De manière générale, la cameline est une culture peu sensible aux maladies. Toutefois, certaines peuvent occasionnellement être observées, bien qu’à ce jour leur nuisibilité reste relativement faible et ne nécessite aucune intervention fongique en végétation.
Que ce soit en culture principale ou en culture dérobée estivale, la cameline présente le même comportement face à ces maladies et plantes parasites.
La hernie des crucifères (Plasmodiophora brassicae)
La cameline peut être touchée par la hernie des crucifères, maladie causée par l’agent pathogène Plasmodiophora brassicae. Il s’agit d’une maladie tellurique qui possède une gamme d’hôte s’étendant à la plupart des espèces de la famille des Brassicacées, y compris des cultures comme le colza, la navette, le chou ou la moutarde.
La hernie peut également infecter certaines adventices appartenant à cette famille, telles que la ravenelle, la capselle bourse-à-pasteur ou la sanve, qui constituent autant de réservoirs potentiels pour sa propagation. La contamination se produit par des spores mobiles dans le sol qui, grâce à l’eau libre, vont pénétrer les poils absorbants des racines de la cameline et induire l’infection.
Les principaux symptômes visibles sur les parties aériennes sont un flétrissement temporaire du feuillage, particulièrement lors des journées chaudes, ainsi qu’un ralentissement de la croissance.
En arrachant les plantes atteintes, les racines présentent des déformations et renflements caractéristiques appelés « galle ». Ces galles sont responsables des symptômes aériens en nuisant à l’absorption de l’eau et des nutriments du sol. Elles sont initialement fermes et blanches à l’intérieur, brunissent progressivement avant de se fissurer.
Il n’existe actuellement aucun moyen de lutte chimique efficace. Le développement de la maladie est favorisé par un mauvais drainage de la parcelle ainsi que par l’absence de chaulage sur les sols acides. Une fois installée, la maladie persiste durablement dans le sol, les spores pouvant rester viables jusqu’à 15 ans. Il est donc fortement déconseillé d’implanter de la cameline sur une parcelle connue pour être contaminée par cet agent pathogène. Ci-dessous, une carte présentant les parcelles infectées par la hernie des crucifères, recensées à la suite de déclarations effectuées en ligne sur le site de Terres Inovia. https://www.terresinovia.fr/-/enquete-hernie-des-cruciferes
Le mildiou (Peronospora camelinae)
Principalement en culture dérobée estivale, la cameline peut être touchée par le mildiou en fin de cycle. Il s’agit de la maladie foliaire la plus fréquemment observée sur cette culture, bien que sa sévérité reste généralement faible et ne justifie pas d’intervention fongicide.
L’infection peut être soit localisée, soit systémique. Les symptômes observés sur la cameline incluent une croissance mycélienne de couleur blanc grisâtre sur la face inférieure des feuilles, des tiges et des siliques. Les plantes fortement atteintes peuvent présenter une croissance déformée, tordue ou courbée.
Le développement du mildiou est favorisé par des températures comprises entre 15 et 23 °C, combinées à des épisodes pluvieux générant une forte humidité, condition indispensable à la propagation de la maladie.
La rouille blanche ou albugo (Albugo candida)
Les symptômes de la rouille blanche sur la cameline sont similaires à ceux observés sur d'autres crucifères. Ils se traduisent par l’apparition de pustules blanches et poudreuses, contenant des sporanges (structure de reproduction), sur la face inférieure des feuilles. À un stade plus avancé, des siliques hypertrophiées ou des inflorescences déformées peuvent également être observées.
Le développement optimal de la maladie se situe entre 10 et18 °C, en présence d’une humidité relative supérieure à 90%.
Des confusions sont possibles avec le mildiou. Toutefois, il est possible de différencier les deux maladies par leurs symptômes : dans le cas de la rouille blanche, les pustules sont plus grosses, bien délimitées et nettement visibles, tandis que le mildiou se manifeste par des taches plus diffuses et un aspect plus « poudré », lié à la présence de mycélium.
Sur la cameline, le mildiou est observé plus fréquemment que la rouille blanche.
Autres maladies secondaires
D’autres maladies ont pu être observés sur cameline avec cependant une faible nuisibilité ne justifiant aucune intervention en culture. Il s’agit de sclérotinia (Sclerotinia sclerotiorum), de botrytis (Botrytis cinerea) ou d’alternaria (Alternaria brassicae).
L’orobanche rameuse (Phelipanche ramosa)
L’orobanche rameuse est une plante parasite non chlorophyllienne, présente sous forme de graines dans le sol. Elles ne peuvent germer qu’en présence de molécules émises par les racines de certaines plantes avant de se fixer sur ces dernières.
Elle est capable de parasiter de nombreuses espèces végétales, aussi bien des cultures d’hiver que de printemps (colza, chanvre, tabac, melon, tournesol, tomate…ainsi que cameline) mais aussi des adventices (ammi majus, gaillet grateron, géraniums, érodium, calépine…).
L’orobanche rameuse a de fortes capacités invasives.
- Elle est capable de produire des milliers de graines par pied, de taille minuscule (0.2-0.3 mm) se disséminant facilement par le vent, les animaux, les machines agricoles…
- Les graines peuvent avoir une durée de vie supérieure à 10 ans dans le sol, et résistent au passage dans le tractus digestif des animaux.
- Elle possède un spectre d’hôtes très large (culture, adventice) et peut synchroniser son cycle à celui de son hôte.
- Elle se développe dans de nombreuses conditions pédoclimatiques.
Les leviers de lutte chimique ou de biocontrôle ne sont pas aujourd’hui autorisés en France et/ou inefficaces pour assurer une protection contre l’orobanche rameuse.
Il est donc fortement déconseillé d’implanter de la cameline sur une parcelle connue pour être infestée par l’orobanche rameuse. Ci-dessous, une carte présentant les parcelles infectées par l’orobanche rameuse, recensées à la suite de déclarations effectuées en ligne sur le site de Terres Inovia. https://www.terresinovia.fr/web/guest/-/enquete-de-surveillance-orobanche-rameuse-participer-et-visualiser-les-zones-a-risque
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