rendement en pur.
Elle peut aussi être cultivée en culture pure, à l’automne ou au printemps, et constitue une option intéressante pour intégrer une crucifère dans les rotations biologiques. Elle présente notamment un intérêt pour la gestion des adventices : de cycle court, elle peut être semée très tardivement au printemps, ce qui permet de rompre le cycle des adventices et de réaliser plusieurs faux-semis au printemps.
Si les conditions d’implantation sont favorables, la cameline se développe rapidement et présente un fort pouvoir concurrentiel vis-à-vis des adventices. Mais dans le cas contraire, la cameline devient une culture très salissante car les passages d’outils mécaniques sont difficilement utilisables (risque de déchaussement avec la herse-étrille notamment).
Des témoignages d’agriculteurs révèlent également un potentiel effet allélopathique de la cameline, qui n’a pas encore été démontré en plein champ à notre connaissance.
Des débouchés à haute valeur ajoutée
La cameline produite en agriculture biologique est principalement valorisée en huile alimentaire, ou alors dans le secteur de la cosmétique, et les tourteaux sont valorisés en alimentation animale.
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Les débouchés de la cameline
La cameline est une culture oléagineuse dont les graines se caractérisent par un profil en acide gras original ainsi qu’une forte teneur en protéine. Ses propriétés lui confèrent un potentiel de valorisation dans différentes filières.
La cameline est une culture oléagineuse dont les graines se caractérisent par un profil en acide gras original ainsi qu’une forte teneur en protéine. Ses propriétés lui confèrent un potentiel de valorisation dans différentes filières.
À ce jour, ses principaux usages concernent la production d’huile pour l’alimentation humaine et la valorisation des tourteaux en alimentation animale. Cependant, elle suscite un intérêt croissant pour des applications dans les domaines de la cosmétique, de la chimie verte et de la formulation de spécialités techniques. De plus, une filière française se structure actuellement autour de la cameline cultivée en interculture, spécifiquement orientée vers la production de carburants d’aviation durables.
| Teneur en huile (%MS) | 28-49% |
| Dont a-linoléniques (précurseur ω-3) | 28-50% |
| Dont linoléiques (précurseur ω-6) | 15-23% |
| Rapport ω-3/ω-6 | 1.3-2.6 |
| Protéine (% MS) | 24.1-35.7% |
Une nouvelle filière pour la production de carburants d’aviation durables
Une particularité de la cameline est son cycle court – le cycle de la cameline peut être réalisé en 3 mois environ – ce qui lui permet d’être cultivée en interculture.
Par ailleurs, pour décarboner le secteur de l’aviation dans le cadre de la mise en œuvre de la loi européenne sur le climat, l’Union Européenne a adopté en 2024 le règlement RefuelEU Aviation. Ce règlement fixe des objectifs important d’incorporation de biocarburants à l’horizon 2050.
De plus, l’évolution récente de la Renewable Energy Directive II (RED II) a classé les matières premières produites en interculture dans la catégorie « biocarburants avancés » (annexe 9A de la RED II), les rendant ainsi éligibles pour la production de biocarburant pour l’aviation.
Ainsi, les cultures produites en interculture, telles que la cameline, représentent l’une des voies pour atteindre les objectifs d’intégration de biocarburant dans l’aviation, ce qui laisse envisager une importante demande pour celle-ci dans les années à venir.
De plus, les faibles besoins en intrant de la cameline permettent d’adopter un itinéraire technique à faible émission de Gaz à Effet de Serre, une nécessité pour la valorisation en biocarburant. Saipol, filiale du groupe Avril, travaille ainsi au développement d’une filière cameline produite en interculture.
Alimentation humaine
L’huile de cameline appartient à la famille des huiles riches en acide gras oméga 3, derrière le lin mais devant le chanvre, la noix et le colza. Du fait de sa forte teneur en oméga 3 et de son rapport ω-3/ω-6 optimal, elle présente des qualités nutritionnelles intéressantes pour rééquilibrer nos régimes alimentaires actuellement trop riches en oméga 6 par rapport aux oméga 3.
De plus, sa richesse en anti-oxydant tels la vitamine E lui assure une bonne stabilité et limite son oxydation, par rapport aux autres huiles riches en oméga 3. Elle est principalement consommée pour l’assaisonnement, mais peut également être utilisée pour la formulation de compléments alimentaires (autorisé en 2019 par la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes – DGCCRF).
Figure 2. Compositions en acides gras des huiles de lin et de chanvre comparées à celles d’autres huiles végétales de la famille alpha-linolénique (cameline, noix, colza et soja). Morin et al. 2015, OCL
Le marché de l’alimentation humaine concerne actuellement essentiellement la cameline produite en agriculture biologique, et reste un marché relativement peu développé.
Cosmétique
L’huile de cameline est également utilisée dans la formulation de produits cosmétiques, notamment du fait de sa forte teneur en anti-oxydants.
Autres débouchés
La recherche et l’industrie explorent une diversité d’applications pour l’huile et le tourteau de cameline, tels que la formulation de bioplastique, d’agents adhésifs, de biopesticides, de bioherbicide, de biostimulants… Le projet Carina explore par exemple la valorisation de cameline et moutarde d’Abyssinie (brassicata carinata) pour la formulation de biopesticide et biostimulant.
Alimentation animale
Le tourteau de cameline présente une teneur élevée en protéines, d’environ 45 %, ce qui en fait un ingrédient intéressant à intégrer dans les rations d’aliments pour animaux.
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Les modes d’insertion de la cameline dans les systèmes de culture
Adaptée à une large gamme de contextes pédoclimatiques, la cameline est cultivée sur l’ensemble du territoire en France. Elle peut s’insérer facilement dans une diversité de systèmes de culture, aussi bien en agriculture conventionnelle qu’en agriculture biologique.
Adaptée à une large gamme de contextes pédoclimatiques, la cameline est cultivée sur l’ensemble du territoire en France. Elle peut s’insérer facilement dans une diversité de systèmes de culture, aussi bien en agriculture conventionnelle qu’en agriculture biologique.
Une particularité de la cameline est la durée de son cycle, très court, qui lui permet aussi d’être cultivée en interculture.
La cameline en culture principale
En culture pure
La cameline peut être cultivée en pur en culture principale, avec des variétés de type hiver et de type printemps. Dans les zones où le climat est doux (températures hivernales ne dépassant pas -10°C), les variétés de type printemps peuvent également être implantées à l’automne.
En culture principale, la part de cameline produite en agriculture biologique est particulièrement importante, en lien avec son caractère rustique et sa résistance aux bioagresseurs, et aux opportunités de valorisation de l’huile en alimentation humaine.
Dans certains pays du sud du bassin méditerranéen, la cameline est cultivée sur des terres dites “marginales” à faible potentiel, qu’elle valorise bien.
En association
La cameline se prête bien aux associations de culture, particulièrement en agriculture biologique. L’association lentille-cameline est notamment largement pratiquée, la cameline jouant un rôle de plante tuteur, ce qui permet de limiter le risque de verse de la lentille.
De plus, si les conditions d’implantation sont favorables, la cameline se développe rapidement et présente un fort pouvoir concurrentiel vis-à-vis des adventices au stade rosette, à l’inverse du développement initial généralement lent des légumineuses, ce qui contribue à une meilleure maîtrise des adventices. Les autres associations cameline – légumineuses mentionnées dans la littérature sont la cameline associée au pois, au lupin ou au pois chiche.
Des références existent également sur la cameline associée à l’orge ou au blé, mais celles-ci évoquent la compétition entre les deux espèces et des pertes de rendement associées (thèse de M. Leclère sur l’insertion de cameline en Picardie).
En interculture
La durée du cycle de cameline, d’environ 3 mois pour les variétés à cycle court, lui permet d’être cultivée en interculture (= en dérobé). L’évolution récente du cadre réglementaire ouvre des opportunités de débouchés importantes pour la cameline cultivée en interculture, comme le carburant durable à destination de l’aviation.
En interculture d’été
Si la cameline s’adapte bien à une large gamme de contextes pédoclimatiques, différentes conditions doivent néanmoins être réunies pour maximiser les chances de réussite de la cameline en interculture d’été : des précipitations suffisantes sur la période de l’implantation (fin juin – début juillet), peu de jours à forte température (35°C – 40°C) pendant la floraison, et enfin une somme de température suffisante (1700°J en base 0) pour atteindre la maturité avant mi-octobre. Ces critères excluent les zones très au Nord et au Sud de la France.
Pour maximiser les chances de réussite, la cameline en interculture d’été doit être implantée après un précédent récolté précocement, comme l’orge ou le pois d’hiver.
En interculture d’hiver
Il est également possible de cultiver la cameline en interculture d’hiver, avant une culture de printemps semée tardivement telle que le tournesol ou le sorgho. L’enjeu pour ce type de succession est d’arriver à récolter la cameline assez précocement, pour ne pas trop décaler le semis de la culture suivante et impacter son potentiel de rendement.
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Les atouts agronomiques de la cameline
La cameline (Camelina sativa) est une crucifère (Brassicacée) originaire d’Europe et d’Asie du Sud-Ouest. Elle est historiquement cultivée en Europe, notamment en France dont les premières traces datent de l’Age de Bronze pour la production d’huile végétale et de fourrage.
La cameline (Camelina sativa) est une crucifère (Brassicacée) originaire d’Europe et d’Asie du Sud-Ouest. Elle est historiquement cultivée en Europe, notamment en France dont les premières traces datent de l’Age de Bronze pour la production d’huile végétale et de fourrage.
Sa culture est largement répandue jusqu’au début du XXe siècle, d’où on tirait une huile employée notamment dans la fabrication des savons et des peintures, avant de, peu à peu, disparaître face à la concurrence d’autres cultures oléagineuses plus productives telles que le colza. A l’époque, les résidus solides obtenus après extraction de l'huile servaient de compléments alimentaires au bétail ou étaient utilisés comme fertilisants ; les tiges étaient utilisées pour la confection de balais.
Aujourd’hui, elle réapparaît dans le paysage agricole européen, et intéresse de nombreux acteurs, agriculteurs comme industriels, du fait de ses atouts agronomiques et de l’ouverture de nouveaux débouchés.
Une bonne adaptation aux contextes pédoclimatiques
La cameline a un atout de taille : elle s’adapte à une large gamme de contextes pédoclimatiques, et valorise notamment bien les sols à faible potentiel. Elle est souvent présentée comme une culture rustique, du fait de sa faible exigence en intrants et de sa résistance à la sécheresse et aux fortes températures. Elle est également plutôt tolérante aux bioagresseurs et résistante à la verse. Ainsi, la cameline nécessite peu d’engrais et de pesticide, son introduction dans les systèmes de culture présente donc des intérêts économiques et environnementaux.
Pas de matériel spécifique mais des réglages nécessaires
De plus, sa mise en œuvre ne requiert pas de matériel spécifique, ce qui facilite son introduction dans les exploitations. Malgré tout, du fait de la petite taille de sa graine (PMG ≈ 1-1.5g), les phases d’implantation et de récolte nécessitent des réglages et une attention particulière.
Une culture au cycle court
Une particularité intéressante de la cameline réside dans la durée de son cycle, qui varie selon les variétés et périodes de semis de 90 à 250 jours (1700 à 1900 degrés jour en base 0°C selon les variétés). Elle peut donc être cultivée en culture principale, en association avec par exemple de la lentille ou encore en dérobé pour les variétés à cycle court (lien page mode d’insertion dans les SdC).
Un atout pour l'agriculture biologique
Sa faible exigence en intrant combinée à un fort pouvoir concurrentiel – à condition d’une levée régulière et homogène – lui permet de trouver sa place dans les rotations en agriculture biologique (lien page agriculture biologique). Certains agriculteurs rapportent même qu’elle aurait un effet "allélopathique", c’est-à-dire qu’elle pourrait freiner naturellement la croissance d’autres plantes indésirables autour d’elle. Cela n’a pas encore été démontré en plein champ à notre connaissance.
Conclusion
Ainsi, l’ensemble de ces atouts en font une culture capable de s’intégrer facilement dans une diversité de systèmes de culture en France, mais aussi à travers le monde, en agriculture biologique comme en conventionnelle, en culture principale comme en dérobé.
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Originaire d’Europe du Nord et d’Asie Centrale, la cameline est une crucifère (Brassicacée) cultivée en France depuis longtemps. Faiblement exigeante, elle ne nécessite que peu d’intrants. Culture à cycle court, elle peut être conduite en culture principale ou en dérobé. Son fort pouvoir concurrentiel lui permet de trouver sa place dans les rotations bios.
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Prestations et services
Acides gras ISO s/graines
Méthode utilisée : NF EN ISO 17059 - NF EN ISO 12966-4Souche fongique sur milieu de culture
Fourniture d'une croissance mycélienne sur milieu de culture des espèces fongiques décrites ci…Diagnostic pathologique sur matériel végétal
Réalisation d’un diagnostic par observations macroscopique et microscopique, complété si…Adventices : caractérisation de la sensibilité aux inhibiteurs d’ALS
Recherche par analyse moléculaire (séquençage) des mutations sur le gène de l'acétolactate…Une question ? Contactez-nous !
Si vous avez des questions ou des réflexions sur nos recherches, initiatives ou projets, n'hésitez pas à nous écrire.
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Les avantages
Cycle court
La cameline bénéficie d'un cycle court (environ 150 jours)
Grande adaptabilité
La culture peut se mener aussi bien en dérobé qu'en culture principale
Les chiffres clés
en dérobée d'été (hypothèse semis direct après pois, rendement 8q/ha pour un débouché SAF), s'ajoutant à la marge de la culture principale
Nos conseils techniques
Télécharger le guide
Ce guide de culture sur la cameline présente ses résultats économiques possibles en culture principale comme en dérobé, en agriculture conventionnelle ou en bio, ainsi qu’en semis direct. Des marges indicatives de rotations avec ou sans cameline dérobée sont présentées.
Consultez le dernier numéro d'Arvalis & Terres Inovia infos
Le numéro régionalisé de juin d'Arvalis & Terres Inovia infos est disponible et consultable en ligne (PDF téléchargeables ci-dessous).
A découvrir dans ce numéro :
OLÉOPROTÉAGINEUX
- Colza d’hiver : les variétés évaluées par Terres Inovia
- Colza associé à des légumineuses : une stratégie validée par les agriculteurs du Sud-Ouest
- Ravageurs du soja : Terres Inovia intensifie ses recherches en 2024
- Récolte du tournesol : choisir un matériel adapté et maximiser la marge
- Lupin d’hiver : les clés de réussite de l’implantation du protéagineux
Bonne lecture !
Documents à télécharger
Boostez votre interculture d’été : embarquez avec la cameline
Encore peu cultivée en France, la cameline se distingue pourtant par des atouts originaux et prometteurs. Appartenant à la famille des brassicacées, cette crucifère rustique se caractérise par des besoins agronomiques limités et des débouchés de plus en plus attractifs, ce qui suscite un intérêt croissant chez les agriculteurs. L’un de ses principaux avantages est son cycle de culture court, compris entre 90 et 110 jours selon les variétés, qui en fait une candidate idéale pour une implantation en interculture d’été. Toutefois, quelques points de vigilance doivent être respectés pour garantir le succès de cette culture.
Tout mettre en œuvre pour une implantation rapide
La réussite de la cameline en interculture estivale dépend largement de sa vitesse d’implantation. Cette étape cruciale passe par une levée rapide, homogène et vigoureuse. Il convient donc de tout mettre en place pour que le cycle s’effectue le plus rapidement possible afin de permettre une récolte à une date acceptable pour ne pas avoir d’impact sur l’implantation de la culture suivante s’il s’agit d’une céréale d’automne, et pour maximiser les chances d’avoir des créneaux météo favorables à la récolte.
Pour maximiser les chances de levée précoce, il est crucial de choisir un précédent cultural adapté, permettant une récolte avant le 10 juillet, date limite pour le semis de la cameline. Les cultures les plus propices vont être le pois protéagineux ou de conserve ainsi que l’orge d’hiver. Mais attention, des rémanences d’herbicides des groupes 2 (inhibiteur d’ALS1 type metsulfuron, mésofulfuron, pyroxsulame etc..) et groupe 14 (inhibiteur de la PPO² type bifenox) qui auraient été appliqués au printemps sur la culture principale, particulièrement en conditions sèches et de faible travail du sol, peuvent impacter la levée.
Après une orge d’hiver qui aura été fauchée la plus haute possible (25 – 30 cm), il est recommandé de retirer les pailles. Elles risquent de consommer de l’azote pour se dégrader et de gêner la qualité du semis (contact graine-sol). Les menues pailles doivent être bien réparties. Le semis doit être réalisé le plus proche possible après la récolte du précédent, idéalement dans les 24 à 48 heures suivantes, pour profiter de l'humidité du sol encore présente. Toujours dans un souci de préservation de l’humidité résiduelle, le semis direct avec un semoir à dent est à privilégier en positionnant les graines à 3 cm de profondeur.
Pour atteindre une densité optimale de 200 à 250 pieds/m², on devra semer environ 8 kg/ha de cameline. Cette recommandation tient compte des variations des poids de 1000 graines, qui peuvent aller de 0,9 à 1,5 gramme selon les variétés, tout en prenant en considération le taux de levée pénalisé par les conditions climatiques à cette période, ainsi que les phénomènes d’auto-compétition propres à cette plante. L'écartement entre les rangs devra être compris entre 12,5 et 15 centimètres.
1 ALS : acétolactate synthase
2 PPO : protoporphyrinogène oxydase
Eau et azote pour un démarrage rapide de la culture
À cette période de l'année, entre fin juin et début juillet, les précipitations significatives nécessaires à la germination des graines peuvent être aléatoires. Dans ce contexte, l'irrigation apparaît comme un levier pour garantir une levée rapide sans perte de temps. Un apport d'eau de l'ordre de 10 à 20 millimètres après le semis est suffisant. Néanmoins, à part dans le Sud Est de la France, on peut espérer à cette période un épisode pluvieux. Toujours dans l'optique de favoriser un bon départ de la culture, il est recommandé d'apporter 40 unités d'azote après une orge d’hiver, mais aucun apport n’est nécessaire en précédent pois. Aucun autre apport en azote ne sera nécessaire pendant la phase de végétation.
Privilégier une parcelle exempte d’adventices
Si la cameline est bien implantée, c’est une culture qui concurrence les adventices. Pour maximiser ses chances de succès, il est recommandé de disposer d'une parcelle propre au moment du semis et de gérer efficacement les repousses d'orge par la suite. En ce qui concerne la lutte contre les dicotylédones, les options chimiques sont limitées.
Erreurs à éviter :
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Précédent pois d’hiver : une opportunité à saisir
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