Tirs et piégeages d’oiseaux et petits gibiers: agir dans le respect de la réglementation
La réglementation offre des possibilités de protection des parcelles qui varient selon le statut des espèces et les départements.
Une espèce peut être déclarée « susceptible d’occasionner des dégâts » (anciennement « nuisible ») au niveau départemental. Cela autorise des opérations dites de « destruction » par des particuliers hors période de chasse. Des opérations de régulation administrative sous l’égide des lieutenants de louveterie sont aussi possibles pour toutes les espèces quel que soit leur statut. Il s’agit d’une procédure exceptionnelle soumise à enquête publique.
Statut des principales espèces d’oiseaux déprédatrices des grandes cultures
| Espèce | Statut | Type de régulation | |||
| Protégé | Susceptible d'occasionner des dégâts | Régulation en période de chasse | Destruction hors période de chasse | Régulation administrative | |
| Corneille noire | |||||
| Corbeau freux | |||||
| Choucas des tours | |||||
| Pigeon ramier | |||||
| Pigeon biset | |||||
| Etourneau sansonnet | |||||
Les formalités pour la destruction des espèces « susceptibles d’occasionner des dégâts » comportent deux étapes :
- Demande d’autorisation individuelle de destruction à transmettre à la DDT, complétée par une délégation du droit de destruction si le demandeur n’est pas chasseur ou piégeur agréé.
- Déclaration de destruction (bilan) à transmettre à la DDT après les opérations.
La destruction est possible par piégeage (sauf pour les pigeons ramiers) ou tir. Les formalités et modalités de destruction peuvent varier d’un département à l’autre. Il convient de se rapprocher des DDT et Fédérations des chasseurs pour les connaitre précisément. Même si les autorisations peuvent être données rapidement, il convient d’anticiper la réalisation des dégâts qui peut couvrir un court laps de temps.
L'identification précise des oiseaux est nécessaire avant d'entreprendre une démarche.
Classements « susceptible d’occasionner des dégâts » pour la campagne cynégétique courant jusqu’au 30 juin 2020
L’arrêté ministériel triennal du 30/06/2015 établissant pour chaque département la liste des espèces d'animaux classées espèces susceptibles d'occasionner des dégâts, est prolongé jusqu'au 30 juin 2019 par l'arrêté n°2018-530 du 28 juin 2018.
Obtenir le classement « susceptible d'occasionner des dégâts » des espèces déprédatrices
Pour obtenir ce classement ou bien le renouveler, il convient de déclarer les dégâts pour alimenter les travaux des commissions départementales de la chasse et de la faune sauvage. C’est possible via une déclaration en ligne sur le site de Terres Inovia, ou bien via les Fédérations des chasseurs et chambres d’agriculture de votre département.
Pour plus d’information
La réglementation relative aux animaux sauvages est assez complexe car elle a hérité d’une histoire très riche. Notre guide fait le point sur la réglementation (à télécharger en fin d'article)
Documents à télécharger
Tournesol : prévenir les dégâts d’oiseaux
Les oiseaux sont un risque majeur aux premiers stades du tournesol. Les informations collectées ces dernières années (déclarations de dégâts, enquêtes) indiquent un ordre de grandeur de plus d’un tiers des parcelles attaquées au niveau national, avec une forte incidence du pigeon ramier. Les variations entre années ne doivent pas cacher une tendance de long terme à l’aggravation du problème Les dégâts sont particulièrement dommageables en cas de resemis.
Les corvidés, corneille ou corbeau freux, peuvent causer des dégâts dés le semis. Les colombidés, pigeons ramiers et pigeons de ville, consomment les cotylédons. La fréquence des espèces dépend des zones géographiques. Les corbeaux freux sont notamment moins fréquents dans le Sud-Ouest. Le guide d’identification recensent les principales espèces déprédatrices.
Le pigeon ramier est le principal oiseau déprédateur à la levée
Soigner l’implantation
La fenêtre de sensibilité des plantules de tournesol aux dégâts de pigeon ramier est étroite : environ 2 semaines de l’émergence à la première paire de feuilles. Les dégâts sont d’autant plus faibles que la levée est rapide et homogène. Semer dans un sol suffisamment réchauffé (8°C à 5 cm de profondeur), si possible en même temps que vos voisins.
Méthodes préventives : effarouchement et produits répulsifs.
Les engrais foliaires à effets répulsifs utilisables en plein sur plantules montrent une efficacité limitée. Aucun produit répulsif n’est autorisé en protection de semences
De nombreux modèles d’effaroucheurs sont disponibles utilisant des signaux visuels ou sonores (les listes sont disponibles en téléchargement en fin d'article)
L’usage des effaroucheurs sonores est soumis à des règles de bon voisinage qui peuvent être rappelées par des arrêtés municipaux. Ces dispositifs ne présentent pas une garantie d’efficacité absolue. Le principal problème est l’accoutumance des oiseaux qui peut être contrebalancée par les mesures suivantes :
- Ne pas poser les effaroucheurs top tôt, mais juste avant le stade sensible : de l’émergence à première paire de feuilles en cas de risque colombidés. Dés le semis en cas de risque corvidés.
- Ne pas hésiter à déplacer les effaroucheurs sur la parcelle tous les 2/3 jours.
- Pour les effaroucheurs sonores faire varier les signaux et les intervalles de diffusion.
- Observer le paysage avoisinant les cultures attaquées pour orienter les effaroucheurs en direction d’une alimentation alternative (comme des feuilles vertes, des baies, des glands, etc.).
- Envisager une combinaison d’effaroucheurs peut réduire l’accoutumance telle que l’utilisation de canons à gaz associés aux ballons/cerfs-volants ou associés aux moyens pyrotechniques par exemple.
Le recours à un fauconnier est efficace sur pigeon ramier d’après un test réalisé sur notre station d’En Crambade, mais il reste coûteux dans un cadre individuel.
Tirs et piégeages
L’élimination par tir ou piégeage est possible hors période de chasse si l’espèce cible est classée « susceptible d’occasionner des dégâts » sur votre département. La démarche requiert l’identification de l’espèce visée, une demande d'autorisation à la préfecture et délégation du droit de destruction si le demandeur n’a pas de permis de chasse. Il est possible d’en savoir plus sur notre article dédié [lien].
Resemis : le dernier recours
Seuls les dégâts sur tige sont fatals contrairement aux dégâts sur cotylédons
Le resemis ou le remplacement par une autre culture ne doit être envisagé qu’après observation attentive des dégâts. En effet, les lésions des cotylédons ne portent pas à conséquence contrairement aux dégâts sur tige. La décision de resemis doit donc être basée sur les seuls manques ou symptômes de tiges coupées.
Documents à télécharger
Reconnaitre les oiseaux déprédateurs du tournesol
Chaque espèce d’oiseau a son comportement propre, occasionne des dégâts à certains stades (semis, levée, maturité) et bénéficie d’un statut juridique particulier. Le classement « susceptible d’occasionner des dégâts » (anciennement « nuisible ») concerne le niveau taxonomique de l’espèce.
Les informations sur les dégâts doivent être remontées à ce niveau pour être prises en compte. Il est par ailleurs indispensable de savoir si une espèce est protégée avant d’envisager d’éventuelles opérations de destruction.
Les confusions les plus fréquentes concernent les espèces de corvidés (« corbeaux ») et de colombidés (« pigeons »). En vue de faciliter la déclaration de dégâts et le choix de moyens de lutte adaptés, notre guide permet d’identifier les principales espèces déprédatrices des cultures oléagineuses et protéagineuses.
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Source : Terres Inovia |
Source : Terres Inovia |
Source : Terres Inovia |
Corbeau freux |
Corneille noire |
Pigeon ramier |
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Source : Terres Inovia |
Source : Haha (CC BY-SA 2.0) |
Source : Pierre Selim (CC BY-SA 3.0) |
Pigeon biset |
Tourterelle turque |
Etourneau sansonnet |
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Source : Terres Inovia |
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Choucas des tours |
Corbeau freux
Longueur : 41 à 49 c - Envergure : 81 à 94 cm - Poids : 380 à 520 g
Couleur : Noir à reflets violet rougeâtre. Chez l’adulte, la peau nue autour de la base du bec est blanc grisâtre. Le jeune ressemble beaucoup à la corneille noire. La mue des plumes du bec a lieu la seconde année, entre février et mai.
Morphologie : L'oiseau est trapu. Le dessus de la tête est conique et le ventre plat. Le bec est pointu.
Alimentation : Se nourrit surtout d'insectes, de vers de terre, parfois de graines et de débris végétaux.
Habitat et comportement : Vit en campagne cultivée, en colonies, repérables par les nids volumineux regroupés en haut des arbres. Se nourrit en groupe dans les labours, souvent en compagnie de choucas. Oiseaux peu farouches lorsqu’ils ne sont pas chassés.
Risque de confusion
Adulte : aucun risque de confusion à cause de la base du bec blanchâtre
Jeune : risque de confusion avec la Corneille noire mais celle-ci a le bec bombé sur le dessus.
Statut
Chassable : OUI
Protégée : NON
Susceptible d’occasionner des dégâts (selon le territoire) : OUI
Source : BROUARD G. 2006. Guide d’identification à l’usage des piégeurs de corvidés. FREDON Rhône Alpes
Corneille noire (Corvus corone corone)
Longueur : 44 à 51 cm - Envergure : 84 à 100 cm - Poids : 450 à 600 g
Couleur : Noire avec des reflets métalliques verts.
Morphologie : Le corps est légèrement plus fin que le corbeau freux. Le bec est plus gros, arqué sur sa partie supérieure et partiellement recouvert de plumes.
Alimentation :Omnivore. se nourrit de déchets, charognes, insectes divers, petits animaux des champs, baies, fruits, graines.
Habitat et comportement : Sédentaire dans la majorité de l’Europe, elle habite les forêts, les grands parcs, les cultures. Comportement agressif envers les rapaces, qu’elle chasse bruyamment.
Risque de confusion :
- avec le jeune corbeau freux, mais celui-ci possède un bec plus pointu et non bombé
- avec le choucas des tours, qui est plus petit et donc les cris sont plus aigus.
Statut
- Chassable : OUI
- Protégée : NON
- Susceptible d’occasionner des dégâts (selon le territoire) : OUI
Source : BROUARD G. 2006. Guide d’identification à l’usage des piégeurs de corvidés. FREDON Rhône Alpes
Pigeon ramier (Columba palumbus)
Longueur : jusqu’à 42 cm - Envergure : jusqu’à 76 cm - Poids : en moyenne 500g
Couleur : Le plumage est gris, avec sur chaque aile une large bande blanche caractéristique, rendant l'oiseau facilement identifiable en vol. On observe de chaque côté du cou des petites tâches blanches (sauf chez les jeunes de l’année) et des reflets verts et pourpres.
Alimentation : Presque exclusivement végétale.
Habitat et comportement : Espèce répandue en zone cultivée, surtout à proximité d’arbres ou de zones boisées (bosquets, bois, haies…). Elle est plus rare dans les zones montagneuses. Elle peut réaliser jusqu’à 3 nichées par an.
Risque de confusion :
- avec le pigeon biset, mais celui-ci est plus petit, présente 2 larges bandes noires sur les ailes et aucune tâche blanche sur le côté du cou.
- avec la tourterelle turque, qui est plus petite
Statut
- Chassable : OUI
- Protégée : NON
- Susceptible d’occasionner des dégâts (selon le territoire) : OUI
Source : Terres Inovia. 1967. La protection des cultures contre les oiseaux – Etude sur les dégâts provoqués par Pigeons, Corvidés et Passereaux et les moyens de les limiter. Publication ACTA. 152 p
Pigeon biset (Columba livia)
Longueur : jusqu’à 32 cm - Envergure : jusqu’à 63 cm - Poids : jusqu’à 300 g
Couleur : Le plumage est gris-bleu, avec des reflets verts et lilas sur les côtés du cou. Le croupion et le dessus des ailes sont blanchâtres. La queue présente une barre noire à son bout, et les ailes 2 larges barres noires transversales, observables en vol.
Alimentation : Presque exclusivement végétale.
Habitat et comportement : L'oiseau niche souvent en colonies. Il peut ainsi être nuisible dans les zones cultivées surtout à proximité immédiate des villes.
Risque de confusion
• avec le pigeon ramier mais celui-ci est plus gros et présente des tâches blanches sur le côté du cou.
Statut
- Chassable : OUI
- Protégée : NON
- Susceptible d’occasionner des dégâts (selon le territoire) : NON
Source : Terres Inovia. 1967. La protection des cultures contre les oiseaux – Etude sur les dégâts provoqués par Pigeons, Corvidés et Passereaux et les moyens de les limiter. Publication ACTA. 152 p
Tourterelle turque (Streptopelia decaocto)
Longueur : environ 32 cm - Poids : entre 125 et 240 g
Couleur : Le plumage est gris sable plutôt clair, avec un demi collier noir autour de la nuque, souligné de blanc. Le cou et la poitrine tirent vers le gris vineux et le blanc au niveau du ventre. Les ailes présentent des liserés clairs et les plumes du bout des ailes sont foncées.
Morphologie : L'allure est élancée. Le bec est noir, court et fin.
Alimentation : Essentiellement granivore.
Habitat et comportement : L'oiseau vit en zone urbaine et rurale, vergers, bosquets… Il est visible près des stocks de grains. L'espèce est grégaire (vit en groupe) et vit généralement en couple.
Risque de confusion : avec le pigeon ramier mais celui-ci est plus gros.
Statut
- Chassable : OUI
- Protégée : NON
- Susceptible d’occasionner des dégâts (selon le territoire) : NON
Etourneau sansonnet (Sturnus vulgaris)
Longueur : 18 cm - Envergure : 37 cm
Couleur : Le plumage est noirâtre aux reflets violets/verts. Des tâches triangulaires blanc roussâtre sont observables sur le dos, le dessus de la tête et le cou. La queue est bordée de roux. Chez les jeunes, le plumage est brun/gris et la gorge blanchâtre.
Morphologie : Les ailes sont pointues, la queue courte. Le bec est effilé et conique.
Alimentation : Insectivore (surtout pendant la nidification), frugivore et granivore (plutôt en automne).
Habitat et comportement : L'oiseau est très social, il vit en bandes d’effectifs variables selon les périodes de l’année. Les bandes se réunissent le soir dans des dortoirs pouvant compter plusieurs centaines de milliers d’individus. Elles se dispersent au printemps au moment de la nidification (couples isolés). L'oiseau réalise des vols importants dans la journée dans les champs et peut s’associer au corbeau freux.
Statut
- Chassable : OUI
- Protégée : NON
- Susceptible d’occasionner des dégâts (selon le territoire) : OUI
Source : Terres Inovia. 1967. La protection des cultures contre les oiseaux – Etude sur les dégâts provoqués par Pigeons, Corvidés et Passereaux et les moyens de les limiter. Publication ACTA. 152 p
Choucas des tours (Corvus monedula)
Longueur : 40 cm - Envergure : 64 à 73 cm - Poids : 220 à 270 g
Couleur : Presqu’entièrement noire, légèrement plus claire sur les flancs et la poitrine. Iris blanc. Chez les juvéniles, le plumage est terne et moins contrasté.
Morphologie : Allure générale compacte. Le bec est court.
Risque de confusion :Le choucas de tours ne doit pas être confondu avec d’autres corvidés plus corpulents et aux cris beaucoup plus graves comme la corneille noire et le corbeau freux.
Statut
- Chassable : NON
- Protégée : OUI
- Susceptible d’occasionner des dégâts (selon le territoire) : NON
Source : www.oiseaux.net
Stockage du pois
Bruches sur graines de pois
Ventiler
Lors de l’arrivée en stockage, la température des graines de pois peut être très élevée (> 35°C) ! Pour assurer une bonne conservation, ventiler l'air ambiant dès la mise en silo pour abaisser rapidement la température vers 18-20°C (ventilation de nuit souhaitable) et abaisser progressivement le taux d’humidité (<14 % pour une conservation sur la durée).
Intervenir contre la bruche
A la récolte, il reste souvent des graines bruchées d’où sortiront des adultes au cours du stockage. Or, il ne doit pas y avoir d’insectes vivants pour commercialiser les graines. La lutte contre les bruches au stockage contribue à réduire les populations l’année suivante.
- La fumigation phosphine (phosphure d’aluminium ou de magnésium) tue tous les insectes y compris les larves à l’intérieur des graines. Elle ne laisse aucun résidu, mais très peu d’OS français sont équipés (nécessité de silos étanches et d’un opérateur agréé). Cette technique est utilisée essentiellement dans les ports de chargement ;
- L’insecticide de stockage K-OBIOL ULV 6 (à base de deltaméthrine et pipéronyl butoxide) est le seul produit homologué sur pois (et lentille) en France. Le produit n’est pas cher et n’engendre pas de risque de dépassement de la LMR (limite maximale de résidus). Attention sur féverole, cet insecticide ne peut pas être utilisé car la LMR de deltaméthrine est abaissée à 0,01 mg/kg à partir de décembre 2024, et donc toute application au stockage rendrait la féverole non conforme. Bien qu’efficace, il semble assez peu utilisé par les OS ;
- Le chauffage est un traitement coûteux qui impose un compromis entre températures élevées pour tuer les bruches mais pas trop pour ne pas altérer la couleur des graines ;
- Le tri mécanique en hiver consiste à éliminer les déchets après que les bruches adultes sont sorties des graines. Cette pratique est assez fréquente, notamment en agriculture biologique, mais nécessite un délai avant la commercialisation. Il existe un risque de dispersion de bruches dans l’environnement.
Abaisser la température des graines ne permet pas de lutter contre les bruches, seulement d’assurer leur bonne conservation.
Ravageurs souterrains : limaces et mouche du semis
Les levées lentes et difficiles sont particulièrement exposées aux ravageurs souterrains (mouche des semis, limaces, …).
Soigner la mise en place de la culture et respecter les bonnes pratiques de semis suffisent généralement à limiter les problèmes et à éviter le recours aux produits phytosanitaires.
Limaces : les dégâts significatifs sont rares
Les limaces font preuve d'activité essentiellement nocturne. De jour, elles ont tendance à rester immobiles, cachées à l'abri de la lumière. De nuit, en conditions favorables (température, humidité), elles s'activent et cherchent à s'alimenter, à proximité immédiate ou, si la nourriture manque sur place et si elles ont la possibilité de se déplacer (sol humide en surface), en menant une prospection active. Une limace grise peut parcourir jusqu'à 3 m par nuit.
Une limace consomme jusqu'à l'équivalent de 50% de son poids par période de 24h.
Deux espèces principales
| Limace grise ou loche | Limace noire | |
| Couleur de la jeune limace | Rose violacée | Gris bleuâtre |
| Couleur de la limace adulte | Gris beige (+ ou - foncé) | Manteau noir |
| Taille de l'adulte au repos | 4 à 5 cm | 2.5 à 4 cm |
| Mucus | Blanc laiteux ou abondant | Incolore |
| Nombre de génération par an | 1 à 2, voire plus | 1 à 2 |
| Ponte par individu | 300 oeufs | 150 à 200 oeufs |
| Espérance de vie | 9 à 13 mois | 7 à 12 mois |
Même en conduite conventionnelle, la lutte doit demeurer exceptionnelle car les dégâts significatifs sur soja sont rares. 2 substances actives sont autorisées aujourd’hui :
- métaldéhyde
- phosphate ferrique.
Afin d’évaluer le risque d’attaque, vous devez connaître l’activité des limaces sur la parcelle
en conditions humides (attention, une observation ou un piégeage juste après un travail du
sol peut biaiser le résultat) :
- par observation directe des limaces actives sur le sol humide en surface, avant qu’il ne
- fasse trop jour ;
- par piégeage : disposez un abri sur la surface du sol (carton plastifié, tuile, soucoupe
- plastique, planche, etc.) ou mieux, un véritable piège à limaces.
En soja bio, en dernier recours, et de manière exceptionnelle, utiliser en curatif un anti limaces autorisé en AB à base de phosphate ferrique.
Mouche du semis
Les attaques de mouche sont plus fréquentes et potentiellement plus graves que celles occasionnées par les limaces.
Les adultes (mouches) de cet insecte polyphage pondent de préférence dans les terrains humides et riches en matière organique.
Les larves de mouches peuvent ronger dans le sol le contenu des graines et des cotylédons, mais dès que ceux-ci sortent de terre et s'étalent, l'impact devient négligeable.
Les cotylédons touchés , une fois dépliés, laissent apparaitre des lésions noirâtres. Repérer ces symptômes sur plantule et les difficultés à la levée.
De simples mesures préventives, basées sur une implantation des cultures dans des conditions favorables à une levée rapide, sont généralement suffisantes. Pour éviter les attaques :
- Travailler le sol 1 mois avant la levée afin d’éviter de se retrouver en présence de matière organique en décomposition au moment de la germination (les sols fraichement travaillés sont plus attractifs)
- Semer sur un sol suffisamment réchauffé (> 10°C) pour éviter les levées lentes et difficiles qui sont les plus exposées.
- Ne pas semer à plus de 3 cm de profondeur, en préférant un semoir pneumatique monograine
- Semer sur terres bien ressuyées.
Aucun produit n’est actuellement autorisé pour lutter contre la mouche des semis en soja.
Taupins
En cas de risque de taupins avérés, Trika Lambda 1/Trika Expert+ ou Karate 0,4 gr/Ercole, sont autorisés (efficacité montrée également sur vers gris).
Pyrale des haricots : observer les gousses
Identifier la pyrale des haricots
La pyrale des haricots (Etiella zinckenella) est un insecte de l'ordre des lépidoptères (papillons). La chenille est de couleur jaune à vert. Elle prend une teinte violacée au niveau dorsal avec des lignes longitudinales plus sombres en fin de développement (jusqu’à 15 mm de long).
L’adulte est un papillon grisâtre de 22-26 mm d’envergure.
Biologie
Après une première génération dans les légumineuses sauvages (ex. : robinier faux acacia), les deux générations suivantes s'attaquent au soja et couvrent la phase de formation et de remplissage des gousses. Après éclosion la larve pénètre rapidement dans la gousse et la chenille se nourrit des graines en cours de remplissage. A l’ouverture de la gousse, on retrouve soit la chenille soit des déjections et des restes de graines.
Après s’être nourrie des graines de soja, la chenille sort de la gousse en perçant un trou (diamètre 1 à 2 mm), tombe sur le sol, puis s’y enfonce pour se nymphoser ou entrer en diapause larvaire.
Observée pour la première fois sur soja en 2003 dans un secteur centré sur la région d’Agen (Lot-et-Garonne), la pyrale des haricots a gagné progressivement l’ensemble de la zone de production de soja du Sud-Ouest.
Dégâts
Dans la zone de présence, une forte proportion des parcelles peut être concernée. Cependant, les attaques étaient globalement faibles dans trois quarts des cas et le plus souvent localisées sur les bordures. Les pertes de rendement peuvent être importantes sur certaines parcelles en particulier les parcelles non irriguées.
La qualité visuelle et la capacité de conservation des graines sont altérées. Par contre, la teneur en protéines n'est pas affectée.
Conseils et moyens de lutte
Aucune stratégie de lutte chimique ou avec du Bacillus thuringiensis n’est réellement efficace car la larve pénètre rapidement dans la gousse après éclosion.
Une irrigation bien conduite constitue la meilleure parade.
Sur les parcelles où des attaques de pyrale du haricot ont été observées, il est conseillé de :
- déchaumer derrière le soja pour augmenter le taux de mortalité des cocons de pyrale,
- labourer ensuite pour limiter les sorties d'adultes de la première génération.
Etat des résistances selon la région et le ravageur
Terres Inovia organise le suivi de l’évolution des résistances au sein des populations de coléoptères ravageurs du colza, avec le soutien financier du Ministère de l’Agriculture*. Ce monitoring a révélé l’existence de plusieurs mécanismes de résistance au sein des principales espèces de ravageurs du colza.
*projet France Agrimer RESIST financé par le ministère de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire ; la responsabilité du Ministère ne saurait être engagée.
Grosse altise : les mécanismes de résistance pouvant conférer des niveaux de résistances élevés continuent d’être détectées dans de nouveaux départements (figure 1).
Sur altise d’hiver, plusieurs mécanismes de résistances existent et peuvent cohabiter dans une même population. L’ensemble du territoire est concerné.
Deux types de résistance ont été détectés pouvant expliquer le manque d’efficacité des pyréthrinoïdes sur grosses altises (mutation de cible et détoxification).
La résistance par mutation « kdr » qui confère un faible niveau de résistance est la plus répandue. Ce mécanisme est surtout présent dans le Nord, l’Ouest, le Centre et le Sud-Ouest. Les pyréthrinoïdes (lambdacyhalothrine, deltaméthrine, cypermethrine et l’étofenprox) restent efficaces contre les adultes. Sur larves privilégier la lambdacyhalothrine.
Dans certains départements de l’Est (l’Yonne, l’Aube, la Haute-Marne, la Côte d’Or, la Nièvre, le Jura, la Haute-Saône, la Marne, la Meurthe-et-Moselle, les Vosges et l’ouest de la Moselle), une autre mutation, dite « super kdr », est généralisée ou dominante. Les mécanismes impliqués confèrent une forte résistance des populations d’altises aux pyréthrinoïdes. Les pyréthrinoïdes sont alors inefficaces.
Dans les départements où les premiers cas de « super kdr » ont été identifiés, Il reste possible de protéger son colza avec un pyréthrinoïde (départements hachurés figure 1).
Aujourd’hui, la mutation « skdr » est identifiée sur grosse altise dans 46 départements répartis sur l’ensemble du territoire et elle est considérée généralisée ou quasi généralisée dans 11 départements, tous situés dans le quart Nord-Est de la France.
Figure 1 : Niveau de résistance des populations de grosses altises en 2024 (mise à jour juillet 2024)
Charançon du bourgeon terminal : des mutations KDR bien installées sur le Centre et une partie du Nord Est (figure 2).
Sur charançon du bourgeon terminal, l’efficacité des insecticides est très variable selon les populations. Les populations avec les plus faibles taux de mortalité dans nos tests laboratoires présentent 2 mécanismes de résistance : mutation de cible KDR et détoxification. Il n’est donc pas possible de distinguer la résistance induite par la mutation KDR de la résistance par détoxification. Nous ne pouvons pas non plus faire faire un lien direct entre présence de mutation KDR et efficacités au champ.
Dans nos essais au champ, en présence de mutation KDR, l’efficacité des pyréthrinoïdes (lambdacyhalothrine, deltamethrine et cyperméthrine) est de l’ordre de 40-50%.
Contrairement à la grosse altise, aucune mutation super KDR n’a été mise en évidence.
Quelques cas de mutation KDR, ont été détectées dans le Sud-Ouest.
Figure 2 : Niveau de résistance des populations de charançon du bourgeon terminal en 2024 (mise à jour en juillet 2024).
Autres ravageurs du colza
Des mutations « kdr » et « super kdr » ont été détectées dans quelques populations de charançons des siliques. Des mutations « kdr » ont également été détectés dans quelques populations de charançons de la tige du colza et du chou. Aujourd’hui, aucune perte d’efficacité des pyréthrinoïdes n’a été observé au champ.
La résistance du puceron vert aux pyréthrinoïdes par mutation de cible (par ex KDR) est considérée comme généralisée depuis de nombreuses années. La résistance au pirimicarbe (mutation de cible MACE) a été confirmée dans le Nord-Est de la France et semble très répandue depuis la fin des années 2000. Un autre mécanisme de résistance dit métabolique est également connu pour ce puceron et il peut induire une résistance à un large spectre . Quant aux méligèthes, ils sont résistants à la plupart des pyréthrinoïdes actuels en « ine », hormis l’etofenprox (ex TREBON 30 EC) et le tau-fluvalinate (ex. MAVRIK SMART) qui échappent à la rapide métabolisation par les insectes et conservent leur potentiel d’efficacité.
S'adapter aux résistances !
Les suivis de résistance sur les coléoptères ravageurs du colza par Terres Inovia et ses partenaires se poursuivent. Plusieurs mécanismes de résistance aux pyréthrinoïdes sont impliqués, certains conférant des niveaux de résistance très importants en particulier sur altise d’hiver. Dès à présent, il faut limiter au maximum les interventions sur charançon du bourgeon terminal et grosse altise par un respect des seuils d’intervention basé sur une observation précise des infestations et le choix de l’insecticide adapté aux résistances présentes ou suspectées. Consultez www.terresinovia.fr pour les dernières mises à jour. Evaluez en quelques clics le risque altise adulte, larves d'altises et charançon du bourgeon terminal grâce à des observations simples en parcelles. Les outils disponibles gratuitement en ligne sur www.terresinovia.fr vous indiqueront le niveau de risque et la stratégie de traitement la plus adaptée à votre contexte de résistance
Insectes ravageurs : caractérisation de la sensibilité aux pyréthrinoïdes
Détermination de la sensibilité à la lambda-cyhalothrine de populations de grosses altises, de petites altises, de méligèthes, de différentes espèces de charançons du colza, et de différentes espèces de bruches (de la féverole, du pois ou de la lentille).
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Colza, de nouvelles stratégies pour limiter l’usage des insecticides
Face à la résistance des ravageurs aux pyréthrinoïdes, et au retrait de molécules, il est nécessaire de mettre en œuvre des pratiques visant la robustesse de la culture, mais également de favoriser la régulation naturelle des ravageurs par les auxiliaires des cultures.
S'inscrire à la formation
Insectes ravageurs : caractérisation de la résistance aux pyréthrinoïdes par mutation kdr
Recherche par analyse moléculaire de mutations sur le gène du canal sodium responsables de baisse d’efficacité des pyréthrinoïdes chez des populations de grosses altises, de méligèthes, de différentes espèces de charançons du colza ou de bruches de la féverole.
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La régulation naturelle des ravageurs du colza
Le colza, une culture très riche en arthropodes (insectes et araignées)
Les insectes phytophages sont nombreux sur colza. Il s’agit d’une problématique bien connue pour les agriculteurs qui certaines années ne savent plus où donner de la tête entre les altises, méligèthes et autres charançons. Ce qui est moins connu, c’est que le colza abrite également une grande diversité d’arthropodes qui passent souvent inaperçus. Certains d’entre eux sont particulièrement bénéfiques dans la mesure où ils participent à la régulation des populations de bioagresseurs : il s’agit des auxiliaires entomophages.
Sur colza, les auxiliaires se divisent en deux grandes catégories, les prédateurs et les parasitoïdes. Parmi les prédateurs, on distingue les prédateurs généralistes et d’autres s’attaquant spécifiquement aux pucerons.
Les prédateurs
Les prédateurs du sol :
Ces prédateurs se rencontrent dans tous les champs cultivés et vivent principalement au niveau du sol. Ils présentent la particularité d’être peu spécifiques et de consommer une large gamme de proies en grand nombre afin d’assurer leur développement. Ces arthropodes sont des opportunistes, ce qui signifie qu’ils vont s’attaquer aux proies qu’ils rencontrent au hasard de leurs déplacements. Cependant, chaque espèce présente des préférences alimentaires et la taille des proies est corrélée à la taille du prédateur considéré. Parmi les prédateurs généralistes, on distingue les carabes, les staphylins et les araignées.
1. Carabe sur siliques - 2. Staphylins - 3. Araignée sur colza
La majorité de ces prédateurs sont actifs au niveau du sol et ne montent pas sur les plantes. Comment vont-ils atteindre les ravageurs du colza tels que les méligèthes que l’on voit, bien visibles au niveau des inflorescences ?
Les altises d’hiver et les limaces pondent leurs œufs au niveau du sol, ce qui les rend vulnérables aux prédateurs. Les limaces adultes peuvent également être attaquées par les prédateurs de grande taille. Cependant, les ravageurs du colza sont surtout prédatés à un moment bien précis de leur cycle de vie. Les larves des coléoptères ravageurs du colza se développent dans ou sur les plantes de colza (selon les espèces). Au cours du développement des coléoptères ravageurs du colza, les larves âgées tombent au sol pour terminer leur cycle développement avant de réémerger plusieurs semaines plus tard sous forme adulte. C’est ce que l’on appelle la nymphose. Les larves de ravageurs sont ainsi prédatées lorsque les larves tombent au sol pour se nymphoser.
Les prédateurs de pucerons
Parmi les prédateurs de pucerons certains sont bien connus, les coccinelles notamment. Cependant seules certaines espèces sont aphidiphages, c’est-à-dire qu’elles consomment des pucerons. Les adultes sont de bonnes prédatrices mais les larves sont encore meilleures. Les syrphes et les chrysopes sont sans doute moins connus. Les syrphes adultes avec leurs rayures jaunes et noires, peuvent être confondues avec des abeilles ou des guêpes. Ce sont pourtant des mouches. La forme adulte consomme uniquement du nectar, contrairement aux larves qui sont de très bonnes prédatrices. Chez les chrysopes, ce sont également les larves qui assurent le service de régulation et sont très voraces. Les larves de ces deux groupes d’insectes peuvent manger plusieurs centaines de pucerons en quelques jours. Ces auxiliaires participent activement à la réduction des populations de pucerons. Il n’est pas rare de les observer sur les plantes s’attaquant aux pucerons.
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Pour en savoir plus sur la biologie de ces auxiliaires et apprendre à les identifier, vous pouvez consulter : Le site du CASDAR ARENA |
Les parasitoïdes
Si les prédateurs sont peu visibles, ce n’est rien en comparaison des parasitoïdes. Sur colza, il s’agit principalement de petites guêpes de quelques millimètres que l’on peut apercevoir dans les cuvettes jaunes ou autour des inflorescences au cours de la floraison. Il s’agit d’insectes dont les larves ont la particularité de vivre au dépend d’un hôte et surtout de le tuer à l’issu du processus. Ces insectes sont souvent spécifiques d’un (ou quelques) hôtes et s’attaquent à un stade bien particulier. Sur charançon des siliques, 22 espèces de parasitoïdes ont été décrites. Certaines s’attaquent aux œufs, d’autres aux adultes ou aux larves. Cependant, pour la très grande majorité des insectes ravageurs du colza les parasitoïdes sont des endoparasitoïdes larvaires c’est-à-dire qu’ils réalisent leur développement à l’intérieur des larves de ravageurs. La femelle adulte de parasitoïde cherche une larve pour pondre. Une fois trouvée, elle va déposer son œuf dans la larve du ravageur. Si la larve est cachée dans la tige, elle sera même capable en captant les vibrations émises par celles-ci de déposer son œuf exactement dans l’hôte. La larve de ravageurs va alors continuer son développement comme si de rien n’était. Le parasitoïde va reprendre son développement lorsque le ravageur réalise sa nymphose dans le sol. Il va alors consommer la nymphe de ravageur et ainsi la tuer.
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Pour en savoir plus sur la biologie de ces auxiliaires et apprendre à les identifier, vous pouvez consulter : Le site du CASDAR COLEOTOOL |
Bien que leur action passe souvent inaperçu, les prédateurs et les parasitoïdes limitent les pullulations d’insectes.
L’action des auxiliaires sur les populations de pucerons peut-être rapide. Cependant, sur colza, la très grande majorité des auxiliaires entomophages s’attaquent aux larves, après que les dégâts aient été engendrés sur la culture. Leur action n’en est pas moins très importante. Des taux de parasitisme de plus de 90% ne sont pas rares. Ces taux sont cependant très variables et dépendent de nombreux facteurs qui sont difficiles à évaluer. Le taux de mortalité des ravageurs liés aux prédateurs du sol est plus difficile à quantifier. Ces prédateurs et parasitoïdes permettent néanmoins et de façon importante de réguler la nouvelle génération de populations de ravageurs et évite ainsi les phénomènes de pullulation à l’échelle d’un territoire. Cette action passe souvent inaperçue dans la mesure où les ravageurs quittent les parcelles et sont capables d’en coloniser de nouvelles à plusieurs kilomètres de distance.
Comment les favoriser ?3 leviers permettent de les favoriser dans l’environnement Limiter le travail du sol :De nombreuses espèces passent au moins une partie de leur vie dans le sol, c’est le cas par exemple des hyménoptères parasitoïdes qui se nymphosent dans les premiers centimètres du sol. Selon les auxiliaires considérés, le travail du sol peut les tuer, engendrer des déplacements de populations ou perturber les équilibres entre espèces. Le travail du sol après colza, même superficiel, est particulièrement impactant. Limiter les traitements insecticides :Certains auxiliaires sont présents en permanence dans les parcelles. Même si les différents insecticides présentent des toxicologies variables et que leur impact sera plus ou moins marqué en fonction du moment de l’application et des espèces d’auxiliaires considérés, chaque traitement peut leur nuire. Les insecticides peuvent tuer par contact s’ils sont appliqués directement sur les insectes auxiliaires ou par ingestion s’il y a consommation d’aliments contaminés (pollen, nectar, miellat). Les auxiliaires volants comme les syrphes, chrysopes et les hyménoptères parasitoïdes y sont particulièrement sensibles. Pour les préserver, éviter les traitements en pleine journée, notamment au moment du pic d’activité des auxiliaires volants qui sont les plus exposés et préférer ceux en soirée. Offrir des ressources alimentaires et des abris :La plupart des auxiliaires consomme du nectar ou du pollen au moins à un moment de leur cycle de développement. La préservation des espaces semi-naturels (haies, bosquets, arbres isolés), la gestion des bords de champs pour favoriser la présence de dicotylédones et la mise en place de bandes fleuries avec des espèces annuelles (féverole, vesce, sarrasin…) ou pérennes (carotte sauvage, achillée millefeuille, bleuet, lotier…) sont des leviers importants pour maintenir ces organismes dans le milieu et renforcer leurs performances de régulation. Des ressources accessibles doivent être présentes toute l’année (complémentarité entre espèces pour étaler la floraison) et le maillage suffisamment fin pour permettre le déplacement des auxiliaires sur le territoire et la colonisation des parcelles agricoles. |
Petit guide pratique
des ravageurs du colza
Conçus pour être glissés dans la poche, les petits guides pratiques proposent des fiches pour reconnaître insectes et maladies des cultures et leurs dégâts.
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Pigeons : des attaques au stade végétation localement très nuisibles pour le colza
Déclarez vos dégâts d’oiseauxDéclarez vos dégâts est important pour une reconnaissance de l’enjeu au niveau national, et pour informer les commissions départementales de la chasse et de la faune sauvage qui proposent le classement « susceptible d’occasionner des dégâts » de certaines espèces. Cela permet aussi de réaliser des études pour mieux comprendre les variations des attaques et ainsi mettre au point des méthodes de prévention plus performantes. |
Les pigeons peuvent attaquer les limbes des feuilles et touchent parfois le bourgeon terminal ce qui entraine la perte du plant.
Dans le meilleur des cas, seules les ramifications secondaires seront capables de se développer à la sortie de l’hiver, entraînant un retard de maturation. Les dégâts restent habituellement localisés sur des parcelles à risque (situation isolée en plaine près de bosquets) mais peuvent être sévères.
Dégâts d'oiseaux sur colza
Des moyens de lutte limités
Les pigeons ramiers sont chassables pendant la période hivernale, selon les modalités propres à chaque département. L’utilisation d’effaroucheurs est envisageable mais ces dispositifs ne présentent pas une garantie d’efficacité absolue. Le principal problème est l’accoutumance des oiseaux qui peut être contrebalancée par les mesures suivantes :
- Eviter une utilisation préventive et systématique sur une trop longue période
- Ne pas hésiter à déplacer les effaroucheurs sur la parcelle tous les 2/3 jours.
- Pour les effaroucheurs sonores faire varier les signaux et les intervalles de diffusion.
- Observer le paysage avoisinant les cultures attaquées pour orienter les effaroucheurs en direction d’une alimentation alternative (comme des feuilles vertes, des baies, des glands, etc.).
- Envisager une combinaison d’effaroucheurs peut réduire l’accoutumance telle que l’utilisation de canons à gaz associés aux ballons/cerfs-volants ou associés aux moyens pyrotechniques par exemple.
Epouvantail posé lors du semis
De nombreux modèles d’effaroucheurs sont disponibles utilisant des signaux visuels ou sonores.
L’usage des effaroucheurs sonores est soumis à des règles de bon voisinage qui peuvent être rappelées par des arrêtés municipaux.
Punaises vertes : prévenir les pullulations
Biologie
Description
Adulte : punaise de 12 à 16 mm de long, de couleur verte en printemps-été et brun violacé en automne-hiver avec un écusson triangulaire à l’arrière du thorax. Présence de 3 petits points clairs, parfois 5, à la base de l’écusson.
Larves : 5 stades larvaires se succèdent.
- Stade 1 : couleur brun rouge
- Stade 2 : couleur noire
- Stade 3 : verte, ponctuée de blanc, de jaune et de noir
- Stade 4 : verte avec de larges zones encore noires
- Stade 5 : verte
Œufs : ils sont pondus par groupes, en rang serrés, le plus souvent sous les feuilles.
Cycle de vie
La punaise verte (Nezara viridula) peut se développer aux dépens de nombreuses plantes hôtes. Elle réalise deux générations par an. La première est réalisée sur divers cultures hôtes à partir de mars/avril. Fin juin, la nouvelle génération d’adultes investit le soja, dès la floraison.
Les femelles peuvent pondre plusieurs centaines d’œufs, par plaques de 30 à 80 œufs, sur la face inférieure des feuilles. Les « larves » passent par 5 stades de couleurs variées. Les stades 1 à 3 sont grégaires. Les stades 4 et 5 se répartissent progressivement dans le champ. Les punaises passent ensuite l’hiver sous forme adulte.
Les adultes puis les larves, sont généralement peu nombreux dans les premières semaines de la floraison. Mais des conditions favorables et des pontes abondantes peuvent faciliter l'envahissement progressif des parcelles et conduire à de véritables pullulations dans les 4-6 dernières semaines de végétation jusqu’à la récolte.
Œufs de punaises groupés | Punaises au stade 4 | Punaise adulte
Dégâts sur gousses et graines
Les dégâts sont liés aux prélèvements alimentaires effectués par les adultes et les larves sur les organes de la plante, surtout les gousses et les graines. Il s’ensuit :
- une perte de rendement par avortement de gousses, de graines, diminution du poids des graines
- une chute de la qualité germinative des graines
- un risque de transport de maladies fongiques, bactériennes ou virales
- une instabilité des graines au stockage
Symptômes sur gousses
Les attaques sur jeunes gousses entraînent des malformations, des dessèchements prématurés et même des avortements complets de gousse.
1. Ponctuations brunes en surface correspondant à des piqûres dans les graines - 2. Gousse avortée
Symptômes sur graines
Suivant le stade de développement et l’intensité de la ponction par la punaise, la graine peut aller jusqu’à l’avortement.
Diminution du poids des graines (de gauche à droite)
1. Graines saines
2. Légère attaque
3. Graines très touchées
Nuisibilité
Les punaises vertes plus présentes jusqu’à il y a quelques années dans la moitié sud, sont aujourd’hui aussi observées dans d’autres régions.
L’importance des populations est variable selon les années. Lors d’années à fortes attaques les pertes de rendement s’élèvent en moyenne à 2-4 q/ha, jusqu’à 10 q/ha, avec un impact fort sur la qualité.
Gestion : plusieurs stades de développement sont nuisibles
Règle de décision
Compte tenu du nombre d'oeufs par ponte et de la tendance des jeunes à rester groupés, une observation ponctuelle de nombreuses punaises sur quelques plantes ne constitue pas une information déterminante.
Une fois par semaine de mi-juillet à mi-août, observez la culture sur plusieurs zones de la parcelle en bordure et à l’intérieur du champ (6 à 8 points de quelques mètres carrés).
Si présence de quelques punaises (2 à 3 minimum) sur plus d’un point d’observation sur deux, un traitement est conseillé.
Les larves L2 et L3 font déjà des dégâts. Les larves L4 et L5 sont les plus dommageables. Les adultes causent aussi des dégâts très importants .
Choix des insecticides
Une seule substance active est utilisable, la lambda-cyhalothrine (liste non exhaustive : Karaté Zéon, Karaté Xflow, Ninja Pro, Kusti, Karaïbe Pro, Sentinel Pro, Lambdastar, Estamina à 0,075 l/ha….) avec un délai d’emploi avant la récolte de 35 jours.
Le traitement à base de lambda-cyhalothrine visant la punaise a une certaine efficacité contre les vanesses présentes. En revanche, l'efficacité sur noctuelle de la tomate (Helicoverpa armigera) n'est pas garantie car certaines populations sont résistantes.