Tournesol : les premiers enseignements de la campagne 2025 dans le sud-ouest

Comme chaque année, l’équipe régionale Terres Inovia a réalisé une enquête kilométrique visant à évaluer la qualité d’implantation du tournesol sur le sud-ouest

194 parcelles de tournesol ont été visitées de façon aléatoire par les équipes de Terres Inovia dans le sud-ouest de la France, entre le 4 et le 27 juin dernier. Cette enquête, réalisée dans le cadre du plan de surveillance du mildiou du tournesol, livre les 1ers  enseignements de la campagne 2025 pour ce territoire. - Article Rédigé début Juillet 2025

Ce qu’il faut retenir : 

  • Présence notable du mildiou : Observé dans 29 % des parcelles, avec des attaques généralement faibles (moins de 1 pied sur 20 touché). Toutefois, 5 % des parcelles infectées ont subi des dégâts importants.

  • Progression du verticillium : Cette maladie fongique gagne du terrain, avec des symptômes observés dans 26 % des parcelles.

  • Stades de développement étalés : La campagne a connu un étalement important des semis 

  • Peuplements tout juste dans les objectifs : Moyenne de 50200 pieds/ha, juste au-dessus du seuil bas recommandé (50000-60000). 

  • Enherbement lié à la densité de peuplement : 73 % des parcelles sont propres ou moyennement propres, mais celles avec des peuplements faibles sont plus souvent infestées. Chardon des champs et xanthium ont été fréquemment observés.

  • Autres maladies : L'Alternaria a été détectée dans 9 % des parcelles, sans impact majeur à ce stade, mais une enquête estivale complétera les observations.

Pour consulter le bilan complet de cette enquête - Enquête kilométrique Tournesol : les premiers enseignements de la campagne 2025

 

Cette enquête sera complétée par une seconde visite des parcelles durant l’été entre la floraison et la maturation des tournesols afin d’évaluer plus précisemment la pression maladies et adventices. (Réalisation Fin juillet/début Aout)

 

Vos Contacts régionaux 

Arnaud Micheneau - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers et Hautes-Pyréneées

Quentin Lambert - Occitanie

Implantation Phase végétative Remplissage des gousses Ouest Occitanie Est Occitanie Sud Aquitaine Tournesol Matthieu Abella (m.abella@terresinovia.fr) - Terres Inovia

Chanvre : c’est le débouché qui dicte le mode de récolte

Le chanvre est cultivé sous contrat avec un industriel chargé de la première transformation. Ce contrat peut fixer les modalités de récolte, en fonction des spécificités de l’outil industriel et des débouchés visés. Selon que l’on cherche à valoriser la paille — et en particulier le type de fibre — ou la graine, les pratiques de récolte diffèrent.

Débouché textile

Pour un usage textile, le chanvre est récolté à pleine ou fin de floraison, dès la libération du pollen par les fleurs mâles (90 à 100 jours après semis). Une récolte trop tardive entraîne la formation de fibres secondaires, moins adaptées aux exigences du textile.

Le type de fibre visé détermine le matériel utilisé :

  • Fibres longues : La récolte doit permettre de paralléliser les pailles, et ne doivent pas excéder 1 m de long pour s’adapter aux outils de transformation du lin. La machine Hyler Sativa 200A a été développée pour cela. Les pailles étant sectionnées en 2, lors du pressage, les balles de têtes et de pieds doivent être séparées pour un teillage différencié. Ces fibres permettent de produire des vêtements 100 % chanvre.
  • Fibres courtes : Récoltées avec une faucheuse à section (type Sauerburger), puis andainées et pressées (balles rondes ou carrées), la paille est ensuite acheminée vers une ligne de transformation dédiée à la production de fibres courtes. Elles sont utilisées en mélange avec du coton pour produire du fil cotonisé.

 

Débouché graine

Les graines mûrissent 4 à 6 semaines après la floraison. Toutefois, cette maturité n’est pas uniforme au sein d’une même inflorescence : alors que certaines graines sont déjà tombées, d’autres, situées plus haut, peuvent encore être vertes.

Une récolte trop précoce donne trop de grains verts ; trop tardive, elle provoque des pertes par déhiscence. Le stade optimal de récolte peut se résumer ainsi :

  • Les enveloppes des graines situées à la base de l’inflorescence commencent à se détacher.
  • Les graines situées au sommet sont encore au stade pâteux.
  • Les tiges sont presque entièrement défoliées.
  • Moins de 10 % des graines restent vertes (ce que l’on peut évaluer en battant des inflorescences à la main).

À ce stade, la paille est également mûre.

Bon stade de récolte du chènevis (moins de 10% de grains verts) - Crédit photo : Louis-Marie Allard Terres Inovia

 

Deux méthodes de récolte sont possibles :

  • Récolte de la graine et de la paille en un seul passage : 

Les chanvrières peuvent être équipées de moissonneuses-batteuses spécifiques, de type BAFA. On utilise généralement des becs Kemper d’ensileuse adaptés, et le rotor coupe la paille en segments de 50 à 60 centimètres. 
L’ensemble des brins de paille passe dans le batteur et les secoueurs, ce qui permet d’assurer le battage complet de toutes les têtes, même en cas d’hétérogénéité de hauteur sur la parcelle. 

Matériel de récolte équipé d’un bec Kemper type BAFA - Crédit photo : Louis-Marie Allard Terres Inovia

 

  • Récolte en deux passages : d’abord la graine puis la paille : 

Dans un premier temps, la graine est récoltée avec une moissonneuse-batteuse classique, à condition d’y apporter quelques adaptations simples pour éviter que les fibres de chanvre ne s’enroulent autour des éléments de la machine.
Les principales modifications à prévoir sont :

  • L’ajout de tôles de protection sous la machine pour empêcher les fibres d’atteindre et de s’enrouler autour des organes hydrauliques et également de réduire l’usure du matériel liée à l’abrasivité des pailles,
  • L’installation de diviseurs à l’avant pour limiter l’écrasement des plantes par les roues.

D’autres équipements peuvent aussi être utiles, comme un système de type col-de-cygne placé entre la barre de coupe et le convoyeur. Ce dispositif permet de relever la hauteur de coupe à plus de 2 mètres, afin de ne récolter que la partie haute des plantes, là où se trouvent les graines. Cela réduit considérablement l’entrée de tiges dans la machine et donc les risques d’enroulement, à l’intérieur comme à l’extérieur.

Une fois la graine récoltée, différentes étapes restent nécessaires pour récupérer et valoriser les tiges. Juste derrière la moissonneuse-batteuse, elles sont coupées au plus près du sol avec une faucheuse à section type Busatis. Elles vont alors sécher et rouir. Sous l’action des conditions climatiques (rosée, pluie, soleil) et des micro-organismes, le rouissage a pour objectif de faciliter la séparation des fibres du bois de la tige. Un à plusieurs passages de faneuse s’avèrent nécessaires pour la réussite de l’opération. Les tiges de chanvre sont alors andainées puis pressées. En attendant d’être acheminées vers les outils industriels, les balles rondes ou carrées seront obligatoirement mises à l’abri.  

 

Séchage rapide : une étape clé pour préserver la qualité de la graine

La graine de chanvre est souvent récoltée avec un taux d’humidité élevé, généralement entre 18 et 20 %, voire davantage. Or, pour pouvoir être stockée en toute sécurité, elle doit être rapidement nettoyée puis séchée dans les 6 à 12 heures suivant la récolte, jusqu’à atteindre une humidité inférieure à 9 %. On évitera ainsi une dégradation de la graine pouvant compromettre sa qualité, en particulier pour un usage alimentaire.

Pour limiter ces risques dès la récolte, il est fortement recommandé de ventiler les bennes de transport à l’aide de souffleries, gaines ou ventilateurs. Cette aération préventive empêche les graines de chauffer et assure une meilleure conservation en attendant le séchage.

 

Conclusion

La récolte du chanvre ne s’improvise pas : elle doit être rigoureusement adaptée au débouché visé, qu’il s’agisse de fibre ou de graine. Chaque filière impose ses propres exigences en termes de stade de récolte, de matériel et d’organisation, conditionnant directement la qualité des produits obtenus.
La diversité des pratiques – récolte en un ou deux passages, fibre longue ou courte, paille ou chènevis – reflète la richesse des débouchés, mais suppose une bonne coordination entre agriculteurs, industriels et équipementiers. 
 

Phase végétative Maturité/récolte Bourgogne-Franche-Comté Grand Est Hauts-de-France Lorraine, Alsace et Haute-Marne Débouchés Chanvre Louis-Marie ALLARD (lm.allard@terresinovia.fr)

Bulletins de surveillance d'héliothis - Auvergne-Rhone-Alpes

 Retrouvez chaque semaine le bulletin de surveillance d'Héliothis en pois chiche pour le secteur Auvergne-Rhone-Alpes. Ce bulletin est édité en partenariat entre Terres Inovia et le réseau Chambre d'Agriculture de la région.

Réseau de surveillance Terres Inovia - Chambres d'Agriculture secteur Auvergne-Rhône-Alpes -

Bulletins Héliothis:

 

Votre contact régional:

Laura Cipolla (l.cipolla@terresinovia.fr)
 

Phase végétative Floraison Auvergne Rhônes-Alpes Ravageurs Pois chiche Laura Cipolla (l.cipolla@terresinovia.fr) - Terres Inovia

Les ravageurs de la cameline

Les altises des crucifères et les méligèthes constituent les deux principaux insectes susceptibles d’être observés sur la culture.

Généralités

Les altises des crucifères et les méligèthes constituent les deux principaux insectes susceptibles d’être observés sur la culture.

Toutefois, dans la majorité des situations, leur présence se limite à des dégâts mineurs, sans conséquence notable sur le développement de la caméline. À noter également la possible présence de limaces, qui peuvent occasionner des dommages, en début de cycle.

Petite altise

La cameline peut être attaquée par les altises des crucifères, ou petites altises (Phyllotreta spp.). Ce petit coléoptère, noir ou bicolore (noir avec une bande longitudinale jaune sur chaque élytre), mesure entre 2 et 2,5 mm et se caractérise par ses pattes postérieures renflées lui permettant de sauter.

Les dégâts se manifestent par de nombreuses morsures circulaires d’environ 1 mm de diamètre, perforantes ou non, sur les cotylédons et le limbe des feuilles.

Petites altises sur cameline

Bien que la cameline appartienne à la famille des Brassicacées, elle est nettement moins attractive pour les altises que le colza ou les moutardes. Ainsi, sauf situation exceptionnelle, que ce soit en culture principale ou en dérobé estivale, aucune intervention chimique n’est généralement nécessaire.

Attaque de petites altises délaissant la cameline

Méligèthes

Les méligèthes des crucifères (Brassicogethes sp.) adultes mesurent entre 1,5 et 2,5 mm. Ils présentent une forme aplatie et une coloration noir brillant aux reflets métalliques, parfois teintés de vert. Leurs antennes sont noires, tandis que les pattes, courtes et souvent peu visibles en vue dorsale, sont noires ou rousses selon les espèces.

Présence de méligèthe sur bouton de colza

Les méligèthes ne peuvent être présents que sur la cameline conduite en culture principale. Seuls les adultes sont responsables des dégâts. Ils perforent les boutons floraux à la recherche de pollen, endommageant notamment le pistil. 

Ces perforations peuvent entraîner des déformations florales, voire un avortement des fleurs en cas d’attaques précoces et soutenues. Toutefois, dès l’apparition des premières fleurs, la nuisibilité diminue fortement. 

Globalement, les dégâts restent limités et sans impact significatif sur le rendement, la cameline étant peu attractive pour cet insecte. Ainsi, sauf situation exceptionnelle, aucune intervention chimique n’est à prévoir.

Limaces

Les limaces peuvent s’avérer nuisibles au moment de la levée de la culture. Leur activité dépend davantage des conditions d’humidité en surface que de la densité de population présente dans la parcelle. 

Les sols creux ou motteux, ainsi que ceux contenant des résidus de culture non décomposés, constituent un environnement particulièrement favorable à leur développement. 

En l’absence de travail du sol, comme c’est souvent le cas lors de l’implantation de la cameline en dérobé estivale, l’activité des limaces peut être significative en conditions humides.

Dégâts de limaces sur cameline, Berry, juillet 2024

En présence de limaces et si le climat maintient une certaine fraîcheur en surface au moment du semis, il est recommandé d’appliquer préventivement un anti-limace en plein, juste après le semis.

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Les éditions sur la cameline

Automne Levée Phase végétative France entière Ravageurs Cameline 2025 cameline Non

Les maladies et plantes parasites de la cameline

De manière générale, la cameline est une culture peu sensible aux maladies. Toutefois, certaines peuvent occasionnellement être observées, bien qu’à ce jour leur nuisibilité reste relativement faible et ne nécessite aucune intervention fongique en végétation. 

De manière générale, la cameline est une culture peu sensible aux maladies. Toutefois, certaines peuvent occasionnellement être observées, bien qu’à ce jour leur nuisibilité reste relativement faible et ne nécessite aucune intervention fongique en végétation. 

Que ce soit en culture principale ou en culture dérobée estivale, la cameline présente le même comportement face à ces maladies et plantes parasites.

La hernie des crucifères (Plasmodiophora brassicae)

La cameline peut être touchée par la hernie des crucifères, maladie causée par l’agent pathogène Plasmodiophora brassicae. Il s’agit d’une maladie tellurique qui possède une gamme d’hôte s’étendant à la plupart des espèces de la famille des Brassicacées, y compris des cultures comme le colza, la navette, le chou ou la moutarde. 

La hernie peut également infecter certaines adventices appartenant à cette famille, telles que la ravenelle, la capselle bourse-à-pasteur ou la sanve, qui constituent autant de réservoirs potentiels pour sa propagation. La contamination se produit par des spores mobiles dans le sol qui, grâce à l’eau libre, vont pénétrer les poils absorbants des racines de la cameline et induire l’infection.

Les principaux symptômes visibles sur les parties aériennes sont un flétrissement temporaire du feuillage, particulièrement lors des journées chaudes, ainsi qu’un ralentissement de la croissance.

En arrachant les plantes atteintes, les racines présentent des déformations et renflements caractéristiques appelés « galle ». Ces galles sont responsables des symptômes aériens en nuisant à l’absorption de l’eau et des nutriments du sol. Elles sont initialement fermes et blanches à l’intérieur, brunissent progressivement avant de se fissurer.
 

Symptômes de hernie sur des racines de cameline - Crédit photo : Terres Inovia

Il n’existe actuellement aucun moyen de lutte chimique efficace. Le développement de la maladie est favorisé par un mauvais drainage de la parcelle ainsi que par l’absence de chaulage sur les sols acides. Une fois installée, la maladie persiste durablement dans le sol, les spores pouvant rester viables jusqu’à 15 ans. Il est donc fortement déconseillé d’implanter de la cameline sur une parcelle connue pour être contaminée par cet agent pathogène. Ci-dessous, une carte présentant les parcelles infectées par la hernie des crucifères, recensées à la suite de déclarations effectuées en ligne sur le site de Terres Inovia. https://www.terresinovia.fr/-/enquete-hernie-des-cruciferes

Le mildiou (Peronospora camelinae)

Principalement en culture dérobée estivale, la cameline peut être touchée par le mildiou en fin de cycle. Il s’agit de la maladie foliaire la plus fréquemment observée sur cette culture, bien que sa sévérité reste généralement faible et ne justifie pas d’intervention fongicide.

L’infection peut être soit localisée, soit systémique. Les symptômes observés sur la cameline incluent une croissance mycélienne de couleur blanc grisâtre sur la face inférieure des feuilles, des tiges et des siliques. Les plantes fortement atteintes peuvent présenter une croissance déformée, tordue ou courbée.
Le développement du mildiou est favorisé par des températures comprises entre 15 et 23 °C, combinées à des épisodes pluvieux générant une forte humidité, condition indispensable à la propagation de la maladie.

Symptômes de mildiou sur cameline - Crédit : Terres Inovia

La rouille blanche ou albugo (Albugo candida)

Les symptômes de la rouille blanche sur la cameline sont similaires à ceux observés sur d'autres crucifères. Ils se traduisent par l’apparition de pustules blanches et poudreuses, contenant des sporanges (structure de reproduction), sur la face inférieure des feuilles. À un stade plus avancé, des siliques hypertrophiées ou des inflorescences déformées peuvent également être observées.

Le développement optimal de la maladie se situe entre 10 et18 °C, en présence d’une humidité relative supérieure à 90%.

Des confusions sont possibles avec le mildiou. Toutefois, il est possible de différencier les deux maladies par leurs symptômes : dans le cas de la rouille blanche, les pustules sont plus grosses, bien délimitées et nettement visibles, tandis que le mildiou se manifeste par des taches plus diffuses et un aspect plus « poudré », lié à la présence de mycélium.

Sur la cameline, le mildiou est observé plus fréquemment que la rouille blanche.

Autres maladies secondaires

D’autres maladies ont pu être observés sur cameline avec cependant une faible nuisibilité ne justifiant aucune intervention en culture. Il s’agit de sclérotinia (Sclerotinia sclerotiorum), de botrytis (Botrytis cinerea) ou d’alternaria (Alternaria brassicae). 

L’orobanche rameuse (Phelipanche ramosa)

L’orobanche rameuse est une plante parasite non chlorophyllienne, présente sous forme de graines dans le sol. Elles ne peuvent germer qu’en présence de molécules émises par les racines de certaines plantes avant de se fixer sur ces dernières.

Elle est capable de parasiter de nombreuses espèces végétales, aussi bien des cultures d’hiver que de printemps (colza, chanvre, tabac, melon, tournesol, tomate…ainsi que cameline) mais aussi des adventices (ammi majus, gaillet grateron, géraniums, érodium, calépine…).
 

Orobanche rameuse en fleurs

L’orobanche rameuse a de fortes capacités invasives. 

  • Elle est capable de produire des milliers de graines par pied, de taille minuscule (0.2-0.3 mm) se disséminant facilement par le vent, les animaux, les machines agricoles…
  • Les graines peuvent avoir une durée de vie supérieure à 10 ans dans le sol, et résistent au passage dans le tractus digestif des animaux.
  • Elle possède un spectre d’hôtes très large (culture, adventice) et peut synchroniser son cycle à celui de son hôte.
  • Elle se développe dans de nombreuses conditions pédoclimatiques.

Les leviers de lutte chimique ou de biocontrôle ne sont pas aujourd’hui autorisés en France et/ou inefficaces pour assurer une protection contre l’orobanche rameuse.

Il est donc fortement déconseillé d’implanter de la cameline sur une parcelle connue pour être infestée par l’orobanche rameuse. Ci-dessous, une carte présentant les parcelles infectées par l’orobanche rameuse, recensées à la suite de déclarations effectuées en ligne sur le site de Terres Inovia. https://www.terresinovia.fr/web/guest/-/enquete-de-surveillance-orobanche-rameuse-participer-et-visualiser-les-zones-a-risque

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Les éditions sur la cameline

Automne Début de cycle / croissance Phase végétative France entière Maladies Cameline 2025 cameline

Le désherbage de la cameline

La cameline dispose d’un bon pouvoir couvrant, ce qui lui permet de concurrencer efficacement les adventices, à condition que l’implantation soit réussie et la levée homogène et suffisante. 

Généralités

La cameline dispose d’un bon pouvoir couvrant, ce qui lui permet de concurrencer efficacement les adventices, à condition que l’implantation soit réussie et la levée homogène et suffisante. 

Toutefois, en raison du nombre limité de solutions chimiques homologuées pour le désherbage, tant contre les graminées que les dicotylédones, il est recommandé de l’implanter dans une parcelle propre, indemne d’adventices au moment du semis.

Il convient également d’éviter les situations à forte pression adventice, notamment en présence de graminées résistantes ou d’espèces particulièrement envahissantes, comme l’ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia).

Gestion des adventices pour la cameline en interculture d’été

Pression adventice

En 2024, un suivi agronomique a été mené sur des parcelles de cameline implantées en dérobé estivale. Le graphique ci-dessous met en évidence un enherbement important à total sur environ un quart des surfaces observées. Les principales espèces adventices recensées sont :

  • Repousses de cultures : orge et pois
  • Dicotylédones annuelles : chénopodes, mercuriales, liseron, panic pied-de-coq, séneçon, etc.
  • Plantes vivaces : chardons
Niveau de salissement des parcelles de cameline en dérobé estivale suivies en 2024

Le graphique ci-dessous illustre le niveau de salissement observé dans les parcelles de cameline implantées en dérobé estivale, en fonction du type de précédent cultural. Il met en évidence une maîtrise de l’enherbement plus complexe suite à un pois d’hiver, notamment en raison de la présence importante de repousses de pois et d’adventices dicotylédones.

Présence de repousses de pois dans une parcelle de cameline - Photo : Domitille JAMET Terres Inovia
Niveau de salissement des parcelles de cameline en dérobé estivale suivies en 2024. NA : non renseigné dans l’enquête.

La pression adventice représente l’un des principaux facteurs limitants identifiés dans le suivi de parcelles en 2024, la maitrise des adventices est donc un enjeu central pour assurer la réussite de la culture. 

Levier de gestion des adventices

En premier lieu, il est important de choisir une parcelle à faible risque d’infestation d’adventices, car les leviers de lutte sont limités en interculture d’été. Pour limiter les risques de salissement des parcelles, il est important de choisir des successions culturales adaptées, alternant cultures de printemps et cultures d’hiver.

Au-delà du choix de la parcelle, il est important de semer la cameline sur un sol propre. Si des adventices sont présentes au moment de la moisson, il est possible de les gérer avec un déchaumage, ou un passage d’herbicide total en cas de semis direct de la cameline.

Enfin, il existe quelques herbicides homologués, pour une lutte chimique en culture.

Ci-dessous la liste non exhaustive des molécules autorisées (source : ephy-Anses et index phytosanitaire) :
 

(*) : proposition non exhaustive
Matières activesGrammageDose d'AMMProduit (*)PositionnementStade d'application
cléthodime240 g/l0.5 l/haCenturion 240 ECPost levée2 f à 6-8 f
quizalofop-p-ethyl + cléthodime 70 g/l + 140 g/l0.8 l/haVesuve MaxPost levée2 f à 6-8 f
clopyralid100 g/l1.25 l/haLontrel 100Post levée2 f à 6-8 f
metazachlore500 g/l1.5 l/haRapsan 500 SCPré-levée ou post précoce 
quinmérac + metazachlore100 g/l + 400 g/l1.87 l/haRapsan TDIPré-levée00 à 08

En situation de précédent céréales d’hiver, en cas de forte infestation de repousses post-implantation de la cameline, un traitement herbicide est indispensable. L’intervention devra être réalisée avec un graminicide spécifique à base de cléthodime ou de quizalofop-P-éthyl appliqué impérativement avant le stade de reprise de croissance active (début d’élongation) de la cameline, afin d’assurer une sélectivité optimale et une efficacité maximale. 

Point de vigilance : le tableau ci-dessus récence les herbicides homologués sur cameline, et non les herbicides dont la sélectivité vis-à-vis de la cameline a été démontrée. Des suspicions de phytotoxicité existent pour les herbicides à base de clopyralid et de métazachlore, Terres Inovia mène actuellement des travaux sur la sélectivité de ces herbicides pour identifier les herbicides adaptés.

En cas de recours à un herbicide en végétation, quel que soit le produit utilisé, l’application devra impérativement être réalisée avant le début de l’élongation de la tige, afin de limiter tout risque de phytotoxicité.

Stade limite de la cameline pour l’application d’un herbicide en végétation (source photo : Zanetti et al. 2021) 

En dérobée estivale, le désherbage mécanique en culture n’est pas pertinent. 

Gestion des adventices pour la cameline en culture principale

Le choix de la succession culturale représente un levier important de gestion des adventices : alterner cultures d’hiver et de printemps permet de maintenir une faible pression adventice sur la parcelle. 

En culture principale de printemps, la cameline peut se semer tardivement du fait de la durée relativement courte de son cycle. Cela offre l’opportunité de réaliser plusieurs faux-semis au printemps, et réduire le stock d’adventices. Le semis tardif de la cameline, qui peut se réaliser jusqu’au mois de mai, permet également d’esquiver une grande partie de la flore adventices de printemps, et réaliser une véritable rupture au sein de la rotation. Concernant les moyens de lutte en culture, le tableau ci-dessous donne la liste non exhaustive des molécules autorisées (source ephy-Anses et index phytosanitaire).

(*) : proposition non exhaustive
(1) : dose graminées annuelles
(2) : dose graminées vivaces
Matières activesGrammageDose d'AMMProduit (*)PositionnementStade d'application
cléthodime240 g/l0.5 l/haCenturion 240 ECPost levée2 f à 6-8 f
quizalofop-p-ethyl + cléthodime 70 g/l + 140 g/l0.8 l/haVesuve MaxPost levée2 f à 6-8 f
clopyralid100 g/l0.2 l/haLontrel 100Post levée2 f à 6-8 f
clomazone + dmta-p + metazachlore40g/l – 200 g/l- 200 g/l2.5 lPolairePré-levéeStade 00 à 09
dmta-p + quinmerac333 g/l = 167 g/l1.5 l/haSolanisPost levée2 f à 6-8 f
metazachlore500 g/l1.5 l/haRapsan 500 SCPré-levée ou post précoce 
quinmérac + metazachlore100 g/l + 400 g/l1.87 l/haRapsan TDIPré-levée00 à 08

Point de vigilance : le tableau ci-dessous récence les herbicides homologués sur cameline, et non les herbicides dont la sélectivité vis-à-vis de la cameline a été démontrée. 

En cas de recours à un herbicide en végétation, quel que soit le produit utilisé, l’application devra impérativement être réalisée avant le début de l’élongation de la tige, afin de limiter tout risque de phytotoxicité.

Stade limite de la cameline pour l’application d’un herbicide en végétation

Concernant le désherbage mécanique, seul un passage de herse étrille à l’aveugle est envisageable en culture principale. En post-levée, l’utilisation de cet outil est déconseillée en raison du risque élevé d’arrachage des pieds.

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Nutrition de la cameline

La cameline est une plante peu exigeante en éléments fertilisants. Son système racinaire puissant, en forme de pivot, lui permet par ailleurs d’extraire en profondeur les nutriments nécessaires à sa croissance. La gestion de la fertilisation diffère selon le mode de culture de la cameline.
 

La cameline est une plante peu exigeante en éléments fertilisants. Son système racinaire puissant, en forme de pivot, lui permet par ailleurs d’extraire en profondeur les nutriments nécessaires à sa croissance. La gestion de la fertilisation diffère selon le mode de culture de la cameline

Gestion de la fertilisation pour la cameline en culture principale

Nutrition azotée

Des essais portant sur les doses d’azote ont été réalisés. Le rendement de la cameline augmente avec la fertilisation azotée, jusqu’à atteindre un plateau (voir graphique ci-dessous – source : Malhi et al., 2013, Canada). Cette augmentation de rendement s’explique par l’amélioration de plusieurs composantes : le nombre de plantes par mètre carré, le nombre de ramifications, le nombre de siliques par plante, ainsi que le nombre de graines par silique. En revanche, le poids de mille grains (PMG) ne semble pas être affecté (source : Agegnehu et al.1996, USA).

La dose optimale d’azote à apporter se situe entre 80 et 100 unités par hectare, en fonction des reliquats, correspondant à l’optimum économique. Pour la cameline de printemps, cet apport peut être réalisé en une seule application juste après le semis. Il est toutefois possible de le fractionner selon les recommandations suivantes : 30 % de la dose au semis, puis le complément au stade rosette. Pour la cameline d’hiver, l’apport doit avoir lieu à la reprise de végétation avant montaison.

Stade rosette de la cameline (source photo : Zanetti et al. 2021)

Par ailleurs, l'utilisation d’un engrais soufré est recommandée pour assurer un apport de 12 à 24 unités de soufre par hectare (source : Camelina Company).

Attention aux excès d’azote, qui rendent la culture plus sensible aux maladies, notamment à l’albugo, et peuvent accentuer les risques de verse.
Avec l’augmentation de la fertilisation azotée, la teneur en azote dans la plante ainsi que la concentration en protéines dans la graine augmentent. En revanche, la teneur en huile et l’efficience de l’utilisation de l’azote diminuent (source : Malhi et al., 2013, Canada).

Concernant la composition des acides gras, les pourcentages d’acides oléique et linoléique augmentent avec la dose d’azote, tandis que le pourcentage d’acide linolénique diminue. De plus, la concentration en fer (Fe) et en zinc (Zn) dans les graines diminue également (source : Magdalena Czarnik et al., 2027, Université de Rzeszów, Pologne).

Phosphore et potasse

La cameline présente des besoins modérés en phosphore et en potasse. Les apports doivent être raisonnés à l’échelle de la rotation, en s’appuyant sur les résultats de l’analyse de sol. Dans un sol bien pourvu, il est recommandé d’apporter 40 unités par hectare de phosphore et 40 unités par hectare de potasse. Ces fertilisations peuvent être effectuées à tout moment au cours de l’interculture précédant l’implantation de la cameline, ou bien directement au moment du semis.

Gestion de la fertilisation pour la cameline en interculture d’été

La cameline est une crucifère. Elle nécessite un apport en azote dès le début de son cycle pour exprimer pleinement son potentiel jusqu’à la récolte.  

La gestion de la fertilisation azotée dépend du précédent cultural. En cas de précédent céréales, un apport de 40 unités d’azote par hectare au semis est indispensable. Il est fortement recommandé d’effectuer cet apport de manière localisée. Aucun complément en azote ne doit être prévu en cours de végétation. Des apports excessifs risqueraient d’allonger la phase végétative de la cameline, retardant ainsi sa maturité.

En précédent pois, le reliquat azoté est généralement suffisant pour assurer le bon développement de la cameline. Ainsi, un apport d’azote n’est pas indispensable. Toutefois, une fertilisation facultative de 10 unités d’azote par hectare au semis peut être envisagée.

Aucun apport de fertilisation de fond n’est nécessaire.

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Les atouts agronomiques de la cameline

La cameline (Camelina sativa) est une crucifère (Brassicacée) originaire d’Europe et d’Asie du Sud-Ouest. Elle est historiquement cultivée en Europe, notamment en France dont les premières traces datent de l’Age de Bronze pour la production d’huile végétale et de fourrage. 

La cameline (Camelina sativa) est une crucifère (Brassicacée) originaire d’Europe et d’Asie du Sud-Ouest. Elle est historiquement cultivée en Europe, notamment en France dont les premières traces datent de l’Age de Bronze pour la production d’huile végétale et de fourrage. 

Sa culture est largement répandue jusqu’au début du XXe siècle, d’où on tirait une huile employée notamment dans la fabrication des savons et des peintures, avant de, peu à peu, disparaître face à la concurrence d’autres cultures oléagineuses plus productives telles que le colza. A l’époque, les résidus solides obtenus après extraction de l'huile servaient de compléments alimentaires au bétail ou étaient utilisés comme fertilisants ; les tiges étaient utilisées pour la confection de balais. 

Aujourd’hui, elle réapparaît dans le paysage agricole européen, et intéresse de nombreux acteurs, agriculteurs comme industriels, du fait de ses atouts agronomiques et de l’ouverture de nouveaux débouchés.

Une bonne adaptation aux contextes pédoclimatiques

La cameline a un atout de taille : elle s’adapte à une large gamme de contextes pédoclimatiques, et valorise notamment bien les sols à faible potentiel. Elle est souvent présentée comme une culture rustique, du fait de sa faible exigence en intrants et de sa résistance à la sécheresse et aux fortes températures. Elle est également plutôt tolérante aux bioagresseurs et résistante à la verse. Ainsi, la cameline nécessite peu d’engrais et de pesticide, son introduction dans les systèmes de culture présente donc des intérêts économiques et environnementaux. 

Pas de matériel spécifique mais des réglages nécessaires

De plus, sa mise en œuvre ne requiert pas de matériel spécifique, ce qui facilite son introduction dans les exploitations. Malgré tout, du fait de la petite taille de sa graine (PMG ≈ 1-1.5g), les phases d’implantation et de récolte nécessitent des réglages et une attention particulière. 

La cameline en images

0 éléments

Une culture au cycle court

Une particularité intéressante de la cameline réside dans la durée de son cycle, qui varie selon les variétés et périodes de semis de 90 à 250 jours (1700 à 1900 degrés jour en base 0°C selon les variétés). Elle peut donc être cultivée en culture principale, en association avec par exemple de la lentille ou encore en dérobé pour les variétés à cycle court (lien page mode d’insertion dans les SdC).  

Un atout pour l'agriculture biologique

Sa faible exigence en intrant combinée à un fort pouvoir concurrentiel – à condition d’une levée régulière et homogène – lui permet de trouver sa place dans les rotations en agriculture biologique (lien page agriculture biologique). Certains agriculteurs rapportent même qu’elle aurait un effet "allélopathique", c’est-à-dire qu’elle pourrait freiner naturellement la croissance d’autres plantes indésirables autour d’elle. Cela n’a pas encore été démontré en plein champ à notre connaissance. 

Conclusion

Ainsi, l’ensemble de ces atouts en font une culture capable de s’intégrer facilement dans une diversité de systèmes de culture en France, mais aussi à travers le monde, en agriculture biologique comme en conventionnelle, en culture principale comme en dérobé. 

cameline

Les outils pour la cameline

Enquête

Terres Inovia propose des questionnaires pour saisir les parcelles touchées par l'orobanche, la…
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Etat des pois chiche & lentilles - Auvergne-Rhône-Alpes

La campagne 2025 de lentille et pois chiche en région Auvergne-Rhône-Alpes a été marquée par des conditions météorologiques particulièrement hétérogènes entre fin février et mi-mai. Les températures plus douces qu’à l’accoutumée ont globalement favorisé les levées, mais les épisodes pluvieux, notamment en avril, ont restreint certaines fenêtres de semis. Point de situation au 30 mai.

Lentille : levées homogènes malgré une fenêtre de semis réduite

(Photo prise le 21 mai de l'essai variétés lentille à Sainte-Julie (01) - Source Terres Inovia)
Les semis de lentille se sont majoritairement déroulés courant mars, sur une période globalement plus chaude et plus sèche que la normale décennale. Toutefois, la pluviométrie a été relativement étalée sur le mois, ce qui a laissé peu de créneaux francs pour intervenir. Un épisode froid marqué à la mi-mars a également impacté certaines zones, avec par exemple jusqu’à -5°C par rapport à la moyenne enregistrés à Ambérieux-en-Dombes (Ain).

Malgré ces contraintes, la levée s’est révélée rapide et homogène dans la plupart des situations. À ce jour, les parcelles les plus précoces (semis février-début mars) sont en floraison, tandis que les autres sont au stade torche (stade avant floraison).

Sur l’ensemble des observations :

  • Bonne nodulation constatée,
  • Biomasse végétative bien développée,
  • Pression maladie faible à ce stade,
  • État d’enherbement variable selon les modalités de conduite (désherbage chimique ou mécanique, en bio ou conventionnel, avec ou sans association). Les adventices les plus fréquemment rencontrées sont l’ambroisie et le chénopode, mais la plupart des parcelles restent globalement propres à ce jour.

Pois chiche : des semis concentrés en avril sous forte contrainte hydrique

(Parcelle de pois-chiche à début floraison le 21 mai pour un semis au 21 février. Au milieu, on aperçoit un piège pour le suivi de l'héliothis - Source: CA38)

Les semis de pois chiche, réalisés entre fin février et mi-mai, se sont principalement concentrés sur le mois d’avril. Si les températures ont été supérieures de +1 à +2 °C sur le mois d’avril par rapport à la normale décennale 2015-2024, les fortes pluies de la seconde quinzaine ont compliqué les implantations.
En effet, selon les secteurs, on observe des cumuls de précipitations allant de -15 mm à +93 mm par rapport à la moyenne 2015-2024, avec un excédent généralisé de près de 50 mm au-dessus de la normale sur la majorité de Rhône-Alpes (cf carte ci-dessous). Ce contexte a réduit les fenêtres d’intervention, obligeant parfois à retarder les semis.

Malgré cela, les parcelles les plus avancées présentent une bonne nodulation, reflet d’une implantation correcte dans les meilleures conditions. Pour les autres, une évaluation de la nodulation sera nécessaire peu avant floraison.
La floraison a démarré autour du 25 mai pour les premiers semis. Par ailleurs, les premières captures significatives d’héliothis (Helicoverpa armigera) ont été relevées dans la Drôme. 
 

Un réseau de suivi spécifique a été mis en place en 2025, avec une trentaine de parcelles suivies dans la région afin de mieux caractériser la dynamique de vol du ravageur. L’objectif : améliorer la pertinence et le ciblage des interventions de protection si nécessaire.

Articles Complémentaires:

Et pour la suite ?

Si les conditions printanières ont freiné les semis de pois chiche, les cultures installées présentent aujourd’hui un bon état sanitaire et un développement végétatif satisfaisant. Le suivi des ravageurs, notamment l’héliothis, sera déterminant dans les semaines à venir pour sécuriser le rendement du pois-chiche. Côté lentille, les conditions actuelles sont plutôt favorables et les cultures bien implantées. La suite de la campagne dépendra désormais des conditions de floraison et de remplissage.

Réseau de surveillance Terres Inovia - Chambres d'Agriculture secteur Auvergne-Rhône-Alpes - Bulletins Héliothis:

 

Votre contact régional:

Laura Cipolla (l.cipolla@terresinovia.fr)
 

Début de cycle / croissance Floraison Période hivernale Phase végétative Auvergne Rhônes-Alpes Lentille Pois chiche Laura Cipolla (l.cipolla@terresinovia.fr) - Terres Inovia

Protection fongicide sur tournesol : une rentabilité très aléatoire

Le tournesol présente l’avantage d’être une culture à bas niveau d’intrant (ou d’impact). Néanmoins, les 2 dernières campagnes humides ont été favorables aux maladies et certains s’interrogent sur l’intérêt d’une protection fongicide. Revue des connaissances pour déterminer la pertinence ou non d’une telle intervention.

Les protections fongicides en végétation dans notre région sont rares. Seulement 6% des surfaces sont traitées (enquêtes pratiques culturales Terres Inovia). La lutte contre les maladies repose principalement sur le choix variétal (www.myvar.fr). Néanmoins les 2 dernières campagnes humides ont été favorables aux maladies, en particulier au sclérotinia sur capitule (2023) et au phomopsis (pression exceptionnelle sur variétés sensibles en 2024 en Lorraine et Haute-Marne). En réaction, certains producteurs s’interrogent sur l’intérêt d’assurer une protection fongicide préventive au stade limite passage tracteur avec une spécialité fongicide homologuée et commercialisée (AMISTAR GOLD / PRIORI GOLD ou REVYDAS).

 

Une efficacité partielle sur phoma et phomopsis sur tige

L’application fongicide préventive réduit la sévérité des symptômes de maladie. Cela s’observe facilement sur les taches de phoma présentes tous les ans. Néanmoins le contrôle des maladies est partiel car les contaminations aériennes peuvent se produire régulièrement jusqu’à la fin du cycle et le fongicide n’a pas d’incidence sur d’éventuelles contaminations racinaires.
Les protections fongicides préventives n’ont aucune incidence sur les maladies du capitule (phoma, phomopsis, sclérotinia). La seule façon de se prémunir d’une attaque de sclérotinia sur capitule, qui est la plus préjudiciable, est de choisir une variété à bon comportement (pas de résistance forte)  et de limiter le risque de récolte tardive.

 

Des gains de rendement non systématiques

L’efficacité visuelle ne se traduit pas systématiquement en rendement. Les seules situations dans lesquelles nous constatons des gains de rendement significatifs, de l’ordre de + 3 à + 5 q/ha, sont des situations avec de fortes pressions phomopsis sur tige. Mais la fréquence de ces attaques reste faible. Dans un réseau de 36 essais sur 3 ans (2013-2015) conduit par Terres Inovia et ses partenaires dans l’Est de la France, des gains de rendement significatifs sont observés dans seulement 20% des situations. Le seuil de rentabilité de l’intervention est atteint dans seulement 44% des situations. 
Par ailleurs l’expérience de 2024 avec des attaques historiques de phomopsis sur variétés sensibles montre les limites de la protection fongicide. Dans ces situations, la protection fongicide s’est faite « débordée ». Le bénéfice de l’application fongicide s’est souvent limité à 2 – 3 q/ha non significatif dans les essais. Cela met l’accent sur l’intérêt de sécuriser la production en premier lieu avec le choix variétal.

 

Pas de généralisation des interventions mais une veille sur des cas particuliers si le mois de juin est pluvieux

Au regard des éléments techniques précités, Terres Inovia ne recommande pas une protection fongicide préventive systématique.
Les agriculteurs qui souhaitent protéger un potentiel de production peuvent néanmoins raisonner au cas par cas selon quelques indicateurs de risque. Les variétés TPS vis-à-vis du phomopsis ne nécessitent a priori pas de protection fongicide. La question peut se poser pour les variétés classées Peu Sensible (PS) ou Sensible (S)  vis-à-vis du phomopsis si le mois de juin est particulièrement pluvieux, d’autant plus s’il y a un historique d’attaque sur la parcelle ou aux alentours.
Dans tous les cas, le retour sur investissement ne peut pas être garanti. Car ce sont les conditions climatiques post traitement (humidité et températures) qui concrétiseront le risque ou non.

Tache encerclante de phomopsis sur tige de tournesol - Crédit photo : Aurore Baillet

 

Phase végétative Remplissage des gousses Lorraine, Alsace et Haute-Marne Maladies Tournesol Aurore Baillet (a.baillet@terresinovia.fr)