Identifier et lutter contre les chenilles défoliatrices
Identifier les chenilles défoliatrices
Le soja abrite plusieurs chenilles défoliatrices dont la vanesse de l'artichaut (Vanessa carduii) et la noctuelle de la tomate (Helicoverpa armigera).
Chenille de vanesse | Chenille de noctuelle de la tomate
| Adulte | Larve (chenille) | |
| Noctuelle de la tomate (Helicoverpa armigera) |
Papillon nocturne |
-3 à 3.5 cm de long en fin de développement -corps jaunâtre ou verdâtre, ligne blanche tout le long du flanc soulignée en dessous par une zone plus foncée -tête jaune-brunâtre -6 pattes thoraciques et 10 fausses pattes abdominales |
|
Vanesse du chardon |
-envergure de 40 à 70 mm -ailes fauve orangé ponctuées de taches noires et blanches |
-longues épines beiges à extrémité noire -corps gris clair avec bandes noires dorsales et bande jaune ininterrompue sur les flancs |
Cycle de vie
La vanesse de l’artichaut migre d’avril à juin depuis le nord de l’Afrique ou de l’Espagne jusqu’à la Scandinavie avec un retour inverse à l’automne. Elle présente 2 à 3 générations par an en Europe, la dernière migrant vers le Sud. On observe les larves de vanesses dans les sojas à partir des premières feuilles trifoliées pour la 1ère génération, puis en juillet-Août pour la 2nde génération. Les œufs sont déposés individuellement sur les feuilles de la plante hôte. Les larves se nourrissent entre 2 et 6 semaines avant de se nymphoser. Cette dernière étape dure entre 7 et 17 jours.
Les premiers vols de noctuelle de la tomate (surtout présente dans le Sud de la France), sont détectés à partir de mai et se poursuivent jusqu’en octobre. Certaines populations sont sédentaires et d’autres sont migratrices. Plusieurs générations se succèdent. Les femelles peuvent pondre plusieurs centaines d’œufs sur tous les organes de la plante. A l’issue de son développement la chenille s’enfonce en profondeur dans le sol pour entrer en diapause jusqu’au printemps suivant.
Dégâts
Les adultes sont inoffensifs contrairement aux chenilles qui dévorent les limbes des feuilles généralement avant la floraison. Les attaques peuvent parfois sembler spectaculaires. La noctuelle de la tomate peut aussi attaquer les gousses.
Nuisibilité
La nuisibilité des chenilles défoliatrices est généralement faible sur soja, sauf ponctuellement en cas de pullulation. Des vols spectaculaires avec pullulation ont pu être observés à plusieurs reprises au cours des 20 dernières années. De fortes attaques d’Helicoverpa armigera sur gousses peuvent nuire fortement au rendement des parcelles.
Gestion des chenilles phytophages du soja
Les vols de noctuelles ne sont pas réguliers et difficiles à anticiper. Les températures élevées favorisent leur apparition et intensifient leur pression. Le stade de la culture n’influence pas le choix de de la noctuelle de la tomate pour sa plante hôte (pas de lien floraison / arrivée des noctuelles).
L’observation régulière en cours de culture et la pose de piège à phéromones sont les seuls moyens de repérer les vols d’Helicoverpa armigera et ainsi de déclencher un traitement sur les chenilles encore jeunes et peu nombreuses.
Les solutions à base de bactéries Bacillus thuringiensis var. kurstaki ou Bacillus thuringiensis var. aizawai (usage « traitements généraux ou usage soja et traitement des parties aériennes des chenilles phytophages ») sont efficaces sur les jeunes chenilles de noctuelles défoliatrices comme Helicoverpa armigera (stades larvaires 1 et 2) et autorisées en agriculture biologique.
Exemples (environ 30€/ha)
- Dipel DF® 1,0 kg/ha ou CostarWG® - Bacillus thuringiensis var. kurstaki
- XenTari® 1.0 kg/ha - Bacillus thuringiensis var. aizawai
Helicovex® est un insecticide à base de baculovirus utilisable en agriculture biologique qui doit être positionné sur les œufs et jeunes larves (stade larvaire 1) d’Helicoverpa armigera et s’utilise à 0.2 l/ha – 39 €/ha (usage soja « traitement des parties aériennes chenilles phytophages »).
Bien que spectaculaires, les attaques de vanesses sont le plus souvent sans incidence. Leur pullulation peut entrainer une dégradation poussée du feuillage mais seules les infestations massives et précoces peuvent nécessiter une intervention. Certaines préparations à base de bactéries Bacillus thuringiensis sont alors les seules solutions autorisées.
Acariens favorisés par un climat chaud et sec
Biologie et symptômes
Description
Deux espèces d’acariens sont principalement rencontrés sur soja, en particulier dans le Sud de la France : Tetranychus urticae et T. turkestani.
Ces acariens sont de très petite teille (0.3 à 0.5 mm), de forme globuleuse et présentent 3 à 4 paires de pattes selon les stades. Ils sont principalement localisés à la face inférieure des feuilles.
Cycle de vie
Les acariens migrent emportés par le vent vers les cultures de soja depuis les bords de route, fossés, haies, cultures voisines … Ils pondent à la face inférieure des feuilles. T. urticae tisse des toiles soyeuses qui constituent à la face inférieure des feuilles une forme de protection. Plusieurs générations se succèdent dans la culture (nombre dépendant de la température). Ces acariens passent l’hiver dans des infractuosités (écorce des arbres, sol…).
Dégâts
Les acariens se nourrissent en vidant les cellules végétales. Ces blessures engendrent une déshydratation des feuilles. De petites tâches jaunes ou blanches apparaissent sur les deux faces des feuilles, en particulier sur les plus jeunes. Si la plante supporte sans dommage la présence des acariens, les feuilles ne fonctionnent plus efficacement lorsqu’ils deviennent trop nombreux : elles jaunissent, se déforment, peuvent se dessécher et tomber.
Nuisibilité
Les acariens plus fréquents dans le Sud qu’en Bourgogne sont ces dernières années plus discrets.
Lorsque la température est élevée et l’humidité réduite, ils peuvent pulluler, d’abord en foyers dans le pourtour de la parcelle, avant de se disperser et de l'envahir.
Feuilles attaquées par les acariens
Gros plan d'un acarien
Gestion
Dès mi-juin, observer soigneusement les bordures de parcelles
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Être particulièrement vigilant en soja non irrigué ou les années chaudes et sèches.
-
Surveiller l’apparition des premiers symptômes de jaunissement liés à la présence des acariens à la face inférieure des feuilles ou la présence de toiles soyeuses.
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Aucun produit insecticide n'est autorisé contre les acariens sur soja.
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Une bonne irrigation limite fortement les risques.
Héliothis ou noctuelle de la tomate (helicoverpa armigera)
Il a la capacité de pondre sur de nombreuses espèces (maïs, tomate, tabac, etc.) dont le pois chiche. Les larves percent la gousse et se développent à la place de la graine en formation. Les jeunes gousses sont plus sensibles. L’impact sur le rendement est directement lié à la pression du ravageur, avec des pertes de 20 à 30 %.
Héliothis dans une gousse de pois chiche
Suivre les réseaux de pièges à phéromones lorsqu’ils existent pour détecter le ravageur et adapter la stratégie de lutte, en fonction du stade et du début de vol.
Attention, certaines populations d’héliothis peuvent être résistantes aux pyréthrinoïdes.
Dans le Sud-Est (pourtour méditerranéen), semer tôt (du 15 décembre à début janvier) est une stratégie d'évitement et d'atténuation du ravageur.
Exemples de stratégies cible héliothis
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Chanvre : attention aux limaces
Au même titre que dans toute autre culture, les deux espèces principales de limaces (grise et noire) peuvent être présentes dans les parcelles de chanvre, bien que des dégâts significatifs soient rares.
Les pieds de chanvre sont sensibles au stade plantule, avec une présence potentielle de limaces en avril/mai. Il faut surveiller prioritairement les bordures de parcelles entre le semis et le stade cotylédon-1ère paire de feuille, notamment en période humide et fraîche.
Du fait d’une croissance rapide, le chanvre ne nécessite cependant pas ou très peu de traitement anti-limaces (0 à 1 intervention maximum). Si une intervention localisée peut s’avérer parfois nécessaire, les anti-limaces sont homologués en traitements généraux, toutes cultures.
Les ravageurs du chanvre
Actuellement, le chanvre ne connaît quasiment pas de ravageurs très nuisibles. Le recours à un traitement insecticide reste exceptionnel (quelques rares cas de fortes pressions de noctuelles) et l'impact sur le rendement est faible. Certains peuvent exister néanmoins sur cette culture. Tour d’horizon des ravageurs à surveiller.
La noctuelle défoliatrice
Une noctuelle, l’un des ravageurs du chanvre
La situation sur le chanvre
D’une façon générale, et sauf population très importante, les chenilles de noctuelles défoliatrices n’entraînent pas d’impact sur les rendements du chanvre.
Il existe dans la nature beaucoup d’espèces de noctuelles. Celles observées le plus couramment sur chanvre sont Heliothis armigera ou Helicoverpa armigera. Elles peuvent produire d’une à six générations par an (deux le plus souvent). Lorsqu’elles sont présentes, elles peuvent être généralement observées (selon le développement du chanvre et des conditions climatiques) en mai-juin et en août. La chenille est active surtout pendant la nuit.
Les symptômes
Ils se manifestent par des consommations de feuilles. La noctuelle dévore le limbe de part en part et peut sectionner les pétioles. Le jour, elle peut rester très active. Elle ne transmet pas de virose.
La mouche mineuse
Dégâts de mouche mineuse sur tige de chanvre
La situation sur le chanvre
Les mouches mineuses (Liriomyza spp.) sont des diptères, comme la mouche domestique. En Europe il y a trois espèces courantes : la mouche mineuse de la tomate (Liriomyza bryoniae), la mouche mineuse américaine (Liriomyza trifolii) et la mouche mineuse sud-américaine (Liriomyza huidobrensis).
Les femelles ont une taille de 2 à 3 mm et une couleur noire et jaune. Le point jaune sur le dos est typique. Les mâles sont un peu plus petits (1,5 mm).
Les symptômes
Les mouches mineuses perforent les feuilles afin de sucer la sève de la plante et/ou pondre un oeuf. Les larves creusent des galeries dans les feuilles, ce qui donne l’aspect de tunnel blanc en serpentin sur le dessus du limbe (de fin avril à juillet). Elles n’occasionnent aucun dommage préjudiciable à la culture.
La tipule
Une tipule, ici sur tournesol
Quelques attaques de larves de tipules (Tipula spp) sont parfois observées. Les larves, de couleur grise et sans pattes, peuvent mesurer jusqu’à 3 cm. Très polyphages, elles s’attaquent à diverses cultures, dont parfois le chanvre. Les larves détruisent les parties aériennes situées à la base des jeunes plants. Les dégâts significatifs restent assez rares.
L’altise
1. Altise, ici sur du colza - 2. Dégâts d’altise sur feuille de chanvre
Les altises (Psyllodes spp), sont rarement signalées et leur incidence économique semble très limitée, sauf en production de semences où l’impact peut être très important du fait du mode de culture (faible peuplement avec seulement 1,5 à 2 kg/ha de semences).
L’adulte, de couleur noire, mesure de 3 à 4,5 mm. Il vit sur les cotylédons et/ou les feuilles qu'il décape et perfore, notamment par temps chaud et sec. Par temps froid ou humide, il reste caché sous le feuillage ou dans le sol. L’adulte apparaît entre mai et juillet avec des écarts importants selon les régions, les années et les conditions climatiques, une période pluvieuse favorisant les sorties massives.
La punaise
Une punaise, ici sur tournesol
On les observe principalement au moment de la maturation des graines et de la récolte. Les punaises peuvent être présentes en grandes quantité sur l’inflorescence pouvant entraîner la chute précoce des graines. On peut également les trouver après la récolte dans des tas de chènevis. Leur présence est en progression.
Ravageurs de la lentille durant le remplissage des gousses
Le puceron vert
Le puceron vert du pois (Acyrthosiphon pisum), mesure de 3 à 6 mm et est de couleur vert clair, parfois rose. En s’installant sur les lentilles pour y prélever de la sève, il provoque des dégâts directs (affaiblissement de la lentille, avortement des boutons floraux, gousses ouvertes, réduction du nombre de gousses et du PMG) et est également vecteur de virus. S’il colonise les parcelles en général au début de la floraison, il peut, comme en 2020, arriver de manière précoce sur des plantes à des stades jeunes, entraînant une pression importante parfois difficile à maitriser, et une transmission plus impactante de virus.
Puceron vert sur lentille
Règle de décision
Surveiller les parcelles de lentille dès le début du printemps surtout en cas d’hiver doux.
Si les pucerons apparaissent à la date habituelle au moment de la floraison, observez les auxiliaires. En effet coccinelles et syrphes, naturellement présents dans les bordures de champs peuvent faire retomber la pression sous le seuil d’intervention. Si ces auxiliaires sont présents tôt, reporter la décision d’intervenir en fonction de l’évolution des populations.
| Stade sensible | Comment les détecter | Conditions favorables | Seuil |
| Avant boutons floraux | Observation directe sur plante |
Hiver doux Printemps chaud et sec |
Plus de 10% des plantes portent des pucerons *Si seuil atteint : pyréthrinoïde autorisé pucerons |
| Début floraison à fin floraison + 2-3 semaines | 2-3 pucerons par plante (Mention abeilles impérative). Si seuil atteint : SUMI-ALPHA 0.4 l/ha |
*Avant 6 feuilles, si les sitones nécessitent également une intervention, utiliser un pyréthrinoïde autorisé pucerons et sitones.
En savoir plus
La bruche
Sur lentille, on identifie principalement Bruchus lentis et Bruchus signaticornis qui sont différentes de la bruche du pois (Bruchus pisorum) et de la féverole (Bruchus rufimanus). La femelle pond sur les jeunes gousses ; les larves non baladeuses se développent dans les graines avant d’en ressortir au moment de la récolte ou en cours de stockage, laissant à leur place un « trou », fortement préjudiciable pour les débouchés de l’alimentation humaine et semence.
Deux conditions doivent être réunies pour que la bruche soit préjudiciable à la culture :
- La présence de fleurs, qui attirent l’adulte
- La présence de gousses, lieu de ponte
D’après les travaux menés par l’ANILS en 2018, les bruches arrivent sur les parcelles avant l’apparition des fleurs et des gousses, pour se reproduire et se nourrir.
Des températures supérieures à 20°C favorisent leur activité.
Aucun produit n’est homologué sur la bruche de la lentille.
La gestion de la bruche se fait à ce jour uniquement au stockage. Cette lutte doit être collective si on veut réduire significativement les populations présentes dans l’environnement.
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Les ravageurs de la lentille en période de floraison
Cécidomyie
La cécidomyie de la lentille (Contarinia lentis) est un diptère (petite mouche) qui pond dans les bourgeons floraux. Ses larves se nourrissent des tissus des plantes, provoquant des « galles » puis l’avortement des boutons.
Les vols de cécidomyies s’observent 2-3 jours avant le début floraison, et jusqu’à pleine floraison. Il faut impérativement traiter l’adulte avant la ponte pour limiter les dégâts.
Difficile à observer, elle nécessite d’être détectée en plaçant une cuvette jaune (ou blanche) dans les parcelles. Quand il y a un vol de cécidomyies, la cuvette "devient noire" de moucherons.
Surveiller le puceron vert
Le puceron vert du pois (Acyrthosiphon pisum), mesure de 3 à 6 mm et est de couleur vert clair, parfois rose. En s’installant sur les lentilles pour y prélever de la sève, il provoque des dégâts directs (affaiblissement de la lentille, avortement des boutons floraux, gousses ouvertes, réduction du nombre de gousses et du PMG) et est également vecteur de virus. S’il colonise les parcelles en général au début de la floraison, il peut, comme en 2020, arriver de manière précoce sur des plantes à des stades jeunes, entraînant une pression importante parfois difficile à maitriser, et une transmission de virus qui peut entraîner un fort impact sur la culture.
Règle de décision
Surveiller les parcelles de lentille dès le début du printemps surtout en cas d’hiver doux.
Si les pucerons apparaissent à la date habituelle au moment de la floraison, observez les auxiliaires. En effet coccinelles et syrphes, naturellement présents dans les bordures de champs peuvent faire retomber la pression sous le seuil d’intervention. Si ces auxiliaires sont présents tôt, reporter la décision d’intervenir en fonction de l’évolution des populations.
| Stade sensible | Comment les détecter | Conditions favorables | Seuil |
| Avant boutons floraux (1) | Observation directe sur plante |
Hiver doux Printemps chaud et sec |
Plus de 10% des plantes portent des pucerons Si seuil atteint : pyréthrinoïde autorisé pucerons |
| 6 feuilles -avant début floraison (2) |
Plus de 10% des plantes portent des pucerons *Si seuil atteint : pyréthrinoïde autorisé pucerons ou TEPPEKI 0.14 kg/ha |
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| Floraison (2) | 2-3 pucerons par plante Si seuil atteint : TEPPEKI 0.14 kg/ha |
(1) Avant 6 feuilles, si les sitones nécessitent également une intervention, utiliser CYTHRINE MAX seul pyréthrinoïde autorisé pucerons et sitones.
(2) TEPPEKI est utilisable en floraison mais attention son utilisation est limitée à une seule application sur la culture.
Pour protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs, ne pas appliquer les insecticides durant la floraison ou en période de production d'exsudat, à l'exception des usages bénéficiant de la mention abeille (F, PE, FPE) ou emploi possible durant la floraison et production d’exsudats. Dans l'arrêté du 20 novembre 2021, la lentille n'est pas considérée comme une culture attractive et n'est donc pas concernée par les horaires d'application.
Pollinisateurs
Phrase SPe 8 : Dangereux pour les abeilles. Pour protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs, ne pas appliquer durant la floraison ou en période de production d'exsudat, à l'exception des usages bénéficiant de la mention abeille (F, PE, FPE) ou emploi possible. L'arrêté du 20 novembre 2021 encadre les horaires d’application : dans les 2 heures qui précèdent le coucher du soleil et dans les 3 heures qui suivent le coucher du soleil.
Tordeuse du pois
La tordeuse du pois (Cydia nigricana) est un petit papillon brun dont les larves se développement dans les graines.
Les vols de tordeuses s’observent à partir de début formation des gousses jusqu’à la fin du remplissage des gousses. Leur nuisibilité est considérée comme faible.
Bruche : la bête noire de la lentille
Sur lentille en France, on identifie principalement Bruchus signaticornis qui est différente de la bruche du pois (Bruchus pisorum) et de la féverole (Bruchus rufimanus). La femelle pond sur les jeunes gousses ; les larves non baladeuses se développement dans les graines avant d’en ressortir au moment de la récolte ou en cours de stockage, laissant à leur place un « trou », fortement préjudiciable pour le débouché de l’alimentation humaine et semences.
Même si elles arrivent avant l’apparition des fleurs pour se reproduire et se nourrir, la période de risque débute à la formation des premières gousses et se poursuit jusqu’à la fin du développement principal des gousses (fin floraison +2 semaines environ). Des températures moyennes durant plusieurs jours de 19°C ou plus favorisent leur activité. Les solutions autorisées contre la bruche ne permettent pas de couvrir toute la phase de risque : la gestion se fait principalement au stockage aujourd’hui, mais les recherches se poursuivent. Cette lutte doit être collective si on veut réduire significativement les populations présentes dans l’environnement.
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Les ravageurs de début de cycle de la lentille
Les thrips
Les thrips du lin et des céréales (Thrips angusticeps), communément appelés « mouche(tte)s d'orage » ou « bêtes d’orage », sont des insectes allongés, de petites tailles (1 à 2 mm), noirs, pourvus de quatre ailes étroites longuement frangées et de pièces buccales piqueuses suceuses asymétriques.
L’adulte est actif pour des températures supérieures à 7-8°C. Il pique les jeunes plantes et leur injecte une salive toxique, qui stoppe leur développement. Les plantes restent naines, le bourgeon terminal dégénère, et la plante finit par disparaitre.
Le thrips est à surveiller entre la levée et le stade 4 feuilles de la lentille.
Le sitone
Le sitone (Sitona lineatus) est un charançon de 3,5 à 5 mm de long, de couleur brun-rouge. L’adulte hiverne dans les jachères ou cultures de légumineuses, comme la luzerne ou le pois.
Les hivers doux et secs lui sont favorables. Au printemps, il quitte ses zones refuges et envahit les parcelles de lentille par vols échelonnés. Le ravageur est actif par temps ensoleillé et lorsque la température est supérieure à 12°C.
Si les adultes de sitones occasionnent des dégâts visibles, sous forme d’encoches semi-circulaires, ils sont cependant peu préjudiciables à la culture.
Ce sont principalement les dégâts de larves qui sont préjudiciables : ces dernières s’attaquent au système racinaire, et se développent dans les nodosités de la lentille, perturbant ainsi sa nutrition azotée.
La nuisibilité sur le rendement est généralement faible, sauf en cas d'attaques précoces et nombreuses.
Le puceron vert
Le puceron vert du pois (Acyrthosiphon pisum), mesure de 3 à 6 mm et est de couleur vert clair, parfois rose. En s’installant sur les lentilles pour y prélever de la sève, il provoque des dégâts directs (affaiblissement de la lentille, avortement des boutons floraux, gousses ouvertes, réduction du nombre de gousses et du PMG) et est également vecteur de virus. S’il colonise les parcelles en général au début de la floraison, il peut, comme en 2020, arriver de manière précoce sur des plantes à des stades jeunes, entraînant une pression importante parfois difficile à maitriser, et une transmission plus impactante de virus.
Puceron vert sur lentille
Règle de décision
Surveiller les parcelles de lentille dès le début du printemps surtout en cas d’hiver doux.
Si les pucerons apparaissent à la date habituelle au moment de la floraison, observez les auxiliaires. En effet coccinelles et syrphes, naturellement présents dans les bordures de champs peuvent faire retomber la pression sous le seuil d’intervention. Si ces auxiliaires sont présents tôt, reporter la décision d’intervenir en fonction de l’évolution des populations.
| Stade sensible | Comment les détecter | Conditions favorables | Seuil |
| Levée à 6 feuilles (1) | Observation directe sur plante |
Plus de 10% des plantes portent des pucerons *Si seuil atteint : pyréthrinoïde autorisé pucerons |
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| 6 feuilles à boutons floraux (2) |
Hiver doux Printemps chaud et sec |
Plus de 10% des plantes portent des pucerons *Si seuil atteint : pyréthrinoïde autorisé pucerons ou TEPPEKI |
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| Début floraison à fin floraison + 2-3 semaines |
2-3 pucerons par plante (Mention abeilles impérative). Si seuil atteint : TEPPEKI |
(1) Avant 6 feuilles, si les sitones nécessitent également une intervention, utiliser un pyréthrinoïde autorisé pucerons et sitones.
(2) Si une nouvelle intervention est nécessaire en floraison, TEPPEKI est limité à une application.
Pollinisateurs
Phrase SPe 8 : Dangereux pour les abeilles. Pour protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs, ne pas appliquer durant la floraison ou en période de production d'exsudat, à l'exception des usages bénéficiant de la mention abeille (F, PE, FPE) ou emploi possible. L'arrêté du 20 novembre 2021 encadre les horaires d’application : dans les 2 heures qui précèdent le coucher du soleil et dans les 3 heures qui suivent le coucher du soleil.
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Identifier la présence de larve de baris (très fréquent, non nuisible)
Les larves de baris se développent à l’intérieur de la racine principale. La présence de « sciure » dans le pivot est caractéristique.
Les attaques larvaires sont fréquentes en fin de cycle, mais la nuisibilité est très faible et ne nécessite aucune intervention. La forme nuisible du ravageur, c’est-à-dire les larves les plus âgées sont présentes dans la culture trop tardivement pour que les dégâts aient un impact significatif sur le rendement. L’alimentation de la plante pourrait être la fonction la plus touchée. Très exceptionnellement, la cassure du pivot provoque l’échaudage.
La larve de baris mesure de 1,5 à 7 mm. Elle est dépourvue de pattes. Son corps est arqué et jaunâtre, et sa tête est ovale et brune.
Pour différencier les différentes espèces de charançons du colza, utiliser la clé d’identification suivante : http://www1.montpellier.inra.fr/CBGP/coleotool/charancons.html
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Les ravageurs du colza sont tous régulés par de nombreux auxiliaires. Limiter les traitements insecticides autant que possible. Si un traitement se justifie, sur les insectes résistants, utiliser des produits efficaces au risque d’engendrer des pullulations d’insectes. |
*L’utilisation des insecticides à base de néonicotinoïdes comme PROTEUS, HOREMEV200 est interdite depuis le 1er septembre 2018.
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Diminuer les populations de nématodes en associant destruction des repousses et des pivots
Dans les situations infestées par Heterodera schachtii sur l’ensemble de la parcelle, la culture du colza est déconseillée.
Dans les autres cas il est conseillé de bien gérer les chaumes et les repousses après la récolte du colza. En effet, à la récolte du colza, les sols sont chauds et la levée des repousses stimule l’éclosion des kystes. Il serait possible de réduire les populations de nématodes présentes dans le sol grâce à ces repousses qui jouent le rôle de plantes pièges lorsqu'elles sont détruites moins de 3 semaines après leur levée, à 10 cm de profondeur de sol. Les nématodes n’auront alors pas le temps de faire leur cycle, et leur multiplication sera limitée.
Au-delà de ces 3 semaines, le temps de présence des repousses permet à une partie des nématodes présents dans les racines de boucler leur cycle et aboutit à une multiplication de la population.
La destruction mécanique des pivots limite la multiplication des nématodes qui pourraient finir leur cycle sur les pivots encore verts mais elle n’est pas suffisante : il faut l’associer avec une destruction systématique des repousses avant 3 semaines pour obtenir les meilleurs résultats.
Ces 3 semaines correspondent à un seuil de 265°C jours base 8°C, qui ne permet pas aux nématodes de boucler un cycle de développement.