La cameline est une culture oléagineuse dont les graines se caractérisent par un profil en acide gras original ainsi qu’une forte teneur en protéine. Ses propriétés lui confèrent un potentiel de valorisation dans différentes filières.
À ce jour, ses principaux usages concernent la production d’huile pour l’alimentation humaine et la valorisation des tourteaux en alimentation animale. Cependant, elle suscite un intérêt croissant pour des applications dans les domaines de la cosmétique, de la chimie verte et de la formulation de spécialités techniques. De plus, une filière française se structure actuellement autour de la cameline cultivée en interculture, spécifiquement orientée vers la production de carburants d’aviation durables.
| Teneur en huile (%MS) | 28-49% |
| Dont a-linoléniques (précurseur ω-3) | 28-50% |
| Dont linoléiques (précurseur ω-6) | 15-23% |
| Rapport ω-3/ω-6 | 1.3-2.6 |
| Protéine (% MS) | 24.1-35.7% |
Une nouvelle filière pour la production de carburants d’aviation durables
Une particularité de la cameline est son cycle court – le cycle de la cameline peut être réalisé en 3 mois environ – ce qui lui permet d’être cultivée en interculture.
Par ailleurs, pour décarboner le secteur de l’aviation dans le cadre de la mise en œuvre de la loi européenne sur le climat, l’Union Européenne a adopté en 2024 le règlement RefuelEU Aviation. Ce règlement fixe des objectifs important d’incorporation de biocarburants à l’horizon 2050.
De plus, l’évolution récente de la Renewable Energy Directive II (RED II) a classé les matières premières produites en interculture dans la catégorie « biocarburants avancés » (annexe 9A de la RED II), les rendant ainsi éligibles pour la production de biocarburant pour l’aviation.
Ainsi, les cultures produites en interculture, telles que la cameline, représentent l’une des voies pour atteindre les objectifs d’intégration de biocarburant dans l’aviation, ce qui laisse envisager une importante demande pour celle-ci dans les années à venir.
De plus, les faibles besoins en intrant de la cameline permettent d’adopter un itinéraire technique à faible émission de Gaz à Effet de Serre, une nécessité pour la valorisation en biocarburant. Saipol, filiale du groupe Avril, travaille ainsi au développement d’une filière cameline produite en interculture.
Alimentation humaine
L’huile de cameline appartient à la famille des huiles riches en acide gras oméga 3, derrière le lin mais devant le chanvre, la noix et le colza. Du fait de sa forte teneur en oméga 3 et de son rapport ω-3/ω-6 optimal, elle présente des qualités nutritionnelles intéressantes pour rééquilibrer nos régimes alimentaires actuellement trop riches en oméga 6 par rapport aux oméga 3.
De plus, sa richesse en anti-oxydant tels la vitamine E lui assure une bonne stabilité et limite son oxydation, par rapport aux autres huiles riches en oméga 3. Elle est principalement consommée pour l’assaisonnement, mais peut également être utilisée pour la formulation de compléments alimentaires (autorisé en 2019 par la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes – DGCCRF).
Figure 2. Compositions en acides gras des huiles de lin et de chanvre comparées à celles d’autres huiles végétales de la famille alpha-linolénique (cameline, noix, colza et soja). Morin et al. 2015, OCL
Le marché de l’alimentation humaine concerne actuellement essentiellement la cameline produite en agriculture biologique, et reste un marché relativement peu développé.
Cosmétique
L’huile de cameline est également utilisée dans la formulation de produits cosmétiques, notamment du fait de sa forte teneur en anti-oxydants.
Autres débouchés
La recherche et l’industrie explorent une diversité d’applications pour l’huile et le tourteau de cameline, tels que la formulation de bioplastique, d’agents adhésifs, de biopesticides, de bioherbicide, de biostimulants… Le projet Carina explore par exemple la valorisation de cameline et moutarde d’Abyssinie (brassicata carinata) pour la formulation de biopesticide et biostimulant.
Alimentation animale
Le tourteau de cameline présente une teneur élevée en protéines, d’environ 45 %, ce qui en fait un ingrédient intéressant à intégrer dans les rations d’aliments pour animaux.
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