Publié le 25 juin 2025 | Mis à jour le 16 décembre 2025

Cameline : choix de la parcelle pour la dérobée estivale

Il est essentiel de raisonner à l’échelle de la succession culturale pour maximiser les chances de réussite de la cameline en dérobée estivale. Son implantation se réfléchit et s’anticipe donc dès la conduite de la culture principale.

Critères de choix

  • Culture principale récoltée tôt (orge d'hiver, pois d'hiver ...)
  • Privilégiez les légumineuses pour faire l'impasse sur la fertilisation
  • Évitez les parcelles avec un programme herbicide au printemps à risque
  • Privilégiez les parcelles exemptes d'adventices

 

Après quelle culture principale ?

Le premier critère est de choisir un précédent récolté tôt, permettant d’implanter la cameline entre le 20 juin et le 10 juillet, pour garantir une récolte avant fin octobre. Les principales cultures candidates sont donc le pois d’hiver ou l’orge d’hiver, mais d’autres cultures récoltées précocement peuvent également convenir : le pois de conserve, l’ail, l’oignon…

La carte ci-dessous, qui présente la date d’atteinte de la maturité pour les variétés à cycle très court en fonction de différentes dates de levée, illustre l’importance de semer tôt. Par exemple, pour une levée le 1 juillet, la cameline arrive à maturité avant le 10 octobre sur l’ensemble de la France, alors que pour une levée au 8 juillet, elle arrive à maturité après le 10 octobre sur la zone nord de la France, et pour une levée au 15 juillet elle arrive à maturité après le 20 octobre sur près de la moitié nord de la France.
 

Implanter la cameline après une légumineuse (pois d’hiver par exemple) est particulièrement intéressant car cela permet de limiter voire de faire l’impasse sur la fertilisation azotée, et réduit ainsi les charges opérationnelles de l’ITK.

Point d’attention sur le programme herbicide de la culture principale

La cameline en dérobée estivale est sensible à la rémanence de certains herbicides, principalement ceux du groupe 2 (inhibiteur d’ALS1) avec les herbicides de la famille des sulfonylurées type metsulfuron, mésosulfuron, etc ainsi que l’imazamox (appliqué sur pois d’hiver). Elle semble également être sensible aux herbicides du groupe 14 (inhibiteur de la PPO2 type bifenox) et ceux du groupe 32 (inhibiteurs de la solanesyl diphosphate synthase, avec comme substance l’aclonifen, appliqué sur pois d’hiver).

Il existe donc un risque de phytotoxicité (décoloration des feuilles, pertes de pieds…) pour la cameline lorsque ces herbicides sont appliqués au printemps sur la culture principale, risque d’autant plus important en conditions sèches, en cas d’application tardive et lorsqu’il n’y a pas ou peu de travail du sol entre la récolte de la culture principale et l’implantation de la cameline. Malgré tout, les effets de ces herbicides peuvent varier selon différents facteurs (précipitation, type de sol, travail du sol, date et dose d’application…) et reste encore peu connus et quantifiés aujourd’hui.
 

Pression adventice sur la parcelle

Bien implantée, la cameline est une culture qui concurrence bien les adventices. Malgré tout, sur le terrain, la pression adventices reste l’un des principaux facteurs limitants de la cameline en dérobée d’été, il est donc primordial de mettre en œuvre tous les leviers possible pour gérer efficacement les adventices.

Il est recommandé de choisir une parcelle exempte d’adventices au moment du semis. En cas de présence d’adventices lors de la récolte de la culture principale et de volonté de semer en direct, un passage de glyphosate peut s’avérer utile pour gérer les adventices avant semis.

1ALS : acétolactate synthase
2PPO : protoporphyrinogène oxydase

Les éditions sur la cameline